Le chef d’équipe suisse Andy Kistler a dévoilé la sélection helvétique officielle des cavaliers qui prendront part aux épreuves du Concours Hippique International de Genève du 11 au 14 décembre prochain. Au total, 24 Suisses sont engagés.
Emmenée par le champion olympique Steve Guerdat, la délégation suisse a fière allure. Outre le cavalier jurassien, on relèvera les sélections de Pius Schwizer, du champion de Suisse en titre Martin Fuchs, ainsi que de Paul Estermann et Romain Duguet, présents aux derniers Jeux équestres mondiaux. Alain Jufer, qui avait obtenu une wild card, figure également dans la délégation officielle au vu de ses bons résultats. Ce qui permet à la Fribourgeoise Christina Liebherr, première des viennent ensuite, de recevoir une wild card.
Née en 2001 au Concours Hippique International de Genève, la finale du Top 10 mondial Rolex IJRC fera à nouveau halte à Palexpo en décembre prochain.
Si les sept premières éditions s'étaient tenues à Genève, le Top 10 avait ensuite voyagé pour se disputer à Bruxelles (2008), Paris (2009 et 2011) et Stockholm (2013). En 2014, l'épreuve célèbrera sa 14e édition, la 10e à se disputer sur la piste du CHI.
L'an passé, à Stockholm (SUE), la victoire était revenue à Daniel Deusser avec Evita van de Veldbalie. Le cavalier allemand, 4e du Grand Prix du Rolex Grand Slam d'Aix-la-Chapelle en 2013 et 2014, devançait Patrice Delaveau et Lacrimoso HDC, qui allaient aussi se placer 2es du Défi des Champions présenté par Rolex quelques semaines plus tard à Genève. Le 3e rang était revenu au Britannique Ben Maher (Triple X III), actuel N°2 mondial.
La légende canadienne du sport équestre Ian Millar a remporté les ‘Masters’ de Spruce Meadows. Et cette victoire au « CP International présenté par Rolex » marque maintenant le début de son Rolex Grand Slam personnel. Interviewé, Millar raconte ce qu’il lui tarde tout spécialement et comment on devient le héros par excellence du sport équestre.
Question : Votre Rolex Grand Slam vient de débuter, comment estimez-vous vos chances lors des prochains concours majeurs de Genève et Aachen ?
Millar : Bien sûr, nous savons tous à quel point il est difficile de gagner le Rolex Grand Slam. Mais nous croyons tous que nous pouvons parvenir à escalader les plus hautes montagnes. Alors pourquoi ne pourrions-nous pas vaincre ce défi ? Tous ceux qui en auront l’occasion vont tenter d’y arriver. Et une chose est sûre : le premier cavalier qui y parviendra entrera vraiment dans la légende et deviendra ainsi le héros par excellence.
Question : Comment évaluez-vous le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Ian Millar : Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est une initiative fantastique. De telles idées sont tout simplement incroyablement importantes pour notre sport. Non seulement pour nous les athlètes, mais aussi pour promouvoir le saut d’obstacles. Nous sommes très reconnaissants face à l’engagement d’une marque aussi prestigieuse que Rolex.
Question : Ce sera votre première participation au CHI Genève…
Millar : Tout à fait, je n’ai encore jamais pris le départ à Palexpo. Souvent déjà à Aachen, et j’ai adoré à chaque fois, mais le CHI Genève n’a jamais vraiment figuré dans mon agenda – c’est pourquoi il me tarde maintenant particulièrement d’y aller.
Question : D’après vous, qu’est-ce qui vous y attend ?
Millar : C’est un concours que je suis chaque année, à distance mais depuis longtemps déjà. Et à en croire tout ce que j’ai entendu et vu, l’immense halle de Genève est comme un concours à ciel ouvert, comme à Aachen ou Calgary – mais avec un toit par-dessus. Ils ont même un plan d’eau, incroyable. Ce sera une grande joie pour moi d’être parmi les participants à Genève en décembre.
Aujourd’hui débute le Rolex Grand Slam of Show Jumping personnel du Canadien Ian Millar. Au cours d’une finale de haute volée et riche en moments forts, il est parvenu à s’imposer lors de son « match à domicile » disputé à Spruce Meadows au Canada, remportant la victoire devant Reed Kessler (USA) au « CP International présenté par Rolex ».
Cette année, l’ultime compétition s’est disputée entre générations aux Spruce Meadows ‘Masters’ avec d’un côté Ian Millar, 67 ans, et de l’autre côté la toute jeune Kessler à peine âgée de 20 ans. Pour finir, c’est l’expérience qui l’a remporté au barrage : bien que la cavalière américaine en selle sur Cylana ait réussi le sans-faute, Millar, fort de son expérience, a gardé tout son sang-froid avec Dixson, accomplissant également un sans-faute pour décrocher finalement la victoire avec plus de deux secondes d’avance.
La déception a été grande pour Christian Ahlmann et Steve Guerdat – l’un comme l’autre aurait pu devenir aujourd’hui le premier cavalier au monde à gagner un bonus dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Après sa victoire au Grand Prix Rolex du CHIO Aachen 2014, Ahlmann s’était rendu au Canada avec de grands espoirs mais il a manqué la qualification pour le deuxième passage avec son meilleur cheval Codex One après une légègre faute. Les choses se sont mieux déroulées pour Steve Guerdat, mais les neuf points de pénalité accumulés dans le second passage ont mis fin pour lui à toute chance de victoire aux Spruce Meadows ‘Masters’ 2014.
On verra maintenant au CHI Genève si Ian Millar a l’étoffe pour devenir le premier cavalier au monde parvenant à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. De son côté, Christian Ahlmann aura encore l’opportunité de décrocher tout au moins un bonus.
C’est avec des résultats plutôt moyin que le champion olympique suisse Steve Guerdat et l’Allemand Christian Ahlmann s’apprêtent à aborder ce dimanche le « CP International présenté par Rolex » des Spruce Meadows ‘Masters’. En cas de victoire en Grand Prix, tous deux ont l’opportunité d’écrire une page d’histoire du sport : en tant que premier cavalier au monde à avoir décroché un bonus dans le cadre du « Rolex Grand Slam of Show Jumping ». Dans le difficile Prix des Nations disputé samedi, Steve Guerdat a fini avec 14 points pour fautes après deux passages dans la selle de « Concetto Son ». Pour Christian Ahlmann, l’après-midi a pris fin plus tôt que prévu. Classée 7e, l’équipe allemande n’est pas parvenue à se qualifier pour le deuxième tour du Prix des Nations. Ahlmann et Cornado II affichaient déjà huit points pour fautes à la fin du premier tour. Après une pénalité dans l’épreuve la plus importante de vendredi, c’est toutefois avec de bonnes perspectives de succès que le couple aborde le « CP International présenté par Rolex » où il se battra pour la deuxième victoire consécutive lors du Rolex Grand Slam of Show Jumping. En juillet, Ahlmann avait remporté le Grand Prix Rolex du CHIO Aachen. De son côté, Steve Guerdat prend le départ du Grand Prix final des Spruce Meadows ‘Masters’ en tant que vainqueur du « CHI Genève » qui s’est tenu en décembre. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est l’association de ces trois concours majeurs.
Le cavalier de saut Steve Guerdat et son confrère allemand Christian Ahlmann sont au cœur de l’intérêt à l’occasion des ‘Masters’ de Spruce Meadows. En effet, l’un comme l’autre concourent pour décrocher un bonus dans le cadre du « Rolex Grand Slam of Show Jumping » lors de la compétition qui se déroule au pied des Rocheuses canadiennes. Cette initiative lancée par les trois concours majeurs du circuit international – CHI Genève, CHIO Aachen et Spruce Meadows « Masters » – représente le défi ultime du sport équestre.
Guerdat, vainqueur de Genève, et Ahlmann, qui a remporté le Grand Prix Rolex du CHIO Aachen 2014, ont accompli un bon départ au Canada. Bien que Guerdat en selle sur « Nasa » (cinq points pour fautes) et Ahlmann avec « Cornado II » (une faute pour dépassement de temps) aient chacun manqué le barrage lors de la « Tourmaline Oil Cup » ce vendredi, tous deux se présentent cependant en très bonne forme pour dimanche. Ils essaieront alors de connaître la victoire au « CP International présenté par Rolex » et d’être ainsi le premier cavalier de l’Histoire à décrocher un bonus dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Que représente pour vous la victoire au Grand Prix Rolex d’Aachen ?
Christian Ahlmann : Elle représente beaucoup, vraiment beaucoup pour moi. La victoire au Grand Prix Rolex est certainement ce que j’ai gagné de mieux jusqu’à présent. J’en ai été proche pendant plusieurs années, et cette fois j’ai enfin réussi ! Cette victoire compte bien plus qu’une victoire en Coupe du monde, bien plus qu’une victoire en équipe. L’un des meilleurs et des plus importants CSO – et à plus forte raison en tant que cavalier allemand. Le monde entier se rend pour cela à Aachen ! Prendre le départ devant un tel public, dans une telle atmosphère : tout cela rend cette compétition vraiment très spéciale.
Quel a été le plus beau moment pour vous ?
Ahlmann : Du point de vue sportif, la journée entière ! Codex One m’a donné un super feeling sur tous mes passages, ce qui m’a amené à espérer que ce serait une journée toute particulière. Et quand ma victoire a ensuite été certaine et que toute la pression est tombée, elle a fait place à la joie ! La cérémonie de remise des prix devant le public fantastique d’Aachen a été le couronnement absolu, le frisson ultime. La cerise sur le gâteau !
Qu’est-ce que votre famille a dit de votre formidable victoire à Aachen ?
Ahlmann : Je viens d’une famille passionnée d’équitation. Alors tous ont bien sûr été très heureux de ce succès à Aachen ! Mon père lui-même avait déjà pris le départ à Aachen il y a des années. C’est pourquoi cette compétition revêt une importance toute particulière pour nous tous.
Que signifie le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Ahlmann : Je suis très reconnaissant que Rolex soutienne les sports équestres depuis de nombreuses années déjà. Et c’est formidable qu’il existe désormais cette initiative réunissant des compétitions qui possèdent déjà une telle reconnaissance, chacune individuellement. Le Rolex Grand Slam permet de surpasser encore cela ! Il est certainement très difficile de gagner la série. La compétition est devenue très intense, plus dure qu’avant. La concurrence est encore plus dense et il y a toujours une part de chance aussi, bien sûr. Mais chaque cavalier désire y parvenir au moins une fois ! Parce que c’est quelque chose d’unique qui revêt une importance extrêmement élevée du point de vue sportif.
Quel est votre grand objectif à l’avenir ?
Ahlmann : J’ai toujours eu trois grands objectifs : prendre un jour la tête du classement mondial. Remporter le Grand Prix Rolex à Aachen. Gagner un championnat. J’ai désormais atteint l’un des trois ! Il me reste encore beaucoup à faire.
