Rolex Grand Slam of Show Jumping

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Eric Lamaze and Fine Lady V at the CSIO Spruce Meadows 'Masters' 2018 (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Eric Lamaze and Fine Lady V at the CSIO Spruce Meadows 'Masters' 2018 (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

Eric Lamaze

Retraite d'une légende du sport!

 

Eric Lamaze, Témoignage Rolex, est un cavalier de saut d’obstacle parmi les plus respectés et les plus récompensés au cours de sa brillante carrière. Après l’annonce de son retrait de la compétition, l’équipe du Rolex Grand Slam a contacté quelques uns des plus grands fans et meilleurs amis d’Eric pour évoquer ce qui a fait de lui la légende qu’il est devenu. 

 

Steve Guerdat

Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?

C’est plus qu’un souvenir que j’ai en mémoire, c’est plutôt toute l’histoire entre Eric et le Majeur de Spruce Meadows à Calgary. Au cours du temps, il en a fait son fief et, tout autant que lui, Spruce Meadows a bénéficié de toutes les victoires qu’il y a remportées. Ce qu’il a accompli dans cette arène est vraiment inimaginable.

Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?

Hickstead. C’ est l’un des meilleurs chevaux de tous les temps et il a tellement de points communs avec Eric, c’est un couple que je ne me lasse pas de regarder, encore et encore...

Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?

Ne jamais douter, toujours rester positif et toujours aller de l’avant.

Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?

Confiant et positif.

 

Tiffany Foster

Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?

Mon meilleur souvenir de Majeur avec Eric est sa victoire au Grand Prix à Calgary avec Hickstead pour la première fois en 2007. Ce fut un moment d’inspiration incroyable auquel j’ai pu assister personnellement. Je n’oublierai jamais les frissons qui m’ont parcourue et les larmes de joie quand il a franchi le dernier obstacle. Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire !

Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?

Je pense que la réponse est assez évidente... : le seul et unique Hickstead. J’ai commencé à travailler avec Eric quand Hickstead avait neuf ans et j’ai pu assister à leur parcours en entier. À mon avis, c’est le meilleur cheval de concours hippique de tous les temps. Il voulait gagner au moins autant qu’Eric et ils formaient un couple idéal. Ils s’efforçaient tous les deux de gagner toutes les épreuves où ils participaient et, contrairement aux autres chevaux, Hickstead n’avait pas besoin de rodage entre les épreuves C’était un plaisir de le regarder concourir car on pouvait voir qu’il y mettait tout son cœur. C’était vraiment spectaculaire !

Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?

Ce qu’Eric m’a appris de plus utile, c’est la résilience. On ne peut pas envisager de ne pas faire de son mieux à chaque fois qu’Eric est là. Il vous pousse à tout donner et il n’accepte aucune forme de lâcheté. Il m’a rendue plus forte que je n’aurais pu jamais être sans lui.

Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?

Compétiteur. 

 

Spencer Smith

Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?

C'est certainement ma première année au CHI de Genève, j'avais très peu d'expérience et j'étais jeune. Il a été capable de me faire croire que je pouvais gagner le Rolex Grand Prix! Je suis rentré dans l'arène avec une telle confiance; Eric a cet effet sur les gens.

Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?

Fine Lady, elle a un coeur énorme et fera tout pour Eric. Leur lien est juste incroyable.

Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?

De croire en soi-même.

Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?

Determiné.

 

Rolex Grand Prix

La saison d'été 2022

 

Rolex soutien les sports équestres depuis plus de 100 ans. Associée aux quatre Majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping, Rolex s'associe également à une sélection de concours de premiers plans. Pendant tout l’été, les meilleurs couples cheval-cavalier vont concourir pour gagner le prestigieux Rolex Grand Prix dans certains des concours les plus prestigieux du monde.  

Du 5 au 8 mai, le CSIO Jumping de La Baule accueillera le premier Rolex Grand Prix de la saison d’été. Organisé dans la ville côtière de La Baule-Escoublac depuis plus de 60 ans, le concours accueillera quelques uns des couples les plus talentueux et compétitifs du monde. Cette année sera la première pour Rolex en tant que montre officielle et partenaire en titre du CSIO5* Rolex Grand Prix de La Baule.

Organisé sur le domaine privé du château de Windsor, le plus ancien et le plus grand château occupé dans le monde, le Royal Windsor Horse Show (12 au 15 mai) accueillera le deuxième Rolex Grand Prix du mois. L’an dernier, Ben Maher et son spectaculaire hongre alezan, Explosion W, ont emporté la victoire devant leur public avant de s’en aller gagner la médaille d’or en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo. Le concours a toujours été très apprécié par Sa Majesté la Reine Elizabeth, qui n’a jamais manqué une édition du concours. Cette année, le concours verra se dérouler les célébrations liées au jubilé de platine de Sa Majesté. Ces célébrations incluent la participation de plus de 500 chevaux, 1 200 participants et un orchestre de 80 musiciens. Pendant plus de 90 minutes, un spectacle équestre international, les forces armées, des acteurs et autres artistes « galoperont à travers l’Histoire » en hommage au règne de Sa Majesté.

Pendant cinq jours le CSIO Roma Piazza di Siena (26 au 29 mai) revient dans les superbes jardins de la Villa Borghese, au cœur de Rome.  Rolex est la montre officielle du concours depuis 2018, et le cadre est souvent considéré comme l’un des plus beaux sites de concours hippique dans le monde. L’Allemand David Will a remporté ce prestigieux prix l’année dernière avec C Vier 2 et cherchera à renouveler son exploit sur la magnifique Piazza di Siena.

Knokke Hippique se déroule sur trois semaines du 22 juin au 10 juillet. Le concours accueillera le prochain Rolex Grand Prix le 10 juillet, une semaine seulement après la deuxième étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping au CHIO Aix-la-Chapelle (24 juin au 03 juillet). Organisé par Stephex, Knokke Hippique, qui se déroule dans l’élégante ville côtière belge de Knokke-Heist, est réputé non seulement pour l’excellent niveau de sa compétition mais aussi pour la qualité de son industrie hôtelière, son animation et le shopping.

L’été continue avec le Jumping International de Dinard (28 au 31 juillet). Le concours, qui a plus de 110 ans d’existence, sera sans aucun doute une conclusion de choix pour la saison d’été de Rolex. Le Rolex Grand Prix de la Ville de Dinard, qui se déroule sur son mythique terrain en herbe a été remporté l’an dernier par le Témoignage Rolex, Martin Fuchs sur Conner Jei, appartenant à Adolfo Juri. Le duo a su faire preuve de la précision et de la détermination nécessaires pour emporter ce Rolex Grand Prix très convoité.

Cette saison estivale se terminera avec le Brussels Stephex Masters. Du 24 au 28 août, l’événement assurera une fin spectaculaire à un été qui s’annonce riche en émotions. L’édition 2022 se déroulera dans un nouveau lieu, qui attirera pour sûr les meilleurs couples de chevaux-cavaliers voulant remporter le tant convoité Rolex Grand Prix.

Henrik von Eckermann riding Toveks Mary Lou (Photo: Ashley Neuhof / Rolex Grand Slam) Henrik von Eckermann Toveks Mary Lou (Photo: Ashley Neuhof / Rolex Grand Slam)

Dans le lounge du propiétaire avec:

Susanne Tovek

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre famille et vous-même, comment êtes-vous arrivée dans le monde équestre ?

J’ai toujours été passionnée par les chevaux. Quand j’étais enfant, je me rendais aux écuries tous les jours après l’école. Mon mari, Gregor, a lui aussi grandi entouré de chevaux. Nous faisons donc partie du monde équestre depuis très longtemps. Nos deux filles ont commencé à monter très jeunes. Isabella avait une préférence pour le dressage et Evelina s’intéressait plus au saut d’obstacle.

Toveks Mary Lou est un cheval très spécial qui a accompli beaucoup de choses dans sa carrière. Pouvez-vous nous raconter comment vous l’avez rencontrée et pourquoi vous avez voulu l’acheter ?

Evelina s’entraînait avec Henrik quand nous avons appris que Toveks Mary Mou allait être vendue. Nous avons vu la relation que Henrik avait avec elle, nous avons donc décidé de l’acheter pour que Henrik puisse continuer à la monter et pour qu’elle puisse participer aux compétitions pour les équipes suédoises. Nous l’avons également achetée pour qu’elle soit une ambassadrice de notre société, Toveks Bil, et de notre sponsor.

Étiez-vous présente aux Dutch Masters quand elle y a gagné le Rolex Grand Prix ? Qu’avez-vous ressenti alors ?

Evelina et moi étions aux Dutch Masters quand Henrik et Toveks Mary Lou ont gagné. Ce fut un moment incroyable. J’étais extrêmement fière d’eux et j’en garde un excellent souvenir.

Préparez-vous ensemble une stratégie sur la meilleure manière de faire concourir les chevaux sur l’année ?

Nous nous en remettons complètement à Henrik pour nos chevaux, c’est donc lui qui fait tous leurs programmes.

Comment décidez-vous quels chevaux confier à Henrik et lesquels confier à votre fille Evelina ?

Aujourd’hui, nous gardons la plupart des chevaux pour Evelina, mais Henrik en monte encore quelques uns. Il a monté Hollywood V aux Dutch Masters cette année, par exemple.

Qu’est-ce qui vous enthousiasme dans le sport de saut d’obstacle et qu’est-ce qui vous motive à y participer ?

Nous adorons ça, c’est un sport spectaculaire et tellement intéressant. Regarder ces chevaux et ces cavaliers incroyables travailler ensemble et créer des relations aussi fortes pour gagner certaines des plus grandes compétions internationales est une expérience unique.

Préparez-vous un programme pour organiser quand et comment vous achetez les chevaux ? Que recherchez-vous chez un cheval quand vous l’achetez ?

Les chevaux sont tellement imprévisibles, et tout peut changer si vite que nous sommes toujours à la recherche de chevaux talentueux. Si une occasion se présente pour en acquérir un, alors généralement nous la saisissons. Nous avons des chevaux pour le dressage et pour le saut d’obstacle, nous aimons vraiment beaucoup ceux que nous avons en ce moment.

Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?

Je trouve ça incroyable pour le sport. Tous les cavaliers veulent le gagner, ils repoussent donc leurs limites pour s’améliorer continuellement, ainsi que leurs chevaux, pour pouvoir atteindre la victoire. La qualité des cavaliers et des chevaux y participant est absolument phénoménale aujourd’hui.

Avez-vous déjà pratiqué d’autres sports ?

Après avoir gagné les championnats de Suède et d’Europe de rallye automobile pendant quelques années, nous avons décidé avec notre partenaire de vendre la voiture et d'arrêter le rallye afin de nous concentrer sur le sport équestre et sur nos filles.

 

 

(Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink) (Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink)

Daniel Deusser remporte le Rolex Grand Prix de The Dutch Masters

 

Un nouveau cavalier a repris le flambeau du Rolex Grand Slam. Lors de cette dernière journée du Dutch Masters, l’Allemand Daniel Deusser a en effet décroché le prestigieux Rolex Grand Prix.

Au total, douze compétiteurs ont fait un sans-faute sur le parcours initial conçu par Louis Konickx, se qualifiants ainsi pour le barrage composé de neuf obstacles. Pour le plus grand plaisir de la foule venue en force en ce dimanche après-midi pas moins de 4 d’entre eux étaient Néerlandais.

Sous les acclamations du public, Harrie Smolders et Monaco  ont été les premiers à réaliser le double sans faute, avec un impressionnant chrono de 38,03 secondes, et à s’adjuger ainsi la pole position. Jack Ansems, lui aussi, a réussi à ne pas faire tomber de barres, mais n’est pas parvenu à rogner sur le temps d’Harrie Smolders et s’est donc placé en seconde position. Avec 10 compétiteurs encore en lice, dont Daniel Deusser et Scuderia 1918 Tobago Z, actuellement en grande forme, le suspens était à son comble. Et c’est avec une fluidité exceptionnelle et 0,13 secondes de moins au chrono que ce formidable duo a réussi à détrôner Smolders. Tous deux plus rapides mais écopant de quatre points de pénalité au dernier obstacle, l’Allemand Marcus Ehning et le Britannique Scott Brash n’ont pas pu empêcher Deusser de garder la tête du classement. Tous les regards se tournent désormais vers le deuxième Majeur du Rolex Grand Slam 2022, le CHIO d’Aix-la-Chapelle en Allemagne. Daniel Deusser y sera appelé à défendre son titre.

Félicitations ! Vous aviez l’air très à l’aise à l’échauffement. Ce parcours correspondait-il bien à votre style et à celui de Scuderia 1918 Tobago Z ?

Effectivement, je me sentais bien car mon cheval a été en très bonne forme ces deux dernières semaines. Ceci étant, il faut aussi être en forme le jour J ! Scuderia 1918 Tobago Z a très bien sauté durant la première manche, mais nous avions beaucoup de compétition pour le barrage, ce qui crée toujours une pression supplémentaire. Cela m’a obligé à réfléchir davantage à la stratégie à adopter. J’ai décidé d’enlever une foulée entre le premier et le deuxième obstacle. Mais même avec une performance a priori idéale, il faut attendre que tous les autres cavaliers soient passés pour être sûr de la victoire. Heureusement, les couples qui ont essayé de battre le chrono ont fait tomber une barre au dernier obstacle. Je suis évidemment enchanté du résultat final.

Avez-vous adapté votre stratégie lorsque vous avez vu le temps d’Harrie Smolders ?

Non, je n’ai pas du tout pensé à ça. J’avais fait ma reconnaissance de parcours avant l’épreuve, et j’avais pris ma décision à ce moment-là. Tout s’est passé comme prévu, et c’est un vrai plaisir quand ça arrive !

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview croisée avec:

Angelica Augustsson Zanotelli & Marlon Modolo Zanotelli

 

Êtes-vous heureux de participer au premier Majeur du Rolex Grand Slam de l’année ?

Angelica : Oui, nous sommes absolument enchantés. C’est la première fois que je viens, et être ici avec Marlon rend l’expérience encore plus spéciale à mes yeux. Je suis sûre qu’on va passer un bon week-end !

Marlon : J’avais hâte, car j’avais fait une bonne performance ici l’an passé. Mon cheval est en forme, il devrait faire une belle performance, enfin je l’espère. C’est très agréable d’être ici avec Angelica, et d’avoir deux fois plus de chances de gagner !

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Angelica : L’année s’annonce bien, de nouvelles opportunités s’offrent à moi pour la première fois, comme ce week-end. Je n’ai jamais participé à un Majeur du Rolex Grand Slam auparavant. Je me suis également qualifiée pour la finale de la Coupe du monde pour la première fois, c’est une perspective qui me réjouit énormément.

Marlon : Je suis impatient de voir arriver les différents événements du Rolex Grand Slam. Une victoire à un Majeur serait un rêve pour moi. L’an passé, je suis passé tout près du but. L’objectif est évidemment d’en gagner au moins un, mais trois d’affilée ce serait encore mieux ! Nous avons également hâte de participer aux Jeux équestres mondiaux cette année. Une victoire dans un grand championnat est l’un de mes rêves les plus chers en tant que cavalier. Bref, une année passionnante nous attend !

Marlon, vous avez fait des résultats exceptionnels récemment. À quel facteurs attribuez-vous cette réussite ?

Marlon : Au travail d’ensemble de mon équipe. Les propriétaires avec qui je travaille m’apportent leur entier soutien, et mon équipe à domicile est formidable. Je reviens de deux semaines de compétition, mais nos grooms et cavaliers maison s’occupent très bien de nos chevaux en mon absence. Angelica elle-même a préparé Grand Slam VDL pour que je puisse le monter ici ce week-end. Les gens qui m’entourent, c’est là la clé de mon succès. J’ai une chance incroyable d’avoir une équipe aussi solide et soudée.

Quels chevaux avez-vous amenés avec vous ce week-end ?

Marlon : Grand Slam VDL, dont le nom correspond parfaitement à l’événement ! Il est désormais âgé de 11 ans et a beaucoup progressé l’année passée. Il a très bien sauté dans l’épreuve du samedi soir ici l’an passé, avec un double sans-faute qui lui a valu une 4e position. J’attends beaucoup de lui cette année. Il a davantage d’expérience et il est très en forme. J’espère que le Rolex Grand Prix de dimanche sera à son avantage.

Angelica : J’ai amené deux chevaux, une merveilleuse jument de 12 ans appelée Kalinka van de Nachtegaele, qui a l’expérience nécessaire et a déjà fait de bons résultats. Ce sera mon cheval de tête cette année. Ensuite, j’ai une autre jument de neuf ans, Danna RJ. Elle a moins d’expérience que prévu à ce niveau, en raison de la pandémie de COVID, mais elle a un fort potentiel, et j’ai hâte de voir ce dont elle est capable.

Est-ce que vous vous faites concurrence sur la piste ?

Marlon : J’ai l’esprit de compétition, mais pas seulement dans le travail ! Je déteste perdre, même aux cartes à la maison. J’essaie d’encourager Angelica...

Angelica : Je le laisse toujours gagner !

Marlon : Angelica aussi a l’esprit de compétition, et une fois sur la piste, elle fait toujours des étincelles. Je pense que nous avons tous les deux la volonté de gagner, mais pas forcément au détriment de l’autre. Nous nous soutenons l’un l’autre et nous encourageons mutuellement à nous dépasser.

Comment décidez-vous qui montera quel cheval ?

Marlon : Je dirais que c’est les chevaux qui nous choisissent, plutôt que le contraire. Nous essayons de voir quel cheval correspond le mieux à chacun. Il nous arrive de partager un cheval pendant la saison, selon l’endroit où ont lieu les compétitions.

Est-ce que cela vous arrive de vous disputer à propos des chevaux ?

Angelica : Non...

Marlon : Oui, bien sûr... [rires]. Durant la grossesse d’Angelica, j’ai dû monter ses chevaux. C’était la propriétaire la plus exigeante que j’aie jamais eue !

Suivez-vous le même programme de préparation ?

Marlon : Oui, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai fait tant de progrès en tant que cavalier. Ces cinq dernières années, Angelica m’a soutenu et accompagné à chaque pas. Nous n’avons pas vécu les mêmes choses. Angelica était par exemple basée en Allemagne pendant de nombreuses années. Nous nous aidons mutuellement à évoluer et à progresser, et c’est là que réside notre force.

Angelica : Nous avons une chance incroyable de pouvoir faire notre métier ensemble. Chaque jour, nous nous entraînons ensemble, nous échangeons nos idées. Nous formons une très bonne équipe. C’est une situation que nous envient de nombreux cavaliers professionnels.

Quel est le principal atout de l’autre, à votre avis ?

Angelica : Marlon a de nombreux atouts à sa disposition. Il a beaucoup de talent, il comprend ses montures comme personne. Il a une capacité extraordinaire à obtenir la collaboration des chevaux, avec qui il évolue en synergie totale. Il a aussi l’esprit de compétition. Quel que soit le cheval, son but est de gagner, et il y parvient souvent. Marlon a vraiment un don naturel pour travailler avec les équidés.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Rencontrez la Next Gen avec:

Jack Ryan

 

Vous avez très bien commencé l’année. Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’aimerais continuer sur ma lancée ! Et avec un peu de chance, concourir dans quelques autres épreuves de la Coupe des nations et d’autres majeurs du Rolex Grand Slam.

Quels chevaux avez-vous amenés avec vous ce week-end ?

Seulement BBS McGregor. C’est mon seul cheval de compétition actuellement, donc j’espère qu’il sera en excellente forme ce week-end.

Présentez-le nous...

Il a une forte personnalité. Il peut parfois être agaçant à toujours vous donner des petits coups dans le bras, mais il est très gentil et bien élevé autrement.

Vous êtes heureux de participer au Dutch Masters ?

Je suis ravi ! J’aimerais en profiter pour remercier la Rolex Young Riders Academy et toutes les personnes qui m’ont aidé à en arriver là. Ce programme m’a énormément soutenu. Frank Kemperman, Eleonora Ottaviani, Emile Hendrix et le reste de l’équipe m’ont tous été d’une aide inestimable.

Dans votre carrière, qui vous a le plus inspiré ?

Marcus Ehning. C’est le meilleur cavalier au monde, ses performances sont époustouflantes. La semaine dernière, il a empoché le Grand Prix à Doha en toute décontraction. Il est incroyable.

Décrivez-nous une journée typique de votre quotidien.

Je me suis récemment installé aux écuries de Jos Lansink, une opportunité qui s’est présentée par le biais de la Rolex Young Riders Academy. Je commence normalement le matin à 7h 30 sur BBS McGregor, puis je monte les chevaux de Jos pendant le restant de la journée. Je n’y suis que depuis une semaine, mais j’ai la chance de monter beaucoup de chevaux différents, et c’est très agréable d’intégrer une équipe et de faire la connaissance de tout le monde.

Quels cavaliers vous ont appris le plus de choses ?

J’ai travaillé chez Shane Breen pendant deux ans, et j’ai appris énormément de choses auprès de lui. J’ai pu monter des chevaux exceptionnels et aller à des concours de haut niveau. C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai intégré la Rolex Young Riders Academy, je lui dois beaucoup. Je ne suis chez Jos que depuis une semaine, mais j’ai déjà acquis de nombreuses nouvelles connaissances.

Avoir des followers sur les réseaux sociaux, c’est important ?

Il faut vraiment que je m’améliore dans ce domaine, car cela revêt une certaine importance pour les cavaliers de nos jours.

Comment conciliez-vous le travail et le temps libre ?

Les chevaux passent avant tout. Ceci étant, j’aime sortir dîner au restaurant de temps en temps.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Pieter Devos remporte le Audi Prize

 

Trente-huit concurrents provenant de 14 pays différents se sont présentés au départ du Prix Audi en ce deuxième jour du Dutch Masters 2022. Ce parcours d’1,50 m était l’épreuve phare de la journée.

L’Allemand Marcus Ehning, véritable légende du saut d’obstacles, a été le premier à signer le sans faute. Une performance qui a parfaitement démontré le partenariat harmonieux qu’il entretient avec Calanda 42, sa superbe jument grise. Au total, neuf couples, dont quatre issus des Pays-Bas, ont réussi à se qualifier pour un barrage plein de suspens.

Le Belge Pieter Devos a vite mis la pression sur ses rivaux, tout en leur offrant un cours magistral, avec le premier et seul double sans faute de l’épreuve et un chrono de 37,20 secondes. La foule espérant encore une deuxième victoire pour le contingent néerlandais, la tension est restée à son comble pendant le reste de l’épreuve. Willem Greve, l’avant dernier à s’élancer sur la piste, a semblé un instant sur le point de produire un sans faute d’une vitesse fulgurante. Mais avec quatre points de pénalité l’attendant au dernier obstacle, il a dû se contenter de la deuxième place.

Nous avons parlé à Pieter Devos.

Comment avez-vous trouvé le barrage ce soir ? Il avait l’air difficile.

À vrai dire, ce barrage était un peu inhabituel, il manquait de fluidité. Je pensais n’avoir qu’une chance très mince de l’emporter, car si je sais économiser des foulées, les virages serrés sont plus difficiles avec ce cheval. Et comme le parcours avait l’air d’être articulé sur ce type de tournant, je n’avais pas grand espoir. Mais mon cheval a tout fait pour ne pas toucher les barres, je suis très fier de lui.

Parlez-nous un peu de Kannabis van de Bucxtale...

C’est un cheval très spécial, très respectueux de l’obstacle. À l’échauffement au paddock avec les autres chevaux, il peut être assez nerveux. Mais une fois sur la piste, il s’évertue à faire le sans faute. Si j’arrive à le détendre suffisamment, ce qui n’est pas toujours facile, il donne le maximum.

Avez-vous apprécié le retour du public au Dutch Masters cette année ?

Oui, c’est fantastique de voir revenir les spectateurs, qui nous encouragent et nous soutiennent. Nous avions pris l’habitude de monter sans cette formidable atmosphère. Mais voir la foule de nouveau nous rappelle pourquoi nous sommes là.

Comment vous sentez-vous à l’approche du Rolex Grand Prix de demain ?

Le Rolex Grand Prix, c’est encore un autre niveau. J’espère que Claire Z, ma monture, sera en forme demain. Nous ferons de notre mieux pour faire une bonne performance. Le succès de ce soir est certainement bon pour le moral !

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview de cavalier avec:

Maikel van der Vleuten

 

C’est un week-end très spécial qui s’annonce pour vous, notamment avec la cérémonie de retrait de la compétition à Verdi TN.

J’ai vraiment hâte de pouvoir faire à cette cérémonie pour mon ancien cheval de tête. Elle devait se dérouler il y a deux ans, mais en raison de la pandémie, celle-ci a dû être reportée jusqu’à cette année. Je suis très heureux qu’elle se déroule devant la foule du Dutch Masters.

Pouvez-vous nous expliquer ce qui fait la particularité de ce cheval ?

Il a un tempérament extraordinaire. J’ai fait le tour du monde en sa compagnie, et il a toujours été droit et franc, il ne m’a jamais déçu. Il est très spécial à mes yeux, et les résultats et médailles que nous avons remportés ensemble me laissent des souvenirs impérissables.

Il profite bien de la retraite ?

Absolument. Il sort au pré chaque jour, part en balade et remplit son rôle d’étalon reproducteur. Il est en super forme physique, j’espère donc qu’il continuera comme ça pendant encore de nombreuses années.

La compétition à ses côtés vous manque ?

Il était capable de s’attaquer à n’importe quel parcours dans le monde. Maintenant que j’ai davantage d’expérience avec différents chevaux, je me rends mieux compte à quel point il était spécial et la facilité avec laquelle il sautait. Quelle que soit la piste, il avait le talent nécessaire. Ce sera difficile de trouver un autre cheval de ce calibre.

Avez-vous dans votre piquet actuel un cheval qui pourrait éventuellement suivre la même voie ?

Beauville Z, mon cheval de tête, a énormément de talent. Il m’accompagne sur les plus importantes épreuves au monde pour concourir contre les meilleurs couples cheval-cavalier. C’est avec lui que j’ai remporté une médaille de bronze aux Jeux olympiques l’été dernier. Je dispose aussi de deux ou trois autres chevaux de qualité à ce niveau. J’ai donc à ma disposition un superbe piquet de chevaux.

Pourquoi avez-vous décidé de tenir la cérémonie d’adieu ici, au Dutch Masters ?

Je n’ai pas eu à me poser la question, c’était une évidence. Verdi TN a été élevé ici à Bois-le-Duc par des éleveurs brabançons. Eux comme moi sommes des Pays-Bas. Le choix du concours ne se posait même pas.

Le concours a beaucoup évolué depuis qu’il fait partie du circuit Rolex Grand Slam of Show Jumping. Avez-vous remarqué des changements depuis cette date ?

Tout à fait. On sent vraiment que les organisateurs bénéficient de beaucoup d’expérience. Ils font tout pour s’assurer que tout est parfait pour les chevaux et leurs cavaliers. Les autres cavaliers et moi sommes toujours ravis de participer à cet événement, en raison de la qualité des installations et du niveau de compétition élevé. 

Le public est de retour cette année. Sa présence vous motive-t-elle ?

Bien sûr. Les clameurs de la foule, les applaudissements, tout cela incite à donner son maximum.

Quelles sont vos ambitions pour 2022 ?

Mon objectif principal est les Jeux équestres mondiaux de la FEI. Ils permettent de se qualifier pour les prochains Jeux olympiques. Il est donc vital pour l’équipe nationale de faire de bonnes performances si elle veut y participer.

Si vous n’étiez pas cavalier professionnel, quel métier exerceriez-vous ?

Je serais joueur de foot. J’y jouais beaucoup lorsque j’étais jeune, mais j’ai dû faire un choix à un moment donné entre le foot et l’équitation. Et comme j’adorais passer du temps avec les chevaux, j’ai choisi le saut d’obstacles.

Avez-vous des hobbies en dehors de l’équitation ?

Je passe la plus grande partie de mon temps avec les chevaux, mais si j’ai du temps libre, je le passe en famille. J’ai deux filles en bas âge, et je suis un vrai papa poule. Ma fille aînée vient d’avoir quatre ans et de commencer l’école. Ma cadette a neuf mois. Elles aiment toutes les deux passer du temps à l’écurie en compagnie des chevaux.

À votre avis, quel est votre principal adversaire dans le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Il y aura beaucoup de bons cavaliers au départ, et tous ont amené leur meilleur cheval. Je ne sais pas qui va l’emporter ce dimanche, mais l’épreuve s’annonce dans tous les cas passionnante

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Reconaissance de parcours avec:

Louis Konickx

 

Qu’est-ce qui vous a mener à occuper le poste de chef de piste du Rolex Grand Prix au Dutch Masters ?

Tout est né de ma passion pour notre sport. J’étais passionné de chevaux et de saut d’obstacles. Je montais en amateur, mais je n’avais pas les ressources nécessaires pour une formation de professionnel. Devenir chef de piste m’a permis de trouver un travail dans ce sport qui me passionnait. Quand j’avais 14 ans environ, j’ai aidé un chef de piste lors d’un modeste concours national, et c’est ce qui m’a mis le pied à l’étrier dans la profession !

J’ai eu la chance d’être formé par des personnes très calées, ici aux Pays-Bas, et de travailler comme assistant pour des chefs de piste chevronnés tels que Linda Allen, Bob Ellis, Arno Gego et bien d’autres.

À l’heure actuelle, avez-vous un assistant ou d’autres personnes que vous formez au métier ?

Oui. Je suis sur le point de prendre ma retraite, j’ai donc décidé de transmettre mes connaissances à la nouvelle génération de chefs de piste. Aux Pays-Bas, je guide et conseille deux personnes de talent, Henk Linders et Quintin Maertens. Henk vient de commencer sa carrière et conçoit actuellement des pistes de niveau 3* en Europe. Quintin me ressemble beaucoup, dans le sens où il cherche sans relâche la solution aux problèmes qui se posent. Il a régulièrement des idées de génie, j’aime beaucoup travailler à ses côtés. Nous formons une bonne équipe : je conçois le plan initial et il le perfectionne. Ce sera lui le chef de piste principal de la Coupe des nations de Rotterdam.

Je suis actuellement en train de lui remettre les rênes. La meilleure manière de mettre fin à ma carrière est d’avoir préparé quelqu’un d’autre à prendre la relève. Au fil des ans, je l’ai accompagné dans son parcours, de sorte qu’aujourd’hui nous entretenons une relation fondée sur la confiance et le respect. Il y a beaucoup de très bons assistants de chefs de piste dans le monde. Mais pour passer à la vitesse supérieure, ceux-ci doivent être un jour chargés de concevoir un parcours par eux-mêmes. C’est l’ultime étape de leur parcours, et c’est à ce moment-là que je peux transmettre le plus de connaissances utiles.

Pourriez-vous nous donner une idée de ce que réserve le parcours de dimanche ?

J’étais très déçu l’an passé, car nous avions conçu un parcours superbe qui a abouti à un barrage passionnant, et le public n’était pas sur place pour y assister. J’avais presque envie de refaire le même parcours cette année pour que les fans en profitent !

Nous avons commencé les préparatifs en janvier, et il m’a fallu énormément de temps pour penser le parcours idéal. Mais cette réflexion s’est soldée par un parcours qui me plaisait finalement beaucoup. Je l’ai alors présenté à Quintin, et nous avons travaillé ensemble pour le peaufiner. La piste du Dutch Masters n’est pas grande. Il faut donc faire attention à ce que le tracé soit fluide et équilibré pour les participants. Le parcours doit aussi pouvoir déboucher sur un barrage intéressant. Dans l’idéal, le chef de piste souhaite voir huit couples cheval-cavalier se qualifier. Mais en pratique, il est très difficile de prévoir ce qui va se passer le jour J dans l’ambiance tendue de la compétition.

Ressentez-vous une certaine appréhension lorsque les cavaliers s’attaquent à votre parcours ?

Absolument. Beaucoup de gens me disent que j’ai l’air calme, mais j’ai toujours un peu le trac. Mon rôle demande beaucoup de temps et d’efforts, car tout chef de piste qui se respecte aspire à créer un parcours de qualité qui donne sa chance à chaque cheval et cavalier. Cela peut être source de stress, mais je suis mû par la passion. À mon avis, le trac permet de rester motivé et prêt à viser toujours plus haut. 

Comment choisissez-vous le temps à ne pas dépasser sur vos parcours ?

Il est très important de choisir le bon temps imparti, surtout depuis le changement de règles de janvier. Chaque seconde de plus au chronomètre entraîne désormais un point de pénalité. Il faut donc définir un temps réalisable mais suffisamment serré, car les cavaliers vont tenter d’éviter les pénalités de temps très coûteuses. Nous mesurons le parcours deux ou trois fois à l’aide d’une roulette, dans la perspective d’avoir une idée plus précise d’ici le vendredi soir.

Quel type de couple cheval-cavalier est le mieux adapté au parcours que vous avez conçu ?

La piste intérieure exige évidemment vitesse et agilité, car l’espace est beaucoup plus réduit que sur les grandes pistes en herbe comme celle du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Le cheval et le cavalier doivent faire preuve de beaucoup de contrôle et être capables de bien communiquer entre eux. Marcus Ehning, par exemple, est très fluide et harmonieux dans sa façon de monter.  Il semble exister une entente parfaite entre lui et sa monture. Je pense que ce style sera bien adapté au type de parcours qui les attend dimanche.

Quelle métaphore utiliseriez-vous pour décrire votre travail ?

Être chef de piste, c’est presque inventer et parler sa propre langue. Les cavaliers doivent alors tenter de comprendre cette langue étrangère pour mieux aborder le parcours que j’ai imaginé. Certains cavaliers vont tout de suite comprendre, d’autres auront plus de mal. C’est très intéressant ! Le métier n’est pas toujours facile, mais nous sommes guidés par notre passion et notre désir de créer un challenge perpétuel pour les concurrents.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Martin Fuchs remporte le VDL Groep prize

 

Journée d’ouverture pour le premier Majeur Rolex Grand Slam de l’année, les organisateurs du Dutch Masters nous ont offert une compétition sportive de haut niveau. Le VDL Groep Prize, l’épreuve la plus importante du jour, a vu la victoire du Suisse Martin Fuchs montant The Sinner, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam et toujours au top de sa forme. Au barrage, c’est Daniel Deusser, autre témoignage Rolex, qui donnera le tempo ton, et qui finira en deuxième position sur Scuderia 1918 Tobago Z, le cheval qu’il réserve pour le  aux Rolex Grand Prix de dimanche.

Le parcours pensé par Louis Konickx a posé des difficultés aux couples cheval-cavalier, dont neuf seulement (représentant cinq nations différentes) ont réussi à se qualifier pour le barrage, sous le feu des projecteurs de la piste principale du Brabanthallen. Pour la première fois depuis 2019, le public était de retour. Une présence appréciée de tous, en particulier des nombreux cavaliers néerlandais qui ont reçu les acclamations d’une foule expressive exultante. Mais ce sera Martin Fuchs qui finira par dominer, pour bien commencer son séjour au Dutch Masters.

Félicitations ! Comment avez-vous trouvé le parcours ?  

Très bien. Il y a eu beaucoup de pénalités, à différents endroits du tracé, mais le chef de piste a fait un excellent travail. C’était très agréable de pouvoir concourir devant un le public, et je suis très satisfait de ma performance.

Parlez-nous de votre monture, The Sinner...

C’est un cheval très compétitif depuis le premier jour, j’ai tout de suite eu ce sentiment, avant même que je ne sois tout à fait habitué à lui. Depuis que je l’ai, Avant même que je ne sois tout à fait habitué à lui, j’ai tout de suite eu ce sentiment. Maintenant que nous avons à notre actif fait des barrages réussis, je suis beaucoup plus confiant à l’entrée d’une grosse épreuve. Je sais qu’il en est capable, que nous en sommes capables ensemble. C’est donc plus facile d’élaborer une stratégie, qui a fini par payer aujourd’hui.

En tant que Prétendant actuel au Rolex Grand Slam, vous commencez très fort. Cela vous donne-t-il confiance à l’approche du Rolex Grand Prix de dimanche ?

C’est bien sûr très agréable de commencer le Dutch Masters par une victoire dans une grosse épreuve importante. Dimanche, pour le Rolex Grand Prix, je monterai Conner Jei, qui est encore relativement inexpérimenté à ce niveau, mais j’ai hâte de voir ce qu’il peut faire. Il n’a pas beaucoup concouru en intérieur, mais c’est un cheval merveilleux. J’espère donc avoir une chance de continuer l’aventure l’effort entamé à Genève avec une autre victoire dans un Majeur du au Rolex Grand Slam.

Mariella Offner (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Mariella Offner (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview dans les écuries avec:

Mariella Offner, groom de Max Kühner

Bienvenue au Dutch Masters. Comment êtes-vous arrivée ici ?

Nous sommes venus en camion. Cela nous a pris prêt de 14 heures. Malheureusement, il est difficile de prévoir les problèmes de circulation quand on vient de si loin, donc il vaut mieux anticiper.

Que faites-vous en chemin pour ne pas vous ennuyer ?

J’écoute de la musique, j’appelle mes amis, mes collègues, les autres grooms. Je ne m’ennuie pas !

Vos chevaux voyagent-ils bien ?

Oui, très bien. Pour les longs trajets, j’essaie de leur faire profiter du plus grand confort possible. Chacun a son propre seau d’eau, car ils boivent beaucoup pendant le transport. J’essaie aussi de leur donner le plus d’espace possible, pour qu’ils puissent étendre l’encolure vers le sol. Elektric Blue P voyage en stalle sans bat-flanc pour le laisser libre de ses mouvements.

Max étant le dernier champion en titre, votre équipe sent-elle la pression à l’approche du Dutch Masters ?

Je suis plus stressée que Max, qui est super décontracté ! Nous avons un autre cheval pour le Rolex Grand Prix cette année [Eic Coriolis Des Isles, NDLR], Max est donc moins sous pression. Mais je voudrais vraiment que nous gagnions une nouvelle fois pour montrer que nous n’avons pas qu’un seul cheval de tête talent.

Quelles autres épreuves aimeriez-vous remporter avec votre équipe ?

Nous aimerions beaucoup gagner le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. J’adore également le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, c’est l’un de mes endroits favoris. La première où je m’y suis rendue, Max s’est placé troisième sur Chardonnay 79. J’aimerais surpasser ce record, et pourquoi pas gagner.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Voir les chevaux mûrir et se développer. J’ai fait la rencontre d’Elektric Blue P quand il était tout jeune, et je l’ai vu grandir pour devenir aujourd’hui ce cheval extraordinaire. Lorsqu’il a remporté le Rolex Grand Prix l’an passé ici, j’ai pleuré de joie. Voir une monture évoluer du circuit jeunes chevaux au podium de l’une des plus prestigieuses épreuves au monde, c’est très spécial.

Quel cheval participera au Rolex Grand Prix de dimanche avec Max ?

Max montera Eic Coriolis Des Isles lors du Rolex Grand Prix de dimanche. Ce cheval nous a tous surpris avec de très bonnes performances l’an passé. Nous avons donc hâte de le voir continuer à progresser.

Quelle préparation a reçu Eic Coriolis Des Isles pour le Rolex Grand Prix ?

Il a passé quelques semaines sur le Sunshine Tour cette année. Les deux dernières semaines, j’étais à Doha avec Max. C’est donc notre cavalière maison qui s’est chargée de sa préparation physique. Elle fait très bien son travail, je suis sûre qu’il est fin prêt pour dimanche.

Comment est-il à l’écurie ?

Il est très gourmand, il mange tout ce qui passe ! Il fait aussi tomber tout ce qu’il y a dans son box, comme les couvertures et les tentures.

Vous travaillez avec Max depuis combien de temps ?

Cela va faire quatre ans cet été que je travaille pour lui à plein temps. J’ai commencé par faire un stage chez lui quand j’avais 15 ans. Lorsque j’ai commencé à travailler à plein temps, je connaissais donc déjà les écuries, le personnel, les chevaux et le mode de fonctionnement.

Est-il agréable de travailler pour Max ?

C’est un super patron. Je suis du genre à vouloir suivre chaque jour un planning bien précis. Max l’a bien compris et m’aide à prévoir la journée pour que tout roule comme sur des roulettes. Nous nous entendons bien, il met les gens à l’aise immédiatement.

Quel conseil auriez-vous pour les jeunes qui aimeraient devenir groom professionnel ?

