Plus tard l'événement aura lieux, mieux il sera: Le Festival mondial équestre, le CHIO d'Aix-la-Chapelle 2021, ouvrira ses portes du 10 au 19 septembre. L'événement était initialement planifié pour la fin du mois de Juin.
"Tout le monde se réjouit du CHIO d'Aix-la-Chapelle 2021, bien que la sécurité et la santé reste nos priorités numero unes," commente Frank Kemperman, membre du Managing Board de Aachen-Laurensberger Rennverein e.V. (ALRV), en charge de l'organisation du concours. De ce fait, les organisateurs sont extrêmement satisfaits d'avoir trouvé une date alternative plus tard dans l'été,"dates qui ont été approuvées par la la FEI, nous pouvons donc officiellement les confirmer", explique Kemperman.
"Le CHIO d'Aix-la-Chapelle 2021 sera un concours de très haute qualité, comme à son habitude, avec ses cinq disciplines et les meilleurs cavaliers et chevaux", commente Kemperman. Malgré le fait que tous les aspect liés au sport sont d'une clarté limpide, le cadre des conditions est encore incertain. Kemperman explique que la capacité d'accueillir des spectateurs au mois de septembre est à ce jour une inconnue. Prenant ce point en considération, les tickets déjà achetés pour le CHIO d'Aix-la-Chapelle 2021 peuvent être échangés avec des tickets pour le CHIO d'Aix-la-Chapelle 2022. Ceux qui ne souhaitent pas opérer à un échange pour des tickets du CHIO d'Aix-la-Chapelle 2022 pourront être remboursés ou faire une donation. Les formulaires et toutes les informations sont disponibles en ligne sur https://www.chioaachen.de/en/tickets-2 . Tout les possesseurs de tickets seront informés dans les prochains jours.
"Nous nous attendons à avoir une réponse quant au nombre de spectateurs pouvant acceder au concours à la mi-juin," décrit Frank Kemperman. Cette date marquera ainsi le début des ventes des tickets pour le CHIO d'Aix-la-Chapelle 2021. Toute l'ambiance du CHIO d'Aix-la-Chapelle, ainsi que toutes les informations sur le concours peuvent être trouvées sur www.chioaachen.com ainsi que sur leurs plateformes de réseaux sociaux.
Hier soir, la Fédération Équestre Internationale (FEI) a annoncé que tous les événements internationaux sont annulés jusqu'au 28 mars. Cette décision a été prise pour empêcher la propagation du virus de l'herpès équin (EHV-1), dont le foyer s’est déclenché il y a plus d’une semaine à Valence.
Une énorme déception pour l'organisation de The Dutch Masters. Marcel Hunze, directeur de The Dutch Masters : « Au cours des derniers mois, l'équipe a travaillé très dur pour mettre en place une édition sûre avec tous les protocoles nécessaires. L'intention d'organiser The Dutch Masters dans un format adapté, malgré tous les défis liés au virus Covid-19, a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme par les cavaliers et l'ensemble du monde équestre. Nous sommes à présent confrontés à un autre virus, ce qui signifie que l'événement a dû être annulé peu de temps avant le début, et ceci est difficile à comprendre. Malheureusement, nous ne pouvons que regarder vers l’avenir et travailler à une prochaine grande édition. »
Dans la foulée de la décision prise par le gouvernement néerlandais de rouvrir les compétitions sportives d’élite, le comité directeur de The Dutch Masters a décidé de lancer son programme pour 2021. Anky van Grunsven, présidente de The Dutch Masters, explique : « Il est très important d’assurer la continuité des sports équestres, à la fois pour la pérennité de l’événement mais aussi pour les chevaux, les cavaliers et tous les autres acteurs du secteur ». L’organisme est reconnaissant à ses partenaires pour leur soutien suite à l’annulation des épreuves de 2020. Le NOC*NSF a manifesté une joie évidente : « Il est important pour l’avenir des sports équestres de voir revenir les épreuves de haut niveau. Cela permet aux membres de l’équipe nationale néerlandaise de se préparer aux Jeux olympiques et paralympiques à venir. C’est particulièrement crucial pour les sports équestres, dans lesquels non seulement les cavaliers mais aussi les chevaux doivent être en excellente forme physique. Nous sommes heureux d’apprendre que The Dutch Masters va pouvoir être organisé et que les membres de l’équipe nationale seront en mesure de bien se préparer pour les Jeux. »
Huis clos
Étant donné la situation actuelle, The Dutch Masters aura lieu à huis clos selon un format spécifique. La sécurité des concurrents et du personnel sera la priorité principale des organisateurs, qui maintiendront un contact permanent avec les autorités pour garantir un événement exempt de coronavirus. Alderman Huib van Olden, membre du conseil municipal de Bois-le-Duc, est lui aussi satisfait des dispositions prises à cette occasion : « En tant que fan de sport, je suis ravi que cette compétition si importante pour notre ville et notre province puisse se dérouler sans risques. » Les épreuves de The Dutch Masters seront diffusés sur plusieurs chaînes.
Rolex renouvelle son soutien
Rolex, principal sponsor de The Dutch Masters, a renouvelé son partenariat avec l’événement, et ce pour le long terme. La marque est bien sûr l’un des partenaires fondateurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et soutient le monde équestre dans son ensemble depuis plus de 60 ans. Célèbre pour ses montres-bracelets, la société est partenaire des Dutch Masters depuis 2014. En 2018, les Dutch Masters et trois des autres meilleures épreuves équestres mondiales ont rejoint le club exclusif du Rolex Grand Slam of Show Jumping : le CHIO d’Aix-la-Chapelle en Allemagne, le CSIO de Spruce Meadows ‘Masters’ à Calgary au Canada et le CHI de Genève en Suisse. « L’annulation de The Dutch Masters de 2020 a eu un impact considérable sur notre organisation. Nous sommes reconnaissants à nos partenaires pour leur confiance. Le renouvellement de notre partenariat avec Rolex, notre fidèle partenaire, est un signe prometteur pour l’avenir » déclare Marcel Hunze, directeur de l’événement.
Les Dutch Masters auront lieu du 12 au 14 mars 2021. Vous trouverez le programme définitif en ligne.
Dans les coulisses du CHI de Genève avec:
Sophie Mottu Morel, directrice générale
Quelles surprises nous réserve le CHI Geneva Virtual ?
Dès que l’annonce a été faite de l’annulation du CHI de Genève, nous avons voulu être tout de même présents du 10 au 13 décembre 2020, les dates initialement prévues pour l’événement, même si cela devait se faire de manière virtuelle. L’équipe a bien réfléchi et a conclu qu’elle voulait avant tout proposer une expérience différente et inédite. Elle a donc décidé de produire une émission télévisée quotidienne, d’une durée d’une heure, à laquelle participera divers invités prestigieux. Cela fait déjà plusieurs années que nous produisons une émission de télévision durant le CHI de Genève. Nous avons donc une certaine expérience dans ce domaine. Alban Poudret et Michel Sorg, les commentateurs usuels du CHI de Genève, mèneront ces interviews avec une star différente chaque jour, ici dans le studio ou bien par visioconférence. Ces conversations seront parsemées de souvenirs et d’anecdotes, et les invités nous feront également part de leurs commentaires sur certaines de leurs circuits préférés dans l’histoire de la compétition à Palexpo.
Comment le public peut-il participer au CHI Geneva Virtual ?
Les amateurs d’équitation pourront regarder notre émission sur le site du CHI de Genève (www.chi-geneve.ch) ou sur notre page Facebook (www.facebook.com/CHIGeneve). L’émission sera diffusée jeudi 10 (invité spécial : Kevin Staut sur Zoom), vendredi 11 (invité spécial : Steve Guerdat au studio ou sur Zoom) et samedi 12 décembre (invités spéciaux : Eric Lamaze et Luciana Diniz, sur Zoom) de 18 h 30 à 19 h 30 (heure de Genève), et dimanche 13 décembre (invité spécial : Martin Fuchs, sur Zoom) de 14 h 00 à 15 h 00 (heure de Genève). Le public pourra poser des questions aux invités en temps réel par le biais des réseaux sociaux et d’une plateforme dédiée et participer à des sondages, et il aura aussi une chance de gagner des cadeaux !
Le CHI de Genève a été consacré « Meilleure compétition au monde » à dix occasions. Est-ce là un motif de plus de vouloir faire du CHI Geneva Virtual un succès ?
Les récompenses que nous remportons nous poussent sans cesse à travailler encore plus dur et à nous surpasser. Les accolades telles que celle-ci nous incitent également à faire preuve d’originalité dans nos réflexions, pour nous démarquer des autres grandes compétitions équestres. C’est pour cela que nous avons décidé de créer quelque chose d’inédit pour le CHI Geneva Virtual.
Quel est le secret d’un événement réussi, en live ou en virtuel ?
La clé de notre réussite est sans aucun doute la passion qui nous anime pour les sports équestres. L’équipe se consacre corps et âme à l’organisation du concours. On nous traite parfois de doux rêveurs, mais c’est important de voir grand, et c’est là notre force !