Aujourd’hui démarre le traditionnel et prestigieux concours des Spruce Meadows « Masters », qui lance également le compte à rebours du plus grand défi du sport équestre international : le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Cette initiative lancée par les trois concours majeurs du circuit international – Spruce Meadows « Masters », CHI Genève et CHIO Aachen – a marqué le début d’une nouvelle ère dans l’univers de l’équitation. Ici, la victoire requiert des performances absolument exceptionnelles de la part du cheval et du cavalier.
Lors du « CP International présenté par Rolex » (dotation : un million d’euros) qui se tiendra ce dimanche, deux cavaliers auront la possibilité d’entrer dans l’histoire du sport équestre. D’une part l’Allemand Christian Ahlmann, qui a remporté en juillet le « Grand Prix Rolex » du CHIO Aachen.
Même pour ce cavalier expérimenté originaire de Marl en Westphalie, le fait d’avoir désormais une chance de gagner le Rolex Grand Slam est une opportunité exceptionnelle : « C’est quelque chose d’unique qui revêt une importance extrêmement élevée du point de vue sportif ». Il estime avoir des chances de réussite aux « Masters », même s’il dit aussi : « Il est certainement très difficile de gagner le Rolex Grand Slam. La compétition est devenue très intense, la concurrence est encore plus dense et il y a toujours une part de chance aussi, bien sûr. Mais chaque cavalier désire y parvenir au moins une fois ! »
Cela s'applique également au champion olympique en titre Steve Guerdat. Le suisse ayant échoué de peu l'an passé en terminant deuxième l'an dernier au Canada, il est parvenu à décrocher fin 2013 la victoire du « Grand Prix Rolex » disputé à Genève. Bien que n’ayant pas connu le succès cet été à Aachen, il peut cependant encore remporter un bonus de 250.000 euros à Spruce Meadows. Mais le fait qu’il pourrait bien être le premier cavalier au monde à remporter un bonus dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping n’est pas prépondérant pour Guerdat, car : « Ce concours est synonyme de tradition et de renom, les meilleurs cavaliers ont déjà gagné ici ». Pour lui, c’est le succès sportif qui importe, pas les montants associés au premier prix.
Outre ces deux cavaliers, les organisateurs canadiens auront également la joie de recevoir d’autres grands noms du sport équestre tels que Beezie Madden (USA), Kevin Staut (FRA), Daniel Deusser (GER), Éric Lamaze (CAN) ou encore le Belge Pieter Devos, vainqueur de l’an passé. « Il est formidable de pouvoir accueillir tous ces cavaliers d’exception aux ‘Masters’ cette année », déclare la présidente de Spruce Meadows, Linda Southern-Heathcott.
$1,5 Million CP International présenté par Rolex, Rolex Grand Slam of Show Jumping et 300,000 BMO Nation's Cup Highlight mettent en jeu des prix qui s'élèvent à plus de 2,8 millions de Dollars.
Le tournoi Spruce Meadows « Masters » se déroulera du 10 au 14 septembre. Le tournoi de la semaine comprend le 1,5$ Million CP international présenté par Rolex. C'est l'un des grands prix les plus prestigieux au monde qui fait partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Durant les cinq jours, 2,8 millions de Dollars canadien seront en jeu, soit 50000 dollars de plus qu'en 2013. Les meilleurs cavaliers au monde (dont nombre d'entre eux viennent de concourir aux Jeux Equestres Mondiaux FEI) seront présents et ils vont faire vibrer les spectateurs afin de décrocher les titres. Le Spruce Meadows accueille l'équipe française médaillée d'argent composée de Kevin Staut et de Penelope Leprevost; l'équipe américaine médaillée de bronze composée de Mc Lain Ward et de Kent Farington et le médaillé de bronze Beezie Madden.
« Nous sommes très heureux d'accueillir les meilleurs cavaliers de cette édition du « Masters' Tournament » annonce Linda Southern-Heathcott. « Le 1,5$ Million CP International, présenté par Rolex est un évènement majeur qui réunit tous les plus grands noms du sport et nous sommes tous curieux de voir si quelqu'un parviendra à remporter le Grand Slam of Show Jumping. Chaque année, nous nous efforçons d'améliorer le Spruce Meadows pour nos exposants, nos sponsors, nos spectateurs et nous savons que les Masters 2014 seront inoubliables. »
Huit équipes participent au BMO Nation's Cup :
Canada – Eric Lamaze Médaille d'Or aux Jeux olympiques, Ian Millar 10 fois participant aux Jeux olympiques, Tiffany Foster participante aux Jeux olympiques et Ben Asselin, l'étoile montante, âgée d'à peine 20 ans.
USA – Beezie Madden médaille d'or aux Jeux olympiques, McLain Ward, Leslie Howard, et Lauren Hough, participante aux Jeux olympiques.
Belgique – Le vainqueur de l'année passée du CP International Pieter Devos, le vainqueur 2012 du CP International Olivier Philippaerts, Nicola Philippaerts, et Niels Bruynseels
France – Kevin Staut, Penelope Leprevost, Cedric Angot, Marie Hecart
Allemagne – Le champion de Finale Coupe du Monde 2014 Daniel Deusser, Christian Ahlmann, gagnant du Rolex Grand Prix of Aachen 2014, Marco Kutscher, Philipp Weishaupt et Andre Thieme
Grande Bretagne – Michael Whitaker médaillé d'or aux championnats d'Europe, Robert Whitaker, William Whitaker et Guy Williams
Irlande – Conor Swail, Shane Breen, Dermott Lennon et Billy Twomey
Suisse– Steve Guerdat médaille d'or olympique, Marie Etter, Alain Jufer et Nadja Peter Steiner
Des cavaliers seront également en compétition individuelle durant la semaine des « Masters. » parmi lesquels les gagnants de Spruce Meadows. Le calendrier prévoit des cavaliers tels que le numéro un américain Kent Farrington, le gagnant de la FEI World Cup finals Rich Fellers (USA), Reed Kessler (USA) participant aux Jeux olympiques, Richard Spooner (USA), Quentin Judge (USA), Kyle King (USA), Jonathon Millar (CAN), Christian Sorensen (CAN), Frank Shuttert (NLD), Marc Houtzager (NED), Jaime Azcarraga (MEX), Luis Alejandro Placensia (MEX), Lucia Vizzini (ITA), Sameh El Dahan (EGY), Paulo Santana (BRA) et Mark Lindh (AUS).
Steve Guerdat s’impose les exigences les plus élevées. À Calgary, il compte bien les remplir avec sa jument Nasa.
Peter Jegen.
Évidemment, sa volonté est toujours de gagner, dit Steve Guerdat. Son ambition et son approche axée sur le succès n’autorisent que cet objectif – même s’il sait que la victoire permanente est hors de portée car la concordance parfaite de tous les éléments comme à l’été 2012 n’est pas toujours possible. Aux Jeux Olympiques de Londres, Steve Guerdat a remporté la médaille d’or avec Nino des Buissonnets. Mais le cavalier suisse de saut, agéde 32 ans est loin de se reposer sur ses lauriers. « J’ai encore bon nombre de choses à améliorer », révèle-t-il, « car sur la cinquantaine de compétitions auxquelles je participe par an, je ne finis pas vainqueur à chaque fois. »
Dans l’interaction entre l’homme et le cheval, le moindre détail doit être parfait pour obtenir le succès. « C’est un équilibre difficile à trouver », dit Guerdat, notamment par rapport à Nino des Buissonnets. Ce hongre selle français de 13 ans appartenant au financier zurichois Urs E. Schwarzenbach est un cheval balançant entre génie et folie, s’enthousiasme Guerdat. Un talent impressionnant, une immense capacité de saut et une prudence marquée font de Nino des Buissonnets l’un des meilleurs chevaux de saut du monde. Mais ces qualités forgent simultanément le caractère et la volonté propre du cheval. Une volonté qui a repris le dessus en juillet lors du CHIO Aachen : en deuxième manche du Grand Prix Rolex, Nino des Buissonnets a opposé un refus sur le double.
« Ça ne s’est pas passé comme je le souhaitais », dit laconiquement Guerdat. Il a appris à gérer le caractère difficile de son cheval, tout comme il sait désormais freiner sa propre impulsivité. L’ambition et la soif de succès sont censées lui donner des ailes et non pas le démolir, c’est pourquoi son entraîneur Thomas Fuchs ne cesse de lui dire de se relâcher un peu. Un conseil qui ne reste pas sans écho : « Je me suis peut-être trop focalisé et trop fait de soucis », concède Guerdat. D’autant plus que dans le sport, succès et défaite se côtoient souvent de très près – également pour Steve Guerdat et Nino des Buissonnets. Après le CHIO Aachen, le couple a immédiatement enchaîné sur une victoire en Grand Prix lors du CSI 4* de Münster. Nino des Buissonnets est le cheval pour la course au titre du Suisse, tandis que Nasa sera la jument de pointe lors des « Masters » de Spruce Meadows, le prochain tournoi majeur qui se tiendra directement après les Championnats du Monde. « Elle se sent bien à Spruce Meadows », dit Guerdat au sujet de cette jument grise de 13 ans qui appartient à Urs E. Schwarzenbach également proprétaire des écuries qu’exploite Guerdat e depuis sept ans, située au-dessus de Herrliberg près de Zürich. En 2013, il s’était positionné en deuxième place au Canada avec Nasa lors du Grand Prix, devancé de justesse par le vainqueur belge Pieter Devos en raison d’un point de pénalité pour dépassement de temps.
S’il parvient à réitérer son sans-faute et s’il réalise en outre le meilleur temps, Steve Guerdat se verrait doublement récompensé le 14 septembre prochain. D’une part en touchant la part du lion sur le prix en lice de 1,5 million de dollars, et d’autre part en décrochant un bonus supplémentaire de 250.000 euros. En décembre dernier, il avait en effet remporté le Grand Prix Rolex lors de son « match à domicile » au CHI Genève, troisième étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping avec Aachen et Calgary. Guerdat s’était ainsi qualifié pour le bonus décernant un million d’euros en plus de la dotation Prize Money des trois Grands Prix consécutif. En cas de victoire à deux GP de suite, le bonus s’élève à 500.000 euros ; lors de deux victoires non consécutives selon le mode « deux sur trois » – comme ceci est désormais possible pour Guerdat –, le bonus est de 250.000 euros.
Toutefois, ni les sommes lucratives ni le fait que Guerdat pourrait être le premier à remporter un bonus dans le cadre du Rolex Grand Slam ne sont prépondérants pour le cavalier lui-même. Questionné au sujet du CSIO de Calgary, Guerdat répond en premier : « Ce concours est synonyme de tradition et de renom, les meilleurs cavaliers ont déjà gagné ici ». De fait, Guerdat n’est pas devenu cavalier de saut en raison des récompenses élevées, c’est plutôt sa fascination pour les chevaux qui est à l’origine de sa vocation.