On n’arrête jamais d’apprendre. Il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès des autres grooms. C’est en les fréquentant et en leur parlant qu’on apprend le plus de choses. Il faut aussi avoir une vraie passion pour le métier et les chevaux en général.

Marcel Hunze (Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink) Marcel Hunze (Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink)

Le mot de l'organisateur avec:

Marcel Hunze

 

Avant toute chose, que ressentez-vous à la perspective d’accueillir des spectateurs au Dutch Masters pour la première fois depuis deux ans ?

Nous sommes évidemment extrêmement enthousiastes emballés. Les cavaliers comme les sponsors se réjouissent de voir la foule au Dutch Masters. Et de leur côté, les fans seront heureux de retrouver leur place dans les gradins. L’an passé, l’absence des spectateurs a créé une atmosphère très différente. En effet, la foule a une grande influence sur les performances des cavaliers, en particulier pour ceux qui se produisent devant leurs compatriotes. Au CHI de Genève, par exemple, lorsqu’un cavalier suisse entre sur la piste, le public s’enflamme et cela peut encourager le compétiteur à se dépasser, comme ça a été le cas avec Martin Fuchs. Espérons que les clameurs de la foule auront le même effet sur les cavaliers néerlandais ce week-end !

Quelles leçons avez-vous tirées des bouleversements survenus ces deux dernières années ? 

En tant qu’organisateur, il faut savoir faire preuve de flexibilité, mais les deux dernières années ont mis ces compétences à rude épreuve. En 2021, beaucoup de changements sont survenus : nous avons tout d’abord décidé d’organiser un événement à huis-clos, puis deux semaines avant la date une épizootie de rhinopneumonie (EHV-1) a eu raison de l’événement. Nous avons alors dû trouver d’autres dates plus tard dans l’année.

Cette année encore, nous avons dû attendre janvier pour être certains que le Dutch Masters aurait lieu.  Les restrictions sanitaires en place en début d’année stipulaient un nombre maximum de 1 250 spectateurs assis. Nous avons alors décidé que l’événement aurait lieu, même avec ces restrictions. Heureusement, celles-ci ont été quelque peu relâchées depuis. Nous pouvons désormais accueillir jusqu’à 500 personnes debout, mais pas une de plus - sans quoi tous les spectateurs devront effectuer un test toutes les 24 h. Nous avons donc mis sur pied un petit village des exposants, et le paddock sera ouvert au public. Il a fallu beaucoup improviser ces dernières années, mais c’est la nature du métier. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est très gratifiant lorsque tout se passe comme prévu.

Comment la préparation d’un événement de cette envergure a-t-elle changé depuis le début de la pandémie en 2019 ? 

Plusieurs choses ont considérablement changé. Nos fournisseurs et sponsors sont plus prudents. Heureusement, nous avons été en mesure de payer tous nos participants ces dernières années, ce qui fait qu’ils continuent de nous accorder leur confiance. De nombreux fournisseurs et autres entreprises ont été moins chanceux : ils n’ont pas été payés par d’autres organisateurs, certains ont fait faillite... Nous avons appris l’importance d’établir des contacts fréquents. Par le passé, les communications étaient généralement limitées après la signature du contrat. Désormais, il faut communiquer régulièrement pour s’assurer que tout le monde est satisfait et informé de l’évolution de la situation.

Combien compte de personne votre équipe, et avez-vous dû créer des nouveaux postes ? 

L’équipe permanente compte une dizaine de membres, à laquelle s’ajoutent un nombre croissant de personnes au fur et à mesure que le Dutch Masters approche. En temps normal, environ 1 500 personnes travaillent à la préparation de l’événement, mais cette année l’équipe ne compte que 800 personnes, en raison du service restauration limité et de la taille réduite du village des exposants. Mais les membres de notre équipe bénéficient d’une grande expérience et ont l’habitude de travailler ensemble.

Nous travaillons en collaboration avec nos fournisseurs depuis longtemps. Cela s’avère très utile car ils connaissent bien nos attentes à la fois en termes de qualité et de flexibilité. Ils savent que s’ils remplissent leurs engagements sur ces points, nous leur serons fidèles pendant longtemps. Et nous aimons les collaborations à long terme, car un événement réussi se bâtit sur la fidélité et la confiance mutuelle.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ? 

De proposer chaque année un événement toujours plus réussi. Et maintenant que nous faisons partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping, nous tenons plus que jamais à innover et à nous améliorer. Tous les organisateurs des concours du Rolex Grand Slam se rencontrent pour parler des améliorations possibles, non seulement à l’échelle de chaque événement, mais aussi à celle du Rolex Grand Slam dans son ensemble. Ce cadre de travail très stimulant nous pousse à nous dépasser.

Est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a permis de faire mieux connaître le Dutch Masters, selon vous ? 

Nous sommes extrêmement fiers de faire partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’était devenu notre principal objectif depuis que nous avions arrêté d’accueillir la Coupe du monde FEI. Le Dutch Masters s’est nettement amélioré, et accueille désormais des couples cavalier-cheval du plus haut niveau. Nous recevons un intérêt croissant au niveau international et beaucoup plus de visiteurs et de journalistes étrangers. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a été l’occasion de nous améliorer, et nous sommes enchantés d’en faire partie.

Qu’avez-vous réservé aux spectateurs du Dutch Masters ce week-end ? 

Une compétition sportive rassemblant l’élite du saut d’obstacles ! Les couples cheval-cavalier présents cette semaine sont parmi les meilleurs au monde, et devraient produire un spectacle fascinant. Le Dutch Masters est normalement réputé pour son ambiance festive et parfois survoltée. Avec les restrictions sanitaires, l’atmosphère sera peut-être un peu plus calme, mais nous vous promettons tout de même des moments mémorables.

À votre avis, qui pourrait remporter le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Si on la considère depuis la perspective du concept général du Rolex Grand Slam of Show Jumping, ce serait évidemment palpitant de voir Martin Fuchs, le Prétendant actuel, remporter cette épreuve. Le public néerlandais, lui, adorerait assister à la victoire d’un cavalier local, et Harrie Smolders aura l’occasion de briller, et pourquoi pas de gagner, ce dimanche.

Harrie Smolders and Nixon van 't Meulenhof (Photo:The Dutch Masters / DigiShots) Harrie Smolders and Nixon van 't Meulenhof (Photo:The Dutch Masters / DigiShots)

Les cavaliers à surveiller lors de cette édition de The Dutch Masters 2022

 

The Dutch Masters est de retour du 11 au 13 mars et il accueillera le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de cette année. Cette compétition de trois jours aura pour point culminant le Rolex Grand Prix de dimanche au cours duquel les meilleurs couples du monde, dont sept des cavaliers du top 10 mondial, rivaliseront pour remporter le prestigieux trophée et devenir le nouveau prétendant au titre du Rolex Grand Slam. Les projecteurs vont de nouveau briller sur le Brabanthallen, et la célèbre arène s’apprête à accueillir le retour des spectateurs venus assister à de grands moments de sport équestre.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les cavaliers à suivre

L’actuel prétendant au titre, Martin Fuchs, cherchera à s’assurer la victoire au Rolex Grand Prix dans sa quête pour devenir le deuxième cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam. Après sa victoire historique au CHI de Genève 2021, où il est devenu le premier cavalier à gagner deux éditions de suite de Rolex Grands Prix, le Suisse, très en forme, montera Chaplin. L’étalon bai est un spécialiste de l’indoor, il a déjà de nombreuses victoires en Grands Prix à son palmarès et il possède l’agilité et l’expérience nécessaires pour s’imposer face à la rude concurrence du Brabanthallen. Martin Fuchs y sera rejoint par cinq autres Témoignages Rolex.

Le tout dernier Témoignage Rolex, Daniel Deusser, cherchera se placer pour un bonus après l’avoir emporté avec Killer Queen VDM au CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021. L’Allemand, qui a passé la majeure partie de cette année en Floride à concourir au Winter Equestrian Festival, montera Scuderia 1918 Tobago Z, qui est un expert de l’indoor. Daniel Deusser a déjà gagné le Grand Prix à The Dutch Masters par deux fois, il devra donc chercher à saisir un troisième titre et à s’octroyer le prix bonus de 250 000 Euros. Après sa victoire au CSIO Spruce Meadows Masters, le cavalier suisse Steve Guerdat aura lui aussi pour objectif de s’approprier le même prix.

Le vainqueur de l’année dernière, Max Kühner, est de retour avec l’avantage de l’expérience après avoir gagné au milieu des meilleurs mondiaux à Bois-le-Duc. L’Autrichien vient accompagné d’un piquet de chevaux remarquables au Dutch Masters, avec le choix entre le cheval gagnant de l’an dernier, Elektric Blue P, et Eic Coriolis Des Isles pour le Rolex Grand Prix de dimanche.

L’actuel champion olympique en titre en individuel et numéro 5 mondial Ben Maher a terminé l’année dernière de manière exceptionnelle avec une victoire au CHI de Genève dans la Finale du Top 10 Rolex IJRC, avec le fameux Explosion W. Le champion britannique, qui a également passé la saison d’hiver en Floride, revient en Europe pour concourir dans le Rolex Grand Prix de Bois-le-Duc pour la première fois avec son superbe hongre alezan né à environ 10 kilomètres du mondialement célèbre Brabanthallen. Son compatriote Scott Brash, le seul cavalier à avoir remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, cherchera à renouveler son exploit dans la conquête de ce titre si difficile à obtenir. The Dutch Masters est le seul des quatre Majeurs à avoir échappé à Brash, il veillera donc à amener son meilleur cheval pour l’emporter dans ce prestigieux concours. Harry Charles vient compléter cet impressionnant contingent britannique. Une étoile montante après sa superbe fin d’année 2021, le jeune cavalier de 22 ans est aujourd’hui numéro un mondial des moins de 25 ans et sans doute fort désireux de remporter son premier Rolex Grand Prix. L’un de ces cavaliers sera-t-il capable de devenir le premier gagnant britannique depuis la victoire de Robert Smith en 2003 ?

Le public local espérera assister à la victoire de Harrie Smolders après sa seconde place au Rolex Grand Prix au CHI de Genève en 2021. Les supporters néerlandais seront sans aucun doute prêts à s’enflammer dès l’entrée de Smolders dans l’arène. Le Néerlandais sera accompagné par 12 de ses compatriotes, parmi lesquels Maikel van der Vleuten et Jur Vrieling.

Médaillé d’or par équipe aux Jeux olympiques de 2020, Henrik von Eckermannvisera également le Rolex Grand Prix. Le Suédois l’a déjà emporté ici en 2019 et cherchera à réitérer sa victoire, étant l’un des deux seuls cavaliers suédois concourant dans The Dutch Masters, après le retrait de la compétition du numéro un mondial Peder Fredricson.

Alors que la tension monte pour le premier Majeur de l’année, Martin Fuchs va-t-il poursuivre sa conquête du prix le plus convoité du saut d'obstacle ou un nouveau prétendant va-t-il l’emporter ?

Max Kuhner and Elektric Blue P (Photo: The Dutch Masters / DigiShots) Max Kuhner and Elektric Blue P (Photo: The Dutch Masters / DigiShots)

Interview cavalier avec:

Max Kühner

 

Vous êtes de retour à Bois-le-Duc en tant que tenant du titre du Rolex Grand Prix, en ressentez-vous davantage de pression ?

Non, pas vraiment. Je suppose que maintenant je sais que je peux gagner, mais je vais probablement concourir avec un autre cheval, il y a donc moins de pression que si je montais Elektric Blue P. Dans notre sport, les choses sont différentes à chaque fois que vous entrez dans l’arène, je ressens donc moins la pression.

Quels chevaux pensez-vous emmener avec vous, et lequel monterez-vous pour le Rolex Grand Prix ?

Pour le Rolex Grand Prix, je monterai soit Eic Coriolis Des Isles, soit Elektric Blue P. Eic Coriolis Des Isles a concouru à Vejer de la Frontera et il est en grande forme en ce moment. J’emmènerai également deux jeunes chevaux avec moi aux Pays-Bas. J’aime emmener des chevaux moins expérimentés, pour les familiariser avec des compétitions où l’ambiance est plus survoltée, c’est un aspect très important de leur éducation.

Votre préparation est-elle différente pour une compétition indoor de celle pour les compétition en extérieur ? Pouvez-vous nous dire quelles sont les principales différences?

Je pense que cela dépend vraiment du cheval. Certains chevaux ont besoin d’un peu plus d’entraînement avant les compétitions indoor. Le plus important pour le saut d’obstacle indoor, c’est que les chevaux soient confiants, essentiellement parce qu’ils doivent sauter des obstacles tout près des spectateurs, et les obstacles sont beaucoup plus rapprochés que dans un parcours extérieur. Ils doivent aussi être habitués à sauter de larges oxers dans les coins, c’est pourquoi j’aime bien les entraîner sur de plus petits obstacles de coin à domicile. Nous avons une petite arène couverte, donc nous aimons y préparer les chevaux pour les compétitions indoor.

Pour The Dutch Masters, les spectateurs sont assis très près de l’arène, est-ce que cela affecte les chevaux ou vous rend plus nerveux ?

Encore une fois, je pense que cela dépend du cheval. Mais généralement, les chevaux que nous montons lors de grands concours comme le Rolex Grand Prix ont l’habitude de sauter très près du public. Je trouve que l’atmosphère que crée le public est très spéciale et je pense que les chevaux y sont sensibles. Je dis toujours que lorsque vous avez un grand public derrière vous, les chevaux ont des ailes.

Quelle est l’importance de votre équipe personnelle dans votre succès ?

Mon équipe est incroyablement importante. Il est crucial pour moi d’avoir un bon programme pour chacun de mes chevaux. Je planifie le développement à long terme du cheval sur plusieurs années, et non pas une compétition à la fois. Sans une excellente équipe, ce serait impossible. Tout le monde participe à ce plan, de nos cavaliers maison au maréchal-ferrant et aux grooms. Nous réfléchissons à ce que nous voulons améliorer avec chaque cheval et comment nous pouvons le mieux y parvenir par notre travail d’équipe.

Je dis toujours que notre discipline est plus un sport d’équipe qu’un sport individuel parce que, sans l’équipe, je n’arriverais à rien. Les cavaliers basés dans notre écurie assurent la plus grande partie de l’entraînement des chevaux car je suis très souvent en déplacement pour les compétitions. Par exemple, avant The Dutch Masters, je vais monter les chevaux que j’emmène le dimanche avant notre départ. Je ne peux pas apporter de grands changements, les chevaux doivent donc être parfaitement entraînés et préparés pour Bois-le-Duc.

Quelles sont qualités que vous recherchez chez un cavalier maison?

Nous sommes toujours à la recherche de personnes compétentes. Des personnes qui ont une bonne attitude, qui vivent pour leur travail et pensent aux chevaux du moment où ils se lèvent le matin jusqu’à ce qu’ils s’endorment le soir. J’ai appris que ce n’est pas l’expérience qui compte quand on commence, car à partir du moment où l’on est vraiment intéressé, on apprend et on progresse rapidement, car on ne considère pas cette carrière comme un travail mais comme une passion.

Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?

Je les aime toutes, elles sont toutes tellement spéciales, chacune à sa façon. On ne peut vraiment pas les comparer entre elles, pas même le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Bien-sûr, ils ont lieu tous les deux sur herbe, dans de vastes arènes, mais le parcours et la conception des obstacles sont complètement différents.

Le point commun entre tous les Majeurs, c’est qu’ils ont les parcours les plus difficiles au monde. Ils sont d’un niveau extrêmement haut et offrent donc les plus gros prix de la discipline, ce sont les concours que tous les cavaliers veulent absolument gagner. À chacun des Majeurs, il y a plus de cavaliers de très haut niveau qu’aux Jeux olympiques, c’est un événement très spécial auquel on participe.

Est-ce que le fait de concourir contre les meilleurs cavaliers du monde est pour vous une motivation ?

Oui, absolument. On apprend énormément en concourant contre les meilleurs cavaliers du monde. Ne serait-ce que les regarder monter à l’échauffement est une inspiration et une motivation.

Quel couple cheval/cavalier est selon vous votre principal adversaire pour The Dutch Masters ?

C’est une question difficile car il y a là des couples incroyables, mais je pense que Martin Fuchs et Chaplin seront en excellente forme. Ils ont gagné la FEI World Cup™ à Lyon ensemble, et je pense que Martin a préparé Chaplin pour cette compétition. Je crois donc qu’ils seront un couple très difficile à battre. Il a une équipe incroyable et il sait comment réaliser une grande performance lors des compétitions importantes.

Ce sport a tellement changé au cours des 15 dernières années. Auparavant, on ne pouvait nommer que trois ou quatre couples en mesure de gagner, aujourd’hui, une vingtaine pourrait gagner le Rolex Grand Prix à The Dutch Masters.

Avez-vous parfois du temps libre ? ! Dans ce cas, que souhaiteriez-vous en faire ?

J’essaie d’en passer le plus possible avec ma famille. J’ai trois enfants et j’adore passer du temps avec eux. Quand j’ai un peu plus de temps, j’aime faire du sport, cela m’apporte beaucoup de satisfactions.

Grooms arriving at the Dutch Masters (Photo: The Dutch Masters Media) Grooms arriving at the Dutch Masters (Photo: The Dutch Masters Media)

Les Highlights de The Dutch Masters 2022

 

Cette année, The Dutch Masters accueille les spectateurs de retour dans la célèbre arène du Brabanthallen pour la première fois depuis 2019. La compétition se déroule du 11 au 13 mars et modifiera légèrement son programme pour se conformer aux exigences liées à la pandémie de COVID-19. Réputé l’un des plus prestigieux concours en indoor sur le calendrier des compétitions équestres, Bois-le-Duc va accueillir non seulement les meilleurs spécialistes mondiaux du saut d’obstacle mais aussi l’élite du dressage qui verra les meilleurs couples cavaliers chevaux concourir vendredi et samedi pour la FEI Dressage World Cup.

Médaillée d’or aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020 et numéro un mondiale, l’Allemande Jessica von Brelow-Werndl souhaitera certainement confirmer son succès de 2021 sur sa jument bai de 15 ans, TSF Dalera BB, avec laquelle elle est devenue double championne olympique et européenne. Le couple gagnant offrira sans aucun doute aux spectateurs un spectacle exceptionnel lors du Grand Prix de la FEI Dressage World Cup vendredi après-midi et pour la partie Freestyle de la FEI Dressage World Cup le samedi.

Lors des épreuves qui précéderont le Rolex Grand Prix du dimanche après-midi, les spectateurs pourront admirer les meilleurs spécialistes du saut d’obstacles qui s’affronteront dans une compétition qui rassemble le fleuron de l’équitation internationale. Parmi les grands moments, le Prix VDL Groep vendredi soir, remporté par le tout dernier Témoignage Rolex Daniel Deusser (Allemagne) en 2021, et le Prix Audi du samedi soir.

Outre l’événement sportif en lui-même, un autre grand moment devrait être la cérémonie très spéciale de retrait de la compétition de Verdi TN, partenaire de Maikel van der Vleuten, qui aura lieu le dimanche après-midi, juste avant le Rolex Grand Prix. Cette cérémonie était initialement prévue pour 2020, mais il a été décidé de la reporter jusqu’à ce que le public puisse revenir dans les stades, afin de donner à Verdi TN la cérémonie d’adieu qu’il mérite. Au cours de sa carrière, Verdi TN s’est avéré être un formidable compétiteur et il affiche des victoires prestigieuses comme une médaille d’or par équipe aux Jeux Equestres Mondiaux FEI en 2014 et une médaille d’or par équipe aux Championnats d’Europe de la FEI en 2015.

Il est encore possible de réserver vos billets. Rendez-vous sur le site www.thedutchmasters.com pour plus de renseignements.

The Rolex Grand Prix Podium at CHI Geneva  From left to right: Harrie Smolders (NED), Martin Fuchs (SUI) and Max Kühner (AUT).  Photo: www.scoopdyga.com The Rolex Grand Prix Podium at CHI Geneva From left to right: Harrie Smolders (NED), Martin Fuchs (SUI) and Max Kühner (AUT). Photo: www.scoopdyga.com

Interview du prétendant au Rolex Grand Slam:

Martin Fuchs

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Cette année, mon objectif principal est de faire de bons résultats aux Majeurs et autres Rolex Grands Prix. Je vise également les Jeux Equestres Mondiaux FEI et la finale de la Coupe du monde FEI. J’ai plusieurs montures de talent que j’emmènerai aux Grands Prix et Championnats d’envergure, ainsi que des jeunes chevaux de qualité prêts à gravir les échelons vers le haut niveau cette année.

Vous avez remporté deux éditions consécutives du Rolex Grand Prix au CHI de Genève, devant le public suisse. Des souvenirs mémorables, j’imagine ?

Gagner un Rolex Grand Prix , c’est toujours incroyable, alors deux victoires consécutives, le tout devant mon propre public, c’était bien sûr inoubliable. De plus, Leone Jei est encore très jeune, ça a été une grande victoire pour nous deux !

À votre avis, Leone Jei pourrait-il avoir le même succès que Clooney 51?

Je ne souhaite pas faire de comparaison. Clooney 51 est le cheval le plus titré de l’histoire du saut d’obstacles suisse. Je ne peux pas m’attendre à avoir le prochain Clooney immédiatement. Ceci dit, Leone Jei a démontré toutes les qualités nécessaires à ce niveau de la compétition. C’est l’un des meilleurs chevaux sur le circuit actuel.

Quels chevaux avez-vous décidé d’emmener avec vous au Dutch Masters, et lequel monterez-vous lors du Rolex Grand Prix ?

J’ai choisi de monter Chaplin dans le Rolex Grand Prix. Il est en très bonne forme, et le Dutch Masters devrait bien lui convenir. J’ai prévu d’emmener Leone Jei sur les grandes pistes en extérieur, comme celles du CHIO d’Aix-la-Chapelle, car ce type de surface lui convient mieux.

Quel couple cheval-cavalier a selon vous une chance de remporter le Rolex Grand Prix du Dutch Masters ?

Difficile à dire. Chaque Majeur du Rolex Grand Slam rassemble les meilleurs couples au monde, ils ont tous une chance de gagner. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui fait le côté unique du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Notre sport n’est pas comme beaucoup d’autres, où il est plus facile de remporter des victoires successives ou régulières. Le travail avec les animaux qu’implique l’équitation rend le saut d’obstacles beaucoup plus imprévisible. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, comme l’ont fait Scott Brash et Hello Sanctos, est un exploit incroyable.

Comment en êtes-vous arrivé à travailler avec le propriétaire de chevaux Adolfo Juri ?

Adolfo Juri était le propriétaire de chevaux montés par mon oncle Markus [Fuchs] pendant plus de 20 ans. Lorsque Markus a mis fin à sa carrière de cavalier, Adolfo s’est associé à un autre cavalier pendant quelques années. Plus tard, il m’a transféré ses chevaux, un très beau geste de sa part. Nous travaillons en bonne entente tous les deux. Il m’a soutenu tout au long de ma carrière, et j’ai une chance inouïe de l’avoir dans mon équipe. Lui et l’autre propriétaire qui me confie ses chevaux [Luigi Baleri] s’entendent aussi à merveille et se soutiennent l’un l’autre.

Parlez-nous un peu de votre piquet actuel et des personnalités de vos montures... D'après vous, quel jeune cheval offre des perspectives les plus intéressantes ?

Leone Jei est bien sûr un cheval spectaculaire. Il a un mental ultra solide et il est très ambitieux, il fait toujours tout ce qu’il peut. Cela cause parfois des difficultés, car il a beaucoup de sang et il est très vif ; il faut essayer de le calmer et le détendre au maximum. Chaplin a déjà remporté de nombreux Grands Prix, et j’adore sa personnalité. Il n’a pas son pareil. Conner Jei a beaucoup de talent, mais il peut se montrer un peu plus difficile pour son cavalier. Il a empoché le Rolex Grand Prix de Dinard l’an passé, et je voudrais l’emmener à la finale de la Coupe du monde FEI cette année. À eux trois, ces chevaux ont déjà gagné de nombreux Grands Prix 5*. J’ai une chance extraordinaire de pouvoir les monter.

J’ai aussi quatre jeune chevaux très prometteurs, dont Commissar Pezi, un hongre de neuf ans, que j’ai engagé sur le Sunshine Tour pour la première fois. Il fait preuve de résultats encourageants, a de bons moyens et un super tempérament, mais il est encore assez inexpérimenté pour son âge. Ceci dit, j’ai hâte de le voir concourir ces prochains mois. Tous deux âgés de 8 ans, Viper Z et Diva Van Het Cauterhof Z m’accompagneront également sur le Sunshine Tour. Ils ont très bien sauté jusqu’ici, Diva [Van Het Cauterhof Z] a fait 15 parcours sans laisser une seule barre au sol. À sept ans, Pina Van De Moerhoeve a déjà participé à beaucoup d’épreuves pour jeunes chevaux. Je m’amuse énormément sur le Tour. Je ne m’engage pas forcément sur les épreuves les plus hautes, j’aime faire gravir progressivement les échelons à mes jeunes chevaux.

J'ai beaucoup de plaisir à les monter tous les deux, mais il est toujours difficile de savoir s’ils sont destinés à devenir des champions de niveau 5*. Ceci étant, ils ont beaucoup de classe et ont fait de nombreux sans-fautes. Pour le moment, l’avenir leur sourit !

Comment choisissez-vous les concours auxquels vous vous engagez ?

Je planifie mon calendrier en fonction des Majeurs, qui sont ma priorité. Ensuite, je choisis le cheval selon ses qualités et sa forme du moment. Et lorsqu’il n’y a pas de gros concours à l’horizon, je sors mes jeunes chevaux pour qu’ils acquièrent de l’expérience sur des épreuves plus modestes.

Comment va Clooney 51 ?

Très bien. Il est monté tous les jours car c’est bon pour son épaule de rester actif. Il fait des balades et passe du temps au pré. Je crois que la retraite lui plaît bien ! Nous sommes ravis de l’avoir chez nous et qu’il soit en si bonne santé.

Au CHI de Genève, nous avons remarqué un petit « stand crêperie » devant les box de vos chevaux. Qui s’en occupait ?

C’est un ami français, qui aime venir aux concours et nous chouchouter, moi et mes grooms. Tous les autres cavaliers s’y arrêtent goûter entre deux épreuves !

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Sans aucun doute, le partenariat très spécial qui existe entre le cheval et le cavalier. Chaque jour, chaque cheval est différent. J’aime tenter d’en tirer la meilleure performance possible. Lorsqu’un cheval avec lequel vous travaillez tous les jours fait un bon résultat en concours, c’est toujours un plaisir incroyable.

Spencer Smith riding at the Palexpo for the CHI Geneva 2019 (Photo: Jenny Abrahamsson / WoSJ) Spencer Smith riding at the Palexpo for the CHI Geneva 2019 (Photo: Jenny Abrahamsson / WoSJ)

La nouvelle génération

Spencer Smith

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’espère que 2022 va être ma meilleure année au point de vue professionnel. Je vise une place dans l’équipe américaine pour certaines épreuves de la Coupe des nations de la FEI, et avec un peu de chance les Jeux Equestres Mondiaux FEI de cet été. J’adorerais également participer aux Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est là l’un de mes principaux objectifs cette année.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Probablement mon premier Rolex Grand Prix au CHI de Genève en 2018. J’ai réitéré mon engagement à ce concours en 2019, et ça a été un moment charnière dans ma carrière. Et l’an passé, j’ai remporté mon premier Grand Prix 5*, un moment inoubliable.

Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et quel cavalier vous a le plus inspiré ?

Dans ma famille, tout le monde travaille avec les chevaux. Mes parents, qui sont propriétaires d’un complexe équestre aux États-Unis, sont pour moi une immense source d’inspiration. Depuis la première heure, j’ai grandi entouré de chevaux. Quand j’ai eu 15 ans, je suis parti m’entraîner et travailler auprès d’Éric Lamaze. Je suis resté cinq ans chez lui, et il est devenu mon mentor. Nous avons voyagé partout ensemble, c’est lui qui m’a emmené concourir en Europe pour la première fois. J’ai énormément appris à ses côtés et je lui suis très reconnaissant des chances qu’il m’a offertes. J’admire aussi beaucoup Daniel Deusser et sa façon de monter à cheval, que j’essaie de reproduire.

À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?

Il faut avoir l’esprit de compétition, mais aussi savoir accepter la défaite. Et en saut d’obstacles, on connaît beaucoup plus de défaites que de victoires ! Lorsque tout ne va pas comme on le voudrait, on est souvent tenté de tout changer. Mais il faut savoir prendre le recul nécessaire et se fier aux bases établies. Dans ce sport, pour être le meilleur et remporter les épreuves de haut niveau, il est essentiel de trouver le bon équilibre entre enthousiasme et patience.

Parlez-nous un peu de votre piquet de chevaux... Lesquels avez-vous le plus hâte de nous montrer ?

J’ai beaucoup de chance : j’ai non seulement à ma disposition des chevaux de talent, mais je bénéficie aussi du soutien de Georgina Bloomberg. Je monte Theodore Manciais, mon cheval de tête, depuis un moment déjà. Il a déjà participé deux fois au Grand Prix Rolex du CHI de Genève et a remporté un 5* l’an passé. J’ai aussi Quibelle, qui appartient à Georgina Bloomberg également. Cette jument a offert un sans-faute à l’équipe des États-Unis lors du CSIO5* de la finale de la Coupe des nations FEI à Barcelone. Elle fait de très bons résultats. Je pense qu’elle sera mon cheval de tête pour les gros événements par équipe, que j’attends avec impatience. J’ai beaucoup de chance d’avoir le soutien de Georgina et de son équipe, et Jimmy Doyle, son entraîneur, m’apporte désormais son aide. Nous entretenons de très bonnes relations, nous allons aux mêmes concours et Georgina et Jimmy me font part de leurs conseils avisés.

Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?

Une importance cruciale. Ce sont eux qui font tourner la machine. Je suis entouré de grooms et d'un responsable d'écurie hors pair, et d’un vétérinaire et maréchal-ferrant d’exception. Chaque membre de l’équipe est vitale à son bon fonctionnement. Je suis toujours heureux de remporter une épreuve difficile ou un Grand Prix, mais c’est une victoire commune à toute l’équipe. Comme dans beaucoup d’autres sports, tels que la Formule 1, le travail de toute l’équipe est vital à la réussite finale du compétiteur. Mais lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu, c’est dur car nous avons l’impression de laisser tomber notre équipe.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?

J’aime simplement le travail avec les chevaux : créer une vraie complicité avec le cheval, repousser les limites de cette relation, réaliser des choses que nous pensions impossibles... Après, c’est vrai qu’il existe une franche camaraderie entre les cavaliers pendant les concours. Après tout, on est tous là pour les mêmes raisons. Et puis c’est très gratifiant de rivaliser avec tant de cavaliers de renom. On essaie de s’entraider autant que possible, de sorte que même si on ne gagne pas, on est heureux pour l’autre.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Denis Lynch m’a donné cette année un conseil très utile : celui de continuer à avancer sans tout remettre en cause lorsque les choses ne vont pas comme on le voudrait. Bref, de s’en tenir à la stratégie établie. Ce conseil m’a été utile dans le passé, et le sera sûrement de nouveau à l’avenir.

Daniel Deusser, Témoignage Rolex, parle de vous comme l’une des étoiles montantes du sport. Quelle influence a-t-il eu jusqu’ici sur votre carrière, et quels autres cavaliers admirez-vous ?

J’ai rencontré Daniel lorsque j’avais 15 ans, et je lui voue une admiration sans bornes. J’ai toujours été impressioné par sa manière de monter et de faire les choses. Nous avons le même type de physique, ce qui fait que j’ai toujours voulu observer sa manière de faire. Avec les années, nous sommes devenus très proches. C’est aujourd’hui l’un de mes meilleurs amis dans le sport. L’été venu, je m’entraîne aux Stephex Stables, et j’ai vraiment l’impression de faire partie de la famille. Je profite de toutes les occasions pour monter aux côtés de Daniel, afin d’observer ce qu’il fait et d’absorber le plus possible de connaissances.

Mais j’admire aussi de nombreux autres cavaliers extraordinaires, comme McLain [Ward], Jessica [Springsteen], Beezie [Madden], Kent [Farrington] ou Laura [Kraut] aux États-Unis. Ceux-ci ont énormément de talent et m’aident volontiers lorsque je leur demande des conseils.

En tant que jeune cavalier, pensez-vous que suffisamment d’opportunités sont offertes aux talents en herbe ?

Je pense qu’il y a de nombreuses manières différentes de grimper les échelons dans notre sport. Il est important de s’entourer des bonnes personnes et de saisir chaque opportunité qui s'offre à vous.

J’ai la chance d’avoir eu des parents connus dans le saut d’obstacles, qui m’ont aidé dans ma carrière. J’ai pu m’entraîner avec certains des meilleurs cavaliers au monde, ce qui est aussi une aubaine extraordinaire. Et j’ai aujourd’hui la chance d’avoir le soutien de personnes avisées, qui m’ont permis d’atteindre certains de mes objectifs.

Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

C’est le summum de notre sport. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est l’exploit ultime dont on parlera encore dans plusieurs générations. La/le prochain(e) cavalier(ère) qui le remportera ne sera pas oublié(e) de sitôt. Je me réveille chaque matin avec cet objectif en tête. À mon avis, Daniel Deusser n’est pas loin de pouvoir réussir cet exploit. Il a de supers chevaux et une équipe de talent, et il sait garder la tête froide dans les grands moments.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles à son propre Grand Chelem. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

J’aime regarder le tennis et le golf. Je ne joue pas beaucoup au golf, mais au tennis si. Pourtant, je ne m’améliore guère ! En général, j’ai de l’admiration pour tout sportif qui fait preuve d’abnégation pour arriver au top niveau.

Stephan Conter (right) at the retirement ceremony for Cornet D'Amour (Photo: Stephex Masters / Jeroen Willems) Stephan Conter (right) at the retirement ceremony for Cornet D'Amour (Photo: Stephex Masters / Jeroen Willems)

Le Club des propriétaires:

Stephan Conter

 

Quel a été l’élément déclencheur pour devenir propriétaire dans ce sport ?

J’ai décidé d’acheter des chevaux pour Daniel Deusser il y a 10 ans. Avant ça, j’avais acheté des chevaux pour d’autres cavaliers pendant plus de 20 ans, mais j’ai décidé que je voulais vraiment atteindre le meilleur niveau dans ce sport. À partir de là, j’ai pris la décision de trouver un cavalier de haut niveau, et c’était Daniel. Ensuite, j’ai tout donné pour que cette décision soit une réussite. Une fois qu’on commence à gagner des Grands Prix et à devenir un concurrent sérieux, ça devient très addictif, et on veut continuer à réussir en ayant les meilleurs chevaux et cavaliers.

J’ai désormais plusieurs cavaliers, y compris mes deux filles [Emilie et Zoé], et c’est très motivant pour moi de les voir réussir sur mes chevaux. Je suis aussi très fier quand je vois réussir des chevaux que j’ai élevés ou vendus. Récemment, nous avons vendu un cheval à CIan O’Connor, et ils forment une super équipe. C’est vraiment réjouissant de voir ça. Nous vendons beaucoup de chevaux. Lors du Grand Prix de Wellington la semaine dernière, nous avions deux chevaux que je possède encore dans le barrage, ainsi que quelques autres que nous possédions auparavant. Voir ses chevaux réussir est incroyablement motivant.

Dans votre programme d’élevage, comment décidez-vous quels chevaux garder ou vendre ?

Normalement, je dis que tous les chevaux sont à vendre. Si un cheval a obtenu de très bons résultats, alors le prix du cheval augmentera, bien sûr. Je ne garde pas tous mes meilleurs chevaux car quand on voit tous les chevaux qu’on a vendus, beaucoup d’entre eux ont obtenu d’incroyables résultats. Par exemple, aux Jeux Olympiques, nous avions sept chevaux en saut d’obstacles et un seul m’appartenait. Ça prouve la qualité des chevaux qu’on vend.

Si un cheval correspond parfaitement à l’un de mes cavaliers, alors je laisse passer une saison avant d’envisager de vendre ce cheval. Davidoff De Lassus est parfaitement adapté pour Zoé, nous le garderons donc un an de plus à moins de recevoir une offre exceptionnelle.

Si l’une de vos filles développe un lien particulier avec un cheval, cela change-t-il votre opinion quant à la vente de ce cheval ?

Oui, évidemment ! Emilie a plus la fibre commerciale que sa sœur ; elle est encline à vendre si nous avons bonne offre. Zoé aimerait garder tous les chevaux, mais je crois qu’elle commence à comprendre que nous sommes comme tout le monde, et que nous avons besoin de gagner notre vie grâce à ce sport si l’on veut poursuivre notre beau parcours.

Vous avez une équipe de cavaliers impressionnante dans l’écurie Stephex, y compris le témoignage Rolex Daniel Deusser et vos deux filles, Zoé et Emilie. Comment sélectionnez-vous les chevaux qu’ils vont monter ?

Je suis avant tout un homme d’affaires et j’aime que les choses aillent vite. C’est pour cette raison que j’achète principalement des chevaux qui ont entre 6 et 8 ans, mais j’ai également un programme d’élevage. Je peux vendre ces chevaux dans les 24 mois, et j’aime cette façon de travailler. J’accepte de vendre n’importe quel cheval, sinon, j’en posséderais des milliers. Pour moi, avoir beaucoup de chevaux n’est pas un problème. La difficulté, c’est que c’est trop compliqué d’entraîner beaucoup de chevaux en même temps. Pour préparer un cheval à un niveau où il peut être capable de gagner un Grand Prix, nous devons leur fournir une éducation de qualité et les meilleurs soins. C’est pourquoi nous vendons beaucoup de chevaux qui ne sont pas débourrés.

Le niveau d’élevage en Belgique est extrêmement élevé. Je pense que c’est le meilleur au monde. Cela signifie que les chevaux ne sont pas bon marché, mais cela signifie également que vous avez l’opportunité de choisir le meilleur cheval pour votre cavalier. Je me fie à mon intuition pour acheter le cheval adéquat pour chaque cavalier. Parfois, je suis incapable d’expliquer pourquoi je choisis un cheval, mais je fais confiance à mon intuition. Jusqu’ici, mon intuition a toujours été très bonne. 

Quelle est l’importance d’avoir un équilibre entre des cavaliers confirmés et des cavaliers jeunes et prometteurs dans votre équipe ?

C’est très important. Il y a quelques mois, nous avions deux cavaliers dans le Top 10. Nous avons donc besoin de beaucoup de chevaux pour s’assurer qu’ils peuvent conserver leur place dans le classement. C’est différent d’il y a 20 ans, quand les cavaliers pouvaient se reposer pendant la saison d’hiver. Maintenant, il y a des compétitions tous les week-ends. Je pense que le système de classement est une addiction pour les cavaliers, et c’est un problème. Pour conserver sa place parmi les meilleurs, les cavaliers doivent concourir presque tous les week-ends afin de continuer à accumuler des points de classement. C’est pourquoi nous avons besoin de cavaliers plus jeunes pour entraîner les chevaux à l’écurie quand nos meilleurs cavaliers sont en compétition.

Il y a de nombreux jeunes cavaliers talentueux dans notre sport. Je ne pense pas que nous puissions découvrir son prochain cavalier vedette du jour au lendemain. Il faut travailler avec eux pendant quelques années pour s’assurer qu’ils sont correctement entraînés. Certains des meilleurs cavaliers du monde aujourd’hui n’étaient pas les meilleurs quand ils avaient 18 ans, mais ils avaient une grande conscience professionnelle et se sont dévoués corps et âme au sport. C’est satisfaisant de voir qu’on obtient les résultats qu’on mérite grâce à un travail acharné.

Combien de chevaux possédez-vous actuellement et lesquels choisiriez-vous pour obtenir les meilleurs résultats cette année ?

Avec Daniel, nous sommes dans une position confortable : nous avons une équipe de chevaux très solide. Ce n’est pas toujours le cas, alors on se sent vraiment privilégiés en ce moment. Par exemple, Scuderia 1918 Tobago Z a sauté incroyablement bien le week-end dernier, lors du Grand Prix 5* au Winter Equestrian Festival de Wellington (USA). Il avait l’air d’avoir huit ans et de sauter 1,30 m. Killer Queen VDM saute également très bien, donc cette année est très prometteuse.