Quel a été l’aspect le plus intéressant de l’organisation du CHI Geneva Virtual ?
Nous avons pris beaucoup de plaisir à réfléchir au contenu de nos quatre émissions quotidiennes. Leur organisation a requis un travail d’équipe considérable de la part de notre équipe de communication, notamment Yannick Guerdat, qui coproduit les émissions avec nous, et Nicolas Bossard, qui travaille avec nous depuis le départ sur les émissions de la chaîne CHI Genève (CHIG) TV.
Que tirerez-vous de cette expérience ?
Une volonté réelle de produire quelque chose d’inédit, une vision commune dans ce que nous avons créé et mis en place, et une grande motivation pour proposer un contenu intéressant et original aux amateurs de sports équestres.
En raison du coronavirus, les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping (le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO des Spruce Meadows ‘Masters’) ont tous deux organisé des éditions virtuelles. Le CHI Geneva Virtual s’est-il inspiré de ces deux événements ?
Comme je l’ai dit, l’équipe organisatrice du CHI de Genève souhaitait proposer quelque chose d’inédit et de différent. Ceci dit, nous avons bien sûr suivi avec intérêt les initiatives de nos homologues du Rolex Grand Slam cette année, et nous les félicitons pour les remarquables résultats découlant de leurs efforts.
Vous devez avoir une équipe formidable pour pouvoir organiser une édition virtuelle du CHI de Genève en si peu de temps...
Effectivement, le CHI de Genève a la chance de pouvoir compter sur un personnel de talent, ultra motivé et compétent. Il faut aussi noter l’extraordinaire travail des bénévoles, qui sont l’âme-même du concours. Rien ne serait possible sans eux. Pour les remercier, nous leur donnerons l’opportunité de poser des questions en exclusivité à nos invités spéciaux sur CHIG TV le samedi 12 et le dimanche 13 décembre. Un de nos bénévoles gagnera également un prix exceptionnel : un ticket VIP pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle l’an prochain.
Martin Fuchs, cavalier prodige suisse, est le champion en titre du Rolex Grand Prix au CHI de Genève. Pensez-vous qu’il parviendra à défendre son titre en 2021 ?
Martin doit être très déçu de ne pas pouvoir défendre son titre cette année, mais je suis sûr qu’il n’en reviendra que plus motivé en 2021.
Numéro un actuel au classement mondial, Steve Guerdat a participé à tous les Majeurs depuis 2013. Comment parvient-il a maintenir ce niveau, et comment Steve et Martin sont-ils arrivés aux deux premières places mondiales ?
Steve a beaucoup de talent, et il maîtrise parfaitement l’entraînement de ses chevaux. C’est là l’une des clés de sa réussite constante. Il inspire de nombreux jeunes cavaliers suisses et étrangers à suivre son exemple, et Martin aussi. Le père de Martin entraîne Steve. Les deux cavaliers ont un grand respect l’un pour l’autre, mais entretiennent aussi une rivalité amicale qui les pousse à se dépasser et qui fait la force de l’équipe nationale suisse.
En 2021, le CHI de Genève souffle ses 60 bougies. Quels sont vos meilleurs souvenirs depuis que vous avez commencé à travailler pour cette compétition ?
J’en ai beaucoup ! Parmi ceux qui me donnent encore des frissons, je citerais la victoire de Steve et Jalisca Solier en finale de la Coupe du monde en 2006 et les adieux empreints d’émotion à Nino des Buissonnets en 2016.
Nous fêterons la 20e édition de la finale du Top 10 IJRC Rolex au CHI de Genève l’an prochain. Le CHI Geneva Virtual a-t-il un Top 10 virtuel au programme ?
Nous aborderons évidemment le Top 10. Nos invités spéciaux et les amateurs d’équitation qui regardent l’émission pourront par exemple créer leur propre Top 10 des performances auxquelles nous avons eu le plaisir d’assister depuis la première édition du concours en 1926 !
Parole d'éleveurs avec:
Lisa Lourie, éleveuse chez Spy Coast Farm
Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?
J’étais avec une copine, on montait à cru dans les bois derrière chez moi à Winchester (vers Boston, dans le Massachussetts). On avait 12 ans environ. Cette amie allait en colonie de vacances équestre chaque été et accueillait certains chevaux chez elle l’hiver. Elle avait besoin de quelqu’un pour l’aider à les faire travailler, et on les sortait dans les bois et sur les sentiers.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Facile : la victoire en équipe aux Championnats d’Europe de Chaqui Z, un cheval à moi monté par Shane Sweetnam. Plus récemment, j’étais en bord de piste au Tryon International Equestrian Center, lors des épreuves pour jeunes chevaux de cinq, six et sept ans, pour regarder deux ou trois chevaux à moi qui s’échauffaient. Un cheval de huit ans que j’avais élevé se préparait au même moment à participer à l’épreuve d’équitation, et je savais qu’Aaron Vale, un cavalier de talent participait aux épreuves pour les chevaux de 5 ans sur une monture venue de Spy Coast. Peu après, une autre personne passe devant moi, accompagnée elle aussi d’un cheval élevé par mes soins. À cet instant, je me suis rendu compte que j’étais complètement entourée de chevaux que j’avais élevés et qui tournaient désormais à haut niveau. C’était magique, j’avais du mal à y croire.
Comment vous-êtes vous intéressée à l’élevage de chevaux ?
J’avais une jument pur-sang, un vrai cheval maître d’école, que j’ai décidé de faire pouliner. Quand son poulain a eu deux ans et demi, quelqu’un m’a dit : « Mais qu’est-ce qu’il fait ici ? », et je me suis aperçue qu’en tant que pur-sang, il aurait dû nous quitter bien plus tôt ! J’ai compris que je ne pourrai jamais laisser partir des chevaux si jeunes. Je suis donc passée à l’élevage de chevaux de sport, un choix beaucoup plus logique pour moi. Dans ce domaine au moins, je pouvais avoir un impact, alors que dans l’élevage de pur-sangs, auquel je ne connaissais rien, j’aurais pu y laisser ma chemise.
Pourriez-vous nous expliquer brièvement comment se passe l’élevage de chevaux de saut d’obstacles de haut niveau ? Par où commencer, comment décider d’un croisement, etc. ?
Alors évidemment, j’essaie de croiser les meilleurs chevaux possibles, en utilisant des souches basses éprouvées et des étalons de qualité. Pour moi, la poulinière est l’élément déterminant, mais on veut aussi d’excellents étalons. Pas seulement ceux qui ont réussi sur la piste d’obstacles, mais ceux qui ont produit des chevaux de qualité. Comme 95 à 99 pourcent de mes acheteurs sont amateurs, j’axe avant tout mes choix sur le mental. J’essaie de suivre l’exemple de certains des meilleurs éleveurs européens. Ils ont une immense expérience dans ce domaine, alors pourquoi irais-je essayer de réinventer la roue ? J’essaie d’acheter les meilleurs juments pour mon budget, et Shane et les autres cavaliers de l’écurie participent à quasiment toutes les étapes de l’élevage. Comme je ne monte pas ces chevaux et que je ne peux pas assister à tous les concours internationaux, je leur demande comment était le cheval, son mental, le contact, etc. Leurs avis et commentaires sont essentiels à notre programme d’élevage.
Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?
Oui. Il m’arrive de faire pouliner une belle jument et un superbe étalon, et de me retrouver avec une pouliche médiocre, courte sur pattes, pas très gracieuse ou sans gros moyens à l’obstacle. C’est Joris De Brabander qui m’a dit que ce sont en fait ces juments-là qu’il faut faire pouliner, car c’est la troisième génération qui aura du succès. Malgré la réticence de mon équipe, j’ai décidé de suivre son conseil. J’ai fait pouliner ces juments et les résultats étaient effectivement impressionnants.
Le couple cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte
lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?
Pas pour tous, mais certainement pour les meilleurs, oui. Il faut évidemment être conscient de ce facteur, par exemple pour ne pas vendre un cheval qui a trop de caractère à une personne qui sera ensuite dépassée. Et quand on tient une perle, on veut que ce cheval aille chez quelqu’un qui va lui permettre de progresser, surtout s’il est jeune. On s’assure ainsi du bien-être du cheval et de la viabilité à long terme de mon programme. Ça ne fait pas longtemps qu’on existe, et comme nous ne sommes pas en Union européenne, j’ai dû démontrer non seulement la qualité de nos chevaux mais aussi celle de notre programme d’entraînement. C’est pour cela qu’on n’a pas vendu de jeunes chevaux au départ. On voulait s’assurer de la solidité de notre programme d’élevage, pour que les chevaux sortis de Spy Coast Farm fassent toujours notre fierté. À 7 ou 8 ans, le cheval accepte davantage de cavaliers. Mais avant cela, il faut quelqu’un qui sache vraiment ce qu’il fait.
Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ?
On commence vers deux ans et demi de manière progressive. On essaie de ne pas les garder trop longtemps, mais en général les acheteurs aux États-Unis veulent un cheval d’au moins cinq ou six ans, sauf s’ils veulent faire de l’élevage. Et dans ce cas-là, vendre reviendrait à brader nos propres lignées. Je préfère voir nos meilleurs chevaux faire carrière sur la piste de saut d’obstacles avant de rejoindre définitivement un élevage.