C’est cette fascination qui a amené Guerdat à suivre la même voie que son père, Philippe Guerdat, aujourd’hui sélectionneur de l’équipe de France, et qui fut lui-même un cavalier de saut couronné de succès. Quant à son grand-père Serge Guerdat, originaire de Bassecourt dans le canton du Jura en Suisse, était un maquignon connu. Mais le commerce des chevaux n’a jamais vraiment intéressé son petit-fils Steve, c’est pourquoi celui-ci a finalement quitté les écuries de Jan Tops dès les premières années de sa carrière. Chez Tops, un cheval était en effet immédiatement vendu à prix fort dès que Guerdat connaissait le succès avec lui. « J’ai su très tôt que, dans ma carrière, que j’essaierais d’atteindre tout ce qu’il est possible d’atteindre sur le plan sportif, et que je ne voulais pas gagner le plus d’argent possible », dit Guerdat.
Sur le plan sportif, Steve Guerdat a déjà beaucoup accompli : médaille d’or olympique, titre de champion d’Europe par équipe, premier du classement mondial, nombreuses victoires de Grands Prix prestigieux. Avec un tel palmarès, reste-t-il encore d’autres objectifs pour un cavalier de saut de 32 ans ? « Oui : j’essaie de réaliser chaque parcours sans faute », dit Guerdat. L’harmonie absolue avec le cheval, son partenaire, est donc son ambition la plus élevée. Rien d’étonnant à cela, Steve Guerdat est bien le perfectionniste absolu parmi les cavaliers de saut.
Au loin se dessinent les majestueux sommets des Rocheuses canadiennes. Un horizon aussi impressionnant qu’imposant, à l’instar de l’ensemble du site de concours : le Spruce Meadows « Masters » est légendaire. Ici, lors du deuxième concours majeur de l’année, les meilleurs cavaliers de saut du monde se rencontrent pour écrire une page d’histoire. Et l’un d’entre eux, Christian Ahlmann, aura cette année la possibilité d’entrer dans la légende des sports équestres. Après sa victoire au Grand Prix Rolex du CHIO Aachen, le premier concours majeur de l’année, il pénètrera en effet dans l’« International Ring » en tant que grands favoris. S’il parvient à décrocher la victoire lors du CP International présenté par Rolex, il aura ensuite, lors du troisième majeur de l’année à Genève, l’opportunité de remporter le « Rolex Grand Slam of Show Jumping ». Un autre cavalier retentera également sa chance est Steve Guerdat qui avait déjà frôlé de près la victoire l’an passé. Devancé par le Belge Pieter Devos, le champion olympique suisse était monté sur la deuxième marche du podium. Ayant ensuite gagné à Genève, il est désormais dans la situation avantageuse de pouvoir empocher la somme de 250.000 euros en plus des dotations habituelles en cas de victoire à Calgary. Selon le mode « deux sur trois ». Ce bonus est en effet remis au cavalier remportant deux victoires non consécutives lors des trois concours majeurs. De son côté, Christian Ahlmann a également été très proche du triomphe l’an dernier à Calgary, finissant quatrième avec « Taloubet Z ».
Néanmoins,ce ne sont pas seulement les grands noms et les grandes performances sportives qui font des « Masters » de Spruce Meadows l’un des événements sportifs les plus impressionnants de la planète. De par le monde, rares sont les lieux mieux adaptés à écrire l’histoire du sport. Depuis la création du concours en 1971, celui-ci obéit à une même vocation : créer quelque chose d’unique, un événement associant le sport de haut niveau à une atmosphère marquée par l’amitié et les échanges. Ce rêve de la famille Southern, qui dirige aujourd’hui encore les « Masters » de Spruce Meadows, est plus vivant que jamais. 234.785 spectateurs enthousiastes s’y sont rendus l’an dernier, créant une atmosphère absolument extraordinaire. À cette ambiance d’exception s’ajoutent des récompenses plus que séduisantes pour les athlètes, une infrastructure parfaite et une organisation de haut vol. Et depuis que le « Rolex Grand Slam of Show Jumping » a été créé, les « Masters » offrent aux sportifs non seulement la chance de gagner de coquettes sommes d’argent, mais aussi et surtout d’entrer dans la légende du sport, dans le plus bel esprit des pères fondateurs,. Bienvenue aux Spruce Meadows « Masters 2014 », bienvenue au Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Le CHI de Genève innove une fois encore ! Le samedi 13 décembre prochain, il proposera le premier et unique Cross Indoor de Suisse réunissant quelques-uns des meilleurs cavaliers de concours complet, dont des as olympiques et certains Helvètes. Le parcours de cette épreuve, qui permet au CHI d'accueillir une 3e discipline équestre à Palexpo, sera constitué uniquement d’obstacles naturels. Une occasion rêvée de mettre en évidence la plus grande piste intérieure du monde, son lac et sa butte, ainsi que sa deuxième piste ! Depuis quelques années déjà, l’idée d’organiser un cross indoor trottait dans la tête des organisateurs genevois. Avec la plus grande piste intérieure du monde, Genève a toujours eu les infrastructures à disposition. Dès cette année, ce sera désormais chose faite !
Steve Guerdat remporte le Grand Prix de Münster. En selle sur Nino des Buissonnets, le médaillé d’or des Jeux Olympiques de Londres et vainqueur du #chigeneve 2013 a réalisé en 44,76 secondes un sans-faute rapide qu’aucun des douze concurrents n’a pu surpasser. L’épreuve est dotée de 100.000 euros au total. Dans le cadre du Rolex Grand Slam, Steve Guerdat peut encore décrocher le bonus de 250.000 euros selon le mode « deux sur trois » dans un mois à Spruce Meadows.
En suivant sur les réseaux sociaux l'actualité du Grand Chelem de saut d'obstacles,
qui réunit le CHIO d'Aix-la-Chapelle (ALL), le CSIO de Calgary (CAN) et le CHI de Genève (SUI),
vous saurez tout sur les trois événements, les cavaliers et bien plus encore.
www.facebook.com/RolexGrandSlam
www.twitter.com/RolexGrandSlam
Un an après son lancement, le Rolex Grand Slam of Show Jumping est revenu là où tout a commencé : dans l’impressionnante arène d’Aachen, ce haut-lieu du sport équestre, 40.000 spectateurs enthousiastes ont fêté Christian Ahlmann pour qui le Rolex Grand Slam of Show Jumping vient de débuter.
En selle sur Codex One, Christian Ahlmann a en effet été le seul à réaliser un sans-faute sur les cinq derniers cavaliers en lice. « Cela fait 20 ans que je pense à ce moment », dit Ahlmann. Son regard se tourne déjà vers l’avenir : « Bien sûr, je veux maintenant franchir la prochaine étape du Rolex Grand Slam et prendre le départ aux Masters de Spruce Meadows – à condition que je reste en bonne santé et en forme. Le Rolex Grand Slam est vraiment une grosse pointure pour nous les cavaliers de saut, un grand challenge. Cela signifie beaucoup pour moi que Rolex ait donné jour à cette initiative et nous donne la possibilité de gagner de telles récompenses, mais aussi de recueillir une telle attention. Maintenant, je vais essayer de tirer le meilleur parti de mon Rolex Grand Slam personnel. »
De toute évidence, son cheval a lui aussi pris plaisir à ce nouveau défi qu’est le « Rolex Grand Slam of Show Jumping », car Codex One a déjà donné un coup de naseau au trophée en passant à côté, comme s’il voulait dire : « On se reverra en septembre aux Masters de Spruce Meadows… ». En effet, seul le cavalier remportant consécutivement les trois concours majeurs – CHIO Aachen, Spruce Meadows « Masters » et CHI Genève – gagne le Rolex Grand Slam et entre ainsi dans la légende du sport, décrochant au passage un bonus d’un million d’euros en plus du montant remis au vainqueur de chaque épreuve. Un bonus est également promis au concurrent qui s’adjugera deux des trois Grands Prix. Si les victoires sont remportées consécutivement, le bonus s’élève à 500’000 euros. Le cavalier s’imposant à deux reprises dans un même cycle, mais pas consécutivement, se verra remettre 250’000 euros. Seul le classement du cavalier est pris en compte, celui-ci pouvant monter des chevaux différents lors des trois Grands Prix.
Au début du Grand Prix Rolex du CHIO Aachen 2014, l’attention se concentrait sur le champion olympique suisse Steve Guerdat qui avait remporté le dernier concours majeur à Genève, et sur le Belge Pieter Devos vainqueur du Grand Prix de Spruce Meadows au Canada en septembre dernier. Tous deux avaient donc, avant le début du Grand Prix Rolex, d’excellentes chances dans le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Mais pour Steve Guerdat, le rêve d’une deuxième victoire consécutive en Grand Prix s’est brisé tôt après une faute au passage du fossé rempli d’eau. « Mon objectif était de gagner ici, et j’avais d’ailleurs un bon sentiment », dit Guerdat. « Peut-être aurais-je dû me battre encore un peu plus au passage de l’eau. » De son côté, Pieter Devos n’a pas connu sa meilleure journée non plus, essuyant un refus sur l’obstacle surplombant la rivière. Mais le Belge a malgré tout pleinement savouré le temps passé à Aachen : « Ça a été un beau Grand Prix, une formidable expérience pour mon jeune cheval. »
(Article reproduit avec l’aimable autorisation de l’Aachener Zeitung. De Marlon Gego)
Grand Prix Rolex : en quête du triomphe suprême
Enfant prodige, chômeur, champion olympique : malgré un talent exceptionnel, Steve Guerdat a dû se battre avec acharnement pour réaliser son rêve de victoire olympique.
Aachen. En voyant Steve Guerdat, on ne devine pas son histoire, elle n’est pas inscrite sur son visage – peut-être parce qu’il est encore jeune, 32 ans seulement. Certains la connaissent, cette histoire, mais tous ne s’en souviennent pas. Les gens préfèrent se rappeler les bons moments, ceux de la victoire olympique de Guerdat en 2012 par exemple ; dans le monde équestre aussi, le succès compte finalement plus que le chemin parcouru pour y arriver. Pourtant, il n’y a que huit ans que Steve Guerdat a laissé filer l’opportunité de sa vie, passant ainsi du statut d’enfant prodige à celui de chômeur. Pour accéder finalement au titre de champion olympique.
Guerdat vient de Bassecourt, une commune du nord-ouest de la Suisse, où il a grandi avec sa famille dans la ferme de son grand-père qui était marchand de chevaux. Son père Philippe, lui-même cavalier de saut, fut d’ailleurs vice-champion d’Europe en 1985. Un bon cavalier, mais loin d’être aussi talentueux que Steve, son fils. La vie de Steve se déroula sans grande surprise, il s’avéra tôt que Steve pourrait aller loin dans le sport équestre. Lorsqu’il quitta le lycée en première pour devenir cavalier professionnel, son père était d’accord – sa mère non. Philippe Guerdat était convaincu que le talent de Steve suffirait pour que ce dernier puisse vivre de son sport. Son début de carrière en tant que cavalier junior fut couronnée d’un tel succès qu’il fut pris sous contrat en 2003 par le Néerlandais Jan Tops, l’un des plus grands maquignons européens.