Pouvez-vous nous donner un aperçu rapide du programme de relation entre le cheval et le cavalier ?

Je parle de tout avec mes cavaliers. Nous choisissons à quelles compétitions les chevaux vont assister, mais j’ai une opinion tranchée sur les compétitions où concourir en priorité, qui sont les Majeurs Rolex Grand Slam et les autres compétitions Rolex. Tous les cavaliers sont d’accord avec moi, puisque ces compétitions sont les meilleures au monde. J’espère qu’un jour, les gens diront la même chose à propos des Masters Stephex de Bruxelles. C’est exaltant que CSIO Rome, et maintenant La Baule, soient sponsorisés par Rolex. D’après moi, les compétitions sponsorisées par Rolex sont d’un niveau différent de toutes les autres compétitions, et tous mes cavaliers adorent y participer.

Toutes années confondues, de quels chevaux de l’écurie Stephex êtes-vous le plus fier ?

Je suis fier de beaucoup d’entre eux. Nous avons vendu plein d’incroyables chevaux mais, si j’en nomme certains, je vais vexer les autres propriétaires. Mais je dirais que, dans tous les Grands Prix, il y a au moins cinq chevaux que nous avons vendus et qui nous rendent très fiers.

Killer Queen VDM a été pressenti comme un cheval qui pourrait gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Qu’est-ce qui vous a attiré quand vous l’avez vu pour la première fois ?  

Elle a beaucoup de caractère. C’est une magnifique jument, mais elle a un fort caractère et ça peut être parfois compliqué pour Daniel. Elle a tout ce qu’on peut espérer chez un cheval de compétition de haut niveau, et elle veut devenir la meilleure au monde. 

Elle doit concourir contre les meilleurs chevaux du monde dans l’arène, mais elle doit aussi concourir contre son voisin dans l’écurie, Scuderia 1918 Tobago Z. Elle doit prouver à l’écurie Stephex qu’elle est meilleure que lui. Nous les plaçons côte à côte dans l’écurie, comme ça ils savent qu’ils doivent concourir l’un contre l’autre pour être le meilleur. 

Peut-être qu’ensemble, Killer Queen VDM et Scuderia 1918 Tobago Z peuvent gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Nous avons failli gagner le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2019, mais Scuderia 1918 Tobago Z a été battu par Kent Farrington et Gazelle. Nous avons vendu Gazelle à Kent, donc nous avons été battus par l’un de nos propres chevaux. Mais je pense que Scuderia 1918 Tobago Z pourrait gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Il est en très grande forme en ce moment.   

Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ? 

C’est très facile de répondre pour moi : le CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’était mon rêve de gagner à Aix-la-Chapelle, donc c’était incroyable. Selon moi, c’est la meilleure compétition au monde.  

Vous accueillez plusieurs événements exceptionnels, comme le Knokke Hippique et les Masters Stephex de Bruxelles. Comment continuez-vous à innover dans ces compétitions ?  

Nous nous efforçons toujours d’être les meilleurs et de nous améliorer constamment. Nous construisons un nouveau stade pour les Masters Stephex de Bruxelles, et il y aura également un nouveau lieu pour le Knokke Hippique l’année prochaine. Nous organisons une nouvelle compétition à Marbella. C’est  une période très motivante pour nous.  

Rolex Grand Slam Majors Rolex Grand Slam Majors

 

Le calendrier de saut d’obstacles de 2021 nous a diverti avec des événements exceptionnels où l’on a pu admirer les compétiteurs les plus décorés du sport, mais aussi une nouvelle génération de cavaliers prometteurs qui ont brillé lors des quatre Majeurs Rolex de cette année. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping reste l’événement le plus convoité par tous les cavaliers, notamment par le Suisse Martin Fuchs qui a démarré l’année en tant que prétendant au Rolex Grand Slam suite à sa superbe victoire au CHI de Genève en décembre dernier.

La nouvelle saison des Majeurs Rolex de cette année va débuter à Bois-le-Duc au Pays-Bas du 11 au 13 mars prochain avec The Dutch Masters, le dernier événement ajouté à la liste du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Les meilleurs cavaliers vont s’affronter au Brabanthallen pendant les trois jours de cette compétition, l’un des deux événements en intérieur du calendrier du Rolex Grand Slam, qui culmine avec le Rolex Grand Prix le dernier jour. La confiance entre cheval et cavalier sera critique alors qu’ils évoluent sur ce parcours des quatre Majeurs et abordent les virages serrés qui ne laissent que très peu de marge d’erreur. Le vainqueur de l’année dernière, l’Autrichien Max Kühner, a su relever le défi sur son hongre de 11 ans plein de talent Elektric Blue P pour décrocher sa première victoire de Majeur.

Le second Majeur de la saison, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, souvent désigné comme le « Wimbledon » du monde équestre, aura encore une fois lieu dans la ville de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à l’ouest de l’Allemagne. Remontant à 1924, le CHIO d’Aix-la-Chapelle est empreint d’histoire et continue d’attirer plus de 350 000 avides spectateurs pour ces dix jours exaltants de sports équestres qui se dérouleront cette année du 24 juin au 3 juillet. L’apothéose de cette compétition, l’une des plus prestigieuses du calendrier annuel du saut d’obstacles, est le Rolex Grand Prix, qui a lieu le dernier jour de l’événement. Tous les cavaliers aspirent à le remporter et à ajouter leur nom à celui des vainqueurs légendaires de l’histoire des sports équestres. En 2021, le plus récent Témoignage Rolex, l’Allemand Daniel Deusser et sa jument phénoménale Killer Queen VDM, a remporté la victoire et réalisé son rêve d’enfant d’être sacré champion. Non loin derrière lui se trouve le jeune Américain Brian Moggre qui, à tout juste 20 ans a fait preuve d’un niveau de compétence incroyable et d’une détermination afin de décrocher la seconde place face aux anciens champions du monde et champions individuels européens et olympiques.

Du 7 au 11 septembre, notre attention se tournera vers Calgary au Canada pour les Masters de Spruce Meadows. Réputé pour être l’un des parcours les plus difficiles au monde, seul un partenariat très spécial pourra remporter le CP International présenté par Rolex. Le Témoignage Rolex, Steve Guerdat et son hongre de 13 ans Venard de Cerisy en sont l’exemple parfait avec deux parcours impeccables, le seul couple à réussir un double sans-faute pour remporter le trophée si convoité. Ce Majeur laisse un bon souvenir dans les annales du Rolex Grand Slam, car c’est ici que le Britannique Scott Brash a remporté le premier Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015 après un sans-faute époustouflant sur son hongre de légende Hello Sanctos, un exploit qu’aucun cavalier n’a encore réussi à reproduire.

La saison des Majeurs se terminera en Suisse, où les cavaliers s’affronteront en intérieur lors du CHI de Genève. Organisé du 8 au 11 décembre au Palexpo, le CHI de Genève est l’un des événements internationaux les plus historiques et prestigieux. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été élu meilleur événement de saut d’obstacles au monde à neuf reprises. Accueillant les meilleurs cavaliers de la discipline, le Rolex Grand Prix est le point culminant des quatre jours de compétition élite. Le suisse Martin Fuchs, véritable héros local, a remporté la victoire en 2021 sur son hongre de 10 ans Leone Jei. Il est également entré dans l’histoire comme le premier cavalier de la compétition à remporter deux éditions consécutives après son triomphe en 2019.

Actuel prétendant au titre, tous les regards seront braqués sur Martin Fuchs alors qu’il se prépare à poursuivre son parcours du Rolex Grand Slam of Show Jumping aux Dutch Masters. Pourrait-on voir un nouveau champion du Rolex Grand Slam of Show Jumping sacré en 2022 ?

Daniel Deusser (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Daniel Deusser (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

Interview cavalier avec:

Daniel Deusser

 

2021 a été une année exceptionnelle pour vous, quelles sont vos grandes ambitions pour 2022 ?

Après avoir gagné le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, mon principal objectif pour le moment est de gagner le Rolex Grand Prix au Dutch Masters en mars, car je suis en lice pour obtenir un bonus si je gagne là-bas. Toute mon organisation et ma préparation sont donc maintenant concentrées sur Bois-le-Duc pour tenter d’y gagner le Rolex Grand Prix.

Il est difficile de s’organiser avec la pandémie et beaucoup de concours sont annulés, mais je suis vraiment impatient de participer à certains d’entre eux, comme à La Baule, qui est maintenant en partenariat avec Rolex. Je n’y suis pas allé très souvent à cause d’autres compétitions de la Coupe des Nations ou d’autres plans du Chef d’Équipe allemand, je suis donc impatient d’y participer cette année. Bien sûr, j’adore toujours le saut d’obstacle au CHIO d’Aix-la-Chapelle et je serais ravi d’y gagner une nouvelle fois le Rolex Grand Prix.

Comment vous préparez-vous pour le Dutch Masters et quels sont les chevaux que vous allez y emmener ?

Pour le moment j’envisage de prendre Scuderia 1918 Tobago Z. Je ne l’ai pas emmené en Floride [au Festival équestre d’hiver], il sera donc frais pour le Rolex Grand Prix des Dutch Masters. C’est un très bon cheval pour la saison en intérieur, et il a terminé l’année dernière en grande forme. Le Dutch Masters est un concours tellement incroyable, et pour de nombreuses raisons, j’adore y concourir, et à l’idée du bonus potentiel du Rolex Grand Slam je suis ravi de retourner à Bar-le-Duc.

Parlons des Majeurs de cette année, qu’est-ce qui selon vous les différencie des autres concours ?

L’organisation des Majeurs de Rolex Grand Slam of Show Jumping est phénoménale, les standards y sont particulièrement élevés et les installations y sont fantastiques, pour les chevaux et pour les cavaliers. Bien sûr, le montant du prix place ces concours au-dessus des autres, ce qui les rend d’autant plus attractifs pour tout le monde : les cavaliers, les propriétaires et les fans de ce sport. Plus de spectateurs viennent assister aux Majeurs qu’aux autres concours, ce qui crée une ambiance incroyable pour les cavaliers. Peu d’autres concours peuvent accueillir autant de spectateurs. Les terrains des Masters du CSIO de Spruce Meadows et du CHIO d’Aix-la-Chapelle, par exemple, sont incroyables, et cela permet aux Majeurs de se démarquer par rapport aux autres concours. Les Majeurs ont également un riche patrimoine de traditions et d’histoire ; les meilleurs cavaliers du monde y ont concouru, et les cavaliers de ma génération font maintenant partie de leur histoire, et c’est ce qui rend ces compétitions si particulières.

Je pense que le Rolex Grand Slam of Show Jumping est tout à fait comparable aux grandes compétitions de tennis ou de golf. Par exemple, le CHIO d’Aix-la-Chapelle est le Wimbledon du monde équestre. Les Majeurs sont situés dans des lieux superbes et les spectateurs sont incroyables ; et il est certain que, en tant que cavalier, la motivation est très forte pour ces quatre concours.

Killer Queen VDM est un cheval tellement talentueux, avez vous d’autres jeunes/nouveaux chevaux qui feront leur début en 5* cette année ?

J’ai deux jeunes chevaux très talentueux ici à Wellington qui participent au Festival équestre d’hiver avec moi, Scuderia 1918 Mr Jones et In Time. J’ai Scuderia 1918 Mr Jones depuis deux ou trois ans maintenant, mais avec la pandémie, je n’ai pas participé à beaucoup de concours avec lui. Il est ici en Amérique dans l’espoir de gagner plus d’expérience pour arriver au niveau des classes supérieures. Il a sauté dans un concours à 1,50 m ici l’autre jour et je pense qu’il est prêt à faire le pas très bientôt. Il a beaucoup de potentiel, de caractère, et il est extrêmement affûté, je suis donc très optimiste pour son avenir.

In Time est une jument de neuf ans. Je n’ai fait qu’un concours avec elle, au CHI de Genève, mais je l’admire beaucoup. Elle et très affûtée, franche, et elle fait preuve de prudence. Je ne l’ai que depuis deux mois, mais j’espère vraiment qu’elle suivra les traces de Killer Queen VDM et de Scuderia 1918 Tobago Z et qu’elle pourra les remplacer quand ils se retireront dans quelques années.

Ils ont tous deux besoin d’expérience et de temps pour se développer avant de devenir les prochains Killer Queen VDM mais je pense que nous sommes en bonne voie pour l’avènement de ces jeunes chevaux pleins de talent. Je pense que, avec un peu plus d’expérience, ils peuvent tous deux être mes prochaines superstars.

En dehors des concours, combien de temps passez-vous à entraîner les chevaux et à former les plus jeunes ?

Quand je suis chez moi, j’aime passer un maximum de temps avec les jeunes chevaux, mais je pars souvent en compétition. Nous avons donc plusieurs très bons cavaliers aux écuries Stephex qui forment les jeunes chevaux et qui les emmènent aux concours 2* et pour jeunes chevaux pour les aider à se développer. S’ils démontrent un fort potentiel, comme ce fut le cas pour In Time, je commence à les monter et à concourir avec eux quand ils atteignent huit ans, et je vois s’ils peuvent monter les échelons.

En quoi la saison d’hiver se différencie-t-elle de la saison d’été dans vos préparatifs ?

En Europe, la saison d’hiver a lieu principalement en intérieur, nous nous entraînons donc surtout à l’intérieur. Ici en Floride, le temps est plus chaud, et tout se passe en extérieur. Venant du froid et des concours à l’intérieur, les chevaux doivent s’adapter au temps chaud et aux concours en extérieur. Toutes les compétitions se déroulent sur des terrains en extérieur, qui sont beaucoup plus grands, avec beaucoup de choses qui attirent l’attention des chevaux, il est donc plus difficile de les faire se concentrer sur les obstacles.

Il y a différents niveaux de concours, et je pense qu’amener ici des chevaux comme Scuderia 1918 Mr Jones et In Time est une excellente préparation pour la saison d’été en Europe. Nous avons maintenant étendu notre saison d’été sur une durée plus longue, en concourant sur deux continents. L’objectif final est que nos chevaux soient mieux préparés pour la saison d’été en Europe, et la pandémie nous a fait perdre des concours, il est donc très important que les chevaux puissent obtenir l’expérience dont ils ont besoin.

Plusieurs jeunes cavaliers de talent sont vraiment en train de sortir des rangs. Qui serait votre future star à suivre ?

Il y en a tellement, il serait difficile de tous les nommer. Mais je suis très proche du cavalier américain Spencer Smith. Il était aux écuries Stephex l’an dernier, et il est ici en Floride avec nous aujourd’hui. Je pense qu’il a beaucoup de talent et qu’il est certainement à suivre pour l’avenir. Un autre cavalier qui selon moi est une future star est Jack Whitaker, le fils de Michael Whitaker. Il est très jeune, mais il a un instinct fantastique et je pense qu’il va faire de grandes choses dans l’avenir.

Quel serait votre meilleur conseil pour un jeune cavalier qui voudrait devenir professionnel ?

Ce serait d’être patient. Je pense aussi qu’il faut observer les autres cavaliers ; vous pouvez apprendre énormément en regardant. Et puis, chaque cheval est différent, vous devez donc apprendre à vous adapter et être patient pour obtenir le meilleur de votre cheval.

Quand j’étais jeune, j’étais très ambitieux, et quand j’y repense aujourd’hui, je crois vraiment que j’aurais dû être plus patient au début. Je regardais beaucoup les autres cavaliers, comment ils travaillaient avec leurs chevaux et comment ils les faisaient s’échauffer. Je pense que c’est le meilleur conseil. Vous pouvez avoir le meilleur entraîneur du monde qui vous répétera les choses encore et encore, mais vous devez observer les autres pour comprendre pourquoi ils font ce qu’ils font et comment vous pouvez y arriver. Bien sûr, il ne s’agit pas de copier quiconque, mais de faire les choses à sa façon et d’apprendre ce que vous pouvez des autres cavaliers.

Sophie Mottu Morel (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Sophie Mottu Morel (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview avec:

Sophie Mottu Morel, présidente du comité directeur du Rolex Grand Slam

 

Qu’attendez-vous avec le plus d’impatience en tant que présidente du Rolex Grand Slam of Show Jumping cette année ?

Après ces deux années extraordinaires, je suis vraiment impatiente d’enfin revoir l’équipe au complet. Présidente ou pas, l’objectif est de travailler et d’évoluer ensemble pour garantir le meilleur pour notre sport.

Quelle est l’importance de la communication et de l’innovation pour les quatre Majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Le nombre fait la force. Chaque compétition a une vision différente, et chacune d’entre elles peut être inspirée par les autres. Chaque Majeur a sa spécialité, son histoire et ses qualités, et chacun peut toujours être amélioré. C’est seulement en communiquant entre nous que nous pouvons évoluer et développer le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Nous sommes une équipe soudée avec la même vision du sport, et c’est ce qui a fini par créer ce concept. Nous voulons que le groupe reste le même afin d’être utile au saut d’obstacles et de pouvoir le développer, en plaçant le sport et le bien-être des chevaux en priorité.

Comment les Majeurs vont-ils se construire sur les événements de l’année dernière, étant donné que la saison du Rolex Grand Slam reprend cette année ?

Une chose dont nous nous souviendrons ces deux dernières années, c’est que la situation nous a forcés à rester créatifs et très réactifs, selon les contraintes qui nous étaient imposées. Malgré cela, nous espérons de tout cœur que 2022 sera plus conventionnel et que les Majeurs pourront se tenir normalement. Nous avons eu beaucoup de chance l’an dernier, car malgré les contraintes, tous les Majeurs ont pu avoir lieu. De plus, le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’est pas un événement annuel, c’est un cycle sans fin. C’est pourquoi le fait qu’une nouvelle année redémarre ne change pas grand-chose pour nous. L’objectif est de toujours s’améliorer et d’offrir le meilleur du sport. Le bien-être du cheval est toujours au cœur de nos préoccupations et il le sera encore davantage cette année.

D’après vous, quelle combinaison cheval/cavalier pourrait gagner un Majeur, et éventuellement le Rolex Grand Slam of Show Jumping cette année ?

Les Majeurs accueillent toujours les meilleurs chevaux et les meilleurs cavaliers au monde, c’est donc très difficile de choisir. Mais je dirais Martin Fuchs, après ses deux victoires au CHI de Genève [avec Clooney 51 en 2019 et Leone Jei en 2021]. Et Steve Guerdat, qui a gagné son quatrième Majeur aux Masters du CSIO Spruce Meadows avec Venard de Cerisy en 2021, et il a été l’un des cavaliers qui se sont le mieux maintenus dans les Majeurs depuis 2013. Après la saison 2021, je ne serais pas surprise de voir un Suédois sur le podium, comme Henrik von Eckermann et King Edward, qui ont été l’un des meilleurs duos ces derniers mois. Mais il y en a bien d’autres, comme Ben Maher, Daniel Deusser et bien d’autres.

Croyez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping peut s’inspirer d’autres sports qui possèdent des Grand Slams, comme le tennis et le golf ?

Évidemment, il y a toujours des choses à apprendre des autres sports, que ce soit le golf, le tennis, ou tout autre sport. Nous nous sommes inspirés des autres sports depuis la création du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Il y a beaucoup à apprendre, notamment en termes de technologie et d’expérience des visiteurs.

Il y a eu plusieurs moments vraiment incroyables depuis que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a été lancé en 2013. Pour vous, quel a été le meilleur moment ?

Il y a eu de nombreux moments incroyables. Tout d’abord, le lancement du projet à Göteborg en avril 2013, puis la victoire de Steve Guerdat et Nino [Nino des Buissonnets] au premier Rolex Grand Prix du CHI de Genève dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping en décembre 2013. Évidemment, le Rolex Grand Slam remporté par Scott Brash et Hello Sanctos en 2014/2015 est quelque chose que je n’oublierai jamais.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Martin Fuchs remporte le Rolex Grand Prix et devient le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam

 

La planète cheval a retenu son souffle ce dimanche lors du Grand Prix Rolex, Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, organisé dans le cadre du CHI de Genève. Seize des 20 meilleurs cavaliers au monde étaient en effet présents pour tenter de s’adjuger une place au panthéon de l’histoire équestre. Après quatre jours de féroce compétition, le Grand Prix Rolex les faisait s’affronter lors d’une manche suivie d’un barrage dans le cas où elle serait le théâtre de plusieurs sans faute.

Représentant 15 pays différents, les 40 couples cavalier-cheval en lice comprenaient notamment les vainqueurs des trois derniers Majeurs de l’année 2021 : l’Autrichien Max Kühner (Grand Prix Rolex au Dutch Masters), le Suisse Steve Guerdat (CP ‘International’ présenté par Rolex au CSIO des Spruce Meadows ‘Masters’), et l’Allemand Daniel Deusser (Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-la-Chapelle). Dernier prétendant au titre, Deusser avait l’œil rivé sur la victoire qui lui permettrait de garder son avantage dans le Rolex Grand Slam. Kühner et Guerdat, eux, briguaient l’alléchant bonus « deux sur quatre ».

En dehors de Duesser et Guerdat, six autres des meilleurs cavaliers au monde ayant représenté la marque d’horlogerie suisse ont également répondu à l’appel cette après-midi : Harry Charles (GBR), Bertram Allen (IRL), Martin Fuchs (SUI), Kent Farrington (USA), Kevin Staut (FRA), Scott Brash (GBR), champion du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et le Témoignage Rolex comptant le plus d’ancienneté, Rodrigo Pessoa (BRA).

Mais une heure après que la cloche de départ ait retenti, aucun des 23 premiers couples en lice n’était arrivé à surmonter les 14 obstacles pour 18 efforts du parcours, ses combinaisons pleines de complexités intéressantes, en particulier l’oxer au 13a, s’avérant en effet être plus difficiles que prévu. C’est l’irlandais Darragh Kenny qui finira par en venir à bout pour nous offrir un sans faute sous les applaudissements d’un public averti. Tout de suite après, le Suisse Martin Fuchs, finit lui aussi sans encombre et est ovationné. Conçu par le Suisse Gérard Lachat et le Hollandais Louis Konickx, le parcours aura raison de trois cavaliers de renom : Daniel Deusser, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam, Ben Maher, champion olympique individuel en titre, et Steve Guerdat, triple vainqueur du Grand Prix Rolex du CHI de Genève. Ayant déjà remporté le Trophée de Genève le premier jour, l’Américain Kent Farrington, une fois de plus en pleine forme, s’est joué des difficultés du parcours aux rênes de Gazelle pour se qualifier pour le barrage. Après que plusieurs autres concurrents se retrouvent dans l’incapacité de signer le sans faute, c’est Max Kühner, gagnant du Dutch Masters cette année, accompagné d’Elektric Blue P, son brillant hongre de 10 ans, qui fait des étincelles pour s’adjuger une chance de remporter le bonus « deux sur quatre ». Le nombre de couples provenant des États-Unis double bientôt avec la performance réussie de Laura Kraut et Baloutinue. Peu après elle, Harrie Smolders devient le dernier cavalier à faire le sans faute. Six couples de talent se retrouveront donc lors du barrage pour se disputer le trophée.

Premier à partir, Darragh Kenny est le premier à signer le double sans faute. Après lui s’élancent Martin Fuchs et Leone Jei, qui anéantissent le temps à battre de presque deux secondes, avec un chrono de 41,54 secondes. Kent Farrington a tout d’abord eu l’air de les rejoindre, mais à la fin d’un parcours effectué comme à son habitude à une vitesse foudroyante, le dernier oxer aura raison de ses espoirs. En dépit d’un magnifique double sans faute, l’Autrichien Max Kühner n’arrivera pas à détrôner Martin Fuchs, qui finit 68 centièmes de seconde plus vite que lui. Laura Kraut ayant encouru deux pénalités, Fuchs n’a plus qu’à espérer que Harrie Smolders, le Hollandais de 41 ans, ne le batte pas. Mais celui-ci passe à 23 centièmes de seconde à peine de la victoire, et c’est bien Martin Fuchs qui devient aujourd’hui vainqueur du Grand Prix Rolex 2021 et nouveau Prétendant en titre au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Interview de cavalier avec:

Martin Fuchs

 

En dehors du fait que le CHI de Genève se passe chez vous en Suisse, pourquoi est-il spécial à vos yeux ?

Le CHI de Genève est spécial aux yeux de tous les cavaliers, car on s’y sent bien, mais en tant que cavalier suisse, j’ai évidemment le plaisir et l’avantage de bénéficier du soutien de la foule.

Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne équipe ?

En saut d’obstacles, et dans l’équitation en général, il faut avoir une grosse équipe autour de soi, qui vous aide à tous les niveaux. S’occuper d’un cheval demande beaucoup de temps, de travail et de passion. J’ai également beaucoup de gens compétents autour de moi, qui s’occupent très bien de nos chevaux aux écuries afin qu’ils soient au sommet de leur forme. Cela me permet de me concentrer sur l’aspect sportif et sur ma performance en concours. Je n’ai donc pas à m’inquiéter sur ce qui se passe chez moi.

Qu’avez-vous prévu de faire cet hiver ?

Cet hiver, nous allons nous rendre à divers concours de la Coupe du monde, dont j’adore le côté classique et exaltant. Je voudrais développer certains de mes jeunes chevaux et les préparer à affronter des épreuves plus importantes, en vue de les faire passer au niveau Grand Prix à l’avenir.

Avez-vous un jeune cheval qui, d’après vous, pourrait finir par vous accompagner un jour à un Grand Prix Rolex ?

C’est toujours difficile à dire, mais j’ai quelques chevaux de cinq, six et sept ans très prometteurs. J’espère qu’au moins un ou deux d’entre eux atteindront le niveau Grand Prix et viendront poser le sabot sur la piste du CHI de Genève.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quels événements de haut niveau aimez-vous regarder ?

J’aime bien regarder le tennis, d’autant plus que Roger Federer, mon compatriote suisse, est l’une de mes idoles. Les quatre épreuves du Grand Chelem de tennis sont toutes exaltantes, mais Wimbledon est mon tournoi préféré.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est le plus spécial et unique des concours internationaux, car il rassemble les quatre plus grandes épreuves au monde, convoité par les meilleurs cavaliers du monde. Chacun d’entre nous rêve de remporter un jour l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Un livre, de l’eau et mon téléphone portable.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Dans le lounge des proriétaires avec:

Luigi Baleri

 

D’où vous vient votre passion pour les chevaux et le saut d’obstacles ?

C’est une longue histoire d’amour... J’adore les chevaux depuis mon enfance. Il y avait un centre équestre près de notre appartement. Je demandais toujours à mes parents si on pouvait y aller, mais nous n’avions pas assez d’argent. Ensuite, j’ai oublié tout ça pendant longtemps. J’ai commencé à travailler, et à l’âge de 20 ans, je suis parti une semaine en vacances dans le Tessin. Il a plu sans discontinuer et je ne savais pas trop quoi faire. Non loin de moi se trouvait un centre équestre, et j’ai décidé de m’inscrire à un cours d’équitation pour la semaine. Je voulais tout savoir, mais le moniteur m’a dit qu’une semaine ne suffisait pas pour tout apprendre. J’ai donc décidé de m’entraîner très dur. Malheureusement, j’étais déjà trop âgé pour devenir un cavalier suffisamment polyvalent. Je voulais vraiment faire de la compétition, et pour finir j’ai concouru au niveau régional.

Plus tard, j’ai rencontré Thomas Fuchs, qui était mon banquier. En tant que concessionnaire automobile, j’avais beaucoup d’entrées et de sorties sur mon compte en banque. Et au fil des discussions, nous sommes devenus amis. Nous nous sommes perdus de vue un moment, quand je suis allé à Fribourg pour m’entraîner aux écuries de Beat Grandjean. J’y suis resté 15 ans avant de revenir à Zurich, et c’est là que Thomas Fuchs m’a vendu une monture. J’ai continué à monter à cheval en dehors du travail. Thomas a dû m’expliquer que lorsque quelqu’un lui achète un cheval, il s’entraîne chez lui !

Et c’est là que vous avez rencontré Martin Fuchs ?

Voilà ! Je m’entraînais un jour avec Thomas, qui ma demandé de faire cinq foulées entre deux obstacles, mais je n’y arrivais pas. Il m’a alors dit que même un enfant y arriverait. Voyant mon incrédulité, il m’a emmené un enfant. Évidemment, ce gamin a réussi immédiatement. J’invoquais le coup de chance quand il repart et l’exécute de nouveau parfaitement. Il me dit alors, « je peux le faire 10 fois si vous voulez ». Ce gamin, c’était Martin Fuchs. C’est à ce moment exact que je me suis dit que j’allais acheter un cheval, non pas pour moi, mais pour lui.

Quelques jours plus tard, Martin partait en Grèce pour participer aux Jeux olympiques de la jeunesse sur l’un de mes chevaux. Une fois revenu, il m’a expliqué que tout s’était très bien passé, mais que si je voulais que l’on ait une chance à haut niveau, il faudra que j’achète un cheval plus performant. À partir de là, on a commencé à faire beaucoup de concours ensemble. Il a gravi les échelons, et qui disait niveau supérieur disait nouveau cheval. J’en ai acheté un autre, puis un autre. C’était le début de ma collaboration avec Martin.

Comment fonctionne votre relation avec la famille Fuchs ?

Je laisse les Fuchs prendre toutes les décisions en relation avec les chevaux. Martin vient parfois me voir pour me demander s’il devrait aller à ce concours ou cet autre. Mais je lui fais confiance pour prendre ce type de décision par lui-même, car il connaît ses chevaux mieux que personne. J’aime cette façon de fonctionner, je sais que je peux me reposer sur les Fuchs car ils sont mieux placés que quiconque.

Quel est votre plus grand moment de fierté en tant que propriétaire ?

Je n’ai pas de moment particulier en tête. J’ai eu la chance d’avoir gagné une médaille dans presque tous les Championnats et Majeurs. Ce serait trop dur de choisir. Pour moi, la dernière victoire en date est toujours la meilleure, car elle vous pousse à en chasser une autre. Je suis toujours très fier de voir Martin gagner, que ce soit au niveau régional comme au plus haut niveau international. Si j’étais vraiment forcé à choisir une victoire, je dirais évidemment celle au Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2019, en raison des circonstances qui l’entourent : le suspens, la victoire de justesse, et le fait de surpasser les meilleurs cavaliers au monde chez nous en Suisse.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Pour moi, le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’a pas sa pareille : c’est l’ultime défi pour un cheval. L’ambiance électrique me fait penser à celle qui règne en Formule 1. Le Rolex Grand Slam exige une préparation minutieuse et une grande concentration. Il faut savoir faire attention à chaque petit détail, comme dans l’horlogerie d’ailleurs !

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Ben Maher remporte la 20e Finale du Top 10 Rolex IJRC

 

Dix des meilleurs athlètes de saut d’obstacles au monde se sont affrontés dans cette épreuve de niveau mondial en ce deuxième jour du CHI de Genève 2021. Chaque couple a lutté pour être couronné champion de la finale du Top 10 Rolex IJRC lors de la 20e édition de cet événement épique. Disputé en deux manches, le parcours conçu par Gérard Lachat et Louis Konickx était l’épreuve ultime d’équitation, nécessitant un équilibre idéal entre la vitesse, la précision et l’harmonie entre le cheval et son cavalier.

Premiers à passer, le français Kevin Staut et sa jument de 14 ans, Tolede de Mescam Harcour, ont eu la malchance de faire tomber un obstacle. Ensuite, le numéro huit mondial actuel, Jérôme Guery et son étalon, Quel Homme de Hus, a franchi la ligne d’arrivée avec un parcours sans-faute, pour la plus grande joie du Belge. Le Britannique Ben Maher et son hongre exceptionnel Explosion W ont suivi l’exemple de Guery en effectuant un parcours sans-faute lors de l’épreuve de 12 obstacles. Puis s’ensuivit une série de cinq cavaliers, Henrik von Eckermann et les Témoignages Rolex Steve Guerdat, Scott Brash, Kent Farrington et Martin Fuchs, qui n’ont pas réussi à effectuer un parcours sans-faute. Les deux derniers cavaliers sur les dix de départ, l’Allemand Daniel Deusser et le Suédois Peder Fredricson, ont démontré leur talent en effectuant avec aisance un parcours sans-faute.

Une seconde manche légèrement plus courte, constituée de neuf obstacles, attendait les concurrents le soir. Tandis que la pause laissait le temps aux volontaires de modifier le parcours, les spectateurs de l’arène de Genève ont pu écouter le discours du légendaire cavalier canadien Eric Lamaze, à propos de la retraite de sa jument de 18 ans, Fine Lady 5. Lamaze et Fine Lady ont gagné la finale du Top 10 IJRC Rolex en 2016, c’était donc l’endroit idéal pour ses adieux.

Le favori du public Martin Fuchs, premier à passer la seconde épreuve, fit une nouvelle faute, tandis que son compatriote Steve Guerdat et son partenaire Victorio Des Frotards ont également été incapables d’effectuer un parcours sans-faute. Scott Brash, seul vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, a rattrapé la pénalité de la première épreuve et le temps en effectuant un parcours sans-faute, mais a toutefois cumulé un total de cinq pénalités. Champion de la finale du Top 10 IJRC Rolex de 2017, Kevin Staut et son incroyable hongre à robe grise ont reçu un tonnerre d’applaudissements de la foule ravie lors de leur parcours sans-faute. Peder Fredricson, actuel numéro un mondial, n’a pas eu autant de chance en effectuant une seconde faute, qui l’a fait terminé avec huit pénalités. Un parcours incroyable et plein d’assurance de Henrik von Eckermann et King Edward a suffi pour qu’ils prennent la tête du classement. La monture de Deusser, Killer Queen VDM, a refusé de sauter le deuxième obstacle, ce qui les a éliminés de la compétition. Le champion olympique en titre en individuel, Ben Maher et Explosion W, ont effectué un parcours sans-faute, battant von Eckermann avec presque deux secondes de moins. Tous les regards étaient donc rivés sur Jérôme Guery, dans l’attente d’un revirement de situation de dernière minute. Toutefois, la chute d’un obstacle et un temps plus lent le positionnèrent troisième, faisant de Maher le champion de la finale du Top 10 IJRC Rolex de 2021, concluant ainsi une année absolument mémorable.

Concernant le rôle qu’a joué son équipe dans sa victoire, Maher a répondu : « Mon équipe joue un grand rôle. Mes propriétaires sont là pour me regarder ce soir, et sans eux, je n’aurais pas pu monter Explosion W ces dernières années. Cormac, mon groom, m’accompagne depuis qu’il a 16 ans. On a donc grandi ensemble, et c’est très spécial pour moi de le voir vivre de grands moments comme celui-ci, car ce n’aurait pas pu être possible sans lui. »

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Interview cavalier avec:

Peder Fredricson

 

Vous avez eu une année exceptionnelle malgré le COVID-19. Qu’avez-vous prévu de faire en 2022 ?

Je n’ai pas encore terminé 2021. Je profite encore de mes réussites de cette année, et je n’ai pas encore établi de nouveaux objectifs pour l’année prochaine.

Si vous pouviez revivre un moment de votre carrière, quel serait-il ?

Ce serait la médaille d’or en équipe aux Jeux olympiques de Tokyo. C’était incroyable de gagner avec mon équipe, et c’est un souvenir que je chérirai toute ma vie.

Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne équipe ?

Je pense qu’on ne peut jamais réussir si on est seul. Il faut s’entourer d’une bonne équipe, qui souhaite atteindre vos objectifs autant que vous. C’est la seule manière de concrétiser de grandes ambitions.

Quels autres sports aimez-vous regarder ?

J’ai un fils de 14 ans qui joue au football. Je n’étais pas très fan de ce sport auparavant, mais désormais, je m’y intéresse davantage.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

Tous les cavaliers les plus talentueux m’inspirent. On peut apprendre énormément rien qu’en les observant.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

J’aime beaucoup m’améliorer. S’il existe une nouvelle façon de faire les choses mieux, ça m’intéresse de l’apprendre.

Parlez-nous des chevaux que vous avez amenés au CHI de Genève cette semaine.

J’ai amené H&M Christian K et Catch Me Not (Catch Me Not S). Ce sont deux chevaux incroyables et ils se ressemblent beaucoup, d’ailleurs. Ils sont tous deux très positifs et très talentueux.

Avez-vous un jeune cheval qui, d’après vous, pourrait être un futur prétendant au Rolex Grand Prix ?

J’ai un nouveau jeune cheval chez moi qui s’appelle Extra. J’ai beaucoup d’espoir en lui. J’adore le parcours effectué avec un jeune cheval. Il n’y a rien de tel que d’avoir un jeune cheval talentueux dans l’écurie.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait jamais donné ?

Ayez des objectifs ambitieux.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Je trouve ça fantastique que nous ayons un Grand Slam de saut d’obstacles. C’est toujours très exaltant de regarder ces quatre compétitions, et celles-ci sont très importantes pour la communauté de saut d’obstacles.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Un cheval, une selle et une bride.

Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton

Reconaissance de parcours avec:

Gérard Lachat, Chef de piste au CHI de Genève

 

Vous devez être ravi de voir le CHI de Genève se dérouler normalement après son annulation à cause du COVID-19 l’an dernier...

Tout à fait ! L’an passé était inhabituel à plusieurs points de vue. Nous n’avons pas vu les chevaux concourir aussi régulièrement que d’habitude, et nous avons pris cela en compte lors de la conception des parcours. Nous sommes enchantés de les voir de nouveau ici à Genève.

Pourquoi le CHI de Genève est-il aussi spécial ?

Pour moi, sa particularité réside dans le fait que c’est l’un des plus grands concours en intérieur au monde. Et nous sommes terriblement fiers et heureux qu’il ait lieu ici, en Suisse. C’est un événement très bien organisé. Et il a pour avantage que les chevaux puissent arriver directement par avion et les spectateurs à pied depuis la ville. Beaucoup des membres du personnel employé ici sont des experts dans leur domaine. C’est un vrai plaisir de travailler avec eux. C’est vraiment l’une des grandes dates du calendrier équestre.

Pouvez-vous nous expliquer un peu ce que vous nous réservez pour le Rolex Grand Prix (quatrième Majeur du Rolex Grand Slam) de dimanche ?

Comme toujours, le Grand Prix comprendra quelques défis pour les chevaux et cavaliers, qui sont après tout les meilleurs au monde. Le CHI de Genève et The Dutch Masters suivent le même format, tandis que Spruce Meadows et Aix-la-Chapelle reposent sur un autre système. Dans ces deux derniers, les chevaux et cavaliers doivent effectuer deux parcours, en extérieur, comprenant beaucoup plus d’obstacles. Ici, il n’y a qu’une seule manche. Nous mettons donc sur pied un parcours plus long que la normale, qui comprend 14 obstacles pour 17 ou 18 efforts. Nous devons prendre en compte de nombreux facteurs, tout en nous évertuant à proposer un parcours agréable pour nos couples cheval-cavalier. Il se doit d’être suffisamment technique, et les obstacles doivent être d’une hauteur conséquente, dans ce cas juste supérieure à 1,60 m. Nous n’élargirons pas les oxers cette année, et dans l’ensemble nous avons essayé de faire preuve d’une certaine modération. L’idée, c’est que le parcours soit relativement semblable à celui de 2019, qui était plutôt classique. Les chevaux devront faire un petit effort supplémentaire cette année, car les obstacles favorisent une certaine rapidité, mais dans l’ensemble, le style sera semblable à ce qu’on a déjà vu. Ce n’est pas le moment de réinventer la roue, mais de rester classique.

Combien de sans-faute pensez-vous voir ?

C’est toujours une question délicate. À mes yeux, le nombre de couples idéal au barrage, tant pour le public que pour les concurrents et les sponsors, est de huit environ. Sur ce parcours, et étant donné le niveau des cavaliers, tout le monde pourrait avoir sa chance. On verra bien !

Avez-vous un favori pour le Grand Prix Rolex ?

Avec 40 cavaliers parmi les meilleurs du monde, qui ont tous une chance de gagner, ça va être difficile pour moi de choisir. Il y a bien évidemment certains facteurs à prendre en compte, comme la relation entre le cheval et le cavalier, et puis le hasard est parfois capricieux. Tout ce que l’on peut espérer, c’est que le cavalier qui sera le plus en forme ce jour-là l’emporte.

