Rolex Grand Slam of Show Jumping

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Photo: CHI de Genève / scoopdyga.com Photo: CHI de Genève / scoopdyga.com

Le Suisse Martin Fuchs devient le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping après sa victoire au Rolex Grand Prix du CHI de Genève. Le formidable duo formé par Martin Fuchs et Clooney 51 a une fois encore démontré la force de son partenariat en produisant un trépidant tour sans-faute dans le barrage avec un chrono qui se révéla impossible à égaler. Le Britannique Scott Brash, avec 0,05 seconde de retard seulement sur son adversaire, témoignage Rolex comme lui, décroche une deuxième place avec Hello Senator, talonné par le Belge Jérôme Guery qui termine troisième.

 

Qu’avez-vous ressenti en remportant votre premier Majeur ?

Ouah ! C’était une immense victoire pour moi. C’est certainement un point d’orgue pour une carrière et qui vient parachever une année incroyable pour moi. Je suis extrêmement heureux.

Que signifie le CHI de Genève pour vous maintenant ? 

C’est l’une des meilleures compétitions et c’est un concours que tous les cavaliers veulent gagner. Je suis très heureux de m’être montré si compétitif à ce Majeur Rolex et pouvoir remporter le Rolex Grand Prix devant mon public est tout simplement fabuleux.

Clooney 51 est une superstar. Comment était-il aujourd’hui ? 

Clooney est un cheval phénoménal. Sa performance était exceptionnelle aujourd’hui. Tout le monde a vu ce qu’il a fait dans l’arène. Il fait de tels efforts et il est tout simplement incroyable.  

Scott Brashet Hello Sanctos (Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Scott Brash et Hello Sanctos (Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Super samedi au CHI de Genève

La plus grosse épreuve U25 du CHI de Genève, le Grand Prix des Espoirs, a été remportée par Coco Fath et son hongre alezan, Exotik Sitte. L’Américaine de 19 ans, originaire de Fairfield, dans le Connecticut, produisuit un barrage électrique qui lui permit de sceller la victoire avec un chrono de 34,89 secondes.

Fath commente sa victoire : « J’étais déjà très honorée et touchée de participer à cet événement légendaire et ma victoire ici est un rêve qui se réalise. J’ai la chance d’être soutenue par une équipe formidable, à Amethyst Equestrian, avec Rodrigo, Alexa et Fran (notre groom) qui sont tous venus ici pour me soutenir, ainsi qu’une équipe aussi incroyable, à la maison, qui m’encourage depuis là-bas ! Et, évidemment, l’inimitable Exotik Sitte, aka Scotty, qui est le meilleur partenaire que j’aurai pu espérer ! »

Ce fut une soirée chargée en émotions au CHI de Genève, car le monde du saut d’obstacles fit ses adieux à la monture légendaire de Scott Brash, Hello Sanctos, lors d’une cérémonie de départ à la retraite. Brash rendit hommage au cheval qui fit de lui le seul cavalier à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping : « Il m’a permis de réaliser tous mes rêves et je ne saurai le remercier assez pour tout ce qu’il a fait. Je remercie aussi mes propriétaires qui ont cru en moi et qui ont cru en Sanctos. Nous avions un partenariat incroyable et j’espère que tout le monde se souviendra de lui comme de la super star qu’il était. »

Retrouvez la vidéo commémorative de Hello Sanctos ici

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Interview d’une légende :

Peter Charles

Vous avez connu le succès au CHI de Genève autrefois. Que signifie ce concours pour vous ?

En venant ici, vous savez que vous participez à l’une des compétitions les plus prestigieuses du monde. Les meilleurs cavaliers et chevaux viennent ici et offrent un divertissement sportif de haut niveau. La création de la Finale du Top 10 Rolex IJRC a été une excellente initiative puisque cela permet de réunir tous les meilleurs cavaliers au même endroit. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping, qui lie quatre des meilleurs concours du monde, rend l’événement et la discipline encore plus passionnants en donnant à ces compétitions une autre dimension. Le CHI de Genève est sans nul doute l’une des compétitions les plus importantes du calendrier.

Vous avez eu une longue carrière jalonnée de succès. Transmettez-vous votre sagesse à vos enfants maintenant ?

Je pense qu’il est très important d’évoluer soi-même en tant que coach dans cette discipline afin de constater les changements ; le temps alloué est beaucoup plus rapide, les distances ont changé et sont beaucoup plus techniques. Si vous sautez à Spruce Meadows, c’est un concept très différent d’ici à Genève. Vous n’utiliseriez pas nécessairement le même cheval dans les deux concours, par exemple. Il faut bien réfléchir à la façon dont vous ciblez différentes manifestations et Grands Prix avec vos différents chevaux.

Êtes-vous stressé quand vous regardez les parcours de Harry ?

Ma femme est stressée ! Elle est très tendue et ça la rend malade de les savoir en compétition ! Il a encore beaucoup à apprendre, mais il est au meilleur endroit pour le faire. Lorsqu’il est en concours, il est maintenant entouré des meilleurs cavaliers du monde, donc il apprend beaucoup grâce à eux. Scott (Brash) et Ben (Maher) sont formidables avec lui. Ils l’aident. Tout le monde travaille très bien ensemble et s’entraide. Ça me fait toujours plaisir de voir les plus vieux cavaliers donner des conseils aux plus jeunes. C’est très gratifiant et plaisant de les voir faire profiter la discipline de leur expérience.

Pensez-vous que la Young Riders Academy et la création des épreuves U25 jouent un rôle important pour les jeunes générations qui essayent de grimper les échelons dans ce sport ?

Tout doit évoluer. Que vous ayez 16, 18 ou 25 ans, la Young Riders Academy accueille ces catégories d’âge. C’est vital pour notre sport et c’est vital que cela continue. Rolex a été merveilleux en la sponsorisant et en lui manifestant son soutien. Cela permet à ces cavaliers de rencontrer de grands professionnels, que ce soit des cliniques vétérinaires, des conseils comptables ou concernant la gestion d’une entreprise et ce qu’est le monde réel. La Young Riders Academy donne un excellent bagage à ces athlètes qui montent et leur permet de se préparer au monde professionnel. Je pense que nous avons une excellente présidente en la personne d’Eleonora. Elle est fabuleuse. S’il fallait la payer pour toutes les heures qu’elle y consacre, elle serait milliardaire ! Elle joue un rôle clé et elle est excellente dans ce qu’elle fait et nous devons donc lui en être très reconnaissants.

Quels sont vos rêves et vos aspirations pour vos enfants ? 

Ils ont tous décidé par eux-mêmes qu’ils voulaient devenir cavaliers professionnels. Mes filles montent maintenant en 2/3*. La principale difficulté est de trouver un piquet de bons chevaux qu’ils peuvent utiliser en compétition, mais qui leur apprennent aussi le métier. Il ne s’agit pas uniquement de sortir en concours, il faut garder un œil sur les ventes, le coaching, etc. C’est un tout et il faut avoir une très bonne équipe. Je ne leur mets pas trop la pression. On verra bien. Je crois qu’ils ont du talent, donc s’ils travaillent dur, il n’y a aucune raison qu’ils ne puissent pas tous réussir à faire de grandes choses.

Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

L’Américain Kent Farrington remporte la Finale du Top 10 Rolex IJRC

C’est une nouvelle victoire pour Kent Farrington qui empoche la tant convoitée Finale du Top 10 Rolex IJRC au CHI de Genève. Associé à sa nouvelle jument baie, Austria 2, le duo ultra rapide a retiré 2,22 secondes au chrono établi par l’Irlandais Darragh Kenny, de façon spectaculaire.

 

Ce fut une performance incroyable de la part d’Austria 2. Comment est-elle à monter ?

Oui, elle est étonnante. J’ai commencé à la monter en avril et dès que je l’ai essayée, je me suis dit que c’était un cheval exceptionnel. Elle est vraiment de petite taille, mais elle a un cœur énorme et c’est une sauteuse phénoménale. C’est la plus grosse épreuve qu’elle n’ait jamais sauté de sa vie. C’est fabuleux qu’elle se soit accrochée et qu’elle ait gagné. Elle est incroyable.

Comment était l’ambiance ce soir ? 

C’était formidable. C’est mon concours préféré et peut-être même le meilleur du monde. Celui-ci et le CHIO d’Aix-la-Chapelle sont très proches. Le public était formidable ce soir. Tout le monde veut gagner ici, surtout cette épreuve. Donc c’est vraiment une soirée particulière.

Vous avez déjà remporté deux épreuves ici. Pensez-vous pouvoir faire un coup du chapeau et remporter le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Je pense que je peux gagner ! Je vais faire de mon mieux, donner tout ce que j’ai et j’espère que tout se déroulera pour le mieux dimanche.

Louis Konickx (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Louis Konickx (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Reconnaissance du parcours avec

le chef de piste international Louis Konickx

Le CHI de Genève est unique en son genre, car il s'appuie sur l'expertise de deux chefs de piste de grande renommée: le suisse Gérard Lachat, ainsique le néerlandais Louis Konickx. Nous avons discuté avec Louis Konickx en prévision du Rolex Grand Prix de dimanche:

Qu’est-ce que le public peut s’attendre à voir sur le parcours du Rolex Grand Prix de dimanche ?

Les meilleurs cavaliers du monde viennent ici, alors Gérard Lachat et moi-même avons réfléchi au parcours en conséquence. Nous savons qu’il doit tout réunir et qu’il doit être extrêmement précis. Nous devons mûrement réfléchir à la configuration et à la distance entre les obstacles. Les combinaisons posent toujours des difficultés complexes, car nous devons veiller à ce qu’elles soient placées avec une précision extrême afin de constituer un test pour les cavaliers. Il est toujours important de tenir compte du temps. Hier, 12 cavaliers sur les 13 qui participaient au barrage avaient moins d’une seconde d’écart avec les autres. Par conséquent, si vous autorisez une seconde de plus au chrono, le parcours devient tout de suite plus facile pour les cavaliers. Vous me demandiez ce qu’il y aura dans le Rolex Grand Prix – il y aura tout ! C’est une arène très particulière parce qu’elle est plus grande, donc ça donne un petit plus au parcours parce que les cavaliers peuvent galoper.

À quel type de cheval le parcours conviendra-t-il le mieux ?

C’est une question très intéressante. Tous les chevaux font attention ici, ils sont tous très finement réglés. Mais il y a une grande différence entre les chevaux qui ont une grande foulée et ceux qui ont une foulée plus courte. En général, les deux types de chevaux galopent plus vite dans cette arène. Il faut toujours être rapide. Les cavaliers évaluent le temps accordé et trouvent la solution la mieux adaptée à leur cheval afin de faire du mieux possible. Les petits chevaux sont souvent plus rapides. Certains sautent trop haut, ce qui leur fait perdre un temps précieux.

Comment dessinez-vous vos parcours, Gérard et vous ?

J’aime beaucoup le style de Gérard. Il crée des parcours très fluides en veillant à utiliser tout l’espace dont nous disposons ici. Comme toujours dans la conception de parcours, si vous vous en tenez à vos propres tracés, vous pouvez passer à côté de quelque chose. Mais ici, je peux regarder le parcours créé par quelqu’un d’autre et faire quelques suggestions pour corriger ce qu’il n’aurait pas vu. C’est un bon partenariat. Le fait de travailler ensemble nous permet d’examiner nos parcours mutuels d’un œil neuf et de relever ce qui pourrait avoir besoin d’être corrigé.

D’après vous, quels cavaliers pourraient gagner dimanche ?

Avec une récompense aussi grosse qu’elle l’est ici, tous les participants seront très bons. C’est la même chose dans tous les championnats. Les concurrents doivent garder leur sang-froid. Dès qu’ils sont trop impatients, ils commettent des erreurs. Ceux qui gardent leur calme ont toujours plus de chances que ceux qui sont trop pressés. Tous les cavaliers veulent gagner, mais ils doivent contrôler leur mental.

Combien de sans-fautes prévoyez-vous ?

C’est très difficile à dire. En tant que chefs de piste, nous avons toujours peur de nous tromper dans le temps accordé. Si le temps est trop généreux, c’est facile pour tout le monde. Au contraire, s’il est trop serré, les cavaliers se pressent trop et les chevaux ne sautent pas bien. Notre but en tant que chef de piste est de permettre aux chevaux de sauter de leur mieux afin que nous, le public, puissions admirer de beaux tours de la part des cavaliers. S’il y a une pénalité de temps ou une barre, c’est malheureux, mais les cavaliers aiment sentir que leur cheval est à l’aise sur le parcours. S’ils doivent aller trop vite, c’est beaucoup de stress et ce n’est pas beau à regarder. Je trouve que ce serait formidable d’avoir entre six et huit sans-fautes.

Que préférez-vous au CHI de Genève ?

Il ne faut pas oublier que c’est une manifestation vraiment très particulière. Le lieu est magnifique, l’organisation et la décoration sont merveilleuses. Il y a beaucoup de bénévoles qui sont extrêmement professionnels. Ils savent travailler efficacement tout en s’amusant. Cela contribue à la réussite de la manifestation et à cette ambiance. Vous ne pouvez pas avoir des gens qui travaillent ici et qui ne s’intéressent pas à la manifestation. Donc, pour moi, c’est le meilleur concours du monde. C’est une arène immense avec des décorations et une ambiance merveilleuse – il n’y a rien de semblable. Nous avons aussi la Finale du Top 10 Rolex IJRC qui n’existe nulle part ailleurs.

Harry Allen (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Harry Allen (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview du jeune cavalier U25:

Harry Allen

Pouvez-vous nous dire ce que cela fait d’être ici au CHI de Genève ?

Je suis ravi d’être ici. C’est la première fois que je monte ici. Je suis venu une fois pour regarder mon frère Bertram (Allen), mais je pense que ça va être incroyable de monter ici.

Les Majeurs organisent davantage de compétitions U25. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela aide les jeunes cavaliers en début de carrière ?

Je pense que c’est formidable pour moi et pour beaucoup de jeunes de mon âge. Nous pouvons participer à ces plus grandes manifestations et si nous avons de bons résultats, cela nous donne d’autres occasions de participer à de grands concours. Enfin, ça nous donne l’expérience de concourir à un niveau supérieur, ce qui nous aide à progresser dans notre carrière.

Quelles sont vos ambitions en tant que cavalier ?

Eh bien, j’aimerai sauter le plus haut possible dans cette discipline, mais j’aime aussi vendre des chevaux et participer aux aspects commerciaux.

Comment est l’ambiance au CHI de Genève ?

Je pense qu’il y a beaucoup de pression, il va y avoir un public immense (c’était déjà le cas pour l’épreuve de ce matin). Mais j’espère que si tout se passe bien, il y aura une bonne ambiance.

Êtes-vous stressé en entrant en piste ?

Non, ça ne m’inquiète pas trop. J’essaye juste de rester concentré le plus possible.

Les concurrents ont des âges très variés dans cette discipline. Est-ce difficile de se faire une place au plus haut niveau professionnel ?

Il y a des hauts et des bas, mais ça m’aide de recevoir beaucoup d’aide de la part des cavaliers plus vieux et de mon frère. Donc j’ai de la chance de ce point de vue.

À part Bertram (Allen), quels cavaliers admirez-vous ?

Marcus Ehning, je crois. C’est un grand cavalier. Son style, son système, sa façon de faire. Il a toujours de bons résultats aux concours Rolex, alors j’espère que ce sera le cas pour lui ici.

Quels chevaux avez-vous amenés ici cette semaine ?

J’ai Dancing Queen. C’est une très bonne jument. Elle a remporté le Grand Prix U25 à Fontainebleau cette année et je l’ai amené aux Europe où j’ai fait bronze en équipe et 5e en individuel.

Vous avez quitté l’école à 16 ans pour faire carrière dans le saut d’obstacles. Comment avez-vous pris cette décision ?

Ce n’était pas vraiment une décision, pour être honnête. J’ai fait les Juniors et je suis allé en Allemagne et ça marchait bien, donc tout est parti de là et j’ai continué.

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping, est-ce quelque chose que vous espérez gagner un jour ?

Ce serait le rêve de gagner juste un Grand Prix ou même une épreuve durant l’un de ces concours.

Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

L’Américain Kent Farrington a produit un tour époustouflant avec sa monture notoirement rapide, Creedance, ce qui lui a permis de remporter le Trophée de Genève du CHI de Genève. Cette victoire lui permet aussi de décrocher sa place pour le Rolex Grand Prix de dimanche où il espèrera renouer avec sa victoire de 2017 et devenir le prochain prétendant au Rolex Grand Slam.

Comment avez-vous pu produire un tour aussi rapide ?

J’ai amené Creedance ici parce qu’il est très rapide et il se débrouille presque tout seul. J’essaye simplement de ne pas le gêner et de le laisser aller, ce qui est généralement la meilleure tactique. Il a déjà remporté cette épreuve, donc il sait parfaitement ce qu’il fait, comme il l’a démontré ce soir.

Vous avez connu beaucoup de succès à ce Majeur. Qu’est-ce que ça fait de revenir ici ?

Oui, je pense que c’est l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur concours de l’année. Tous les meilleurs cavaliers, tous les meilleurs chevaux sont ici et toutes les épreuves paraissent importantes. Chaque classe est difficile à gagner et, évidemment, cela fait partie du Rolex Grand Slam, donc c’est très spécial. Je suis très heureux d’avoir si bien démarré et j’espère poursuivre sur cette voie.

Quel cheval monterez-vous dans le Rolex Grand Prix de dimanche ?

J’ai prévu de monter Gazelle. Je vais faire comme d’habitude, en lui faisant faire de petites épreuves pour sa confiance et mettre le paquet dimanche.

Ben Maher sur Explosion W lors des Prix des Vins de Geneve, accompagnés par Cormac Kenny (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Ben Maher sur Explosion W lors des Prix des Vins de Geneve, accompagnés par Cormac Kenny (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Les confidences de Cormac Kenny,

groom de Ben Maher

Pouvez-vous nous parler de vos activités quotidiennes en tant que groom de concours ?

Je me lève tôt le matin pour nourrir les chevaux, puis nous leur laissons le temps de se reposer et de digérer. Nous les montons au cours de la matinée. Puis, nous nous occupons d’eux s’il faut leur refroidir les membres ou s’ils ont besoin de soins particuliers. Après le déjeuner, nous les sortons pour les faire brouter afin qu’ils puissent se détendre dehors.

Quel aspect de votre travail préférez-vous ?

Ce que je préfère, c’est monter les chevaux à l’écurie. J’adore monter à cheval et travailler avec les chevaux. Je monte habituellement entre trois et quatre chevaux par jour. Explosion W et F One sont incroyables à monter : Explosion W est très léger et joyeux, tandis que F One a un peu de tempérament, alors je ne m’ennuie jamais. Il est toujours un peu différent, ce qui fait que vous ne savez jamais ce qui vous attend. C’est un cheval passionnant à travailler.

Quel aspect de votre travail aimez-vous le moins ?

Voyager. Je déteste le camion, ce n’est pas mon truc. Je télécharge de bons podcasts. Je regarde généralement Netflix et j’ai quelques bonnes playlists sur Spotify. Je les fais en route pour passer le temps.

Comment êtes-vous devenu groom ?

Mon père m’a présenté aux voisins quand j’étais petit – ils avaient un cheval que je pouvais monter et mon amour des chevaux est parti de là. Je sautais un peu dans la carrière, mais j’ai découvert que j’adorais être groom, donc j’ai poursuivi dans cette voie.

Comment c’est de travailler pour Ben Maher ?

Il est focalisé sur son travail, mais il est sympa. Il a un côté très amusant, en plus de son côté concentré qui fait qu’il sait ce qu’il veut et ce qu’il doit faire pour y arriver. Ce n’est pas donné à tout le monde de travailler pour quelqu’un qui a eu une carrière aussi prodigieuse. Nous avons la chance de travailler avec des chevaux merveilleux tous les jours. C’est passionnant de regarder Ben et les chevaux en concours. Lorsque je me tiens à leurs côtés avant leur entrée en piste, je vois bien qu’un cheval comme Explosion W veut absolument gagner et il sait parfaitement ce qu’il fait. Il peut faire l’imbécile au paddock et ruer de temps en temps, mais une fois qu’il entre en piste, il se donne à fond.

Êtes-vous stressé quand vous regardez ?

Oui, je suis tellement stressé qu’il m’arrive de ne pas pouvoir regarder. Mais quand je réalise que Ben et l’un des chevaux ont gagné, c’est un moment dont je suis très fier. Pas seulement pour moi, mais pour tout le monde. Il faut beaucoup de dévouement pour amener ne serait-ce qu’un seul cheval à un concours et c’est formidable pour tout le monde de réussir à obtenir de bons résultats parce que cela nous motive pour travailler encore plus dur afin d’obtenir des résultats toujours meilleurs.

Avez-vous l’impression que l’ambiance ou la pression est différente ici au CHI de Genève où se tient l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Oui, l’ambiance est très particulière – quand vous arrivez à la compétition, vous avez tout de suite le sentiment que c’est différent de la majorité des autres compétitions. C’est un peu intense, tout le monde est concentré. Les chevaux ressentent aussi la pression supplémentaire lorsque je les monte sur la piste de détente. Ils sont plus affutés et plus frais. Ce doit être l’ambiance du CHI.

Comment préparez-vous Explosion W et l’équipe en prévision du Rolex Grand Prix ?

Nous devons le traiter comme n’importe quelle épreuve. Nous ne la traitons pas différemment, même si c’est l’une des épreuves les plus fabuleuses du circuit et, bien sûr, tout le monde veut participer au Rolex Grand Slam. Les chevaux doivent être heureux ; nous devons veiller à ce qu’ils soient bien traités et à ce qu’ils soient aussi heureux et détendus que possible.

Quelles récompenses reçoit Explosion W quand il gagne ?

Il est gâté tous les jours – je ne m’en cache pas ! Tous les chevaux sont gâtés, mais Explosion quémande un peu plus, donc il finit par obtenir un peu plus de friandises que les autres. Sa récompense préférée est de recevoir plein de carottes.

Sophie Mottu Morel (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Sophie Mottu Morel (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Quelques mots avec les organisateurs :

Sophie Mottu Morel, présidente du CHI de Genève

Comment continuez-vous à améliorer la manifestation tous les ans ?

Ce n’est pas facile d’avoir de nouvelles idées chaque année, mais nous écoutons nos partenaires et nos sponsors qui nous suggèrent des pistes d’amélioration. Nous écoutons aussi les cavaliers et le public, afin que chaque année, ils découvrent des nouveautés en arrivant au CHI. Cette année, il y a la chaîne télévisée du CHI à côté de la piste Attractions. Nous avons changé l’éclairage, afin que les halls soient un peu moins illuminés, nous avons revu les illuminations et la musique avant les épreuves pour faire monter la pression en attendant le spectacle et créer une belle ambiance avant les classes. Nous avons pensé aux chevaux dans les boxes qui ont été revus pour améliorer leur confort. L’année prochaine, il y aura d’autres nouveautés puisque ce sera la 60e édition et nous créerons quelque chose de totalement différent. Cette année, cela ressemble un peu à l’année passée. Nous avons fait quelques petits ajustements pour améliorer la manifestation, mais ils ne sont pas évidents. Nous gardons toujours à l’esprit les remarques que nous recevons à la fin des compétitions.

Avez-vous constaté que le numérique et les réseaux sociaux ont exercé un impact sur la promotion de la manifestation ?

C’est extrêmement important pour nous. Nous avons une grande communauté et nous voulons communiquer sur les réseaux sociaux puisque tout le monde le fait aujourd’hui. Les réseaux sociaux sont un moyen extrêmement rapide de toucher le public et les personnes que nous voulons toucher immédiatement. Cette année, nous avons une excellente Community Manager. Tous les ans, nous cherchons à nous améliorer puisque nous savons que les jeunes générations communiquent par ce biais. Mais comme nous avons aussi Alban au comité, nous considérons que les supports de communication plus traditionnels, comme les journaux, sont également très importants. Le public se compose de personnes très différentes et nous devons communiquer avec tout le monde. Chaque année, nous misons un peu plus sur les réseaux sociaux parce que c’est l’avenir.

Que préférez-vous faire pendant la manifestation (quand vous avez le temps) ?

J’adore regarder les chevaux sauter. Je n’ai pas beaucoup de temps pendant la manifestation, puisque je vais de réunion en réunion, je discute avec les partenaires, les sponsors, les bénévoles et le public. Donc quand j’ai le temps, je m’assois sur un siège et je regarde quelques chevaux sauter. Si j’ai la chance de pouvoir regarder la Finale du Top 10 Rolex IJRC, je trouve cela merveilleux. Mais le plus grand moment est le Rolex Grand Prix de dimanche, puisque c’est évidemment la plus grosse épreuve de la manifestation.

Quels sont les temps forts de la semaine ? Qu’est-ce que le public peut s’attendre à voir ?

Il y a beaucoup de choses passionnantes que le public doit voir en venant à la manifestation cette semaine. Tout d’abord, le Rolex Grand Prix auquel participeront 40 des meilleurs cavaliers internationaux. C’est une épreuve magnifique et le clou de la manifestation. La Finale du Top 10 Rolex IJRC est aussi un grand moment qu’il faut voir absolument. À mon avis, l’une des plus grandes expériences est d’être simplement dans l’arène parce que les cavaliers transmettent tant d’énergie au public. Il y a trois disciplines, donc il est possible de les voir toutes les trois, les meilleures auxquelles assister sont le Rolex Grand Prix, le Cross Indoor et la Driving World Cup.

Pouvez-vous nous parler de l’équipe qui crée cet événement ?

Nous sommes 35 personnes au comité et il y a 700 bénévoles, donc ça fait beaucoup de monde. Dans l’arène, il y a 150 bénévoles et pour les boxes, ils sont plus de 100. Il y a aussi tous nos partenaires, la restauration, les exposants qui font tous partie de l’équipe parce qu’ils font eux aussi la manifestation. Nous avons beaucoup de chance d’avoir autant de bénévoles, car Genève est une petite ville ! Il y a beaucoup d’écuries et de fermes aux environs de Genève, donc beaucoup de gens aiment monter à cheval et apprécient la compagnie des chevaux, et aussi de faire partie de la manifestation. C’est incroyable, mais ce n’est pas difficile de trouver des bénévoles parce que tous veulent participer au CHI. Nous devons généralement refuser une centaine de personnes, ce qui est malheureux !

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Interview exclusive de Beezie Madden

Prétendante au Rolex Grand Slam

 

Le CP ‘International’, présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est difficile à remporter, comme chacun sait – étiez-vous confiante avant l’épreuve ?

Je dois dire que je passais une excellente semaine avec Darry Lou. Il avait remporté la grosse épreuve de vendredi, donc il avait l’impression d’être en forme, ce qui m’a fait penser qu’il serait bien dimanche aussi. C’est un cheval très régulier, donc même si c’est toujours dur de gagner aux Masters, je croyais avoir mes chances.

Qu’avez-vous ressenti lors de cette victoire comparée à votre précédente victoire en Grand Prix il y a 14 ans ?

La première fois que j’ai remporté le Grand Prix à Spruce Meadows, il faisait très mauvais et il y avait beaucoup de controverses autour de la Coupe des Nations de la veille. Par conséquent, c’était formidable de terminer la semaine sur une bonne note. Cette année, il faisait beau et je trouvais que le cheval méritait une belle victoire. Je ne suis donc pas prête d’oublier ce grand moment.

Comment faites-vous pour rester au top ?

Je crois que j’ai beaucoup de chance d’être soutenue par une grande équipe. Que ce soit par mon mari, par mes propriétaires et par les sponsors – ils me facilitent beaucoup la vie. J’ai la chance de pouvoir travailler avec de très bons chevaux. C’est donc très stimulant et inspirant. Évidemment, un peu de soutien financier est aussi bien utile. Certains membres de l’équipe travaillent chez nous depuis plus de 20 ans. Nous avons donc une équipe formidable sur qui je peux toujours compter.

Comment ce sport a-t-il évolué depuis que vous avez démarré la compétition en tant que professionnelle ?