Combien assurez-vous de poulinages par an ?
En temps normal, Spy Coast produit 20 poulains par an, plus 20 autres pour nos clients. Tous naissent à la propriété. C’est un peu différent cette année, j’ai fait pouliner 31 juments pour nous et 20 de plus pour des clients. Nous avons aussi vendu beaucoup plus de semence à des acheteurs extérieurs en 2020, une année record.
Quelle est votre principal objectif professionnel en tant qu’éleveuse ?
Améliorer le secteur de l’élevage dans son ensemble. Ici aux États-Unis, on est fort en matière de spectacles équestres et de soins vétérinaires, mais l’élevage était jusqu’ici bien en deçà du niveau européen. Et puis j’avais fait venir tous ces étalons et juments de l’étranger, il fallait bien que j’en fasse quelque chose ! Dans cette optique, on a travaillé à mettre sur pied un programme d’entraînement solide pour les jeunes chevaux, ainsi que des épreuves et concours auxquels ils pourraient participer. Cette partie importante du secteur de l’équitation ne recevait pas l’attention qu’elle méritait. Mais pour finir, on a vu émerger des cavaliers ultra performants, qui savent accompagner les jeunes chevaux vers la réussite dès leur plus jeune âge.
De quels chevaux en particulier êtes-vous la plus fière ?
Probablement Kirschwasser SCF, qui a fait une belle carrière au niveau Grand Prix avec Freddie Vasquez, un cavalier plein d’allant qui l’adore. J’en ai d’autres qui montent les échelons en ce moment, mais je dois quand même faire une petite dédicace à ma propre jument, Nosy Parker SCF, qui prend si bien soin de moi. Elle est issue de très bonnes lignées (For Pleasure x Cumano), elle est très sportive, et elle a un bon mental (il le faut pour me supporter !), mais maintenant qu’elle a presque 8 ans, je vais devoir la céder à quelqu’un d’autre. Je ne pourrai pas la faire progresser davantage par moi-même : il est temps de passer le flambeau.
Au-delà de l’élevage, quels sont vos rêves et ambitions ?
Mon objectif ultime est de mettre en place un cadre de qualité, abordable, où peuvent évoluer les jeunes chevaux aux États-Unis. Mais aussi de former une alliance internationale et de trouver des façons dont l’Europe peut nous aider, et vice-versa, pour faire avancer l’élevage.
Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Je n’ai pas assisté à toutes, mais je dirais le CHIO d’Aix-la-Chapelle, où l’atmosphère est vraiment électrique. Et puis mes chevaux ont toujours du succès à ce concours, ça aide ! J’y ai également puisé de supers idées, ça fait donc trois bonnes raisons de choisir cette compétition.
Qui vous a le plus inspirée dans votre carrière ?
En termes d’éleveurs, c’est Joris De Brabander, son stal de Muze a produit d’excellents chevaux. J’ai aussi eu la chance de côtoyer des éleveurs qui sont de véritables chefs d’entreprise, qui m’ont inspirée et encouragée à penser de manière différente, à aborder les problèmes sous une perspective inédite. J’ai adoré travailler avec Mark Bellisimo et nos partenaires à Wellington et à Tryon. Et plus récemment, j’ai aimé collaborer avec Klaas De Coster et Mares of Macha en Belgique. Bourrés d’énergie positive, ils ont eux aussi un point de vue unique sur le métier et font avancer le secteur de manière très démocratique.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
C’est peut-être bête, mais ce sont les paroles d’une chanson : « It’s hard to see the spot you’re standing on. » En d’autres mots, il faut savoir adopter différentes perspectives pour savoir où l’on en est vraiment. Et si on reste bloqué au même endroit, on reste aveugle aux possibilités qui nous sont offertes. C’est en tout cas comme ça que je comprends ces paroles !
Ces derniers jours, le Conseil Fédéral et le Canton de Genève ont présenté de nouvelles mesures sanitaires visant à lutter contre l’évolution de la pandémie de Covid-19. Suite à ces annonces, le comité d’organisation du CHI de Genève a décidé d’annuler l’édition 2020 du Concours.
Le comité d’organisation du CHI de Genève aura tout tenté. Des concepts sanitaires stricts et rigoureux avaient été mis en place et de nombreux scénarii envisagés afin que l’événement puisse avoir lieu, même avec un nombre très restreint de spectateurs ou à huis clos.
Les annonces faites par le Conseil Fédéral le mercredi 28 octobre, puis par le Conseil d’Etat genevois le dimanche 1er novembre limitent désormais les manifestations à 5 personnes ce qui rend la tenue d’un événement comme le CHI de Genève impossible. Les participants et le staffn’étant pas compris dans ce chiffre, l’option du huis clos a été étudiée, mais dans la situation sanitaire actuelle le comité d’organisation ne peut évidemment envisager de réunir quelque 400 personnes (comité, bénévoles, cavaliers, grooms, etc.) sous un même toit. L’édition 2020 qui devait avoir lieu du 10 au 13 décembre à Palexpo est donc annulée. Les spectateurs ayant déjà acheté leurs places seront intégralement remboursés.
« La situation sanitaire est sérieuse et la sécurité de la population est la priorité absolue. Cette année, le visage du Concours aurait été bien différent de celui que nous connaissons, mais nous souhaitions néanmoins offrir la possibilité aux cavaliers et meneurs de pratiquer leur sport, tout en proposant au public de suivre leurs performances sur notre Live Streaming ou à la TV. Les annonces faites ces derniers jours rendent toutefois la tenue de l’événement impossible. Cette annulation est un coup dur pour toute l’équipe du Concours qui a énormément travaillé sur les différents scénarii depuis de nombreux mois. Mais nous reviendrons encore plus forts en 2021 pour fêter notre 60e édition. En prenant cette décision aujourd’hui, nous assurons la pérennité de notre manifestation pour ces prochaines années », confie Sophie Mottu Morel, directrice générale du CHI de Genève.
Le comité d’organisation tient à remercier chaleureusement ses partenaires, qui se sont montrés solidaires tout au long de ces derniers mois. Ses remerciements s’adressent aussi aux cavaliers, bénévoles, exposants et officiels pour leur compréhension et leur soutien dans cette décision. Les organisateurs donnent d’ores et déjà rendez-vous à leur public du 9 au 12 décembre 2021 pour la 60e édition du CHI de Genève.
Inauguré en avril 2013, le Rolex Grand Slam of Show Jumping est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands challenge équestre au monde. L’idée, venue de l’imagination des comités organisateurs de trois des concours internationaux de saut d’obstacles les plus connus (le CHIO d’Aix-la-Chapelle en Allemagne, le CSIO des Spruce Meadows ‘Masters’ au Canada et le CHI de Genève en Suisse), est de récompenser le cavalier qui parvient à remporter les épreuves de Grand Prix de ces trois concours consécutifs, avec à la clef un prix d’un million d’euros. En mars 2018, ces trois événements internationaux ou « Majeurs » ont été rejoints par un quatrième concours renommé, le plus grand concours hippique en intérieur des Pays-Bas : The Dutch Masters.
Le premier et le seul cavalier à avoir déjà remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping est le Britannique Scott Brash, qui a réalisé cet exploit en 2015 aux rênes d’Hello Sanctos, son hongre bai. Ayant triomphé aux Grands Prix Rolex du CHI de Genève en 2014 et du CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2015, il signe ensuite un double sans-faute au ‘CP International’, présenté par Rolex au CSIO des Spruce Meadows ‘Masters’ de 2015, et atteint ainsi l’apogée de son art.
En relativement peu de temps, le Rolex Grand Slam of Show Jumping a vu sa réputation exploser, comme le montre les chiffres illustrés ici, et il est devenu le défi ultime de l’univers équestre. Ce prix attire aujourd’hui les meilleurs couples cheval-cavaliers au monde. Le tennis avait déjà son Grand Chelem, constitué de l’Australian Open, Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open, tout comme le golf, qui propose depuis longtemps déjà quatre tournois majeurs (The Masters, l’Open américain, l’Open britannique et le Championnat de la PGA). Mais c’est la première fois qu’un Grand Chelem vient récompenser les cavaliers de saut d’obstacles. Contrairement au tennis et au golf, le Rolex Grand Slam a pour particularité la mixité de la compétition, qui permet aux hommes et aux femmes de s’affronter sur les mêmes épreuves et pour le même prix.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a déjà accueilli lors des différentes rencontres de ses quatre Majeurs plus de 653 500 spectateurs par année. Des cavaliers de neuf pays différents ont remporté au moins un Majeur, et plus de 2150 bénévoles ont apporté leur soutien indéfectible. Pour en savoir plus sur les faits et chiffres importants du Rolex Grand Slam of Show Jumping, consultez l’illustration ci-jointe. N’hésitez pas à la republier sur votre propre site et réseaux sociaux !