Contrairement à certains de ses concurrents, Steve Guerdat n’est pas issu d’une famille fortunée. Il est dépendant de propriétaires mettant à sa disposition des chevaux qui lui permettent de faire face à la concurrence. Le meilleur cavalier n’est rien sans un bon cheval, et si l’on veut devenir champion olympique, on a besoin d’une monture pouvant coûter plusieurs centaines de milliers d’euros, si ce n’est plus.
Le prix de l’idéalisme
Auprès de Jan Tops, Guerdat disposait désormais d’excellents chevaux, mais uniquement jusqu’à ce que Tops trouve les acheteurs prêts à payer la bonne somme pour les acquérir. Lorsqu’un cheval venait de se vendre, Guerdat recevait le suivant avec lequel il devait recommencer tout son travail. Même les meilleurs chevaux et les meilleurs cavaliers ont besoin de temps pour s’habituer l’un à l’autre. Mais Guerdat s’était entre-temps fait un nom, il voulait aller plus loin, et il voulait surtout pouvoir travailler en continu avec ses chevaux sans devoir craindre qu’ils ne soient vendus le lendemain. Il démissionna donc début 2006.
Beaucoup de carrières connaissent des ruptures – parfois à cause de déboires sur le plan privé ou de choix professionnels inattendus. Le plus souvent, les revirements de carrière – vers le haut comme vers le bas – s’expliquent par de telles ruptures, et il n’en va pas autrement pour Steve Guerdat.
Ayant démissionné de chez Tops, Guerdat reçut l’offre de monter pour le milliardaire ukrainien Oleksandr Onishchenko qui était en train de constituer une équipe de cavaliers. L’argent ne jouant pas un rôle prépondérant, Onishchenko versa à l’avance à Guerdat le salaire de quatre années et lui promit en outre d’acheter les meilleures montures. Unique condition : Guerdat devait, tout comme les autres membres de l’équipe, devenir ukrainien au moins jusque après les Jeux olympiques de 2012.
Guerdat approuva de manière hésitante, et les choses prirent leur cours : logement de fonction à Liège, voiture de service, salaire élevé, indépendance financière. Pour Guerdat, qui a 23 ans, c’est l’opportunité de sa vie.
C’est en mai 2006 que devait ensuite être signé le contrat lors du concours hippique de La Baule en France – Guerdat rendit son passeport suisse le lundi, la signature du contrat devant avoir lieu le mercredi. Lorsque Guerdat s’assit et prit le stylo en main, il s’arrêta dans sa lancée et dit : « Je ne signe pas. »
Guerdat n’aime pas revenir sur ce sujet, il fait partie de ceux qui préfèrent regarder vers l’avenir et tourner le dos au passé. Mais contre toute attente, il reparle de ce moment mardi soir lors du CHIO Aachen. Guerdat se dit impulsif ; il ne pouvait tout simplement pas signer ce contrat, son instinct l’en empêchait. Guerdat raconte que le champion olympique allemand Ludger Beerbaum l’aurait appelé peu avant la signature prévue. Le contenu de la conversation « reste entre nous ». Mais Guerdat révèle cependant : « Je lui suis aujourd’hui encore reconnaissant. »
Le refus de signer était bien entendu un affront à l’égard du milliardaire ukrainien. Le jour même, Guerdat perdit voiture de service et logement de fonction ; le salaire déjà versé pour quatre ans – selon les rumeurs, une somme à sept chiffres – dut être immédiatement restitué par Guerdat. Il se tenait là, possédant à peine plus que les vêtements qu’il portait, sur le terrain de concours de La Baule, mais surtout : en l’espace d’une minute, il n’avait plus de chevaux. Ce fut son frère qui vint le récupérer en France.
Durant quelques mois, il ne se passa rien. Guerdat manqua le championnat du monde 2006 à Aachen. Philippe Guerdat, son père, dit : « Dans les journaux, cette histoire paraît toujours si belle parce que tout a bien fini. Mais croyez-moi, Steve a vraiment connu un dur moment à cette époque. » Le prix de son idéalisme ?
Quand on cherche les personnes ayant suivi de près l’évolution de Guerdat sur le long-terme, on tombe vite sur Rolf Grass. Grass fut chef de l’équipe suisse entre 2002 et 2010 et entraîneur national des cavaliers de saut. Pour expliquer qui est Steve Guerdat et ce qui l’anime, Grass raconte l’anecdote suivante : en 2008, aux Jeux olympiques de Pékin, les cavaliers suisses arrivèrent tôt pour pouvoir participer à la cérémonie d’ouverture. Grass ayant de bonnes relations à Pékin, il organisa pour son équipe une visite guidée de la ville ; le but était de faire découvrir aux cavaliers où ils se trouvaient. Grass raconte l’échange suivant, survenu peu avant le départ :
Steve Guerdat : « Je suis obligé de participer à cette visite guidée de la ville ? »
Grass : « Oui. »
Guerdat : « On voit bien que tu ne connais rien à l’équitation. »
Grass : « C’est possible, mais toi, tu ne connais rien d’autre que l’équitation. »
Sans un mot de plus, Guerdat partit dans sa chambre et réfléchit pendant un moment. Puis il se changea et se joignit finalement aux autres.
« Steve réfléchit à sa manière de monter avec une minutie extrême, il réfléchit au moindre pas, tout est planifié, il est totalement convaincu de ce qu’il a préparé », dit Grass. Pour Guerdat, les visites guidées de villes étrangères sont de ce fait rarissimes et n’ont pas de place dans ses réflexions. « Il a du mal à sortir du rôle qu’il s’est donné, jamais il ne veut modifier quelque chose de planifié. » C’est à la fois sa faiblesse et sa force.
Après l’échec de la signature du contrat, Guerdat a eu de la chance. On pourrait aussi dire : Guerdat a favorisé sa chance de manière décisive en refusant de signer. Son père Philippe établit le contact avec un vieil ami, Yves Piaget, un horloger suisse. Piaget acheta Jalisca Solier, avec laquelle Guerdat se qualifia pour les JO 2008. L’ancien joueur de polo zurichois Urs Schwarzenbach mit à la disposition de Guerdat sa ferme située à Herrliberg sur les hauteurs du lac de Zurich. Depuis 2007, Guerdat est indépendant et emploie une petite équipe qui le soutient. La victoire olympique n’était pas inévitable, mais elle a cependant été le résultat d’une planification méticuleuse, d’entraînements sans fin et d’une volonté capable d’opposer un non à des milliardaires.
Rolf Grass dit : « Il n’y a que très peu de personnes qui possèdent les atouts pour devenir champion olympique, et qui réunissent le talent, l’assiduité et de bons chevaux. »
Tout lui serait-il égal, finalement ?
Des phrases comme celles-ci sont plus faciles à dire qu’à mettre en pratique, et personne ne sait cela mieux que Guerdat. Il y a très peu d’athlètes qui sont aussi exigeants envers eux-mêmes que Guerdat. Lorsqu’il fait une faute sur un saut important, « il ne sort parfois plus de l’écurie pendant des heures, incapable de quitter son isolement ». C’est ce que dit Thomas Fuchs, ancien cavalier suisse de classe mondiale et entraîneur de Guerdat depuis 2007. Fuchs estime qu’il n’a plus grand-chose à apprendre à Guerdat, mais il essaie sans cesse de lui rappeler qu’il y a « autre chose au-delà des titres et des médailles ». Fuchs dit : « S’il a encore une chose à apprendre, c’est bien à se détendre. » Travailler à cela avec lui, « c’est ma mission principale, non ? », dit Fuchs en riant. Et si quelqu’un est détendu, c’est bien Fuchs.
À côté de Roger Federer, Steve Guerdat est l’athlète le plus populaire de Suisse, mais aussi l’un des meilleurs. Et à l’instar des personnages populaires, Guerdat n’a pas que des amis. D’un côté, il est suffisamment confiant et sûr de lui pour ne pas s’intéresser à ce que pensent les autres de sa manière de s’entraîner et des concours où il participe. D’un autre côté, il lui est déjà arrivé de se quereller avec des journalistes en estimant ne pas avoir été correctement présenté dans un article. Ce que pense l’opinion publique de Guerdat en tant que cavalier lui est indifférent, ses succès parlant de toute façon en sa faveur. Mais ce que pense l’opinion publique de Guerdat en tant que personne est loin de le laisser de glace. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est pas du genre à jouer le jeu des relations publiques. Si cela ne tenait qu’à lui, il se ferait invisible pour le public en tant qu’homme.
Guerdat n’est pas un beau gosse qui joue la carte du charme, c’est un cavalier. Et en tant que tel, il a gagné le respect de beaucoup de ses confrères. Après sa victoire olympique le 7 août 2012, tandis qu’il restait assis seul sur une clôture en bois à proximité du parcours, un peu à l’écart et luttant avec ses émotions, la cavalière de saut américaine Laura Kraut s’avança vers Guerdat et lui dit : « Si quelqu’un a mérité d’être champion olympique, c’est bien toi. » Laura Kraut – il faut le savoir – est la compagne du cavalier de saut britannique Nick Skelton, que Guerdat venait de battre de peu quelques minutes auparavant.
Une dernière anecdote, racontée cette fois par Peter Jegen, rédacteur sportif au « Neue Zürcher Zeitung ». Cela paraît kitsch, dit Jegen, mais Guerdat est véritablement l’ami des chevaux. Rien n’est plus important pour lui que ses chevaux, que l’équitation, et il existe pour cela bien plus de preuves que les seules affirmations de Guerdat. Fin 2012, raconte Jegen, Guerdat renonça à participer à la finale richement dotée du Global Champions Tour à Abu Dhabi. Bien que Guerdat puisse difficilement se permettre de renoncer à des dotations élevées, ce « tournoi lancé avec beaucoup d’argent ne concorde pas avec sa manière d’appréhender le sport équestre ». Guerdat n’a tout simplement aucune envie de participer à des concours hippiques sans tradition et sans identification avec le cheval. Guerdat fait participer son meilleur cheval actuel, Nino de Buissonnetts, à dix ou onze concours par an. Il n’est pas de ceux qui profitent de bons chevaux pour gagner un maximum d’argent en un minimum de temps.
« À vrai dire, j’ai besoin des récompenses et de l’argent des sponsors uniquement pour payer mes salariés et pour pouvoir faire tourner mon entreprise », dit Guerdat. Ce qui implique nettement plus de privations et de sacrifices que se faire entretenir pendant des années par un milliardaire ukrainien.
En voyant Steve Guerdat, on ne devine pas son histoire, elle n’est pas inscrite sur son visage. Mais quand on le regarde un peu plus longuement et que l’on se demande comment un si jeune homme peut avoir un regard si sérieux, on commence alors à comprendre que même de beaux visages peuvent raconter des histoires difficiles. Il suffit d’y regarder à deux fois.
Enfant prodige, chômeur, champion olympique : malgré un talent exceptionnel, Steve Guerdat a dû se battre avec acharnement pour réaliser son rêve de victoire olympique.