L’élevage, les types de parcours et l’universalité du sport ont énormément changé. Beaucoup de cavaliers du monde entier montent maintenant avec des styles similaires, les chevaux sont plus légers à piloter qu’avant et les parcours sont plus réfléchis et techniques. À cause de la technicité de ce sport, cela prend plus de temps de faire évoluer un bon cheval de Grand Prix. Il y a des années, vous pouviez voir un 6 ans dans un Grand Prix, mais ce temps est révolu. Par ailleurs, les dotations ont grimpé en flèche, ce qui rend la discipline encore plus compétitive et commerciale.

Pouvez-vous nous parler de l’époque où vous deviez remporter des dotations pour payer le vol de retour de l'Europe ?

Mon mari était dans le commerce, donc un seul des chevaux que nous avions appartenait à quelqu’un d’autre. Néanmoins, nous payions tous les frais de ce cheval et des autres que nous possédions au moins partiellement. Par conséquent, lorsque nous sommes partis pour la première fois en Europe en compétition, nous avions assez d’argent pour y aller, mais ensuite, nous devions gagner assez d’argent pour participer aux autres concours et pour rentrer chez nous – aucune pression ! Heureusement, nous avons aidé notre équipe à remporter la Coupe des Nations à Rome et nous avons gagné d’autres épreuves dans d’autres concours. Je crois que nous sommes même rentrés avec de l’argent.

En quoi le transport des chevaux par avion a-t-il affecté le sport ?

La possibilité de transporter les chevaux par avion dans le monde entier a permis à beaucoup d’autres pays de pratiquer ce sport à un haut niveau. Lorsque les cavaliers et les chevaux étaient davantage contraints de rester dans leur pays ou sur leur continent, ils ne pouvaient pas s’affronter dans des compétitions. De nos jours, davantage de joueurs ont accès au haut niveau et peuvent progresser pour concourir au plus haut niveau. Lorsqu’il sera possible de transporter facilement les chevaux à destination et en provenance de pays comme l’Inde et la Chine, notre sport se développera rapidement.

Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?

Le Grand Slam est un excellent concept qui crée certainement plus d’engouement au sein de notre sport. Il a aussi apporté des dotations incroyables dans cette discipline et encouragé d’autres compétitions à augmenter leurs dotations. Je pense que le Grand Slam compte certaines des plus belles épreuves du monde, donc tous les cavaliers aimeraient remporter le Grand Prix dans le cadre de n’importe quel concours du grand chelem, ce qui le rend encore plus exceptionnel. Les cavaliers ne participent pas aux compétitions parce qu’ils y sont obligés pour remporter le bonus. Ils y vont parce qu’elles sont exceptionnelles et que la possibilité d’un bonus est encore plus motivante.

Pouvez-vous nous parler de Darry Lou, de sa personnalité et de son comportement à la maison ?

Darry Lou est un cheval très spécial. Il a une grande confiance en lui, tout en étant adorable et en voulant toujours faire plaisir. Je pense qu’il a été merveilleusement bien élevé au Mexique, donc la transition a été très facile lorsque nous sommes devenus partenaires. Il aime beaucoup se rouler. Je ne sais pas si c’est le fait de se rouler ou simplement qu’il aime être sale, mais c’est un expert.

Quelle est l’importance du rôle des propriétaires dans ce sport ?

Les propriétaires jouent un rôle très important dans notre sport. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons tous besoin d’un solide soutien financier pour avoir les chevaux qu’il faut pour concourir au plus haut niveau. Même acheter des jeunes chevaux est plus difficile qu’il y a une dizaine d’années. Lorsque nous en trouvons un et que nous le faisons évoluer, nous devons aussi avoir les moyens de le garder. Alors même si j’ai le sentiment que c’est parfois encore possible sans budget énorme, les propriétaires qui nous soutiennent si loyalement sont essentiels pour notre réussite dans ce sport.

Si vous pouviez vous adresser un conseil quand vous étiez jeune, quel serait-il ?

Je pense que par certains côtés, c’est assez difficile de percer dans ce sport, mais cette discipline se développe en permanence, ce qui offre de plus en plus de possibilités aux gens. Je pense que c’est important pour les jeunes d’essayer en permanence de faire bonne impression. Vous ne savez jamais qui sera votre futur employeur ou sponsor ou partenaire. Vous pouvez certainement contribuer à créer vos propres opportunités.

Quel est votre premier souvenir à cheval ?

Quand j’avais quatre ou cinq ans, mon frère et moi avons eu des poneys pour Noël et ma maman avait un petit camion pour chevaux garé devant la maison. Le jour de Noël, nous avons fait connaissance avec nos nouveaux poneys et nous les avons montés. C’était incroyable !

Y a-t-il un ou une athlète que vous admirez et qui n’est pas cavalier ?

C’est difficile à dire. Mais comme je suis fan de l’équipe de football américain des Green Bay Packers, ça pourrait être Aaron Rogers. 

Comment allez-vous vous préparer pour Genève ?

J’ai participé à trois concours indoor en Amérique du Nord avec mes chevaux Coach et Garant pour me préparer pour Genève. En ce moment, ils font une courte pause avant de partir pour l’Europe où ils feront un 2* à Sentower Park comme warm up pour Genève. Je prévois d’amener Garant et Coach à Genève pour la Rolex Top Ten Final et le Rolex Grand Prix, bien sûr.

Amy Devisser Amy Devisser

Dans les coulisses de l'écurie avec

Amy Devisser, groom de Beezie Madden

 

Comme êtes-vous devenue groom professionnelle ?

J’allais au collège de Cazenovia qui se trouve à deux pas de l’écurie. J’y ai fait une année d’apprentissage et je ne suis jamais partie ! Ça fait maintenant 26 ans que je suis ici. J’ai toujours été groom et j’aime toujours mon métier.

Pourquoi êtes-vous restée si longtemps ?

Les Madden sont très agréables et ce sont des gens formidables pour qui travailler. Je n’ai eu aucun mal à m’adapter. Quand vous aimez quelque chose, pourquoi en changer ?

En quoi votre travail a-t-il changé et évolué parallèlement à ce sport ?

Quand j’ai commencé, nous n’en faisions pas autant et nous n’étions certainement pas aussi occupés. Mais ce sport a pris beaucoup d’ampleur et il y a désormais beaucoup plus de compétitions. Pour suivre le rythme des concours, il faut beaucoup voyager et je pars donc beaucoup plus en déplacements qu’au début.

Quel est le moment dont vous êtes la plus fière durant ces 26 années ?

Le plus récent est sans doute la victoire de Beezie au Grand Prix de Spruce Meadows. C’était vraiment formidable. Je n’ai pas pu trop regarder l’épreuve puisque je m’occupais du cheval. Pendant que je regardais Beezie, j’étais très tendue ! Sa victoire était incroyable. Nous étions en train de vérifier les protections lorsque, soudain, quelqu’un a accouru pour nous annoncer la nouvelle. Nous n’avons pas trop fait la fête puisque nous devions retourner travailler. Mais le cheval a eu plein de carottes et de friandises et nous lui avons donné quelques jours de repos au pré pour faire une pause.

Comment sont les meilleurs chevaux de Beezie ? Quelles sont leurs personnalités ?

Ils ont tous leur petite personnalité et la bonne chose est qu’aucun n’est impressionné par le public en compétition. À l’écurie, ils sont tous à peu près normaux. Coach est une sorte de grand chien qui cherche toujours à attirer l’attention, comme s’il voulait en permanence se coucher sur vos genoux. Darry Lou est très gentil pour un entier, mais il aime beaucoup s’exprimer. Garant, lui aussi, viendrait s’assoir sur vos genoux s’il le pouvait. Ce sont tous des chiots et, Dieu merci, ce sont des chevaux incroyables. Je sais que j’ai beaucoup de chance.

Quel aspect de votre travail aimez-vous le plus ?

J’aime bien voyager parce que ça permet de visiter plein d’endroits différents et de voir le monde.

Quel aspect de votre travail aimez-vous le moins ?

Les journées à rallonge et le fait de travailler parfois six ou sept jours par semaine, ce qui fait qu’il est très difficile de prévoir des choses en famille. J’imagine que c’est indissociable du travail.

 

Qu’est-ce que ça fait de travailler avec quelqu’un comme Beezie ?

C’est quelqu’un d’extraordinaire. Elle est dotée d’un excellent sens de l’humour, donc c’est très agréable de travailler pour elle. En même temps, elle est très calme et terre-à-terre et elle ne paraît jamais trop stressée.

En tant qu’équipe, ressentez-vous plus de pression parce que vous allez au CHI de Genève en tant que détentrice du titre ?

Je pense que nous ressentons de la pression avant toutes les grandes compétitions parce que nous voulons toujours réussir et bien faire.

Pensez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a fait progresser ce sport ?

Oui, certainement. Surtout parce qu’à mon avis, cela crée un peu plus de publicité autour de cette discipline et fait parler d’elle.

Après 26 ans de métier, pensez-vous que les grooms sont davantage reconnus qu’avant ?

Je pense qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour améliorer la reconnaissance du rôle des grooms, mais je pense qu’ils ont beaucoup progressé, surtout ces dix dernières années. Même après avoir remporté un Grand Prix, il y a beaucoup de reconnaissance manifestée au groom, ce qui est formidable.

Si vous pouviez changer de métier pendant une journée, que feriez-vous ?

Je serai probablement barmaid sur une plage quelque part.

Si vous pouviez décrire Coach et Garant en trois mots, comment les décririez-vous ?

Garant est très capricieux. Il a beaucoup de personnalité et il est très beau. Coach est adorable, très joyeux et très beau lui aussi.

Comment Beezie, l’équipe et vous-même vous préparez-vous à un événement comme le CHI de Genève ?

Franchement, je n’ai pas l’impression que la routine quotidienne a beaucoup changé. Il me semble que tout le monde est assez détendu et terre-à-terre, mais nous nous préparons toujours exactement de la même façon. L’équipe se fixe toujours un objectif en début d’année pour s’assurer que les chevaux soient au top à un certain moment, donc la victoire à Spruce Meadows est un gros bonus.

Durant ces 26 années, avec quel cheval avez-vous préféré travailler ?

Je dirai probablement les chevaux actuels, Coach, Darry Lou et Garant, parce qu’ils sont extrêmement sympas au quotidien et que je les aime beaucoup.

Wednesday Stats Wednesday Stats

 

Les Allemands sont devant avec 8 victoires, la plus récente étant celle de Marcus Ehning au CHI de Genève en décembre 2018. Les Britaniques sont à la seconde place, principalement grâce aux performances de Scott Brash! La troisième place est prise par deux nations: les États-Unis et la Belgique, qui comptabilisent 3 victoires chacunes.

Données complètes:

Liste complète par pays

 

8x GER - 29,62%

5x GBR - 18,51%

3x BEL - 11,11%

3x USA - 11,11%

2x SUI - 7,50%

1x CAN - 3,70%

1x BRA - 3,70%

1x EGY - 3,70%

1x SWE - 3,70%

1x FRA - 3,70%

Le top 3 en détail:

 

GER

THE DUTCH MASTERS 2013 DAVID WILL

THE DUTCH MASTERS 2015 DANIEL DEUSSER

THE DUTCH MASTERS 2016 MARCUS EHNING

SPRUCE MEADOWS 'MASTERS' 2017 PHILIPP WEISHAUPT

CHI GENEVA 2018 MARCUS EHNING

CHIO AACHEN 2014 CHRISTIAN AHLMANN

CHIO AACHEN 2016  PHILIPP WEISHAUPT

CHIO AACHEN 2018 MARCUS EHNING

 

GBR

CHIO AACHEN 2013 NICK SKELTON

CHI GENEVA 2014 SCOTT BRASH

CHIO AACHEN 2015 SCOTT BRASH

CALGARY 2015 SCOTT BRASH

CALGARY 2016 SCOTT BRASH

 

BEL

SPRUCE MEADOWS MASTERS 2013 PIETER DEVOS

CHIO AACHEN 2017 GREGORY WATHELET

THE DUTCH MASTERS 2018 NIELS BRUYNSEELS

 

USA

CHI GENEVA 2017 KENT FARRINGTON

CHIO AACHEN 2019 KENT FARRINGTON

SPRUCE MEADOWS 'MASTERS' 2019 BEEZIE MADDEN

Harry Charles (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Harry Charles (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

Cette semaine, le Rolex Grand Slam of Show Jumping a pris la température auprès de la génération montante du saut d’obstacles. Des initiatives comme la Young Riders Academy et les épreuves U25 des Majeurs offrent à ces compétiteurs, qui ont près de 40 ans de moins que certains de leurs aînés, la possibilité de jouer dans la cour des grands.

Confidences du jeune cavalier prometteur

Harry Charles

Quand avez-vous décidé que vous vouliez devenir cavalier professionnel ?

Lorsque j’avais 14 ans environ, j’ai remporté une grosse épreuve à poney, en Angleterre. À l’époque, c’était probablement la plus grosse épreuve que les 16 ans et moins pouvaient gagner. Ma victoire a suscité un tel buzz que j’ai réalisé que c’est exactement ce que je voulais faire comme métier.

Pensez-vous que vous carrière aurait connu la même progression si vous n'aviez pas participé au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Il ne fait aucun doute que le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus gros concours du monde. Les sponsors et les organisateurs ont tant d’influence aujourd’hui que si je n’étais pas allé si jeune à Aix-la-Chapelle, je ne pense pas que j’aurai eu les opportunités qui me sont offertes aujourd’hui.

Quelles autres opportunités avez-vous eues depuis ?

Je pense que le plus important, c’est que cela m’a permis de rencontrer des gens importants et des sponsors dans ce milieu. J’y ai eu tellement de bons contacts et je m’y suis fait tellement d’amis que j’en ai tirés de nombreux bénéfices et de nouvelles perspectives se sont ouvertes à moi depuis l’année dernière.

À votre avis, quelles sont les trois qualités les plus importantes d’un cavalier professionnel ?

La première est la patience, un aspect dans lequel j’ai encore un peu de progrès à faire. Je pense que c’est important à cause des blessures provoquées par ce sport, surtout aux chevaux. Un cavalier très talentueux peut se retrouver sur la touche pendant quelques années parce que son cheval s’est blessé ou parce qu’il n’a pas encore assez d’expérience. Il faut laisser le cheval évoluer à son propre rythme.

La deuxième, me semble-t-il, est qu’il faut être fort mentalement. J’y travaille énormément. Je pense que j’ai la chance d’être naturellement assez fort sur le plan mental, mais j’ai dû beaucoup progresser dans ce domaine. Je me souviens qu’il m’arrivait de m’énerver quand j’ai commencé à participer à de grosses épreuves et je baissais un peu la tête si je touchais une barre. Maintenant, avec l’expérience, je réalise que ce n’est pas la fin du monde. Le plus important, c’est de tirer les leçons de ses erreurs.

Je pense que la troisième est une grande capacité de travail. Maintenant, quand je ne suis pas à cheval, je fais beaucoup de sport et d’entraînements spécifiques. Un jour, Marcus Ehning a dit qu’il ne faut jamais arrêter de chercher à s’améliorer et je pense que c’est un excellent état d’esprit dans ce sport dans lequel deux athlètes travaillent : le cavalier et le cheval.

Pouvez-vous nous parler des chevaux 5* que vous avez actuellement ? Que prévoyez-vous pour eux à l’avenir ?

Je pense que nous avons un bon piquet de chevaux ; je crois qu’ABC Quantum Cruise est le meilleur cheval que j’ai actuellement. À mon avis, il sera à son maximum dans encore un an ou deux, donc je ne crois pas avoir encore obtenu le meilleur de ce qu’il pouvait donner. Mais il est très bon et très régulier. Nous travaillons tous les jours pour essayer de le faire progresser, donc j’espère que nous pourrons bientôt voir ce qu’il sait faire de mieux.

Qui sont vos idoles / quels cavaliers admirez-vous ?

Pour moi, ça a toujours été Scott (Brash). En plus d’être un grand cavalier, il est aussi très sympa, donc c’est évidemment mon idole. Nous discutons à propos de tout et il est toujours prêt à m’aider et à me donner un coup de main. Surtout quand j’ai commencé à participer aux grosses compétitions, il a toujours été le premier à venir prendre le petit-déjeuner avec moi, le matin des grands concours, quand je ne connaissais personne. J’ai beaucoup apprécié.

Cela vous stresse-t-il d’être confronté à eux ?

Pas vraiment, ça me motive, pour être franc, et ça me donne encore plus envie de gagner. J’ai plutôt confiance en moi, et je crois que la pression me pousse à me surpasser et à monter encore mieux.

Vous avez presque 40 ans de moins que certains des meilleurs cavaliers qui sortent toujours en compétition – quels outils faut-il pour avoir une si longue carrière ?

Je pense qu’il faut avoir de la patience ; il ne faut pas vouloir aller trop vite. Si tu fais les choses correctement, c’est un sport qui peut se pratiquer longtemps. Il faut prendre soin de soi. Je croise toujours des cavaliers à la salle de sport. Cette discipline a tellement évolué et les écarts sont devenus tellement serrés, que je pense que l’activité physique n’a jamais été aussi importante.

Quel a été le meilleur moment de votre carrière jusqu’ici ?

Assurément ma participation au Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle. C’est mon rêve depuis que je suis tout petit et ça a été incroyable de pouvoir le réaliser. Pour être honnête, j’ai toujours du mal à y croire et je dois encore me pincer. Parfois, quand je me promène avec ABC Quantum Cruise, à la maison, je le regarde et je lui dis : « Tu te rends compte qu’on a fait le Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle ? »

Maintenant que tu as essayé de participer à un Majeur, est-ce que le Rolex Grand Slam est devenu un objectif à long terme ?

J’aimerai beaucoup gagner au moins l’un des Majeurs, un jour, et le Rolex Grand Slam, évidemment. J’aimerai en remporter un avant mes 25 ans et je pense que d’ici cinq ans, c’est possible.

Les Majeurs du Rolex Grand Slam encouragent les jeunes en organisant de plus en plus de compétitions U25. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que c’est formidable. Il est extrêmement important et bénéfique pour un jeune cavalier de participer à une compétition d’aussi haut niveau que le sont toutes ces épreuves. C’est incroyable de pouvoir côtoyer les meilleurs cavaliers, non seulement parce que cela inspire et motive les jeunes cavaliers, mais aussi parce que ça les met en valeur. Par exemple, quand j’étais à Aix-la-Chapelle, beaucoup de gens m’ont contacté et je pense que, chaque jour, j’avais près de 400 abonnés de plus sur les réseaux sociaux. Participer à de tels événements est une grande source de motivation. Et, même si tu n’es capable de participer qu’à deux épreuves, ça te motive encore plus à l’idée de sauter plus gros par la suite.

Si vous n'étiez pas cavalier professionnel, quel métier exerceriez-vous?

J’adorerais être pilote. Je m’intéresse beaucoup à l’aviation et je suis actuellement en train de préparer ma licence de pilote privé.

Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner ?

C’est un conseil qui m’a été donné par mon père et qui m’a toujours plu. Il dit que l’échec permet de se recentrer. Je pense que c’est parfaitement vrai parce que l’échec permet de progresser en tant qu’individu et c’est très important de rester positif lorsque l’on pratique un sport de haut niveau.

Un autre conseil que l’on m’a donné est que lorsque le cheval fait tomber une barre, 9 fois sur 10, c’est de votre faute, même si tu penses que ce n’est pas de la tienne.

Jos Verlooy (Photo: Olympia Horse Show) Jos Verlooy (Photo: Olympia Horse Show)

Confidences de Jos Verlooy

Médaille de bronze aux Championnats d’Europe

Quand avez-vous décidé que vous vouliez devenir cavalier professionnel ?

Je l’ai décidé assez tôt, mais j’aimais aussi beaucoup jouer au football, alors je ne savais pas trop dans quel sport je voulais faire carrière. Quand j’ai commencé à gagner des épreuves de saut d’obstacles, à 14 ans, je me suis rendu compte que je voulais pratiquer cette discipline.

À votre avis, quels sont les trois aspects les plus importants pour un cavalier professionnel ?

Le travail est primordial et je pense que c’est pareil dans tous les sports. Il faut travailler dur pour atteindre ses objectifs et il faut être prêt à apprendre. C’est aussi très important d’être soutenu par des gens bien en qui tu as confiance. Enfin, avoir une bonne relation avec ses propriétaires est très important parce que leur rôle a beaucoup évolué.

Quel impact a votre propriétaire sur votre carrière ?

J’ai un très bon propriétaire et j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir continuer à monter Igor parce que beaucoup de gens voulaient l’acheter. Notre sport ne se résume pas à monter à cheval. Il faut trouver les bons chevaux et le bon partenariat et c’est là que le rôle des propriétaires est important. C’est vraiment un effort d’équipe.

Comment votre père vous a-t-il aidé dans votre carrière ?

Mon père a de nombreuses années d’expérience dans ce sport et c’était l’un des avantages dont j’ai pu bénéficier à mes débuts. J’ai Harrie [Smolders] et mon père à mes côtés qui m’ont toujours donné de bons conseils et qui me disent ce qui va et ce qui ne va pas. Ils m’épaulent, ce qui est très précieux pour réussir en tant que cavalier. Même si dans ce sport, on apprend à tomber et à se relever, cela aide beaucoup d’avoir un tel soutien.

Vous avez presque 40 ans de moins que certains des meilleurs cavaliers qui sortent toujours en compétition – quels outils faut-il pour avoir une si longue carrière ?

C’est difficile à dire, mais certainement le plus important est d’avoir le bon cheval. Même si vous avez 50 ans, vous pouvez toujours apprendre et continuer à vous améliorer. Je pense que si vous avez un bon cheval, vous pouvez concourir au plus haut niveau, quel que soit votre âge. J’ai beaucoup de respect pour Ludger Beerbaum qui a eu une année incroyable et qui s’est toujours entouré des bonnes personnes. Ce n’est qu’une fois que vous pratiquez cette discipline que vous vous rendez compte à quel point il est difficile d’avoir le bon cheval, le bon management et la bonne équipe. Toutes les pièces du puzzle sont indissociables.

Que pensez-vous du fait que les sponsors essayent d’aider les jeunes cavaliers ?

Je pense que notre discipline s’efforce d’offrir des opportunités aux jeunes générations en les aidant à concourir au plus haut niveau. Je n’y suis pas allé, mais je crois que la Rolex Young Riders Academy a fait, et continue à faire, un excellent travail d’enseignement des cavaliers. Je connais des cavaliers qui y sont allés et ils ont beaucoup appris sur la façon de s’adresser aux propriétaires et sur les aspects de management du sport. Ces concepts et l’innovation sont très importants. Il y a beaucoup de jeunes cavaliers maintenant grâce à des sponsors comme Rolex qui contribuent à promouvoir plus de compétitions pour les moins de 25 ans. C’est aussi ce qui nous permet de voir plus de jeunes cavaliers dans de grandes compétitions.

Pouvez-vous nous parler des Championnats d’Europe de la FEI et de la médaille d’or que vous y avez gagnée ?

J’étais très bien préparé aux Championnats d’Europe. J’étais très confiant et en forme. L’objectif premier était évidemment de qualifier l’équipe pour les Jeux olympiques de Tokyo de 2020, ce que j’ai fait et j’imagine que la médaille d’or n’était qu’un bonus. Avant la finale, je me sentais bien et mon cheval semblait toujours être très frais. Tout s’est bien déroulé pour nous ! C’est formidable de remporter deux médailles à mon âge et ça m’a définitivement donné encore plus confiance tout en augmentant ma motivation pour les prochains championnats.

Y a-t-il des cavaliers de saut d’obstacles que vous admirez ?

J’admire beaucoup de cavaliers qui sont tous différents. Je pense d’abord à Harrie Smolders, parce qu’il m’a toujours aidé depuis que j’ai commencé à monter et j’ai beaucoup de respect pour lui. C’est quelqu’un de formidable qui est toujours là pour m’aider dans tous les domaines. La plupart des gens qui sautent actuellement à mes côtés sont des personnes que je regardais à la télévision, du fond de mon canapé, quand j’étais petit.

Quel est le meilleur moment de votre carrière jusqu’ici ?

Je pense que le meilleur moment de ma carrière est définitivement Rotterdam. Je n’aurai jamais imaginé remporter deux médailles en étant si jeune.

Karen Polle (Photo: Ashley Neuhof) Karen Polle (Photo: Ashley Neuhof)

Confidences de Karen Polle

Cavalière Japonaise

Comment la Young Riders Academy vous a-t-elle aidée à atteindre tes objectifs et à faire progresser votre carrière ?

L’Academy a beaucoup contribué à ma progression. Durant l’année que j’y ai passée, certaines périodes étaient consacrées à des cours théoriques et à d’autres à la pratique. J’y ai beaucoup appris sur ce sport. Les thèmes abordés allaient des soins vétérinaires au système de points du classement de la FEI, en passant par les types de terrain, la gestion du cheval et les aspects économiques de ce sport. Donc, du point de vue éducatif, la formation m’a énormément apportée en tant que cavalière. C’est particulièrement important pour moi puisque je gère mes propres chevaux en relation avec mon propriétaire. Au-delà de ça, l’Academy permet de rencontrer beaucoup de personnes importantes et utiles. Tout le monde est toujours prêt à nous aider et à nous conseiller. C’est une grande communauté à laquelle il fait bon appartenir. L’Academy aide ceux qui essayent de percer dans le sport de haut niveau à participer à des compétitions.

Quelles sont les raisons de votre réussite précoce ?

Je pense que le plus important, c’est de ne pas abandonner. C’est un sport très difficile où vous perdez beaucoup plus souvent que vous ne gagnez et les chevaux ont leur propre volonté que vous ne pouvez pas contrôler. C’est donc une question de persévérance. Je le prends très mal lorsque ça ne se passe pas bien et je m’en veux beaucoup. Cela m’a enseigné une grande leçon en m’apprenant à laisser mes erreurs derrière moi et à me focaliser sur la tâche suivante. J’y travaille encore, mais c’est très important d’être capable d’y arriver si je veux atteindre le sommet.

Les Majeurs investissent dans davantage de compétitions U25. Quelle est l’importance de ces événements ?

Je pense que ce sont d’excellentes épreuves. Elles donnent aux jeunes cavaliers la possibilité de sauter quasiment au plus haut niveau, mais dans des épreuves où ils affrontent d’autres concurrents de leur âge, plutôt que les meilleurs cavaliers, ce qui leur permet d’acquérir presque autant d’expérience. Je pense que c’est une très bonne chose d’acquérir de la crédibilité et de prendre confiance dans le haut niveau, donc c’est excellent pour la discipline.

Avez-vous l’impression d’avoir un rôle à jouer dans le développement du saut d’obstacles en Asie ?

Je suis très heureuse de voir que ce sport se développe en Asie. En tant que cavalière japonaise et asiatique, j’ai effectivement le sentiment d’avoir cette responsabilité et j’aimerai jouer un rôle dans le développement de ce sport. Au Japon, il y a un grand engouement pour les courses hippiques, mais pas autant pour le saut d’obstacles. À mon avis, si ce n’est pas encore aussi populaire, c’est parce que ce n’est pas aussi connu. Mais je pense qu’une fois que les gens se rendront compte d’à quel point le saut d’obstacles et les chevaux sont formidables, cette discipline deviendra très populaire. Il faut sensibiliser le public à ce sport et les prochains Jeux olympiques vont y contribuer pour beaucoup, ce qui est formidable. L’équipe de saut d’obstacles japonaise est très forte, à la fois individuellement et en tant qu’équipe. De plus, un Championnat d’Asie va être organisé pour la première fois en Thaïlande en décembre. Cela nécessite beaucoup d’investissements et d’infrastructures, ce qui montre bien que ce sport suscite effectivement plus d’intérêt.

Quand avez-vous décidé que tu voulais devenir cavalière professionnelle ?

Probablement quand j’étais Junior. J’ai participé au Championnat national de saut d’obstacles américain, même si je ne partais pas du tout favorite. J’ai passé une semaine incroyable et mon cheval était fabuleux. Nous avons fini par gagner, ce qui était vraiment extraordinaire. Après ça, j’ai compris ce que cela faisait de gagner et c’est là que j’ai su que je voulais être cavalière professionnelle. Je me suis dit que si je travaillais très dur, j’y arriverais peut-être. Après ça, j’ai adoré le saut d’obstacles et ma progression a été fulgurante.