L'infographie Rolex Grand Slam
Genève, le 28 septembre 2020 – Pourquoi les meilleurs cavaliers et meneurs du monde ne pourraient-ils pas se mesurer comme les hockeyeurs ou les footballeurs ? Après avoir élaboré un concept de protection sanitaire complet en étant conscients des enjeux, les organisateurs du Concours Hippique International de Genève (CHIG) se réjouissent de proposer, du 10 au 13 décembre prochain, une 60e édition avec leurs grandes épreuves de saut d’obstacles, d’attelage et de cross.
Soucieux d’offrir aux cavaliers et aux cavalières, ainsi qu’à tous les passionnés de sports équestres une opportunité de se réunir et de vibrer, et bien que conscients que la situation épidémiologique peut évoluer à tout moment, les organisateurs du CHI de Genève ont travaillé ces derniers mois à la fois sur la programmation de la 60e édition et sur un concept sanitaire rigoureux.
« Nous avons étudié toutes les options. Nous sommes arrivés à la conclusion que la tenue du CHI de Genève pouvait se dérouler tout en respectant des mesures sanitaires strictes et appropriées permettant d’assurer la sécurité de chacun », précise Sophie Mottu Morel, directrice générale du CHI de Genève. Elle ajoute : « Nous sommes bien conscients que la situation sanitaire peut évoluer d’ici décembre et pourrait nous contraindre à prendre d’autres décisions dans les semaines qui viennent, mais nous mettons tout en œuvre pour que le CHI de Genève 2020 puisse avoir lieu. Nous sommes bien décidés à mettre sur pied une 60e édition présentant le sport à son meilleur niveau. Elle sera séduisante tant pour les spectateurs que les concurrents et les partenaires. »
Du saut d’obstacles, de l’attelage et du cross indoor figureront ainsi au programme cette année. De nombreux temps forts seront proposés avec en points d’orgue la 20e Finale du Top 10 Rolex IJRC le vendredi soir et le Rolex Grand Prix, une des quatre étapes du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le dimanche. Les épreuves pour les espoirs de moins de 25 ans lancées l’an passé sont aussi maintenues, tout comme le fameux Cross Indoor présenté par la Tribune de Genève et la Coupe du monde d’attelage FEI présentée par la RTS.
Le comité d’organisation tient à remercier chaleureusement ses sponsors, qui se sont montrés solidaires tout au long de ces derniers mois et qui, aujourd’hui, appuient son choix. Rendez-vous est donc pris, du 10 au 13 décembre prochain, pour applaudir cavaliers et meneurs sur la piste genevoise.
Dans les coulisses des Spruce Meadows 'Masters' at Home avec Ian Allison, Vice President Senior de Services Sport & Media
Que contient le programme des Spruce Meadows ‘Masters’ at Home, à visionner depuis chez soi cette année ?
Nous avons arpenté les archives pour dénicher des grands moments des Masters, des concours dans leur intégralité, des documentaires et des interviews. La plupart de ces enregistrements portent sur notre sport, mais nous avons également redécouvert certaines traditions comme les fleurs importées de Hollande, le « British Day » et autres caractéristiques des Masters.
Comment avez-vous décidé quels éléments inclure ?
L’équipe de Spruce Meadows a uni ses efforts pour réfléchir à ses moments favoris. Nous avons également pris en compte les retours des fans de Spruce Meadows, qui nous ont communiqué ce qu’ils souhaitaient voir. Suite au succès des épisodes Spruce Meadows National et North American at Home, nous voulions célébrer notre 45e anniversaire, et c’était l’occasion.
Le programme est-il fait pour un auditoire international ?
Les Masters ont toujours eu un auditoire mondial, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Vous verrez des gagnants des quatre coins du monde. Il n’y aura pas que des Canadiens, mais tous les champions et équipes qui ont fait l’histoire du concours. Spruce Meadows a une portée planétaire. Des compétiteurs de plus de 60 pays sont venus y participer, et la BMO Nations’ Cup a toujours vu concourir les meilleures équipes au monde en provenance d’Europe ou d’Amérique du Sud comme du Nord.
Qu’est-ce qui différencie les Spruce Meadows ‘Masters’ at Home d’autres événements virtuels ?
Nous avons eu la chance d’avoir vu plusieurs événements avoir lieu en 2020, comme le XEROX Young Rider Award et Name the Foal, présentés par TELUS. Nous diffuserons des extraits avec les gagnants 2020 pour ces deux prix, qui seront dévoilés pendant les Spruce Meadows ‘Masters’ at Home 2020. Spruce Meadows, c’est aussi tout un ensemble d’archives avec des concours dans leur intégralité, mais aussi des documentaires passionnants et des profils de cavaliers connus qui vous font réaliser l’ampleur de l’événement.
Comment l’équipe s’est-elle adaptée à la situation après l’arrivée du Covid-19 ?
L’année a certainement été inhabituelle. Nous avons eu le privilège de pouvoir fêter notre histoire et de travailler avec tous nos partenaires pour nous tourner ensemble vers l’avenir et un retour ultime à la normalité. Nous avons pu célébrer notre passé et planifier pour l’avenir, tout en utilisant les avancées technologiques pour rester connectés.
Cette expérience vous a-t-elle incité à modifier le format des événements proposés à partir de l’an prochain ?
À Spruce Meadows, nous sommes toujours prêts à innover et à nous améliorer. Nous sommes certains que la période que nous traversons actuellement mènera à des changements, non seulement pour nous mais pour toutes les organisations sportives.
Vous avez organisé les Spruce Meadows Summer Series sous version numérique. Quelle a été la réaction du public ?
Nous avons eu beaucoup de retours positifs des fans ayant assisté à nos programmes National, North American et Canada Day at Home. Nombre d’entre eux avaient des suggestions sur les compétitions et le type de contenu qu’ils aimeraient voir lors des Masters. Nous avons donc pris tout cela en compte lors de la préparation des Masters at Home, et nous avons même mis en place un système de vote permettant aux fans de choisir quelques événements eux-mêmes. Nos archives regorgent de moments mémorables et de compétiteurs et organisateurs ayant marqué l’histoire.
Quels cavaliers ont travaillé avec vous ou participeront à l’événement ?
Nous avons axé la réflexion sur le contenu historique des Spruce Meadows ‘Masters’ at Home. Nous avons choisi des moments historiques que tout le monde aura du plaisir à regarder et nous avons laissé les fans choisir leurs moments préférés. Par chance, en préparation de notre 45e anniversaire et avant la crise sanitaire, nous avions parlé avec de nombreux acteurs passés et actuels du monde du saut d’obstacles.
Quelles leçons avez-vous tiré de cette expérience ?
Il faut apprendre à s’adapter et à surmonter les difficultés. La santé et la sécurité de notre personnel et de nos fans, compétiteurs, organisateurs et sponsors sont primordiales à nos yeux. Nous tirerons de nombreuses leçons de l’époque actuelle, et des innovations incroyables en ressortiront.
Vous possédez également une équipe de football. Mêlez-vous les deux mondes ?
Spruce Meadows et Cavalry FC sont deux marques respectées et reconnues pour les mêmes raisons. Et nous sommes en mesure de mêler ces deux mondes dans nos communications, pour attirer de nouveaux spectateurs vers ces deux sports.
Quel aspect de la préparation des Spruce Meadows ‘Masters’ at Home avez-vous le plus apprécié ?
Plonger dans les archives et nos souvenirs en compagnie de collègues plus jeunes que moi et revivre ensemble ces nombreux moments mémorables. À travers ce processus, la prochaine génération de dirigeants apprend également à comprendre et apprécier le passé.
Qui selon vous sera en lice pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping 2021 ?
Difficile à dire... N’importe quel cavalier dans le top 50 mondial aura sa chance. Steve Guerdat convoite sans aucun doute la victoire. Et il ne faut jamais sous-estimer Scott Brash, qui produit sans cesse des chevaux de qualité.
Si le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ avait eu lieu cette année, qui selon vous aurait remporté le CP ‘International’, présenté par Rolex ?
Steve Guerdat aurait certainement été en lice. Les Jeux de Tokyo se seraient terminé il y a un moment déjà, lui laissant le temps de se reposer. Et il a le talent, la détermination et les chevaux qu’il faut.
Parole d'éleveurs avec Judy Ann Melchior, éleveuse à Zangersheide et cavalière internationale
Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?
J’étais au CHIO d’Aix-la-Chapelle avec mon père, je devais avoir sept ou huit ans... et je trouvais que tout était immense et impressionnant !
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
J’en ai deux : ma médaille de bronze aux FEI World Equestrian Games™, et ma participation à la FEI Nations Cup™ d’Aix-la-Chapelle, où l’atmosphère était véritablement électrique.
Comment vous-êtes vous intéressée à l’élevage de chevaux ?
J’ai grandi là-dedans. Ma famille faisait déjà de l’élevage, et mon père a fondé son propre stud-book. L’élevage a donc toujours pris une place très importante dans ma vie, depuis un très jeune âge et jusqu’à aujourd’hui. Je m’y suis d’autant plus intéressée de près lorsque ma jument de compétition est entrée dans notre programme d’élevage. Je l’ai croisée avec mes anciens chevaux de compétition, et leurs poulains sont devenus nos montures actuelles.