Beaucoup de scénarios seront possibles au Grand Prix Rolex ce dimanche, et j’aurais du mal à parier sur un vainqueur parmi tous les chevaux et cavaliers de talent qui y participeront. C’est la même chose chaque année, le suspens est total.

Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a poussé vers la carrière de chef de piste ?

J’ai commencé comme cavalier, puis mon patron m’a très vite dit que je devrais devenir chef de piste, car cela m’aiderait à progresser. J’ai conçu mon premier parcours, et hop ! Je suis immédiatement devenu accro. À l’âge de 18 ans, j’ai imaginé mon premier parcours aux championnats nationaux. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de venir à Palexpo avec mon patron, Hermann von Siebenthal, qui était le chef de piste principal et qui m’a aidé à concevoir mon premier parcours ici-même. Par la suite, j’ai eu la chance de travailler avec les meilleurs chefs de piste au monde, comme Leopoldo Palacios ou Rolf Lüdi qui a été mon mentor et m’a laissé l’assister aux Championnats du monde. Il a joué un rôle crucial dans ma carrière. C’est grâce à lui que je suis ici aujourd’hui. Je dois aussi mentionner les organisateurs, qui ont cru en moi. Je leur en suis très reconnaissant. La quatrième année, j’ai travaillé avec Louis Konickx, un très bon ami à moi, qui est également un excellent chef de piste et qui a beaucoup plus d’années d’expérience que moi. Il est présent cette année, et ne manque jamais de me donner des conseils et encouragements, ce qui m’aide beaucoup, surtout quand je suis sous pression. Au fil des ans, j’ai appris à apprécier de plus en plus le soutien d’autrui.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Tout d’abord, le côté créatif, que j’aime beaucoup. C’est un vrai plaisir de voir ses idées prendre forme. J’aime aussi réfléchir aux difficultés d’un parcours et de trouver le bon équilibre. Évidemment, j’adore regarder les chevaux concourir. Pour faire ce métier, il faut absolument savoir travailler en équipe, sans qui rien ne serait possible. Sans mes assistants, les chefs d’équipes, les responsables des aménagements paysagers, et bien d’autres, je ne pourrais rien faire. C’est le contact avec les autres, collègues et cavaliers, qui est agréable. Nous sommes en contact permanent avec les cavaliers, qui nous offrent leurs retours. Ils ne savent pas toujours nous décrire exactement ce qui cloche sur un parcours, mais leurs retours nous permettent d’éviter de répéter la même erreur. Ce type de relation se met progressivement en place avec d’autres passionnés des chevaux, c’est l’un des avantages de ce métier.

Si vous n’étiez pas chef de piste, quel métier feriez-vous ?

Je travaillerais dans tous les cas avec les chevaux, car c’est ma première passion. Je monterais sûrement davantage, dans des compétitions nationales. Je travaillerais probablement avec de jeunes chevaux, j’ai toujours rêvé d’en entraîner. Mon épouse et moi-même gérons une activité de chez nous, où résident une centaine de chevaux. C’est grâce à mon épouse que je suis en mesure de faire ce métier, car elle s’occupe de tout pendant les deux ou trois mois de l’année où je suis absent. J’ai toujours été passionné d’équitation, donc si je n’étais pas chef de piste, je passerais tout mon temps avec mes jeunes chevaux.

Que pensez-vous du Rolex Grand Slam ?

Le fait de devoir gagner plusieurs Majeurs du Grand Slam est une idée fantastique, qui motive énormément les cavaliers. Le Rolex Grand Slam réunit tous les meilleurs cavaliers mondiaux, car il propose les meilleurs lieux et les meilleurs parcours de la planète.

Photo: CHI de Genève / scoopdyga.com Photo: CHI de Genève / scoopdyga.com

Les cavaliers favoris pour le CHI de Genève 2021

 

Après près de deux ans d’attente, le CHI de Genève, quatrième et ultime Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, aura lieu du 9 au 12 décembre cette année. L’événement accueillera un nombre impressionnant de couples de renommée mondiale, dont chacun des dix meilleurs cavaliers de la planète, 17 des 20 premiers mondiaux, et sept Témoignages Rolex. Ce sera également la 60e édition de cette manifestation, ainsi que le 20e anniversaire de la finale du Top 10 IJRC Rolex. Comme à chaque fois, le CHI de Genève sera un événement d’envergure internationale, avec des concurrents venus de 16 pays différents. L’équipe suisse à elle seule comptera 19 membres.

Suite à sa remarquable première victoire au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle en septembre, Daniel Deusser, numéro deux mondial et Prétendant actuel au titre, a confirmé qu’il viendrait accompagné de sa talentueuse jument, Killer Queen VDM. Tous deux tenteront de poursuivre leur parcours déjà bien entamé vers le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Le CHI de Genève est l’épreuve phare du calendrier international pour les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles. Et le Rolex Grand Prix les mettra nul doute une fois encore au banc d’essai : pour soulever le trophée, il faudra à la fois des talents de cavalier et d’homme de cheval.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre

Le Suédois Peder Fredricson, premier mondial actuel, est en très bonne forme, et il sera avant tout autre à surveiller durant ce dernier Majeur de l’année. Champion olympique par équipe aux Jeux de Tokyo 2020, il bénéficie d’un cheptel de talent, et tous les yeux des spectateurs du Palexpo de Genève seront rivés sur lui.

Henrik von Eckermann, son compatriote, a lui aussi joué un rôle primordial dans la réussite de la Suède aux Jeux olympiques de l’été dernier. Numéro deux actuel au classement mondial, von Eckermann, qui a récemment remporté la finale de Coupe des nations à Barcelone aux rênes de son fidèle King Edward, cherchera à ajouter une victoire au CHI de Genève à son palmarès.

Quant à Ben Maher, médaillé d’or individuel aux Jeux, il viendra accompagné du très doué Explosion W. Déjà vainqueur du Rolex Grand Prix au Royal Windsor Horse Show en mai de cette année, le Britannique cherchera à finir l’année en beauté.

Le britannique Scott Brash, seul cavalier à avoir remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping jusqu’à présent, tentera de reconquérir le titre au Rolex Grand Prix du CHI Genève. Brash connaît parfaitement les subtilités qui peuvent mener à une victoire dans un Majeur, et utilisera ses meilleurs chevaux au CHI de Genève pour faire un premier pas vital vers une victoire au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Le Suisse Martin Fuchs sera bien sûr l’un des favoris de la foule. Vainqueur de la dernière édition en date du Rolex Grand Prix au CHI de Genève, en 2019, et Témoignage Rolex, Martin Fuchs fera tout pour garder son titre avec à ses côtés Leone Jei, une monture qui lui a déjà offert une médaille d’or par équipe et une médaille d’argent individuelle au Championnats d’Europe. Le hongre à la robe grise a le talent et les moyens requis pour réussir dans ce test impitoyable.

Les fans de saut d’obstacles seront aussi ravis de voir revenir Steve Guerdat, autre Témoignage Rolex et co-équipier de Fuchs dans l’équipe suisse. Suite à sa spectaculaire victoire en septembre dernier au CP ‘International’ présenté par Rolex aux Masters de Spruce Meadows, aux rênes de Venard de Cerisy, Guerdat tentera de décrocher son deuxième Majeur de la saison 2021.

Kent Farrington, ancien vainqueur de la finale du Top 10 IJRC Rolex et du Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2017, comprend bien les qualités requises pour gagner sur cette piste prestigieuse. Le Témoignage Rolex américain sera rejoint par ses compatriotes, Laura Kraut et Jessica Springsteen, qui toutes deux ont connu un succès certain cette année avec une victoire par équipe à la Coupe des nations du CHIO d’Aix-la-Chapelle.

Daniel Deusser and Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Daniel Deusser and Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Live Contender interview mit:

Daniel Deusser

 

Qu’avez-vous fait après avoir gagné le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en septembre ?

J’ai été très occupé les deux premières semaines après avoir gagné le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Gagner ce prix, c’est très spécial, et il est différent des autres prix. Beaucoup de gens veulent m’interviewer et faire des séances photo avec moi. J’ai vraiment apprécié cette expérience. Mais malheureusement, les chevaux ne savent pas que j’ai gagné l’un des plus grands prix au monde, donc on revient vite à la réalité.

En tant qu’Allemand, c’était incroyable de gagner le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Aix-la-Chapelle est très spécial pour moi, et le public vous apporte tout son soutien. Quand vous entrez sur la piste, c’est très bruyant, mais le silence se fait dans le stade dès que la cloche résonne. C’est une sensation très particulière. 

Vous êtes le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Quelle est votre stratégie pour le CHI de Genève ?

Je vais prendre Killer Queen VDM pour participer au Rolex Grand Prix au CHI de Genève. C’est ma meilleure jument pour le moment. Cependant, je ne peux pas dire que c’est un cheval classique pour la saison en intérieur. Mais elle a participé au Grand Prix au CHI de Genève il y a deux ans, donc elle connaît la piste. Elle a participé à une compétition la semaine dernière, mais je vais maintenant lui laisser deux semaines de repos, car elle n’a pas besoin de beaucoup d’entraînement, et je veux qu’elle soit en pleine forme pour le Rolex Grand Prix. Au début de la semaine du CHI de Genève, je participerai à une épreuve avec elle pour voir comment elle se sent, et je déciderai alors si elle a besoin de s’entraîner à un plus haut niveau avant le Rolex Grand Prix. Je prendrai les décisions selon comment elle se sent lors de l’entraînement pour l’épreuve.

Quels autres chevaux prendrez-vous au CHI de Genève, et quels sont les jeunes chevaux que vous avez hâte de monter ?

Je n’ai pas encore complètement décidé. Scuderia 1918 Tobago Z a eu un peu de repos cet été car il était blessé, mais il est revenu pour quelques concours. Cet été, il n’a pas participé aux épreuves des plus hauts niveaux, donc je le prendrai pour participer à un concours ce week-end et voir comment il se sent dans une épreuve de plus haut niveau. Je déciderai ensuite si je le prends à Genève ou pas. Ce sera mon deuxième ou mon troisième cheval. Je verrai ça à la fin de cette semaine.

J’ai deux jeunes chevaux très bons. Ils sont tous deux très prometteurs pour l’avenir. L’un a neuf ans et s’appelle Mr. Jones [Scuderia 1918 Mr. Jones]. Nous l’avons acheté il y a deux ans, quand il avait sept ans. Nous nourrissons de grands espoirs pour lui dans les deux prochaines années. Toutefois, en raison du COVID-19, il a perdu une année d’expérience car il n’a pas fait énormément de concours, donc il n’a pas encore trop d’expérience pour un cheval de neuf ans. Le second cheval s’appelle Time et je ne l’ai jamais emmené avec moi à une compétition. L’un de nos cavaliers Stephex a participé à des épreuves pour jeunes chevaux avec lui. Il a seulement huit ans mais j’envisage de le prendre à Genève avec moi. J’aimerais acquérir de l’expérience avec lui et qu’on apprenne à mieux se connaître. Je pense qu’il a un gros potentiel.

La piste du CHI de Genève est assez différente de celle du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Comment vous préparez-vous à ça ?

Je n’ai rien changé de particulier, mais évidemment, pour la saison en intérieur, on s’entraîne sur différentes distances et lignes que pour la saison en extérieur. Par exemple, lors de la saison en intérieur, on voit beaucoup de distances de trois et quatre foulées, ce qui est très rarement le cas sur une grande piste comme celle d’Aix-la-Chapelle, par exemple. C’est quelque chose qu’il faut pratiquer, mais en général, la plupart de nos chevaux sont bien entraînés, assez âgés et ils ont une bonne expérience, à tel point qu’il suffit de s’entraîner une fois ou deux avant la saison en intérieur. Ça ressemble plus à un programme de remise en forme. Ils ne voient les obstacles que pendant les compétitions.

Vous êtes entouré d’une très bonne équipe. À quel point est-ce important pour réussir ?

On ne peut pas réussir sans une bonne équipe. On a besoin d’une bonne équipe qui voyage avec vous, qui prend soin des chevaux à l’écurie et d’un point de vue administratif. Pour réussir alors que je voyage presque tous les week-ends, on a besoin d’une grande équipe composée de personnes et de chevaux, et ils doivent tous travailler ensemble et se compléter. Ce sport est désormais très compliqué, et je travaille tellement que mon équipe chez moi est tout aussi importante que l’athlète qui se trouve sur la selle.

Sean Lynch est mon groom principal et travaille pour moi depuis environ sept ans. Je lui fais entièrement confiance. C’est très important car il voyage avec nos meilleurs chevaux. Il fait tout avec les chevaux, et c’est une personne essentielle dans ma carrière. Je ne pourrais pas réussir sans lui. Il adore les chevaux. Ça peut être un travail 24h/24. Si quelque chose arrive à l’un d’eux, il est là pour eux, il leur est très dévoué.

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022?

En tant que Prétendant actuel, j’espère gagner le Rolex Grand Prix au CHI de Genève, pour ensuite espérer gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Même si je ne gagne pas à Genève, j’espère quand même gagner un Rolex Grand Prix l’année prochaine. Mis à part Scott [Brash], personne n’a gagné deux ou trois fois d’affilée, c’est donc clairement l’un de mes objectifs pour les années à venir.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Évidemment, j’avais pour objectif de gagner le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle depuis de nombreuses années, depuis que j’étais enfant, même. Gagner la finale de la Coupe du monde avec mon précédent cheval, Cornet d'Amour, a également été un moment de grande fierté. C’est un cheval qui m’a hissé sur la scène internationale, et avec qui j’ai vécu mes premiers championnats et mes premières réussites. C’est un moment que je mets au même niveau que lorsque j’ai gagné le Rolex Grand Prix.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles possède son propre Grand Slam. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

Je suis très sportif, donc j’adore regarder tous les sports. En dehors du saut d’obstacles, mes trois sports préférés sont le tennis, le football et la Formule 1. C’est très difficile de choisir le sport que je préfère regarder. Je n’ai pas vraiment d’équipe de football préférée, mais il y a quelques années, un ami m’a fait découvrir Borussia Dortmund. Je suis allé les voir quelques fois quand ils jouaient dans la Ligue des Champions. L’atmosphère était incroyable, c’est un sport génial.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ? Idolâtrez-vous un cavalier en particulier ?

Quand j’étais enfant et que j’allais aux grandes compétitions pour voir les meilleurs cavaliers du monde en saut d’obstacles, il n’y avait que deux couples que j’adorais regarder. D’un côté, John Whitaker et Milton, et d’un autre, Franke Sloothaak et Walzerkönig. Quelques années plus tard, j’ai eu la grande chance d’avoir l’opportunité de travailler pour Franke Sloothaak pendant quatre ans et demi, et je suis encore en contact avec lui aujourd’hui. Même si l’on vit loin l’un de l’autre, il est toujours d’un grand soutien pour moi, et il me donne des conseils par téléphone. Il regarde toutes mes performances, et je dois avouer qu’il y est pour beaucoup dans ma réussite.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Il y a quelque chose en moi qui aime gagner et qui me pousse à me surpasser. Les cavaliers de saut d’obstacles participent à beaucoup de compétitions, et il y a généralement beaucoup de concurrents dans les épreuves, mais toujours un seul gagnant. Donc on ne gagne pas tout le temps, et ce n’est pas grave de finir deuxième ou troisième. Mais quand on ne gagne pas, on repense toujours à l’épreuve en se demandant ce qu’on aurait pu mieux faire. Même si l’on ne gagne pas à chaque fois, la motivation du lundi matin est toujours là. Je tire des leçons de ce que j’aurais pu mieux faire, et je considère chaque compétition comme une expérience, qui m’aide à être meilleur lors de la prochaine compétition.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Tout d’abord, on a besoin d’expérience. Quand on est jeune, on ne peut pas donner le meilleur de soi-même. On a besoin de grandir et d’apprendre de nos expériences. Je pense que la patience est la qualité la plus importante. C’est quelque chose que j’ai appris avec Franke [Sloothaak]. Il était très calme sur son cheval, même quand son cheval avait été difficile toute la semaine. Il était très patient avec lui, et ils sautaient toujours très bien pendant les compétitions. Quand on est trop jeune et trop motivé, ça peut être très difficile. Je pense qu’il est très important d’être patient et d’apprendre de ses erreurs. Pour réussir, il faut connaître ses bases, pour soi-même et pour son cheval.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels sont les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Si je pars de chez moi sans mon téléphone, ma montre et mon porte-feuille, je suis perdu, donc je dirais ces trois objets.

Lily Attwood (photo: Ahmed Al Maawali) Lily Attwood (photo: Ahmed Al Maawali)

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Lily Attwood

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’ai récemment amélioré ma position au classement mondial, mais après une blessure récente, celle-ci va quelque peu redescendre. En 2022, j’aimerais participer à quelques épreuves de Coupe du monde et passer au niveau 5*, ce que je n’ai pas réussi à faire cette année en raison de la COVID-19 et de la féroce compétition à ce niveau. Je souhaite également développer mon cheptel de chevaux. J’ai quelques jeunes montures pleines de promesses, sans compter mes trois chevaux plus âgés, avec qui j’ai eu de belles réussites ces dernières années, et qui m’accompagneront je l’espère au niveau supérieur.

Parlez-nous de vos montures...

J’ai mes deux meilleurs chevaux depuis deux ans et demi. Je les ai achetés une fois que j’ai arrêté le poney. Tous deux étaient uniquement censés me donner confiance à cheval, sur des parcours pouvant aller jusqu’à 1,35 m. Mais j’ai eu beaucoup de chance : ils étaient tous deux très doués ! J’ai remporté avec eux des épreuves jsuqu’au niveau Grand Prix 4*, et ils m’ont permis de me faire connaître et de vivre des moments extraordinaires sur de plus gros obstacles.

Je viens aussi d’acheter une jument de six ans, Lee May, à Richard Howley. Je l’ai emmenée à Vilamoura, où elle a fait huit sans-fautes sur neuf parcours. J’étais ravie, surtout qu’elle débutait à peine. Elle a beaucoup appris à cette occasion. Elle a  beaucoup de respect pour l’obstacle, elle est intelligente et a la tête solide. Je veux la laisser évoluer à son rythme, pour qu’à sept ans elle soit prête à gagner.

Quels trophées convoitez-vous plus que tout autre ?

Le Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-le-Chapelle est l’objectif ultime de nombreux cavaliers de saut d’obstacle, et je ne fais pas exception. Simplement y participer serait déjà fabuleux. J’aime aussi énormément représenter mon pays et monter en équipe, alors évidemment une médaille d’Europe Seniors ou une médaille olympique serait le rêve.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

J’ai remporté la médaille de bronze aux Championnats d’Europe des jeunes cavaliers cette année, j’étais très fière. Mais mon souvenir le plus cher est sûrement un concours pour jeunes cavaliers à Amsterdam, au moment où je suis passée des poneys aux chevaux. Je ne pensais pas du tout faire une belle performance, je n’avais le cheval que depuis un mois seulement, et j’ai gagné le Grand Prix ! Ca a marqué le début de ma carrière. Une fois qu’on a gagné une grosse épreuve devant une foule de spectateurs, on devient accro ! Le moment où j’ai gagné ma première épreuve qualificative était lui aussi mémorable. J’ai remporté pas mal d’épreuves à mon entrée sur le circuit chevaux, une réussite uniquement possible grâce à l’aide de Guy Williams, mon entraîneur. Et pour finir, le moment où j’ai été sélectionnée pour la Coupe des nations Seniors à l’âge de 18 ans.

La présence d’un mentor comme Guy Williams joue-t-elle un rôle important dans une carrière comme la vôtre ?

Oui, un rôle primordial. En tant que jeune cavalier, on a des lacunes. Impossible de prendre tout en charge soi-même, il faut une équipe autour de soi, qui vous entoure et vous encadre. Si j’ai autant goûté à la réussite à mon âge, c’est grâce à Guy. Il ne suffit pas d’être bon cavalier, il faut avoir de bonnes connaissances d’homme de cheval en général. Guy m’a appris à m’occuper correctement de mes chevaux, de la nourriture à la maréchalerie. J’ai gagné d’inestimables connaissances auprès de lui et de Nat, son groom. Le talent une fois en selle n’est qu’une facette de la vie de cavalier. Il faut aussi savoir prendre soin de ses chevaux.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Que 99,9 % du temps, l’erreur ne vient pas du cheval, donc ça ne sert à rien de s’énerver contre lui. De ne pas rester sur une frustration, mais de respirer, sortir de piste, trotter un coup, et revenir pour essayer de faire mieux. Les chevaux ne sont pas des robots, il suffit de leur expliquer clairement. J’étais un peu excitée à poney, Guy m’a appris à me calmer. Même si on est frustré, cela ne sert à rien de s’énerver contre le cheval après une mauvaise performance.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

J’ai récemment eu la chance de passer du temps avec Michael et John [Whitaker] et de bien les connaître, ils sont tous deux une grande source d’inspiration. Ce sont de véritables hommes de cheval. Je les regarde toujours concourir. Comme John en concours la semaine dernière : léger, aérien, naturel, il donne l’impression qu’il n’y a rien de plus facile !

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Cette année, je suis passée tout près de la qualification au 5* du Royal Windsor Horse Show et de la Coupe du monde au London International Horse Show. À un cavalier près, j’y participais : ça a été une grosse frustration. Mais ça me donne encore plus envie de monter dans le classement pour faire mieux l’an prochain. Ce sont de superbes concours, dans mon pays natal en plus. Je vais donc tout faire pour y participer l’année prochaine.

Êtes-vous heureuse de retrouver la foule ? La présence de spectateurs vous motive-t-elle ?

Oui, la foule me motive énormément. Mon premier concours depuis la reprise était celui de Valence, qui a été très spécial. J’étais aussi récemment au Horse of the Year Show, un événement ayant lieu à l’intérieur devant des tribunes pleines à craquer, où règne une ambiance incroyable. Tous les cavaliers sont ravis de retrouver la foule. La montée d’adrénaline qui en découle incite à se dépasser. Sans la foule, ça a été difficile pour nous.

Bien sûr, certains chevaux peuvent au contraire se laisser distraire par la présence de spectateurs. Mon cheval de tête est très peureux, il fait des écarts facilement, il a même peur des barres au sol chez nous. Au Horse of the Year Show, il n’a pas très bien sauté : comme il n’y avait pas eu de grosses épreuves à l’intérieur en raison de la COVID-19, il n’était pas habitué à la foule et aux projecteurs. Mais la présence de spectateurs peuvent aussi motiver d’autres chevaux plus habitués. Les clameurs les poussent même à se surpasser. Chaque cheval est différent.

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Oui, tout à fait. Tous les cavaliers rêvent de le remporter, ça pousse tout le monde à se transcender. Je pense aussi que le Rolex Grand Slam a permis à plus de gens de s’intéresser à notre sport, partout dans le monde, car les spectateurs aiment regarder le sport de haut niveau aux vrais enjeux. Le Rolex Grand Slam couvre les meilleurs Grands Prix du monde et annonce une nouvelle ère pour le saut d’obstacles. Daniel Deusser et Killer Queen VDM, en superbe forme cette année, pourraient être les prochains à remporter le Rolex Grand Slam.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Kent Farrington remporte le Trophée de Genève

 

En ce premier jour de la 60e édition du CHI de Genève, quarante-neuf cavaliers représentant 16 pays différents, dont neuf des dix meilleurs mondiaux, se sont élancés dans le Trophée de Genève. Devant une foule de spectateurs réunis dans l’emblématique Palexpo, les meilleurs cavaliers au monde et leurs montures se sont apprêtés à affronter les 13 obstacles pour 16 efforts du chef de piste Gérard Lachat.

Roger-Yves Bost, vétéran français huitième au départ, a tout de suite démontré son expérience avec le premier sans faute, aux rênes de Cassius Clay VDV Z. Et son compatriote Edward Levy, accompagné de sa jument Rebeca LS, l’a vite rejoint avec un autre sans faute. Au moment où la moitié des concurrents avait bouclé le parcours, le groupe des heureux élus au barrage s’est élargi pour accueillir Kent Farrington, Témoignage Rolex, et son fidèle Creedance, ainsi que deux talents en herbe : le Suisse Edouard Schmitz, âgé d’à peine 22 ans, et Quno, son hongre de 12 ans, puis Ioli Mytilineou, cavalière grecque, et son talentueux hongre de 11 ans, L'Artiste de Toxandra.

Après l’intervalle, Daniel Deusser, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam et numéro deux mondial, accompagné de Scuderia 1918 Tobago Z, a exécuté un sans faute fluide et sans histoire. Un groupe de cavaliers de renom rejoindront ensuite le dernier Témoignage Rolex en date dans un barrage à quatorze qui s’annonçait passionnant. On y comptait notamment Peder Fredricson (H&M Christian K), numéro un mondial, Max Kühner (Elektric Blue P), l’Autrichien vainqueur d’un Majeur du Rolex Grand Slam, Martin Fuchs (Conner Jei), Témoignage Rolex et favori de la foule, l’Allemand Christian Kukuk (Checker 47), le Belge Jérôme Guery (Quel Homme de Hus), Bryan Balsiger (Dubai du Bois Pinchet), autre favori des spectateurs, et le Français Nicolas Delmotte (Ilex v.).

Mais ce sera l’Américain Kent Farrington, qui adore concourir au CHI de Genève, qui saura se jouer des 13 autres cavaliers en lice. La moitié des concurrents ayant fait un deuxième sans faute, Farrington et Creedance (qui mêle décidément à la perfection vitesse et précision) ont tenu bon, et un chrono plus rapide de 0,47 seconde a suffi pour battre le champion olympique en titre, Peder Fredricson. L’Allemand Daniel Deusser s’est adjugé la troisième place du podium.

Farrington s’est réjouit de sa victoire et de son retour réussi au CHI de Genève : « Quel enchantement d’être de retour ! Tout ne s’est pas arrangé dans le monde, je suis donc ravi que les organisateurs aient pu mettre sur pied ce superbe événement. C’est un grand plaisir pour moi de concourir de nouveau contre ces chevaux et cavaliers, les meilleurs du monde. Dimanche, pour le Grand Prix Rolex, je monterai Gazelle, qui est en forme actuellement. L’idée est de lui faire faire une petite épreuve demain pour la mettre en jambe. »

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

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Ioli Mytilineou

 

Pourquoi le CHI de Genève est-il aussi spécial ?

C’est vrai, c’est un événement spécial pour tous les cavaliers. J’ai été invitée à participer au CHI pour la première fois par l’intermédiaire de Steve Guerdat, car nous avions à l’époque chez nous un cheval qui lui appartenait, Bianca [Albführen's Bianca]. Pour moi, ce concours a dès cette première visite revêtu un caractère très spécial, car c’était la première fois que je me mesurais à des cavaliers de cette envergure. Je me suis dit que j’avais intérêt à faire une bonne performance, pour ne pas décevoir Steve ! Mais après ma réussite aux Championnats d’Europe cette année, un rêve est devenu réalité: je me suis qualifiée toute seule. L’endroit est magnifique, la piste immense, et l’atmosphère électrique. Je m’y sens bien, comme chez moi.

Quels chevaux montez-vous cette semaine ? Pouvez-nous vous parler un peu de ceux-ci ?

J’ai deux chevaux avec moi cette semaine. Le premier est un hongre qui s’appelle L'artiste De Toxandra, un bon gros géant. Il est long, fort, athlétique, mais il est aussi très bonne pâte. Il a un peu peur des gros bruits, mais quand il décide de se lancer, on ne l’arrête plus ! Et puis j’ai aussi Levis De Muze, un étalon plein de caractère et de talent. Il est intelligent, un peu coquin mais aussi très gentil. C’est un vrai plaisir de passer du temps avec lui, pour moi mais aussi pour mon groom et la personne qui le travaille chez nous. On l’adore tous, et les spectateurs aussi. Ces deux chevaux ont tous les deux 10 ans et n’ont pas une grande expérience à ce niveau. Genève sera donc une expérience formatrice pour nous trois !

Parmi vos jeunes chevaux, lesquels avez-vous hâte de monter en concours ?

En ce moment, je n’ai qu’un seul jeune cheval, Sevenoaks, qui a sept ans. Il est jeune mais il a beaucoup de talent, je pense vraiment qu’il pourrait venir concourir ici à l’avenir. Il a tout ce qu’il faut pour ça : il est intelligent et athlétique, mais à sept ans il a encore du chemin à parcourir. Ceci dit, il a toutes les qualités requises.

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

L’un de mes rêves, comme beaucoup de cavaliers, est de participer aux Jeux équestres mondiaux l’an prochain. Il existe énormément de concours de saut d’obstacles. J’aimerais donc prendre un peu de recul pour décider lesquels je souhaite vraiment faire. Il est parfois facile d’agir trop vite et de finir par en faire trop.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Riesenbeck cette année, c’est certain. J’étais très heureuse de la manière dont mon cheval a géré. Il n’avait jamais rien fait de tel dans sa vie, j’avais dû le monter en concours trois fois maximum, alors sauter tous ces parcours sous la pression, c’était un vrai exploit et il s’en est super bien sorti. J’étais très fière de participer à cet événement, et ravie de voir que la foule nous soutenait. J’ai vraiment eu l’impression que tout le monde m’encourageait à réussir, j’étais comblée d’avoir touché tant de gens.

À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?

Il faut déjà avoir beaucoup de patience, et assumer ses décisions stratégiques. C’est parfois tentant, lorsqu’on voit quelqu’un procéder autrement, de vouloir changer les choses, mais il faut savoir se faire confiance et faire confiance à sa monture. Il faut une certaine force de caractère. Même avec du talent, il faut être suffisamment fort dans sa tête pour gérer tout cela.

Quelle importance revêt l’équipe qui vous entoure ?

Une importance énorme ! Je suis intimement convaincue que tout le monde doit remplir le rôle qui lui est confié : en tant que cavalière je fais ce que j’ai à faire, et il en est de même pour le groom, le vétérinaire, le maréchal-ferrant, etc. J’admire toutes les personnes avec qui je travaille, parce qu’elles connaissent toutes très bien leur travail, et qu’elles savent comment associer leurs compétences au bon moment.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Ça veut tout dire pour moi. Le simple fait d’être ici à un Majeur me donne un sentiment indescriptible. Et ensemble, les quatre épreuves constituent la série la plus prestigieuse au monde. J’espère que celle-ci n’est pas la dernière à laquelle je participe. J’adorerais me rendre à chacun des Grands Prix Rolex, si c’est possible. Je pense que tout le monde serait d’accord avec moi pour dire que ce concept est une très bonne idée.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

Je dirais le tennis, parce que mon père est fan. Il joue au tennis depuis de nombreuses années, et ma sœur et moi y avons aussi beaucoup joué quand on était plus jeunes. Je trouve que c’est l’un des sports les plus intéressants à regarder. Je suis allée à Roland Garros il y a environ deux ans, c’était formidable. J’ai regardé un jeune joueur grec [Stefanos Tsitsipas] qui est très bien placé au classement mondial en ce moment, et la foule l’acclamait. Il n’avait que 20 ans, et je me suis dit que j’aimerais bien moi aussi que les gens crient mon nom. Je ne regarde pas très souvent le golf, mais Sean Crooks, mon entraîneur, y joue beaucoup et en parle tout le temps. Il aime utiliser des analogies et trouver des correspondances entre les deux sports.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

J’emmènerais Porky, mon cheval, parce que j’aime passer du temps avec lui. Je prendrais mon téléphone, bien sûr. Et une selle pour pouvoir monter Porky !

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Mot de l'organisateur avec:

Sophie Mottu Morel, directrice du CHI de Genève

 

Vous devez être ravie de voir le CHI de Genève se dérouler après son annulation à cause du COVID-19 l’an dernier...

Oui, nous sommes très heureux d’être ici. L’année dernière a été très difficile pour nous, car nous avons dû annuler la compétition un mois avant le début. C’est pourquoi cette année, nous sommes ravis que la compétition se déroule presque normalement, même si elle a été compliquée à organiser. Nous sommes très heureux de voir les cavaliers et les fans revenir sur le concours, et de pouvoir revoir des amis que nous n’avions pas vus depuis longtemps.

L’an dernier, le CHI de Genève a accueilli une émission quotidienne de télévision qui a connu un grand succès. Vous devez être ravie que les fans, les volontaires et les médias reviennent pour la compétition cette année ?

Oui, absolument. L’an dernier, nous avons accueilli une émission quotidienne sur notre Web TV car nous souhaitions rester en contact avec le public, et faire quelque chose pendant les dates normales de la compétition. Ça a été un énorme succès, mais cette année, nous avons hâte que tout le monde revienne. Les fans sont très importants pour nous, et ils transmettent une grande énergie positive qui nous inspire et nous pousse à continuer. Les bénévoles sont l’âme de la compétition, ce sont des passionnés et font partie de la grande famille du CHI de Genève. La compétition ne serait pas réussie sans eux, et cette année, nous l’avons dédiée aux volontaires. Il était très important pour nous de mettre en avant leur travail et leur dévouement. Certains volontaires sont dans les coulisses et on ne les voit jamais. C’est pourquoi samedi soir, nous organisons une cérémonie pour eux. C’est très important pour nous de leur offrir leur moment de gloire.

Les médias sont également indispensables pour la réussite de la compétition. Ils partagent l’enthousiasme et le sport de haut niveau présenté au CHI de Genève. Nous sommes très heureux de revoir notre centre de presse plein, et nous sommes très reconnaissants d’avoir des gens de partout dans le monde alors que c’est si difficile d’entrer en Suisse. Le public pourra profiter de notre capacité maximale, même si nous devons respecter le port du masque et le passe sanitaire à l’entrée. Mais c’est peu cher payé pour retrouver nos fans.

Pourriez-vous nous parler des difficultés que vous avez dû surmonter pour que le CHI de Genève puisse se dérouler sans encombres cette année ?

Le fait que tout n’arrêtait pas de changer a été la plus grande difficulté. Nous n’avons pas arrêté de nous adapter à ces changements et de trouver de nouvelles idées. Au départ, nous devions être très réactifs et trouver de nouvelles idées tous les jours. Nous étions très inquiets, car nous ne savions pas de quoi le lendemain serait fait. Pour moi, ça a été le plus difficile. Évidemment, cette période a entraîné des problèmes financiers pour beaucoup de monde, y compris pour nos fans et nos sponsors. Nous avons dû rassurer nos partenaires et les convaincre que nous allions organiser une belle compétition en ces temps difficiles. C’était épuisant mais également très gratifiant, car nous avons dû être créatifs et nous adapter constamment. Et je pense que ça a été positif pour la compétition.

Quels efforts avez-vous dû faire avec votre équipe pour rendre cet événement possible ?

Nous avons une nouvelle équipe cette année, donc ça a été un peu plus compliqué, car la plupart d’entre eux n’avaient jamais organisé la compétition auparavant. Cette année, il a été difficile de garder l’équipe et le comité d’organisation motivés en raison de toutes les incertitudes qui entouraient la compétition. La majorité du comité d’organisation sont des volontaires, c’était donc difficile de les motiver et de les convaincre que la compétition se tiendrait en 2021. Ça n’a pas été facile pour certains, mais nous aimons tous cet événement et nous voulions le revoir. Mon équipe était plus facile à motiver, car c’est leur travail, et nous adorons tous notre travail, même quand il n’est pas évident.

Quels points positifs se dégagent à vos yeux des 18 derniers mois ?

Sans hésiter, la créativité dont nous avons dû faire preuve a été un point positif autant pour moi que pour la compétition. Ça m’a donné l’opportunité de réfléchir aux changements que nous voulions effectuer pour l’événement. Pour moi, l’un des plus gros points positifs est le fait que cette expérience a rapproché les gens et a consolidé les relations. Dans cette période difficile, nous avons dû collaborer et travailler en équipe. Mon équipe veut être une grande famille et dédier toute son énergie positive à la compétition.

Edouard Schmitz and Balenciana K (photo: Om'Photographe / Jump Mag) Edouard Schmitz and Balenciana K (photo: Om'Photographe / Jump Mag)

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Edouard Schmitz

 

Quels sont vos objectifs pour cette fin d’année, et quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Cette année, j’ai été sélectionné pour participer à plusieurs Coupes du monde pour la toute première fois, et ça a été une sensation incroyable. Je participe aux Coupes du monde à Madrid, Londres et Malines, et obtenir de bons résultats à l’une d’entre elles serait la manière idéale de conclure 2021. Je vais au CHI de Genève. Comme c’est chez moi, je veux me surpasser là-bas.

Je suis sur une pente ascendante cette seconde moitié de l’année, et mon objectif est de continuer sur ma lancée. Je veux m’améliorer dans les classements ; j’espère être dans le top 50. Ce serait une grande réussite pour moi et cela m’ouvrirait les portes de plus hauts niveaux. Je rêve de participer à une Coupe des nations. En tant que fier patriote suisse, porter la veste rouge est toujours un événement spécial pour moi, et ce serait génial d’avoir cette opportunité l’année prochaine.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Mon plus grand moment de fierté professionnelle s’est produit il y a quelques années, quand j’avais seize ans. D’un point de vue extérieur, on pourrait croire que ce n’était pas le meilleur moment de ma carrière, mais pour moi, ça l’était. Je me trouvais à un concours international pour les moins de 25 ans à Chevenez. J’avais 16 ans et mon entraîneur voulait que je participe au Grand Prix junior ; cependant, moi, je voulais participer au Grand Prix pour les moins de 25 ans, car j’avais une opportunité d’y participer, et cela voulait dire que je pouvais aussi gagner l’opportunité de participer au CHI de Genève. Toute la semaine j’ai lutté pour participer au niveau supérieur, et mon entraîneur n’arrêtait pas de me dire que c’était une mauvaise idée et que je ne devrais pas y participer. Mais j’ai tellement insisté qu’il a fini par me laisser y aller, et j’ai gagné et obtenu l’opportunité de participer au CHI Genève ! Je montais Cortino 46. Je crois que c’est l’un de mes plus grands moments de fierté professionnelle, car j’avais la sensation d’avoir prouvé à tout le monde qu’ils avaient tort.

Vous étiez (êtes !) un skieur junior talentueux. Pourquoi avez-vous décidé de vous concentrer sur le saut d’obstacles ?

Je ne sais pas trop pourquoi j’ai choisi l’un plutôt que l’autre, j’adorais les deux sports. Mais j’imagine qu’en fin de compte, j’avais une préférence pour le saut d’obstacles. Je n’ai jamais regretté une seule fois d’avoir choisi ça plutôt que le ski.

Pendant vos études, avez-vous appris des choses que vous appliquez au saut d’obstacles, et vice versa ?

En général, je trouve que le sport est une bonne école de la vie pour tout le monde. La réflexion systématique qu’on apprend en études d’ingénieur ou de mathématiques est également un atout dans différentes situations en équitation. Dans le sport, je trouve que nous avons parfois tendance à nous laisser submerger par les émotions, ce qui est parfois positif, et que nous ressentons plus que nous réfléchissons. Pouvoir apporter un peu de réflexion systématique est également la beauté du sport, c’est une bonne chose.

En sciences de l’ingénieur, quand vous avez un problème, vous le résolvez avec les outils à votre disposition, et je trouve qu’appliquer cet état d’esprit à l’équitation est très intéressant. Le sport et la réflexion systématique sont très complémentaires, et mes études m’ont vraiment aidé à apprendre ça.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles possède son propre Grand Slam. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

Étant suisse, je ne peux pas dire que je ne regarde pas les Majeurs de tennis, surtout quand on a un athlète comme Roger Federer. C’est une personne tout aussi exceptionnelle en dehors du court de tennis. Il est très gentil, et ce qu’il dégage pendant ses interviews est incroyable. Il a énormément progressé au niveau personnel. Quand il a commencé, c’était le « bad boy du tennis », et il s’est désormais transformé en un athlète très poli. J’ai l’impression que tout le monde peut apprendre des choses de son parcours, et suivre ce parcours au plus haut niveau, c’est une opportunité extraordinaire.

Mon Majeur préféré est Wimbledon ou Roland-Garros, mais je pense que si on me forçait à n’en choisir qu’un, ce serait Roland-Garros. Je trouve ce tournoi plus intéressant car Federer ne joue pas aussi bien sur terre battue, donc il y a un peu plus de tension.

Quelle est votre plus grande source d’inspiration durant votre carrière ? Idolâtrez-vous un cavalier en particulier ?

Je n’aime pas le mot « idolâtrer », car idolâtrer quelqu’un est un manque de jugement critique. Regarder et vénérer quelqu’un sans jamais questionner ce que cette personne fait peut être très néfaste, d’après moi. J’aime observer tous les cavaliers et choisir les éléments que je souhaite imiter.