Quelles sont les trois caractéristiques principales qui font un cheval 5 étoiles ?

Je pense que la principale est le cœur. Les chevaux qui ont un grand cœur, qui s’accrochent et qui se battent pour vous sont toujours ceux qui ont le plus de succès. La deuxième, évidemment, c’est que le cheval doit avoir suffisamment de couverture pour être capable de franchir les obstacles que nous devons sauter. Enfin, je pense que la troisième est le mental. C’est une notion un peu vaste, mais elle englobe à la fois l’aspect de l’intelligence et le facteur de plaisir. Les chevaux doivent à la fois aimer la compétition et être disposés à apprendre, ces deux aspects pouvant être regroupés dans le mental.

Quelle est l’importance du rôle des propriétaires dans le saut d’obstacles ?

Il est extrêmement important. J’ai un propriétaire qui possède deux de mes meilleurs chevaux et je ne pourrai le remercier assez pour sa générosité parce qu’il m’a donné la possibilité de monter deux chevaux 5 étoiles de niveau international et ça a été formidable pour ma carrière. Je lui en suis très reconnaissante.

Si vous n’étiez pas cavalière professionnelle, quel métier exerceriez-vous?

Je travaillerai probablement dans le milieu des affaires puisque j’ai fait des études d’économie.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Beezie Madden devient la nouvelle prétendante au Rolex Grand Slam of Show Jumping !

 

Contrairement à la Coupe des Nations BMO de samedi, qui était baignée par les chauds rayons du soleil d’automne avant l’heure, l’International Ring était couvert d’un ciel gris et plongé dans un froid glacial pour le dernier jour des CSIO Spruce Meadows 'Masters' de 2019. Un nombre sans précédent de 48 couples de chevaux et de cavaliers s’affrontèrent dans l’épreuve-reine de cette semaine, le CP 'International', présenté par Rolex, pour décrocher le très convoité titre de vainqueur de Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping et inscrire son nom dans l’histoire équestre.

Le fidèle chef de piste vénézuélien de Spruce Meadows, Leopoldo Palacios, et son assistant, Peter Grant, proposèrent aux cavaliers issus de 22 pays une série de difficultés ardues, comme à l’accoutumée. La première manche se composait de 17 obstacles et la deuxième en comptait 14. Sur les 48 partants, 12 cavaliers prirent le départ de la deuxième manche avec parmi eux les huit sans-fautes de la première manche.

C’est l’actuel numéro six mondial, l’Américaine Beezie Madden et son étalon alezan de 11 ans, Darry Lou, qui triompha en n’ajoutant qu’un point de pénalité de temps au sans faute de sa première manche, dans un temps de 66,94 secondes. Elle remporte ainsi le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de sa carrière.

Également sans-faute dans la première manche, l’Australien Rowan Willis et sa jument alezane de 13 ans, Blue Movie, fit tomber une barre dans la deuxième manche et termina sur la deuxième marche du podium avec un temps de 65,93 secondes, tandis que l’Autrichien Max Kühner et son étalon gris de 12 ans, Chardonnay 79, s’octroya la troisième place avec un total de cinq points dans un temps de 66,78 secondes.

Beezie Madden, rayonnante, commenta : « C’est incroyable. C’est un endroit tellement incroyable. C’est un honneur d’être ici. Chaque victoire est fantastique, mais je dois dire que celle-ci est vraiment particulière. »

« J’ai le sentiment que Darry Lou est le favori du public parce qu’il est tellement mignon. Le public est formidable. Les spectateurs supportent évidemment les cavaliers canadiens, mais ils apprécient le beau sport. »

« Aujourd’hui, il [Darry Lou] était juste parfait. Je pensais l’avoir laissé un peu trop frais à la détente l’autre jour, mais je m’en suis sortie et il était tout de même formidable. C’est agréable d’avoir établi un plan et qu’il se déroule comme prévu. Lorsque ça se passe mal, c’est de ma faute parce qu’il fait absolument tout ce que je lui demande. Il a un galop magnifique, un saut magnifique et un tempérament incroyable. Il est consciencieux, il a de la couverture et c’est un vrai plaisir. »

« Je n’étais pas sûre d’y aller [au CHI de Genève], mais j’imagine que cela va régler mon dilemme et je vais vouloir y aller. C’est incroyable de remporter cette épreuve et d’essayer de gagner le Rolex Grand Slam, ou une partie seulement, serait incroyable. »

(Photo: Adam Cromarty) (Photo: Adam Cromarty)

Derrière le micro avec:

Adam Cromarty

Que préférez-vous dans le métier de commentateur équestre ? Quel aspect trouvez-vous le plus gratifiant ?

Cela fait quelques années maintenant que je suis commentateur équestre. Il y a beaucoup de grands moments et c’est dur aussi parfois, mais nous voyageons dans le monde entier et nous rencontrons beaucoup de gens très intéressants. Cela nous donne aussi l’occasion de nous rendre à des endroits comme Spruce Meadows où nous pouvons voir concourir les meilleurs cavaliers et chevaux au plus haut niveau.

Quels sont les grands moments de votre carrière de commentateur équestre ?

Il y a eu tant de grands moments dans ma carrière. Spruce Meadows, avec ce tournoi des ‘Masters’, est toujours un grand moment – il accueille le plus grand Grand Prix du monde dont la dotation est de 3 millions de dollars canadiens (2,05 millions d’euros). Parmi les autres grands moments, il y a eu la Finale de la Coupe du Monde de saut d’obstacles de 2017 que j’ai commentée à Omaha, dans le Nebraska – l’ambiance était électrique pour une si petite ville.

Y a-t-il des commentateurs sportifs qui vous inspirent ou que vous admirez ?

En ce qui concerne les commentateurs, je suis un cas à part, car je ne puise pas vraiment d’inspiration auprès des autres commentateurs. J’ai démarré ma carrière très jeune, à l’école de théâtre. Ensuite, je me suis formé à la radio et à la télévision, mais j’ai aussi monté à cheval toute ma vie, donc j’ai associé les deux. Lorsque je cherche de l’inspiration ou des personnes à qui je pourrais prendre des idées, je regarde des émissions de télévision, comme The X Factor [équivalent de La Nouvelle Star] ou Britain’s Got Talent [version britannique de La France a un incroyable talent]. D’une certaine façon, ça me différencie un peu du lot, parce que j’arrive à emprunter des éléments à des événements qui ne sont pas sportifs et à les imbriquer dans ma personnalité de commentateur du saut d’obstacles.

Qu’est-ce qui rend un commentateur exceptionnel ?

Il est primordial de parfaitement se préparer, car il faut tout savoir sur les cavaliers, les chevaux et le sport. En plus d’être commentateur, je pense qu’il faut aussi être un animateur qui cherche à informer les spectateurs. Il y a des commentateurs sur le circuit qui paraissent interchangeables, voire un peu ennuyeux. Même si notre sport est le sport d’une minorité qui ne cesse de croître, il est incroyablement passionnant et c’est mon travail de donner l’impression que c’est The X Factor.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui envisagerait de faire carrière dans le commentaire sportif ?

À quelqu’un qui envisage d’exercer le métier de commentateur sportif, je dirai qu’il faut préparer, préparer, et encore préparer. Pour une émission d’une heure, vous devez compter environ trois heures de préparation. Je recommanderais aussi d’essayer d’acquérir des expériences les plus variées possible. Le fait d’avoir démarré à la radio m’a beaucoup appris, parce que je restais assis dans un studio quatre heures par jour, six jours par semaine, à parler littéralement tout seul ! Lorsqu’il y a un imprévu sur la piste et que je dois meubler, ça ne me fait pas peur puisque je sais m’exprimer. C’est aussi judicieux de regarder des compétitions très variées et des sports aussi variés que possible, de décider ce qu’il vous plaît et pour quoi vous avez du talent avant de forger votre propre personnalité.

Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner ?

Je pense que c’est lié à la préparation. Si vous ne vous préparez pas, vous risquez d’être ennuyeux ou d’avoir des propos éculés. Vous devez aussi vous efforcer d’être toujours frais et dispo.

Quelles manifestations équestres aimez-vous commenter et pourquoi ?

J’ai beaucoup de chance parce que je me rends dans quelques-unes des plus grandes compétitions du monde. Je ne vais plus à des manifestations par obligation ou parce qu’elles payent bien ; j’y vais par plaisir. J’ai débuté ma carrière nord-américaine de commentateur à Spruce Meadows. Ils ont publié une annonce sur Facebook et je leur ai envoyé une bande démo de tout ce que j’avais fait. C’est la septième année que je viens ici et c’est l’un de mes concours préférés.

En plus de commenter les événements aux hauts niveaux, j’aime aussi participer à des compétitions de plus petite envergure chez moi, au Royaume-Uni, parce que ça signifie beaucoup pour les cavaliers qui n’ont pas très souvent l’occasion d’entendre ce niveau de commentaires. Je suppose que ça signifie plus pour eux que pour Kent Farrington ou Steve Guerdat, par exemple.

Pourquoi Spruce Meadows est-il si spécial ?

Spruce Meadows est incroyablement spécial, et si vous n’y êtes jamais venu, vous devez le vivre une fois dans votre vie. Il y a tant d’éléments qui font que ce lieu est magique. Les pistes sont spectaculaires, le public que Spruce Meadows attire est électrique et tout est parfait. Ce qui m’a sauté aux yeux lorsque je suis venu pour la première fois à Spruce Meadows, c’est l’attention portée aux moindres détails. C’est un site géré par une famille qui exerce un rayonnement international, non seulement sur les cavaliers qui viennent y concourir, mais aussi sur le public.

Vous y trouvez aussi des épreuves-phares, comme le CP ‘International’, présenté par Rolex, qui fait partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Parmi les autres grands moments, il y a l’ATCO Electric Six Bar et une soirée de gala avec un orchestre et un feu d’artifice. Vous ne voyez pas cela dans les autres compétitions.

Que pensez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a fait pour le saut d’obstacles ?

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping ne cesse de se développer. Il attire un grand nombre des meilleurs cavaliers mondiaux, qui veulent tous remporter l’un des quatre Majeurs du Rolex Grand Slam pour écrire leur nom dans l’histoire. J’étais là quand Scott Brash a été sacré premier cavalier à remporter le Rolex Grand Slam et il en parle encore aujourd’hui. Je ne pense pas que ce soit l’aspect financier qui attire les cavaliers, je pense que c’est le trophée et le titre. Tant d’autres sports ont leur propre Grand Chelem et le fait que le saut d’obstacles ait le sien a tout simplement transformé ce sport.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Dans les coulisses de l’écurie avec

Kaytlyn Brown

Quels chevaux Eric a-t-il amenés à Spruce Meadows cette année ? Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur chacun d’eux ?

Eric a amené Coco Bongo, Chacco Kid et Fine Lady 5. Ils ont tous les trois des personnalités très différentes.

Coco Bongo est très facile à vivre et rien ne paraît vraiment le perturber. C’est très simple de s’occuper de lui et il est rarement stressé – je dirai qu’il est plutôt froid. Vous pouvez littéralement tout faire avec lui – il est toujours très agréable.

Chacco Kid est le cheval le plus mignon que je connaisse – je n’ai jamais connu de cheval qui comprenne les humains aussi bien que lui. Il veut toujours attirer l’attention et il a toujours quelque chose dans la bouche – il essaye littéralement de tout manger. Quand Eric est là, son niveau de stress augmente et il devient assez anxieux parce qu’il s’efforce toujours de faire plaisir et il sait qu’Eric attend beaucoup de lui.

Fine Lady 5 est sans aucun doute la plus compliquée des trois. C’est notre seule jument. Elle est très sensible et un rien la perturbe, comme la musique et tout ce qui fait du bruit – ça la rend folle. S’il y a du bruit et qu’elle est au box, elle se met à gratter et à se retourner et elle fait généralement toute une scène. Malgré tout, c’est ma préférée, car il n’y en a pas deux comme elle – elle veut tellement faire plaisir en permanence. Quand je la regarde, je sais que je n’aurai jamais une telle relation avec un cheval comme celui-là – elle est incroyable.

Comment s’est passée l’année qui vient de s’écouler ? Y a-t-il eu des moments forts ?

Après les CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ de 2018, Eric a fait une longue pause et l’écurie marchait au ralenti. Mon meilleur moment a été de le revoir en piste – c’est incroyable de voir ce qu’il est arrivé à faire. Ce n’était pas seulement un grand moment pour moi, c’en était un pour toute l’équipe. Ça a été très difficile pour nous tous de ne plus le voir. Après tout ce qu’il s’est passé, le voir revenir pour les Summer Series et remporter deux épreuves 5* à la suite, nous n’en demandions pas autant.

Est-ce que de nouveaux chevaux sont arrivés à l’écurie de Torrey Pines depuis les Spruce Meadows ‘Masters’ de 2018 ?

Nous avons une petite écurie de commerce et il y a toujours beaucoup de chevaux qui vont et qui viennent. Il y en a quelques-uns qui sont prometteurs qui pourraient bien faire quelque chose et Eric espère qu’ils pourront bientôt monter en gamme.

En tant que groom, ressentez-vous plus de pression en venant à un Majeur du Rolex Grand Slam ?

Toujours. La semaine précédant la compétition, le niveau de stress est élevé à la maison. Nous faisons notre maximum pour nous préparer à venir ici, puisque nous savons que c’est une longue et dure semaine pour Eric et les chevaux. Les chevaux arrivaient d’Europe, donc ils ont dû supporter un long vol et notre but est qu’ils soient au mieux et en top forme dès leur arrivée ici. C’est sûr que c’est stressant – venir ici pour les ‘Masters’ ce n’est pas la même chose que de venir ici pour les Summer Series, parce qu’il y a un but ultime clair à la fin de la semaine.

Combien de temps passez-vous à voyager ?

Nous passons seulement cinq semaines dans l’année au Canada pour les Summer Series. Ensuite, nous sommes en Floride, de décembre à avril, et le reste du temps, nous sommes en Europe. C’est plus excitant d’être en Europe, parce que nous changeons d’endroits toutes les semaines et je trouve que les sites européens sont toujours beaux.

L’année dernière, Eric et Fine Lady 5 ont fini septième au CP ‘International’, présenté par Rolex. Feront-ils mieux cette année ?

J’aimerai bien, car Fine Lady 5 est en grande forme actuellement. Nous nourrissons de grands espoirs en elle, mais je pense personnellement qu’elle va faire un beau parcours. Non pas que le résultat de l’année dernière était mauvais, mais je pense qu’Eric et elle peuvent mieux faire.

Le Canada est qualifié pour Tokyo 2020. Comment vous préparez-vous aux Jeux avec l’équipe ?

Nous sommes encore loin de Tokyo 2020 et c’est un long processus. Mais nous commençons à discuter pour savoir lesquels des chevaux ont le potentiel pour les jeux et dans quels types d’épreuves ils doivent concourir pour veiller à ce qu’ils soient prêts. Il faut tenir compte du moment de la journée où ils devront sauter et s’ils doivent participer à davantage d’épreuves nocturnes. La météo est aussi un critère qui entre en compte, car il pourrait faire très chaud à Tokyo.

Beezie Madden (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Beezie Madden (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

La Tourmaline Oil Cup à 1,60 m de vendredi soir fut disputée par 28 couples de chevaux et de cavaliers dans l’emblématique International Ring de Spruce Meadows. Le parcours très technique de 16 obstacles, dessiné par le chef de piste vénézuélien, Leopoldo Palacios, donna du fil à retordre à la majorité d’entre eux. Six cavaliers seulement ont assurés un sans-faute, à savoir Beezie Madden, Martin Fuchs, Mario Deslauriers, Max Kuhner, Daniel Bluman et Kevin Staut, et purent poursuivre l’épreuve avec le barrage de huit obstacles.

L’actuel numéro six mondial et double médaillée d’or olympique par équipe, Beezie Madden, et son extrêmement talentueux entier alezan de 11 ans, Darry Lou, réalisèrent une performance magique dans le barrage, s’acquittant d’un double sans-faute dans un temps imbattable de 42,81 sec.– Grand favori du public de Calgary, le couple termina avec plus de deux secondes d’avance sur le cavalier autrichien, Max Kühner, et son entier de 11 ans, Alfa Jordan. Quant au Suisse, actuel numéro deux mondial, Martin Fuchs, et son hongre gris de 10 ans, Silver Shine, s’octroyèrent la troisième position.

Le public de connaisseurs de Spruce Meadows attend maintenant avec impatience la BMO Nations’ Cup de samedi, qui sera disputée par 10 nations (la Belgique, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, le Mexique, les Pays-Bas, la Suède et les États-Unis). Dimanche, fera place à l’épreuve phare des CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et accueillera quelques-uns des meilleurs cavaliers et chevaux du monde. Ceux-ci s’affronterot dans le troisième Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de cette année - le CP ‘International’, présenté par Rolex.

Leopoldo Palacios (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Leopoldo Palacios (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Reconnaissance du parcours avec:

Leopoldo Palacios

Y aura-t-il des passages délicats dans le parcours de dimanche ?

Je fais toujours en sorte que la majorité des obstacles présentent le même niveau de difficulté. Ça commence gros, mais pas trop dur. Dans la première manche, il y aura une combinaison triple avec le fossé, qui, je crois, posera quelques difficultés aux concurrents. J’ai aussi inclus un double vertical après la rivière, qui sera difficile lui aussi. Ensuite, dans la seconde manche, le double de bidets sera assez piégeant.

J’ai entendu dire qu’il risquait de pleuvoir dimanche. Toutefois, d’après ma longue expérience de plus de vingt-cinq ans comme chef de piste ici à Calgary, les prévisions peuvent changer d’une minute à l’autre. Je connais parfaitement cette piste, donc si le temps se gâte, je sais où se trouvent les bonnes et les mauvaises parties du parcours. Par conséquent, je peux l’adapter pour veiller à ce que les obstacles soient aux bons endroits.

À combien de sans-faute vous attendez-vous ?

À pas plus de trois et pas moins d’un !

À quels couples de chevaux/cavaliers pensez-vous que le parcours conviendra le mieux ?

Je pense que le parcours plaira plus aux petits chevaux athlétiques et aux grands chevaux avec beaucoup de puissance. J’ai essayé de donner des chances égales à ces deux types de chevaux.

D’après vous, qui va remporter le CP ‘International’ présenté par Rolex ?  

C’est très difficile à dire. Nous avons cinq des dix meilleurs cavaliers mondiaux de saut d’obstacles qui participent ce dimanche au CP ‘International’, présenté par Rolex. C’est quasiment impossible de prédire le cavalier qui va gagner. Spruce Meadows semble plutôt bien réussir au vainqueur de l’année dernière, Sameh El Dahan, alors peut-être qu’il a sa chance. Mais cette piste intimide les chevaux et les cavaliers, surtout quand les tribunes sont pleines et que les drapeaux battent au vent. Les chevaux ont besoin d’expérience, donc ceux qui sont déjà venus et ont eu de bons résultats ici ont de meilleures chances.

Comment êtes-vous devenu chef de piste ?

À l’origine, j’étais cavalier dans l’équipe nationale du Venezuela. Je suis né dans une famille de cavaliers – mes frères montaient à cheval et mon père aussi. Seul mon frère ainé était professionnel et les autres, comme moi, étaient amateurs. Mais aujourd’hui, plus aucun membre de la famille ne pratique l’équitation ! La situation au Venezuela s’est dégradée et comme le saut d’obstacles est un sport qui coûte cher, j’ai décidé de faire carrière comme chef de piste. J’ai toujours aimé concevoir et créer des choses, alors je suppose que je pourrais dire que je suis un architecte frustré. J’ai commencé par concevoir des parcours dans le monde entier, gratuitement ; cependant, je me suis retrouvé à trop en faire et à perdre de l’argent, alors j’ai su qu’il était temps que je fasse payer mon expertise pour gagner ma vie.

C’est ainsi que j’ai commencé à gagner ma vie en tant que chef de piste. Je me souviens qu’une année, j’ai travaillé sur 42 concours à travers le monde, avec seulement 10 semaines de repos – j’étais toujours en voyage. Aujourd’hui, je travaille toujours sur beaucoup de concours, mais une grande partie de mon travail consiste à superviser la conception et à conseiller les comités d’organisation.

Qu’est qui vous paraît le plus difficile ?

Une difficulté à laquelle les chefs de piste sont souvent confrontés est le manque de matériel. Toutefois, à Spruce Meadows, mes assistants et moi avons à notre disposition un matériel exceptionnel – il y a beaucoup d’obstacles extrêmement variés. Spruce Meadows à l’un des parc d’obstacles le plus vaste de tous les endroits où j’ai eu l’occasion de construire. Il content des obstacles venants aussi bien des Jeux Olympiques, championnats du monde et d’Europe ou encore Panaméricain.

La difficulté ici à Spruce Meadows est de veiller à ce que le parcours du CP ‘International’, présenté par Rolex dimanche soit grandiose, car c’est le rendez-vous emblématique de l’année. Les difficultés auxquelles je suis confronté sont atténuées par la fantastique équipe d’assistants que j’ai autour de moi. Ils sont très expérimentés et travaillent depuis longtemps avec moi, ils savent ce qu’il me plaît et ils m’apportent une aide précieuse.

Vanessa Mannix (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Vanessa Mannix (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview de la cavalière

Vanessa Mannix

Vous avez grandi à Calgary. J’imagine que c’est un rêve devenu réalité que de concourir à Spruce Meadows ?

C’est un grand honneur de faire partie des ‘Masters’ et d’être l’une des cinq représentantes du Canada, cette semaine. Je suis originaire de Calgary et Spruce Meadows est mon concours local, donc je suis reconnaissante de participer à une si formidable semaine.

Votre père et vos frères sont des joueurs de polo connus. Quant à votre mère, c’est une cavalière passionnée. Avez-vous envisagé de faire carrière dans un autre domaine que l’équitation ?

Je pense que j’ai toujours envisagé d’entrer dans l’entreprise familiale, et ce n’est pas exclu pour l’avenir. J’y ai déjà travaillé par le passé entre les concours. Mais je crois que, pour l’instant, ma carrière avec les chevaux se déroule plutôt bien, que c’est difficile de voir plus loin que le concours suivant et la saison prochaine, notamment avec certains des objectifs que je me suis fixés avec les chevaux actuellement.

L’ambiance ici est l’une des meilleures du monde ; qu’est-ce que cela vous fait de concourir ici devant votre public local ?

C’est incroyablement spécial. Tout d’abord, il y a beaucoup de gens que je connais dans le public, des amis et de la famille. Mais aussi, à Calgary, nous avons un public de connaisseurs en saut d’obstacles. Il y a des gens qui viennent à Spruce Meadows depuis des décennies, qui comprennent et qui apprécient vraiment le sport. Par conséquent, faire un beau parcours devant un public aussi passionné, c’est beaucoup plus spécial que de concourir devant des gradins vides.

Quels chevaux montez-vous cette semaine ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur eux ?

J’ai deux chevaux FEI cette semaine, qui ont tous les deux dix ans – ma jument, Catinka, et un hongre qui s’appelle Valentino. Je les ai tous les deux depuis un certain temps déjà : Catinka depuis ses sept ans et Valentino depuis le début de sa neuvième année. Ils sont merveilleux, ce sont de vrais athlètes avec un cœur énorme.

Catinka est une vraie diva. Elle pourrait vous faire tomber si vous vous battiez sur le plat, mais dès que vous entrez en piste, c’est un lion. Ce n’est pas un grand cheval, mais elle saute en y mettant tout son cœur et elle a beaucoup de technique. Elle est brillante pour sa stature, car même si elle n’est pas très grande, j’ai l’impression de monter un géant.

Valentino est trop mignon. C’est un coquin, mais quand vous entrez en piste, il est très loyal et talentueux, et c’est un incroyable deuxième cheval à avoir amené ici cette semaine.

Quel est le conseil que vous donneriez à quelqu’un qui veut devenir cavalier professionnel ?

Si vous envisagez de faire carrière dans le sport équestre, vous devez vous concentrer sur l’amour que vous portez aux chevaux. Ce n’est pas une voie pour vous si vous êtes seulement attiré par le mode de vie ou les strass et les paillettes de la vie d’athlète, puisque ça n’est pas ça. En fin de compte, il faut être passionné par les chevaux, par les monter et par leur bien-être ; vous devez vous y consacrer corps et âme si vous voulez pratiquer ce sport parce que tout le reste finit par s’estomper.

Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner ?

Mets tes jambes !

Qui est votre plus grande source d’inspiration ? Avez-vous une idole dans le show jumping ?

Il y a quelques cavaliers que j’admire énormément, comme Beezie Madden et Laura Kraut. Je pense que ce sont non seulement deux des meilleures cavalières du monde, mais aussi deux des meilleurs cavaliers mondiaux, incontestablement. Elles démontrent que vous pouvez être au sommet dans ce sport, quelles que soient vos origines. Et j’apprécie vraiment le fait que nous pratiquons un sport dans lequel les hommes et les femmes sont sur un pied d’égalité. Ce sont deux de mes modèles, qui montrent aux femmes qu’elles peuvent atteindre le sommet.

 

Quel est votre objectif pour cette année ?

Mon objectif pour cette année est de continuer à engranger de très bons résultats en Grands Prix. J’aimerais représenter le Canada au début de l’année prochaine, donc je me concentre tout particulièrement sur une occasion comme ces ‘Masters’ ici, avec Rolex, notamment le Grand Prix de dimanche. Si je pouvais avoir de bons résultats dans les épreuves à 1.60 m cette semaine, alors je pense que ça démontrera vraiment que j’ai ce qu’il faut pour faire partie de l’équipe qui s’annonce pour une année olympique.

Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping fait de ce sport une vitrine qui attire l’attention du public et ça donne un objectif à atteindre.

Quel est votre rêve en saut d’obstacles ?

Mon rêve est de faire partie des douze meilleures du CP ‘International’, présenté par Rolex, ici à Spruce Meadows.

Eric Lamaze (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Eric Lamaze (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Cinquante couples de chevaux et de cavaliers s’élancèrent sur le parcours à 1,60 m dessiné par le chef de piste vénézuélien, Leopoldo Palacios, dans la CANA Cup de jeudi après-midi. Sur ces 50 duos, 14 réalisèrent des sans-faute et purent s’élancer dans le barrage qui comptait huit obstacles. Mais c’est le favori canadien, vainqueur de plusieurs Majeurs et médaillé d’or olympique, Eric Lamaze et son hongre de 13 ans, Chacco Kid, qui démontrèrent qu’ils sortaient décidément du lot et étaient bien décidés à remporter le titre, cette année. L’Australien Rowan Willis et Diablo VII finirent à la deuxième place, talonnés par le Français Kevin Staut et Urhelia Lutterbach cramponnés à la troisième position.

Eric Lamaze commenta sa performance de vainqueur : “Nous gagnons rarement ces épreuves en partant premier au barrage. Chacco a été assez rapide aujourd’hui. Il n’a pas les plus grandes foulées, donc je m’avance jusqu’à une distance qui lui permet d’avancer et il a sauté en faisant attention, donc ça a été à mon avantage aujourd’hui. »

“Chacco Kid est très soigneux. Je dois parfois m’inquiéter du second plan des oxers parce qu’il est si prudent qu’il se tient à l’écart du premier plan et peut avoir tendance à élargir encore un oxer. Toutefois, en général, nous pouvons galoper en avant jusqu’à un obstacle et sentir qu’il a l’œil dessus et il s’occupe de vous. »

 « C’est un évènement tout particulier pour moi depuis de nombreuses années, j’ai d’excellent souvenirs ici à Spruce Meadows. Il est impossible de se lasser de ce bruit lorsque nous accédons à la piste sous la tour de l’horloge. Cela fait ressortir ce que j’ai de meilleur, ce que nous avons tous de meilleur, parce que la dernière chose que nous souhaitons faire, c’est de décevoir le public qui vous encourage »

Linda Southern-Heathcott (Photo: Spruce Meadows Media) Linda Southern-Heathcott (Photo: Spruce Meadows Media)

Les confidences de l’organisatrice :

Linda Southern-Heathcott, Présidente et Directrice Générale de Spruce Meadows

Le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est considéré comme l’un des plus grands événements équestres du monde. Comment continuez-vous à innover pour l’améliorer chaque année ?