Pourriez-vous nous expliquer brièvement comment se passe l’élevage de chevaux de saut d’obstacles de haut niveau ? Par où commencer, comment décider d’un croisement, etc. ?
Il faut prendre deux choses en considération. Il y a évidemment la lignée et le pedigree, mais aussi la connaissance des forces et des faiblesses de la jument et de l’étalon en question. En sachant quelles qualités a la jument, et ce qu’on pourrait potentiellement améliorer par un croisement, il est plus facile de sélectionner le bon étalon. Il faut aussi connaître la lignée du cheval, et poser des questions, par exemple sur les croisements qui ont bien marché par le passé. C’est un vrai puzzle, et on n’est jamais sûr d’avoir toutes les bonnes pièces ! La passion et l’instinct jouent un rôle primordial.
Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?
Oui, dans les deux sens. Avec certains croisements, on se dit qu’on va produire un cheval exceptionnel, et il finit par être quelconque. Et d’autres fois, le résultat est extraordinaire alors qu’on ne s’y attend pas du tout. Mais il faut aussi se rappeler que les chevaux évoluent à leur propre rythme. Certains poulains qui n’ont l’air de rien au départ font preuve de performances incroyables plus tard dans leur carrière.
Le couple cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?
Évidemment, c’est là que se joue la réussite du cheval par la suite. Si la relation cheval-cavalier n’est pas harmonieuse, l’animal n’atteindra jamais son plein potentiel.
Pouvez-vous nous donner un aperçu rapide de votre programme d’élevage ?
Bien sûr. Nous avons avant tout les juments : les nouvelles et celles qui ont déjà pouliné pour nous. On étudie toujours les poulains produits dans le cadre du programme pour voir comment ils ont évolué et si le croisement a fonctionné comme prévu. Ensuite, on ajuste en fonction pour les poulains à venir. Si un croisement entre une jument et un étalon a bien marché, on essaie de les croiser de nouveau. Si ce n’est pas possible, on cherchera un étalon aux caractéristiques proches du précédent, en regardant le type et les lignées. Si un croisement a échoué, on essaie d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Et s’il s’agit d’une nouvelle jument, ou d’une jument récemment retraitée, qui n’a jamais pouliné, nous examinons ses traits en détail pour analyser ses qualités et définir la contribution souhaitable de l’étalon. C’est par là que tout commence.
Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ?
Les juments et les poulains restent ensemble cinq à six mois. Après cette période, le poulain est assez indépendant et sevré de sa mère. Les poulains sont alors rassemblés en groupes de sept ou huit. Par beau temps, ils restent au pré ou au paddock. Dans le cas contraire, ils ont accès à l’écurie et au paddock, et sont souvent libres d’aller et venir entre les deux. Autour de trois ans, ils commencent le saut en liberté. Les juments de trois ans poulinent parfois une fois avant de commencer la compétition, et les étalons sont préparés à l’approbation. La plupart des étalons sont débourrés avant quatre ans, les juments un peu plus tard.
Combien assurez-vous de poulinages par an ?
Environ 25 poulains naissent chez nous chaque année.
Quelle est votre principal objectif professionnel en tant qu’éleveuse ?
De produire des chevaux de compétition de haut niveau, pour nous mais aussi pour d’autres cavaliers. C’est un sentiment incroyable de monter au plus haut niveau un cheval qu’on a vu naître. Certains de nos chevaux ont eu beaucoup de succès, et Christian [Ahlmann] a parmi ses meilleurs montures beaucoup de chevaux de notre élevage.
De quels chevaux en particulier êtes-vous la plus fière ?
As Cold as Ice Z est l’une de mes montures favorites : elle m’a aidé à réaliser beaucoup de mes rêves, et elle est née ici-même. Ensuite, on a Take a Chance on Me Z, qui était le premier à avoir été élevé ici à partir d’un de mes ancien chevaux de compétition. Il a fini par concourir au niveau Grand Prix, et j’étais ultra fière de savoir que j’avais élevé et entraîné un cheval aussi extraordinaire. On avait gagné en Grand Prix avec sa mère et son père, et quand on a fait de même avec leur poulain, on était remplis de joie.
Au-delà de l’élevage, quelles sont vos rêves et ambitions en tant que cavalière de saut d’obstacles ?
Cela fait 18 mois que je n’ai pas fait de compétition, car j’ai eu un deuxième enfant et j’avais beaucoup à faire. Avec l’élevage, les enchères et tout ça, ça faisait trop. Je ne suis pas retraitée pour autant ! J’adore monter, mais actuellement je n’ai pas le temps de concourir. Le saut d’obstacles demande beaucoup de temps, et avec ma famille et l’élevage de chevaux, je n’arrive pas à trouver le temps. Mais on verra ce que nous réserve l’avenir ! En dehors des compétitions, j’ai aussi d’autres ambitions. J’adore participer aux enchères. Nous avons organisé l’une des premières enchères en ligne il y a sept ans. C’est maintenant monnaie courante, et c’est devenu un aspect important de nos activités.
Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Aix-la-Chapelle, sans hésiter. Nous sommes à 30 minutes à peine, c’est donc comme si c’était chez moi, encore plus que pour certains Allemands. Lorsque le stade est plein, l’atmosphère est incroyable.
Qui vous a le plus inspirée dans votre carrière ?
Mon père, bien sûr.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Bonne question... J’ai reçu beaucoup de conseils au fil des ans. Mais une citation en particulier m’accompagne toujours : « Celui qui tombe et se relève est plus fort que celui qui n’est jamais tombé ». Quoi que je fasse dans la vie, ce dicton ne manque jamais de me rassurer.
Dans les coulisses du CHIO d'Aix-la-Chapelle Digital avec Michael Mronz, Directeur Général
Parlez-nous de l’Aix-la-Chapelle digital, quels sont les points forts du programme ?
Il est totalement diversifié. Nous avons des défis sportifs avec des cavaliers de haut niveau comme Patrik Kittel, Luciana Diniz, Ludger Beerbaum, Jessica von Bredow-Werndl ou Sandra Auffarth. Dans la Coupe virtuelle de SAP, les fans du CHIO d’Aix-la-Chapelle peuvent devenir "Eventing Managers". Il y a également de nombreux reportages sur les compétitions les plus importantes ; par exemple, Luciana Diniz nous a fait part de ses impressions quand elle a frisé la victoire à trois reprises lors du Grand Prix Rolex. Puis Otto Becker et beaucoup d’autres nous parleront de la fascination pour la Coupe des Nations Mercedes-Benz. En plus de cela, nous avons bien sûr les temps forts du Grand Prix Rolex et d’autres compétitions fascinantes, ainsi que des reportages en direct du CHIO d’Aix-la-Chapelle 2019, agrémentés de commentaires et d’informations de fond passionnantes. Tout cela va être mis en évidence dans un rapport quotidien du 4 au 9 août, sur Facebook, YouTube, chioaachen.de et via clipmyhorse.tv.
Comment avez-vous trouvé les idées pour le contenu ?
Il va de soi que toute l’équipe du CHIO d’Aix-la-Chapelle a développé les idées et le concept en commun. Une grande partie de l’information est venue de l’extérieur, des fans du CHIO d’Aix-la-Chapelle et même de certains cavaliers qui nous ont donné des idées.
Quels sont vos objectifs pour l’événement numérique ?
Notre objectif est le même que pour le « véritable » CHIO d’Aix-la-Chapelle : divertir les gens. En cette année difficile, nous voulons offrir un peu de cette atmosphère très spéciale et inégalée des Soers d’Aix-la-Chapelle aux salons des fans du CHIO d’Aix-la-Chapelle dans le monde entier.
Comment l’équipe s’est-elle adaptée pour faire face à la pandémie COVID-19 ?
Elle s’est très bien adaptée. La majorité des employés travaillent à domicile, nous communiquons entre nous par vidéoconférence et en ligne. Tout le monde s’est très vite adapté à la situation. Je pense que nous avons aussi beaucoup appris sur la façon dont nous allons travailler à l’avenir.
Pensez-vous que cette expérience vous a obligé à envisager de changer le format du CHIO d’Aix-la-Chapelle l’année prochaine ?
Oui, à l’avenir, nous pourrons aussi sans aucun doute utiliser de nombreux aspects que nous avons maintenant intégrés numériquement au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Des applications comme le Eventing Manager (Responsable d’événements), mais aussi l’échange intensif en ligne avec nos visiteurs et nos fans.
Pensez-vous qu’il y aura davantage d’événements virtuels, même après la fin de la pandémie ?
Je peux bien l’imaginer, oui, mais à plus petite échelle. Tout ce qui offre une valeur ajoutée mérite d’être pris en compte pour l’avenir également.
Avez-vous observé de grandes initiatives dans un autre sport que vous aimeriez mentionner ?
Oui, il y a certainement de nombreuses bonnes initiatives et idées sur la façon de maintenir des événements fantastiques en vie malgré la pandémie.
Quels cavaliers ont été impliqués dans l’Aix-la-Chapelle numérique ?