Quand j’étais petit, j’allais au CHI de Genève tous les ans et j’observais les cavaliers sur le plat et pendant l’échauffement, et je choisissais ce que je préférais chez chacun d’entre eux. Je retournais alors à l’écurie le lundi et je reproduisais ce que j’avais vu. Mon professeur d’équitation me disait toujours : « Edouard, qu’est-ce que tu fais ? ». J’adorais Pius Schwizer à l’époque, et il montait toujours avec ses coudes vers l’extérieur. Donc le lundi, je me retrouvais sur mon poney avec les coudes vers l’extérieur, et tout le monde me demandait ce que j’essayais de faire. J’observais tout le monde et je sélectionnais ce que je préférais sans idolâtrer personne, car je trouve que cela empêche d’évoluer.

Mes parents m’ont toujours énormément soutenu et ils sont une grande source d’inspiration pour moi. Ils ne se laissent jamais absorber par le saut d’obstacles, tandis que c’est un problème que j’ai parfois. Je me concentre parfois tellement sur certains éléments que c’est difficile de m’en extraire. Mes parents sont une source d’inspiration pour moi car ils savent toujours quand me faire prendre du recul, tout en maintenant mon implication pour que je fasse le nécessaire pour atteindre mes objectifs.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Je pense que tout ce qui est lié à l’équitation et à la compétition me motive et me donne envie de réussir. J’ai toujours aimé la compétition, depuis que je suis petit. Je voulais être le premier à toucher la voiture quand on faisait la course, ou encore il fallait que je sois le meilleur à l’école. Certaines personnes pourraient dire que c’est un peu nocif parfois, mais je suis juste foncièrement compétitif, et j’en veux toujours plus.

Dites-nous en un peu plus sur votre écurie actuelle et sur la personnalité de vos chevaux… Parmi vos jeunes chevaux, lesquels avez-vous hâte de monter en concours ?

Cette année, j’ai le meilleur piquet de chevaux que j’ai jamais eu, et il y a eu pas mal de mouvement dernièrement de ce côté-là. Je n’ai pas beaucoup de jeunes chevaux en ce moment. Nous nous sommes procuré plusieurs chevaux de 7 ans, mais ils ont tous 8 ou 9 ans maintenant.

J’ai monté Quno ces derniers mois. Il a déjà accumulé de l’expérience en saut d’obstacles dans de plus hauts niveaux avec son cavalier précédent, et j’espère pouvoir profiter de son expérience pour développer la mienne dans de plus hauts niveaux.  J’ai plusieurs chevaux qui appartiennent à M. Arturo Fasana. L’un d’eux s’appelle Gamin Van't Naastveldhof et je pense que c’est celui qui a le meilleur potentiel. C’est toujours difficile à savoir pour le moment, mais vu le train où vont les choses, c’est très prometteur et nous avons hâte de faire participer ce cheval à des concours.

Puis j’ai Cortino 46, que j’ai depuis mes 15 ans, et j’ai participé à cinq Championnats d’Europe des jeunes avec lui. C’est un cheval incroyable. J’ai gagné mon premier 5* avec lui, ainsi que le saut d’obstacles de mon premier Grand Prix 3*. La plupart de mes expériences entre 1,45 m et 1,60 m étaient avec lui. Balenciana K est également un très bon cheval, mais elle est un peu susceptible, elle veut qu’on lui parle poliment. Elle est sensible donc ce n’est pas facile de la manipuler, mais avec une gestion adéquate, elle ferait n’importe quoi pour vous.

Puis nous avons Babylone Des Erables, que je monte également pour M. Arturo Fasana. Elle a participé à un 3* cette année et c’est un cheval très compétitif au-delà de 1,50 m. Et enfin, j’ai Illusion, qui a 8 ans et qui est mon plus jeune cheval, dont le propriétaire est également M. Arturo Fasana, et je pense qu’il pourrait aussi être un très bon cheval. C’est toujours très difficile de savoir et c’est toujours de la pure spéculation, mais personne n’a plus hâte que moi de découvrir leur potentiel !

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Mon ancien entraîneur disait toujours quelque chose que j’aimais beaucoup : « Tu ne dois jamais croire que tu es plus malin que les autres. » On allait essayer de nouveaux chevaux ensemble, et parfois, on entendait des cavaliers dire : « Je pense que je pourrais mieux entraîner ce cheval ». Et c’est parfois un peu impoli. Je trouve que c’est une très bonne philosophie de vie.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un jeune cavalier comme vous ? Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

D’après moi, c’est le prix le plus prestigieux à gagner dans notre sport. Il rassemble plusieurs des compétitions les plus légendaires dans le saut d’obstacles. Évidemment, c’est Genève que je préfère, mais les quatre compétitions sont les meilleures que notre sport a à offrir, et elles ont toutes une histoire incroyable. Une seule personne a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping, Scott Brash, et ça en fait le prix le plus prestigieux de notre sport.

Ce n’est la faute de personne, mais dans l’histoire, tous les autres titres ont été remportés par de nombreuses personnes, et au fil du temps, encore d’autres personnes les remporteront. Donc pour faire partie du groupe le plus prestigieux dans notre sport, il faut gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Je veux qu’on se souvienne de moi comme une personne reconnue dans ce sport, et pour cela, je dois gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour faire partie de ce groupe prestigieux.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels sont les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Question difficile ! Probablement un livre, mais je ne sais pas lequel ; mon ordinateur portable, mais il n’y aurait pas la Wi-Fi ; et enfin, des photos de ma famille et des gens que j’aime. 

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Secrets d'éleveur avec:

Peter Charles

 

Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?

Mon premier souvenir équestre remonte à l’année de mes 10 ans. Je me souviens regarder les meilleurs cavaliers faire la course avec des chameaux à l’International Horse Show de Londres [auparavant connu sous le nom de l’Olympia] !

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

L’un de mes plus grands moments de fierté professionnelle est lorsque j’ai gagné la médaille d’or pour l’Irlande aux Championnats d’Europe en individuel de 1994. J’avais quelque chose à prouver car j’avais quitté l’équipe britannique deux ans auparavant, à 32 ans, car je voulais participer aux Championnats. Avant ça, j’avais gagné beaucoup de grandes compétitions et de Grands Prix, mais c’était un moment clé de ma carrière, car cela expliquait de nombreux choix que j’avais faits auparavant. Ça a prouvé que mon projet, ma façon de penser et la direction que je prenais étaient bons.

J’ai à nouveau changé de nationalité en 2008, ce qui était inédit, mais c’était quelque chose que les propriétaires que j’avais à cette époque voulaient, car ils voulaient avoir un cheval de l’équipe britannique aux Jeux Olympiques de Londres. À ce moment-là, je venais de me casser le dos à trois endroits, donc je n’étais même pas sûr de pouvoir monter à nouveau à cheval un jour. Alors participer au saut d’obstacles dans le but de gagner la médaille d’or pour la Grande-Bretagne n’était qu’un rêve.

Comment vous-êtes vous intéressé à l’élevage de chevaux ?

Kevin Cooper, un très bon ami qui vit dans ma rue, m’a entraîné dans l’élevage. Il n’arrêtait pas d’en parler et il possédait une magnifique jument irlandaise, qui était très douée à 1,40 m. Nous étions à une compétition ensemble et il m’a demandé ce que je pensais de l’étalon Carnaval Drum, et j’ai répondu : « C’est un bon cheval, on devrait l’utiliser. » J’ai monté sa progéniture, il s’appelait Carnavelly, et j’ai gagné les Championnats du monde, les German Masters, le Grand Prix de Berlin et la Coupe du monde à l’ International Horse Show de Londres avec lui. Avoir aidé à élever ce cheval a été fantastique, et ça m’a vraiment donné envie de faire moi-même de l’élevage. Kevin a élevé bien d’autres chevaux exceptionnels depuis.

D’après vous, quels sont les points principaux à retenir pour élever une bonne monture de saut d’obstacles ?

Je n’en suis pas sûr, car parfois, des chevaux qui ne viennent pas de lignées à pedigree se retrouvent aux plus hauts niveaux de ce sport. Mais je crois dur comme fer que si vous avez une très bonne souche, avec une très bonne lignée sur deux ou trois générations, vous augmentez vos chances d’obtenir un cheval de qualité.

Tout ce qu’un étalon peut faire, c’est être meilleur qu’une jument, donc en termes de probabilité, vous avez besoin d’une très bonne jument pour commencer, avec un pedigree certifié sur au moins deux ou trois générations. Avec ça, vous augmentez vos chances de réussite. Il n’y a rien de garanti, mais vous mettez toutes les chances de votre côté.

Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?

Absolument ! Le parfait exemple est Liscalgot, montée par Dermott Lennon. Ensemble, ils ont gagné le Championnat du monde individuel à Jerez de la Frontera, en 2002. La souche de Liscalgot a été achetée par un éleveur pour « tondre » son gazon. Un jour, il a décidé de la faire pouliner, mais elle ne voulait pas monter dans le camion, alors ils l’ont fait courir sur une route en Irlande jusqu’à l’étalon le plus proche, qui était Touchdown. Et cette combinaison a donné naissance à l’un des meilleurs chevaux de tous les temps.

Le binôme cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?

Je pense que c’est très important. Quand j’ai vendu Spirit T à Jessica Mendoza il y a quelques années, j’ai tout de suite vu que leur association allait être couronnée de succès. Il a fallu un peu plus longtemps pour convaincre son père, Paul Mendoza, mais je voyais parfaitement comment le cheval et la cavalière se complétaient, et c’est devenu un binôme exceptionnel.

Parfois, certains binômes ne fonctionnent pas, mais je pense qu’avec du temps et un cavalier intelligent, qui ne se focalise pas sur les problèmes, un binôme peut s’épanouir. Beaucoup de gens aujourd’hui ne laissent ni le temps ni une opportunité au cheval. Ils paient un tel montant qu’ils s’attendent à des résultats immédiats. Mais ça n’a jamais marché comme ça. Un cheval ne sait pas combien il coûte.

Comment est votre élevage ?

Nous avons neuf juments, et elles ne sont pas très vieilles. Dans le secteur de la course, j’ai appris que les jeunes juments produisaient de meilleurs poulains. J’ai donc pris ça en considération. J’essaie d’élever essentiellement des chevaux avec un bon pedigree ; les juments doivent aussi être douées au saut et bien répondre. Nous n’avons aucune jument de plus de 16 ans, et nous avons commencé à prélever des embryons à environ 10 ans.

Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ?

Je ne suis pas très vendeur ; j’aime garder les poulains et les débourrer moi-même. Chaque année, nous faisons naître de 6 à 9 poulains. J’aime attendre le printemps de leur quatrième année. Cela permet au cheval d’être assez fort pour me montrer ce qu’il a dans le ventre, et cela évite de mal interpréter une situation dans laquelle le cheval n’est pas prêt ou pas assez fort pour être débourré. Nous ne faisons jamais sauter nos chevaux en liberté. Ils font quelques petits sauts avec un cavalier quand ils sont débourrés pour la première fois, et cela nous donne un bon aperçu de leur talent. Le saut en liberté peut donner des impressions erronées, et je ne peux pas juger le saut en liberté d’un cheval lors d’une vente, car cela peut être trompeur.

Pourquoi faites-vous cela ? Quelles sont vos ambitions ?

J’adore ça. J’adore voir les poulains naître et les élever. Au début de ma carrière d’éleveur, j’ai vendu un cheval trop tôt, et j’ai retenu la leçon. J’ai vendu Clear Round and Party à deux ans, pour 1 500 £, car j’ai jugé le cheval trop vite sur son saut en liberté. Il a fini second au Grand Prix de l’International Horse Show de Londres. Cela m’a appris à ne jamais m’impatienter, et à ne pas juger un cheval à chacun de ses sauts, au risque d’être déçu.

De quels chevaux en particulier êtes-vous le plus fier ?

Clear Round and Party. C’est le premier cheval qui est né ici.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ? Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Je pense que le saut d’obstacles est passé au niveau supérieur grâce à Rolex. Il est maintenant au même niveau que les autres Majeurs sportifs, comme le tennis et le golf. Rolex a sélectionné les quatre meilleures pistes du monde. Ce sont sans aucun doute des lieux emblématiques dont l’histoire n’a pas besoin d’être précisée. Le niveau d’équitation qui va de pair avec ces pistes, la compétition et l’histoire valent le détour.

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est magnifique, impeccable, et le souci du détail est inégalé. Ils ont porté le CHI de Genève à un niveau supérieur, bien au-delà de toute autre compétition en intérieur dans le monde. Spruce Meadows est très loin, mais il mérite amplement le déplacement une fois sur place. Le public est incroyable et ils ont créé la meilleure piste de saut d’obstacles d’Amérique du Nord. Le Dutch Masters est magnifique et empreint d’histoire.

Le CHI de Genève est le prochain Majeur et il rassemble tout le monde équestre avec la finale du Top 10 Rolex, le Grand Prix et la récompense. C’est indubitablement le summum de la saison en intérieur.

Dans votre carrière, qui vous a le plus inspiré ?

J’adorais voir la conviction d’Hugo Simon. Je le regardais, j’observais ses échauffements et son arrivée avant une compétition. C’était le seul homme à participer à toutes les épreuves de la compétition, et il essayait de gagner toutes les épreuves avec ses meilleurs chevaux. Ses chevaux devaient gagner, et je n’avais jamais vu une telle confiance transmise à ses chevaux. Je n’avais jamais vu un tel niveau d’intensité. Certains cavaliers veulent gagner les meilleures épreuves d’une compétition, mais d’habitude, ils se concentrent principalement sur le Grand Prix. Mais Hugo voulait gagner dès le premier jour, jusqu’au Grand Prix final. Il a effectué une préparation mentale incroyable, et il a préparé ses chevaux pour gagner, et ils savaient à quoi s’attendre de lui comme cavalier. Ils étaient prêts, et sa confiance en lui et en ses chevaux était extraordinaire.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

En 1994, Paul Schockemöhle m’a donné un conseil quand j’ai gagné ma première Coupe du monde à Bruxelles avec un cheval de 7 ans. Après l’épreuve, il a proposé d’acheter le cheval. J’étais assez naïf à cet âge-là et je lui ai répondu : « Désolé, il n’est pas à vendre. » Il m’a dit qu’il comprenait mais que je devais prendre soin de lui car c’était un très bon cheval, mais que ça ne durerait pas éternellement. Il a dit qu’ils étaient rares et qu’ils ne duraient pas éternellement. C’était le meilleur conseil qu’on m’ait jamais donné. Quand on a un bon cheval, il faut en prendre soin, car il ne durera pas éternellement.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut faire carrière avec les chevaux ?

Concentrez-vous exclusivement sur votre carrière de cavalier, et ne mélangez pas trop de choses. C’est très dur de se faire une place dans ce secteur. Avant toute chose, en tant que cavalier, vous devez travailler dur, beaucoup vous entraîner et vous consacrer à votre carrière. Je recommanderais de ne pas se préoccuper de l’élevage jusqu’à bien plus tard dans sa carrière. Cela nécessite beaucoup de temps et d’expertise. En tant que jeune cavalier, je n’essaierais pas de tout faire, car c’est trop de travail. De nos jours, pour être un très bon cavalier, on a besoin de beaucoup de choses : une très bonne équipe qui vous entoure, de bons propriétaires, du bon personnel, un lieu adéquat, etc. Y ajouter l’élevage est trop compliqué. Faites évoluer votre carrière pas à pas.

Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Qu'attendre pour cette 60e édition du CHI de Genève?

Les tickets sont toujours disponibles pour la 60è édition du CHI de Genève, et après l’annulation de l’année dernière, vous ne pouvez pas manquer la compétition de cette année !

Cette 60e édition de l’événement accueillera également la 20è édition de la finale du Top 10 IJRC Rolex. Les spectateurs pourront observer certains des meilleurs croisements au monde du sport équestre qui concourront dans plusieurs disciplines dont le cross-country en intérieur, le dressage et le saut d’obstacles. Le clou du spectacle sera le Rolex Grand Prix, qui se tiendra le dimanche.

Le prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, Daniel Deusser (Allemagne), ainsi que les héros locaux, Martin Fuchs et Steve Guerdat, rivaliseront pour obtenir une nouvelle victoire dans ce qui est indubitablement un cours de maître dans le domaine de l’équitation et de la compétition.

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Keeley Durham Keeley Durham

Secret d'éleveur avec:

Keeley Durham

 

Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?

Mon plus ancien souvenir date de quand j’avais dix ans, quand j’ai fait mon premier concours au Parklands Equestrian Centre. Je participais à une épreuve pour les enfants, où l’on peut passer autant de fois qu’on veut jusqu’à faire un sans-faute. À chaque fois, mon père payait 50 pence, et il a fini par dépenser 20 livres sterling avant que je ne décroche une rosette, car mon poney s’arrêtait constamment et je n’arrêtais pas de tomber !

Quel est votre plus grand moment de fierté en tant que cavalière, femme de cheval ou éleveuse ?

J’ai la chance d’avoir vécu beaucoup de moments incroyables. En tant que cavalière, j’ai quelques souvenirs en tête, comme ma victoire à l’épreuve des Jeunes cavaliers du Horse of the Year Show de 1991, ou la médaille d’or par équipe (Jeunes cavaliers) aux Championnats d’Europe de San Remo en 1992, aux rênes de Welham.

Ce dernier était un cheval extraordinaire. Après moi, il a concouru et a remporté de nombreuses victoires avec John Whitaker, notamment le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle. En tant qu’éleveuse, ma plus grande fierté reste d’avoir élevé Argento.

Comment vous-êtes vous intéressée à l’élevage ?

À l’époque où John [Whitaker] montait Wellham, nous nous trouvions tous deux à l’écurie de Nick Skeleton quand il m’a suggéré l’idée d’acheter une poulinière pour produire de jeunes chevaux. J’ai trouvé l’idée excellente, mais ce n’est que deux mois plus tard environ, quand John m’a demandé d’aller chercher quelque chose chez un fermier de la région, que je suis rentrée avec une jument de deux ans appelée Flora May. Elle a commencé à pouliner pour nous à l’âge de trois ans, avant d’être débourrée. Après son premier poulain, elle a participé à quelques concours de saut d’obstacles, puis a eu son second poulain, Argento.

En tant qu’éleveuse, avez-vous bénéficié des conseils d’un mentor ?

Je n’avais pas de mentor à proprement parler, je me suis fiée à mon instinct. Mais je regarde tout de même davantage aujourd’hui le pedigree du cheval qui m’intéresse.

Existe-t-il certains traits que vous recherchez chez vos juments et étalons pour obtenir la meilleure progéniture possible ?

Absolument ! D’ailleurs, j’ai fait pouliner la progéniture de ma première jument, tellement elle m’a plu. Elle avait tous les traits que je recherchais, et tous ses poulains ont une bonne conformation, ce qui est très important à mes yeux. Une jument doit avoir une morphologie correcte et un bon tempérament, mais aussi un « bon fond ». Évidemment, il faut aussi qu’elle bouge et qu’elle saute bien. Quand aux étalons, j’essaie normalement de choisir en fonction de la jument, par exemple si je pense qu’il faut ajouter des moyens. La conformation et le tempérament sont là aussi essentiels.

Quels sont les trois points principaux à retenir pour élever une bonne monture de saut d’obstacles ?

Tout d’abord, la conformation de la jument et de l’étalon. Ensuite, l’étalon doit avoir une bonne technique de saut et des moyens, sans compter une attitude positive sur chaque rêne. Je ne veux pas d’un étalon dur à gérer ou au mauvais tempérament, mais j’aime qu’il ait un peu de sang. 

Vous est-il déjà arrivé d’avoir un résultat inattendu d’un couple pas forcément très prometteur ?

Quand j’ai fait pouliner Flora May avec Arko, je ne m’attendais certainement pas à avoir Argento. À l’époque, Arko était un jeune étalon, et Argento était l’un de ses poulains nés en Angleterre. J’ai choisi Arko après l’avoir vu concourir avec Nick [Skelton], quand je faisais la tournée de concours avec John et Welham. Il était un peu coquin, mais avait un bon fond et des moyens impressionnants.

Le binôme cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?

Absolument ! Malcom Pyrah vous dirait que j’examine la personne à qui je vends un cheval avec autant de minutie que celle-ci examine le cheval ! Je ne vends pas beaucoup de mes chevaux, mais j’ai vendu Argento à John car j’avais déjà une relation de confiance avec lui. Plus récemment, j’ai vendu un cheval appelé Arakan aux États-Unis. Si je n’avais pas aimé l’acheteur, je ne l’aurais simplement pas vendu. 

Décrivez une journée ordinaire dans votre écurie pour nos lecteurs.

Il est avant tout important d’avoir suffisamment de terrain, pour donner aux chevaux une vraie vie de cheval, à l’extérieur. Les poulains doivent pouvoir grandir dans un environnement naturel aussi longtemps que possible avant d’être débourrés. Il est aussi très important, je trouve, de manipuler les poulains correctement dès la naissance. L’apprentissage du licol se fait dès le premier jour, pour habituer les poulains à la conduite en main.

Je ne produis pas énormément de poulains, pour pouvoir passer du temps avec chacun d’entre eux. C’est ça que j’aime, j’adore m’occuper des poulains. Si vous souhaitez que vos poulains naissent dans votre écurie, vous devez vous engager à accompagner la jument toute la nuit s’il le faut. Il suffit de dix minutes pour que quelque chose tourne mal. Parfois, tout semble bien se passer et soudain, il faut être là pour la jument et le poulain.

Combien de temps gardez-vous les poulains destinés à la vente ?

Je ne vends pas très souvent, en général je développe mes poulains jusqu’au concours. Si vous devez vendre un poulain, le meilleur moment de le faire est lorsqu’il commence à être sevré. En plus des chevaux de saut d’obstacles, j’ai élevé un cheval qui a fini en concours complet au niveau « intermediate » et d’autres chevaux de qualité, sans être des superstars.

Combien assurez-vous de poulinages par an en moyenne ?

À un moment donné, nous avions deux poulinières, mais aujourd’hui nous n’en avons plus qu’une. Nous aurons donc un seul poulain cette année. L’an prochain, je pense essayer un transfert d’embryon. J’aimerais garder un embryon de Betty May [la fille de Flora May] et en vendre un autre. Betty May est la propre sœur d’Argento. Sa première pouliche par Big Star, Stellar, aura trois ans l’an prochain, et elle est très prometteuse. Nous ne l’avons pas encore vue sauter en liberté mais à la voir dans le pré, elle va faire des étincelles.   

Quelles sont vos ambitions en tant qu’éleveuse ?

J’aimerai bien sûr produire une star du saut d’obstacles, mais j’ai la chance de l’avoir déjà fait une fois. Ce serait génial d’avoir un autre cheval du même calibre qu’Argento. On dit parfois qu’on ne peut avoir qu’un seul cheval exceptionnel dans sa vie, mais j’ai déjà eu Welham et Argento. J’ai réalisé tous mes rêves de petite fille avec Argento. J’adorerais aussi produire un cheval à la robe pie par Betty May, si je trouvais le bon étalon.

Quelles autres envies avez-vous, en dehors de l’élevage ?

J’ai récemment commencé à accueillir des clients propriétaires de chevaux de compétition, que j’entraîne et que je conseille. J’adore suivre leur parcours et les aider à accomplir leurs objectifs en les guidant dans la gestion de leurs chevaux. J’ai trois gros clients, dont Evie Toombes, la cavalière de para-équitation, qui est pour moi une source constante d’inspiration. Mes deux autres clients sont la mère d’Evie, Caroline, et Andrea Lloyd.  

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Oui, tout à fait. Cela représente un bel objectif à atteindre pour les cavaliers actuels et futurs. Une somme incroyable est en jeu, et le système des bonus donne aux cavaliers une motivation supplémentaire. 

Parmi les quatre Majeurs, quel est votre préféré et pourquoi ?

J’ai eu la chance incroyable de participer à chacun d’entre eux. Ils sont tous formidables, mais mon préféré est celui d’Aix-la-Chapelle, où j’ai de très bons souvenirs, comme la victoire de John et Welham au Grand Prix de 1997, comparable à Wimbledon pour le tennis. J’aime aussi beaucoup Spruce Meadows, en particulier là où il est situé. La famille Southern est extrêmement accueillante, elle fait tout pour vous aider et pour que vous vous sentiez bien. Le concours s’est beaucoup amélioré et l’atmosphère est comme nulle part ailleurs.

Qui vous a le plus inspirée dans votre carrière ?

Ma mère, qui m’a soutenue à tous les moments de ma carrière et pour qui j’ai une admiration sans bornes. Elle a travaillé extrêmement dur pour me permettre de réussir, et nous avons eu la chance de trouver Welham à travers Nick Saywell. Elle est ma force de tous les instants.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Quand je travaillais pour Nick Saywell, au moment où j’avais du succès avec Welham, il m’a dit de ne jamais oublier mes amis dans mon chemin vers la réussite, car j’aurai peut-être besoin d’eux au retour. Une autre préconisation utile est de toujours écouter les conseils, car on ne cesse jamais d’apprendre.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaite se lancer ?

Avoir une attitude positive et être prêt à travailler dur et à écouter. Il est primordial de savoir écouter les autres. Beaucoup de gens viennent me voir mais n’écoutent pas mes instructions. C’est très frustrant de devoir se répéter constamment. Il faut aussi être ambitieux et prêt à travailler dur pour les réaliser ses objectifs.

Thibault Philippaerts (Photo: Dirk Caremans) Thibault Philippaerts (Photo: Dirk Caremans)

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Quels sont vos objectifs pour cette fin d’année ?

Je n’ai pas d’objectif précis. Je viens de revenir d’un concours en Italie, qui s’est très bien passé : j’ai fini à la troisième place du Grand Prix 3*. Mes chevaux sont encore jeunes. Je vais encore leur faire faire deux ou trois concours, puis je commencerai à réfléchir à l’an prochain.

Et quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’ai plusieurs bons chevaux actuellement, mais la plupart sont jeunes et manquent encore d’expérience. J’ai commencé à les préparer cette année pour passer à des épreuves plus difficiles l’an prochain.  Mon objectif principal sera les Championnats d’Europe pour les jeunes cavaliers. Ce sera la dernière année pour moi, en raison de mon âge. J’aimerais bien y aller avec une équipe solide et tenter de remporter une médaille.

Vous faites déjà une belle carrière. Quel a été votre plus grand moment de fierté professionnel ?

À l’âge de 13 ans, j’ai remporté le bronze en individuel aux Championnats d’Europe Poneys. C’était la surprise, j’étais aux anges. Mais mon meilleur souvenir a été de gagner la médaille d’or par équipe aux Championnats d’Europe Junior de Fontainebleau. Tous les membres de l’équipe étaient amis de longue date, et ça nous a fait énormément plaisir de décrocher l’or ensemble. J’y pense encore aujourd’hui avec émotion. C’est un souvenir inoubliable.

Comment avez-vous fait face à l’approche de ces réussites ? Ressent-on davantage le trac à un jeune âge ?

Je n’ai pas vraiment le trac, donc ça allait. Sur le moment, je n’ai pas l’impression d’être stressé, mais à la fin des concours importants, je sens quand même une certaine pression redescendre. Mais les grands moments, c’est aussi ce vers quoi on tend dans notre pratique sportive. Concourir en championnat ou dans un Grand Prix, c’est aussi un privilège !

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

J’ai de l’admiration pour de nombreux cavaliers, mais je pense que mon père est ma plus grande inspiration. Je lui dois tout. Il nous a offert, à moi et à mes montures, d’innombrables opportunités au fil des ans. Tout ce qu’il a construit chez nous, les chevaux et poneys qu’il nous a permis de monter, à mes quatre frères et à moi... quelle chance. Bien qu’il soit souvent en concours, il arrive tout de même à gérer l’écurie et les affaires à distance. C’est très difficile de réussir à la fois comme cavalier et comme homme d’affaires : je l’admire énormément, et j’espère faire de même un jour.

Vous venez d’une longue lignée de cavaliers d’obstacles. Vous et vos frères avez-vous, à un moment donné, pensé faire autre chose ?

Nos parents ne nous ont jamais poussés à faire carrière dans l’équitation. Enfant, je pratiquais beaucoup de sports différents : foot, tennis, course à pied... Mais on a grandi au quotidien dans les écuries. On a chaque jour envie d’être au contact des chevaux, qu’on adore, et de bâtir une vraie relation avec eux.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Regarder mon père et mes frères participer à des grands concours m’a sans doute beaucoup donné envie : l’atmosphère électrique, les moments d’exception... j’adorerais monter dans un Majeur un jour. Je veux avant tout faire mon possible pour concourir au plus haut niveau possible chaque semaine, et bâtir une relation exceptionnelle avec mes chevaux.

Avec quel cheval entretenez-vous une relation privilégiée ?

À 16 ans, j’avais une jument appelée Juvente Van De Kakebeek. Elle m’était très chère, car elle était née chez nous et c’est la première monture avec laquelle j’ai commencé à gravir les échelons. Elle avait beaucoup de talent et elle était très rapide, mais elle était aussi très intelligente. Nous formions un couple qui fonctionnait très bien, elle m’a véritablement lancé dans le sport.

Parlez-nous un peu des chevaux dont vous vous occupez en ce moment.

Aujourd’hui, j’ai un joli cheptel, dont plusieurs membres sont encore jeunes mais qui comprend aussi une monture plus âgée que les autres, Aqaba De Leau, qui s’est placée troisième dans un 3* récemment en Italie, et qui a déjà sauté plus haut cette année. C’est une super jument, qui fait toujours le maximum pour ne pas toucher l’obstacle. J’ai beaucoup de chance de l’avoir. J’ai aussi Cap du Marais, un hongre de neuf ans, qu’on a acheté en milieu d’année. Il n’a pas la même expérience, mais il commence à faire ses preuves au niveau supérieur, il est plein de promesses. Pour finir, j’ai deux chevaux de huit ans au potentiel très prometteur.

Je suis très satisfait de mes chevaux actuels, ils ont tous du talent à revendre, même s’ils ont encore besoin de temps pour mûrir et gagner de l’expérience. L’année prochaine s’annonce passionnante.

Êtes-vous heureux de voir revenir le public ?

Absolument ! C’est la cerise sur le gâteau pour moi. Le public donne toute son atmosphère aux concours, sans lui ce n’est pas comparable. Personnellement, j’ai l’impression de mieux monter, et certains chevaux aiment l’ambiance et se dépassent eux aussi. Entendre la foule applaudir à son passage, il n’y a rien de tel !

Quel effet a le public sur vos performances ?

J’aime épater la galerie, ça me motive d’avoir des spectateurs. J’adore la foule, le bruit...

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

De ne jamais abandonner. Tous les cavaliers ont des hauts et des bas. Il faut savoir s’entêter dans sa volonté de s’améliorer. Il faut aussi faire confiance à son programme d’entraînement personnel et à celui de son cheval, y croire jusqu’au bout.

C’est facile d’être motivé lorsque tout va bien, mais dans le cas contraire on peut vite être démotivé et déçu. Après tout, les chevaux sont des animaux et peuvent être imprévisibles, il faut profiter des moments où tout roule. C’est aussi là que réside le plaisir dans notre sport, dans les liens qu’on entretient avec nos chevaux. Une fois qu’on a la confiance et l’amitié d’un cheval, celui-ci fera souvent tout pour nous. Et lorsque tout est réuni pour un grand moment, on en garde un souvenir inoubliable.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un jeune cavalier comme vous ?

Le Rolex Grand Slam couvre les meilleurs concours au monde, j’adore y aller pour regarder concourir mes frères. Mon rêve est évidemment d’y participer moi aussi un jour. Tous les cavaliers et toutes les personnes qui s’occupent des chevaux souhaitent y aller.

À votre avis, qui sera le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Vu la difficulté, je dirais un couple très spécial, comme Ben Maher et Explosion W. Ils ont une relation exceptionnelle, et ont déjà fait preuve de leurs talents lors de très grands événements.

Vous et vos frères entretenez-vous une rivalité fraternelle ?

Absolument ! Nous avons tous beaucoup l’esprit de compétition. Mais mon père est pire que nous ! Il a arrêté de monter pendant une période, mais aujourd’hui il participe de nouveau aux mêmes concours que nous. Il aime nous taquiner quand il gagne ou qu’il est plus rapide que nous. On veut toujours battre les autres, ça nous motive, mais on s’aime beaucoup et on se soutient aussi les uns les autres. On forme une vraie équipe. Mon père et mes frères m’ont fait profiter de leur expérience, mais lorsqu’on participe à la même épreuve, on ne risque pas de laisser gagner l’autre.

Comment décidez-vous comment vous partager les chevaux ?

Vu qu’on est cinq [quatre frères et notre père], ça peut paraître ardu, mais c’est plus facile qu’il n’y paraît. Souvent, cela dépend de qui a besoin d’un cheval à ce moment-là, et de celui qui correspondrait le mieux. Mais le cheval choisit souvent son cavalier. Il nous arrive aussi d’échanger. Pour le moment, nous réussissons à nous entendre, j’espère que cela continue !

Êtes-vous superstitieux en compétition ?

Pas tellement. Celà dit, si un concours se passe bien, je garde la même cravate jusqu’à ce qu’une autre épreuve se passe moins bien (à ce moment-là, elle passe à la machine). Mais je n’ai pas de vrai porte-bonheur.

Participez et gagnez avec #MyMajorDream

 

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping comprend désormais une nouvelle initiative, intitulée #MyMajorDream.

Cette campagne vise toute personne ayant déjà rêvé de décrocher le trophée du CHI de Genève ou des Dutch Masters devant une foule en délire, de devenir le Prétendant en titre après un sans-faute époustouflant durant le renommé Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, ou de parcourir la piste de Spruce Meadows, l’un des parcours en extérieur les plus ardus de la planète, en quête de victoire. La campagne #MyMajorDream invite les cavaliers, grooms, propriétaires de chevaux, éleveurs et fans de saut d’obstacle à participer, en partageant sur les réseaux sociaux quel Majeur Rolex Grand Slam ils rêveraient de remporter et pourquoi.

Les participants doivent tout d’abord s’assurer de bien s’abonner au fil du Rolex Grand Slam of Show Jumping sur les réseaux sociaux, de taguer ce compte dans votre publication ou story et d’y inclure le hashtag #MyMajorDream, le tout d’ici le mercredi 1er décembre.

Les gagnants recevront une casquette Rolex Grand Slam of Show Jumping signée par l’un de nos gagnants précédents, comme Steve Guerdat, Scott Brash, Daniel Deusser ou Martin Fuchs.

Daniel Deusser and Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Daniel Deusser and Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Daniel Deusser remporte le Rolex Grand Prix d'Aix-la-Chapelle et devient le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam

 

Ce dimanche, les cavaliers les plus talentueux au monde et leurs équidés sont venus tenter leur chance dans le Rolex Grand Prix, épreuve phare du CHIO d’Aix-la-Chapelle 2021. Troisième Majeur de l’année du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le parcours à 1,60 m dessiné par Frank Rothenberger a vu s’affronter 40 cavaliers de 15 nationalités différentes. Parmi eux, le numéro un mondial Daniel Deusser, ainsi que le numéro 3 mondial, Martin Fuchs, Témoignage Rolex, tout comme Steve Guerdat, gagnant du CP ‘International’ présenté par Rolex 2021 ou encore Ben Maher, Champion Olympique individuel en titre, et 11 autres des 30 meilleurs cavaliers de la planète.

Cette concurrence intense s’est jouée devant environ 19 000 fans de saut d’obstacles, un endroit emblématique ayant également accueilli les Championnats du Monde en 2006 et les Championnats d’Europe en 2015. La formule du Rolex Grand Prix est simple : suite à la première manche, les 18 meilleurs couples se qualifient pour la deuxième, elle-même suivie d’un barrage en cas d’une égalité de points entre plusieurs compétiteurs. C’est le barrage qui décidera du vainqueur : le couple gagnant sera celui qui a encouru le moins de pénalités dans le meilleur des temps.

À la première manche, trois cavaliers signent un sans-faute en un temps record : le Britannique Ben Maher et son légendaire Explosion W ; le seul cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam, Scott Brash, sur son hongre Hello Jefferson ; et Steve Guerdat, accompagné de son fidèle Venard de Cerisy. S’en suivent le Mexicain Patricio Pasquel et Babel, son hongre de 14 ans, qui prennent la tête du classement provisoire, ayant terminé plus de deux secondes et demie devant le jeune talent américain Brian Moggre.

Parmi les 18 autres cavaliers émérites se qualifiant pour la deuxième manche, on trouve l’Allemand Daniel Deusser, actuel numéro un mondial, le Français Kevin Staut, le Suisse Martin Fuchs, gagnant du CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2017, le Belge Grégory Wathelet, mais aussi plusieurs représentants d’une nouvelle génération de talents comme l’Américaine Lucy Deslauriers, âgée de 22 ans seulement, ou la Hollandaise de 23 ans Sanne Thijssen.

Sur un parcours de 15 efforts légèrement plus court que le précédent, Daniel Deusser, grand favori du public, annonce vite la couleur avec le premier double sans-faute. Le Belge Jérôme Guery s’empresse de suivre son exemple, confirmant ainsi que le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam sera décidé par le barrage (Steve Guerdat ayant fait tomber une barre). Son co-médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo 2020, Grégory Wathelet, inaugure alors une série de doubles sans-faute. En tout, sept concurrents comprenant aussi Laura Kraut, Scott Brash, Ben Maher et Brian Moggre s’offrent une place à un barrage qui s’annonce totalement palpitant.

Premier à partir, Daniel Deusser et Killer Queen, sa jument de 11 ans, négocient brillamment les neuf efforts du parcours pour enregistrer le premier double sans-faute. Deusser conserve ensuite la tête du classement après une parfaite performance de Grégory Wathelet, malheureusement plus longue d’une seconde, tandis que Scott Brash, Ben Maher, Laura Kraut et Jérôme Guery enregistrent tous des pénalités. Derniers en lice, Brian Moggre son étalon Balou du Reventon sont désormais les seuls à pouvoir inquiéter Daniel Deusser. Mais après un sans-faute impressionnant et un chrono de 0,31 seconde seulement de plus que celui de l’Allemand, c’est ce dernier qui se voit couronné nouveau prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

« Le Rolex Grand Slam fait partie de l’histoire de notre sport, explique Daniel Deusser après sa première victoire dans un Majeur.  Jusqu’à présent, je n’avais pas été en position de remporter l’une de ces épreuves, mais je vais désormais tout faire pour me dépasser dans les trois prochaines. »

Brian Moggre, second du podium, nous a confié sa relation avec son partenaire équin, Balou du Reventon : « Nous avons le même type de caractère. Pour moi, il n’était pas question d’envisager la possibilité qu’on ne puisse pas s’entendre, lui et moi. Du coup, j’ai de la chance qu’il m’ait bien aimé dès le départ ! Ensemble, on a progressé pas à pas. Il a autant l’esprit de compétition que moi, c’est peut-être pour ça que ça marche bien entre nous. Je suis très heureux d’être tombé sur lui. »

Brian Moggre (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Brian Moggre (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Rencontrez la Next Gen avec:

Brian Moggre

 

Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?

J’espère faire de bonnes performances cette semaine à Aix-la-Chapelle, un concours dont je rêve depuis des années. Un bon résultat me permettrait de terminer l’année en beauté.

Et quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

L’un de mes grands objectifs personnels est de me rendre aux Championnats du monde l’an prochain, pour lesquels je m’apprête à sérieusement envisager mes préparatifs. En dehors de ça, je vais travailler des jeunes chevaux pour les valoriser.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

J’en ai eu plusieurs, mais l’un des moments qui m’a le plus marqué a été ma première victoire à un Grand Prix 3*, à Live Oak, sur un cheval que je montais depuis plusieurs années en junior. C’était une grosse victoire pour lui comme pour moi.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

Je vais avoir du mal à en choisir une seule ! Récemment, je dirais Laura Kraut et Nick Skelton, qui me conseillent tous les deux. Je les admire énormément. Mes parents, aussi. Et puis Lesley Leeman, ma soigneuse, une vraie bosseuse qui s’occupe très bien de mes chevaux. Elle m’épate toujours. J’essaie de suivre leur exemple en donnant mon maximum.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Mon amour des chevaux. C’est ma passion depuis que je suis tout petit, et ça n’a jamais changé. Ma famille n’est pas du tout dans ce milieu, je suis le premier. Ce sont vraiment les chevaux eux-mêmes qui me motivent.

