68 interview federer Rolex grand slam magazine tournois du Grand Chelem ont une tradition longue et riche. Quelles sont les caractéristiques que doit posséder un sportif professionnel, indépendamment du sport pratiqué, pour réaliser des performances d’exception sur une longue période ? Un sportif, quelle que soit sa discipline, doit se concentrer sur de nombreux éléments s’il entend accomplir des performances exceptionnelles sur le long terme, notamment la forme physique et l’entraînement, mais aussi la santé. Je pense que pour gagner, il faut aussi avoir la rage de vaincre. Pour quelles raisons avez-vous choisi le tennis ? Qu’est-ce qui vous pousse à aller de l’avant et comment faitesvous pour rester motivé ? C’est ma passion pour ce sport qui me pousse et me motive en permanence. Il est difficile d’évoluer au sommet de son art et d’obtenir des résultats si on n’est pas passionné et concentré à 100 % sur ce que l’on fait. En ce qui me concerne, la motivation n’a jamais été un problème car je continue de jouer pour une seule raison : l’amour du tennis. Quelle est l’importance du facteur psychologique ? Comment faire pour se forger un mental d’acier ? La dimension psychologique du jeu joue un rôle incontestable dans chaque victoire. Il faut avoir une grande force mentale pour persévérer, surmonter les doutes et limiter le monologue intérieur. La rage de vaincre que j’ai évoquée précédemment s’applique également à l’aspect psychologique du jeu. Combiner force mentale, soif de victoire, condition physique optimale et habileté technique est le meilleur moyen pour gagner. Je pense qu’il est également important d’avoir des centres d’intérêt en dehors du sport afin de se reposer l’esprit en se concentrant sur autre chose, pour ensuite revenir au sport avec les idées claires. Vous fixez-vous de nouveaux objectifs en permanence ? Ou laissez-vous simplement les choses suivre leur cours ? C’est une question que l’on me pose souvent étant donné que j’ai battu de un certain nombre de records et multiplié les succès. Je pense que l’essentiel est de réitérer mes victoires, revivre les mêmes émotions et tenter de prouver ma valeur encore et encore. Après avoir dû défendre mes résultats pendant si longtemps, mon moteur, c’est tout simplement la joie d’être sur le court central et d’essayer de battre la nouvelle génération. Je n’ai pas besoin d’une autre motivation. C’est vraiment stimulant de jouer pour figurer dans les livres d’histoire, mais c’est tout aussi passionnant de chercher à battre la jeune génération, améliorer mon jeu et simplement me faire plaisir. En définitive, j’ai toujours été orienté sur les résultats ; j’aime me réunir avec mon équipe et fixer des objectifs à long terme qui me permettent de me concentrer sur le travail nécessaire pour progresser encore et innover. Mais ce sont les objectifs à court terme qui me motivent pour chaque match et chaque entraînement. Votre compatriote Steve Guerdat est le premier cavalier qui puisse espérer remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Quel conseil lui donneriez-vous ? Je l’ai rencontré il y a deux ans à l’occasion des Swiss Awards où j’ai eu le plaisir de discuter avec lui. Steve est vraiment quelqu’un de bien. Je lui dirais de poursuivre ses rêves, de travailler dur, de croire en ce qu’il fait et d’offrir beaucoup de friandises à son cheval. Vous souvenez-vous de votre première victoire dans un tournoi du Grand Chelem ? Bien sûr que je me souviens de ma première victoire en Grand Chelem ! Elle s’est déroulée dans des conditions difficiles ; après avoir battu Pete Sampras en 2001 lors d’un duel épique, j’ai perdu l’année suivante au premier tour alors que je faisais partie des favoris – je crois que j’étais numéro six mondial à l’époque. J’ai tenté ma chance une nouvelle fois en 2003. Je venais de perdre à nouve au au premier tour à Roland-Garros, et les gens commençaient à mettre en doute mes capacités. Etais-je ce surdoué qui ne réaliserait jamais son plein potentiel ? Allais-je gaspiller mon talent ? D’autres joueurs tels que Lleyton Hewitt, Marat Safin et Andy Roddick progressaient tous au classement. Ils étaient très réguliers en Grand Chelem, ce qui n’était pas mon cas. Je ressentais une grande pression et j’ai décidé de limiter mes
Rolex Grand Slam magazine - Number 2
To see the actual publication please follow the link above