Des cavaliers nationaux comme des cavaliers internationaux, oui. Par exemple, Ludger Beerbaum et Sandra Auffarth, Jessica von Bredow-Werndl, Ijsbrand Chardon, Patrik Kittel et Luciana Diniz seront impliqués.
Quelle est la plus grande leçon que vous avez apprise en ces temps difficiles ?
De ne jamais être trop sûr de quoi que ce soit.
Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans la mise en place de l’Aix-la-Chapelle numérique ?
L’enthousiasme au sein de l’équipe. Bien sûr, nous étions tous tristes, déçus et stupéfaits que le CHIO d’Aix-la-Chapelle 2020 ait dû être annulé, mais c’était magnifique de voir comment de nouvelles idées naissaient et étaient mises en pratique.
En ce qui concerne la quête du Grand Prix de saut d’obstacles de Rolex en 2021, quels cavaliers seront, selon vous, en lice ?
Ce qui est formidable dans notre sport, c’est la haute densité des prestations. Il n’y a plus cinq ou six cavaliers qui dominent tout comme par le passé. Chaque année, dans le cadre du Grand Prix de saut d’obstacles de Rolex, nous faisons l’expérience d’un sport d’exception dans les arènes équestres les plus fascinantes du monde. Scott Brash nous a fait comprendre qu’il était possible de maîtriser le défi ultime, mais qui sera le prochain adversaire ? C’est impossible à prévoir.
Behind the Stable door with Sean Lynch, international travelling groom for Daniel Deusser
Votre quotidien a-t-il changé depuis le confinement, et si oui comment ?
Au départ, sans les concours, c’est sûr que c’était plutôt calme. Mais on a fini par être très occupés à la maison. Avec l’absence de concours, il n’était pas nécessaire d’avoir tout le monde présent et quelques personnes étaient à l’arrêt. En avril, il n’y avait que moi, Daniel et un cavalier d’ici, et même si on terminait pour une fois à une heure normale, on avait de quoi faire.
Avez-vous appris à mieux connaître les chevaux en passant autant de temps à l’écurie avec eux ?
Je dois avouer que c’était très agréable de passer ce temps à domicile. Je voyage avec des chevaux différents chaque semaine : j’ai par exemple Jasmine, Killer Queen et Tobago une semaine, et celle d’après j’accompagne les jeunes chevaux. J’ai donc apprécié pouvoir m’occuper chaque jour de nos chevaux de Grand Prix, et d’apprendre à mieux connaître les nouveaux arrivants.
Avez-vous eu l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences ?
Oui, puisqu’on en parle, je suis en train de développer une application pour iPhone et Android. Ça s’appelle GroomsGoTo, et ça permet de faire plein de choses en quelques clics. On y trouvera les dates des concours reliées au site World of Show Jumping, les pensions disponibles et les démonstrations prévues. Je vais également y inclure des tutoriels pour les jeunes qui voyagent moins. Il y aura aussi des portraits intéressants. Enfin, l’appli facilitera les tâches administratives du groom, en fournissant par exemple une liste type de choses à emporter.
J’ai aussi commencé à apprendre l’allemand, mais ça n’a pas duré longtemps !
D’où est partie cette idée de développer une application ?
En parlant à ma mère et mon meilleur ami, j’ai réalisé qu’il serait très utile d’avoir toutes les informations nécessaires à notre métier au même endroit. Au lieu de visiter 20 sites différents, il suffira de télécharger une seule appli qui regroupe toutes ces informations et vous envoie des notifications pour vous faciliter la vie. Si ça marche comme je l’espère, j’ajouterai un section Emploi pour que les utilisateurs puissent mettre une annonce quand ils ont besoin d’un groom pour une période donnée, par exemple pour un mois seulement.
Qu’est-ce qui vous a manqué pendant que l’arrêt des concours ?
L’ambiance ! Dans les semaines précédant le confinement, on a gagné deux Grands Prix 5* de suite. J’étais gonflé à bloc, les chevaux étaient en super forme et on s’apprêtait à se rendre à la finale de la FEI World Cup™. J’étais en chemin pour Bois-le-Duc quand j’ai reçu un coup de fil pour me dire de faire demi-tour, car tout était annulé. L’ambiance et la montée d’adrénaline me manquent, tout comme les autres membres de l’équipe, avec qui je passe normalement beaucoup de temps.
Et qu’est-ce qui vous a le moins manqué ?
La route. Je suis monté dans la cabine du camion pour aller à Saint-Tropez, et je n’avais vraiment pas envie de conduire.
Comment entretenez-vous la forme de vos chevaux pour qu’ils soient prêts à affronter un Majeur, à moins que vous n’ayez choisi de les laisser se reposer ?
Il faut naviguer à vue dans ces cas-là. On n’allait pas recevoir un appel nous disant que le CHI de Genève commençait dans trois jours. La reprise va se faire progressivement, et on aura toujours quelques semaines pour se préparer. On a ménagé les chevaux pendant quelques jours, et quand on a su en avril-mai que le confinement se poursuivait, on les a laissés se reposer quelques jours. Killer Queen est sortie en balade chaque jour, est allée au champ de courses et a passé du temps à la maison comme le ferait un cheval « normal ». Quand on a su que Saint-Tropez allait peut-être avoir lieu, on a eu deux-trois semaines pour les remettre sérieusement au travail. Mais durant toute cette période, on a fait en sorte que les chevaux gardent la forme pour être prêts à partir en concours assez vite.
Quel impact cela a-t-il eu sur la stratégie de Daniel ?
C’est moins stressant pour moi que pour lui. On a dû réfléchir à la tournure que prenaient les événements, décider quels chevaux étaient prêts. Daniel avait quelques options heureusement, car nous avons la chance d’avoir plusieurs chevaux de Grand Prix. À l’heure actuelle, nous avons six chevaux de Grand Prix à l’écurie, dont trois capables de rivaliser à l’échelle européenne ou mondiale. Nous sommes dans une situation idéale en ce moment, car nous avons des chevaux exceptionnels et une équipe formidable, mais je ne sais pas encore comment tout ça va se passer. Jasmine allait faire le dernier Majeur à Bois-le-Duc avant la finale de la FEI World Cup™, mais j’ignore comment se serait passé le reste de l’année. Daniel avait mentionné le CSIO des Spruce Meadows Masters et la possibilité d’emmener Killer Queen aux Jeux olympiques. De nombreuses suppositions ont été faites, mais pour finir, on a dû attendre de voir ce qui se passait. Daniel sait toujours ce qu’il va faire de chaque cheval, il est très professionnel, très réfléchi, il évite de surmener les chevaux. Mais tout dépendait de ce que nous réservait cette année.
Quels chevaux allez-vous préparer pour le CHI de Genève dans l’espoir de remporter le Rolex Grand Prix en décembre ?
Pour moi, dans l’idéal, ce serait Killer Queen, Tobago et Jasmine. On pourrait tout gagner avec ceux-là ! Killer Queen était là l’an passé à l’âge de neuf ans, pour sa première finale du Top 10 Rolex IJRC. Ce n’était pas prévu comme ça au départ, mais Tobago était blessé, et à la surprise de tous elle a fini en quatrième position. Depuis, elle a gagné en expérience, en particulier sur cette piste. Ce pourrait donc être sa chance.
Daniel a été plusieurs fois à deux doigts de gagner un Majeur, une victoire est-elle le but ultime de l’équipe ?
Il était très déçu de passer si près de la victoire l’an passé à Aix-la-Chapelle. Nous les grooms, on veut toujours que notre cavalier fasse un bon résultat, pour le plaisir de tous dans l’équipe. Une victoire à Aix-la-Chapelle, ce serait très spécial. C’est l’un des événements les plus importants de l’année. La foule serait folle de joie de voir Daniel gagner, mais il faudra attendre l’année prochaine pour l’entendre se déchaîner !
Quel métier feriez-vous si vous n’étiez pas groom ?
Aucune idée ! J’ai toujours baigné dans l’équitation. Quand j’étais plus jeune, j’étais à la fois cavalier et groom. Maintenant je suis le groom concours de l’un des meilleurs cavaliers au monde. Je suis fier de ma carrière, mais je ne veux pas suivre les concours toute ma vie, car j’aimerais bien fonder une famille à un moment donné, ce genre de choses. J’aimerais aussi gérer une écurie, ce qui me permettrait de moins voyager. Enfin, ce sont des rêves d’avenir, pas pour le moment !
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
On ne cesse jamais d’apprendre. Dans ce métier, on apprend tous les jours, et les anciens vous expliquent toujours comment étaient les choses « avant ». Avec l’arrivée de nouvelles machines, de nouvelles méthodes, les choses ont beaucoup évolué. Mais je n’oublie jamais qu’on continue d’apprendre toute sa vie.
Et le pire conseil ?
Ce n’est pas vraiment un conseil, mais je n’aime pas la séparation qui peut exister entre les grooms. On entend parfois que les grooms deux étoiles et cinq étoiles sont complètement différents, ce qui est faux : nous faisons tous le même travail et nous devrions être traités de manière égale.