Parlez-nous un peu des chevaux que vous montez cette semaine au CHIO d’Aix-la-Chapelle...

J’ai avec moi deux chevaux qui appartiennent tous deux à Ann Thompson, Balou Du Reventon et Gelano. Je n’ai commencé à monter Gelano qu’il y a quelques mois, on apprend encore à se connaître. Balou, lui, est chez moi depuis un peu moins d’un an. Ce sont tous les deux des chevaux d’exception. J’ai ma chance cette semaine !

Parmi vos jeunes chevaux, lesquels avez-vous hâte de monter en concours ?

Tout d’abord, MTM Los Angeles, qui m’appartient. Ce n’est pas tout à fait un jeune cheval, mais il a fait une grosse année à sept ans, après quoi on a ralenti un peu les choses. Il en a neuf maintenant, il est prêt à repartir en concours, et il est très prometteur. Et puis on a Nolo Contendere, qui appartient à Lindsay Maxwell. Il a six ans et à mes yeux, il a toutes les qualités requises.

Êtes-vous heureux de retrouver la foule ? La présence de spectateurs vous motive-t-elle ?

L’ambiance est clé dans les concours équestres comme celui-ci. Les sensations qu’on ressent lors d’un événement de cette ampleur, avec la foule présente, donnent envie de tout donner.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Qui dit parcours fluide et sans à-coups, dit bon chrono.

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Absolument, c’est fantastique pour notre sport, et ça fait rêver ! Concourir à un Majeur, c’est réaliser un vieux fantasme pour moi comme pour beaucoup d’autres cavaliers.

Qu’est-ce qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle une compétition à part ?

Aix-la-Chapelle est le meilleur concours au monde. Je suis allé à Spruce Meadows plusieurs fois, et la piste et l’atmosphère y sont bien sûr formidables. Mais quand on arrive à Aix, on a du mal à en croire ses yeux et ses oreilles : l’ambiance, le lieu, la piste, c’est ébouriffant. On en arrive presque à ne plus se soucier du classement ou des résultats. Croyez-moi, c’est le top du top.

Frank Kemperman (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Frank Kemperman (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Mot de l'organisateur avec:

Frank Kemperman, directeur du CHIO d'Aix-la-Chapelle

 

Vous devez être ravi de voir le CHIO d’Aix-la-Chapelle se dérouler normalement après son annulation pour cause de coronavirus l’an dernier...

Étant donné la situation actuelle, nous sommes très heureux d’avoir pu accueillir un CHIO cette année, avec des épreuves dans les cinq disciplines. On pourrait penser que nous avons eu tout le temps de le préparer, mais en réalité nous avons rencontré énormément de difficultés : changements de programme, changements de date... Nous avons aussi dû gérer le problème de billetterie. Quand nous avons repoussé l’événement de 2020 à 2021, les spectateurs ont pu choisir entre garder leurs billets pour l’année suivante ou demander un remboursement. Et en 2021, nous avons fini par repousser de juin à septembre. Les spectateurs ont alors eu l’opportunité d’échanger leurs billets pour 2022, car nous ne savions pas s’il y aurait encore un événement en 2021. Le CHIO aura donc lieu en retard et avec moins de spectateurs, mais nous avons jugé que c’était mieux que de l’annuler entièrement.

Quels points positifs se dégagent à vos yeux des 18 derniers mois ?

L’important, c’est que nous sommes parvenus à toujours aller de l’avant et que nous avons fini par pouvoir ouvrir nos portes. Le public nous a énormément soutenu et a réagi avec beaucoup de bienveillance envers les organisateurs du CHIO d’Aix-la-Chapelle, et nous tenons à l’en remercier.

Qu’est-ce qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle une compétition à part ?

En temps normal, je dirais les spectateurs, car la foule est au cœur-même de l’événement et de son extraordinaire ambiance, et puis les cavaliers et les chevaux, évidemment. Le comité organisateur et moi-même tentons toujours de créer quelque chose de spécial et de la plus haute qualité. C’est d’ailleurs là le maître-mot dans tout ce que nous entreprenons. Nous mettons tout en œuvre pour peaufiner chaque aspect du CHIO d’Aix-la-Chapelle pour toutes les personnes concernées : les spectateurs, les juges et les officiels, les compétiteurs, etc.

Le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Nous avons créé le Rolex Grand Slam pour démarquer ces épreuves des autres, et pour beaucoup, c’est le summum du saut d’obstacles, avec un événements à chaque saison dont deux en extérieur et deux en intérieur. Le Rolex Grand Slam est une association de manifestations de très haut niveau – les 4 Majeurs - qui marche bien et qui fait connaître le saut d’obstacles, et nous sommes ravis d’en faire partie.

Nicolas Delmotte and Urvoso du Roch (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Nicolas Delmotte and Urvoso du Roch (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Nicolas Delmotte et Urvoso du Roch remportent le Prix RWE de Rhénanie Nord-Westphalie

 

Aujourd’hui marquait l’épreuve phare du CHIO d’Aix-la-Chapelle, et cinquante couples cheval-cavalier de renommée mondiale y ont participé pour la plus grande joie du public. Une manche et un barrage attendaient les concurrents du Prix RWE de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, leur dernière chance de s’offrir une place pour le plus grand événement de la semaine, le Rolex Grand Prix de dimanche.

Second à partir, l’Allemande Jana Wargers négocie les 17 obstacles du parcours de Frank Rothenberger avec grâce, enregistrant un sans faute aux rênes de Limbridge, un étalon bai appartenant à Eve jobs, en 87,02 secondes. Classée en 361e place du classement mondial, la cavalière allemande va ensuite garder la pole position pendant la plus grande partie de la première manche. Nombre de cavaliers émérites tentent d’égaler sa performance, en vain (montrant ainsi l’importante difficulté du parcours). Ce seront le Britannique Scott Brash, détenteur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, avec son hongre Hello Jefferson, et le Français Nicolas Delmotte accompagné d’Urvoso Du Roch qui finissent par négocier le parcours sans encourir de pénalité. Le barrage fera donc la différence entre ces trois cavaliers.

Première à affronter le barrage, et ayant définitivement mis la foule dans sa poche, Jana Wargers termine sur un autre fantastique sans faute en 47,03 secondes. Vient ensuite Scott Brash, qui égalise avec une seconde d’avance sur l’Allemande pour prendre la première place. Enfin, Nicolas Delmotte, gagnant en juillet du Rolex Grand Prix au Masters de Chantilly, ne fait qu’une bouchée du barrage et parvient même à effacer le chrono de Scott Brash en signant un sans faute en 45,03 secondes.

Suite à sa victoire, et désormais qualifié pour le Rolex Grand Prix de dimanche, Delmotte, actuellement en 25e place du classement mondial, annonce : « Je suis ravi de mes résultats aujourd’hui et pendant le reste de la saison avec Urvoso du Roch. Je le sens bien pour le Rolex Grand Prix de dimanche, mais ce sera le premier Majeur de sa carrière. J’ai en tout cas très hâte de le disputer.»

Le Français nous a ensuite parlé un peu plus longuement d’Urvoso du Roch, son hongre de 13 ans, avec qui il a fait les Jeux de Tokyo récemment. « Il est très sensible de nature : il n’avait pas fait de très bons débuts avec son cavalier précédent, qui a essuyé des refus. Sa technique est particulière, je pense qu’il a besoin d’un peu plus d’expérience dans ce type d’épreuve et cette hauteur d’obstacle. Je vais devoir faire attention à ce que je lui demande, lui donner l’opportunité de bien sauter et d’utiliser sa technique au mieux de ses moyens. »

 

Scott Brash (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Scott Brash (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview de cavalier avec:

Le vainqueur du Rolex Grand Slam, Scott Brash

 

Parlez-nous un peu des chevaux que vous montez cette semaine au CHIO d’Aix-la-Chapelle.

Je suis venu avec Hello Jefferson, qui vient de se qualifier pour le Rolex Grand Prix de dimanche, ce qui n’est pas facile à faire individuellement. J’ai aussi amené avec moi une jument de sept ans, Hello Vittoria, qui participera à l’épreuve pour les jeunes chevaux. Aix-la-Chapelle est une bonne opportunité de faire découvrir une piste de haut niveau aux chevaux encore inexpérimentés.

Vous avez remporté le Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle en 2015. Ce CHIO revêt-il une place particulière à vos yeux ?

Oui, absolument. C’est un endroit chargé d’histoire. Et puis la compétition a lieu dans d’excellentes conditions, le terrain est bon, les obstacles sont fantastiques. En tant que cavalier, on a très envie de concourir ici, et je crois que les chevaux aussi : ils ont tendance à donner le meilleur d’eux-mêmes.

De nombreux cavaliers de renom seront présents au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Qui seront vos principaux adversaires lors du Rolex Grand Prix de dimanche ?

Je n’en ai aucune idée ! Il y a tellement de très bons couples que c’est dur de choisir. Daniel Deusser est en très bonne forme, et comme il est arrivé deuxième à de nombreuses reprises à Aix-la-Chapelle, il va sûrement avoir la niaque. Il est au top, ses chevaux aussi ont l’air affûté... bref, si je devais choisir l’homme à battre, ce serait lui.

Pourquoi les tournois majeurs sont-ils si importants dans l’univers sportif ?

Parce qu’ils attirent l’élite mondiale. On y retrouve les meilleurs chevaux et cavaliers de la planète, qui rêvent de gagner un ou plusieurs Majeurs du Rolex Grand Slam. C’est aussi le cas pour le Grand Chelem au tennis, au golf, etc., où les meilleurs athlètes tentent de se dépasser. Et puis ils n’ont lieu qu’une fois par an, ce qui rend la victoire éventuelle encore plus alléchante.

Vous regardez des épreuves du Grand Chelem dans d’autres sports, comme le tennis ou le golf ?

Oui, j’essaie. La semaine dernière, j’ai regardé les meilleurs moments du match de Djokovic dans la finale de l’US Open. J’aime me tenir au courant de ce qui se passe dans les tournois majeurs des autres sports, et j’adore aussi la Formule 1. Les sportifs ont tendance à évoluer chacun dans leur bulle, mais c’est bien de savoir ce qui se passe dans les autres sports et de pouvoir admirer les autres concourir au plus haut niveau.

Frank Rothenberger (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Frank Rothenberger (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Reconaissance de parcours avec:

Le chef de piste Frank Rothenberger

 

Vous devez être ravi de voir le CHIO d’Aix-la-Chapelle se déroule normalement après son annulation pour cause de coronavirus l’an dernier.

Effectivement ! Cela fait très longtemps que j’attends qu’un événement de cette ampleur ait lieu. L’an passé, avec les restrictions Covid-19, nous avions quand même réussi à organiser un concours de saut d’obstacles 3* sur la piste de dressage, mais ce n’est pas comparable avec la compétition qui a lieu cette semaine. On est de retour, et ce n’est pas trop tôt ! Hier dans la soirée, le stade affichait quasiment complet pour la Coupe des nations, qui est à mes yeux l’une des meilleures épreuves de l’année (avec le Rolex Grand Prix, évidemment).

Je ne travaille pas à Aix-la-Chapelle à l’année. Je ne m’y rends que pour créer des parcours, et les parcours du CHIO se préparant des mois à l’avance, les préparatifs de cette année étaient bouclés en février-mars. Nous ne savions pas à l’époque à quoi ressemblerait le programme, ou même si la compétition aurait lieu. Nous avons donc décidé de partir du programme de l’année précédente, puis nous avons dû attendre que les autorités nous confirment combien nous pouvions accueillir de spectateurs. Pour finir, nous sommes là aujourd’hui, et je tiens à remercier toute l’équipe pour ses efforts, et en particulier le comité organisateur.

Vous êtes heureux de voir revenir le public à Aix-la-Chapelle ?

Très heureux ! Nous avons eu une grosse épreuve mercredi, et il n’y avait presque pas de spectateurs. On aurait dit un concours de préparation, c’était étrange. Hier, par contre, les gradins se sont remplis, et avec le retour de la foule, l’atmosphère a suivi. J’espère que dimanche, on aura vraiment l’impression d’un retour à la normale.

Qu’est-ce qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle une compétition à part ?

Le travail des organisateurs, sans aucun doute. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est organisé par une équipe de 25 à 30 personnes employées à plein temps sur toute l’année, qui font toujours un travail impeccable prenant en compte le moindre détail.

Parlez-nous un peu du parcours que vous avez créé pour le Rolex Grand Prix ce dimanche.

Il s’agit d’une épreuve en deux manches avec barrage. Il y aura 40 couples inscrits. Cinq d’entre eux se sont déjà qualifiés et 18 autres les rejoindront suite aux résultats de la Coupe des nations d’hier. Deux autres épreuves permettaient aussi aux cavaliers de se qualifier pour le Rolex Grand Prix. Ce devrait être comme chaque année un spectacle extraordinaire. On a 13 obstacles à la première manche et 10 dans la deuxième. Avec un peu de chances, on finira par un barrage de quelques cavaliers seulement, c’est plus exaltant pour le public, mais on ne peut jamais prédire ce qui va se passer, c’est aussi là l’intérêt. Dans l’idéal, j’aimerais voir entre trois et cinq cavaliers se disputer le titre lors du barrage.

À votre avis, qui a le plus de chances de s’adjuger le Rolex Grand Prix de ce dimanche ?

Le premier nom qui vient en tête est celui de Ben Maher. Avec Explosion W, ils forment un couple de très haut niveau et devraient partir favoris. Nombre de gens pensent comme moi beaucoup de bien de de cheval extraordinaire. Cependant, personne n’est à l’abri de faire tomber une barre, et la compétition peut se corser assez vite. Beaucoup de concurrents renommés seront présents, mais Ben est en grande forme et a fait une performance magique à Tokyo.

Le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Laissez-moi vous raconter une anecdote : quelqu’un a demandé récemment à sept cavaliers internationaux entre 25 et 30 ans quels étaient leurs objectifs professionnels. Ils ont tous dit la même chose : gagner le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Personne n’a mentionné les Championnats d’Europe ou du monde, ni même les Jeux olympiques. Seuls Aix-la-Chapelle et le Rolex Grand Prix faisaient des envieux. Cela montre bien que le Rolex Grand Slam représente l’apogée de la réussite.

Max Kühner and Elektric Blue P (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Max Kühner and Elektric Blue P (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Max Kühner et Elektric Blue P remportent le Grand Prix Turkish Airlines von Europa

Une fois la cérémonie d’ouverture du mardi soir terminée, le CHIO d’Aix-la-Chapelle 2021 a pu commencer, avec en préliminaire au Rolex Grand Prix de dimanche l’épreuve du Turkish Airlines-Prize of Europe. Ce parcours en deux manches et 14 obstacles imaginé par Frank Rothenberger a eu lieu dans l’enceinte du Hauptstadion, l’emblématique stade de 40 000 places. Sur la ligne de départ : 48 couples cheval-cavalier représentant 16 pays différents.

Philipp Schulze Topphoff et sa jument Concordess NRW donnent vite le ton dans la première manche avec un sans-faute en 84,86 secondes. Mais le chrono de l’Allemand ne tiendra pas face aux attaques de l’Irlandais Darragh Kenny aux rênes de VDL Cartello et du Belge Pieter Devos, accompagné de Mom's Isaura, qui finissent le parcours de 17 obstacles sans pénalité en 84,37 et 84,77 secondes respectivement.

Le quart des participants ayant bouclé la première manche se qualifiant pour la deuxième, neuf autres couples d’exception les y rejoindront : l’Allemand Daniel Deusser (Bingo Ste Hermelle), actuel numéro un mondial, Jérôme Guery (Eras Ste Hermelle) et Gregory Wathelet (Full House Ter Linden Z), médaillés de bronze par équipes aux Jeux de Tokyo 2020, les Néerlandais Bart Bles (Gin D) et Marc Houtzager (Sterrehof's Dante N.O.P.), la Portugaise Luciana Diniz (Vertigo du Desert), le Mexicain Patricio Pasquel (Babel), l’Israélien Daniel Bluman (Gemma W) et l’Autrichien Max Kühner (Elektric Blue P).

Déjà vainqueur du Rolex Grand Prix au Dutch Masters en avril, Max Kühner est le premier à s’élancer sur la piste, et boucle le second parcours (plus court que le premier avec ses neuf obstacles) sans aucune pénalité et en un temps record de 56,36 secondes. L’un après l’autre, les compétiteurs essayent alors de battre son chrono, en vain. Daniel Deusser en semble un instant capable, mais fait tomber une barre à l’avant-dernier obstacle, tandis que Grégory Wathelet est pris en défaut au dernier. Pour finir, Jérôme Guéry terminera moins d’une demi-seconde après l’Autrichien, et Luciana Diniz passera encore plus près du but avec seulement 0,19 seconde de retard. Et c’est avec la chute de trois barres lors du passage de l’Irlandais Darragh Kenny, pourtant en forme récemment, que Kühner remporte la victoire. Une préparation parfaite, semblerait-il, pour le Rolex Grand Prix de dimanche.

Interrogé sur sa stratégie pour aborder le Majeur avec Elektric Blue P, son hongre de 10 ans, Kühner explique : « Demain, je vais le laisser se reposer, je le monterai sur le plat un petit moment. Je verrai au feeling, c’est lui qui me dira comment procéder. Soit je continue de travailler avec lui jusqu’à dimanche sans compétition, soit je lui fais faire une autre petite épreuve, pour maintenir la cadence. Comme les obstacles seront très imposants dimanche, et que c’est un cheval très respectueux, si je ne le fais pas sauter d’ici là, ça risque de l’impressionner. Je pense que je vais l’inscrire à une autre épreuve plus modeste pour ne pas qu’il perde le rythme. »

Ludovic Escure (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Ludovic Escure (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Confidences de groom avec:

Ludovic Escure, groom de Kevin Staut

 

Parlez-nous des chevaux qui sont ici avec vous au CHIO d’Aix-la-Chapelle...

On a d’abord Emir De Moens Harcour, qui à sept ans n’a pas encore de très gros moyens et a parfois du mal à rester concentré, mais qui je pense pourrait être un crack à l’avenir. Il y aussi Tolede De Mescam Harcour, une jument qui va sûrement participer à l’épreuve de ce soir [le Turkish Airlines-Prix d’Europe] et au Rolex Grand Prix de dimanche. Elle a un tempérament calme, elle préfère être toute seule dans le pré chez nous. Elle peut être inégale, gagner un jour et faire trois fautes la semaine d’après, sans raison particulière.

Ensuite, on a Visconti Du Telman, une jument de 12 ans qui est trop mignonne. On se demande parfois avec elle si les chevaux peuvent avoir des mêmes troubles du développement comme l’autisme : elle est un peu dans la lune, dans son monde. Cela fait deux ans que Kevin la monte, et les débuts n’ont pas été faciles. À une époque, on n’avait pas assez de chevaux, car Viking [Scuderia 1918 Viking D'la Rousserie] était boiteuse. Visconti est donc devenue notre cheval principal, et a fait pas mal de Coupes des Nations et de Grands Prix, pour lesquels elle n’était peut-être pas tout à fait prête, avec le recul. Mais elle fait tout ce qu’elle peut pour faire plaisir à son cavalier. Elle a beaucoup appris aux récents Championnats d’Europe, et elle participera à la Coupe des nations Mercedes-Benz à Aix-La-Chapelle.

Enfin, on a une jument, Lubie de l'Elan, qui appartient à des amis proches de Kevin. Kevin l’essaie sur quatre concours pour cerner son potentiel. Il l’a montée à Valkenswaard puis au Stephex Masters de Bruxelles, et enfin à Riesenbeck, où elle a fait un sans-faute dans un Grand Prix 3*. Elle n’est pas particulièrement puissante ou explosive, mais elle fait tout pour ne pas faire de faute à l’obstacle.

Comment est-ce de travailler pour Kevin [Staut] ?

C’est un gars exceptionnel, qui connaît très bien ses chevaux. Il lit constamment des articles et étudie les autres cavaliers pour améliorer ses connaissances et son rapport avec les chevaux. Quand il fait une mauvaise performance, il peut être dur avec lui-même. Il est très exigeant envers lui-même comme envers moi. J’aime beaucoup travailler avec lui, car on fonctionne vraiment en équipe, on essaie sans cesse de trouver comment s’améliorer. Il est très matinal, à tel point que je me demande parfois s’il dort ! C’est le contraire de moi. Tout le monde m’a dit qu’en travaillant pour Kevin, je deviendrai matinal, mais ça fait quatre ans et je ne le suis toujours pas ! Kevin prend soin de moi et m’aide pendant les concours où je dois m’occuper de beaucoup de chevaux, comme cette semaine à Aix-la-Chapelle. C’est mon patron avant tout, mais nous sommes très proches. On comprend tous les deux quand il faut être sérieux, mais on sait aussi se détendre et profiter de la vie.

Qu’est-ce qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle une compétition à part ?

Je le regarde à la télévision depuis les Championnats du Monde de 2006, auxquels participaient de supers chevaux comme Shutterfly. Même à la télé, on comprend que ce concours est comme nulle part ailleurs : l’atmosphère, le stade, la foule... Si vous demandez aux grooms et aux cavaliers quel concours ils ne veulent absolument pas rater, c’est celui-là. Quand je suis venu pour la première fois, je n’ai pas été déçu. Un vacarme incroyable se faisait entendre. J’ai cru que c’était le stade de foot à côté, et puis j’ai compris que c’était la cérémonie d’inauguration ici-même. Les gradins étaient pleins à craquer tous les jours. C’est un très grand concours en Allemagne, qui attire aussi des gens de tous les coins du monde. Pour un groom comme moi, aller à un événement du Rolex Grand Slam comme Aix-la-Chapelle, c’est un tout autre niveau. Travailler à Genève, Calgary, Aix-la-Chapelle, ou au The Dutch Masters, c’est un rêve devenu réalité.

Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier de groom ?

Gagner, évidemment, ça reste la motivation première. Peu importe si c’est une épreuve à 1,40 m ou un Grand Prix 5*, j’adore quand on gagne. Quand Kevin se qualifie pour le barrage, c’est toujours un moment très exaltant. Il y a des jours où les choses ne vont pas comme on veut, et c’est vital d’entretenir une bonne relation avec son patron dans ces cas-là.

Qu’est-ce que vous aimez moins dans votre métier de groom ?

Me lever le matin ! Et faire les écuries, encore que ça ne me dérange pas trop. En général, il faut faire pas mal de sacrifices. La famille et les amis d’école vous manquent, mais on a tellement de copains sur le circuit que ça compense. Il y aussi beaucoup de conduite à faire, mais j’aime assez être tout seul dans le camion à rêvasser.

Michael Mronz (photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Michael Mronz (photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Le mot des organisateurs avec:

Michael Mronz, General Manager de Aachener Reitturnier GmbH

Vous avez dû être extrêmement déçu lorsque le CHIO d’Aix-la-Chapelle a été annulé pour cause de coronavirus l’an dernier, puis reporté cette année. J’imagine que vous êtes ravi qu’il ait enfin lieu ?

Tout à fait ! En raison des circonstances actuelles, ce sera une édition pas comme les autres. D’un côté, il a enfin lieu, pour le plus grand plaisir de l’équipe, des spectateurs et des cavaliers d’Aix-la-Chapelle. Mais de l’autre côté, il va falloir composer avec une capacité d’accueil limitée. Nous opérons d’habitude à guichet fermé, alors les spectateurs, les cavaliers, les médias, mais aussi nous les organisateurs n’avons pas l’habitude de voir des sièges vides. Il faut garder à l’esprit que la pandémie n’est pas terminée. Cela étant, nous sommes très heureux de pouvoir ouvrir nos portes cette années.

Pourriez-vous nous parler des difficultés que vous avez dû surmonter pour que le CHIO d’Aix-la-Chapelle puisse cette fois se dérouler sans encombre ?

Les plus grosses difficultés ne sont pas survenues dans les 18 derniers mois, mais plutôt de mars à septembre, bref depuis le moment où nous avons décidé de repousser le concours. Ce report de date a entraîné des complications, qui ont exigé de prendre beaucoup de décisions difficiles et ont eu un impact important sur nos finances. Par exemple, il a fallu décider de lancer l’installation, sans savoir si nous aurions le feu vert pour ouvrir au public. Du côté financier, les risques ont été beaucoup plus élevés en 2021 que l’année d’avant, quand l’annulation était inévitable. Cette fois-ci, nous avons décidé d’avancer en espérant de toutes nos forces que le concours aurait lieu, et de faire une proposition de qualité qui attirerait les meilleurs couples cheval-cavalier. Heureusement, nos vœux ont été exaucés. J’ai plutôt tendance à positiver et à regarder vers l’avenir, je préfère donc désormais aller de l’avant plutôt que de méditer sur les 18 derniers mois.

Quels efforts avez-vous dû faire avec votre équipe pour rendre cet événement possible ?

Je ne sais pas si je parlerais d’efforts, j’ai le privilège de travailler avec une équipe extraordinaire pour un événement mondialement connu. Le club a été fondé en 1898, et le premier concours a eu lieu en 1924. La première manifestation internationale, elle, a été organisée en 1927. En tant que responsables du concours, nous nous devons de respecter cette longue et riche histoire. L’équipe a fait preuve d’un enthousiasme formidable dans le but de préparer une manifestation mémorable, j’ai été très touché.

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est-il fier d’accueillir un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Avant toute chose, je souhaite féliciter Steve [Guerdat] pour sa victoire à Spruce Meadows, nous sommes ravis qu’il ait décidé de concourir à Aix-la-Chapelle. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est un fantastique concept : c’est la Ligue des Champions du monde équestre ! Scott [Brash] est la seule personne à l’avoir remporté, ce qui montre à quel point c’est difficile, mais c’est ce qui fait de cette victoire un véritable exploit. Si on regarde un autre sport comme le tennis, il suffit de regarder la défaite de Djokovic la semaine dernière dans sa quête pour remporter le Grand Chelem. Ici, chacun des Majeurs a son histoire. Ce n’est pas que la dotation qui est intéressante : c’est le parcours des chevaux et cavaliers, associé aux lieux mythiques dans lesquels ils vont concourir, qui fait la spécificité et l’intérêt du Rolex Grand Slam.

Steve Guerdat (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Steve Guerdat (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Les couples à battre lors du CHIO d’Aix-La-Chapelle 2021

 

Après une interruption d’un an dû à l’épidémie de COVID19, le très attendu CHIO d’Aix-la-Chapelle aura finalement lieu du 14 au 19 septembre. La feuille de présence de cet événement prévoit 66 cavaliers venus de 17 pays différents, dont 19 des 30 meilleurs au monde et quatre Témoignages Rolex. Accompagnés de 210 chevaux de talent, ceux-ci se rendront à la ville de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie près de la frontière belge. Comme on pouvait s’y attendre, les représentants germaniques seront nombreux (18 au dernier recensement), et comprendront notamment Daniel Deusser, numéro un mondial qui affiche actuellement une forme éclatante.

Chacun des cinq jours de compétition inclura déjà une épreuve phare faisant participer des cavaliers et chevaux de renommée internationale, notamment une épreuve de saut par équipes de la Coupe des nations Mercedes-Benz. Et surtout, ce célèbre concours inauguré en 1924 se terminera par l’incomparable épreuve 160, le Rolex Grand Prix (troisième Majeur de l’année du Rolex Grand Slam of Show Jumping). Suite à sa superbe victoire au CP ‘International’ présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, le tout nouveau Prétendant au titre, Steve Guerdat se rendra au CHIO d’Aix-la-Chapelle, où il viendra avec son cheval gagnant, Venard de Cerisy. En dixième place du classement mondial, l’un des seuls cavaliers à avoir participer à l’ensemble des Majeurs depuis la création du Rolex Grand Slam en 2013. Egalement récent champion européen par équipe, le Suisse fera une fois de plus confiance à Albfuehren's Maddox. L’entier de 10 ans voyagera avec Victorio des Frotards, un hongre de 12 ans plein de talent.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre

L’Allemand Daniel Deusser, actuel numéro un mondial, ira au CHIO d’Aix-la-Chapelle accompagné d’un piquet de quatre chevaux, dont sa jument Killer Queen Vdm avec qui il a décroché la deuxième place au Rolex Grand Prix du Stephex Masters de Bruxelles le mois dernier.

Ayant représenté la Suisse au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ la semaine dernière, Martin Fuchs, troisième au classement mondial, amènera cinq de ses meilleurs chevaux : ses deux hongres, Leone Jei (9 ans) et The Sinner (13 ans), ainsi que sa jument de sept ans, Diva Van Het Cauterhof Z, qui participera aux épreuves réservées aux jeunes chevaux.

Déjà présent à Calgary, le Britannique Scott Brash, qui en 2015 est devenu le seul cavalier de l’histoire jusqu’à aujourd’hui à s’octroyer le Rolex Grand Slam of Show Jumping répondra une nouvelle fois à l’appel. En quatrième position du classement mondial, l’Écossais tentera de s’offrir à nouveau le titre de Prétendant au Rolex Grand Slam lors du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Dans cet objectif, il viendra accompagné de trois chevaux : Hello Shelby, Hello Vittoria, et Hello Jefferson, avec qui il a décroché la victoire au Grand Prix de Valkenswaard de juillet.

À la grande joie des amateurs de saut d’obstacles du monde entier, Ben Maher, compatriote de Scott Brash, numéro six mondial et champion olympique en titre, sera également de la partie. Ben Maher et son hongre Explosion W seront l’un des couple à battre lors du Rolex Grand Prix le dernier jour du concours. Mais Explosion W ne sera pas le seul cheval de Ben Maher : le jeune Point Break, qui fait déjà beaucoup parler de lui, sera lui aussi présent.

Partageant la 27e place au classement mondial, Laura Kraut et Jessica Springsteen arriveront depuis les États-Unis boostées par leur médaille d’argent par équipe aux Jeux olympiques le mois dernier. Au CHIO d’Aix-la-Chapelle, Laura Kraut sera une nouvelle fois accompagnée de son hongre Baloutinue (11 ans) et de Confu, un habitué des concours à 14 ans. Jessica Springsteen, elle, viendra avec Don Juan Van De Donkhoeve, un entier de 12 ans avec qui elle a participé aux Jeux de Tokyo 2020, mais aussi avec son exceptionnelle jument Rmf Zecilie avec qui elle a remporté le Rolex Grand Prix du Stephex Masters de Bruxelles il y a un peu plus de deux semaines.

Steve Guerdat and Venard de Cerisy (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Steve Guerdat and Venard de Cerisy (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Steve Guerdat devient le prétendant au Rolex Grand Slam

 

Après plusieurs jours de compétition, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ de 2021 s’est terminé aujourd’hui avec l’épreuve phare de la semaine, le CP International, présenté par Rolex. Ce deuxième majeur du célèbre Rolex Grand Slam of Show Jumping a vu participer 28 cavaliers, tous déterminés à devenir le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam (ou dans le cas de l’Autrichien Max Kühner, bien résolu à défendre son titre après sa victoire au Rolex Grand Prix du Dutch Masters en avril, à le rester).

Véritable épreuve de force pour les chevaux comme pour les cavaliers, le parcours comme toujours ardu de Leopoldo Palacios comptait aujourd’hui 14 obstacles disposés sur l’imposante International Ring de Spruce Meadows. Sous les yeux d’un public averti et enthousiaste (dont le nombre était limité à 2 000 en raison de la pandémie), 12 couples seulement ont eu le droit de se qualifier pour la deuxième manche. Dans ces conditions, les cavaliers ne savaient que trop bien que toute erreur pouvait leur coûter très cher.

En selle sur Blue Movie, l’Australien Rowan Willis, un habitué de Spruce Meadows, a imposé la cadence lors de la première manche avec un parcours sans-faute de 80,99 secondes. Sous les applaudissements de la foule, le Canadien Mario Deslauriers s’est qualifié sans accuser aucune pénalité pour la deuxième manche, en franchissant la ligne d’arrivée en 83 secondes, aux rênes de Bardolina 2. Les seuls autres cavaliers à boucler la première manche sans aucun point de pénalité étaient le Suisse Steve Guerdat et l’Australienne Hilary Scott. Les huit autres cavaliers qualifiés pour la deuxième manche étaient Kent Farrington, McLain Ward, Will Simpson et Natalie Dean des États-Unis, l’Égyptien Nayel Nassar, la Canadienne Erynn Ballard, Carlos Hank Guerreiro du Mexique et Scott Brash de Grande-Bretagne.

Pénalisés de quatre points à l’issue de la première manche, Kent Farrington et McLain Ward signent un sans-faute à la deuxième. Sur leurs talons, Scott Brash, vainqueur du Rolex Grand Slam, ajoute quatre points à son score initial. Steve Guerdat, numéro un mondial, prend alors la pole position après avoir piloté avec grâce son prodigieux hongre de 12 ans, Venard de Cerisy, sur les 14 obstacles de la piste. Les deux derniers cavaliers à prendre le départ, Deslauriers et Willis, ne sont malheureusement pas en mesure de réitérer le sans-faute. Et c’est donc le Suisse, déjà trois fois champion du monde (2015, 2016 et 2019) et champion olympique individuel en 2012, qui s’adjuge le CP International présenté par Rolex et devient du même coup le tout nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Seul cavalier à avoir participé à chacun des Majeurs depuis le lancement du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Guerdat a avoué qu’il "rêvai[t] de remporter ces épreuves depuis sa plus jeune enfance. Aussi loin que je me souvienne, Calgary et Aix-la-Chapelle ont toujours été mes ultimes objectifs. J’ai eu la chance de gagner à Genève une ou deux fois, mais il me manquait une victoire à Aix-la-Chapelle et à Calgary, et je n’allais pas m’arrêter tant que je ne les aurai pas remportés. Maintenant, j’en ai un en poche, et je vais essayer de décrocher l’autre très bientôt. La possibilité d’une autre victoire, c’est ce qui nous pousse à avancer, nous autres cavaliers.

Venard est très puissant, très courageux. Il a beaucoup de sang et énormément d’énergie. Au point de vue technique, il n’est pas toujours très élégant, mais comme il est puissant et qu’il a la volonté de bien faire, au fil des années on a réussi à trouver un terrain d’entente. C’est un cheval très sensible, c’est difficile de monter dessus et de mettre pied à terre, ou de lui demander d’avancer. Il peut se montrer un peu peureux. Mais quand il voit l’obstacle, il n’a qu’une idée : y aller."

Linda Southern-Heathcott (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Linda Southern-Heathcott (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Mot de l'organisatrice avec:

Linda Southern-Heathcott, presidente et CEO de Spruce Meadows

 

Vous devez être ravie de voir le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ se dérouler quasi-normalement après son annulation pour cause de coronavirus l’an dernier...

Effectivement, nous sommes comblés de voir concourir tous ces cavaliers et chevaux, même si ça n’a pas été facile d’en arriver là. Depuis hier, nous sommes autorisés à recevoir deux mille spectateurs par jour. Nous avons pris la décision de n’accepter que les personnes entièrement vaccinées. Évidemment, il a eu beaucoup de démarches à faire, requises par le gouvernement canadien. Les 16 à 18 derniers mois ont été durs, mais nos efforts sont aujourd’hui récompensés par la présence de compétiteurs de talent, cavaliers et chevaux confondus.

Comment résumeriez-vous les 18 derniers mois ?

Les deux mots qui me viennent à l’esprit sont « ténacité » et « flexibilité », deux atouts vitaux pendant cette période. Avec la COVID19, tout a dû passer par le gouvernement. Il a donc fallu énormément de patience et de persévérance. Tout n’a pas été sans mal, il a fallu surmonter beaucoup de problèmes, composer avec les décisions du gouvernement et les difficultés occasionnées par le virus. Bien sûr, tous les gouvernements du monde ont imposés des restrictions, mais celles-ci étaient particulièrement strictes ici au Canada. Nos frontières ont fermé et n’ont réouvert qu’il y a cinq jours.

Nous avons fait une première demande en février auprès des autorités de la province, nécessitant de remplir un document de 100 pages comprenant un plan de contingence COVID19. Ces mesures doivent être validées par les autorités médicales de la province d’Alberta, et par la médecin hygiéniste en chef, Deena Hinshaw. Nous n’avons obtenu le feu vert des autorités que le 6 juin. Le 18 juin, nous avons reçu l’aval du ministère, que nous avons dû présenter aux autorités fédérales chargées d’émettre une « exemption au titre de l’intérêt national », pour laquelle il faut obtenir l’approbation de quatre ministères différents : le Patrimoine, chargé des événements sportifs ; la Santé ; l’Immigration, pour le passage des frontières ; et l’Emploi et l’Économie. En plus de la permission de ces ministères, nous avons dû obtenir un autre document autorisant l’entrée sur le site de Spruce Meadows. Si je devais donc choisir un seul mot, ce serait la patience !

Quels efforts avez-vous dû faire avec votre équipe pour rendre cet événement possible ?

L’épidémie de COVID19 a été très difficile. Dès l’instant où nous avons appris qu’il serait impossible d’organiser le moindre événement en 2020, nous avons su que nous serions très fortement affectés. Nous avons subi une perte de 90 pour cent de notre chiffre d’affaires, et nous avons dû licencier 100 personnes, dont certaines travaillaient avec nous depuis plus de 20 ans. Nous n’avons gardé que 30 personnes : 10 à l’administration, 10 dans la gestion de l’écurie, et 10 dans l’exploitation et l’entretien du site. Le personnel administratif a travaillé très, très dur. Conor Charlton, Responsable des Compétitions, s’est chargé de la demande auprès du gouvernement. Il a travaillé d’arrache-pied et il est resté positif tout du long. L’équipe dans son ensemble s’est serré les coudes et a réussi à faire des miracles, mais ça n’a pas été facile tous les jours. J’ai énormément de respect et d’admiration pour l’ensemble de notre personnel.

Hannah Rajotte and Patronusin (Photo: Spruce Meadows Media / Mike Sturk) Hannah Rajotte and Patronusin (Photo: Spruce Meadows Media / Mike Sturk)

Rencontrez la Next Gen avec:

Hannah Rajotte

 

Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?

Je viens de finir le lycée et je prends quelques années pour tenter de réaliser mon rêve, faire carrière comme cavalière professionnelle. Je ne sais pas encore tout à fait comment je vais procéder. Je vais sûrement chercher un propriétaire pour qui travailler et préparer et valoriser un ou deux chevaux.

Et quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Je viens de faire ma première épreuve à 1,45 m sur l’un de mes chevaux. Mon objectif (un peu ambitieux) serait de faire mon premier 1,50 m, je vais voir comment les choses progressent. J’aimerais faire de bonnes performances à cette hauteur, que je n’ai pas encore tout à fait apprivoisée. Du côté personnel, je voudrais gagner en assurance, aller vers les autres pendant les concours et tisser des liens avec d’autres athlètes professionnels.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

C’est difficile de choisir, mais sûrement quand j’ai reçu le prix Xerox Junior Rider of the Year en 2019 ici-même à Spruce Meadows, sans compter que je m’étais présentée sur l’International Ring aux rênes de mon propre cheval, Theo Patronus. C’est un drôle de personnage, il est très sensible. Mais dès l’instant où on est entrés en piste ce jour-là, il a été imperturbable. En dehors de ça, je dirais ma première épreuve dans l’International Ring vendredi dernier, encore une fois sur Theo. Un autre moment marquant dans mon parcours !

Parlez-nous de vos montures...

J’ai deux hongres : d’abord Theo, que je monte depuis trois ans déjà, avec qui j’ai grimpé pas mal d’échelons en compétition. Quand j’ai commencé à le monter, il n’avait fait que des épreuves à 1,20 m, c’était un cheval de concours complet. Quant à moi, je n’avais pas dépassé 1,30 m. On a fait notre premier concours à 1,30 m ensemble, puis à 1,40 m, et enfin les épreuves pour les moins de 25 ans, dont quelques victoires, et en chemin on a développé une très bonne relation. C’est avec lui que j’ai davantage pris confiance en moi. Ensuite, j’ai Charlie S 15, un cheval en demi-pension à Spruce Meadows. Il est moins caractériel que Theo. On l’a choisi pour que je puisse m’habituer à sauter 1,40 m. C’est un super cheval, très tranquille, qui adore sauter et qui est très respectueux de l’obstacle. Tous les deux aiment leur travail, en tout cas.