Par Marlon Gego
Aachen. En voyant Steve Guerdat, on ne devine pas son histoire, elle n’est pas inscrite sur son visage – peut-être parce qu’il est encore jeune, 32 ans seulement. Certains la connaissent, cette histoire, mais tous ne s’en souviennent pas. Les gens préfèrent se rappeler les bons moments, ceux de la victoire olympique de Guerdat en 2012 par exemple ; dans le monde équestre aussi, le succès compte finalement plus que le chemin parcouru pour y arriver. Pourtant, il n’y a que huit ans que Steve Guerdat a laissé filer l’opportunité de sa vie, passant ainsi du statut d’enfant prodige à celui de chômeur. Pour accéder finalement au titre de champion olympique.
Guerdat vient de Bassecourt, une commune du nord-ouest de la Suisse, où il a grandi avec sa famille dans la ferme de son grand-père qui était marchand de chevaux. Son père Philippe, lui-même cavalier de saut, fut d’ailleurs vice-champion d’Europe en 1985. Un bon cavalier, mais loin d’être aussi talentueux que Steve, son fils. La vie de Steve se déroula sans grande surprise, il s’avéra tôt que Steve pourrait aller loin dans le sport équestre. Lorsqu’il quitta le lycée en première pour devenir cavalier professionnel, son père était d’accord – sa mère non. Philippe Guerdat était convaincu que le talent de Steve suffirait pour que ce dernier puisse vivre de son sport. Son début de carrière en tant que cavalier junior fut couronnée d’un tel succès qu’il fut pris sous contrat en 2003 par le Néerlandais Jan Tops, l’un des plus grands maquignons européens.
Contrairement à certains de ses concurrents, Steve Guerdat n’est pas issu d’une famille fortunée. Il est dépendant de propriétaires mettant à sa disposition des chevaux qui lui permettent de faire face à la concurrence. Le meilleur cavalier n’est rien sans un bon cheval, et si l’on veut devenir champion olympique, on a besoin d’une monture pouvant coûter plusieurs centaines de milliers d’euros, si ce n’est plus.
Le prix de l’idéalisme
Auprès de Jan Tops, Guerdat disposait désormais d’excellents chevaux, mais uniquement jusqu’à ce que Tops trouve les acheteurs prêts à payer la bonne somme pour les acquérir. Lorsqu’un cheval venait de se vendre, Guerdat recevait le suivant avec lequel il devait recommencer tout son travail. Même les meilleurs chevaux et les meilleurs cavaliers ont besoin de temps pour s’habituer l’un à l’autre. Mais Guerdat s’était entre-temps fait un nom, il voulait aller plus loin, et il voulait surtout pouvoir travailler en continu avec ses chevaux sans devoir craindre qu’ils ne soient vendus le lendemain. Il démissionna donc début 2006.
Beaucoup de carrières connaissent des ruptures – parfois à cause de déboires sur le plan privé ou de choix professionnels inattendus. Le plus souvent, les revirements de carrière – vers le haut comme vers le bas – s’expliquent par de telles ruptures, et il n’en va pas autrement pour Steve Guerdat.
Ayant démissionné de chez Tops, Guerdat reçut l’offre de monter pour le milliardaire ukrainien Oleksandr Onishchenko qui était en train de constituer une équipe de cavaliers. L’argent ne jouant pas un rôle prépondérant, Onishchenko versa à l’avance à Guerdat le salaire de quatre années et lui promit en outre d’acheter les meilleures montures. Unique condition : Guerdat devait, tout comme les autres membres de l’équipe, devenir ukrainien au moins jusque après les Jeux olympiques de 2012.
Guerdat approuva de manière hésitante, et les choses prirent leur cours : logement de fonction à Liège, voiture de service, salaire élevé, indépendance financière. Pour Guerdat, qui a 23 ans, c’est l’opportunité de sa vie.
C’est en mai 2006 que devait ensuite être signé le contrat lors du concours hippique de La Baule en France – Guerdat rendit son passeport suisse le lundi, la signature du contrat devant avoir lieu le mercredi. Lorsque Guerdat s’assit et prit le stylo en main, il s’arrêta dans sa lancée et dit : « Je ne signe pas. »
Guerdat n’aime pas revenir sur ce sujet, il fait partie de ceux qui préfèrent regarder vers l’avenir et tourner le dos au passé. Mais contre toute attente, il reparle de ce moment mardi soir lors du CHIO Aachen. Guerdat se dit impulsif ; il ne pouvait tout simplement pas signer ce contrat, son instinct l’en empêchait. Guerdat raconte que le champion olympique allemand Ludger Beerbaum l’aurait appelé peu avant la signature prévue. Le contenu de la conversation « reste entre nous ». Mais Guerdat révèle cependant : « Je lui suis aujourd’hui encore reconnaissant. »
Le refus de signer était bien entendu un affront à l’égard du milliardaire ukrainien. Le jour même, Guerdat perdit voiture de service et logement de fonction ; le salaire déjà versé pour quatre ans – selon les rumeurs, une somme à sept chiffres – dut être immédiatement restitué par Guerdat. Il se tenait là, possédant à peine plus que les vêtements qu’il portait, sur le terrain de concours de La Baule, mais surtout : en l’espace d’une minute, il n’avait plus de chevaux. Ce fut son frère qui vint le récupérer en France.
Durant quelques mois, il ne se passa rien. Guerdat manqua le championnat du monde 2006 à Aachen. Philippe Guerdat, son père, dit : « Dans les journaux, cette histoire paraît toujours si belle parce que tout a bien fini. Mais croyez-moi, Steve a vraiment connu un dur moment à cette époque. » Le prix de son idéalisme ?
Quand on cherche les personnes ayant suivi de près l’évolution de Guerdat sur le long-terme, on tombe vite sur Rolf Grass. Grass fut chef de l’équipe suisse entre 2002 et 2010 et entraîneur national des cavaliers de saut. Pour expliquer qui est Steve Guerdat et ce qui l’anime, Grass raconte l’anecdote suivante : en 2008, aux Jeux olympiques de Pékin, les cavaliers suisses arrivèrent tôt pour pouvoir participer à la cérémonie d’ouverture. Grass ayant de bonnes relations à Pékin, il organisa pour son équipe une visite guidée de la ville ; le but était de faire découvrir aux cavaliers où ils se trouvaient. Grass raconte l’échange suivant, survenu peu avant le départ :
Steve Guerdat : « Je suis obligé de participer à cette visite guidée de la ville ? »
Grass : « Oui. »
Guerdat : « On voit bien que tu ne connais rien à l’équitation. »
Grass : « C’est possible, mais toi, tu ne connais rien d’autre que l’équitation. »
Sans un mot de plus, Guerdat partit dans sa chambre et réfléchit pendant un moment. Puis il se changea et se joignit finalement aux autres.
« Steve réfléchit à sa manière de monter avec une minutie extrême, il réfléchit au moindre pas, tout est planifié, il est totalement convaincu de ce qu’il a préparé », dit Grass. Pour Guerdat, les visites guidées de villes étrangères sont de ce fait rarissimes et n’ont pas de place dans ses réflexions. « Il a du mal à sortir du rôle qu’il s’est donné, jamais il ne veut modifier quelque chose de planifié. » C’est à la fois sa faiblesse et sa force.
Après l’échec de la signature du contrat, Guerdat a eu de la chance. On pourrait aussi dire : Guerdat a favorisé sa chance de manière décisive en refusant de signer. Son père Philippe établit le contact avec un vieil ami, Yves Piaget, un horloger suisse. Piaget acheta Jalisca Solier, avec laquelle Guerdat se qualifia pour les JO 2008. L’ancien joueur de polo zurichois Urs Schwarzenbach mit à la disposition de Guerdat sa ferme située à Herrliberg sur les hauteurs du lac de Zurich. Depuis 2007, Guerdat est indépendant et emploie une petite équipe qui le soutient. La victoire olympique n’était pas inévitable, mais elle a cependant été le résultat d’une planification méticuleuse, d’entraînements sans fin et d’une volonté capable d’opposer un non à des milliardaires.
Rolf Grass dit : « Il n’y a que très peu de personnes qui possèdent les atouts pour devenir champion olympique, et qui réunissent le talent, l’assiduité et de bons chevaux. »
Tout lui serait-il égal, finalement ?
Des phrases comme celles-ci sont plus faciles à dire qu’à mettre en pratique, et personne ne sait cela mieux que Guerdat. Il y a très peu d’athlètes qui sont aussi exigeants envers eux-mêmes que Guerdat. Lorsqu’il fait une faute sur un saut important, « il ne sort parfois plus de l’écurie pendant des heures, incapable de quitter son isolement ». C’est ce que dit Thomas Fuchs, ancien cavalier suisse de classe mondiale et entraîneur de Guerdat depuis 2007. Fuchs estime qu’il n’a plus grand-chose à apprendre à Guerdat, mais il essaie sans cesse de lui rappeler qu’il y a « autre chose au-delà des titres et des médailles ». Fuchs dit : « S’il a encore une chose à apprendre, c’est bien à se détendre. » Travailler à cela avec lui, « c’est ma mission principale, non ? », dit Fuchs en riant. Et si quelqu’un est détendu, c’est bien Fuchs.
À côté de Roger Federer, Steve Guerdat est l’athlète le plus populaire de Suisse, mais aussi l’un des meilleurs. Et à l’instar des personnages populaires, Guerdat n’a pas que des amis. D’un côté, il est suffisamment confiant et sûr de lui pour ne pas s’intéresser à ce que pensent les autres de sa manière de s’entraîner et des concours où il participe. D’un autre côté, il lui est déjà arrivé de se quereller avec des journalistes en estimant ne pas avoir été correctement présenté dans un article. Ce que pense l’opinion publique de Guerdat en tant que cavalier lui est indifférent, ses succès parlant de toute façon en sa faveur. Mais ce que pense l’opinion publique de Guerdat en tant que personne est loin de le laisser de glace. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est pas du genre à jouer le jeu des relations publiques. Si cela ne tenait qu’à lui, il se ferait invisible pour le public en tant qu’homme.
Guerdat n’est pas un beau gosse qui joue la carte du charme, c’est un cavalier. Et en tant que tel, il a gagné le respect de beaucoup de ses confrères. Après sa victoire olympique le 7 août 2012, tandis qu’il restait assis seul sur une clôture en bois à proximité du parcours, un peu à l’écart et luttant avec ses émotions, la cavalière de saut américaine Laura Kraut s’avança vers Guerdat et lui dit : « Si quelqu’un a mérité d’être champion olympique, c’est bien toi. » Laura Kraut – il faut le savoir – est la compagne du cavalier de saut britannique Nick Skelton, que Guerdat venait de battre de peu quelques minutes auparavant.
Une dernière anecdote, racontée cette fois par Peter Jegen, rédacteur sportif au « Neue Zürcher Zeitung ». Cela paraît kitsch, dit Jegen, mais Guerdat est véritablement l’ami des chevaux. Rien n’est plus important pour lui que ses chevaux, que l’équitation, et il existe pour cela bien plus de preuves que les seules affirmations de Guerdat. Fin 2012, raconte Jegen, Guerdat renonça à participer à la finale richement dotée du Global Champions Tour à Abu Dhabi. Bien que Guerdat puisse difficilement se permettre de renoncer à des dotations élevées, ce « tournoi lancé avec beaucoup d’argent ne concorde pas avec sa manière d’appréhender le sport équestre ». Guerdat n’a tout simplement aucune envie de participer à des concours hippiques sans tradition et sans identification avec le cheval. Guerdat fait participer son meilleur cheval actuel, Nino de Buissonnetts, à dix ou onze concours par an. Il n’est pas de ceux qui profitent de bons chevaux pour gagner un maximum d’argent en un minimum de temps.