Quel est votre meilleur souvenir professionnel jusqu’ici ?
J’en ai tellement ! Mais je vous donne les trois premiers : Rio d’abord, les championnats d’Europe aussi. Ça peut paraître étrange, mais la FEI World Cup™ à Malines l’an passé : c’était la période où Tobago était blessé, ce qui nous a fait encore plus apprécier la victoire. J’en ai encore bien d’autres, mais ces trois-là me tiennent particulièrement à cœur.
Y a-t-il d’autres sports qui vous inspirent, des équipes que vous supportez ?
Non, pas vraiment. L’univers du cheval est comme une drogue, c’est tout ce qui m’habite. Bon, quand il y a les Jeux olympiques et que je n’y suis pas, en mémoire de Rio je regarde l’athlétisme avec Usain Bolt et les autres. Si c’est à la télévision et que je tombe dessus, j’aime bien regarder. Mais je suis avant tout homme de cheval, et si je regarde autre chose que le saut d’obstacles, c’est le dressage !
Entretien avec Nick Skelton, médaillé d’or aux Jeux Olympiques Et légende du saut d’obstacles
Quel a été le premier Majeur auquel vous ayez participé ? Et comment cela s’était terminé ?
J’ai gagné le Grand Prix de Genève en 1978, avant que celui-ci ne devienne une épreuve Rolex. (ndlr : il a remporté 9 Majeurs au cours de sa carrière).
Qu’avez-vous ressenti lors de votre première victoire à un Majeur ?
Ce qu’aurait ressenti n’importe qui dans ces circonstances : c’était terriblement palpitant, j’étais ravi et heureux de remporter la victoire. J’avais de très bons chevaux à cette époque, comme Apollo avec qui j’ai décroché deux Grands Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle, ou Everest If Ever avec qui j’ai également remporté cette épreuve en 1982. Plus récemment, en 2013, Big Star a lui aussi gagné ce Rolex Grand Prix qui était devenu l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, auquel je suis alors devenu prétendant.
À l’entrée en piste d’un Rolex Grand Prix lors d’un Majeur, ressent-on une émotion différente par rapport aux autres concours ?
J’aime toujours beaucoup participer au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Dès les années 80, il a attiré une foule immense et l’atmosphère a toujours été électrique. Pour n’importe quel cavalier, remporter la victoire à Aix-la-Chapelle est toujours une expérience incroyable. Ce trophée et celui de Calgary sont probablement les plus difficiles à décrocher.
Quel est votre Majeur préféré en tant que cavalier ?
Tout le monde serait d’accord pour dire que le CHIO d’Aix-la-Chapelle est le plus convoité par les cavaliers. C’est un peu comme Wimbledon au tennis ou le Masters au golf, c’est le summum de notre sport. La plupart de mes confrères diraient la même chose, je pense.
À votre avis, faut-il un cheval très particulier pour remporter l’un des Majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Ce sont évidemment des épreuves difficiles, et avec la foule de spectateurs présents le jour J, la pression est immense. Les cavaliers sont aussi conscients que ce sont les Grands Prix les plus importants qui existent et de ce que représenterait une victoire.
La discipline du saut d’obstacles a-t-elle changé au cours de votre carrière ?
Oui, énormément. L’une des choses que je remarque le plus est le temps imparti. De nos jours, la vitesse est clé, bien plus qu’il y a quelques années en arrière. Il n’y a pas très longtemps, j’ai regardé une vidéo datant de 1987, quand j’ai remporté un Grand Prix sur Apollo. Le temps imparti était de 102 secondes. Aujourd’hui, sur le même parcours, avec le même nombre d’obstacles, il serait de 82 à 84 secondes. Il faudrait donc gagner vingt secondes, à peu près, sur le temps qui aurait suffi à l’époque. Les obstacles arrivent très, très vite de nos jours. Il y a souvent davantage d’obstacles sur les parcours modernes, malgré leur taille réduite. Même sur les pistes les plus serrées, on a souvent encore facilement 13 obstacles. Les chevaux doivent donc sauter plus d’obstacles dans un temps plus limité.
À votre avis, est-il plus important aujourd’hui d’avoir un gros piquet de chevaux, plutôt qu’un cheval star ?
Absolument. Il y a beaucoup plus de concours maintenant : un Grand Prix important a lieu chaque semaine quelque part en Europe. Il faut donc avoir beaucoup plus de montures, et les bons chevaux sont difficiles à trouver et coûtent très chers.
Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté au sport, selon vous ?
C’était tout d’abord une très bonne idée, un défi très dur à remporter. Au début de ma carrière, je l’aurais probablement décroché. Je crois que j’ai remporté tous ces Grands Prix, parfois la même année. Scott Brash est le seul cavalier qui a réussi. C’est difficile de remporter deux de ces épreuves la même saison, alors trois ou quatre... c’est un véritable tour de force. De manière générale, ça a aiguisé la compétition. Des cavaliers du monde entier font tout leur possible pour remporter le Rolex Grand Slam, car il s’agit du titre le plus prestigieux dans l’univers du saut d’obstacles.
Vous avez pris part à d’innombrables concours durant votre carrière. Avez-vous toujours le trac avant un événement important ?
Je n’ai pas le trac, même si comme tous les cavaliers, je ressens une légère appréhension avant une épreuve importante, parce que je veux faire un bon résultat. Si quelqu’un affirmait ne rien ressentir de particulier, j’aurais du mal à le croire. Les cavaliers veulent réussir, et ce désir est inévitablement accompagné d’émotions. Mais plutôt que de la nervosité, je ressens davantage ça comme une poussée d’adrénaline. En ce qui me concerne, une fois que la sonnette retentit, je ne vois plus rien que les obstacles autour de moi. Je pense que c’est pareil dans tous les sports : j’imagine qu’un joueur de tennis à Wimbledon se concentre sur son jeu et n’entend pas non plus la foule.
Vous avez eu des moments difficiles dans votre carrière. Qu’est-ce qui vous a poussé à continuer ?
J’ai toujours eu de nouveaux jeunes chevaux successifs à former. Même quand j’étais blessé, j’avais hâte de préparer et de valoriser l’un de ces chevaux, et ça m’a donné envie de revenir plus fort qu’avant. J’ai eu Arko, puis Big Star, donc j’ai toujours eu deux ou trois jeunes chevaux de qualité en préparation dont je voyais le potentiel, et ça m’a motivé pour revenir à la compétition. Mais après Big Star, j’ai compris que je n’aurai plus jamais une monture de ce calibre, et puis je ne rajeunissais pas non plus. J’étais satisfait de mon palmarès et j’ai su qu’il était temps de raccrocher, surtout que j’avais des petits problèmes de dos et que Big Star n’était pas tout à fait aussi sain et intact qu’avant. Le moment était venu.
Je crois qu’on connaît déjà la réponse à cette question, mais si vous aviez à choisir un seul cheval...
Ce serait Big Star, évidemment. J’ai eu beaucoup de chance, j’ai monté des chevaux extraordinaires. C’est très difficile de choisir, mais Big Star sort quand même du lot. J’ai eu des montures exceptionnelles durant ma carrière, comme Dollar Girl, St James, Apollo, Tinka’s boy, Top Gun et Carlo, qui faisaient tous partie des meilleurs chevaux d’obstacles au monde. Mais Big Star est incroyablement spécial à mes yeux, et je suis vraiment heureux d’avoir pu le monter.
Avez-vous su très vite que Big Star allait être spécial ?
Oui, j’ai su immédiatement qu’il était exceptionnel. Dès notre premier essai, il s’est passé quelque chose de spécial. Il était différent des autres.
Que fait Big Star de nos jours? Il saute toujours chez vous ?
Il continue sa carrière d’étalon, et quand il rentre chez nous, on essaie de le garder en forme. On fait des balades et on saute un peu. Tout le monde le chouchoute, il profite bien de sa retraite.
Quel aspect de la compétition vous manque le plus (et le moins) ?
La victoire est ce qui me manque le plus ! Et les trajets ce qui me manque le moins, même si je voyage encore pas mal avec nos étudiants et Laura Kraut. J’ai parfois encore envie de participer. Il m’arrive de les regarder monter dans un Grand Prix important, et de les envier. Mais je suis néanmoins très satisfait de ce que j’ai accompli dans ma carrière. Je ne suis pas de nature à avoir des regrets.
Une nouvelle génération de cavaliers comme Harry, le fils de Peter Charles, commence à gravir les échelons du saut d’obstacles professionnel. Quel conseil donneriez-vous à ces jeunes talents ?
La difficulté consiste à choisir les bons chevaux, ceux qui vous permettront d’atteindre des sommets. Il faut évidemment savoir les monter ensuite, mais mettre la main sur la perle rare est essentiel.
Quel cavalier vous a le plus inspiré ?
Beaucoup, dont certains sont toujours en compétition. En ce moment, je dirais Scott Brash, Steve Guerdat et les Philippaerts, mais il y a énormément de très bons cavaliers de nos jours dignes d’admiration.
Comment avez-vous continué de préparer vos chevaux pendant le confinement ?