Quelle est votre plus grande source d’inspiration durant votre carrière ?

Tous les meilleurs cavaliers internationaux ! Plus sérieusement, j’admire beaucoup Beezie Madden et Tiffany Foster. Ma mère m’a toujours soutenue, quasiment toute seule, et m’a offert toutes les chances de réussir. Je l’admire beaucoup et je lui suis très reconnaissante, elle qui fait tout pour me permettre de profiter des opportunités qui me sont offertes.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Ma mère, mon coach et mon équipe m’ont toujours conseillé de me concentrer sur le travail à effectuer et de ne pas me laisser distraire par ce que font les autres : tout le monde suit sa propre voie.

Qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows une compétition à part ?

J’adore Spruce Meadows, c’est ma compétition préférée. J’ai beaucoup de chance d’avoir pu concourir ici pendant mon enfance. L’atmosphère est comme nulle part ailleurs. Il suffit de passer la porte pour avoir l’impression d’être dans un autre monde. L’enthousiasme de la foule est contagieux. Et l’événement attire les meilleurs cavaliers de la planète : bref, il a tout pour plaire !

Tiffany Foster and Brighton (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Tiffany Foster and Brighton (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Tiffany Foster remporte le Suncor Winning Round

 

Vingt-cinq couples engagés ce samedi au départ de l’épreuve Suncor Winning Round – 150cm. Suite à une nuit et une matinée pluvieuse, l’épreuve a eu lieu sur l’International Ring très humide. Cela n’a cependant pas refroidi les spectateurs, ravis d’assister à des performances de très haut niveau de la part des meilleurs cavaliers canadiens mais aussi d’un certain nombre de compétiteurs étrangers, venus de huit pays différents pour disputer le Spruce Meadows ‘Masters’ 2021.

Et c’est bien le Canada qui a dominé la première manche, avec pas moins de quatre cavaliers canadiens dans les 10 qualifiés pour la deuxième partie des festivités : Tiffany Foster avec Brighton, son hongre de 15 ans, Amy Millar et Christiano (11 ans), sans oublier Eric Lamaze et Jim Ifko, deux habitués de Spruce Meadows, accompagnés respectivement de Kino (11 ans) et de Celine Ls La Silla (12 ans). Les 3 irlandais, Jordan Coyle (Centriko Volo), Daniel Coyle (Ivory TCS) et Conor Swail, se sont également offert une place pour la deuxième manche, tout comme la talentueuse cavalière belge de 23 ans, Zoe Conter (Dawa De Greenbay Z), l’Égyptien Nayel Nassar (Igor Van De Wittemoere), très en forme actuellement, et le Britannique Matthew Sampson (Geneve R) complétaient ainsi le tableau.

Résultat : ce sera Tiffany Foster qui décrochera la victoire devant une foule enchantée. Aux rênes de son superbe Brighton, elle résiste à l’attaque de dernière minute de Conor Swail, qui s’octroie la deuxième place avec un chrono de trois dixièmes de seconde de plus seulement. Nayel Nassar, 59e au classement mondial, s’offre la troisième place du podium.

Tiffany Foster, qui monte Brighton depuis longtemps déjà, s’est déclarée ravie de sa performance : « Le Suncor Winning Round de Spruce Meadows ‘Masters’ est une épreuve unique en son genre, sans report de pénalité : il faut absolument faire partie des dix premiers et donc garder un rythme relativement soutenu. Brighton aime beaucoup de type d’épreuve, alors je le laisse faire. L’avantage avec lui, c’est sa vitesse naturelle. Même s’il fait tomber une barre, j’ai encore toujours une chance de me qualifier. Mais il n’en fait pas tomber beaucoup ! ».

Eric Lamaze and Kino (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Eric Lamaze and Kino (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview de cavalier avec:

Eric Lamaze

 

Quels chevaux montez-vous cette semaine ? Pouvez-vous parler un peu de ceux-ci ?

J’ai d’abord Dieu Merci Van T & L, un entier très prometteur, une étoile montante qui soufflera ses onze bougies cette année. On le verra concourir dimanche au CP ‘International’ présenté par Rolex. J’espère bien à l’avenir empocher grâce à lui un Majeur du Rolex Grand Slam. Je ne doute pas un instant de son talent exceptionnel.

On a aussi Fine Lady 5, ma jeunette de 18 ans ! C’est une gagnante, il n’y a pas grand-chose de plus à dire. Elle n’est pas tout à fait aussi précise qu’avant, mais elle aime toujours autant son boulot. On aimerait la garder en forme pour qu’elle puisse conclure sa carrière à Genève, si c’est possible.

Et puis j’ai Kino qui vient d’arriver dans mon écurie. Je l’ai acheté cette année car j’ai plusieurs jeunes chevaux qui nous arrivent l’an prochain. Je ne le connais encore pas très bien, je ne vais donc pas faire de pronostic. Il ne s’entendait pas avec son cavalier précédent. C’est Ludger Beerbaum qui l’a élevé au départ, puis il l’a vendu à Rodrigo Pessoa qui le voulait pour l’un de des cavaliers qu’il entraine, mais ça n’a pas accroché. De mon côté, j’aime bien ce cheval et on dirait que c’est réciproque.

Pourquoi le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est-il un événement à part ?

J’adore Spruce Meadows en général. Le ‘Masters’, c’est le Wimbledon, le Roland-Garros du saut d’obstacles. C’est un Majeur du Rolex Grand Slam. Bref, l’apogée de notre sport. Avec les restrictions dues à la COVID19 cette année, on ne verra peut-être pas tous les habitués du circuit, mais le parcours n’en sera pas moins difficile. On va voir du beau spectacle.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

J’adore le saut d’obstacles, la vitesse, l’excitation du barrage. Je suis un fan d’adrénaline. Je pense être tout aussi bon cavalier aujourd’hui qu’il y a quelques années. Je suis un vrai fan de sensations fortes.

Quelle sera votre tactique au moment d’aborder dimanche le CP International présenté par Rolex ?

J’ai l’intention de monter mon cheval Dieu Merci Van T & L dans le 1,55 m d’hier, et comme il vient de faire un long trajet, de le laisser se reposer jusqu’à dimanche pour tenter de décrocher la victoire à ce moment-là.

Quels seront les cavaliers à battre dans le CP ‘International’ présenté par Rolex ?

Kent Farrington, Scott Brash et Steve Guerdat. Mais c’est comme pour les courses hippiques : je parie toujours sur le favori, et je perds toujours !

Leopoldo Palacios (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Leopoldo Palacios (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Reconnaissance de piste avec:

Le chef de Piste Leopoldo Palacios

 

Vous devez être ravi de voir le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ se dérouler quasi-normalement après son annulation pour cause de coronavirus l’an dernier...

Je suis effectivement très heureux d’être de retour ici au Canada. Cela fait très longtemps que je travaille comme chef de piste à Spruce Meadows, et j’étais triste de voir la compétition annulée puis repoussée en 2020 et début 2021. J’espère sincèrement que les modifications apportées subsisteront et qu’on verra les choses revenir à la normale en 2022.

L’équipe de Spruce Meadows a dû énormément travailler pour faire en sorte que la compétition ait lieu cette année ?

Absolument. Tout le monde a fait d’immenses efforts pour que le Masters ait lieu. Pour commencer, il a fallu remuer ciel et terre pour que je reçoive un visa me permettant de me rendre du Venezuela au Canada. Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un événement international, qui pour fonctionner nécessite la présence de personnes venant de nombreux pays du monde. Le comité organisateur a eu beaucoup de mal à dénicher suffisamment d’hommes de piste : comme Spruce Meadows n’a lieu qu’une fois par an, il faut aller chercher beaucoup de personnel ailleurs.

Avez-vous rencontré des difficultés particulières cette année ?

Le plus difficile pour moi a été la BMO Nations Cup de samedi, pour laquelle nous n’avons que cinq équipes en lice. Plusieurs facteurs expliquent le nombre réduit de participants : la COVID-19, les récents Championnats d’Europe, le CHIO d’Aix-la-Chapelle qui a lieu la semaine prochaine, la finale de la Coupe des nations à Barcelone... Tout semblait se liguer contre nous. Heureusement, nous bénéficions d’une dotation non négligeable [600 000 dollars canadiens], et notre sponsor, BMO, est très fier de parrainer l’événement. Nous espérons donc proposer un spectacle d’une qualité comparable aux années précédentes.

Qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows un événement à part ?

Les autres compétitions ont tendance à utiliser des distances plus importantes, des barres d’obstacles plus légères et des installations plus basiques sur des temps impartis serrés. Ici à Spruce Meadows, on a de grosses barres et des obstacles robustes. Je crois qu’on occupe aussi plus d’espace que n’importe quelle autre compétition. Je vois des parcours Grands Prix 5* dans le monde avec des oxers d’1,60 m ou d’1,70 m. Dimanche, on aura du 1,75 m et plus, avec des courtes distances entre les obstacles. C’est cette difficulté qui fait notre particularité.

Parlez-nous du parcours que vous avez créé pour le CP International présenté par Rolex de demain ?

Le parcours que je crée pour l’épreuve de dimanche est depuis plusieurs années déjà le plus complexe au monde. L’épreuve phare de Spruce Meadows est devenue une référence, qui permet de voir ce que les chevaux sont capables dans cette discipline. Cette année, un bon nombre de cavaliers de renommée mondiale sont venus se la disputer et en mettre plein la vue aux spectateurs. Les obstacles de la première manche ne sortiront pas tellement de l’ordinaire. Mais la deuxième manche, à laquelle seuls 12 cavaliers seront admis, permettra vraiment de connaître les limites du possible en matière de saut d’obstacles 

McLain Ward and HH Azur (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) McLain Ward and HH Azur (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

McLain Ward remporte la Tourmaline Oil Cup

Par cette après-midi de septembre au temps venteux et automnal, 28 couples de 12 pays différents se sont disputé l’épreuve principale du vendredi au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ : la Tourmaline Oil Cup (hauteur : 1,60 m). Leopoldo Palacios, légendaire chef de piste, avait préparé pour les participants, comptant trois des dix meilleurs cavaliers au monde, 12 obstacles éprouvants couvrant l’intégralité de la célèbre International Ring.

Le cavalier américain McLain Ward et sa jument baie de 15 ans, HH Azur, ont tout de suite donné le ton avec un sans-faute et un chrono de 72,51 secondes, nettement en-dessous du temps imparti de 75 secondes. Kent Farrington et Creedance, son hongre de 14 ans, eux aussi en grande forme, ont réalisé le sans-faute sans grande difficulté apparente. Et pour compléter la démonstration de force par les Américains, Beezie Madden, gagnante du CP International présent par Rolex en 2019, en selle sur l’étalon Breitling LS n’a fait qu’une bouchée des 15 obstacles du parcours. Pour la plus grande joie du public canadien, Tiffany Foster et Erynn Ballard, aux rênes de Hamilton et Gakhir respectivement, se sont toutes deux qualifiées pour le barrage. En bonne forme, l’Égyptien Nayel Nassar et son hongre Coronado (grand habitué des concours à 19 ans), ont rejoint en phase finale le Brésilien Eduardo Menezes (sur H5 Chagauns) et l’Australien Rowan Willis et son étalon gris Ashton Dakota.

McLain Ward, médaillé d’argent aux derniers Jeux olympiques, s’élance le premier pour enregistrer un formidable chronomètre de 37,38 secondes. Dans leurs efforts pour battre ce temps record, les sept cavaliers suivants (Rowan Willis, Kent Farrington, Eduardo Menezes, Erynn Ballard, Beezie Madden et Tiffany Foster) encourront tous des pénalités sur les huit obstacles du barrage. Dernier à partir, Nayel Nassar décide de ne pas prendre de risque inutile. Il finira par un sans-faute prudent qui lui vaut la seconde place. McLain Ward, lui, rafle une victoire bien méritée.

Interrogé sur sa performance et celle de sa jument HH Azur, le double médaillé d’or par équipe aux Jeux olympiques déclarera ensuite : « Je ne suis pas sûr d’avoir mieux monté que les autres cavaliers ; c’est à elle que je dois la victoire ! Cela ne m’a pas posé de problème de partir en premier sur le barrage. J’avais établi ma stratégie en fonction de ses forces et ses faiblesses, que je connais maintenant bien, et j’ai pensé qu’en mettant la pression aux autres compétiteurs je les pousserai peut-être à l’erreur.

Demain, HH Azur participera à la Coupe des nations pour notre équipe. Et pour le Grand Prix de dimanche, je me réserve Casper, un entier avec lequel je travaille depuis un petit moment, qui saute extraordinairement bien et qui a réalisé des bonnes performances en Europe cet été. »

 

Martin Fuchs riding Conner JEI (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Martin Fuchs riding Conner JEI (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview de cavalier avec:

Martin Fuchs

 

Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?

Je vise encore beaucoup de choses en 2021. J’adorerais notamment remporter le CP International, présenté par Rolex, ici à Spruce Meadows. La semaine prochaine, nous serons au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, que je rêverais également de gagner. Et en fin d’année, j’irai défendre mon titre au Rolex Grand Prix du CHI de Genève. On a donc encore pas mal à faire !

Et quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Pour tous les cavaliers de saut d’obstacles, l’objectif ultime est bien évidemment le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Les quatre Majeurs ont tous lieu lors de compétitions emblématiques, où on a tous envie de montrer de quoi on est capable. Une autre grande date s’annonce également l’an prochain, celle des Jeux équestres mondiaux.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Je dirais ma victoire au Rolex Grand Prix du CHI de Genève, ou j’ai dû affronter les meilleurs cavaliers au monde, pour finir sur un barrage trépidant. Et quel plaisir de gagner chez moi en Suisse, avec le soutien de la foule !

Quelle est votre plus grande source d’inspiration durant votre carrière ?

D’abord et bien évidemment mon père, Thomas Fuchs, mais aussi Steve Guerdat. Tous deux m’ont soutenu toute ma vie et je leur voue une très grande admiration.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

C’est dur de travailler avec les chevaux, mais aussi très gratifiant. Plus j’avance dans ma carrière, plus je m’efforce de les comprendre. Et plus je passe de temps en leur compagnie, plus ils m’apportent de choses.

Dites-nous un peu qui vous avez amené ici au CSIO de Spruce Meadows ‘Masters’...

Dimanche au CP International, présenté par Rolex, je monterai Conner Jei. Nous venons de gagner le Rolex Grand Prix de Dinard, je pense donc que le parcours va bien lui convenir. Avec sa grande piste en herbe et ses obstacles complexes, Dinard ressemble effectivement un peu à Spruce Meadows. J’espère donc réaliser une bonne performance au Grand Prix de dimanche.

Parmi vos jeunes chevaux, lesquels avez-vous hâte de monter en concours ?

J’ai deux jeunes chevaux très prometteurs : Captain Morgan [Weering Z], qui a aujourd’hui six ans, et Diva [Van Het Cauterhof Z], qui en a sept. À mon avis, vous reverrez ces deux-là à de nombreuses reprises.

Êtes-vous heureux de retrouver la foule ? La présence de spectateurs vous motive-t-elle ?

Absolument ! Pour les cavaliers, c’est très différent de monter en selle lorsque le public est présent. Entendre la clameur et les applaudissements, ça incite à se dépasser. C’est très, très agréable.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

D’essayer de mieux comprendre son cheval, et de coopérer vraiment avec lui pour faire quelque chose de mémorable.

Qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows une compétition à part ?

C’est l’une des compétitions les plus remarquables de la planète, j’adore cet endroit. Mon père s’y rendait tout le temps, et pendant mon enfance n’a cessé de me dire à quel point il aimait cette compétition. Lorsque je suis venu moi-même pour la première fois, il y a huit ou neuf ans, ça a donc été un grand moment d’émotion.

Ian Allison (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Ian Allison (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Mots de l'organisateur avec:

Ian Allison, vice-président senior de Spruce Meadows

 

Vous devez être ravi de voir le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ se dérouler quasi-normalement après son annulation pour cause de coronavirus l’an dernier...

La route a été longue, mais nous avons fini par avoir le plaisir de voir la troupe habituelle se reformer. La dernière fois que nous avons fêté une épreuve de championnat, c’était en septembre 2019, quand Beezie Madden a remporté sa première victoire au Rolex Grand Slam aux rênes de Darry Lou. Nous venons de vivre une période très spéciale, et Spruce Meadows nous a semblé bien vide pendant que nous regardions à distance ce qui se passait dans le reste du monde.

Pourriez-vous nous parler des difficultés que vous avez dû surmonter pour que le CSIO du Spruce Meadows ‘Masters’ puisse cette fois se dérouler sans encombre ?

Nous avons effectivement dû surmonter d’énormes obstacles, car chaque pays a géré la pandémie à sa façon. Le Canada est un très vaste pays couvrant six fuseaux horaires et bordé par une immense frontière avec les États-Unis. Cela a occasionné de nombreuses difficultés, sans compter les restrictions sur les vols entrants au Canada.

Nous avons commencé nos préparatifs il y a neuf mois, en travaillant en collaboration avec les autorités régionales puis provinciales afin d’obtenir tous les documents nécessaires à l’organisation d’un événement de cette ampleur. Ensuite, il faut passer par un processus particulier visant à l’obtention d’une « exemption au titre de l’intérêt national ». Par bonheur, le gouvernement fédéral a jugé que le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et le Rolex Grand Slam of Show Jumping méritaient cette exemption, à la fois pour leur importance à l’échelle internationale et pour les opportunités commerciales qui en découlent. L’autorisation ne nous est cependant parvenue que le 25 août ; il a donc fallu prendre en compte tous les facteurs susceptibles ou non de changer à tout moment ainsi que les autres dates du calendrier sportif international. Nous avons décidé de décaler nos épreuves nationales CSI5* pour les inclure dans le ‘Masters’ de septembre, et de créer ainsi une compétition longue de trois semaines pour attirer le plus grand nombre possible de cavaliers et de journalistes à Spruce Meadows. Tous ces changements ont été épuisants à gérer, mais aujourd’hui nous sommes là, le soleil brille et nous avons le plaisir d’accueillir de nombreux compétiteurs de talent.

Quels points positifs se dégagent à vos yeux des 18 derniers mois ?

Évoluer, s’adapter, surmonter les obstacles : c’est là la clé de notre réussite. Nous avons vu émerger d’incroyables avancées technologiques ces 18 derniers mois, comme par exemple la chaîne de télé Spruce Meadows Television, fer de lance du Summer Series virtuel en 2020, qui a puisé dans nos archives. Nos 44 ans d’histoire ont permis de présenter un contenu passionnant pour les spectateurs et de continuer de susciter l’intérêt pour Spruce Meadows. Je pense aussi notamment aux efforts réalisés par le personnel de Spruce Meadows pour dépasser le cadre normal de leurs fonctions. Pour survivre et prospérer, tout le monde a mis la main à la pâte. Le ‘Masters’ emploie normalement 175 personnes à plein temps, 400 bénévoles et des centaines de sous-traitants, ce qui évidemment n’a pas été le cas l’an passé. J’ai eu le privilège d’assister au travail d’équipe réalisé et à la mise en place d’idées innovantes à tous les niveaux, et je garderai ce souvenir à jamais.

C’est avec un certain frisson que vous devez attendre les 2 000 spectateurs autorisés à assister aux épreuves du vendredi, samedi et dimanche...

Nous avons effectivement eu la permission d’accueillir un nombre réduit de fans, qui pourront venir admirer les plus grandes pointures du saut d’obstacles mondial : Max Kühner tentera de décrocher un autre titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Beezie Madden viendra défendre son titre, et le fantastique Eric Lamaze, qui a dû déplacer des montagnes dans ce but, sera également présent. Beaucoup de cavaliers ont donc de très bonnes raisons de vouloir gagner, ce qui promet une compétition inoubliable !

Kent Farrington rides Jasper in Spruce Meadows 2019 (photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Kent Farrington rides Jasper in Spruce Meadows 2019 (photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Rolex Grand Slam 'Rider Watch'

Qui surveiller de près lors des CSIO Spruce Meadows Masters 2021?

 

Le CSIO 5* Spruce Meadows ‘Masters’, qui aura lieu du 8 au 12 septembre 2021, accueillera une fois encore le second majeur Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année. Le CP International présenté par Rolex se déroulera le dernier jour dans l’impressionnante International Arena.

L’Autrichien Max Kühner, nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam depuis sa victoire au Rolex Grand Prix du Dutch Masters de Bois-le-Duc en avril, a confirmé qu’il serait présent à Calgary. Des concurrents parmi les plus chevronnés de la planète, dont cinq des 20 meilleurs cavaliers au monde et cinq Témoignages Rolex, l’y rejoindront. Comme à l’accoutumée, il s’agira d’une compétition véritablement internationale, les cinq jours de compétition rassemblant de nombreux cavaliers représentant 15 pays différents, dont 42 Canadiens !

 

Rolex Grand Slam 'Rider Watch' : les couples à battre

Ayant remporté les Championnats d’Europe par équipe (une victoire à laquelle lui et son hongre Leone Jei ont pris une large part), Martin Fuchs, numéro trois mondial, arrivera plein d’assurance à Calgary. Le cavalier de 29 ans viendra cette fois-ci accompagné de  Conner Jei, son talentueux hongre de 10 ans, vainqueur du Rolex Grand Prix du Jumping International de Dinard

Le Britannique Scott Brash sera également de la partie. C’est d’ailleurs à Spruce Meadows qu’il avait décroché le tout premier Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015 aux rênes du légendaire Hello Sanctos. Cette année, l’actuel numéro quatre mondial montera Hello Vincent avec qui il a déjà décroché une très honorable quatrième place du Rolex Grand Prix au Knokke Hippique de juin.

Son compatriote Steve Guerdat, lui, actuellement classé à la 10e place mondiale, a récemment ajouté à son palmarès déjà bien chargé le titre de champion d’Europe par équipe. Déjà trois fois champion du monde en 2015, 2016 et 2019, il se rendra à Spruce Meadows accompagné de Venard De Cerisy, son fidèle hongre de 12 ans, avec qui il a décroché une cinquième place par équipe aux Jeux olympiques de Tokyo.

Parmi les cavaliers des États-Unis, notons Kent Farrington, médaillé d’argent par équipe à Rio en 2016, qui annonce la couleur en inscrivant au départ non moins de sept chevaux. Parmi ceux-ci, Gazelle, la célèbre jument de 15 ans de l’actuel numéro 13 mondial, mais aussi Creedance (14 ans) et Orafina, une jument très prometteuse de neuf ans.

Témoignage Rolex et grand favori du public, Eric Lamaze sera l’un des 42 cavaliers canadiens à s’élancer sur la piste. Actuellement en 120e position du classement mondial, Lamaze tentera le sans-faute aux rênes de Fine Lady 5, une jument de 18 ans qui l’avait déjà aidé à décrocher une médaille de bronze individuelle aux Jeux de Rio 2016. Mais il aura aussi deux autres chances de gagner, d’abord sur Dieu Merci van T & L, étalon de 12 ans, puis sur Kino (13 ans).

Parmi les autres grosses pointures du saut d’obstacles canadien ayant répondu à l’appel, on trouvera Tiffany Foster, Kara Chad, Mario Deslauriers et Erynn Ballard.

Max Kühner, actuel Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping, sera le seul à porter l’étendard autrichien. Il montera Eic Coriolis des Isles, un étalon français de neuf ans, avec qui il participera au CP International présenté par Rolex : l’épreuve à remporter absolument s’il veut pouvoir continuer à rêver du Rolex Grand Slam...

Beezie Madden, gagnante du CP International présenté par Rolex en 2019, fera elle aussi partie du contingent des USA. Elle tentera sa chance en selle sur Breitling LS, son étalon de 15 ans né à La Silla. Médaillé olympique à quatre reprises, son compatriote McLain Ward aura eu à peine eu le temps de poser sa médaille d’argent des Jeux de Tokyo 2020 avant de repartir pour Calgary. Aux rênes de Kasper van het Hellehof puis de HH Azur, il espère sans aucun doute continuer sur sa lancée victorieuse.

Enfin, notons la présence de Zoé Conter, une jeune cavalière belge de 23 ans ayant déjà concouru en 2019 au Spruce Meadows Masters en 2019. Elle sera accompagnée de Davidoff De Lassus, son étalon de 12 ans et de Dolitaire Chavannaise, sa jument du même âge, dans les épreuves 5* de la semaine.

Max Kühner with Elektric Blue at The Dutch Masters 2019 (photo: The Dutch Masters / Remco Veurink) Max Kühner with Elektric Blue at The Dutch Masters 2019 (photo: The Dutch Masters / Remco Veurink)

Live Contender Interview with:

Max Kühner

 

Qu’avez-vous fait après avoir gagné le Rolex Grand Prix aux Dutch Masters en avril ?

Tout allait bien en général, étant donné que nous avons eu beaucoup de compétitions après les divers confinements. Après Bois-le-Duc, Elektric Blue a eu sa compétition suivante à Madrid, où il a gagné la compétition en équipe de la Global Champions League. Après ça, il est allé à Knokke Hippique, où il a fini troisième au Rolex Grand Prix. À Monaco, j’ai monté l’un de mes jeunes chevaux, Eic Coriolis des Isles, et il est arrivé second au Grand Prix. Enfin, Elektric Blue a fini quatrième au Grand Prix de Valkenswaard, qui a été une opportunité de le préparer pour les Championnats d’Europe. Et maintenant, son prochain événement sera le CHIO d’Aix-la-Chapelle. On aime ce qu’on fait, alors tant que tout se passe bien, c’est plus une passion qu’un travail. Remarque : Cette interview sera publiée après les Championnats d’Europe, le document doit donc refléter ceci et être mis à jour.

Vous êtes le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Quelle est votre stratégie pour le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?

J’emmènerai Eic Coriolis des Isles avec moi à Spruce Meadows, qui est un étalon français de 9 ans. C’est lui qui a terminé second au Grand Prix de Monaco en juillet. Je l’ai depuis qu’il a 7 ans, je le connais donc depuis un bon moment. Il n’a jamais participé à un Grand Prix comme celui de Spruce Meadows. Ce sera intéressant de voir s’il apprécie l’incroyable piste de la compétition. Je pense que je le ferai participer à deux épreuves avant le Grand Prix, simplement pour l’habituer à la situation. J’espère qu’il sera bien préparé.

Eic Coriolis des Isles a de bonnes performances en extérieur. Il a un caractère exceptionnel et il est très courageux. Son corps lui offre de nombreuses possibilités, sauter est donc très simple pour lui. Il a l’air d’avoir de gros moyens à l’obstacle et de bonnes capacités. Il n’a bien sûr pas énormément d’expérience, et il a généralement besoin d’un ou deux jours pour s’habituer à un nouvel endroit. Il fait de très grandes enjambées, il n’a pas peur et n’est pas timide. Je pense qu’il aimera Spruce Meadows.

Cette année, les compétitions ont été programmées très proches l’une de l’autre. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre Elektric Blue P au CHIO d’Aix-la-Chapelle, car il est juste après le CSIO de Spruce Meadows. Nous sommes très heureux d’avoir un cheval capable de gagner un Grand Prix du Rolex Grand Slam. Si nous voulons en gagner plusieurs, alors nous choisirions seulement un cheval, mais je pense que c’est excessif de monter le même cheval semaine après semaine, surtout lorsqu’on voyage sur de longues distances.

Quels autres chevaux prendrez-vous à Spruce Meadows, et quels sont les jeunes chevaux que vous avez hâte de monter ?

Comme second cheval, je vais emmener Vancouver Dreams à Spruce Meadows, que je connais depuis plus de cinq ans, depuis qu’elle a cinq ans. Elle est très prudente et a de longues enjambées, elle aime les grandes pistes et elle est très rapide, j’espère donc qu’on pourra gagner une compétition avec elle. Eic Coriolis des Isles est encore jeune, c’est pourquoi il est l’un de nos grands espoirs. Nous avons également Eic Cooley Jump The Q, un cheval irlandais en lequel j’ai beaucoup d’espoir. Il a seulement 8 ans et on le prépare doucement aux épreuves plus importantes. On l’emmènera peut-être au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Il y a d’autres jeunes chevaux très prometteurs, comme Eic Ambiance Du Seigneur, qui n’a que 7 ans et qui est exceptionnel au saut d’obstacles. Il y a également une jument de 8 ans, Neugschwents Concordia, qui est un cheval très prudent et qui a probablement besoin d’un peu plus de temps. De manière générale, nous avons plusieurs jeunes chevaux très prometteurs pour l’avenir.

Michael Pender and HHS Burnchurch at the CHI Geneva 2019 (photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Michael Pender and HHS Burnchurch at the CHI Geneva 2019 (photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Rencontrez la Next Gen avec:

Michael Pender

 

Qu’avez-vous de prévu pour 2021, et qu’aimeriez-vous accomplir cette année ?

Les chevaux ont été assez bons cette année, et je suis désormais 55e au classement mondial. C’est génial. Quand j’envisage la fin de cette année, j’aimerais participer à quelques épreuves de qualification pour la Coupe du Monde, puis je commencerai à me préparer pour l’année prochaine, afin d’essayer de me surpasser en 2022. J’adorerais concourir de nouveau à Genève. J’y ai participé en 2019 et c’est l’une des meilleures compétitions auxquelles j’ai assisté.

Quels chevaux avez-vous le plus hâte de monter en compétition cette année ?

Hhs Burnchurch a été très bon cette année. J’ai également un cheval de 9 ans, Hhs Fast Forward, qui est vraiment très bon au saut d’obstacles, ainsi qu’un autre de 9 ans également, Hhs Javas Gucci, qui saute incroyablement bien aussi. Nous avons donc plusieurs jeunes chevaux qui s’améliorent et dont nous espérons beaucoup dans l’avenir. Deux de mes chevaux sont frères – Hhs Burnchurch et Hhs Fast Forward – et ils ont des personnalités relativement similaires. Ils ont également les mêmes traits de caractère et les mêmes manies. Quand on les monte, on sait que tous deux jetteront un œil à certaines choses dans la cour ou sur la piste, ce qui est assez amusant. Ils sont tous deux très doués, et Burnchurch a réalisé un sans-faute au Rolex Grand Prix de Genève en 2019 et lors d’un ou deux autres Grands Prix 5*. Je viens également de faire du saut d’obstacles à Dublin avec un très bon cheval de 6 ans, Hhs Corneta. Elle a très bien sauté, et je pense qu’elle a de grandes chances de devenir un cheval pour un futur Grand Prix. 

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Je trouve que c’est un événement génial pour le saut d’obstacles. C’est tout simplement incroyable d’organiser toutes ces compétitions et d’offrir une telle récompense. C’est très difficile de gagner le Rolex Grand Slam, c’était donc stupéfiant de voir Scott [Brash] réussir. Je suis curieux de voir si quelqu’un d’autre réussira de nouveau. Ce sont tous de grands événements, et ils sont importants dans le calendrier du saut d’obstacles. Y participer est déjà une grande réussite à mes yeux, mais gagner serait incroyable. Le Rolex Grand Slam apporte quelque chose de complètement différent à ce sport. Un jour vous sautez à Calgary, puis à Aix-la-Chapelle, qui sont les deux plus grandes pistes en gazon au monde ; c’est vraiment l’apogée de ce sport. Je préfère sauter en extérieur, et même si Genève est l’une des compétitions les plus incroyables auxquelles j’ai participé, je trouve cela plus simple de monter à cheval sur ces grandes pistes en gazon.

Qu’avez-vous appris dans les 18 mois écoulés ? Quels aspects positifs se sont dégagés de cette période ?

J’ai appris que ce n’était pas du tout mauvais de laisser un cheval se reposer. Durant les 18 mois écoulés, ils se sont énormément développés parce qu’ils ne participaient pas à des compétitions toutes les semaines. Pour moi, c’est devenu évident qu’on ne devrait pas presser les chevaux, car ils ont besoin de temps et ne s’améliorent qu’au fil du temps. J’ai passé plus de temps chez moi avec ma famille et les jeunes chevaux, c’était agréable. Dîner chez moi plusieurs fois par semaine et monter un peu plus les jeunes chevaux ont été des aspects très positifs de ces 18 derniers mois. On a tendance à oublier ces choses-là quand on est trop occupés avec des compétitions chaque semaine. Le temps passé à la maison était vraiment très agréable, mais ç’a été vraiment génial de retourner aux compétitions et de se remettre en selle.

Les résultats des Rolex Grands Prix de l'été

 

La période entre les deux premiers Majeurs du Rolex Grand Slam 2021 – les Dutch Masters en avril et les CSIO Spruce Meadows « Masters » en septembre – a accueilli pas moins de cinq événements de saut d’obstacles de très haut niveau, chacun incluant le prestigieux Rolex Grand Prix comme le summum de l’événement, ce qui a attiré les meilleurs cavaliers et chevaux du monde.

Le Rolex Grand Prix 1m60 présenté par Audi a conclu 5 jours de saut d’obstacles pour le divertissement du 23 au 27 juin à Knokke Hippique, dans le nord-ouest de la Belgique. Après que neuf cavaliers eurent atteint le barrage, le héros local et médaillé de bronze en équipe de Tokyo 2020, Jérôme Guery, et son étalon bai, Quel Homme de Hus, se sont montrés bien trop forts pour le reste des compétiteurs en finissant plus de six secondes avant le représentant Rolex qui s’est hissé à la seconde place, Kevin Staut.

Le public du Royal Windsor Horse Show, dans l’arène emblématique à l’ombre du château de Windsor, a assisté à une démonstration impressionnante de talents de cavalier le 4 juillet, lorsqu’un autre héros local, Ben Maher, et son étalon incroyablement talentueux, Explosion W, ont reçu les honneurs au Rolex Grand Prix CSI5* devant le représentant Rolex suisse, Steve Guerdat. Le prochain arrêt du Britannique était Tokyo 2020, où lui et son partenaire de confiance équin ont fini par être couronnés champions olympiques en individuel.

Rolex a été chaleureusement accueilli aux Masters de Chantilly en tant que sponsor et montre officiels de la compétition, et sponsor titre du Grand Prix. Organisée sur les pelouses impeccables de l’hippodrome de Chantilly du 6 au 11 juillet, c’est Nicolas Delmotte qui a pris la relève du héros local avec brio. Le Français et son hongre, Urvoso du Roch, ont triomphé de juste 0,36 secondes contre le Suisse Martin Fuchs, un autre représentant Rolex qui a dû se contenter de la seconde place.

La côte d’Émeraude en Bretagne offre un emplacement incroyablement pittoresque pour le Jumping International de Dinard alors que les spectateurs étaient de retour dans les tribunes du 15 au 18 juillet, où Fuchs s’est rattrapé pour sa déception de Chantilly. En binôme avec son hongre Connor 70 cette fois-ci, le champion du monde actuel en individuel a coiffé au poteau l’Irlandais Denis Lynch lors du summum de la compétition, le Rolex Grand Prix CSI5* de Dinard.

Le Brussels Stephex Masters 2021 a atteint son apogée le dimanche 29 août avec la classe que tout le monde attendait : le CSI 5* Rolex Grand Prix. Neuf combinaisons sans faute accèdent à un barrage difficile après avoir navigué sur les 13 obstacles proposés par le chef de piste Uliano Vezzani, et c’est l’Américaine Jessica Springsteen et sa jument de 14 ans Rmf Zecile qui remporte ce Grand Prix, devançant l’Allemand Daniel Deusser et l’Italien Lorenzo De Luca.

Secrets d'éleveur avec le Studbook La Silla

 

Racontez-nous l’histoire de La Silla 

Pilar Cepeda Yzaga (P) « Alfonso Romo a fondé La Silla à Monterrey, au Mexique. À ce moment-là, nous avions beaucoup de chance d’avoir des juments talentueuses comme Doreen LS – qui a participé aux Jeux Olympiques – à la ferme. Lorsque les juments se sont faites vieilles et qu’elles ont pris leur retraite, nous nous sommes sentis privilégiés qu’elles aient pu participer à des compétitions et reconnaissants pour tout ce qu’elles avaient fait pour nous, alors nous n’avons pas voulu les vendre. Nous avons alors décidé de les faire se reproduire, et c’est comme ça que La Silla est né. Au fil des ans, le programme d’élevage a commencé à s’agrandir, car Poncho [le surnom d’Alfonso Romo] a acheté des juments de saut d’obstacles de très haut niveau, comme Dollar Girl , Renata, Carrera, Quinta, and Olympica (la mère de Ninja).

« À l’époque où La Silla a été fondée, il était impossible d’acheter de la semence venant d’un pays étranger en raison des règles douanières. C’est pourquoi certains chevaux de La Silla sont en France. Chaque année, nous envoyions quelques juments en France pour avoir un ou deux poulains de différents étalons. Les règles douanières ont changé récemment, et ces deux dernières années, nous avons pu importer de la semence d’Europe. Personnellement, je pense que ce changement aura un impact important sur l’élevage au Mexique. »

Quelle est la plus grande fierté dans l’histoire de La Silla ?

P « Je crois que c’est impossible de choisir un seul moment. Nous avons été incroyablement bénis d’avoir des chevaux et des résultats si exceptionnels pour le programme de La Silla. Il y a un moment dont nous sommes particulièrement fiers : lorsque Rodrigo Pessoa a participé aux Championnats du monde avec Rebozo LS. C’était très important pour nous, car c’est la mère de l’un de nos chevaux préférés.

Nos chevaux concourent pour de nombreux pays et dans les plus grandes compétitions. Nous sommes bien évidemment très fiers de ces chevaux, mais nous ressentons également beaucoup de satisfaction et de fierté à voir nos chevaux participer aux petites compétitions nationales ou aux compétitions de jeunes cavaliers. Par exemple, l’une des juments de La Silla a récemment gagné une médaille d’or aux Championnats nord-américains pour Juniors et Jeunes cavaliers dans le Michigan. C’est tout bonnement impossible de choisir un seul moment. On se souvient de chacun d’entre eux avec passion et émotion. »

Alejandra Romo Garza Lagüera (A) « Nous avons eu de la chance d’avoir vécu de nombreux moments de fierté. Breitling LS, monté par Bezzie Madden, est né à La Silla. Ils ont eu d’excellents résultats, comme la médaille de bronze en individuel et par équipe aux Jeux panaméricains de 2019. Il y a aussi Chela LS, qui a été parfaitement monté par Ashlee Bond Clarke au Grand Prix à 1 million de dollars aux HITS Thermal en 2014. »

Pouvez-vous expliquer comment fonctionne La Silla ?

P – « Nous sommes un stud-book et une ferme. Nous avons d’incroyables installations vétérinaires sur site avec un personnel exceptionnel, comme Juan José Vazquez, notre gynécologue principal. Il surveille les embryons et il est un élément essentiel pour notre programme. Nous avons eu énormément de chance d’avoir beaucoup de gens venus d’Europe et des États-Unis qui nous ont donné des conseils afin qu’on puisse continuer à apprendre et à améliorer notre programme ici, au Mexique. Le Dr Irwin Liu aux États-Unis nous a donné toutes les connaissances nécessaires concernant le bon traitement des embryons.

« Nous ne faisons pas se reproduire les juments avant qu’elles aient quatre ans, ce qui est inhabituel en Europe, où elles se reproduisent bien plus tôt. Nous pensons que les chevaux ont besoin de plus de temps pour grandir et mûrir avant d’avoir des poulains. Nous connaissons très bien toutes les juments car nous les montons, nous concourons avec elles et nous prenons soin d’elles, et cela nous permet de savoir quels chevaux doivent se reproduire afin de s’assurer que nous continuons à produire les meilleurs possibles. »

A – « Nous avons beaucoup d’employés qui travaillent pour nous sur le programme, y compris des employés d’écurie, des vétérinaires, des cavaliers, etc. Nous associons les cavaliers et les chevaux selon leurs attributs individuels et nous évaluons leur collaboration au fil du temps. Nous avons une approche réfléchie sur comment faire débuter nos chevaux et, contrairement à d’autres endroits, nous attendons qu’ils aient quatre ou cinq ans. Cette décision a été prise en concertation avec notre équipe vétérinaire, qui nous conseille sur les structures osseuses et les réponses de chacun de nos chevaux. Nos vétérinaires sont de grands professionnels, et des chevaux d’autres endroits viennent souvent à La Silla pour être soignés par notre équipe. »

Avez-vous déjà eu des résultats inattendus dans votre programme d’élevage ?