« À vrai dire, j’ai besoin des récompenses et de l’argent des sponsors uniquement pour payer mes salariés et pour pouvoir faire tourner mon entreprise », dit Guerdat. Ce qui implique nettement plus de privations et de sacrifices que se faire entretenir pendant des années par un milliardaire ukrainien.
En voyant Steve Guerdat, on ne devine pas son histoire, elle n’est pas inscrite sur son visage. Mais quand on le regarde un peu plus longuement et que l’on se demande comment un si jeune homme peut avoir un regard si sérieux, on commence alors à comprendre que même de beaux visages peuvent raconter des histoires difficiles. Il suffit d’y regarder à deux fois.
Tout d’abord : félicitations pour la victoire en équipe au Prix des Nations Mercedes-Benz. Avec ta formidable performance de jeudi soir, tu t’es également qualifié pour le Grand Prix Rolex. Comment s’est déroulée ta semaine de compétition, à part ça ?
Je suis très content de mes résultats jusqu’ici. C’est surtout la victoire au Prix des Nations avec l’équipe belge qui a bien sûr été spectaculaire. J’espère pouvoir garder cet élan lors du Grand Prix Rolex et réaliser une bonne performance. « Greenfield of India », que je monterai lors du Grand Prix Rolex, s’est déjà montrée en bonne forme à Aachen.
Qu’est-ce que tu attends du Grand Prix Rolex ? Prêt pour une victoire ?
J’espère bien sûr que je vais gagner, c’est clair. Mais c’est là un scénario très, très optimiste étant donné les participants de pointe et le parcours ambitieux. À Calgary, j’ai pris le départ avec « Candy » et j’ai remporté la victoire. Cette jument est comme prédestinée pour les grandes arènes comme Aachen. Mais elle est malheureusement blessée et ne peut pas participer ici à Aachen. De son côté, « Greenfield of India » doit encore acquérir de l’expérience. Il sera intéressant de voir comment elle va réagir demain face à ce cadre impressionnant. Je mets toute ma confiance en elle.
Qu’est-ce qui rend Aachen si extraordinaire pour un cavalier de saut ?
C’est ma deuxième participation à Aachen et que dire... : je suis encore tout aussi impressionné que lors de ma première venue. Si je devais choisir un site dans le monde en tant que cavalier de saut, je n’aurais pas besoin de réfléchir longtemps : ce serait Aachen. La victoire au Prix des Nations jeudi soir a été la plus belle de ma carrière sportive jusqu’ici. Ce cadre gigantesque et le public qui vibre avec une telle émotion, tout cela est vraiment très impressionnant. Ça donne envie de continuer – vivement le Grand Prix Rolex !
Si tu remportes le Grand Prix Rolex, tu pourras poursuivre ton propre Rolex Grand Slam personnel. Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
Le Rolex Grand Slam est une excellente initiative. C’est un véritable enrichissement pour le saut d’obstacles, et c’est évidemment aussi une excellente publicité. Nous les cavaliers, nous sommes encore plus motivés en abordant un Grand Prix Rolex avec cette opportunité supplémentaire. Ce défi ne laisse personne indifférent. Chacun veut tout au moins essayer de gagner ces trois concours d’Aachen, Genève et Calgary.
Steve, il te tarde déjà dimanche ? En remportant la victoire au Grand Prix Rolex d’Aachen, tu gravirais l’étape suivante du Rolex Grand Slam…
Oui bien sûr, j’ai vraiment hâte d’être à dimanche – et d’une manière générale, je suis très heureux d’être à Aachen. Après tout, je n’ai jamais remporté le Grand Prix Rolex ici. Et ça veut dire que je vais tout donner !
Que signifie le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour toi ?
Le Rolex Grand Slam est quelque chose de formidable pour notre sport, et bien sûr aussi pour les médias. Et il est le garant d’une attention très forte en faveur du saut d’obstacles international. Ces trois grands concours d’Aachen, Genève et Calgary sont porteurs d’un prestige immense – n’importe quel cavalier de saut veut y connaître la victoire. Je trouve cela très bien et important que Rolex ait lancé et soutienne à ce point cette initiative.
À ton avis, quelles sont tes chances de remporter le Rolex Grand Slam, ce défi sportif majeur ?
Avec Nino Des Buissonnets, je prends le départ avec un cheval avec qui je peux aller très loin dans le Rolex Grand Slam. Nous sommes bien préparés et nous allons tout donner ensemble. Nino est en excellente forme. Nous allons mettre à profit cette chance unique qui nous est offerte dimanche. Je ne tiens pas, dans quelques années, à devoir me reprocher de ne pas avoir tout donné.
Bien sûr, Nino est la star. Mais tu as également amené plusieurs autres chevaux de grand talent à Aachen…
Oui, c’est exact. Par exemple Nasa. Elle, je la monterai probablement lors du Prix des Nations Mercedes-Benz. Elle adore les grandes compétitions, donc Aachen vient à point. Ou bien Kavalier, un étalon de huit ans avec lequel je prends le départ de la Sparkassen Youngsters Cup. Il faut qu’il acquière de l’expérience ici face à ce cadre grandiose, car j’aimerais participer au Grand Prix avec lui dans quelques années.
À quel point le cheval est-il important pour un cavalier ?
Très important ! Un cavalier ne vaut que par la qualité de son cheval, et vice versa – les deux sont indissociables. À ce sujet, il me vient tout de suite à l’esprit des couples célèbres comme Éric Lamaze et Hickstead, ou encore Meredith Michaels-Beerbaum et Shutterfly. De tels couples constituaient véritablement une unité. Une symbiose doit s’opérer, la confiance doit être là. Une chose est claire : sans un cheval d’exception, je n’ai aucune chance de gagner un concours aussi renommé que le Grand Prix Rolex d’Aachen – et encore moins un Rolex Grand Slam.
Comment as-tu ressenti la victoire au Grand Prix du CHI Genève ?
La compétition de Genève est quelque chose de tout à fait particulier pour moi – un match à domicile, en quelque sorte. De nombreux cavaliers veulent gagner ce concours. Le public et l’atmosphère à Palexpo sont tout simplement formidables. Parfois, j’ai presque un peu peur devant un tel succès…
Et que signifie le CHIO Aachen pour toi ?
Les concours de Genève et d’Aachen ne sont pas du tout comparables. Il est clair que le CHIO Aachen est le concours essentiel de l’année. Avec toute l’histoire qu’il y a derrière et avec cette formidable arène de saut, c’est bien sûr LE concours par excellence ! Entrer dans le stade principal devant 40.000 spectateurs, surtout lors du Grand Prix Rolex, ça rend vraiment très fier. Et c’est aussi ce qui rend Aachen si unique : les spectateurs possèdent une immense compétence dans le domaine du sport équestre. Je suis très heureux d’être de nouveau ici.
D’autant plus que cette année, la Suisse est le pays partenaire du Festival Équestre Mondial...
Une excellente décision. L’atmosphère lors de l’accueil des Suisses sur l’Aachener Marktplatz a vraiment été impressionnante. Je suis sûr que mes compatriotes suisses – femmes comme hommes – sauront enthousiasmer le public du CHIO.
Lors du Prix Européen Turkish Airlines qui se tient aujourd’hui à partir de 14h15 dans le cadre du CHIO Aachen 2014, les cavaliers de saut participants auront pour la première fois la possibilité de se qualifier pour le Grand Prix Rolex – Grand Prix d’Aachen. Sur le parcours exigeant atteignant une hauteur d’obstacle de 1,55 m, la concentration est de mise. Cette épreuve de saut regroupant parcours et barrage est dotée de 76.000 euros et constitue l’une des compétitions les plus traditionnelles du Festival Équestre Mondial d’Aachen. C’est en 1957 qu’elle a eu lieu pour la première fois. À l’époque, ce fut Hans Günter Winkler qui remporta la victoire sur Halla, son cheval d’exception. Qui y parviendra cette année, plus de 55 ans plus tard ? La liste des participants est particulièrement prometteuse.
Le champion olympique en titre Steve Guerdat se présente à l’épreuve avec « Nasa », sa jument grise de 13 ans. Le cavalier de saut belge Pieter Devos, tout comme Guerdat sur la voie du succès dans le Rolex Grand Slam of Show Jumping, prend le départ avec son remarquable cheval « Dream of India Greenfield » – Devos doit encore se qualifier pour la grande finale de dimanche, à la différence de Guerdat qui est automatiquement qualifié pour le Grand Prix Rolex en tant que champion olympique en titre. Guerdat et Devos se retrouvent cependant face à des concurrents très forts, car les 54 participants réunissent des cavaliers et des chevaux de rang mondial tels que Pénélope Leprevost (FRA) avec Nayana, Marcus Ehning (GER) avec Cornado NRW, Ludger Beerbaum (GER) avec Chaman, Ben Maher (GBR) avec Wings Sublieme et Kevin Staut (FRA) avec Oh D’eole.
La liste des cavaliers qualifiés pour le Grand Prix Rolex dimanche après-midi – et ayant ainsi une chance d’entrer dans le Rolex Grand Slam – sera seulement connue vendredi 18 juillet. En effet, outre le Prix Européen Turkish Airlines, il sera également possible de se qualifier pour la finale lors du Prix des Nations Mercedes-Benz qui aura lieu jeudi soir sous les projecteurs et lors du Prix de Rhénanie du Nord-Westphalie vendredi. Un système de points détermine ensuite quels seront les 40 cavaliers à prendre le départ du Grand Prix Rolex, l’une des épreuves de saut d’obstacles les plus ambitieuses du monde.