Tout d’abord, nous prions pour qu’il fasse beau ! Ensuite, ce qui nous a permis de nous maintenir au fil des années, ce sont les quatre atouts de Spruce Meadows : nos sponsors, nos fans, les médias et les athlètes. Même si chaque année, nous nous soucions de ces quatre parties prenantes et de leurs expériences respectives, nous nous concentrons plus particulièrement sur un ou deux groupes d’intérêt et nous nous efforçons d’améliorer leur expérience. Cela peut être l’expérience des fans, et nous réfléchissons alors aux autres activités que nous pourrions proposer, en plus du meilleur du saut d’obstacles mondial. Ou bien l’expérience des athlètes qui concerne principalement les dotations proposées, mais qui englobe aussi la qualité du terrain et l’hébergement des chevaux. Cette stratégie nous a permis de très bien nous porter au fil des ans.

Depuis que le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ fait partie du Rolex Grand Slam, quels aspects de la manifestation avez-vous vus se développer ?

Depuis que nous faisons partie du Rolex Grand Slam, j’ai constaté que nous avons amélioré nos compétences et peaufiné notre savoir-faire. Nous nous sommes inspirés des meilleurs concours du monde et nous avons amélioré nos procédures. Par exemple, dans l’hypothèse ou un cheval et/ou un athlète, nous devons définir les meilleurs procédures et protocoles. Je crois que ce sont des détails très importants que nous devons envisager et des situations auxquelles nous devons correctement faire face. Vous pouvez le voir au Kentucky Derby et à d’autres grandes manifestations sportives internationales. Faire partie du Rolex Grand Slam a placé haut la barre pour nous tous.

Les concours indoor bénéficient du luxe de ne pas avoir à se soucier de la météo et ils font beaucoup d’entrées. À Spruce Meadows, notre propriété fait 500 acres [environ 200 hectares], donc nous devons nous demander comment bien accueillir notre public. Nous y réfléchissons beaucoup et nous essayons de trouver différentes idées afin d’améliorer l’expérience. Mais je pense que nous en avons tiré une bonne courbe d’apprentissage et cela nous a permis de comprendre que nous ne devons jamais nous reposer sur nos lauriers.

Nous ne nous inspirons pas uniquement des sports équestres. Nous regardons aussi ce qui se fait dans des sports grand public, comme la NFL, la Ligue canadienne de football, le tennis, le golf ou encore la Formule 1. Comment font-ils pour faire ce qu’ils font ? Pourquoi sont-ils les meilleurs ? Comment pouvons-nous nous inspirer de leurs manifestations pour améliorer la nôtre ?

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez en organisant un événement comme le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?

Quand je regarde le saut d’obstacles, je trouve beaucoup de similitudes avec le golf. Au golf, il y a le R&A, l’autorité du sport, qui est basée au Royaume-Uni. Toutefois, une grande partie de ce sport se joue sur le circuit PGA, en Amérique du Nord. Le saut d’obstacles se situe principalement en Europe et, de ce point de vue, Spruce Meadows est considéré comme une manifestation “satellite”. Géographiquement, nous avons un défi à relever parce que nous devons affréter un avion pour transporter les chevaux depuis l’Europe. Calgary n’a jamais été très facile d’accès et il faut parcourir de longues distances pour s’y rendre.

Le soutien de nos sponsors et leurs dotations font partie intégrante du succès de Spruce Meadows. Il doit y avoir une raison qui pousse les athlètes à vouloir venir jusqu’ici. Lorsqu’ils viennent, comparé à d’autres manifestations à travers le monde, c’est très différent pour eux parce que c’est une entreprise familiale. C’est très agréable parce que la famille accueille chacun d’eux, elle s’occupe de tout et est extrêmement investie. La logistique et les changements apportés au transport nous posent le plus de difficultés, surtout depuis le 11 septembre (2001), parce que la sécurité intérieure est très compliquée. Les grooms sont des immigrants et il faut connaître dix années de leur vie pour qu’ils puissent entrer au Canada. Globalement, la façon dont le monde évolue et les différents changements mondiaux nous posent constamment de nouvelles difficultés.

De quoi êtes-vous la plus fière de toute votre carrière à Spruce Meadows ?

Le moment dont je suis la plus fière de ma carrière a été de représenter le Canada aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Pour moi, en tant qu’athlète, mon plus grand succès a été de surmonter mentalement les difficultés de Spruce Meadows et d’être capable de concourir sur mon propre terrain. D’une certaine façon, ça m’a endurcie, c’est ma plus grande réussite personnelle.

Les meilleurs conseils que j’ai reçus m’ont été donnés par ma mère et mon père*. Mon père disait qu’il nous arrive parfois de réussir et parfois d’échouer ; on a une nuit pour pleurer ses échecs et une nuit pour fêter sa réussite, puis, quand le soleil se lève, il faut tout recommencer. La morale de ce conseil est qu’il faut toujours persévérer. Ma mère m’a inculqué que quoi que je fasse, je devais toujours le faire avec grâce.

*Ron et Marg Southern sont les fondateurs de Spruce Meadows. Le premier concours hippique international s’est tenu en 1975.

Quel aspect de votre travail préférez-vous ?

J’adore rencontrer des gens. À la fin de sa vie, mon père ne prenait plus le temps de profiter simplement de Spruce Meadows. Je crois sincèrement que Spruce Meadows est un lieu magnifique et paisible et je m’y promène tous les jours, ou presque. J’aime beaucoup cet endroit. Je suis étonnée de voir tout ce que mon équipe a créé. On voit bien qu’ils aiment vraiment leur travail et c’est ce qui fait que leur rôle est si important.

Le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est l’un des quatre Majeurs – est-ce que cela ajoute de la pression supplémentaire à l’organisation d’une manifestation internationale ?

Cela ajoute toujours de la pression parce que nous voulons exceller dans ce que nous faisons. Nous voulons nous surpasser en allant toujours plus loin et en surprenant les gens. Cela signifie que nous devons être vigilants aux moindres détails et être précis dans tout ce que nous faisons. Mais la pression est une bonne chose, parce que c’est une source de motivation. C’est pourquoi je ne vois pas cela comme une croix à porter, mais plutôt comme un défi. La réalité est la suivante : si les tribunes sont pleines dimanche, alors nous aurons réussi.

Sameh El Dahan (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Sameh El Dahan (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview du cavalier

Sameh El Dahan

L’année dernière, vous avez remporté votre premier Majeur, le CP ‘International’, présenté by Rolex. Cela vous met-il davantage de pression avant dimanche ?

Il y a toujours beaucoup de pression dans tous les Grand Prix auxquels nous participons, mais plus les enjeux sont élevés, plus la pression est grande. Personnellement, j’aime la pression, surtout lorsque vous avez un cheval comme Suma’s Zorro sous votre selle. Comme vous savez qu’elle fera toujours de son mieux, ça vous enlève un peu de pression. Je lui suis très reconnaissant de pouvoir participer à de tels Grands Prix sans vraiment ressentir cette pression, sachant que je dois simplement faire mon travail.

Quels espoirs avez-vous pour le CP ‘International’, présenté par Rolex, de ce dimanche ?

J’ai toujours des attentes élevées, mais en saut d’obstacles, rien n’est jamais garanti. J’aime mon travail et j’aime mon cheval, donc une chose est sûre – nous allons faire de notre mieux dimanche, dans ce CP ‘International’, présenté par Rolex.

Comment va Suma’s Zorro depuis sa victoire épique de l’année dernière au CP ‘International’, présenté par Rolex ?

Nous avons connu une année avec des hauts et des bas. Zorro n’a pas passé un très bon hiver ; c’est une jument qui aime le soleil et la chaleur, alors l’hiver, ce n’est pas très bon pour elle. Il y a un mois environ, elle a recommencé à être en grande forme. Elle a bien sauté au Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, et j’ai hâte d’être dimanche, parce que je crois qu’elle est en forme juste au bon moment. Je ne veux pas me porter la poisse, mais j’ai un bon pressentiment pour dimanche !

Que pouvez-vous nous dire sur le caractère de Suma’s Zorro ?

C’est une jument têtue et je dis d’elle que c’est une rousse têtue – très fougueuse, et il faut toujours la prendre du bon côté, sinon vous n’avez aucune chance. Mais je la connais depuis huit ans maintenant, donc on peut dire qu’elle est un peu ma meilleure amie, puisque je sais tout d’elle, et elle sait tout de moi. Il y a bien une chose dont je suis sûr : je ne peux pas aller contre elle et j’ai besoin qu’elle soit de mon côté. Mais c’est une guerrière et elle manifeste toujours cette combativité pour moi, ce qui fait que j’ai beaucoup de chance.

À part Suma’s Zorro, quels chevaux avez-vous amenés à Spruce Meadows ?

J’ai amené un hongre de dix ans qui s’appelle WKD Exotic, un cheval à l’allure étonnante. Ça ne fait pas longtemps que je l’ai, un peu moins d’un an peut-être, et j’apprends juste à le connaître. Il a fait de grandes choses et je suis impatient de travailler avec lui durant cette semaine.

Qu’est-ce qui vous motive et vous pousse à continuer ?

J’aime beaucoup ce que je fais et tous les jours, je me dis que j’ai de la chance, parce que les chevaux me donnent une raison de me lever le matin. Les chevaux ressemblent aux êtres humains et il faut les traiter comme des personnes, ce qui signifie qu’il faut réfléchir en permanence et ça me plaît. Trouver ce qu’il y a de mieux pour chaque cheval est un vrai challenge. J’ai de très bonnes relations avec ma propriétaire et coéquipière, Joanne Sloan Allen. Nous échangeons nos idées, ce qui entretient ma motivation. J’ai un fort esprit de compétition, alors je m’efforce de gagner toutes les épreuves auxquelles je participe. Mais en saut d’obstacles, nous perdons beaucoup plus souvent que nous  ne gagnons, donc quand vous gagnez, vous l’appréciez vraiment. Je n’oublierai jamais un moment comme Spruce Meadows l’année dernière et quand je passe par des moments difficiles, je repense à cette victoire, ce qui me remonte le moral. Le saut d’obstacles est un sport vraiment passionnant et un mode de vie et c’est pour cela que j’aime ça.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Spruce Meadows ?

Toutes les personnes qui travaillent ici le font avec une grande fierté. Depuis les organisateurs jusqu’aux personnes sur le terrain, en passant par l’ambiance et le public ; quand je viens ici, j’ai le sentiment de devoir me battre un peu plus pour obtenir un bon résultat parce que tout le monde fait tout avec une telle passion. J’adore cet endroit ; je l’appelle le Disney des chevaux. Tout y est, de très bonnes installations et nombreuses pistes en herbe. Et les organisateurs ont conservé leurs traditions au fil des générations, ce qui n’est pas facile à faire de nos jours, tout particulièrement avec la modernisation de ce sport. Les organisateurs de Spruce Meadows ont une vision à laquelle ils restent fidèles, donc je leur lève mon chapeau.

Si vous n’étiez pas professionnel de l’équitation, que feriez-vous ?

J’ai étudié la médecine, donc j’imagine que je serai médecin !

À votre avis, qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?

Il a amélioré le sport de multiples façons. Il suffit que je regarde la liste des concurrents de cette manifestation et je vois les meilleurs cavaliers et chevaux du monde. Tant d’argent a été injecté dans ces Majeurs et leurs profils individuels ont été considérablement amplifiés ; mais, à mon avis, ce n’est pas une question d’argent ou d’aspects matériels, il s’agit bien plus de faire partie des quatre plus grands Majeurs du monde – Genève, Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows et The Dutch Masters – qui sont tous supportés par Rolex. Lorsque vous allez à un Rolex Grand Prix, que vous sautiez pour 3 millions d’euros, 1 million d’euros ou 500 000 euros, vous voulez gagner, même s’il n’y avait pas d’argent en jeu. Si vous gagnez, votre nom est gravé dans l’histoire aux côtés des plus grands de ce sport, comme Nick Skelton, Eric Lamaze et Eddie Macken, et d’autres cavaliers au plus haut niveau mondial. C’est le rêve de tout cavalier et, en tant que jeune cavalier égyptien, je pense que j’ai de la chance de me trouver ici et de pouvoir dire tout cela.

Steve Guerdat (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Steve Guerdat (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

En septembre, les fans de concours internationaux de saut d’obstacles tourneront leurs regards vers le troisième Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le CP ‘International’ présenté par Rolex, lors du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Du 4 au 8 septembre 2019, les montagnes Rocheuses de Calgary accueilleront une fois encore les meilleurs cavaliers et chevaux du monde pour sept jours de compétition intense et de maestria équestre. L’événement, qui attire 100 000 spectateurs sur son site, est considéré comme l’une des plus prestigieuses manifestations équestres d’Amérique du Nord. Rolex apporte son soutien fidèle à la manifestation depuis 1989.

Rolex Grand Slam of Show Jumping Rider Watch

Le CP ‘International’ présenté par Rolex accueillera les athlètes équestres les plus célèbres du monde qui viendront s’affronter pour remporter le prix le plus convoité de ce sport. Avant ce troisième Majeur de l’année, quelques concurrents ont régulièrement obtenu d’excellents résultats au plus haut niveau et semblent être des adversaires qu’il faudra garder à l’œil lors de ce CSIO Spruce Meadows ‘Masters’.

Cet été, le prétendant au Rolex Grand Slam et témoignage Rolex, Kent Farrington, remporta la victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle, battant sept formidables couples de chevaux et de cavaliers dans la dernière manche avec son excellente jument, Gazelle. 40 000 spectateurs se pressaient autour de la piste principale du CHIO d’Aix-la-Chapelle pour admirer le duo que rien n’aurait pu arrêter tandis qu’il exécuta un époustouflant barrage sans-faute en 43,98 secondes. L’Américain, dont le nom est souvent cité parmi ceux des cavaliers les plus rapides du monde, a démontré à maintes reprises qu’il était plus que capable de repartir avec le trophée décerné au vainqueur du prochain Majeur.

Scott Brash, star britannique du show jumping et témoignage Rolex, a aussi montré qu’il était en grande forme cette saison. La Grande-Bretagne remporta la Coupe des Nations à Dublin, grâce notamment au mémorable double sans-faute de Brash avec Hello Jefferson, appartenant à Lady Harris et Lady Kirkham. Seul cavalier à avoir jamais remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, le cavalier d’origine écossaise est bien décidé à empocher une autre victoire cette année, à Calgary.

Steve Guerdat, ambassadeur Rolex, a confirmé une fois encore sa position de numéro un mondial pour le huitième mois consécutif. Avec Venard de Cerisy, le cavalier manqua la victoire d’un cheveu lors du Grand Prix de la Coupe des Nations, en Irlande, finissant à la sixième place. Se classant aussi parmi les dix meilleurs au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle avec Albfuehren’s Bianca, le légendaire suisse est en bonne position pour décrocher son premier titre en Majeur de 2019.

L’ancien prétendant au Rolex Grand Slam, Henrik von Eckermann, s’est montré très prometteur et a incontestablement été l’un des favoris du public durant cette saison. Le mois dernier, le magnifique duo formé par Henrik et Toveks Mary Lou réalisa un double sans-faute pour la Suède, équipe gagnante de la Coupe des Nations Mercedes-Benz à Aix-la-Chapelle. Von Eckermann a sans aucun doute de bons espoirs d’empocher une autre victoire en Majeur en 2019.

Kent Farrington (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Kent Farrington (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

Interview du prétendant au Rolex Grand Slam

Kent Farrington

 

Pouvez-vous nous décrire les émotions que vous avez ressenties au CHIO d’Aix-la-Chapelle et ce qu’il s’est passé depuis votre victoire ?

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle étant le plus grand Grand Prix de notre sport, c’est évidemment une compétition que tout cavalier rêve de gagner au moins une fois dans sa carrière. Avoir pu revenir et remporter le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle après ma blessure de l’année dernière m’a redonné confiance. J’ai vraiment le sentiment d’être à nouveau au meilleur de ma forme et je pense que ça a été une victoire riche en émotions pour moi pour de nombreuses raisons.

Vous avez déjà gagné deux Majeurs du Rolex Grand Slam, l’une au CHI de Genève et l’autre au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Pensez-vous pouvoir remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping un jour?

Bien sûr que je crois que j’en suis capable. Qui sait si cela se produira ou non ? Mais je vais faire de mon mieux et c’est là-dessus que je me concentre actuellement. Mon mental fait que je me concentre toujours sur ce qui vient après, sur la prochaine tâche. Quand je finis quelque chose, je me concentre rapidement sur la prochaine tâche qui m’attend et aujourd’hui, c’est le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. J’y consacre toute mon énergie et j’espère que nous serons en forme et que nous remporterons l’épreuve.

Depuis que vous êtes prétendant au Rolex Grand Slam, avez-vous changé de programme d’entraînement en prévision du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?

Non, notre programme d’entraînement n’a pas trop changé. J’essaye de garder le même programme pour Gazelle afin de conserver son niveau de confiance élevé. C’est une jument très prudente et pour qu’elle puisse participer et remporter ces grosses épreuves, je dois surtout veiller à ce qu’elle soit hyper en confiance avant notre participation à la compétition. Dans la période qui précède un événement comme le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, je participe généralement à de petits concours d’entraînement en m’engageant dans de plus petites épreuves. Je projette de continuer à faire ce que nous faisons en espérant que tout se déroule comme prévu.

Vous avez remporté plusieurs fois les ‘Summer Series’ de Spruce Meadows, mais jamais les ‘Masters’. Ressentez-vous une pression supplémentaire pour les gagner ?

Comme je le dis toujours, je me mets beaucoup de pression. C’est impossible d’en mettre plus que ce que je me mets déjà. J’imagine que c’est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Je veux gagner autant que les autres et je suis incroyablement dur envers moi-même, donc pour moi, il n’y a pas de pression supplémentaire. Je veux toujours gagner et ça ne changera jamais.

Gazelle est clairement un cheval de talent. Comment se comporte-t-elle sur une grande piste comme celle du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

C’est vraiment un cheval exceptionnel. Elle est très respectueuse et elle n’a pas toujours suffisamment confiance pour franchir les plus grands obstacles, mais elle a un cœur énorme et elle travaille dur. Ça a toujours été un cheval très intelligent et c’est incroyable de voir tout ce qu’un cheval peut accomplir quand on lui en laisse le temps et qu’on lui accorde notre confiance.

Gazelle et vous avez bien évidemment une relation très forte. Pouvez-vous nous dire comment vous faites pour développer un tel partenariat avec vos chevaux ?

Je pense que le sport moderne du saut d’obstacles, c’est ça : un partenariat étroit et un lien solide entre le cheval et le cavalier. La plupart des chevaux que j’ai sont des chevaux que j’ai produits depuis qu’ils sont très jeunes. J’ai Gazelle depuis ses sept ans, donc nous avons travaillé sur ce partenariat pendant des années et des années. D’une certaine façon, c’est un peu comme si elle avait grandi avec moi, en démarrant dans de petites épreuves et en l’amenant jusqu’à ses premiers Grands Prix. Gazelle me connait très bien et je la connais aussi. Je pense que c’est ce qui a créé un lieu aussi fort qui est indispensable pour remporter de telles compétitions.

Vous nous dites que vous avez Gazelle depuis ses sept ans. Quand elle avait cet âge-là, pensiez-vous qu’un jour, elle pourrait gagner des compétitions aussi prestigieuses que le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Quand j’achète de jeunes chevaux, j’essaye toujours de choisir ceux qui, à mon avis, ont l’esprit de compétition. Lorsque vous croyez en un cheval et que vous avez confiance lorsque vous êtes à ses côtés, il se nourrit de cette croyance et de cette confiance et des choses incroyables peuvent se produire. Seul le temps le dira, et je pense que c’est la beauté du sport et le côté sympa de tout le processus.

Avez-vous de jeunes chevaux que vous venez de commencer à monter et qui, d’après vous, ont le même potentiel d’être de futures stars ?

J’ai quelques jeunes chevaux au travail et, comme je l’ai dit, le tout, c’est de croire en eux. Alors pour l’instant, je crois qu’ils ont tous du potentiel ! Je suis un grand optimiste quand il s’agit de jeunes chevaux et j’essaye toujours de voir ce qu’ils ont de meilleur et leurs points forts. J’espère qu’avec le temps, nous parviendrons à surmonter les doutes ou les points faibles, alors, pour le moment, je suis très positif avec le groupe de chevaux que j’ai.

Pouvez-vous nous parler du rôle que jouent les propriétaires dans ce sport ? Quelles relations entretenez-vous avec eux et quelles influences ont-ils exercées sur vous ?

Je pense que comme le sport actuel du saut d’obstacles a gagné en popularité avec la hausse des dotations et l’amélioration de la visibilité, cela signifie que les chevaux ont eux aussi pris de la valeur. C’est pourquoi, en tant que cavaliers, il est important pour nous de trouver des gens qui sont passionnés par ce sport et qui soutiennent nos rêves de compétition au plus haut niveau. J’ai la chance d’être soutenu par un groupe solide de propriétaires qui sont passionnés et qui m’aident à poursuivre mes rêves.

Chacun des quatre Majeurs du Rolex Grand Slam a sa propre personnalité. Quel Majeur préférez-vous ?

Aujourd’hui, je dirai que le CHIO d’Aix-la-Chapelle est mon préféré. Je crois que je l’ai probablement déjà dit, mais depuis ma victoire, c’est vraiment une épreuve à part à mes yeux. C’est une compétition tellement prestigieuse et historique. Tous les cavaliers seront d’accord avec moi : c’est un Grand Prix incroyable à gagner à lui seul, alors le fait qu’il soit lié aux autres Majeurs le rend encore plus incroyable !

Robin Parsky (Photo: Isabel J. Kurek) Robin Parsky (Photo: Isabel J. Kurek)

Interview de Robin Parsky

Co-Proprietaire de Gazelle

 

Comment vous êtes-vous passionnée pour le sport équestre ?

Je suis née et j’ai grandi en Californie. J’ai commencé à monter à cheval lorsque j’avais à peine six ans. Mon père était dans les courses et je voulais devenir cavalière. Nous étions quatre enfants, mais j’étais la seule à vouloir pratiquer l’équitation. J’ai vu un célèbre documentaire de Walt Disney intitulé The Horse with the Flying Tail, qui remporta un Oscar. Ça raconte l’histoire d’un cheval palomino qui s’appelait Nautical et qui remporta la médaille d’or par équipe aux Jeux panaméricains de 1959. C’est l’aventure incroyable d’un cheval de western qui est devenu une star du saut d’obstacles. Après avoir vu le film, j’ai dit à mes parents que je possèderai un jour un grand cheval de saut d’obstacles. Cette histoire m’a beaucoup inspirée et depuis ce jour, j’adore ce sport. Le premier cavalier que j’ai soutenu et suivi dans l’équipe des États-Unis était Anne Kursinski qui a grandi dans la même ville que moi, à Pasadena, en Californie. Elle m’a beaucoup inspirée.

Depuis combien de temps travaillez-vous avec Kent Farrington ?

J’ai commencé à travailler avec Kent en 2012 lorsque je lui ai fait monter mon cheval, Blue Angel. Il a travaillé avec elle jusqu’à la fin de la saison 2016. Ils ont eu des résultats exceptionnels et il s’en est très bien occupé. Depuis cette époque, j’ai décidé que je le soutiendrai.

Avez-vous de jeunes chevaux actuellement qui, d’après vous, pourraient devenir des stars à l’avenir ?

Oui, j’en ai. J’ai deux jeunes chevaux, l’un est un hongre de sept ans qui s’appelle Heavenly. Je me suis dit que son nom convenait parfaitement puisque j’avais déjà un ange (Blue Angel) ! J’ai aussi une merveilleuse jument de huit ans qui s’appelle Glamour Girl. Ces deux chevaux sont très prometteurs. Nous n’avons plus qu’à attendre de voir quelles seront les prochaines étapes pour chacun d’eux.

Bien sûr, Gazelle est incroyable en piste, mais comment est-elle dans les coulisses ?

Gazelle est à l’unisson avec les personnes de son entourage. Nous ne la mettons pas en contact avec beaucoup de chevaux, car elle peut se montrer très jument ! Mais elle adore être avec les gens et que l’on s’occupe d’elle. Gazelle a de très grandes oreilles et elle est très attentive, alors elle m’entend généralement arriver de loin et elle est toujours très contente de me voir. Elle est très facile à travailler et comme nous l’avons depuis longtemps, elle connait très bien tous les membres de l’écurie de Kent. Elle est un peu gâtée et elle sait qu’elle a le meilleur box de l’écurie !

Travaillez-vous en étroite collaboration avec Kent pour définir le programme et les soins de Gazelle ?

En ce qui concerne les compétitions auxquelles elle participera et l’organisation de son programme quotidien, Kent prend toutes les décisions. Bien sûr, nous en discutons, mais la décision revient à lui et c’est lui qui définit les plans et supervise son entraînement. Il est responsable de tous ces aspects, mais il me consulte toujours et nous discutons de ce que nous pensons être le meilleur pour elle. Pour ce qui est de me rendre aux compétitions, je n’ai manqué aucune des compétitions auxquelles elle a participé depuis très longtemps. J’adore voyager avec elle et je m’efforce d’être là à chaque concours.

Gazelle a remporté deux des quatre Majeurs du Grand Chelem Rolex, un Grand Prix indoor et un outdoor. Pensez-vous qu’un jour elle pourrait gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

J’ai vraiment une grande confiance en elle. Je pense que si le ciel est avec nous, elle sera une concurrente à la hauteur parce qu’elle nous a prouvé à maintes reprises qu’elle peut le faire. Le fait que Kent et elle aient participé à tant de grosses épreuves ensemble et qu’ils travaillent ensemble depuis si longtemps est un immense avantage. Kent la connait très bien et maintenant, lorsqu’il voit un parcours, il sait exactement ce qu’il doit lui demander. J’ai vu cela se produire pour la première fois, à Aix-la-Chapelle, lorsque Gazelle et Kent sont entrés en piste et qu’ils ont donné l’impression que ce parcours pourtant terriblement difficile était très facile. Après cette première manche, je savais qu’elle allait gagner, mais nous devions être patients et venir à bout des trois manches. En 2017, elle remporta 15 5*, dont 10 étaient des Grands Prix, donc je crois vraiment qu’elle veut tout gagner. Toute ma vie, j’ai rêvé d’avoir un cheval aussi incroyable qu’elle.

Est-ce que le rôle de propriétaire a évolué au fil des ans depuis que vous avez débuté dans ce sport ?

Je suis vice-présidente du Jumping Owners Club et je pense que le rôle de propriétaire a effectivement changé parce qu’il y a beaucoup plus de compétitions individuelles et par équipe aujourd’hui. Autrefois, quand j’ai débuté dans le monde équestre, les Américains ne se rendaient pas en Europe pour participer à des compétitions, à moins de faire partie d’une équipe. Par conséquent, lorsqu’il s’agit d’acheter des chevaux pour des cavaliers individuels plutôt que pour des équipes, le rôle du propriétaire a changé. Si vous voulez qu’un cavalier puisse réussir dans les meilleurs concours, vous devez lui fournir plusieurs chevaux qui sont capables d’affronter les meilleurs chevaux et cavaliers du monde. J’ai beaucoup appris en faisant partie du FEI Jumping Owners Club et en côtoyant d’autres propriétaires professionnels. Nous avons une énorme responsabilité qui consiste à soutenir à la fois nos cavaliers et nos chevaux pour qu’ils atteignent leurs objectifs. 