A – « Une fois, nous avions une jument qui était un peu lente. D’après moi, elle devait être accouplée avec un cheval qui avait beaucoup d’énergie. Mais mon frère a choisi un étalon qui n’était pas du tout énergique. Je me suis dit qu’il avait choisi le mauvais étalon, et pourtant, il s’est trouvé que leur poulain était très énergique, donc c’était une bonne surprise. À la fin du processus, on récite toujours une prière et on espère que tout ira pour le mieux. »

P – « Vous pouvez choisir la meilleure jument et le meilleur étalon, mais au bout du compte, la nature et Dieu jouent un tel rôle qu’on ne peut pas prévoir le résultat. »

Le binôme cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?

P – « Je pense que c’est très important. Malheureusement, en tant qu’éleveurs, nous ne pouvons pas garder tous nos chevaux. Nous gardons seulement les juments qui viennent d’une excellente lignée. Une grande part du travail consiste à s’assurer que les gens vous font confiance pour gagner une bonne réputation, donc ce processus est essentiel. On doit être clairs et honnêtes sur tout ce qui est lié aux chevaux. »

A – « J’aime poser beaucoup de questions quand quelqu’un vient acheter l’un de nos chevaux. J’ai vraiment besoin de savoir quel type de cavalier c’est, ainsi que ses besoins. Les amateurs et les professionnels ont des besoins et des exigences très différents envers leurs chevaux. Bien cerner l’individu est donc primordial lorsqu’on associe un cheval et un cavalier. On aime voir nos chevaux atteindre leur plein potentiel, c’est pourquoi associer le bon cavalier au bon cheval est un processus très important pour nous. »

Combien assurez-vous de poulinages par an ?

P – « À La Silla, nous élevions 120 poulains ; nous avons désormais réduit de moitié en raison de la pandémie. Il y a moins de compétitions, et donc moins de demandes, c’est pourquoi nous élevons moins de poulains. »

P – « Je dirais que la norme tourne autour de 50 [par an] ces dernières années. »

Quelles sont vos autres ambitions pour La Silla ? Pourquoi faites-vous ça ?

P – « Alfonso Romo a permis aux Mexicains d’avoir de bons chevaux. Quand La Silla a été fondée, les Mexicains utilisaient principalement des chevaux pur-sangs pour le saut d’obstacles. Ils ne pouvaient pas concourir au même niveau que les chevaux de sport élevés en France et en Allemagne. Poncho a décidé d’aider l’équitation au Mexique, et c’est l’une des raisons pour lesquelles La Silla a été fondée et existe encore aujourd’hui. Si vous regardez les résultats des compétitions et des championnats nationaux au Mexique, vous trouverez de nombreux chevaux de La Silla en haut des classements.

« De nombreux cavaliers parmi les meilleurs du monde ont commencé à La Silla, et maintenant, nous voulons les inciter à revenir. C’est compliqué car le Mexique est très loin. Nous avons pour objectif de créer une compétition qui sera l’incarnation de l’élégance, de la beauté et du sport de haut niveau pour attirer les meilleurs binômes cavalier-cheval au Mexique. »

A – « Nous adorerions accueillir une compétition de haut niveau ici. Nous aspirons à devenir comme Aix-la-Chapelle ou Spruce Meadows, à créer un lieu vraiment spécial et à être reconnus comme une compétition importante au niveau mondial. »

Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

A – « Je pense que Rolex est réputé mondialement. La marque Rolex est perpétuelle, elle est synonyme de précision, et les compétitions sont comme ça. C’est une source d’inspiration pour nous et pour les autres, nous aspirons à être pareils. Elle a énormément fait non seulement pour le saut d’obstacles, mais pour toutes les disciplines équestres. »

P – « Je trouve ça incroyable pour le sport. Les cavaliers et les propriétaires veulent être là, alors souvent, ils organisent toute leur année afin de pouvoir se rendre à ces compétitions. Je crois que les jeunes cavaliers rêvent davantage de gagner un événement Rolex Grand Slam que de gagner une médaille olympique. Pour La Silla, concourir dans ces compétitions de haut niveau est une source d’inspiration. »

Parmi les quatre Majors, quel est votre préféré et pourquoi ?

P – « Aix-la-Chapelle est très particulier pour moi. Le lieu est incroyable et j’ai moi-même fait du saut d’obstacles là-bas, donc il a une place spéciale dans mon cœur. Spruce Meadows a énormément aidé les cavaliers mexicains en laissant les cavaliers juniors comme les meilleurs professionnels participer à cette compétition. Cela a donné l’opportunité à nos cavaliers de concourir aux meilleurs niveaux, ce qui est inestimable. »

A – « Aix-la-Chapelle est incroyable. Ce n’est pas une simple compétition, c’est l’ensemble : la nourriture, le décor, la musique… Je n’y ai jamais participé mais j’ai vu mon père, ma sœur et mon frère concourir là-bas. J’ai participé à Spruce Meadows en tant que jeune cavalier quand j’avais 11 ans. Toute ma famille y a participé, donc nous avons de bons souvenirs en famille de cette compétition. Je dois admettre que chacun des Majors est spécial à sa manière, et chacun m’a touché de manière unique. »

Quelqu’un a-t-il inspiré La Silla ?

P – « Nous sommes incroyablement reconnaissants envers Arno Grego, qui a construit La Silla avec l’aide de l’officier retraité de l’armée britannique Harry Confort. Avant, le complexe était dans la nature, et il a eu l’idée et a construit l’endroit qui existe aujourd’hui. »

A – « C’est difficile de choisir une seule personne. Mon père m’a beaucoup inspiré dans ma vie. Pilar aussi. Elle connaît chaque cheval dans les moindres détails, y compris leurs ancêtres sur cinq générations. Elle dirige aussi le programme d’élevage avec passion et brio. »

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

P – « Être la meilleure possible chaque jour et avoir la foi que les choses vont se produire. Avec les chevaux, vous devez être doux, patients et directs. »

A – « Relevez-vous après être tombé. Un jour, quelqu’un m’a dit : ’’Quand tu es au fond du trou, tu dois suivre la lumière des dirigeants dans le monde. Ils ont dû se battre et recommencer de nombreuses fois. Observe et apprends de leur persévérance’’. »

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut faire carrière avec les chevaux ?

A – « Le conseil que j’ai donné à mon fils qui vient de commencer l’équitation, c’est d’être patient, de persévérer et de suivre son instinct. Je crois également qu’il faut observer les meilleurs cavaliers. On apprend énormément en regardant ce qu’ils font, surtout sur du plat. Pilar s’informe sur les lignées, les réponses des chevaux et les habitudes des cavaliers talentueux. Cela lui a permis d’accumuler beaucoup de savoir. »

P – « Je pense qu’on doit écouter les conseils qu’on nous a donnés et en tirer des enseignements. Trouvez quelqu’un en qui vous pouvez avoir confiance et développez votre relation avec cette personne. À partir de là, vous réussirez. »

Justine Tebbel (Photo: Knokke Hippique) Justine Tebbel (Photo: Knokke Hippique)

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Qu’avez-vous de prévu pour 2021, et qu’aimeriez-vous accomplir cette année ?

Mon meilleur cheval s’est blessé au début du printemps, et j’ai également beaucoup de jeunes chevaux en ce moment, donc je dirais que mes plans et mes objectifs étaient incertains cette année. Maintenant, l’un de mes objectifs pour cette année est de préparer les jeunes chevaux à passer au niveau supérieur. Mon plus vieux cheval a neuf ans, et je commence à l’emmener aux compétitions 2* et 3*, et tout comme mes plus jeunes chevaux, j’espère le préparer aux plus grosses compétitions et voir ce dont il est capable. Il s’appelle Cote de Pablo, et j’ai déjà concouru avec lui dans plusieurs compétitions internationales. Mon frère le montait avant que je le récupère à la fin de l’année dernière, c’est donc la première année où l’on concourt ensemble à haut niveau. Cette année, nous avons participé à notre premier Grand Prix 2* ensemble à Knokke, en juin, et j’ai été vraiment heureuse d’y aller avec lui, surtout parce que je ne m’étais pas fixée d’objectifs particulièrement exigeants. Je veux l’emmener en Espagne pendant trois semaines en automne, et j’espère pouvoir le préparer pour les plus hauts niveaux.

Quels chevaux avez-vous le plus hâte de monter en compétition cette année ?

J’ai quelques chevaux vraiment débutants que j’ai seulement emmenés dans quelques petites compétitions nationales en Allemagne, et je prévois de les emmener en Espagne pour leur offrir une expérience internationale. L’un d’eux est le poulain de Don Dlarado, qui est l’un des chevaux de mon frère. Je l’ai eu l’an dernier et il était complètement débutant, il n’était même pas capable de terminer une piste, alors que maintenant, je commence à l’emmener dans de petites compétitions internationales. J’en ai également un de quatre ans et un autre de cinq ans, qui sont également débutants, donc ils ont encore beaucoup de travail devant eux !

J’aime beaucoup les hongres faciles. Pour moi, les étalons sont toujours très spéciaux, car ils ont besoin de beaucoup d’attention lors des compétitions et dans les écuries. C’est pareil pour les juments. Les hongres sont généralement les plus calmes, donc je trouve qu’on se ressemble, car je suis facile à vivre. Cote de Pablo est un hongre et il est parfois un peu nerveux quand je le monte, mais dans les écuries, il est très détendu. J’ai également un hongre de six ans, qui est un autre poulain de Don Dlarado, et je dois admettre qu’il est également très calme.

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Je trouve que le Rolex Grand Slam motive énormément les cavaliers, et je pense que tout bon cavalier doit avoir l’ambition de participer à l’un d’eux. C’est mon rêve de participer un jour au Rolex Grand Prix, mais pour ça, il faut avoir un cheval qu’on peut préparer pour le niveau du Grand Prix 5*. C’est également une grande motivation pour les propriétaires, qui sont intéressés par l’argent, mais ils veulent également que leurs cavaliers concourent au plus haut niveau, et c’est l’opportunité qu’offre le Rolex Grand Slam.

Qu’avez-vous appris dans les 18 mois écoulés ? Quels aspects positifs se sont dégagés de cette période ?

J’ai eu beaucoup de chance. La situation liée au COVID-19 n’a pas été trop difficile pour moi, car j’ai pu rester chez moi avec ma famille à côté de nos magnifiques écuries. J’ai passé beaucoup de temps avec mes jeunes chevaux, bien plus que je ne l’aurais pu si nous avions eu des compétitions internationales tout le temps, ce qui signifie être absente toute la semaine.

Dans les deux dernières années, j’ai eu un accident où je me suis brisé le dos, alors je pense que je suis devenue beaucoup plus prudente. Il y a quelques années, je n’avais peur de rien et j’aurais monté n’importe quel cheval sans y réfléchir à deux fois. Mais maintenant, je suis devenue beaucoup plus prudente. Je n’ai pas peur, mais je suis plus attentive à la situation. Maintenant, je suis toujours heureuse quand je suis en bonne santé et que je peux monter à cheval. J’apprécie davantage les bons moments désormais.

Grégory Wathelet and Nevados S Grégory Wathelet and Nevados S

Secrets d'éleveurs avec :

Le médaillé olympique Grégory Wathelet

 

Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?

Mon premier souvenir lié aux chevaux était lors de mon premier saut d’obstacles, quand j’avais sept ans. C’était un saut d’obstacles local près de Liège, en Belgique, où j’ai grandi. Les sauts étaient très bas, c’étaient juste un bâton posé par terre, mais même si j’avais besoin d’aide pour me déplacer sur le terrain, j’ai adoré.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Ce serait facile pour moi de dire la médaille de bronze gagnée [par équipes] aux Jeux Olympiques. Ç’a été un moment très spécial pour moi, mon pays, mon équipe, ainsi que tout le monde sportif en Belgique. Mais je pense que mon plus grand moment de fierté professionnelle est ma victoire au Grand Prix d’Aix-la-Chapelle en 2017. J’ai toujours rêvé de gagner. Les mots ne suffisent pas pour décrire mes sentiments quand j’ai gagné. Aix-la-Chapelle est un lieu vraiment spécial. Cette année, j’ai décidé de participer à cette compétition plutôt qu’aux Championnats d’Europe, c’est pour dire à quel point c’est exceptionnel.

Comment vous-êtes vous intéressé à l’élevage de chevaux ?

Mon père m’a beaucoup inspiré, il était impliqué dans l’élevage avant moi. J’ai commencé il y a quatre ans quand j’ai acheté la ferme de mes parents. J’ai ensuite eu les installations, 35 hectares de champs, 60 écuries et des installations d’entraînement intérieures et extérieures. J’avais d’excellents chevaux et jumeaux, et je me suis que je pourrais essayer. Ensuite, je me suis rapidement passionné pour l’élevage.

Pouvez-vous résumer quels sont les principaux éléments de l’élevage d’un cheval de saut d’obstacles ?

Élever des chevaux de compétition est très différent du fait de les vendre. Pour le saut d’obstacles, on a besoin de chevaux rapides, intelligents et prudents. Par exemple, lors des Jeux Olympiques, les meilleurs chevaux ont été capables de relever le défi et de réussir. Pour la vente, ce qui correspond à 95 % des chevaux chaque année, on a besoin d’un cheval facile et gentil, qui répond rapidement et qui « attire l’œil », donc ils sont plus faciles à vendre. Je n’en suis qu’au début, j’ai encore des choses à apprendre.

J’ai concouru avec la plupart des juments à haut niveau et lors de Grands Prix, donc je les connais très bien. J’ai également monté la plupart des étalons. Cela me permet de les associer en me basant sur leurs attributs. Certains éleveurs aiment regarder l’histoire des lignées, mais personnellement, j’aime regarder le présent et le talent individuel des chevaux.

La relation entre un cheval et son cavalier est-elle très importante lorsque vous vendez un cheval ?

Oui, c’est extrêmement important. J’essaie vraiment d’associer le cheval adéquat pour chaque cavalier. Parfois, des gens me demandent d’essayer un cheval en particulier, mais dans ce cas-là, je suis très honnête et leur dis : « Je ne pense pas que ce soit un cheval pour vous. » Je ne suis pas une écurie de commerce, je me préoccuper réellement du bonheur du cheval et du cavalier. En outre, si vous souhaitez monter une entreprise et gagner la confiance des gens, ce processus est essentiel.

Combien de temps gardez-vous un cheval avant de le vendre ou de le débourrer ?

Nous ne vendons pas beaucoup de poulains. Nous en vendons généralement deux ou trois pour couvrir certains frais. Je n’aime pas les vendre jeunes, car j’aime voir comment ils évoluent et grandissent quand ils ont deux ou trois ans. La plupart restent jusqu’à ce qu’ils aient trois ans, après les avoir débourré et les avoir fait sauter en liberté. Comme j’ai commencé il y a relativement peu de temps, la plupart de mes chevaux en sont à ce stade.

Combien de chevaux élevez-vous par an ?

Tout le processus est encore très nouveau pour moi. Lors de ma première année, j’ai élevé environ 10 poulains, mais cette année, j’en ai élevé 34. Dans l’idéal, j’aimerais en élever entre 15 et 20. Nous en avons élevé davantage cette année car nous avions bien plus de temps à investir dans le processus en raison de la pandémie.

Quelles sont vos ambitions derrière votre programme d’élevage ?

On adorerait avoir un plusieurs chevaux qui sautent à haut niveau. Potentiellement, je pourrais en être le cavalier, ce qui est exaltant. Il est bien connu que l’élevage coûte cher, et on essuie de nombreuses déceptions. Il est donc important d’avoir des rêves afin de nous motiver à avancer.

Je suis très fier de notre progression jusqu’à maintenant, je me donne à fond dans tout ce que je fais, et j’ai énormément appris ces dernières années. Je commence à vraiment apprécier le côté élevage du sport. Je suis désormais plus impliqué et plus intéressé dans les lignées du père et de la mère, alors qu’avant je m’inquiétais simplement de savoir si le cheval était bon ou pas.

Y a-t-il un cheval que vous êtes particulièrement fier d’élever ?

Il y a neuf ans, mon père et moi avons élevé une jument qui s’appelait Argentina. C’est clairement le cheval dont nous sommes le plus fier. Elle est née d’une jument très « normale », qui sautait des obstacles d’un mètre avec une amatrice, et d’un étalon non approuvé choisi par mon père. Ce mélange inattendu a mené à l’élevage d’un cheval exceptionnel. J’aime l’appeler « Ma petite star ». Elle participe désormais à des Grands Prix 2* et a gagné les Championnats de Belgique. Je ne sais pas si elle participera à des Grands Prix 5*, mais elle est incroyable.

Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?  

C’est très important pour ce sport. Je pense que ces compétitions sont l’apogée des compétitions de saut d’obstacles. Elles ont toute une atmosphère incroyable et elles accueillent indifféremment le grand public et les célébrités, ce qui est génial pour le sport.

Aix-la-Chapelle et Genève sont mes compétitions Grand Slam préférées. Les lieux et le public sont incroyables. J’ai souvent gagné la Coupe des nations et des Grands Prix lors de compétitions là-bas, c’est pourquoi ces lieux sont spéciaux pour moi. Pour moi, Genève est le meilleur lieu en intérieur. Tout y est idéal pour les chevaux.

Dans votre carrière/vie, qui vous a le plus inspiré ?

J’ai toujours été un grand fan de John Whitaker, de sa façon de monter et de gérer les chevaux. Cependant, je n’ai pas été inspiré par une seule personne. Tout au long de ma carrière, j’ai été inspiré par de nombreuses personnes différentes. J’observe, j’écoute et j’apprends des meilleurs, et cela m’aide à continuer à m’améliorer et à apprendre, afin de rester au top.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu dans votre carrière ?

Mes parents m’ont toujours dit que si je travaillais dur, je pourrais réussir tout ce que je voudrais. Peu importe que ce soit avec les chevaux ou dans le monde normal.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui envisage une carrière professionnelle dans le saut d’obstacles ?

Je répéterais le conseil que m’ont donné mes parents. Même si vous n’avez pas d’expérience dans l’équitation ou que vous n’avez pas de soutiens financiers conséquents, il est tout de même possible de réaliser vos rêves, du moment que vous travaillez dur. Par exemple, Jérôme Guery et moi avons gagné des médailles aux Jeux Olympiques de cette façon. Évidemment, le chemin est long et semé d’embûches, mais le parcours vous rend plus fort. Tout est possible en travaillant dur.

Grégory Wathelet's Stables (Photo: Sébastien Boulanger) Grégory Wathelet's Stables (Photo: Sébastien Boulanger)

Jack Ryan (Photo: Sportfot) Jack Ryan (Photo: Sportfot)

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Jack Ryan

 

Qu’avez-vous de prévu pour 2021, et qu’aimeriez-vous accomplir cette année ?

J’ai un très bon cheval, il s’appelle BBS McGregor et il a 9 ans. Il y a deux semaines, j’ai participé aux Championnats d’Europe de saut d’obstacles de la FEI pour les jeunes cavaliers, les juniors et les enfants à Vilamoura. Nous avons terminé septième en individuel et gagné une médaille d’argent par équipe, donc j’étais très content. Au cours des prochains mois, j’aimerais améliorer le niveau de BBS McGregor, mais comme il a 9 ans, il est difficile de savoir s’il est vraiment bon. Ce n’est que lorsque nous essaierons d’atteindre le niveau supérieur que nous découvrirons ce qu’il a réellement dans le ventre. Après Saint-Lô, j’espère aller au 3* aux Championnats d’Europe de saut d’obstacles de la FEI à Riesenbeck, en Allemagne. Cette semaine, je concours à Deauville, en France, puis je participe au 2* à Bolesworth, puis aux Championnats d’Europe à Riesenbeck deux semaines plus tard.

Je n’ai encore rien prévu avec la Young Riders Academy, mais j’espère concourir au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ce serait génial d’aller là-bas, car je n’ai jamais participé à cette compétition auparavant. J’aimerais également participer à la compétition de Genève en fin d’année, mais tout le monde doit avoir sa chance, donc concourir à l’un d’eux serait déjà fantastique. Jack Whitaker a eu la chance de participer au Rolex Grand Slam aux Dutch Masters à Bois-le-Duc. Il s’en est très bien sorti et a gagné le prix Audi. Participer à une grande compétition Rolex Grand Slam 5* est mon rêve pour cette année.

Quels chevaux avez-vous le plus hâte de monter en compétition cette année ?

Mon cheval principal est BBS McGregor, que ma mère et moi avons élevé. Il est d’ailleurs nommé en hommage au lutteur d’arts martiaux mixtes, Conor McGregor. Quand il avait deux ans, nous nous sommes beaucoup inquiétés pour lui. Il recrachait tout ce qu’il mangeait et quand on le mettait à l’écurie, il était incapable de se lever. Nous ne savions pas quel était le problème et, une semaine plus tard, une protubérance est apparue sur son museau. Ma mère craignait que ce soit un cancer, alors on a appelé le vétérinaire et on lui a fait passer une radiographie. Heureusement, il s’est avéré qu’il avait été frappé par un autre cheval et qu’il s’était cassé une dent, et que celle-ci s’était enfoncée dans son palais. Tous ses problèmes étaient causés par la douleur, et une opération a pu réparer tout ça. C’est un battant. C’est pour cette raison que nous l’avons appelé BBS McGregor. Et son nom d’écurie est Lucky, car il a de la chance d’être en vie ! Il concourt actuellement dans des épreuves de 1,50 m et a participé à un Grand Prix 3*. Je suis optimiste pour qu’il passe ensuite aux épreuves 5*.

L’un de mes chevaux, qui a participé la semaine dernière à Eschweiler, a 10 ans et s’appelle Guminka. Il a fini sur le podium dans quelques-uns des Grands Prix 2*, mais ensuite, malheureusement, il a reçu un coup, donc il récupère de ça pour le moment. Mais je pense qu’il a beaucoup de potentiel. BBS McGregor serait le cheval que je choisirais si j’étais sélectionné pour l’une des grandes compétitions Rolex Grand Slam, et ce serait son premier 5*. Les gens me prennent pour un fou, mais tout ce qu’il a fait jusqu’à maintenant était très facile.

 

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Ça été absolument génial. Rolex est un collaborateur exceptionnel du saut d’obstacles, et une telle initiative est tout simplement incroyable pour les éleveurs et les cavaliers. Les éleveurs d’Explosion W et de Hello Sanctos ont ouvert la voie, car ils ont gagné aux Jeux Olympiques et au Rolex Grand Slam. C’est donc une véritable incitation à essayer d’élever un autre cheval du même calibre. Nous avons pour objectif de faire participer BBS McGregor à l’une des compétitions du Rolex Grand Prix. À l’exception de cette année, en raison des Jeux Olympiques, le Rolex Grand Slam est la compétition à laquelle tous les cavaliers veulent participer.

Qu’avez-vous appris dans les 18 mois écoulés ? Quels aspects positifs se sont dégagés de cette période ?

J’ai appris à vivre au jour le jour et à profiter de chaque instant, car la vie n’est plus comme avant. J’espère qu’on pourra revenir au plus proche de la normalité l’année prochaine, mais ce ne sera plus jamais exactement pareil. Comme je travaille pour Shane Breen à Hickstead, je n’ai pas eu beaucoup de temps chez moi pour voir ma famille, mais j’ai passé beaucoup plus de temps dans les écuries. Nous avons laissé les chevaux se reposer pendant un moment. C’est bénéfique pour eux, car ils ont des saisons chargées. En ce qui concerne les aspects positifs de l’année dernière, c’était bien de produire des chevaux plus jeunes et de laisser se reposer les chevaux plus âgés.

Chinese version of the website (Photo: Rolex Grand Slam Chinese version of the website (Photo: Rolex Grand Slam

Le phénomène Rolex Grand Slam of Show Jumping s'étend à la Chine

Grâce aux Jeux Olympiques, le saut d’obstacles a gagné en popularité en Asie. Le Rolex Grand Slam a donc choisi ce moment opportun pour développer ses relations existantes avec la Chine. Nous sommes donc heureux d’annoncer qu’à partir d’aujourd’hui, le site officiel de notre célèbre concept sera également disponible en langue chinoise.

Les fans d’équitation du pays pourront consulter les différentes parties du site traduites en mandarin, trouver des informations sur les quatre Majeurs (The Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et le CHI de Genève), vérifier qui est le Prétendant actuel au titre, et bien davantage.

Mais ce n’est pas tout ! Désireux de communiquer avec ses fans dans le monde entier, le Rolex Grand Slam s’apprête à lancer son profil sur deux réseaux sociaux chinois différents, Sina-Weibo et Douyin.

Un contenu passionnant sera offert en exclusivité aux membres de ces communautés d’internautes qui souhaitent en savoir plus sur les Majeurs du Rolex Grand Slam.

Vous trouverez la version chinoise du site ici

Le compte Weibo est disponible ici

Le compte Douyin est disponible ici

Jérôme Guery & Quel Homme de Hus at Knokke Hippique (Photo: Sportfot) Jérôme Guery & Quel Homme de Hus at Knokke Hippique (Photo: Sportfot)

Rolex Grand Slam Riders Watch

Les Rolex Grands Prix de l'été

 

Pendant que vous patientez jusqu’au prochain Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ qui aura lieu du 8 au 12 septembre 2021, nombre d’épreuves Rolex Grands Prix sauront aiguiser votre appétit.

À compter du 23 juin et pendant trois semaines, le Knokke Hippique parrainé par Rolex fera participer des chevaux et cavaliers de tous niveaux : futures stars dans la catégorie des Jeunes chevaux, épreuves de saut d’obstacles renommées dans le monde entier, et chaque dimanche, un Grand Prix Top Series CSI3*. Jérôme Guery et Quel Homme de Hus ont remporté avec brio le Rolex Grand Prix du dimanche 27 juin.

Du 1er au 4 juillet, les regards se tourneront vers le CHI Royal Windsor Horse Show, dans le parc privé du château de Windsor. Henrik von Eckermann (SWE), dernier champion en date de ce Rolex Grand Prix, reviendra défendre son titre sur la célèbre piste du Castle Arena. Mais il aura fort à faire en présence de Steve Guerdat (SUI) et Kent Farrington (USA), Témoignages Rolex et anciens vainqueurs de ce prestigieux événement. Le point culminant de cette compétition, le Rolex Grand Prix du dimanche 4 juillet, à été remporté par Ben Maher et le brillant Explosion W.

Rendez-vous également à l’hippodrome de Chantilly du 8 au 11 juillet pour le Masters of Chantilly, avec le dernier jour l’épreuve-phare : le Rolex Grand Prix. Ce tout nouvel événement, parrainé par Rolex qui sera également responsable du chronomètre, aura lieu devant le Château de Chantilly et ses grandes écuries, suite à quatre spectaculaires journées entières de compétition.

À partir du 30 juillet et pendant quatre jours, le Centre équestre du Val Porée accueillera le Jumping International de Dinard CSI5*, qui culminera le dimanche 2 août par le Rolex Grand Prix. À quelques pas de la mer, Dinard sera témoin d’incroyables prouesses équestres époustouflantes de précision. Très populaire dans le circuit du saut d’obstacles mondial, cet événement accueillera une fois encore les meilleurs couples cavalier-cheval au monde, venus là pour remporter le Rolex Grand Prix de la Ville de Dinard.

Ben Maher riding Explosion W (Photo: Rolex / Kit Houghton) Ben Maher riding Explosion W (Photo: Rolex / Kit Houghton)

Zoé Conter & Davidoff de Lassus (Photo: Aline Cerisier) Zoé Conter & Davidoff de Lassus (Photo: Aline Cerisier)

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Zoé Conter

 

Sur quoi avez-vous axé vos efforts récemment, et quels sont vos objectifs pour 2021 ?

Mon projet cette année est de concourir en 5*. Cela fait plus d’an an que je n’ai pas participé à une épreuve de ce niveau. La première va avoir lieu cette semaine à Knokke, une compétition comprenant des épreuves de 2, 3 et 5 étoiles. L’un de mes objectifs principaux va donc être de concourir dans des 5*, de faire preuve de bonnes performances pour justifier ma présence à ce niveau. J’aimerais vraiment finir sur le podium à un Grand Prix Rolex, c’est l’un de mes rêves pour cette année.

Pour l’épreuve 5*, je prendrai avec moi Davidoff de Lassus (Dave de son surnom), mon meilleur cheval, et Dawa de Greenbay. Et pour l’épreuve 3*, j’ai prévu de monter Univers du Vinnebus et Dolitaire Chavannaise. Ces quatre-là sont mes meilleures montures du moment. 

Je n’ai pas beaucoup concouru depuis mon retour de Wellington, où j’ai passé l’hiver. Je voulais surtout me préparer pour Knokke, vérifier qu’on avait tout ce qu’il fallait pour la semaine. J’ai travaillé dur pour être au top de ma forme, j’ai donc bon espoir de bien faire. Quant au reste de l’année, je souhaite simplement me montrer performante. Depuis que j’ai commencé à travailler avec Eric Lamaze, mon nouvel entraîneur, début mai, j’ai gagné en vitesse. J’ai hâte de voir ce que ça donne en compétition !

Quels chevaux avez-vous hâte de monter en concours cette année ?  

Davidoff, mon cheval de tête. Ce sera la première fois, vu qu’il s’était blessé en novembre dernier et n’a donc pas concouru pendant près de six mois. Je suis très contente qu’il soit de nouveau en forme, pour recommencer les épreuves de haut niveau avec lui. Ce grand bai est très spécial à mes yeux. Il a beaucoup de moyens, tout en restant ultra confort sur l’obstacle. C’est vraiment un bon gros géant ! Chaque jour sans exception, il a une pêche d’enfer. Et cette énergie inépuisable en fait bien sûr l’un de mes favoris.

Après, j’ai aussi quelques chevaux de huit ou neuf ans, qui commencent à s’affirmer, comme Dawa, que j’ai très hâte d’emmener en concours. J’ai Dawa, un cheval très prometteur, depuis qu’il a sept ans. Il en a neuf aujourd’hui. Il a participé à son premier 3* en Floride, et a fait une très bonne performance. Il va passer au niveau supérieur cette année, j’ai hâte de voir ça. Il a des gros moyens et une assurance sans faille : à mon avis, il va finir en Grand Prix !

J’ai également une autre jument de neuf ans, Ma Belle. Elle aussi est encore jeune mais commence à participer à des 2* et 3*. Elle a moins d’expérience que les autres, mais je pense qu’elle nous réserve de bonnes surprises.

Enfin, il y a Univers, mon étalon, que je monte depuis trois ans maintenant. Je le réserve pour le haut niveau : il a déjà fait quelques Grand Prix 5* avec moi. Bref, j’ai une équipe de choc cette année, et je suis impatiente de pouvoir concourir et voir ce dont nous sommes capables. 

Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?  

Oui, c’est une série d’événements très importante dans le monde du saut d’obstacles. N’importe quel cavalier professionnel aimerait participer à ses quatre épreuves prestigieuses. Et puis il permet à de jeunes cavaliers de faire leurs preuves. J’ai eu l’opportunité de participer au Spruce Meadows ‘Masters’ de Calgary en 2019, une expérience inoubliable. J’ai pu me faire les dents sur le Grand Prix. C’est vraiment un lieu incomparable. Pareil à Aix-la-Chapelle, où je ne suis allée qu’en tant que spectatrice : les jeunes cavaliers ont l’opportunité de montrer de quoi ils sont capables.

Le fait que Scott [Brash] ait remporté le Rolex Grand Slam montre aux autres cavaliers que c’est possible. Le concept est aussi doté d’un prix au montant conséquent, ce qui encourage les cavaliers à enregistrer de bonnes performances aux quatre épreuves. En retour, cela a un impact positif sur le sport. Les cavaliers du monde entier font tous les efforts possibles pour un jour être en mesure de participer à l’une de ces épreuves.

Qu’avez-vous appris sur vous-même et en général durant l’année qui vient de s’écouler ? Quels aspects positifs se sont dégagés de cette période ?  

J’ai appris que je veux plus que tout réussir dans le sport que j’ai choisi. Ces derniers mois en particulier, quand j’étais en Floride et lorsque les concours ont redémarré ici, j’ai eu quelques mois difficiles, avec des résultats médiocres. Mais j’ai vraiment l’impression d’être revenue à mon meilleur niveau, et je fais tout pour pouvoir poursuivre sur cette voie.

Ces derniers mois, j’ai réalisé que la réussite m’importait beaucoup. J’ai aussi appris à profiter des bons moments, car ils ne durent pas toujours, et on a tendance à les voir comme s’ils allaient de soi. Pour certains cavaliers, il y a plus de réussites que d’échecs. Mais ce n’est pas mon cas. Je veux donc vivre davantage dans le moment et profiter pleinement des bons résultats.

Avec la pandémie, les annulations de concours et la vie normale qui semblait s’arrêter, j’ai aussi appris à apprécier les « petits riens », comme le fait de passer davantage de temps avec mes chevaux et ma famille, deux choses qui comptent énormément à mes yeux.

William Funnell at The Billy Stud (Photo: Eli Birch Boots and Hooves Photography) William Funnell at The Billy Stud (Photo: Eli Birch Boots and Hooves Photography)

Breeders Uncovered with:

William Funnell, founder & breeder at The Billy Stud

 

Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ? 

Je devais avoir quatre ou cinq ans, je montais un minuscule Shetland noir. J’ai eu la chance d’avoir grandi dans une ferme, près du village de Challock dans le Kent, en Angleterre. Quand on est fils d’agriculteur, on grandit tout près des animaux, et dans mon cas de chevaux et de poneys. J’ai eu une enfance vraiment idyllique à la campagne. 

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ? 

J’adore représenter mon pays lors des épreuves en équipe. L’un des moments les plus mémorables a sûrement été les Championnats d’Europe à Herning [en 2013], et le Derby d’Hickstead. Petit, j’avais l’habitude de regarder le Derby à la télévision. Alors quand je l’ai remporté, de nombreuses années plus tard, j’étais aux anges ! Et puis j’ai eu la chance d’avoir participé plusieurs fois à la Coupe des Nations en équipe, et ça a toujours été de grands moments.

Le couple cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ? 

Un éleveur doit savoir laisser partir ses chevaux, et c’est parfois difficile, car les meilleurs cavaliers ne sont pas toujours les plus fortunés. On essaie de trouver un équilibre. Ça ne sert à rien de vendre un cheval de niveau Grand Prix à un simple amateur. Il faut absolument trouver la bonne paire : pour que notre cheval puisse se faire connaître, il faut qu’il se présente à des concours prestigieux, et donc qu’il soit monté par un cavalier de talent.

Donnez-nous un aperçu rapide du quotidien à l’élevage  Billy Stud... 

Tout roule aujourd’hui comme sur des roulettes. Donal Barnwell, mon associé, s’occupe du poulinage et de tous les besoins des chevaux jusqu’à trois ans d’âge. Ensuite, il me les confie pour le débourrage. On évalue leurs performances et leur potentiel en saut d’obstacles, puis on essaie de développer ces capacités avant de trouver un acheteur. Le but est de laisser partir chaque cheval au moment opportun.

Chaque année, on a en moyenne 100 gestations, dont beaucoup proviennent d’un transfert d’embryons, qui a un taux d’absorption de 10 à 15 pour cent. On produit entre 80 et 85 poulains, dont on retrouve entre 70 et 80 après trois ans d’âge, le printemps venu. L’écurie emploie sept ou huit cavaliers, dont moi et Pippa. Nous avons trois carrières, dont deux en herbe, et un manège. On peut donc faire beaucoup de choses à la maison, avant même de les emmener en compétition, ce qui coûte cher. On a déjà quelques parcours d’obstacles différents sur lesquels leur apprendre leur métier.

Quelle est votre principal objectif professionnel en tant que cavalier et éleveur ? 

J’arrive à la fin de ma carrière de cavalier. J’aurais adoré aller aux Jeux olympiques cette année avec l’un de nos chevaux. Il faut faire partie des 30 meilleurs cavaliers du pays, et je ne crois pas que quelqu’un ait déjà réussi à se hisser à ce niveau avec ses propres chevaux. Je suis sûrement le seul cavalier à ne monter que ses chevaux à lui, et je suis très fier de ce statut. Alors évidemment, monter un cheval que j’ai élevé aux Jeux aurait été idéal, mais on ne sait jamais, j’aurai peut-être encore l’occasion ! Heureusement, j’ai le même plaisir à regarder un autre cavalier concourir sur un cheval de mon écurie. J’espère élever des chevaux d’une qualité suffisante pour les confier aux bonnes personnes, avec qui ils pourront participer aux Jeux olympiques et à d’autres concours renommés à l’avenir.

Quelles montures nées à Billy Stud font actuellement preuve de performances exceptionnelles sur le circuit ?  

Il y en a plusieurs, en Europe et en Amérique. Pippa, ma femme, a monté l’un de nos chevaux aux Jeux olympiques de Rio. Les chevaux issus de notre élevage participent à des concours de tous niveaux. Malheureusement, je ne crois pas avoir la monture qu’il faut pour les Jeux de cette année.

De quels chevaux en particulier êtes-vous le plus fier ? 

De Billy Congo, médaillé d’or à Herning. C’était je crois le premier étalon du Global Champions Tour en termes de gains : une année, il a gagné 300 000 livres sterling sur le tour. J’ai aussi remporté un Grand Prix 5* avec lui, sans oublier le Hickstead Derby. Et puis j’ai aussi concouru sur Billy Buckingham, son fils.

William Funnel and Billy Congo William Funnel and Billy Congo

Au-delà de l’élevage, quels sont vos rêves et ambitions ? 

Je suis d’avis qu’il est toujours possible de s’améliorer. Je ne veux pas forcément étendre davantage notre élevage, mais je pense qu’on peut encore et toujours perfectionner ses processus. Nous apprenons sans cesse de nouvelles choses, et j’aurais aimé avoir les connaissances et les chevaux qu’on a maintenant il y a 20 ans !

Est-ce que vous servez de mentor à un autre cavalier ? 

Oui, Pippa et moi donnons un coup de main à Joe Stockdale, le fils de feu Tim Stockdale. Il a fait de bonnes performances cette année, avec deux sans-fautes à la Coupe des Nations. J’ai beaucoup de plaisir à le voir concourir.

Des cavaliers britanniques de talent émergent en ce moment, comme Jack Whitaker. Il y a un temps, quand je disputais des concours à Nick Skelton, John Whitaker ou son frère Michael, j’étais le plus jeune de l’équipe. Mais maintenant que Nick [Skelton] a pris sa retraite, j’ai l’impression d’être l’un des plus vieux ! Ceci dit, c’est sympa de voir tous ces jeunes et leurs parents. Le saut en équipe est une partie important du saut d’obstacles, que j’ai beaucoup appréciée durant ma carrière.

Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?  

Quand Scott Brash a remporté le Grand Slam, c’était super. C’est un véritable exploit, en particulier aujourd’hui, alors que les cavaliers gèrent très bien leurs montures. Les épreuves sont toutes très différentes, et les remporter toutes peut sembler impossible, surtout celles qui rassemblent les meilleurs couples du sport mondial. C’est très, très impressionnant. Le cheval et le cavalier doivent tous deux être au top de leur forme, et donner une performance exceptionnelle le jour J pour arracher la victoire aux autres participants.

Le Rolex Grand Slam a incité de nombreux cavaliers à participer aux épreuves, qui en retour reçoivent davantage de publicité. Ce concept qui rassemble quatre sites légendaires est à mon avis  une très bonne idée.  Ces épreuves ont toujours été les plus difficiles à gagner, et avec la récompense qui attend le vainqueur, tout le monde veut tenter sa chance.

Parmi les Majeurs, quel est votre préféré ? 

Aix-la-Chapelle et Calgary sont toujours très spéciaux à mes yeux, car j’ai toujours préféré une piste en extérieur. Le mélange offert par le Rolex Grand Slam (Genève et The Dutch Masters ayant lieu à l’intérieur) permet de rajouter du piquant à la compétition. Mais comme j’ai toujours mieux réussi en extérieur, ma préférence va aux deux premiers. 

Qui vous a le plus inspiré dans votre vie et votre carrière ? 

J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour John Whitaker. Sa manière de monter et son rapport aux chevaux n’ont jamais cessé de m’impressionner.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?  

John [Whitaker] m’a dit un jour qu’en partant sur de bonnes bases, le reste suit naturellement. On a tendance à oublier les choses simples ! 

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