Hier déjà lors de l’accueil de la Suisse, pays partenaire du CHIO, Steve Guerdat déclarait sur l’Aachener Marktplatz : « Il me tarde le Grand Prix Rolex ce dimanche ». Aujourd’hui, il fait sa toute première apparition sur la « pelouse sacrée » du stade de saut d’obstacles de la Soers d’Aachen. Lors de l’épreuve d’ouverture de saut d’obstacles STAWAG qui débute à 11h45, le champion olympique en titre prend le départ avec « Qui Vive De La Tour », avant d’entrer pour la première fois dans l’arène de saut d’Aachen avec son étalon de huit ans « Kavalier » pour disputer la Sparkassen Youngsters Cup à partir de 14h15. « Je veux que Kavalier voie ce stade pour qu’il puisse acquérir de l’expérience, car dans quelques années, je souhaite aussi le monter lors du Grand Prix. »
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping revient là où tout a débuté, il y a un an. Ici, sur le terrain de compétition traditionnel de la Soers à Aix-la-Chapelle, les meilleurs cavaliers du monde vont tenter, chacun de leur côté, de se faire un nom dans l’histoire du sport équestre sous les yeux de 40.000 spectateurs rassemblés dans le stade principal, ce temple du sport équestre international. Les regards seront tournés vers Steve Guerdat et Pieter Devos. Le routinier suisse et le nouveau venu belge pourraient être les premiers cavaliers de l’histoire à gagner un bonus. Et Steve Guerdat – à condition d’être victorieux à Aachen – a même toutes ses chances pour le Grand Slam. Il y a un an, le premier vainqueur était Nick Skelton. Le Britannique expérimenté avait alors remporté le Grand Prix Rolex devant la Suisse Janika Sprunger, s’inscrivant ainsi non seulement sur le célèbre tableau d’honneur immortalisant les vainqueurs à Aachen, mais devenant aussi le premier cavalier à pouvoir remporter le Rolex Grand Slam. Mais comme Skelton n’a pu prendre le départ aux « Masters » de Spruce Meadows, il en a perdu l’opportunité. En effet, une participation consécutive à chacun des trois tournois majeurs est une condition indispensable pour gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. L’ordre n’a pas d’importance : le Rolex Grand Slam personnel d’un cavalier commence lors de sa victoire à un tournoi majeur. Au CHIO Aachen 2014, Pieter Devos et Steve Guerdat ont ainsi la possibilité d’obtenir un bonus décerné en plus du prix en lice pour la première place. Si Devos parvient à remporter le Grand Prix Rolex, il touchera 250.000 euros supplémentaires pour avoir connu le succès au Rolex Grand Slam selon le mode « deux sur trois ». Avec une victoire au Grand Prix Rolex, Steve Guerdat conserverait de son côté ses chances de toucher un bonus supplémentaire d’un million – à condition de remporter en septembre les « Masters » de Spruce Meadows. En gagnant à Aachen mais pas au Canada, il remporterait 500.000 euros supplémentaires. Il est décisif que le cavalier prenne le départ aux trois compétitions consécutives, mais il peut le faire avec différents chevaux.
Cette nouvelle initiative ne réjouit pas que les cavaliers : le Rolex Grand Slam of Show Jumping est particulièrement bien accueilli par les médias et le public également. Ainsi, quand le sport équestre reviendra bientôt dans la Soers d’Aachen, c’est le prochain chapitre de cette histoire à succès encore jeune qui va être écrit. À l’issue de la première année, Arnaud Boetsch, Directeur Communication & Image de Rolex, fait un bilan tout à fait positif de cette nouvelle initiative : « Le Rolex Grand Slam est un immense succès et a placé la barre très haut pour cette discipline sportive. Nous sommes très heureux de faire partie d’une initiative aussi importante qui offre aux chevaux comme aux cavaliers la possibilité de prouver leurs aptitudes à cet événement phare du saut d’obstacles. »
Alors, qui sera le meilleur parmi les meilleurs l’après-midi du 20 juillet 2014 dans le grand stade d’Aachen ? Quel couple brillera par ses performances, mais aussi par sa force psychique en se laissant le moins possible impressionner par l’atmosphère régnant dans cette immense arène du sport équestre ? Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est de retour là où tout a commencé. Bienvenue en Allemagne, bienvenue au CHIO Aachen 2014.
Steve Guerdat viendra au CHIO Aachen 2014 avec son cheval Nino des Buissonnets médaillé d'or olympique. Après sa victoire au CHI Genève à la fin de l'année dernière, le Rolex Grand Slam of Show Jumping personnel du cavalier suisse a débuté. En remportant le Grand Prix Rolex à Aachen le 20 juillet, il peut gagner un bonus de 500.000 euros.
Il avait remporté la victoire aux Spruce Meadows Masters au Canada en septembre, il vient d’en faire autant en Chine : le Belge Pieter Devos a gagné l’épreuve de saut la plus importante du tournoi de Shanghai. Au CHI Genève déjà, Devos avait atteint le barrage, montrant ainsi à tous qu’il faudra désormais compter avec lui sur les podiums. Pour le CHIO Aachen dans un mois, il sera donc de nouveau un candidat à prendre au sérieux – en cas de succès sur le terrain de la Soers, il remporterait en outre un bonus de 250.000 euros après sa victoire au Canada, car il est encore en lice pour le « bonus 2 sur 3 » du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Il est d’ailleurs tout à fait remarquable que Devos ne gagne pas uniquement avec sa jument « Candy » victorieuse aux Masters. À Shanghai, il a dominé la concurrence en selle sur « Dream of India ».
Le Concours Hippique International de Genève change de logo. Après quelque 15 ans de bons et loyaux services de l'ancienne identité, il devenait essentiel d’insuffler à la manifestation une image plus moderne.
L’auteur de ce nouveau logo, Emilie Lacroix, qui avait déjà réalisé le visuel du CHI en 2013, a cherché à rendre plus dynamique et plus moderne le cheval franchissant l’obstacle de l’ancien logo. Un clin d’œil est également fait au lac emblématique de la piste de Palexpo. Le lac est triplé pour souligner l’intensité de la manifestation alliant compétitions, attractions et exposition.
Quant aux couleurs choisies, elles sont également au nombre de trois : beige, en référence au sable de la piste, vert qui était la couleur dominante de l’ancien logo et bleu, pour un clin d’œil au lac.
Big Star, avec lequel Nick Skelton a remporté le Grand Prix Rolex du CHIO Aachen 2013, fête son retour sur la scène sportive lors du Royal Windsor Horse Show après sa longue absence due à une blessure. Depuis le mois d’août dernier, Big Star avait été contraint de faire une pause pour récupérer de sa blessure. Nick Skelton et Big Star ont bien fait une apparition au Winter Equestrian Festival de Wellington en Floride, mais uniquement dans une petite épreuve en marge du tournoi. À Windsor, ils devront affronter de sérieux concurrents parmi leurs propres compatriotes : Scott Brash et Ben Maher, actuellement parmi les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles du monde, représentent également la Grande-Bretagne.
Après sa victoire au CHI de Genève, le cavalier d’obstacle suisse Steve Guerdat sera peut-être le premier athlète de l’histoire à gagner le Rolex Grand Slam – l’ultime challenge du sport équestre. Interviewé, il explique pourquoi il pense que cela ne fera cependant pas monter la pression.
Question : Après votre passage, le barrage a encore duré environ un quart d’heure…
Steve Guerdat : Ces 15 minutes ont paru durer une éternité, elles m’ont semblé plus longues que le week-end entier. D’autant plus que je n’ai pas été particulièrement rapide et que, sincèrement, je n’aurais sûrement pas misé sur ma victoire. Au contraire : j’aurais parié un maximum contre moi.
Question : La Rolex que vous avez gagnée est probablement le cadeau de Noël idéal.
Guerdat : (rit) Absolument. Mais je vais en faire cadeau à quelqu’un pour qui ce sera un Noël tout à fait spécial cette année. Mais d’une manière générale, je voudrais souligner que tout ce que fait Rolex pour notre sport est sensationnel. Tout le monde profite de cet engagement : les spectateurs, les athlètes, les médias et le sport.
Question : Par cette victoire, votre Rolex Grand Slam personnel vient de débuter.
Guerdat : Exactement, c’est fantastique. Ça a commencé aujourd’hui, et il me tarde de savoir où cela finira. Mais une chose est sûre : Nino est certainement l’un des rares chevaux à posséder le potentiel nécessaire pour gagner le Rolex Grand Slam.
Question : Vous pouvez désormais être le premier cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Pour vous, est-ce que cela fait monter la pression pour le prochain concours, le CHIO Aachen 2014 ?
Guerdat : Non, je ne crois pas. Aachen est de toute façon un concours mondial de niveau suprême. Quand tu y participes, c’est dans le but de gagner, exactement comme aux Masters de Spruce Meadows et au CHI de Genève. Dans cette mesure, le Rolex Grand Slam est une fantastique aventure qui s’y ajoute, mais la pression est déjà extrêmement élevée. D’un autre côté : je verrai bien comment c’est réellement une fois que le concours aura démarré.
Question : Comment allez-vous fêter votre succès de Genève ?
Guerdat : Je vais aller au ski avec un grand groupe d’amis. Entre autres, Rodrigo Pessoa et Eric Lamaze seront aussi présents.
Triomphe à domicile – Il s’agit de l’une des plus prestigieuses victoires qui existent dans l’univers du sport équestre international : le Grand Prix Rolex du CHI de Genève. Par son triomphe de ce jour, le Suisse Steve Guerdat rejoint non seulement les rangs des illustres vainqueurs du grand et traditionnel concours Suisse, mais il débute aujourd’hui également son Rolex Grand Slam personnel.
Le CHI de Genève, le CHIO d’Aachen et les ‘Masters’ de Spruce Meadows – trois victoires lors de trois concours parmi les plus prestigieux du monde : c’est cela, le Rolex Grand Slam of Show Jumping, l’ultime challenge du sport équestre international. Seul le cavalier qui parvient à décrocher trois victoires en douze mois entre dans la légende du sport. « C’est sensationnel, mon propre Rolex Grand Slam a désormais commencé », déclare Guerdat à l’issue de son triomphe au Grand Prix Rolex du CHI de Genève disputé dimanche après-midi. Dans l’impressionnante arène de Palexpo, le plus grand manège du monde, il a gardé tout son sang-froid en selle sur Nino de Buissonnets. De grands noms du sport avaient atteint le barrage : le brésilien Alvaro de Miranda y était présent, tout comme le Français Kevin Staut ou encore Scott Brash pour la Grande-Bretagne. C’est finalement le champion olympique Guerdat qui a bouclé le parcours avec le meilleur temps, frénétiquement acclamé par 8200 spectateurs enthousiastes dans l’arène comble. « C’est fantastique de voir à quel point j’ai été soutenu et acclamé ici », résume Guerdat qui a dû patienter un long moment avant de connaître le résultat définitif : « Ces 15 minutes ont duré une éternité ».
Pour le Belge Pieter Devos, le rêve du Rolex Grand Slam s’est pour l’instant évanoui. Après son succès aux ‘Masters’ de Spruce Meadows en septembre, il était parvenu à se qualifier pour le barrage – mais cela n’a cependant pas suffi pour le grand triomphe, Devos ayant terminé 9e avec « Candy ». Mais tout n’est pas perdu pour le Belge : en effet, l’athlète qui s’impose à deux reprises dans un même cycle sans toutefois remporter la victoire consécutivement décroche un bonus de 250.000 euros.
Les meilleurs athlètes du monde se montrent en top forme, à temps pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Ce sont les plus grands noms du sport équestre international qui sont parvenus à se qualifier pour le Grand Prix Rolex qui se tient demain. Le Belge Pieter Devos a lui aussi su conserver toutes ses chances pour le Rolex Grand Slam.