Wednesday Stats Wednesday Stats

8 - Chacco-Blue : Explosion W (2x), Chaqui Z, Calisto Blue, Chacna, Blue Movie, VDL Groep Miss Untouchable, Delvaux

6 - Quidam de Revel : Verdi TN (3x), Quel Homme de Hus, Sterrehof’s Calimero (2x)

5 - Balou du Rouet : Babalou 41, Albfuehren's Bianca (3x), Saura de Fondcombe,

5 - Cornet Obolensky : Cornet Kalua, Cornado NRW, Balou du Reventon, Clooney 51 (2x)

5 - Toulon : Vancouver de Lanlore (2x), Iq Van Het Steentje, DM Jacqmotte, Jumpy Van De Hermitage

Statistics powered by JUMPFAX !

Kent Farrington et Gazelle (Photo: Tiffany Van Halle) Kent Farrington et Gazelle (Photo: Tiffany Van Halle)

Kent Farrington et Gazelle rentrent dans l'histoire en remportant le Rolex Grand Prix d'Aix-la-Chapelle

 

Le soleil dardait ses chauds rayons sur l’impressionnante arène du CHIO d’Aix-la-Chapelle durant l’épreuve phare de cette manifestation, le Rolex Grand Prix. Sept couples de chevaux et de cavaliers réussirent à se hisser jusqu’au barrage où s’affrontèrent les meilleurs mondiaux. C’est l’Américain Kent Farrington qui remporta la récompense ultime avec sa rapide jument Gazelle, en 43.98 secondes. Dans un époustouflant finish, qui se joua sur le fil, le dernier partant, l’Allemand Daniel Deusser, tenta de battre le chronomètre de Farrington. Pourtant, malgré un électrifiant parcours sans faute, le cavalier local finit 0,37 seconde derrière le seul autre sans-faute et dût se contenter de la deuxième place.

Vous avez toujours dit vouloir gagner ici. Comment vous sentez-vous maintenant que vous avez enfin réussi ?

Tous les cavaliers veulent gagner ici. Je suis sorti de cette piste toute la semaine en regardant le mur des vainqueurs et en imaginant que mon nom y figurerait. Donc je suis si content de finir vainqueur. Je n’arrive toujours pas à croire que c’est vrai ! Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’une des meilleures compétitions du monde. Je suis si fier d’avoir gagné ici.

Pouvez-vous nous raconter comment était le parcours ?

Je pense qu’il était typique d’un parcours d’Aix-la-Chapelle. Les meilleurs des meilleurs viennent ici, donc tous les obstacles du parcours sont difficiles. Gazelle a la capacité, la couverture et le respect et nous avons pu le tester durant les deux manches. Je pense que c’est la raison pour laquelle on voit tant de fautes durant l’épreuve, car toutes les parties sont un test et aucune n’est facile.

Que vous est-il passé par la tête à l’entrée du barrage alors qu’il n’y avait encore eu aucun sans-faute ? Avez-vous changé de stratégie ?

J’ai déjà été si prêt de la victoire dans cette épreuve. La dernière fois que j’étais au barrage, j’ai été le plus rapide, mais j’ai fait une barre. Alors aujourd’hui, je voulais faire mieux ! Je me suis dit que si j’étais sans-faute, je mettrais suffisamment de pression. J’ai donc mis en œuvre une autre stratégie et, aujourd’hui, ça a payé.

Quel est le tempérament de Gazelle ?

Gazelle est devenue une vraie professionnelle de ce sport. Elle connait la remise des prix, elle sait quand elle performe, elle sait tout ! Elle n’a pas toujours été comme ça. Mais maintenant, c’est une vraie pro.

Allez-vous poursuivre votre parcours dans le Rolex Grand Slam au Spruce Meadows ‘Masters’ ?

Absolument ! J’y serai ! Le Rolex Grand Slam est une très bonne initiative pour notre sport et je suis très heureux d’en faire à nouveau partie.

Beezie Madden (Photo: Tiffany Van Halle) Beezie Madden (Photo: Tiffany Van Halle)

Interview avec la cavalière US Beezie Madden

 

Il y a beaucoup d’Américains, ici, à Aix-la-Chapelle. Pourquoi est-ce une manifestation si particulière qui vous donne à tous envie de faire le voyage ?

Je pense que tout, l’ambiance, le public, l’infrastructure pour nos chevaux et nous, la tradition et les dotations, tout est réuni ici pour en faire un événement exceptionnel.

C’est une arène immense. Quelles sensations cela procure-t-il d’y monter ?

Je m’amuse beaucoup ici, j’aime les grands terrains. Mon cheval Darry Lou aime les grandes pistes, donc je me sens très à l’aise quand je monte à Aix-la-Chapelle.

L’équipe de la Coupe des Nations de vendredi était à forte majorité féminine. Aux États-Unis, ce sport semble dominé par les femmes, ce qui est moins le cas en Europe. Qu’en pensez-vous ?

Quand vous grandissez aux États-Unis, les petites filles adorent monter à cheval, tandis que les garçons préfèrent pratiquer d’autres sports. Donc, pendant l’enfance, ce sont les filles qui pratiquent l’équitation, pas les garçons. Une fois que l’on atteint le niveau international, on arrive à l’équilibre aux États-Unis.

Ce n’est pas anodin de faire la traversée depuis les États-Unis. Cela affecte-t-il la performance des chevaux ? Comment supportent-ils le voyage ?

Cela dépend du cheval. Cela ne pose pas de problème à la plupart des chevaux. Nous nous efforçons d’organiser le voyage afin qu’ils aient quelques jours pour se remettre avant de participer à une compétition. Mes chevaux arrivaient de Spruce Meadows. Il leur a fallu une semaine pour faire le voyage, récupérer, puis se préparer de nouveau à la compétition.

Vous avez une belle et longue carrière. Qu’est-ce qui vous maintien au top depuis pendant si longtemps ?

Je pense qu’en premier, vous devez être passionné de ce sport, aimer les chevaux et la compétition. Je suis aussi soutenue par une équipe formidable : par les personnes qui travaillent à l’écurie, par mon mari, John, qui gère tout et j’ai un excellent propriétaire.

Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner ?

Un jour, un ancien Chef d’Équipe britannique m’a dit d’y aller et de m’amuser. Nous lui avons demandé de nous expliquer ce qu’il entendait par là, et il a répondu que si vous y allez pour vous amuser, vous vous autorisez à donner le meilleur de vous-même et à monter du mieux que vous pouvez, alors je me suis dit que c’était un excellent conseil.

Cela vous arrive-t-il encore d’être stressée ?

Je ne suis pas trop stressée. Je n’ai jamais eu trop de problèmes de stress. Mais je mentirais si je disais que je ne suis jamais stressée. Une fois que je suis à cheval, je me sens plutôt bien.

Ashley Neuhof (Photo: Rolex Grand Slam / Kimberly Beaudoin) Ashley Neuhof (Photo: Rolex Grand Slam / Kimberly Beaudoin)

Derrière l'objectif avec: Ashley Neuhof

 

Quelles sont les caractéristiques d’un photographe professionnel dans le sport équestre ?

Comme dans toute bonne photographie de sports, je pense que l’une des qualités les plus importantes est de pouvoir anticiper les moments. Quand vous vous retrouvez dans une ambiance aussi grandiose qu’Aix-la-Chapelle, je pense que c’est encore plus vital parce que non seulement vous essayez de capturer l’action sportive, mais vous essayez aussi de saisir la foule et l’ambiance. Il faut en permanence avoir trois ou quatre longueurs d’avance sur l’action – parfois vous y arrivez, parfois vous n’y arrivez pas, mais je m’efforce toujours de pouvoir passer facilement d’un endroit à l’autre pour photographier l’événement sous autant d’angles différents que possible.

Que ressentez-vous en photographiant le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Les mots me manquent pour décrire Aix-la-Chapelle, c’est tout simplement magique. Il n’y a pas d’autre endroit au monde qui concentre un tel niveau dans ce sport. Le public est un public averti qui connait ce sport et, en tant que photographe, c’est très spécial parce que l’on ressent toute l’énergie derrière soi. Où que vous regardiez, il y a la foule, il y a des applaudissements, il y a tant d’émotion et c’est vraiment ce qui me motive en tant que photographe – c’est une véritable poussée d’adrénaline et les moments vécus ici n’ont leur pareil nulle part au monde.

Ressentez-vous plus de pression lorsque vous photographiez un Rolex Grand Prix durant l’un des quatre Majeurs Rolex ?

Absolument. Les Rolex Grands Prix me donnent les plus grandes poussées d’adrénaline. C’est nerveusement éprouvant parce que l’on a qu’une seule chance, les moments ne se produisent pas une deuxième fois de la même façon. Il y a cette fraction de seconde où il y a le poing brandi, la réaction de la foule ou l’émotion de l’équipe qui soutient le cheval, alors il ne faut pas la rater !

Quel est couple cheval-cavalier préférez-vous photographier ?

C’est une question difficile ! Les couples de chevaux et de cavaliers que j’aime beaucoup photographier sont ceux qui montrent la relation vraiment spéciale qui les lie. Je pense que tous les cavaliers qui concourent à ce niveau éprouvent un immense respect et une grande compréhension pour leur cheval et c’est ce que j’aime beaucoup photographier.

Daniel Deusser et Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Daniel Deusser et Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Victoire à domicile pour l’Allemand Daniel Deusser dans le RWE Prize of North Rhine- Westphalia !

 

Le public du CHIO d’Aix-la-Chapelle a le sourire aux lèvres depuis la victoire de leur compatriote Daniel Deusser dans le RWE Prize of North Rhine-Westphalia avec sa jument baie Killer Queen VDM. Le parcours dessiné par Frank Rothenberger a posé quelques difficultés aux 42 partants de la première phase et 11 seulement ont été retenus au barrage et se sont livrés bataille pour la première place. Les premiers parcours sans-faute mirent la pression sur les concurrents suivants, le tableau des leaders se renouvelant fréquemment puisque l’issue de la compétition n’était pas dictée d’avance. Le Belge Olivier Philippaerts réalisa un rapide sans-faute avec un temps de 45,79 secondes, mais c’était sans compter sur le talent de Daniel Deusser qui produisit une palpitante démonstration en retirant une seconde au chrono d’Olivier Philippaerts (44,65 secondes), Conservant ainsi la tête et empocha la victoire pour le plus grand plaisir du public.

Qu’est-ce que ça fait de gagner devant son public ?

Cela procure toujours un sentiment particulier de gagner ici, à Aix-la-Chapelle. Lorsque le public de compatriotes vous soutient, vous le sentez parfaitement et l’ambiance est incroyable. Vous cherchez toujours à bien faire, vous visez toujours le sans-faute, mais lorsque 40 000 personnes sont derrière vous et vous applaudissent, cela crée une atmosphère incroyable et ça influence votre façon de monter.

Est-ce que Killer Queen VDM va devenir une star ?

Absolument, je crois sincèrement que ce cheval peut atteindre le plus haut niveau. L’année dernière, j’ai dit que je pensais que c’était un cheval avec beaucoup de potentiel et je suis très content de sa performance d’aujourd’hui.

La rivière a causé quelques difficultés aujourd’hui. Qu’en avez-vous pensé ?

C’est très difficile à expliquer ; c’est la même rivière que nous avons sautée hier, mais dans l’autre sens. Même ma jument, qui est normalement très bonne sur la rivière, a sauté beaucoup plus haut aujourd’hui qu’elle ne le fait habituellement. C’est difficile à dire, peut-être parce que nous avons perdu l’habitude de sauter sur l’herbe puisque nous passons plus de temps sur des pistes en sable. La rivière en elle-même n’était pas trop grande ou difficile, mais pour une raison que j’ignore, les chevaux l’ont moins bien sautée aujourd’hui qu’hier. De plus, j’ai vu quelques chevaux qui l’ont mal sauté, ce qui m’a poussé à me demander comment il fallait que je la saute. Par conséquent, peut-être que nous n’avons pas monté avec la même confiance et le même enthousiasme que nous le ferions normalement.

Vous vous êtes qualifié pour le Rolex Grand Prix avec trois chevaux. Lequel monterez-vous dimanche ?

Dimanche, je monterai Tobago Z.

Sean Vard (Photo: Tiffany Van Halle) Sean Vard (Photo: Tiffany Van Halle)

Derrière les portes de l’écurie avec Sean Vard, le groom de Martin Fuchs

 

Pouvez-vous nous parler des chevaux qui sont ici avec vous cette semaine ?

Cette semaine, nous avons Clooney pour le Rolex Grand Prix et puis, nous avons 3 autres chevaux Chica BZ et Silver Shine ainsi qu’un nouveau jeune. Ils feront tous les deux une grosse épreuve chacun, quant à Clooney il fera le Rolex Grand Prix.

Clooney 51 a une excellente cote de popularité auprès des fans. Pouvez-vous nous dire ce qui fait de lui un cheval aussi merveilleux ?

C’est difficile à expliquer à ceux qui ne le connaissent pas, mais Clooney est très vif mentalement et très intelligent. Il est spécial, il n’y en a pas deux comme lui. Je crois que c’est le cheval le plus intelligent du monde, il sait quand il y a la pression. Il a connu des moments difficiles. Mais depuis son retour après son opération, l’année dernière, il semble totalement rétabli. Il est fiable, c’est un excellent cheval, mentalement très fort. Il n’est pas bâti pour être un cheval de saut d’obstacles, mais il fait de son mieux pour en être un et les résultats parlent d’eux-mêmes.

Comment est-il à l’écurie ?

Il est hilarant. Cette semaine, il a été particulièrement drôle. Il cherche toujours à attirer l’attention, toujours. Si vous êtes occupé avec un autre cheval, vous le voyez qui vous surveille du coin de l’œil. Il peut être un peu compliqué parfois. Quand l’ambiance est tendue, et quand beaucoup de gens regardent, il peut être un peu effrayé. Mais en général, il est agréable et c’est facile de travailler avec lui. Une fois que vous avez la poche pleine de friandises, vous survivez.

Comment est-ce de travailler avec Martin ?

Martin est super. Cela fait trois ans que je travaille pour lui. Je connais son système. Nous faisons en sorte que tout reste très simple. Du moment que tout est simple, il est content. Maintenant, il me fait confiance, je fais ce que j’ai à faire et cela répond habituellement à ses attentes – nous travaillons bien ensemble.

Du point de vue d’un groom, qu’est-ce qui fait qu’Aix-la-Chapelle est si spécial ?

À partir du moment où vous franchissez le portail, vous êtes motivé pour vous surpasser dans les moindres aspects de votre travail. Depuis la warm-up au shopping en passant par les écuries, il y a des ondes très particulières ici. L’ambiance dans la carrière est très spéciale aussi, c’est un autre niveau.

Quel aspect de votre travail préférez-vous ?

C’est génial d’obtenir de bons résultats, mais je pense que l’un des aspects que je préfère, c’est d’être témoin des progrès d’un jeune cheval. Nous avons Chica BZ ici cette semaine. C’était un jeune cheval il y a deux ans et cette année, elle participe au 5*. Voir les jeunes chevaux grimper dans les classements et les voir performer au plus haut niveau est la partie la plus positive.

Kent Farrington et Creedance (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Kent Farrington et Creedance (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview du cavalier Kent Farrington

 

Selon vous, dans quelle mesure la préparation physique et mentale est-elle importante pour être un grand cavalier de saut d’obstacles ?

Je pense que pour être un cavalier de saut d’obstacles, ou n’importe quel athlète de haut niveau, il faut une combinaison de tous ces facteurs. Être préparé mentalement, physiquement est primordiale mais dans notre sport et il y a un élément supplémentaire à prendre dans l’équation : le Cheval. Lui aussi doit aussi être préparé mentalement et physiquement en prévision de la compétition. Par conséquent, je m’efforce que tout cela soit en ordre afin, qu’espérons-le, nous puissions montrer d’excellentes performances dimanche.

Étant basé aux États-Unis, quelle préparation et quelle organisation vos voyages en Europe impliquent-ils pour vos chevaux et votre équipe ?

Le fait de vivre aux États-Unis nécessite une grande organisation. Je suis soutenu par une grande équipe qui rend tout cela possible et je leur en suis très reconnaissant. Évidemment, prendre l’avion pour amener les chevaux jusqu’ici pose des problèmes de planification. Il faut que les chevaux soient ici suffisamment en avance pour être remis du voyage pour une grande épreuve.

La piste d’Aix-la-Chapelle est l’une des plus vastes du monde. Qu’est-ce que l’on ressent en y montant ?

Je pense que c’est la meilleure piste, mais je crois qu’il faut avoir le bon cheval pour l’occasion. Beaucoup de chevaux sont très intimidés ici, alors ça aide de venir avec un cheval brave et un cheval qui a de l’expérience.

Hier, l’épreuve était assez grosse et présentait quelques difficultés. Peut-on s’attendre à la même chose dimanche ?

La même chose et plus. Je pense que nous nous y attendons lorsque nous venons à Aix-la-Chapelle. C’est ce qui se fait de mieux, les cavaliers s’affrontent pour le plus important prix dans notre sport. Je pense que nous verrons tout le monde mis à rude épreuve dans le Rolex Grand Prix.

Ben Maher and Explosion W (Photo: Tiffany Van Halle) Ben Maher and Explosion W (Photo: Tiffany Van Halle)

Début explosif au CHIO d'Aix-la-Chapelle pour Ben Maher!

 

La première épreuve qualificative pour le Rolex Grand Prix, le Turkish Airlines-Prize of Europe, fit vibrer la foule venue s’amasser au CHIO d’Aix-la-Chapelle. À l’issue d’un palpitant barrage, le Britannique Ben Maher remporte le premier prix, talonné par Eduardo Alvarez Aznar, qui s’installe à la deuxième place.

Onze couples de chevaux et de cavaliers méritèrent leur ticket pour le barrage. C’est le cavalier néerlandais, Marc Houtzager, qui mit la pression sur ses concurrents avec un passage prudent en 50,13 secondes et qui réalise le premier sans-faute du tableau des scores. Pour le plus grand plaisir de son public, l’Allemand Daniel Deusser démontra son enviable habileté et fit près de trois secondes de mieux que Houtzager. Il prit la tête sous les acclamations des spectateurs patriotes. Malheureusement, il ne garda pas longtemps sa place en pole position, car le Britannique Ben Maher et son notoirement rapide hongre alezan, Explosion W, produisirent un tour électrisant et terminent en 46,28 secondes, chrono qui se révèlera trop difficile à battre.

Explosion W semble être en excellente forme. Comment était-il durant cette première épreuve ?

C’est la première fois qu’il vient à Aix-la-Chapelle. Dans sa vie, il n’a pas encore connu beaucoup d’arènes comme celle-là. Mais quand vous préparez ce cheval et que vous l’enfourchez, il vous fait croire que vous êtes capable de tout. Il me rend la vie et la tâche tellement plus faciles que la plupart des autres !

Il y a eu quelques problèmes près de l’eau. Est-ce que cela a posé des difficultés à Explosion ?

Ce n’était pas un problème pour lui, mais ça l’a été pour moi ! J’ai commis une erreur : j’ai mis huit foulées dans la première manche au lieu de neuf. J’ai reçu un coup de pied à la tête ce matin suite à une chute, alors peut-être que je ne sais plus compter ! Mais il a réparé ma petite erreur et c’est ce qui fait toute la différence entre un cheval incroyable comme lui et quelques-uns des autres chevaux que j’ai pu avoir.

Ce parcours semblait être assez difficile pour une première épreuve 5* du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Qu’en pensez-vous ?

Je suis d’accord. C’était une première épreuve difficile, mais lorsqu’il y a une certaine tension, comme ici dans une compétition, cela permet aux spectateurs de voir du bon sport. C’était un grand parcours et si l’on en juge à cela, on en sait maintenant un peu plus sur ce qui pourrait nous attendre dimanche pour le Rolex Grand Prix.

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est réputé comme étant l’une des meilleures manifestations équestres du monde. Qu’est-ce que ça fait de gagner ici ?

Je ne me lasse jamais de gagner. J’ai l’esprit de compétition ! Je pense que la différence quand on gagne ici, c’est la taille de l’arène et le nombre de fans qui regardent. Il n’y a pas ça dans notre sport normalement. Je pense que ce qui rend cette compétition encore plus spéciale, c’est de monter sur une piste qui est chargée d’une aussi longue histoire sous les regards de tant de gens. C’est pour cette raison qu’autant de cavaliers veulent gagner ici.

Henrik von Eckermann andToveks  Mary Lou (Photo: RWHS / Peter Nixon) Henrik von Eckermann andToveks Mary Lou (Photo: RWHS / Peter Nixon)

Interview avec l'actuel prétendant au Rolex Grand Slam, Henrik von Eckermann

 

Comment s’est déroulée votre préparation pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

J’ai vraiment concentré mon entrainement sur la rivière. Je me suis beaucoup concentré sur l’entraînement de mon cheval (Toveks Mary Lou) a sauté la rivière. C’est la seule difficulté sur laquelle elle peut parfois ressentir quelques tensions. Nous nous sommes donc beaucoup entraînés pour notre venue. Elle saute très bien et elle est en excellente forme, donc nous nous sommes focalisés sur la rivière.

Comment Toveks Mary Lou réagit-elle à l’ambiance du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Je dois dire qu’hier, elle a merveilleusement bien sauté dans l’épreuve à 1m45, donc j’étais ravi. On ne sait jamais vraiment comment les chevaux vont être. Un cheval va adorer être dans une grande arène comme celle-là, et ce sera alors la meilleure arène du monde, tandis qu’un autre sera un peu plus timide et la trouvera impressionnante, et l’arène ne sera alors pas si bonne. Mary Lou s’y est plu hier et elle était bien, alors je suis rassuré pour la semaine à venir.

Avez-vous ressenti de la pression supplémentaire parce que vous êtes l’actuel prétendant au Rolex Grand Slam ?

Pas vraiment, je ressens de la pression à tous les concours, pour être honnête. Il n’y a que quelques grandes compétitions par an et Mary Lou est un cheval tellement formidable que je veux toujours faire de bonnes performances pour elle. Je veux toujours qu’elle ait de bons résultats aux compétitions auxquelles nous participons, sinon j’ai l’impression que c’est du gâchis. Bien sûr, ici, à Aix-la-Chapelle, il y a toujours plus de pression puisque c’est le Rolex Grand Prix que tous les cavaliers veulent remporter.

Frank Rothenberger (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Frank Rothenberger (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Reconnaissance de parcours avec le chef de piste Frank Rothenberger

 

Comment sera le parcours de dimanche ? Y aura-t-il des passages particulièrement difficiles ?

Le parcours de dimanche ? Je ne sais pas. Il y aura deux manches et le barrage. Les obstacles peuvent atteindre 1m70. Il y aura deux ou trois sauts à 1m70 et le double de bidets. Nous aurons ici, dimanche, l’un des parcours les plus difficiles de l’année.

Combien de sans-fautes attendez-vous ?

Je pense que nous devrions finir avec trois ou quatre cavaliers au barrage, ce serait le résultat parfait. Mais on ne sait jamais – c’est du saut d’obstacles.

D’après vous, y a-t-il des couples de chevaux et de cavaliers à qui le parcours conviendra davantage ?

Ce sera un parcours classique, coulant, et cette arène est très difficile parce qu’il y a 40 000 ou 50 000 spectateurs. Je dois mettre des obstacles dans tous les coins parce que tout le public veut voir un cheval de près. Ce ne sera pas un petit parcours technique. Ce sera un long parcours classique. Évidemment, avec des distances, la rivière, le double de bidets triple et des doubles combinaisons.

Pensez-vous que l’ambiance affecte les performances des chevaux ?

Je pense que les chevaux qui courent le Rolex Grand Prix connaissent ce type d’ambiance et ils connaissent très bien ce type d’endroits. Les chevaux ne seront pas surpris par le public et la musique. Ce sont des professionnels, tout comme les cavaliers.

Quel aspect de votre travail préférez-vous ?

Nous préparons le parcours du Rolex Grand Prix de dimanche des semaines à l’avance. C’est toujours intéressant de voir le résultat et c’est ce que je trouve si beau et palpitant, parce que nous ne connaissons jamais le résultat. Tout peut arriver. Nous travaillons avec des chevaux, nous n’avons ni moteurs ni machines.

Sur qui pariez-vous dimanche ?

Je ne sais pas – 70 % des 40 cavaliers au départ peuvent remporter l’épreuve et je croise les doigts pour le meilleur couple de la journée.

Vainqueur du Rolex Grand Prix au CHIO d'Aix-la-Chapelle en 2018, Marcus Ehning (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Vainqueur du Rolex Grand Prix au CHIO d'Aix-la-Chapelle en 2018, Marcus Ehning (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

CHIO Aix-la-Chapelle 2019: les prétendants à suivre lors du Rolex Grand Prix

Du 12 au 21 juillet 2019, des visiteurs venus du monde entier se rendront une fois encore en Allemagne pour assister à l’une des manifestations équestres les plus prestigieuses de l’année, le CHIO d’Aix-la-Chapelle. L’événement qui dure neuf jours accueillera le deuxième Majeur de l’année, le Rolex Grand Prix, où s’affronteront les meilleurs athlètes équestres mondiaux venus disputer la victoire tant convoitée.

Rolex Grand Slam of Show Jumping Rider Watch

Plusieurs couples de chevaux et de cavaliers parmi les meilleurs du monde rivaliseront pour s’emparer de l’un des titres les plus prestigieux en concours de saut d’obstacles, le Rolex Grand Prix. Le champ des prétendants possibles est large puisque bon nombre de concurrents classés parmi les vingt meilleurs mondiaux sont prêts à en découdre. Toutefois, après leurs excellentes performances récentes sur le circuit outdoor, certains couples partent favoris pour la victoire au Majeur.

Le Suédois Henrik von Eckermann et son impressionnante Toveks Mary Lou ont récemment démontré une remarquable régularité en remportant notamment le Rolex Grand Prix au CHI du Royal Windsor Horse Show. Le duo célèbre pour sa rapidité exécuta un époustouflant barrage sans faute en devançant quinze des vingt meilleurs cavaliers mondiaux. La saison de saut d’obstacles outdoor est maintenant bien avancée et Henrik von Eckermann ne montre pas le moindre signe de vouloir ralentir la cadence. Il espère bien poursuivre sa route déjà bien engagée dans le Rolex Grand Slam.

Après avoir gagné le Rolex Grand Prix, Daniel Bluman est entré dans l’histoire du CSIO de Rome à la Piazza di Siena en devenant le premier cavalier israélien à remporter la victoire lors de ce prestigieux événement. Le parcours difficile ne permit qu’à quatre couples seulement de décrocher leur ticket pour le barrage sur les 44 qui avaient pris le départ. Daniel Bluman et Ladriano Z, son hongre de 11 ans, se révélèrent imbattables à l’issue d’un barrage dont ils se sont acquittés sans pénalités. Le cavalier de 29 ans a les yeux rivés sur une prochaine victoire et il mettra le paquet pour s’emparer d’un premier titre dans un Majeur.

Le témoignage Rolex et héros du saut d’obstacles, Eric Lamaze a fait preuve d’une détermination inébranlable au cours de cette saison. Le mois dernier, le cavalier remporta la PwC Cup au ‘National’ CSI5* présenté par Rolex à Spruce Meadows. Avec sa jument Fine Lady 5, ils arrachèrent la victoire lors d’un barrage électrisant. Deux jours plus tôt, il sortit vainqueur du Grand Prix RBC du Canada présenté par Rolex avec Chacco Kid, son hongre de 13 ans. Après ses récents succès, le cavalier de 51 ans que rien ne saurait arrêter fera tout ce qui est en son pouvoir pour brandir le trophée tant convoité au CHIO d’Aix-la-Chapelle.

Le légendaire cavalier suisse et témoignage Rolex, Steve Guerdat, a aussi démontré qu’il était en grande forme cette saison après avoir récemment goûté au succès à Calgary, au Canada. Avec sa jeune jument, Albfuehren’s Bianca, le Suisse finit en deuxième place derrière Eric Lamaze au Grand Prix RBC du Canada présenté par Rolex. L’actuel numéro 1 mondial poursuivit sur sa lancée en remportant le Grand Prix ‘Pan American’ avec son hongre de 16 ans, Venard de Cerisy. Steve Guerdat, qui termina deuxième au Grand Prix Rolex à The Dutch Masters de 2019, espèrera certainement grappiller une place à Aix-la-Chapelle en décrochant sa première victoire en Majeur Rolex pour cette année.