On s’est organisés, on a construit des parcours chez nous pour les étudiants, et une fois par semaine on a choisi un parcours où s’entraîner. C’était amusant. Et puis je n’avais jamais passé autant de temps à la maison, ce qui était plutôt agréable !
La combinaison parfaite entre expériences virtuelles, réseaux sociaux, sport et divertissement
Pour cette occasion unique, La lettre O signifie online : le "Concours Hippique International Officiel" est organisé cette année sous le nom de «Concours Hippique International Online». Le "CHIO d'Aix-la-Chapelle digital" se déroulera du 4 au 9 août 2020.
"Bien sûr, rien ne remplace le vrai CHIO Aachen", a déclaré Frank Kemperman, directeur de Aachen-Laurensberger Rennverein e.V. (ALRV), mais dans le cadre du CHIO Aachen digital utilisant une technologie de pointe, une très bonne solution a été trouvée suite à l'annulation de l'événement réel à cause de la crise du Coronavirus. "Nous comptons sur un savoir-faire et des innovations de pointes depuis de nombreuses années déjà pour présenter notre sport qui est si unique sous son meilleur jour et le rendre également plus transparent et donc plus facilement compréhensible", a commenté Michael Mronz, Directeur général d'Aachener Reitturnier GmbH. De cette manière, en collaboration avec le partenaire technologique officiel SAP, les organisateurs ont développé l'application de jugement pour les compétitions de dressage, une technologie qui est entre-temps mise en œuvre dans le monde entier et qui est également en cours d'adaptation pour la mise en œuvre lors du CHIO d'Aix-la-Chapelle digital.
L'idée derrière le "CHIO d'Aix-la-Chapelle digital" est une combinaison entre les expériences virtuelles, les réseaux sociaux, les sports et le divertissement. Il y aura des défis de dressage et de saut d'obstacles avec les meilleurs cavaliers internationaux, ainsi qu'une compétition de concours complet virtuelle, une grande implication des fans, un jeu sur téléphone mobile et une coupe des nations Allemagne vs Pays-Bas allemande contre hollandaise en attelage à quatre. Les temps forts de certaines des compétitions les plus célèbres au monde des dernières années seront également présentés. Le Rolex Grand Prix, la Coupe des Nations Mercedes-Benz, le Prix Deutsche Bank etc. seront sublimés grâce aux commentaires actuels des athlètes, des informations générales, des faits amusants et beaucoup de matériel exclusif.
"Bien sûr, nous aurions tous préféré un événement en direct sur nos sites d'exploitation traditionnels", a déclaré Carl Meulenbergh, président de l'ALRV, "mais je suis convaincu que nous pourrons apporter une grande partie de la légendaire atmosphère du CHIO d'Aix-la-Chapelle chez les gens dans le cadre de cet événement digital."
Au cours des prochains jours et semaines, les détails du CHIO d'Aix-la-Chapelle digital seront annoncés sur les plateformes de réseaux sociaux et sur le site Internet chioaachen.de.
www.chioaachen.de
#chioaachen
Spruce Meadows, avec le support de ses partenaires, a fait le choix difficile d'annuler leur prestigieux concours "Masters", qui devait se dérouler du 9 au 13 septembre 2020.
Cette décision a été prise le cœur lourd et en connaissance de causes. Cette édition des "Masters" était supposée être une des meilleures éditions de tous les temps. En effet, les temps forts allaient comprendre le concours international de très haut niveau regroupant les meilleurs cavaliers/chevaux, une grande zone d'exhibition, et un programme de divertissement sans précédents. Parmi ces divertissements étaient inclus le RCMP Musical Ride, le Fire Fit, le World Blacksmith Championships (Championnats Mondiaux de Maréchaux Ferrants), ‘Evening of the Horse’, pour n'en citer que quelque-uns.
Malgré tout ceci, il y a tout de même une nouvelle positive. Vous ne manquerez pas Spruce Meadows complètement. Spruce Meadows marquera son 45ème anniversaire avec une sélection d'histoires mémorables sur les réseaux sociaux. Le "TELUS Name the Foal" se tiendra virtuellement, et toute l'équipe de Spruce Meadows est en train de travailler sur une version virtuelle du Spruce Meadows 'Masters'. Plus d'informations viendront dans les prochaines semaines.
Communiqué de presse. complet ici (anglais)
L'événement prendra place de façon virtuelle
Le Festival équestre mondial, CHIO Aachen, ne peut pas avoir lieu comme prévu cette année. Les organisateurs ont décidé d'annuler l'événement en raison de la crise actuelle du Coronavirus. «La santé des personnes est une priorité absolue», a déclaré Frank Kemperman, président de l'Aachen-Laurensberger Rennverein (ALRV). Il a ajouté que sur la base des développements nationaux et internationaux ainsi que des mesures adoptées par le gouvernement fédéral, il a été décidé d'annuler le CHIO d'Aix-la-Chapelle 2020.
«Ce fut une décision très émouvante et très difficile pour nous», a déclaré Michael Mronz, directeur général d'Aachener Reitturnier GmbH (ART). Selon Michael Mronz, malgré le fait que le CHIO d'Aix-la-Chapelle soit solide grâce à ses fiables partenaires de longue date et au grand soutien de ses fidèles spectateurs, la situation présente toujours un énorme défi.
Cependant, les fans et amis du CHIO d'Aix-la-Chapelle pourront tout de même se rejouir. «Nous organiserons un CHIO d'Aix-la-Chapelle 2020 virtuel», a indiqué Michael Mronz. Il sera au moins possible de découvrir l'atmosphère légendaire de CHIO Aachen dans un format numérique. Les organisateurs présenteront plus de détails sur le projet au cours des prochains jours.
Cette annulation est une première pour le CHIO d'Aix-la-Chapelle. L'histoire de la plus grande manifestation équestre au monde a commencé en 1898. La Aachen-Rennverein a été fondée d'abord pour des courses de chevaux, puis de plus petits spectacles hippiques. Des événements équestres internationaux ont été organisés à Aix-la-Chapelle depuis les années 1920, la seule fois où l'événement n'a pas eu lieu, c'était pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1945. Cependant, des compétitions ont eu lieu sur les terrains d'exposition des Aachen Soers en 1946 , à partir de 1947 à l'international. Entre-temps, environ 350 000 invités du monde entier visitent habituellement les terrains de compétition traditionnels d’Aix-la-Chapelle au cours des dix jours de l'événement. Ceux-ci s'identifient évidemment fortement au CHIO d'Aix-la-Chapelle: Parce que les organisateurs connaissent actuellement un phénomène extraordinaire: «La solidarité des gens avec leur CHIO d'Aix-la-Chapelle est immense en ces temps difficiles», a rapporté Carl Meulenbergh, président de l'ALRV. De nombreux détenteurs de billets ont déjà décidé de renoncer au remboursement de leur billets. "Nous leur sommes sincèrement reconnaissants pour ce geste généreux", a déclaré Meulenbergh, car: "En tant qu'organisation à but non lucratif, l'ALRV dépend de ce soutien." Les donateurs recevront bien entendu un reçu de don.
Les billets déjà achetés peuvent être convertis en billets pour le CHIO Aachen 2021 (du 25 juin au 4 juillet). Toutes les informations et autres options sont disponibles sur chioaachen.com/tickets. L'équipe CHIO d'Aix-la-Chapelle va désormais contacter tous les clients de billets enregistrés et demande à tout le monde de s'abstenir actuellement de poser des questions par téléphone, car il faudra un certain temps pour définir les exigences techniques nécessaires à cet effet.
Les bureaux du CHIO Aachen restent fermés au public jusqu'à nouvel ordre.
Pour toutes informations voir: www.chioaachen.de
"Nous somes en constante communication depuis plusieurs semaines avec la Fédération Equestre Internationale (FEI), la Fédération Équestre Allemande, les autorités ainsi que nos partenaires" ont déclarés Frank Kemperman, membre du comité exécutif du Aachen-Laurensberger Rennverein e.V. (ALRV), organisateur du CHIO d'Aix-la-Chapelle, ainsi que Michael Mronz, Directeur Général de l'entreprise marketing du CHIO Aachener Reitturnier GmbH (ART). "En prenant en compte la crise actuelle du Coronavirus, le but derrière ces discussions a été de trouver la meilleure solution pour le CHIO d'Aix-la-Chapelle ainsi que tous les visiteurs, les athlètes et leurs chevaux, les partenaires et le staff du concours."
La date originale de l'événement, prévue début juin, ne peut donc plus se tenir: "Il ne fait pas de sens de rester sur la date initale convenue, la santé présente et future des personnes impliquées dans le concours est une priorité absolue pour nous," note Frank Kemperman,"notre but primaire est a présent d'organiser le CHIO d'Aix-la-Chapelle plus tard cette année".
Dès que les nouvelles dates pour le CHIO d'Aix-la-Chapelle seront finalisées, elle seront immédiatement annoncées. Les organisateurs vont ensuite informer les possesseurs de billets des détails nécessaires. Au vue des circonstances actuelles, les bureaux du CHIO d'Aix-la Chapelle seront fermés jusqu'à nouvel ordre.