Le vainqueur des Spruce Meadows ‘Masters’ 2013 a maintenu le suspense jusqu’au bout. C’est en remportant la « Coupe de Genève » qui s’est déroulée aujourd’hui qu’il a mis à profit sa dernière chance de qualification. Exactement comme il l’avait déjà fait à Spruce Meadows. Est-ce bon signe ? « Peut-être bien », rit Devos. En tout cas, il est d’abord soulagé d’avoir réussi la qualification. Il conserve ainsi toutes ses chances d’être le premier cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Lors du Grand Prix Rolex, c’est à une concurrence extrêmement puissante qu’il devra faire face. Steve Guerdat, le champion olympique et chouchou du public, prendra le départ aux côtés du champion européen Roger Yves Bost et de l’actuel numéro un du classement mondial Scott Brash de Grande-Bretagne. Mais les top-vedettes françaises Kevin Staut et Pénélope Leprévost se sont également qualifiées, tout comme Daniel Deußer, Marcus Ehning et Ludger Beerbaum représentant l’Allemagne.
Il est le premier cavalier à pouvoir écrire une nouvelle page de l’histoire du sport équestre : après son succès aux « Masters » de Spruce Meadows, le Belge Pieter Devos aura – en tant que premier cavalier d’obstacle – l’opportunité de remporter une bonification au Rolex Grand Slam of Show Jumping lors du CHI Genève qui débute demain. Une victoire au Grand Prix Rolex lui ferait décrocher la somme de 500.000 euros en plus de la récompense remise au vainqueur ; avec une nouvelle consécration l’année prochaine au Grand Prix Rolex du CHIO Aachen, il remporterait un total d’un million. Mais surtout, il entrerait ainsi dans la légende du sport. Nous nous sommes entretenus avec lui au sujet de Calgary, Genève et ses sentiments.
Quelle sensation cela vous a-t-il fait de battre Steve Guerdat et Pénélope Leprévost à l’une des épreuves de saut les plus difficiles du monde, le CN International Grand Prix présenté par Rolex des `Masters´ de Spruce Meadows ?
Fantastique. Je ne pouvais pas le croire jusqu’au dernier moment ; Steve est champion olympique, l’un des meilleurs cavaliers du monde. C’est seulement quand j’ai vu Steve à côté de moi lors de la remise des prix que j’ai su : c’est bien vrai. Pour moi, ça a été naturellement le jour le plus grandiose de ma carrière sportive jusqu’ici.
Comment le succès a-t-il changé votre vie ?
Beaucoup de portes se sont ouvertes, j’ai maintenant des invitations à des concours où je ne pouvais pas prendre le départ si facilement, avant. Les médias s’intéressent plus à moi, cela a fait faire à ma carrière un véritable bond en avant.
Vous avez célébré l’événement, chez vous ?
Oui, nous avons effectivement fait une petite fête, pour la toute première fois après une victoire en Grand Prix. Normalement, tu es directement concentré sur le prochain concours, sur le prochain départ, la vie continue. Mais cette fois-ci, la Terre pouvait vraiment s’arrêter de tourner quelques instants et certains de mes amis ont dit : cette fois-ci, on fait la fête. Ils ont eu raison (rires).
Comment avez-vous ressenti l’atmosphère à Calgary ?
C’était la première fois que je prenais le départ là-bas. La première fois que je suis entré à cheval sur ce site a été incroyable, impossible à décrire. Ce n’est pas une carrière, c’est un parc immense. Une expérience incroyable. Pendant le Grand Prix, les spectateurs m’ont ensuite soutenu de manière sensationnelle. Déjà avant, tous disaient que c’est incroyable, et je répondais toujours oui-oui (rires). Et maintenant ? Je vous le dis : c’est incroyable (rires). Pour moi, ça a d’ailleurs été quelque chose de particulier de gagner là-bas pour une autre raison encore : j’ai formé ma jument « Candy » moi-même et beaucoup n’ont pas cru que nous pourrions aussi gagner un Grand Prix difficile. Mais on leur a bien montré le contraire (rires).
Parlez-nous un peu de Candy.
Elle est super claire dans sa tête et elle s’est développée à une vitesse fulgurante. En un laps de temps éclair, nous avons pu passer de sauts de 1,20 mètres à 1,40 mètres. Et elle est incroyablement attentive et prudente et veut toujours tout donner pour moi – c’est le plus important.
Allez-vous prendre le départ du CHI de Genève avec elle également ?
Je pense. Je me trouve dans l’heureuse situation d’avoir avec « Dream of India Greenfield » encore un autre cheval qui peut prendre le départ des plus grands concours, mais pour Genève je vais sûrement miser sur Candy.
Quels sont les arguments en faveur de Candy ?
La salle à Genève est très grande et la jument a besoin de beaucoup de place, ça lui convient très bien. C’est pour cela qu’elle sera sûrement le premier choix pour le CHI de Genève.
Comment estimez-vous vos chances ?
Ça ne va pas être facile (rires). Sérieusement : les meilleurs cavaliers du monde prennent le départ et tous veulent gagner – moi, à côté, je suis encore relativement jeune, j’ai peu d’expérience dans les concours indoor de cette envergure. Mais c’était pareil avant Spruce Meadows aussi, alors pourquoi cela ne devrait-il pas fonctionner une nouvelle fois ? On peut bien être un peu optimiste.
Vous pouvez écrire une nouvelle page de l’histoire…
…et être le premier cavalier à gagner le Rolex Grand Slam. Une super histoire, mais qui ne rend pas la chose plus aisée. Je ne serai sûrement pas totalement détendu dans ma selle, car je sais que beaucoup de regards supplémentaires vont se tourner vers moi. Mais ça donne une bonne dose de motivation en plus.
Y réfléchissez-vous beaucoup ?
J’essaie un peu de ne pas y penser. C’est l’une des histoires, peut-être même l’histoire la plus excitante du sport équestre actuellement. Le Rolex Grand Slam, ce n’est pas uniquement l’opportunité de gagner de très grosses sommes. On peut également entrer dans l’histoire. Bien sûr, c’est formidable que j’aie cette chance. Mais aucun doute là-dessus : la pression est gigantesque aussi.
Comment évaluez-vous le Rolex Grand Slam ?
Il fait beaucoup de bien au sport. Pour nous les cavaliers, il représente une puissante motivation supplémentaire, mais le Rolex Grand Slam est bien plus que cela, étant donné qu’il génère beaucoup d’attention. Auprès des fans, des médias, chez tous ceux qui accompagnent le sport.
Vous êtes cavalier professionnel, mais vous ne dépendez pas uniquement du sport…
Je travaille encore dans l’entreprise de mes parents, nous produisons et exportons des fruits de notre exploitation à Beekkevoort en Belgique…
…où vous vous entraînez aussi ?
Oui, nous venons d’emménager dans nos écuries nouvellement construites. Il s’agit d’un complexe neuf avec une grande carrière, un manège et 40 boxes. Ce sont des conditions top. Un autre point important pour moi est du reste que mon amie travaille là et s’occupe de la gestion des écuries. Mon frère et ma belle-sœur sont également cavaliers, nous sommes une vraie équipe familiale. Et l’entreprise nous rend un peu indépendants aussi, de sorte que nous pouvons également nous permettre de garder de bons chevaux.
Équitation au niveau top, construction de nouvelles écuries, coopération dans la société de vos parents…
…Les derniers mois et les dernières années n’ont pas vraiment été ennuyeux. Mais soyons honnêtes : je suis jeune et j’ai de super possibilités. Il faut les saisir et les mettre à profit, et c’est exactement ce que je fais.
Comment êtes-vous venu à l’équitation ?
Mes parents déjà avaient des chevaux, c’était donc logique. Mon premier poney s’appelait Moonjump, il n’avait pas vraiment un caractère agréable. Je ne sais plus combien de fois je suis tombé, si bien que mes parents voulaient le vendre. Mais je ne voulais en aucun cas. À la fin, j’ai certainement beaucoup appris grâce à Moonjump.
Est-ce qu’il était clair, déjà avec Moonjump, que vous vouliez devenir cavalier d’obstacle ?
Oh oui, je voulais passer mon temps à sauter ; dès la première seconde que j’ai passée en selle, je l’ai su. Mes parents sont eux aussi des cavaliers d’obstacle, la question ne s’est jamais posée.
Vous vous développez de manière très continue, vous gravissez sans cesse les échelons. Y a-t-il un objectif phare précis ou un grand plan dans votre vie ?
Laisser simplement venir les choses à moi, ce n’est définitivement pas ma stratégie. Quand j’entre sur le parcours, mon plan est tout simple : je veux gagner. Si tu n’essaies pas toujours de gagner, ça ne marche pas non plus. Un objectif phare ? Participer aux Jeux Olympiques, ce serait super.
Quelle est votre grande qualité ?
Je n’ai jamais eu de cheval fin prêt sur lequel je n’avais plus qu’à m’asseoir. En parlant de voitures, on dirait ici : je n’ai jamais conduit une automatique. J’ai toujours formé tous les chevaux moi-même. Si vous me demandez une grande qualité, je dirais que c’est certainement le fait que je m’en sors avec les chevaux les plus différents – en m’adaptant au cheval et non pas l’inverse. Je n’ai pas un système unique avec lequel soit ça colle soit ça ne colle pas ; au contraire, je reconnais la qualité d’un cheval et je la peaufine. C’est comme ça que j’ai déjà pu amener plusieurs chevaux au sport de haut niveau.
Les derniers mois ont sans doute été les mois les plus intensifs dans la vie du cavalier de CSO belge Pieter Devos. Lors des ‘Masters’ de Spruce Meadows, il a créé la sensation en remportant le CN International Grand Prix présenté par Rolex devant le champion olympique Steve Guerdat, et la cavalière française Pénélope Leprévost. « Je l’ai seulement cru quand je me suis retrouvé devant Steve à la remise des prix », se souvient-il. Le jeune homme de 27 ans se distingue par sa modestie, mais également par sa détermination et sa confiance en soi. C’est ainsi qu’il s’exprime, sincère, avant le CHI de Genève : « Pourquoi une surprise comme celle des ‘Masters’ de Spruce Meadows ne devrait-elle pas réussir une nouvelle fois ? » La grande arène de Palexpo est en tout cas un atout pour sa jument Candy. Elle aime les longues distances, les grands espaces. C’est une jument qui est, comme l’affirme son cavalier, parfaitement claire dans sa tête, très prudente et dotée d’aptitudes incroyables. Dans l’arène de Spruce Meadows, ce parc immense aux obstacles imposants, Candy a été la seule à rester sans faute, offrant ainsi à son cavalier la possibilité d’être le premier représentant du sport équestre à gagner le Grand Prix. Devos essaie de ne pas trop souvent penser au Grand Chelem : « Sinon, la pression devient encore plus importante. Dans le Rolex Grand Slam, l’enjeu n’est pas uniquement de gagner de grosses sommes, mais essentiellement de devenir une légende vivante du sport. » Il fera donc son possible pour évoluer sur le parcours de Genève avec la plus grande insouciance. Une chose est déjà claire : « Si je prends le départ, c’est parce que je veux gagner. »
- Première page
- <
- 5
- 6
- 7
- 8
- 9
- 10
- >
- Dernière page