Après une impressionnante victoire avec Balou du Reventon au Rolex Grand Prix de Knokke Hippique, en Belgique, l’Irlandais Darragh Kenny est aussi un cavalier qu’il faudra à garder à l’œil. Ce ne fut pas une victoire facile pour le cavalier, car le parcours compliqué, conçu par Uliano Vezzani, ne permit qu’à six couples de se qualifier pour le barrage sur les 47 partants de cette épreuve en 1,60 m. Kenny et son entier de 13 ans se révélèrent imbattables. Après avoir goûté cette récente victoire, il prendra la route pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle bien décidé à continuer sur cette lancée.

Justine Tebbel (Photo: Ingo Waechter Images) Justine Tebbel (Photo: Ingo Waechter Images)

Interview de Justine Tebbel, cavalière U25 participant au Chio D’Aix-la-Chapelle 2019

Comment avez-vous commencé l’équitation ?

J’ai grandi dans une écurie et toute ma famille monte à cheval. J’ai grandi au milieu des chevaux, donc je n’avais pas d’autre voie possible et j’avais envie de ne rien faire d’autre. Je crois que j’ai commencé l’équitation à l’âge de trois ou quatre ans et je savais presque monter avant de savoir marcher !

Quel a été le meilleur moment de votre carrière jusqu’ici ?

L’un des moments les plus incroyables de ma carrière a eu lieu en 2017 lorsque j’ai remporté une médaille d’argent en individuel au Championnat d’Europe Enfants, Juniors et Jeunes cavaliers de la FEI. C’était la première année que je participais au Championnat Jeunes cavaliers et mon cheval avait tout juste huit ans. Je ne pense pas que quiconque s’attendait à ce nous ayons d’aussi bons résultats !

Qu’attendez-vous le plus de votre participation au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

J’ai participé au CHIO d’Aix-la-Chapelle l’année dernière, donc je sais ce que l’on ressent en entrant en piste. L’ambiance est incroyable. C’est indescriptible. Se retrouver là et regarder les cavaliers 5* qui participent est à la fois inspirant et motivant. Les voir se préparer pour ce concours et les voir en piste est une grande expérience pour de jeunes cavaliers comme moi. À mon avis, Aix-la-Chapelle est le meilleur concours du monde et je pense que tous ceux qui y participent ont le sentiment que cette compétition est spéciale. Je suis extrêmement ravie de participer une fois encore à cette compétition !

Quels chevaux amenez-vous ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur eux ? 

J’amène Light Star, un entier de 10 ans par Light On. Je l’ai aussi monté l’année dernière et c’est mon meilleur cheval actuellement. Je sais qu’il est toujours heureux de participer au concours d’Aix-la-Chapelle et il a incroyablement bien sauté l’année dernière. Il me met toujours en confiance quand nous entrons en piste.

Que pensez-vous du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Pouvoir participer au Rolex Grand Slam of Show Jumping est le rêve de tout cavalier et le gagner ferait de quiconque la personne la plus heureuse de la terre !

Quelle est LA compétition que vous désirez le plus remporter ?

Je pense que c’est le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Une fois que vous avez gagné, personne ne vous oublie en tant que cavalier. C’est la compétition la plus prestigieuse.

Quelle est ou qui est votre principale source d’inspiration ?

Il n’y a pas vraiment une chose ou une personne qui m’inspire. Je pense que c’est le travail d’équipe entre le cheval et le cavalier qui m’inspire le plus. Votre cheval et vous n’êtes jamais parfaits, mais vous apprenez en permanence l’un de l’autre. Je m’efforce toujours de faire de mon mieux et j’aime aussi apprendre constamment de nouvelles choses de mes chevaux.

Quels cavaliers admirez-vous le plus ?

Mon père (René Tebbel), parce qu’à mes yeux, c’est le meilleur coach et cavalier. Il a participé aussi bien aux Jeux olympiques qu’aux Jeux équestres mondiaux. C’est un coach et un cavalier très inspirant et j’essaye d’apprendre un maximum auprès de lui. Mon but est d’être une aussi bonne cavalière que lui !

Quelle préparation faites-vous pour être en excellente condition physique ?

J’ai récemment dû arrêter de m’entraîner à cause d’une blessure au dos. J’ai été arrêtée pendant six semaines. Mais depuis, j’ai repris l’équitation et l’entraînement quotidien. Je travaille aussi avec un kiné deux à trois fois par semaine, car c’est important pour mon rétablissement.

Comment se déroule une journée type ? 

Je n’ai pas vraiment de train-train quotidien. Le plus important pour moi, c’est que mon cheval soit parfaitement préparé. Quand je suis en concours, j’aime regarder d’anciennes vidéos de moi à cheval afin de voir ce que j’ai bien fait et ce qui a besoin d’être amélioré. Regarder des épreuves passées m’aide à être davantage en confiance avant d’entrer en piste.

Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner ?

Ne jamais abandonner a été un conseil important pour moi, surtout récemment. Quand vous êtes au fond du trou, il y a toujours quelque chose qui vous fait remonter au sommet. On ne peut jamais être parfait, mais on peut toujours apprendre et s’améliorer. Pour moi, c’est la chose la plus importante dont il faut se souvenir.

 

Le Rolex Grand Slam & la relève

La promotion et le développement de nouveaux talent sur le circuit équestre fait partie intégrante des objectifs du Rolex Grand Slam. Deux jeunes cavaliers exceptionnellement doués provenant de A Young Rider Academy sont invités à assister aux concours du Rolex Grand Slam, où ils acquièrent une expérience inestimable au sommet des sports équestres.

Trois des quatre Majoeurs qui composent le Rolex Grand Slam organisent des compétitions spécifiquement liées au développement de jeunes athlètes équestres en devenir. Une catégorie nationale de jeunes cavaliers - le trophée allemand des moins de 25 ans de la Stiftung Deutscher Spitzenpferdesport, prix de la famille Müter - figure chaque année au programme  du CHIO d'Aix-la-Chapelle. Dans le cadre de sa série estivale, le CSIO Spruce Meadows est l'hôte du Alberta Power U25 Challenge, qui consiste en plusieurs compétitions U25. Un concours CSI U25 aura lieu pour la première fois lors de l’édition de cette année du CHI Genève.

Photo: Tiia Karhu Photo: Tiia Karhu

Interview de Tiia Karhu, la groom d’Henrik Von Eckermann

Quels chevaux ont été engagés par l’équipe pour participer au CHIO d’Aix-la-Chapelle 2019 ?

Cette année, nous avons engagé Toveks Mary Lou et Forever. Henrik amènera aussi Little Magic d’Asschaut, le jeune cheval de Janika Sprunger. Nous sommes ravis de retourner en Allemagne pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle !

À votre avis, pourquoi le CHIO d’Aix-la-Chapelle est-il un événement aussi prisé ?

C’est une manifestation incroyable. Henrik dit toujours que la sensation que les cavaliers éprouvent en entrant en piste n’a pas sa pareille. Je pense qu’il y a quelque chose de très spécial à Aix-la-Chapelle et tous les cavaliers et tous les grooms veulent y aller. Il y a beaucoup de monde et cela représente beaucoup de travail, mais cela en vaut toujours la peine.

Est-ce que l’équipe ressent une pression supplémentaire parce qu’Henrik est l’actuel prétendant au Rolex Grand Slam ?

Oui, bien sûr. La pression est là, mais nous sommes tous tellement contents de le voir poursuivre son parcours dans le Rolex Grand Slam et nous avons hâte de voir comment cette saison va s’achever. Henrik ressent bien sûr aussi cette pression supplémentaire ; cela se ressent également aux écuries maintenant qu’Aix-la-Chapelle approche.

Comment avez-vous préparé les chevaux pour la compétition ?

Nous nous efforçons de garder l’emploi du temps des chevaux aussi normal et régulier que possible. Comme nous voulons qu’ils soient aussi en forme que possible, Henrik les monte tous les jours. Puis, l’après-midi, ils vont se promener quelques heures. Le plus important, c’est que les chevaux soient heureux et en bonne santé. Ils adorent se promener dans la forêt et être montés en extérieur, dans les grands espaces. Ça les calme et ça les détend.

Comment se déroule une journée type aux écuries d’Henrik ?

Nous commençons par nettoyer les boxes tous les jours à 6 heures 30, puis nous montons les chevaux à partir de 8 heures. Chaque cheval est monté deux fois, une fois le matin, puis il fait une promenade l’après-midi. Ensuite, les chevaux passent le reste de la journée au pré. En ce moment, Henrik monte chaque cheval tous les jours avant Aix-la-Chapelle.

Pourquoi avez-vous décidé de devenir groom ?

J’ai toujours aimé les chevaux et j’adore vraiment ce sport. Je pense qu’il faut vraiment aimer ce sport pour faire ce métier. C’est une grande responsabilité et c’est toute ma vie. J’ai commencé à travailler pour Henrik il y a quatre ans et demi et je suis toujours là. Henrik est le meilleur patron pour qui travailler et il tient beaucoup à ses chevaux – il ferait n’importe quoi pour qu’ils soient heureux et en bonne santé, ce qui facilite considérablement notre tâche !

Êtes-vous stressée quand vous regardez les parcours d’Henrik ?

Oui, bien sûr. Parfois, je n’arrive même pas à le regarder au barrage parce que je suis trop stressée ! Nous étions si stressés The Dutch Masters quand Henrik a fini son deuxième tour. Nous voulions être enthousiastes et nous étions très contents de la façon dont Mary Lou sautait, mais il y avait encore quelques concurrents après Henrik. Nous étions tous en train de prier pour qu’il ne termine pas encore une fois deuxième à un Majeur  [von Eckermann et Toveks Mary Lou ont fini à la deuxième place derrière l’ambassadeur Rolex Kent Farrington au Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2017].

Comment est Mary Lou à l’écurie ?

Elle adore la compagnie des gens ! C’est toujours le premier cheval à sortir le matin et si vous êtes en retard, elle s’agite et vous le montre clairement ! Elle sait qu’elle est l’un des meilleurs chevaux de l’écurie et elle est aussi un peu gâtée ! Mais elle mérite un traitement de faveur, parce que c’est un cheval vraiment incroyable.

Quel aspect de votre travail préférez-vous ?

C’est d’être avec les chevaux, sans aucun doute. Quand on les voit réussir et progresser, c’est la plus grande récompense au monde et j’adore y contribuer.

Si vous aviez pu travailler avec un cheval légendaire, lequel choisiriez-vous ? 

Je dirai la jument de Steve Guerdat, Albführen’s Bianca – elle est tellement adorable et elle semble tout gagner en ce moment !

Quel est le meilleur conseil que vous pourriez donner à quelqu’un qui voudrait devenir groom ?

Il faut vraiment aimer les chevaux et le sport – cela représente un investissement énorme et il faut être prêt à s’y consacrer pleinement. Cela demande beaucoup, mais ça apporte encore plus et si vous y êtes prêt, alors vous serez excellent !

Henrik von Eckermann devient le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam aux Dutch Masters

Henrik von Eckermann (Photo: Ashley Neuhof / Rolex Grand Slam) Henrik von Eckermann (Photo: Ashley Neuhof / Rolex Grand Slam)

C’était un après-midi électrique aux Dutch Masters où les meilleurs couples de chevaux et de cavaliers s’affrontaient sur la piste du Brabanthallen pour le premier Majeur de l’année. Le chef de piste, Louis Koninckx, monta un parcours difficile dont cinq couples seulement sortirent avec un score vierge pour être départagés au barrage qui couronnerait le vainqueur du titre du Rolex Grand Prix.

Le témoignage Rolex, Steve Guerdat, décrocha le premier double sans-faute après un virage très serré pour raboter quelques secondes au chrono. Beaucoup crurent qu’il serait irrattrapable, mais, dès le départ, il fut évident pour tous que le Suédois Henrik von Eckermann avait en tête de gagner. Le couple formé avec la jument baie de 13 ans, Toveks Mary Lou, franchit la ligne avec seulement 0,63 seconde d’avance sur Guerdat pour s’emparer du prestigieux titre du Rolex Grand Prix et devenir le nouveau détenteur du titre du Rolex Grand Slam. 

C’était très serré entre Steve Guerdat et vous. Qu’avez-vous ressenti durant le barrage ?

C’était formidable ! Je savais que Steve était très rapide, il a fait trois secondes de mieux que Daniel (Deusser), alors je me suis dit qu’il fallait que je me dépêche ! Nous n’étions que cinq au barrage et c’est bien quand nous sommes si peu parce que l’on a moins de concurrence à se soucier. J’ai fait tout ce que j’ai pu, je voulais gagner, j’ai fait mon maximum pour gagner et me voilà ! Je pense que j’ai eu beaucoup de chance sur l’avant-dernier obstacle, donc la chance était aussi de mon côté, mais je suis très content.

Toveks Mary Lou a été excellente aujourd’hui. Comment est-elle sous la selle ?

Elle est toujours excellente. Elle est très spéciale, comme si elle savait ce qu’il se passe. Elle se dit : ‘ok c’est dimanche aujourd’hui, c’est le grand jour, je dois être la meilleure possible’. Elle fait toujours un peu plus d’efforts pour moi et c’est ce qui fait d’elle un cheval fantastique.

Vous êtes le nouveau détenteur du Rolex Grand Slam. Est-ce que le CHIO d’Aix-la-Chapelle est noté sur votre calendrier ?

Oui, absolument, j’aimerai beaucoup y aller. Ce n’est pas vraiment une piste pour Mary, pour être honnête, donc nous verrons comment ça se passera. Je suis tellement content de ce qui est arrivé aujourd’hui, et nous verrons pour la suite.

Comment allez-vous célébrer la victoire ce soir ?

Je dois conduire le camion jusqu’à la maison, avec Mary Lou à l’arrière et j’en suis très content. Ma petite amie, Janika, la groom et moi allons prendre la route du retour avec le sourire ! Mais le sentiment que j’ai maintenant est incroyable et c’est suffisant. Je ne pense pas que nous ayons besoin de faire quelque chose de spécial.

Enfin, est-ce que The Dutch Masters est une compétition à part pour vous maintenant ?

Absolument. J’ai monté ici plusieurs fois maintenant et c’est un événement fantastique, qui s’améliore d’année en année. Ils essayent toujours de le rendre encore plus extraordinaire. L’atmosphère est toujours électrique et le public vous apporte un soutien indéfectible.

Interview du cavalier Harrie Smolders

Harrie Smolders (Photo credit: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Harrie Smolders (Photo credit: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Quelle impression cela fait-il de concourir au Dutch Masters devant votre public ?

Ce concours n’est pas comme les autres pour moi, car c’est là que j’ai commencé mon parcours de cavalier professionnel de saut d’obstacles et je suis venu ici pour la première fois quand j’étais très jeune.

Avez-vous constaté une évolution des Dutch Masters depuis que c’est devenu l’un des Majeurs ?

Ce concours a toujours été très beau, mais depuis que Rolex s’y est investi davantage, il a indéniablement évolué. Il y a une piste supplémentaire et les infrastructures ont encore été améliorées. C’est vraiment devenu un concours d’envergure internationale.

Qu’est-ce qui vous motive pour continuer à essayer d’être le meilleur ?

J’étais numéro 1 mondial l’année dernière, mais il y a beaucoup d’épreuves en saut d’obstacles que je n’ai pas encore gagnées. Une chose est sûre, j’aimerai beaucoup gagner un Majeur cette année !

Êtes-vous tendu pendant les compétitions ?

Ça dépend. Quand vous avez le sentiment que vous avez de bonnes chances de gagner et que c’est votre moment et votre jour, vous ne voulez vraiment pas tout gâcher pour le cheval, ce qui peut mettre la pression. Vous voulez toujours vous assurer de faire de votre mieux et ne pas tout fiche en l’air.

Est-ce que le fait de participer aux Majeurs rajoute une pression supplémentaire ?

Pas forcément de la pression supplémentaire. Ce sont quatre manifestations très différentes et il y a des chevaux à qui certaines conviennent mieux que d’autres. Toutefois, les meilleurs chevaux de notre discipline sont polyvalents et ils peuvent concourir partout.

Préférez-vous monter en indoor ou en outdoor ?

Je n’ai pas de vraiment de préférence. Par exemple, le CHIO d’Aix-la-Chapelle et The Dutch Masters ont des ambiances et des installations très différentes, mais ce sont tous les deux des événements de niveau international. Demain, ici, vous verrez les meilleurs chevaux et cavaliers qui sont tous au meilleur de leur forme. Que ce soit Aix-la-Chapelle, Genève, Calgary ou ici, tout le monde est concentré sur les quatre Majeurs et ce sont les épreuves que les cavaliers veulent gagner.

Quel est votre Majeur préféré ?

Ma compétition préférée est The Dutch Masters, ça ne fait aucun doute ! C’est mon domaine, c’est une manifestation qui, pour moi, a une longue histoire et qui a beaucoup de caractère. Je veux toujours réussir ici.

Quel est votre principal concurrent dans le Grand Prix Rolex ?

J’ai regardé les épreuves pendant le weekend et je pense que le vainqueur de l’année dernière, Niels Bruynseels, a de bonnes chances. Il est en très bonne forme. Je pense aussi à Danielle Goldstein avec Lizziemary. Elle paraît prête à remporter un Majeur. Le cheval a l’expérience et les capacités d’en gagner un.

Interview du commentateur Ed Holloway

Ed Holloway (Photo credit: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Ed Holloway (Photo credit: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Ed, comment êtes-vous devenu speaker ?

C’était complètement par accident. Je groomais pour ma sœur à un tétrathlon et le commentateur n’est jamais venu. Une charmante vieille dame, Mrs. Baxter, me dit : « Ed, j’ai besoin de ton aide. Pourrais-tu être juge aux obstacles ou commentateur. » J’allais choisir le premier, mais ma mère et Mrs. Baxter me poussèrent dans la cabine du speaker et j’en suis très heureux.

Comment vous préparez-vous pour le Rolex Grand Prix?

J’ai une grosse base de données de cavaliers et de chevaux, avec leurs résultats, donc je me concentrerai plus particulièrement sur les quarante concurrents du Rolex Grand Prix. Je la mettrai à jour en retrouvant leurs derniers résultats, ce qui me donnera une petite idée de leur forme et de celui qui d’après moi va gagner. C’est donc plutôt un travail de dernière minute qui vient compléter un travail qui dure depuis plusieurs années.

Ressentez-vous de la pression supplémentaire quand vous commentez l’un des Majeurs ?

Vous voulez faire de votre mieux. Vous savez que tout le monde est là pour assister à un événement sportif de grande ampleur et cela vous met beaucoup de pression sur les épaules en tant que speaker. Vous devez donner le meilleur de vous-même pour un Grand Prix Rolex.

Quel aspect de votre travail préférez-vous ?

C’est de tout simplement être le générateur de l’énergie et de l’atmosphère. Vous créez l’atmosphère. Je dis que le sport est le tableau et vous êtes celui qui passe le vernis sur la peinture. Vous devez essayer de le rendre merveilleux. C’est un grand privilège à ce niveau.

D’après vous, quels cavaliers ont une longueur d’avance pour le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Steve Guerdat est n°1 mondial, il paraît très en forme. Je pense que Daniel Deusser gagne aussi souvent. Comme Marcus Ehning a gagné deux épreuves l’année dernière à Genève et à Aix-la-Chapelle, il compte forcément parmi les favoris. Le champ est ouvert, mais ce sont mes grands favoris.

À combien de manifestations assistez-vous chaque année ?

À entre 30 et 35 par an.

Cela vous oblige-t-il à voyager dans le monde entier ?

Oui, je vais plusieurs fois aux États-Unis. Maintenant, je vais en Chine, assez souvent en Scandinavie, en Allemagne, en Hollande et en Pologne. J’ai un emploi du temps chargé.

Êtes-vous tendu avant de commencer ?

Pas vraiment, vous avez conscience que vous voulez faire du bon travail. Vous vous mettez un peu la pression, je ne dirais pas qu’il s’agit de tensions nerveuses. C’est plutôt de l’excitation à propos du fait de faire ce que vous savez faire de mieux à chaque fois.

Faites-vous des exercices particuliers pour vous échauffer ?

Absolument pas. J’aime reconnaître le parcours. J’aime connaître les distances sur le parcours et j’aime avoir fait mes recherches à fond afin d’arriver bien préparé. Mais c’est le seul échauffement que je fais.

Devez-vous prendre soin de votre voix ?

Avant, je buvais du whisky, mais maintenant je bois des tisanes et je suce des pastilles pour la gorge et ça me maintient en bonne forme.

Quel a été le summum de votre carrière jusqu’à présent ?

Le meilleur moment a certainement été les Jeux équestres mondiaux à Aix-la-Chapelle. J’ai reçu un coup de fil de Frank Kemperman avant l’événement et c’était une expérience vraiment à part. Il y avait une ambiance incroyable et c’est certainement le temps fort de ma carrière.

Le Prix Audi apporte une nouvelle victoire à l’intouchable Néerlandais

Maikel van der Vleuten (Photo: Rolex Grand Slam / Ashlex Neuhof) Maikel van der Vleuten (Photo: Rolex Grand Slam / Ashlex Neuhof)

Ce fut une nouvelle soirée de divertissement qui enthousiasma la foule présente au Brabanthallen lorsque Maikel van der Vleuten s’empara de la victoire dans le Prix Audi, deuxième épreuve qualificative pour le Grand Prix Rolex. Le maestro hollandais orchestra un sans-faute imbattable, avec un temps de 37,25 seconds, soit trois secondes de mieux que le tempo donné par le précédent vainqueur du Grand Prix Rolex, Niels Bruynseels (BEL).

Ce fut un parcours très rapide. Qu’avez-vous ressenti pendant le parcours ?

La compétition était rude, avec des cavaliers très forts, donc je savais que je devais aller chercher la victoire. Dana Blue est un très bon cheval. Elle a gagné hier et elle est naturellement très très rapide et c’est ce type de cheval qu’il faut de nos jours.

L’équipe des Pays-Bas monopolise toutes les meilleures places cette semaine. Qu’est-ce que ça fait de gagner devant son public ?

Monter à domicile me donne certainement encore plus de motivation. Jusqu’ici, tout se passe très bien ici. Demain, c’est le Rolex Grand Prix et j’espère que nous allons poursuivre sur cette lancée, mais l’épreuve sera très difficile.

Comment vous préparez-vous pour le Rolex Grand Prix de demain ?

Nous nous en tiendrons à notre routine habituelle. Je vais veiller à ce que mon cheval (Verdi TN) soit en forme. Hier, il a très bien sauté dans la grosse épreuve et a fait un double sans-faute. Aujourd’hui, il a eu une journée un peu plus tranquille, alors j’espère qu’il sera bien frais demain !

À votre avis qui seront vos principaux concurrents demain ?

Il y a tant de cavaliers, c’est difficile à dire. C’est ça le truc : notre sport est toujours palpitant parce que sur une quarantaine de cavaliers, il y a au moins vingt-cinq couples qui ont toutes leurs chances !

Depuis que The Dutch Masters fait partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping, l’événement s’est-il amélioré ?

Oui, je pense que c’est une très bonne chose que la manifestation soit maintenant l’un des Majeurs. C’est très important, étant un tel pays de cheval, que nous ayons un événement de stature internationale comme celui-là en Hollande. C’est génial pour les Néerlandais!

Interview du chef de piste Louis Koninckx

Louis Koninckx (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houhgton) Louis Koninckx(Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houhgton)

Comment sera le parcours pour le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Le Rolex Grand Prix réunit les meilleurs cavaliers du monde et ils savent qu’ils sont là pour être mis à l’épreuve. J’ai commencé à réfléchir au parcours de cette année en m’inspirant de celui de 2018, pour m’en servir comme base. Je pense que nous avons une bonne variation de ce type de parcours pour le Rolex Grand Prix de cette année et ça devrait être une belle compétition.

Combien de sans-fautes espérez-vous ?

Pour préserver le suspens, les gens disent généralement qu’ils veulent entre six et huit sans-fautes. Au fil des ans, j’ai appris que lorsque nous avons les héros au barrage (c’est-à-dire un Néerlandais, un Allemand ou un Belge célèbre, par exemple), le public est beaucoup plus intéressé. Je préfère en avoir plus de six ou huit, et avoir quelques cavaliers vedettes, que d’en avoir moins. Quand vos favoris participent au barrage, tout le monde les soutient.

À votre avis, à quels couples de chevaux et de cavaliers le parcours conviendra-t-il ?

Le parcours que j’ai monté cette année demandera beaucoup de couverture, mais ce n’est pas suffisant. Les cavaliers qui forment un très bon partenariat avec leur cheval sont mes favoris. Ça signifie qu’ils pourront réagir très rapidement. J’espère avoir fixé un bon chrono pour mettre les cavaliers à l’épreuve et il y a un mélange de longues et de courtes distances. Je pense que le vainqueur devrait être un couple polyvalent.

À votre avis, qui a de bonnes chances de gagner le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Je ne peux pas citer de noms, mais les cavaliers néerlandais seront bons parce qu’ils veulent gagner et le public les encouragera. En tous cas, le vainqueur aura été capable de bien gérer ce moment et de s’y préparer, ce qui signifie qu’ils ont commencé à se préparer pour The Dutch Masters il y a des mois.

Comment êtes-vous devenu chef de piste ?

J’ai commencé il y a des années comme cavalier dans des compétitions nationales. J’étais un cavalier médiocre, mais ça m’a donné des idées sur ce que doit être un parcours. Une fois, je me suis énervé contre un chef de piste et il m’a répondu : « Vous n’avez qu’à essayer vous-même », alors c’est ce que j’ai fait. C’était il y a plus de trente ans. Ensuite, j’ai eu la possibilité d’être assistant à Valkenswaard, qui à l’époque était une compétition Rolex. Pour moi, c’était l’occasion rêvée de m’impliquer.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confronté en tant que chef de piste à ce niveau ?

En général, il faut trouver le juste équilibre entre laisser les chevaux montrer leur talent, tout en offrant une compétition palpitante et riche en suspens pour le public. C’est un équilibre délicat, mais qu’il faut réussir à atteindre.

Avez-vous pu constater les effets du Rolex Grand Slam of Show Jumping sur ce sport ?

Oui, en effet. La particularité du Rolex Grand Slam est que chacun des quatre Majeurs concernés ont une extrêmement forte personnalité. Beaucoup de manifestations se développent de très belle façon, mais la profonde particularité des Rolex Majors est d’être remarquable. Tout le monde le sait.

J’ajouterai aussi que je reçois toujours un soutien parfait et amical de la part de l’équipe Rolex. Ils me demandent toujours ce dont j’ai besoin. J’ai toujours été très impressionné par la relation que nous avons tissée ensemble.

Interview du cavalier Nicola Philippaerts

Nicola Philippaerts (Photo: Rolex Grand Slam /Ashley Neuhof) Nicola Philippaerts (Photo: Rolex Grand Slam /Ashley Neuhof)

Quels chevaux participent aux épreuves ce weekend ?

Ce weekend, je participerai aux épreuves avec H&M Ikker, Cayani et Captain Jack. Cayani et Captain Jack sont assez jeunes, donc on verra bien ce que ça donnera…

Avez-vous besoin de différents chevaux pour différentes carrières ? The Dutch Masters a une carrière assez étroite, comparée à celle du CHIO d’Aix-la-Chapelle qui est très large, par exemple.

Je pense qu’à chaque cheval convient une piste différente, mais je crois que les meilleurs chevaux sauteront bien dans toutes les carrières. The Dutch Masters sont complètement différents d’Aix-la-Chapelle, alors peut-être qu’il faudrait un cheval avec une plus grande foulée à Aix-la-Chapelle. Mais, à mon avis, un très bon cheval peut sauter dans les deux arènes.

Est-ce que les chevaux que vous avez amenés ici ce weekend ont des caractéristiques intéressantes à l’écurie ?

Je n’ai pas Ikker depuis très longtemps. Mon frère l’a monté avant. Il est assez détendu à la maison, mais quand il entre sur la piste, il peut être un peu plus regardant, être un peu plus sur l’œil, mais c’est un très gentil cheval.

Qu’est-ce qui fait que The Dutch Masters sont une compétition si spéciale ?

Cela fait quelques années que je viens aux Dutch Masters, mais je pense que les deux dernières années, depuis que cela fait partie du Rolex Grand Slam, c’est devenu l’une des meilleures compétitions du monde. Les Majors du Rolex Grand Slam font partie des meilleures compétitions du monde. Je suis très heureux d’être là et de participer aux épreuves ce weekend.

Comment se déroulent vos journées habituellement ?

Nous voyageons beaucoup. Du mercredi au dimanche, nous sommes toujours à une compétition différente dans un pays différent. Mais le lundi, le mardi et le mercredi, nous essayons de préparer les chevaux pour les concours qui auront lieu le weekend. Nous avons d’assez grandes écuries avec beaucoup de chevaux, alors nous passons 24/7 avec les chevaux.

Il y a-t-il une rivalité entre votre frère et vous ?

Je pense que sur la piste, nous sommes rivaux, mais à la maison, nous sommes une grande équipe et nous essayons de nous aider dès que possible. C’est très agréable d’aller en concours ensemble.

Lequel est le coureur le plus rapide entre votre frère et vous ?

Nous étions tous les deux rapides, mais je pense que mon frère m’a battu une fois, alors il doit probablement être un peu plus rapide que moi.

Lequel est le meilleur cuisinier entre votre frère et vous ?

C’est une question difficile. Aucun de nous deux ne sait cuisinier, mais je sais faire le BBQ, alors je dois être un peu meilleur.

Si vous ne pratiquiez pas un sport équestre pour gagner votre vie, qu’aimeriez-vous faire ?

C’est une question très difficile. Nous avons passé toute notre vie au milieu des chevaux. Notre père participait à beaucoup de concours avant et il est resté durant des années à un haut niveau, donc je pense que nous ferions quelque chose en rapport avec les chevaux.

À votre avis, qui est votre principal concurrent dans le Grand Prix Rolex ?

Je pense que 30-35 cavaliers peuvent gagner le Grand Prix Rolex ici. Ils sont venus avec les meilleurs chevaux. Mais quand vous voyez Steve Guerdat, Harrie Smolders et Scott Brash, ce sont des grands noms et j’espère que le meilleur gagnera dimanche.

Leopold van Asten (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Leopold van Asten (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

La première qualification pour le Grand Prix Rolex a démarré avec style pour le cavalier néerlandais Leopold van Asten qui décrochait une victoire à domicile avec VDL Groep Beauty, pour le plus grand plaisir de son sponsor qui n’en a pas perdu une miette, dans le VDL Groep Prize. Le vainqueur du Grand Prix Rolex de l’an dernier, Niels Bruynseels (BEL), a placé la barre très haut avec un temps de 28,18 s. Mais ce n’était pas assez rapide puisque Leopold van Asten et sa jument super rapide s’emparèrent de la victoire d’une fraction de seconde, arrêtant le chronomètre à 27,82 s.

Quelles étaient vos tactiques pour le barrage ?

J’ai vu Niels passer avant moi. Il était très rapide et a fait un très beau tour, alors je savais que je devais donner mon maximum. Je savais que Beauty est naturellement rapide, donc j’ai essayé de faire un parcours sans heurts et ça s’est bien passé. Je n’ai pas eu besoin de tirer nulle part, je n’ai pas non plus eu besoin d’attendre et par chance, au final, c’était suffisant.

Monterez-vous VDL Groep Beauty dimanche ?

Non, je ne la monte pas dimanche pour le Rolex Grand Prix. J’ai prévu de la monter aujourd’hui et demain, et je monterai Miss Untouchable dimanche.

Le public est très proche de l’action aux Dutch Masters. Le remarquez-vous quand vous êtes sur la piste ?

Je trouve que le public est toujours proche de l’action, ça ne change rien pour moi. Je n’ai pas montré autrement cette année. L’ambiance était très bonne pour un vendredi soir, le public nous encourageait beaucoup, il semblait très content et était très bruyant, ce qui est agréable à entendre. Je pense que les deux prochains jours vont être passionnants.

Qu’est-ce que ça fait de gagner, non seulement devant votre public, mais aussi votre sponsor ?

C’est toujours agréable, car il ne peut venir qu’à environ cinq concours par an. On veut donc être bon quand il est là, mais c’est plus facile à dire qu’à faire ! C’est agréable qu’un soir comme celui-là, tout se soit bien déroulé et que nous décrochions une victoire.

Comment fêterez-vous ça ce soir ?

Je vais aller jusqu’au box voir mon propriétaire et je pense que nous allons boire un verre, et demain est un nouveau jour !

Quelques mots avec les organisateurs: Anky Van Grunsven , présidente du concours

Show President Anky Van Grunsven (Photo: Remco Veurink) Show President Anky Van Grunsven (Photo: Remco Veurink)

Vous avez participé en tant que concurrente à cette compétition dont vous êtes aujourd’hui la présidente. En quoi l’expérience est-elle différente ?

C’est complètement différent ! Quand j’étais concurrente, je me souciais uniquement de ma préparation, de mon cheval, de la détente et de la piste principale. J’étais tellement concentrée sur ma compétition que je n’avais pas la moindre idée de tout ce qu’il se passait dans les coulisses pour organiser un événement comme celui-là. C’est une expérience complètement différente. Il y a tant de dimensions que je n’aurai jamais soupçonnées, mais c’est très intéressant et j’apprends tellement. Ça me plaît beaucoup.

Quelles sont les principales difficultés que l’on rencontre lorsque l’on organise un événement comme The Dutch Masters ?            

Nous travaillons toujours très dur pour veiller à être l’une des meilleures compétitions indoor du monde, donc nous nous efforçons de nous améliorer en permanence et de nous assurer que tout ce que nous offrons soit d’une grande qualité. À mes yeux, par certains côtés, c’est le même sentiment que j’éprouvais lorsque je montais – je cherchais toujours ce qui était bien, mais je cherchais aussi de quelles façons je pouvais continuer à m’améliorer. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles c’est actuellement l’une des meilleures compétitions du monde, car nous œuvrons constamment à améliorer l’expérience des cavaliers et des spectateurs.

The Dutch Masters sont considérés comme l’un des plus grands événements équestres du monde. Comment continuez-vous à l’améliorer chaque année ?

L’année dernière, nous avons ajouté un nouveau hall et une nouvelle entrée, ce qui agrandit considérablement la taille des installations. Nous avons augmenté les dimensions de la piste et amélioré les infrastructures ce qui fait une grande différence pour les Dutch Masters. C’est la deuxième année que nous faisons partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping, ce qui donne une toute nouvelle dimension à l’événement et le rend d’autant plus passionnant pour les spectateurs.

Le Rolex Grand Prix des Dutch Masters compte désormais parmi les Majeurs. Qu’est-ce que ça lui a apporté de faire partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Faire partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping a certainement mis en valeur la manifestation. Les dotations sont beaucoup plus élevées et nous pouvons être certains que les meilleurs couples de chevaux et de cavaliers seront présents, donc nous avons le sentiment d’avoir évolué positivement depuis que nous sommes devenus l’un des Majeurs.

Qu’est-ce qui vous a décidé à jouer un rôle aussi important au sein de The Dutch Masters ?

À l’origine, je ne voulais pas jouer un rôle aussi important dans The Dutch Master, mais c’est Gerrit-Jan Swinkels qui me l’a proposé. Au début, j’ai refusé, car je suis cavalière, je veux continuer à pratiquer et je ne suis pas très à l’aise en société et avec d’autres aspects du rôle. Mais il a beaucoup insisté et je suis très contente qu’il l’ait fait. Finalement, ça me plaît beaucoup. C’est une autre façon de voir et de participer à une compétition et j’aime relever de nouveaux défis, donc ça me convient bien.

Est-ce que votre vie a changé depuis que vous avez arrêté la compétition ?

Je monte toujours et mes enfants font de la compétition, donc ma vie n’a pas beaucoup changé, sauf que je ne fais plus de compétition moi-même. Je suis toujours un peu stressée, surtout parce que je dois veiller à ce que tout soit prêt pour cet événement, mais ça ne dure que quelques semaines, donc je me sens certainement plus détendue.

Qu’avez-vous fait de vos médailles d’or olympiques ?

Je cache mes médailles d’or parce que j’ai toujours peur de me les faire voler ! De temps en temps, je les prends, je les regarde et je suis très fière. À mes yeux, l’une des choses les plus importantes est ce sentiment de réussite et quand je tiens mes médailles d’or, je suis projetée en arrière, au moment où je les ai gagnées et je me sens si fière.

Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner ?

Je ne suis pas sûre que l’on m’ait donné ce conseil, mais c’est celui que je donne… Si j’ai été aussi bonne, c’est parce que je prends beaucoup de plaisir à ce que je fais, donc la chose la plus importante dans la vie est de faire quelque chose que vous aimez et de travailler dur, alors vous réaliserez de grandes choses.

D’après vous, qui va remporter le Grand Prix Rolex dimanche ?

Je pourrais probablement vous dire qui va gagner le dressage, mais le saut d’obstacles, je n’en ai pas la moindre idée ! En revanche, je suis certaine que ce sera une compétition vraiment passionnante parce que tous les cavaliers présents veulent gagner. Mais, la chute d’une barre change vite les résultats et Louis Koninckx, notre chef de piste, réfléchit déjà au parcours, donc ça va être une grande épreuve. Je suis désolée, mais je dois avouer que j’espère qu’un cavalier néerlandais sera vainqueur !

Interview de Denise Moriarty, groom de Kent Farrington, à propos des chevaux volants!

Denise Moriarty, Kent Farrington's groom (Photo: Ashley Neuhof) Denise Moriarty, Kent Farrington's groom (Photo: Ashley Neuhof)

Pouvez-vous nous expliquer comment se passe le voyage des chevaux en avion ?

Tout dépend de si vous voyagez d’Europe vers l’Amérique ou d’Amérique vers l’Europe. Pour les vols à destination de l’Amérique, les chevaux doivent d’abord passer par la quarantaine à Miami. Il y reste quelques heures, le temps que le processus démarre, puis nous les transportons jusqu’au centre de chargement des infrastructures de quarantaine et ils sont ensuite chargés dans des conteneurs. Nous préférons mettre un cheval qui a l’habitude de voyager avec un cheval qui ne connait pas encore trop l’avion pour qu’ils se tiennent compagnie. Ils ont du foin et de l’eau dans leur conteneur et il n’y a pas beaucoup de place pour les grooms. Mais si les chevaux ont tout ce qu’il faut, c’est le principal.

Les conteneurs sont ensuite chargés à bord de l’avion en commençant par les étalons, puis les juments et, enfin, les hongres. Les étalons doivent être devant. Nous surveillons le processus pour nous assurer que les rideaux sont levés pour qu’ils aient de l’air, et ça nous permet aussi de voir où est chaque cheval. Nous vérifions ensuite que les chevaux sont calmes, puis, en fonction de l’appareil, soit nous montons à bord et nous nous asseyons à l’étage, soit nous nous asseyons juste devant les conteneurs. Ou bien, si c’est un vol commercial, on passe par une petite porte et on s’assoit à côté des autres passagers. Il arrive que l’on nous regarde bizarrement parce que l’on sent le cheval. Nous sommes installés à l’arrière de l’appareil, puis, après le décollage, une fois que l’avion a atteint son altitude de croisière, on retourne vérifier les chevaux et on leur donne à boire. Si tout va bien, on les laisse dormir et manger pendant deux heures. On va s’assurer que tout va bien deux ou trois fois durant le vol et on fait une dernière vérification avant la descente. Cela peut être déconcertant pour les gens qui ne réalisent pas qu’ils voyagent avec des chevaux.

Est-ce que des passagers vous ont déjà demandé pourquoi vous vous leviez sans arrêt ?

Oui, tout le temps. Les gens se demandent où nous allons parce que nous disparaissons sans cesse, puis nous revenons en sentant le cheval en passant par une petite porte à l’arrière, couverts de foin, d’eau et de carottes. Le public se demande donc d’où nous venons et ils posent des questions. Mais ils assistent au déchargement de l’avion et finalement, ils voient les chevaux.

Combien de temps faut-il aux chevaux pour se remettre de leur vol ?

Chaque cheval est différent. Les plus habitués dorment, ils savent ce qu’il leur arrive, alors ils sont plutôt détendus. Les plus jeunes, les plus inexpérimentés mettent plus de temps à se remettre parce qu’ils sont tendus pendant une grande partie du vol. Donc, une fois arrivés, ils dorment beaucoup plus longtemps. Le plus important, c’est de vérifier la quantité d’eau qu’ils boivent. Si vous savez qu’ils ne vont pas boire beaucoup, vous les hydratez davantage avant ou après. Si vous y faites attention, le temps de récupération peut être assez court.

Est-ce que les chevaux sont comme les humains ? Est-ce que certains ont peur en avion et pas d’autres ?

Oui, certains sont tendus et le box est petit, donc si un cheval est légèrement claustrophobe, il peut se sentir un peu à l’étroit dans le box. C’est pourquoi nous préférons mettre un cheval détendu et expérimenté à côté d’un nerveux, afin qu’ils ne s’énervent pas mutuellement. Les seuls moments où ils doivent trouver leur équilibre, c’est au décollage et à l’atterrissage. Le reste se fait sans à-coups, donc ils peuvent dormir. C’est plus facile qu’en camion, parce qu’ils n’ont pas à reprendre leur équilibre en permanence, donc ils peuvent dormir debout.

Les chevaux souffrent-ils du décalage horaire ?

Il leur arrive d’être fatigués à l’arrivée, mais tant qu’on ne bouleverse pas leurs habitudes de repas, qu’on leur dit quand c’est l’heure du petit-déjeuner et du dîner, quand c’est l’heure d’aller au lit et de se lever, alors ils prennent le rythme. C’est plus facile pour eux de changer parce qu’on leur dit ce qu’ils doivent faire, alors que c’est plus difficile pour les êtres humains qui peuvent ne pas aller se coucher et regarder la télé.

À quelle compétition préférez-vous aller ?

Au CHI de Genève, sans hésiter. C’est l’un de mes lieux préférés. C’est une magnifique manifestation avec une ambiance formidable. C’est la fin de l’année, donc c’est notre dernier objectif et c’est une compétition qui nous a toujours plutôt bien réussi.

Avec quels chevaux préférez-vous travailler ?

Franchement, je les aime tous autant. Ils ont tous beaucoup de personnalité. Creedance est un peu fou et coquin, mais ce n’est qu’un petit bonhomme, alors il a le droit de faire tout ce qu’il veut. Gazelle vous donnera tout ce qu’elle pourra à chaque fois. Elle a un côté un peu princesse, mais elle a une grande générosité. Voyeur et Uceko sont tous les deux des chevaux incroyables. Ils ont beaucoup apporté à la carrière de Kent et c’est un plaisir de s’en occuper.

Sont-ils toujours gentils à l’écurie ? Ont-ils des particularités amusantes ?

Ils sont tous gentils. Voyeur aime parler aux autres chevaux. Il miaule et il est très jaloux quand on passe trop de temps avec les autres chevaux. Creedance aime qu’on s’occupe de lui, il aime jouer avec les autres chevaux, même s’ils n’aiment pas trop jouer avec lui. Gazelle déteste les autres chevaux, Creedance est le seul que Gazelle laisse approcher.

Quel est votre secret de groom pour conserver les chevaux aussi beaux ?

Les chevaux sont prioritaires, ce sont des athlètes, alors il faut en prendre soin et les traiter avec respect. Ce ne sont pas des machines, ce sont tous des individus, donc il faut apprendre à connaître chaque cheval et veiller à ce qu’ils aient ce dont ils ont besoin.

Scott  Brash et Ursula XII (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Scott Brash et Ursula XII (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Du 14 au 17 mars 2019, la ville de Bois-le-Duc s’apprête à recevoir 65 000 spectateurs pour la 52e édition de The Dutch Masters, plus prestigieuse manifestation équestre des Pays-Bas. Les visiteurs pourront s’attendre à un riche programme de compétitions équestres réunissant des cavaliers de saut d’obstacles et de dressage appartenant à l’élite nationale et internationale. L’événement atteindra son apothéose dimanche après-midi, avec le Rolex Grand Prix, dans lequel s’affronteront les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles du monde dans l’espoir de devenir le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping.

 

Rolex Grand Slam of Show Jumping Rider Watch

 

Plusieurs couples de chevaux et de cavaliers parmi les meilleurs du monde fouleront le sol de l’impressionnante arène indoor d’une capacité de 14 500 places du Brabanthallen 's-Hertogenbosch. Cette année, nous retrouverons quelques-uns des prétendants favoris qui tenteront de décrocher la victoire au premier Majeur de l’année.

 

Le grand favori au prestigieux titre est Marcus Ehning, après sa victoire récente au dernier Rolex Grand Prix du CHI de Genève, en décembre 2018. Le Centaure allemand a eu une année plutôt réussie puisqu’il a amené Prêt à Tout à la victoire non seulement à Genève, mais aussi au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Il faut savoir qu’Ehning aura un autre cheval sous sa selle, aux Pays-Bas, ce qui ne manquera pas d’ajouter un peu de piment à la compétition : sera-t-il aussi performant avec sa nouvelle monture ?

Le numéro 1 actuel au classement mondial et témoignage Rolex, Steve Guerdat, fera certainement de son mieux pour lui dérober le premier Majeur de l’année et amènera avec lui un solide piquet de chevaux. Après avoir terminé cinquième, puis deuxième, au CHIO d’Aix-la-Chapelle et au CHI de Genève, respectivement, en 2018, le Suisse tentera de s’emparer d’un quatrième Majeur pour devenir le nouveau détenteur du titre.

Un autre cavalier voudra continuer à profiter de sa forme actuelle : Niels Bruynseels. Le Belge remporta The Dutch Masters l’année dernière et il aimerait sûrement réitérer son exploit dans l’édition 2019 du Majeur. Actuellement posté à la 15e place du classement mondial, le cavalier de 36 ans tentera de grimper jusqu’au Top 10 en remportant une autre victoire aux Pays-Bas ce mois-ci.

Harrie Smolders et Jeroen Dubbeldam concourent devant leur public local. Le premier, qui a bien monté en 2018, est même parvenu à se hisser jusqu’à la première place du classement mondial des cavaliers de saut d’obstacles. Même s’il occupe actuellement la troisième place, The Dutch Masters est pour lui l’occasion de se propulser de nouveau jusqu’au sommet. Dubbeldam a déjà accompli tant de prouesses en saut d’obstacles que c’est devenu une véritable légende au sein de la discipline. Même si la victoire n’est acquise à personne, une chose est sûre : les cavaliers néerlandais seront soutenus par un public nombreux au Brabanthallen 's-Hertogenbosch, ce qui les encouragera dans leur quête du prestigieux Majeur.

S’il y a bien un cavalier que l’on ne saurait oublier lorsque l’on passe en revue les vainqueurs potentiels du Rolex Grand Prix, c’est bien le légendaire Scott Brash. Qu’est-ce qui différencie l’Écossais des autres cavaliers ? C’est qu’il est le seul à avoir remporté le prestigieux titre du Rolex Grand Slam après avoir gagné trois Majeurs consécutifs en 2015. Grâce à cet exploit sans précédent et qui reste encore inégalé, le nom de Brash est synonyme de succès aux Majeurs.

Cette année, il faudra aussi faire attention au jeune cavalier qui monte, Bertram Allen. À 23 ans, c’est le plus jeune membre de la famille des témoignages Rolex. Il occupe actuellement le haut du tableau du FEI Jumping U25 Ranking et aspire à atteindre la même place dans les autres classements. L’Irlandais voudra sûrement s’octroyer son premier Majeur.

À travers le trou de serrure avec Ruth Krech, propriétaire de Prêt à Tout

Ruth Krech et Prêt à Tout (Photo: World of Show Jumping / Jenny Abrahamsson) Ruth Krech et Prêt à Tout (Photo: World of Show Jumping / Jenny Abrahamsson)

Racontez-nous votre histoire ?

J’ai grandi auprès des chevaux et ils ont toujours joué un grand rôle dans ma vie. Même si j’ai toujours aimé monter à cheval, faire de la compétition et être auprès des chevaux, j’ai arrêté assez jeune pour me consacrer à d’autres occupations. Je suis devenue femme d’affaires aux côtés de mon mari, mais j’étais et je demeure propriétaire de chevaux et éleveuse.

Pourquoi avez-vous décidé de devenir propriétaire ?

Je n’ai jamais décidé de « devenir propriétaire ». J’ai toujours eu des chevaux que je montais habituellement moi-même. J’ai Prêt à Tout depuis ses six ans et, même si j’ai commencé à le monter, je l’avais acheté pour ma fille. Je n’ai jamais eu l’intention de m’en séparer. Cependant, comme ma fille décida de se consacrer à ses études, j’ai eu la chance de trouver une jeune fille qui a progressé en même temps que mon cheval. Kaya Lüthi et Prêt à Tout réalisèrent deux magnifiques Championnats d’Europe des Jeunes Cavaliers avant que Prêt à Tout ne passe chez Marcus en 2015.

Qu’avez-vous vu en premier chez Prêt à Tout ?

Je l’ai rencontré en France chez un ami. Il m’a regardé et je suis immédiatement tombée amoureuse de lui. Il avait des yeux magnifiques et je savais qu’il était différent. Évidemment, à l’époque, je ne savais pas à quel point le cheval que j’avais trouvé était extraordinaire.

Quelle est la personnalité de Prêt à Tout ?

Il a une personnalité incroyable. Toutou, comme nous l’avons surnommé, fait toujours de son mieux et il est très proche de son cavalier. Marcus peut lui faire toute confiance et son intelligence facilite considérablement ce partenariat. Il aime son cavalier, sa groom, et, en fait, tous ceux qu’il rencontre. Il est très gentil et a une grosse personnalité, au point que l’on a parfois l’impression que c’est un humain ! C’est un cheval que l’on ne peut pas oublier et qui ne vous oubliera pas – c‘est vraiment le cheval d’une vie ! Nous avons beaucoup de chance de l’avoir.

Le voyez-vous souvent ?

Je ne le vois pas assez souvent à mon goût parce que nous vivons en Suisse et qu’il vit aux écuries de Marcus, donc je le vois surtout en compétition. Cependant, quand il prendra sa retraite, il reviendra à la maison, dans notre ferme, en Suisse, où il pourra vivre dans nos prés et être traité exactement comme il en a envie, comme un cheval normal !

Êtes-vous stressée quand vous regardez Marcus et Prêt à Tout en compétition ?

Oui, bien sûr ! Je suis très tendue, c’est mon rôle et ça fait partie du plaisir.

Quels sont les meilleurs côtés d’être propriétaire ?

C’est une expérience fantastique et c’est si agréable de rencontrer des gens et d’être tout simplement impliqué dans un sport aussi merveilleux.

Combien de chevaux avez-vous ?

Beaucoup trop ! Il y a deux poulains qui vont arriver le mois prochain, l’un par Comme il faut et l’autre par Kannan, alors j’espère que tout se passera bien. Il y a deux autres jeunes chevaux qui, j’espère, deviendront des « grands chevaux » un jour. L’un est un Kannan et l’autre est un Diamant de Semilly. Ils sont actuellement aux écuries de Susanne Behring où ils recevront une bonne éducation avant d’être adoptés par un grand cavalier. Je ne sais pas encore qui sera ce cavalier ; ça dépend du cheval parce qu’à mon avis, il est extrêmement important que le cheval et le cavalier forment un bon couple. Nous verrons ce que le temps nous réserve, mais le spectacle va continuer !

Faites-vous vous-même de la compétition ?

Non, je ne monte plus beaucoup à cause d’une blessure que j’ai subie. J’ai participé à de grosses épreuves il y a longtemps, mais je suis toujours très investie auprès des chevaux. J’ai tant appris au cours des nombreuses années que j’ai passées à leurs côtés et je continue à apprendre tous les jours.

Qu’est-ce qui fait que le saut d’obstacles est un sport aussi intéressant / passionnant ?

Le saut d’obstacles est très palpitant à regarder, surtout parce que les résultats peuvent changer très rapidement puisqu’il suffit de frôler une barre. Pour moi, ce n’est pas juste l’activité sportive du saut d’obstacles qui est passionnante, mais aussi les sports équestres et l’équitation en général. À mon avis, l’aspect le plus intéressant est qu’un animal et un cavalier sont réunis et forment un partenariat particulier qui leur permet de réaliser des prouesses inimaginables. Le cheval apprend du cavalier tous les jours, tout comme le cavalier apprend du cheval !

Comment célébrerez-vous la victoire si Marcus et Prêt à Tout remportent le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Il y aura de nombreuses occasions de fêter cela, mais d’abord nous boirons une coupe de champagne ou une bière !

Depuis combien de temps Marcus monte-t-il pour vous et qu’a-t-il de différent par rapport aux autres grands cavaliers ?

Marcus a commencé à monter Prêt à Tout fin 2015 et, depuis, ils forment un couple incroyable. Marcus est évidemment un cavalier de talent, mais ce que j’admire surtout chez lui, c’est sa capacité à comprendre les émotions du cheval. Il ne pousse jamais le cheval à un niveau pour lequel il n’est pas encore prêt et il est capable d’adapter sa façon de monter en fonction du ressenti du cheval le jour J. Il arrive que les chevaux soient trop poussés, ce qui nuit à leur confiance, mais Marcus connait leurs limites et il est capable d’en tirer le maximum. Il est gentil et poli envers tous les chevaux et ils partagent un respect mutuel. Marcus est un véritable homme de cheval.

Interview de la jeune cavalière Kim Emmen

Kim Emmen et Delvaux (Photo: Digishots) Kim Emmen et Delvaux (Photo: Digishots)

Racontez-nous votre histoire. Comment en êtes-vous venue au saut d’obstacles ?

Je suis née le 21 mars 1995, à Raamsdonk, aux Pays-Bas, où j’ai grandi. Ma mère a toujours fait du dressage, tandis que mon père n’était pas dans les chevaux. Je me suis mise au saut d’obstacles parce que ma mère était toujours meilleure que moi en dressage. Alors j’ai fait du saut d’obstacles pour être sûre qu’elle ne puisse plus me dire ce que je devais faire ! Comme j’ai grandi au milieu des chevaux, j’ai commencé à monter quand j’étais toute petite et à 4 ans, j’ai eu mon poney.

Qu’est-ce qui vous paraît le plus difficile ?

La compétition est toujours difficile parce que l’on veut évidemment faire de son mieux et, malheureusement, ça ne peut pas toujours être le cas. Alors, parfois, c’est difficile, mais je pense que si l’on veut aller loin, il faut toujours s’efforcer de faire de son mieux et persévérer. Il faut en permanence tenter de s’améliorer.

Qui a influencé le plus votre carrière et pourquoi ?

Professionnellement, je suis influencée par ma propre personnalité parce que je n’abandonne jamais, même si ça peut être très dur parfois. J’ai commencé à travailler dans une écurie à l’âge de 17 ans. Je n’allais à l’école qu’un jour par semaine et je montais les six autres jours. J’y ai passé trois ans à monter les chevaux et à m’entraîner. Puis, je suis entrée aux écuries de Niels Bruynseels qui m’a beaucoup appris. Malheureusement, je ne pouvais pas souvent participer à des concours, alors je n’avais plus trop de raison d’y rester.

Finalement, j’ai eu l’opportunité d’aller travailler à The Margaretha Hoeve où je suis depuis trois ans et demi. Ma mère a influencé ma carrière, puisqu’elle ne s’intéressait qu’au dressage, ce qui a fait que je me suis intéressée au saut d’obstacles ! Je remercie aussi beaucoup Eric Berkhof qui m’a offert ces opportunités incroyables et son merveilleux soutien.

Y a-t-il eu un moment dans votre carrière où vous avez eu peur ? Comment l’avez-vous surmontée ?

Pas vraiment, je suis une cavalière déterminée, ce qui, je pense, m’aide à donner le meilleur de moi-même en compétition. Je n’ai jamais peur quand je monte. J’ai davantage peur de parler et de donner des interviews que d’être dans l’arène ! Dans l’arène, je me sens à ma place. C’est là que je suis la plus naturelle.

Qu’est-ce qui vous pousse à continuer ?

Ce qui me pousse à continuer, c’est de toujours vouloir m’améliorer. Et quand on a un bon résultat, ça encourage à poursuivre ses efforts pour continuer à progresser.

Quels chevaux prévoyez-vous d’amener aux The Dutch Masters ?

Je prévois d’amener quelques chevaux : Delvaux, qui est un étalon KWPN de 11 ans, et probablement Teavanta II C Z, une jument Zangersheide de 14 ans, qui était auparavant montée par Ruben Romp et David Will. J’amènerai aussi un plus jeune cheval, qui n’a que 10 ans et qui n’a pas beaucoup d’expérience.

Qu’attendez-vous le plus des The Dutch Masters ?

The Dutch Masters ont lieu juste à côté de la ville où je suis née. C’est donc une compétition à part pour moi et j’espère que je ferai de bonnes performances et que j’aurai d’encore meilleurs résultats.

À votre avis, qui est le plus grand concurrent du Rolex Grand Prix et quels sont les cavaliers qui ont des chances de gagner ?

Je considère que tous sont des grands concurrents dans cette épreuve, parce que, franchement, tout le monde peut gagner, donc je pense que ça va être difficile. Évidemment, certains cavaliers sont les favoris. Je viens de voir la liste des cavaliers et, bien sûr, Niels Bruynseels, Harrie Smolders et Marcus Ehning se démarquent des autres concurrents, Marcus parce qu’il a gagné le dernier Rolex Grand Prix à Genève.

Que pensez-vous du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Ce sera ma première participation au Rolex Grand Slam of Show Jumping. L’année dernière, j’ai participé à la compétition, mais je n’ai pas monté au Rolex Grand Prix, donc j’ai hâte d’y participer cette année. Je pense que c’est une compétition incroyable qui réunit quatre des plus grandes et des plus belles épreuves du circuit : The Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows et le CHI de Genève. Elles sont vraiment passionnantes à regarder, notamment parce que le Rolex Grand Prix est toujours un peu plus gros que les autres concours 5*, mais aussi parce que la concurrence est très rude et que les cavaliers doivent tout donner.

Quels sont vos espoirs et vos rêves pour l’avenir ?

J’ai fait mon premier concours [de la saison] la semaine dernière et, même si les résultats n’étaient pas excellents, c’était une très bonne expérience. Alors, j’espère que je ferai une très bonne saison cette année et que je pourrais participer à quelques Coupes des Nations – cela fait partie de mes espoirs.

Rolex Grand Slam advertisement Campagne promotionnelle du Rolex Grand Slam

 

En mars 2018, le Rolex Grand Slam, rendez-vous immanquable des compétitions internationales de saut d’obstacles, lança une campagne promotionnelle multicanal dans les médias qui, depuis son lancement, révéla des résultats sans précédent.

 

La campagne multiplateforme, qui reprend le slogan « Surpass yourself and become a legend » (Surpassez-vous et devenez une légende), a d’abord été dévoilée sous la forme d’un clip vidéo d’une durée de 60 secondes destiné à promouvoir la détermination et la passion indispensables pour remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping tant convoité.

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping comprend les événements les plus prisés des compétitions internationales de saut d’obstacles, à savoir les quatre Majeurs qui réunissent les Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CSIO des Spruce Meadows « Masters » et le CHI de Genève. Par des séquences chargées en émotions et une narration qui maintient le spectateur en haleine, le film évocateur et innovant raconte l’histoire d’un cavalier en route vers la gloire. Tous ceux qui veulent accomplir de grandes choses ou qui s’efforcent de donner du sens à leur vie, qu’ils appartiennent ou non au monde équestre, pourront s’identifier à ce message.

Une version du film d’une durée de 30 secondes a été diffusée sur les chaînes de réseaux sociaux du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Les chiffres d’audience impressionnants démontrent que le monde numérique a été séduit, avec notamment un reach de 12 millions de fans Facebook. Cette version courte du clip généra également plus de 3,5 millions de vues sur YouTube, ce qui dépasse largement le nombre de vues de films comparables sur des thèmes équestres.

La vidéo de 30 secondes a également été diffusée sur des publications en ligne internationales orientées lifestyle, comme GQ, le New York Times et Bloomberg, dans le cadre d’une stratégie ciblant un public plus vaste. Les placements stratégiques du film permirent d’atteindre un reach enviable dans des médias lifestyle et économiques pour faire connaître le Rolex Grand Slam of Show Jumping à de nouveaux publics.

Le nouveau président du Comité de direction du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Marcel Hunze, commente la réussite de la campagne : « Cette campagne est le premier pas vers une renommée accrue du Rolex Grand Slam of Show Jumping et un plus vaste public mondial. Comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Nous voulons démontrer aux fans de sport en général que ces trois Grands Chelems partagent des points communs, puisque chacun crée un environnement dans lequel des athlètes visent l’excellence et poursuivent leur rêve de devenir une légende. »

Le premier Majeur de l’année aura lieu aux Dutch Masters, à Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, où les meilleurs cavaliers du monde s’affronteront pour décrocher la victoire dans le prestigieux Rolex Grand Prix, le dimanche 17 mars 2019. Parmi les stars de la discipline qui prendront le départ, il y aura le détenteur du titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Marcus Ehning. Le Centaure allemand espère réitérer l’exploit qu’il réalisa au CHI de Genève, en décembre 2018, afin de grimper un nouvel échelon qui l’amènera peut-être jusqu’au trophée le plus convoité dans le monde du saut d’obstacles.

Pour visionner la vidéo YouTube de 30 secondes du Rolex Grand Slam of Show Jumping, cliquez ici.

Marcus Ehning et Pret A Tout (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Marcus Ehning et Pret A Tout (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

La légende du saut d’obstacles, Marcus Ehning, remporte le Rolex Grand Prix devient le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam

 

L’Allemand Marcus Ehning, associé à Pret A Tout, a couru un parcours exemplaire au barrage, ce qui lui a permis de remporter le Rolex Grand Prix et son deuxième Majeur de l’année. Cinquième à prendre le départ, Ehning grappilla plus de trois secondes au chrono fixé par le numéro 1 mondial Harrie Smolders et finit dans un temps imbattable. Pour le plus grand plaisir des spectateurs, Steve Guerdat et Albfuehren's Bianca furent sans-faute, mais le couple dut se contenter de la deuxième place, finissant tout juste 45 centièmes derrière les vainqueurs.

Comment était le parcours ce soir ?

Je suis très heureux de ma performance et de mon cheval. J’ai trouvé que c’était un parcours exceptionnel qui a couronné le bon vainqueur ! La dernière fois que je me suis trouvé à cette place, c’était pour la finale de la Coupe du monde, il y a quelques années, et je suis très heureux de me retrouver là de nouveau. La victoire est comme un cadeau de Noël en avance.

Pret A Tout a eu d’excellents résultats cette année. Que pouvez-vous nous dire de votre relation ?

Ce cheval est très intelligent et il a une telle expérience. Il est très puissant et c’est un très bon cheval de barrage. C’est facile pour lui de retirer des foulées et il se débrouille toujours pour tourner.

Qu’avez-vous pensé du parcours du barrage ?

Je me suis dit que le parcours était très bien, il n’était pas trop fou, il était assez technique et posait de nombreuses questions, ce qui me plaît. J’avais le sentiment que c’était un parcours très complet et j’ai pensé que si je faisais tout au maximum de mes capacités, j’avais de bonnes chances.

Tous les cavaliers disent qu’ils n’ont pas de secret. Et vous ? En avez-vous un ? Comment faites-vous pour aller aussi vite ?

Je suis seulement aussi bon que mes chevaux. Je fais cela depuis longtemps, donc j’ai beaucoup d’expérience, ce qui m’aide. Steve (Guerdat) est très rapide. Il lui reste encore quelques années pour me rattraper. Il a réalisé un magnifique barrage dans la finale du Top 10 Rolex IJRC. Je ne pense pas avoir de secret. Je monte à ma façon et je m’assure d’avoir les meilleurs chevaux.

D’ici le prochain Majeur, The Dutch Masters, vous concentrerez-vous sur le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Cela fait longtemps que je fais de la compétition et je sais qu’il ne faut pas s’emballer. Je suis content d'être à nouveau en position de prétendant du Rolex Grand Slam, et je me réjouis d'aller à The Dutch Masters l'année prochaine!

Scott Brash et Ursula XII  (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Scott Brash et Ursula XII (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Scott Brash, seul vainqueur du Rolex Grand Slam, annonce la retraite d'Ursula XII

L’ambassadeur Rolex, Scott Brash, seul cavalier à avoir remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, a annoncé aujourd’hui que sa jument de 17 ans, Ursula XII, prenait sa retraite. Dans une émouvante interview, Scott rend hommage au Cheval de Sport écossais et revient sur l’incroyable chemin qu’ils ont parcouru ensemble.

Avez-vous été ému lorsque vous avez su que c’était le dernier concours d’Ursula ?

C’était incroyable, mais oui, mes émotions sont un peu confuses : d’un côté je suis très triste que ce soit sa dernière compétition, mais de l’autre, je suis très content d’elle et de sa performance de ce soir. C’est un cheval incroyable et participer à de grandes épreuves comme celle-là, à son âge, en se sentant aussi bien, rend hommage à mon équipe et aux propriétaires. C’est une magnifique récompense pour moi de lui faire prendre sa retraite à l’acmé de ce sport, en si bonne santé et en excellente condition physique, ce qui, à mes yeux, est le principal.

Il y avait plusieurs couples de niveau mondial au barrage. Étiez-vous satisfait de la façon dont ça s’est déroulé ? 

J’ai été légèrement déçu du barrage. C’est vraiment difficile d’être le premier à prendre le départ, surtout avec tant de cavaliers très rapides après moi. Le parcours était légèrement différent à cheval qu’à pied, à la reconnaissance, et si j’étais passé un peu plus tard, en ayant eu la possibilité de voir d’autres cavaliers avant moi, j’aurai pu changer un peu de tactique. Mais Ursula a incroyablement bien sauté. Je ne peux pas me plaindre et je suis très heureux.

Quelle est la suite pour Ursula ?

Ursula va rester avec nous, à l’écurie. Nous espérons qu’elle poulinera l’année prochaine. Elle fera une très bonne mère parce qu’elle a très bon caractère et je pense qu’elle a très envie de devenir maman. Quand elle voit des poulains, elle les regarde et elle s’intéresse à eux, alors croisons les doigts. Nous veillerons à ce qu’elle profite d’une bonne retraite et elle sera certainement beaucoup chouchoutée.

Quel a été votre meilleur moment avec Ursula ?

Je pense que gagner le Rolex Grand Prix, à Spruce Meadows, en 2016, est mon moment préféré avec elle. Je ne pense pas que je monterai à nouveau un cheval capable de sauter une aussi grosse épreuve aussi facilement qu’Ursula. Elle m’a donné un sentiment incroyable sur ce parcours et ça va vraiment beaucoup me manquer.

Rodrigo Pessoa (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Rodrigo Pessoa (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Interview de Rodrigo Pessoa

 

Vous détenez le record du plus grand nombre de victoires en finale du Top 10 mondial Rolex IJRC et dans le Rolex Grand Prix combinés. À votre avis, pourquoi avez-vous toujours eu d’aussi bons résultats ici ?

J’ai toujours beaucoup apprécié le concours de Genève et, comme il faisait partie de la famille Rolex, j’ai toujours voulu venir ici et faire de mon mieux. Je pense aussi que Genève m’a porté bonheur. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir des chevaux aussi incroyables et que tout se déroule bien le jour venu.

Quelles sont les qualités qui, d’après vous, font un bon élève ? Que recherchez-vous quand vous coachez ?

Je cherche des élèves réceptifs, des élèves qui sont ouverts aux changements et qui font confiance à ce que je leur enseigne de par mon expérience et les aspects que j’ai décelé chez eux qu’ils peuvent améliorer. Je cherche des élèves réceptifs qui ne sont pas sourds à ce que je leur dis. J’ai une longue expérience, j’ai vu beaucoup de choses dans ma vie et je peux donc m’en servir pour aider les élèves.

D’après vous, qui va remporter le Grand Prix Rolex dimanche ?

C’est une question difficile parce que les meilleurs cavaliers et chevaux du monde sont réunis ici. C’est très difficile d’en choisir un. Il y a Kent Farrington, McLain Ward, Pedro Veniss, Steve Guerdat, Scott Brash. Il y en a tant que c’est difficile de se prononcer. En revanche, je peux dire que ce sera une classe exceptionnelle avec les meilleurs cavaliers et chevaux du monde, ce qui garantit un spectacle incroyable.

Quand vous regardez des jeunes chevaux, quelles qualités recherchez-vous pour faire le prochain cheval de 5* ?

Je regarde les qualités brutes du cheval, son intelligence, son potentiel et son aptitude à corriger ses erreurs. Quand un cheval est jeune, on n’a pas de certitude. Il se passera beaucoup de choses avant qu’il ne devienne un cheval 5*. Il y a beaucoup de questions en suspens auxquelles seul le temps pourra répondre. Il est donc très difficile de prédire correctement à coups sûrs.

Si vous pouviez monter n’importe quel cheval au monde en concours, lequel choisiriez-vous ?

Probablement Jappeloup, le cheval de Pierre Durand, champion olympique en 1988. Ce serait le cheval de mes rêves.

Steve Guerdat sur Alamo (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Steve Guerdat sur Alamo (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Le héros suisse, Steve Guerdat, remporte la victoire dans la finale du Top 10 mondial Rolex IJRC

 

La finale du Top 10 mondial Rolex IJRC promet toujours d’offrir du sport de très haut niveau, puisque les meilleurs cavaliers du monde s’affrontent pour le trophée très convoité. L’édition de cette année a été à la hauteur des attentes, puisqu’elle s’est conclue sur une victoire à domicile du héros suisse, Steve Guerdat, associé à Alamo, qui a fait vibrer le public avec un parcours époustouflant réalisé tambour battant avec un temps de 39,75 secondes. Il était talonné de très près par le Suédois Henrik von Eckermann qui n’a pas réussi à grappiller les millisecondes nécessaires pour battre le chronomètre de l’ex-champion olympique. L’Américain champion du monde en équipe, McLain Ward, et son incroyable jument Clinta, produisit un parcours d’anthologie pour grimper sur la troisième marche du podium.

Le temps vous a-t-il paru long en attendant le résultat final ?

Steve Guerdat: Oui, l’attente est parfois très pénible, surtout quand il y a encore tant de bons cavaliers sur la ligne de départ après vous. Ma tension grimpait d’un cran à chaque nouveau couple qui s’élançait et je croisais les doigts pour garder la tête. J’étais très content de mon parcours de ce soir. C’était incroyable.

Quand avez-vous décidé d’engager Alamo dans cette épreuve ?

Steve Guerdat: Cela fait un moment que j’avais prévu de monter Alamo dans cette finale. Je l’ai amené à Paris la semaine dernière, surtout pour le préparer à cette compétition. C’est un cheval un peu nerveux, donc je voulais lui donner plus de temps dans l’arène pour l’aider à se calmer. J’ai eu de très bonnes sensations avec lui dans le paddock. Il m’écoutait parfaitement, alors j’ai décidé de donner tout ce que j’avais au barrage. Alamo a parfaitement répondu sur le parcours et s’est très bien comporté. Je suis très fier de lui.

Pouvez-vous nous faire vivre ce que vous avez ressenti pendant le barrage ?

Steve Guerdat: Je sais qu’Alamo saute très bien et qu’il est très rapide au sol. Il a une force énorme et saute en avant, donc ce parcours de barrage lui convenait parfaitement. Mon tournant vers le mur n’était pas parfait, donc, après le double, je me suis dit qu’il fallait vraiment que je donne tout ! J’ai vu une foulée encore plus grande à l’avant-dernier obstacle et mon cheval m’a beaucoup aidé. Ensuite, j’ai décidé de mettre encore plus de gaz et j’ai enlevé une foulée avant le dernier. Alamo était fabuleux, mais j’étais soulagé qu’il n’y ait plus d’obstacles, parce que je ne pense pas que j’aurais été capable de le retenir davantage !

Que ressent-on en égalant le record de Rodrigo Pessoa du plus grand nombre de victoires au CHI de Genève ?

Steve Guerdat: Rodrigo était mon idole quand j’étais jeune. Donc savoir qu’aujourd’hui nous avons en commun le même nombre de victoires à Genève paraît complètement fou et c’est une joie de l’apprendre !

 

Joanne Sloan-Allen, propriétaire de Suma's Zorro (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Joanne Sloan-Allen, propriétaire de Suma's Zorro (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Interview de Joanne Sloan Allen, propriétaire de Suma’s Zorro

 

À quoi avez-vous pensé quand Sameh a gagné à Spruce ?

En fait, c’est très drôle, parce que je ne savais pas qu’il avait gagné. J’avais l’impression qu’il était deuxième et je ne pouvais pas voir la porte, car je suis trop petite. Alors, j’ai demandé à tout le monde : « Est-ce qu’il a gagné ? » J’ai fini par comprendre qu’il était le vainqueur et je n’ai pas pu contenir mon enthousiasme et mon émotion. Le deuxième tour était incroyable. J’étais en larmes parce que nous avions travaillé dur pour en arriver là. Zorro n’avait été préparée que pour ça. Toute sa vie, les gens ont répété qu’elle n’avait aucun potentiel, mais en la voyant concourir dans cette classe à 1,70 m, ils ne peuvent plus prétendre le contraire. Je suis très heureuse pour Sameh, parce que nous avons parcouru tant de chemin et j’avais senti que c’était son année.

Comment avez-vous fêté la victoire ?

Nous avons avalé une soupe et pris un avion ! Nous étions sur un petit nuage, mais nous devions nous dépêcher de rejoindre Tryon. Puis Sameh a perdu sa médaille et ça a été le drame. Quand nous sommes rentrés à la maison, sa valise n’est pas arrivée à l’aéroport de Dublin. Alors je lui ai dit : « Heureusement que j’ai mis la médaille dans ton bagage à main. » Silence. Sameh m’a répondu qu’il avait rangé la médaille dans sa valise parce qu’elle était trop lourde. Deux jours plus tard, toujours pas de nouvelles de la valise et nous partions pour Tryon. Sameh dit : « Qu’allons-nous faire ? » Alors j’ai fait passer le message sur Facebook et tout le monde l’a partagée. Quelqu’un a fini par retrouver la valise. Ce n’est qu’une semaine plus tard que nous avons fêté la victoire avec les gens de l’écurie, mais nous avons prévu une fête de Noël après ce concours.

Quelle est la personnalité de Zorro ?

Zorro est le poney parfait. Si vous ne deviez avoir qu’un seul cheval, cela devrait être Zorro. C’est un ange sous la selle, elle est adorable, elle est gentille. Elle a quelques excentricités – elle déteste les vétos et elle déteste être tondue, mais c’est un amour de cheval. Elle ne veut que gagner. Elle pense qu’elle peut tout sauter. Je l’ai achetée pouliche, à trois mois, et elle est arrivée à l’écurie à six mois. À son arrivée, elle est descendue du van, a trotté jusqu’à un portail à cinq hauteurs de barres et l’a sauté. Elle n’a jamais cessé de nous étonner depuis.

Qu’avez-vous décelé chez Zorro à un si jeune âge ?

Il y a eu une vente en liquidation d’un élevage dont toutes les juments étaient vendues, il y a une quinzaine d’années, quand nous commencions seulement notre programme Jeunes à Sycamore. J’ai vu cette petite jument qui n’arrêtait pas de bondir et rebondir. J’ai dit à mes parents que nous devions l’acheter. La technique de saut qu’elle a aujourd’hui n’a pas changé depuis celle qu’elle avait à trois mois. On dirait juste une petite starlette, ce qu’elle a toujours été.

Pouvez-vous nous parler de votre prémonition à propos de Spruce ?

Sameh et moi sommes généralement du même avis et nous travaillons très bien ensemble. Il voulait absolument aller aux JEM de Tryon qui avaient lieu juste après Spruce. Au départ, nous étions d’accord sur le fait qu’il n’était pas possible de faire les deux. Mais, un jour, j’ai rêvé que Sameh était allé à Spruce et qu’il avait gagné. Donc, à mon réveil, je lui ai dit qu’il allait à Spruce. Sameh n’était pas d’accord, mais j’étais certaine que nous pouvions faire les deux. Il y avait suffisamment de jours entre les deux événements et la jument était très en forme. Je pensais que c’était son année et qu’elle devait donc y aller. J’ai dit à Sameh qu’il serait tellement déçu s’il fait une barre à Tryon s’il n’était pas allé à Spruce. C’est quand même un concours qui fait partie du Rolex Grand Slam. C’est une occasion unique dans sa vie et il faut la saisir. Le matin même de la classe, j’ai dit à Sameh : « C’est ton parcours. » Il devait en être ainsi.

Comment se passe votre collaboration avec Sameh ?

Il est formidable, nous travaillons très bien ensemble. C’est difficile de trouver quelqu’un ayant les mêmes idées et le même éthos que soi. Je voulais essayer d’atteindre le top niveau, mais tout en gardant le cheval à l’esprit, car c’est lui qui vient toujours en premier. C’est difficile lorsque l’on est un compétiteur comme Sam, d’avoir un propriétaire dans le dos qui dit « pas aujourd’hui ». Mais il pense autant que moi que les chevaux doivent venir en premier. Sameh est un vrai compétiteur. Je crois tellement en lui. Je pense que si c’est le bon jour et le bon parcours, Sameh gagnera.

Racontez-moi votre histoire ?

Je crois que j’ai les chevaux dans le sang. Les grands-parents de ma mère étaient dans les courses hippiques, c’était dans leur sang. Quand nous étions petits, ma mère nous amenait monter à cheval ma sœur et moi. Ma sœur arrêta très tôt, mais j’ai persévéré. J’ai fait des études de commerce en français, à l’université, puis j’ai monté mon écurie. J’ai eu la chance de me former en Angleterre avec des personnes formidables, comme David Broom. Puis, j’ai fondé ma propre écurie et j’adore élever des chevaux.

Vendez-vous vos chevaux ? Comment choisissez-vous les chevaux que vous voulez garder ?

Malheureusement, nous ne pouvons pas tous les garder. C’est très important pour nous de voir nos chevaux prendre un bon départ et je suis très pointilleuse sur les personnes à qui je les confie. Jusqu’ici, nous avons eu de la chance. Tous nos chevaux sont allés à de très bons endroits. Nous avons huit cinq ans en ce moment et nous ne pouvons pas tous les garder. Parfois, nous les gardons en fonction de leur sexe ou de leur lignée. Nous regardons aussi les chevaux qui correspondent à notre système.

Êtes-vous stressé quand vous regardez les parcours de vos chevaux ?

C’est plus difficile de regarder que de monter. Quand je saute, il n’y a que le cheval et moi. Mais quand je suis à l’extérieur, je ne peux rien faire et c’est si frustrant. Je saute tous les obstacles avec Sam et je lève la jambe à chaque saut. Il me demande toujours d’arrêter ! Je suis avec eux pour franchir chaque obstacle. Je me dis parfois que je vais finir par avoir une crise cardiaque. C’est tellement incroyable de faire partie de quelque chose de si spécial.

Préférez-vous regarder ou participer ?

Regarder est une vraie torture ; Sam est du même avis. Quand on accorde autant d’importance à ce que l’on fait et aux chevaux, c’est impossible de ne pas ressentir cette poussée d’adrénaline.

En quoi pensez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a contribué à la discipline du saut d’obstacles ?

À Genève, on ressent de la fierté, le poids de l’histoire et des traditions. C’est aussi ce qui frappe à Spruce Meadows, car c’est une compétition d’une qualité exceptionnelle. Ils sont tellement fiers de leur arène et de tout le reste. Pour moi, c’est en parfaite adéquation avec Rolex. Quand on pense à la marque Rolex, cela évoque la qualité, la précision, la fierté de ce qu’ils font. Pour moi, la discipline du saut d’obstacles est une interaction entre les deux. Voir un sponsor comme Rolex s’impliquer dans le sport et participer au Grand Slam bouleverse la vie de gens comme Sameh et les autres à l’écurie. Nous avons poussé et tiré pendant huit ans et accéder à ces concours est très difficile. Remporter un Majeur Rolex a été incroyable pour Sameh. Nous étions une petite écurie d’Irlande du Nord et, pour nous, participer à un concours comme celui-là et avoir nos chances, c’est un tel rêve. Alors que Rolex fasse partie de ce rêve, c’est formidable.

Avez-vous déjà concouru à Genève ?

Non, jamais.

Quels sont vos objectifs et vos rêves pour l’avenir ?

Notre futur, c’est de gagner le prochain Rolex Grand Prix avec Zorro. Nous avons le Rolex Grand Prix de dimanche et Prague la semaine prochaine. Sameh est aux play-offs parce qu’il a gagné à Paris. Les deux prochains mois seront plus calmes. Nous retournerons travailler nos autres chevaux pour les pousser, parce qu’ils ont été mis en veilleuse depuis quelque temps. En janvier, nous voulons être à l’écurie pour essayer de vendre quelques chevaux, puis nous partirons en tournée en février et tout recommencera. Nous serons sur les routes, nous changerons de chevaux tout le temps et nous adorons ça. C’est formidable. Si l’on n’aimait pas ça et si l’on n’y prenait pas de plaisir, alors à quoi bon ? Parfois, il faut prendre du recul et se rappeler à quel point tout cela est fabuleux.

Gérard Lachat, chef de piste (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) Gérard Lachat, chef de piste (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Interview du chef de piste suisse du Rolex Grand Prix, Gérard Lachat

 

Combien de temps faut-il pour dessiner le parcours d’un Rolex Grand Prix ?

J’ai commencé la préparation il y a deux semaines. Dans un premier temps, nous réfléchissons à quelques idées que nous ébauchons. La semaine dernière, j’ai finalisé le plan et cette semaine, nous peaufinons tous les détails techniques et les touches finales avant le montage dimanche.

À combien de sans-faute vous attendez-vous dimanche ?

Idéalement, nous aimerions voir entre huit et douze concurrents sans faute. Mais ce n’est pas toujours facile de prédire la réaction des chevaux sur le parcours.

Comment êtes-vous devenu chef de piste ?

J’ai commencé il y a longtemps, d’abord comme assistant dans les concours nationaux suisses, puis j’ai progressé jusqu’au niveau international il y a sept ans. Cela fait cinq ans que je suis au CHI de Genève et je suis ravi de participer à un événement aussi prestigieux. L’ambiance est toujours incroyable, et les meilleurs chevaux et cavaliers du monde viennent concourir ici. C’est donc une joie de participer à une compétition aussi magnifique.

Quel aspect de votre travail préférez-vous ?

J’aime tout particulièrement observer les concurrents sur la piste et j’espère qu’ils apprécient. Je suis toujours intrigué par les résultats et j’ai donc hâte de voir qui s’en sort bien et pour qui s’est plus difficile !

Ressentez-vous une pression supplémentaire en construisant un parcours pour un Majeur Rolex ?

Oui, il est évident qu’il y a de la pression supplémentaire lorsque l’on construit un parcours de Rolex Grand Prix. Les Majeurs sont les plus grosses épreuves du monde et le temps fort de la saison. Il ne faut donc pas se tromper et obtenir de bons résultats.

Est-ce que l’art de la création de parcours a évolué depuis vos débuts ?

Oui, beaucoup de choses ont changé. Les chandeliers sont devenus beaucoup plus légers, ce qui doit être pris en compte lors de la préparation. Les aptitudes des cavaliers et des chevaux ont elles aussi évolué et se sont améliorées. Il faut donc créer des parcours plus techniques pour les pousser encore plus loin et il n’a jamais autant fallu se concentrer sur les lignes et les distances.

D’après vous, quels cavaliers auront une chance de gagner dimanche ?

C’est très difficile de prédire qui aura de bons résultats dimanche. Les meilleurs couples de chevaux et de cavaliers du monde participent et c’est quasiment impossible de choisir. D’un point de vue suisse, j’adorerais voir Steve Guerdat gagner, mais qui sait !

 

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