Rolex Grand Slam of Show Jumping

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(Photo: Spruce Meadows Media / Dave Chidley) (Photo: Spruce Meadows Media / Dave Chidley)

Daniel Deusser et Killer Queen VDM gagnent CP 'International', presented by Rolex à Spruce Meadows

Le cavalier allemand devient le prétendant au Rolex Grand Slam

 

Un parcours impressionnant et difficile comme tous ceux conçus par Leopoldo Palacios attendait 40 des meilleurs couples cheval cavalier du monde qui se sont affrontés pour le concours ultime des ‘Masters’ de cette semaine, le CP ‘International’, présenté par Rolex, dans le cadre du Rolex Grand Slam, sur l’emblématique International Ring de Spruce Meadows.

Lors de la première manche, aucun sans faute après 20 candidats et une série d’abandons témoignent de la sévérité de l’épreuve affrontée par les couples, le triple après la rivière n’étant qu’un des obstacles qui ont éliminé beaucoup de concurrents. Cependant, le jeune Belge de 24 ans Gilles Thomas et son hongre de 14 ans Aretino 13 ont bientôt démontré que le parcours du Vénézuélien Palacios était faisable, après avoir passé les 14 obstacles sans faute, très confiants, en un temps de 84,72 secondes. Bien qu’ayant accumulé quatre fautes, l’actuel prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Gerrit Nieberg, et son partenaire du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en juillet, Ben 431, ont sauté avec aisance et sont restés plus que jamais en compétition. Peu après, McLain Ward et sa jument superstar HH Azur ont fait une démonstration de classe et d’harmonie en décrochant un deuxième sans faute en 83,73 secondes.

Le Suisse Steve Guerdat et son hongre de 13 ans, Venard de Cerisy, ont semblé inspirés par le parcours, avec le troisième sans faute de la journée effectué en 85,53 secondes. Avec un dépassement de la limite de 86 secondes, une faute de temps pour le Néerlandais Harrie Smolders et son cheval gagnant du CP International, présenté par Rolex en 2019 a terni un parcours autrement impeccable. Le duo vainqueur du Majeur CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021, mené par l’Allemand Daniel Deusser, a inscrit le quatrième sans faute de la journée et le dernier de cette première manche. Six autres couples se sont qualifiés pour la deuxième manche, dont les Mexicains Eugenio Garza Perez et Manuel Gonzalez Dufrane, le Suédois Peder Fredricson, le Témoignage Rolex Martin Fuchs de Suisse, l’Irlandais Paul O’Shea, et le Brésilien Francisco Jose Mesquita Musa.

Les 12 premiers cavaliers de la première manche ont dû affronter une deuxième manche avec des obstacles encore plus hauts, sur une distance légèrement plus courte, avec une limite de temps de 72 secondes. Les cinquièmes sur la ligne de départ, Martin Fuchs et son hongre gris de 10 ans ont donné une image de pure classe, survolant le parcours sans faute en 69,80 secondes, le premier de trois sans fautes consécutifs après quatre fautes dans la première manche, suivi de l’actuel prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Gerrit Nieberg et du Brésilien Eugenio Garza Perez avec son étalon de 11 ans, Contago. Mais leurs espoirs ont été de courte durée quand le duo vainqueur du CP International, présenté par Rolex de 2021, Steve Guerdat et Venard de Cerisy a été le premier couple à faire un double sans faute. L’actuel numéro 39 mondial Gilles Thomas est passé ensuite et, à la grande joie du public de Calgary, a également réussi un deuxième sans faute, déclenchant ainsi une épreuve de barrage. Le Témoignage Rolex Daniel « Double D » Deusser et sa jument de 12 ans Killer Queen VDM ont été les troisièmes qualifiés pour le barrage. Et c’est le vainqueur de la coupe Tourmaline Oil, McLain Ward, qui a été le quatrième qualifié, non sans suspense, après avoir fait trembler le premier obstacle du double Liverpool. Une troisième manche de barrage très ouverte a donc été installée devant un public connaisseur et impatient.

Premier à partir, Steve Guerdat a fait tomber le premier obstacle du double, passant la ligne d’arrivé avec quatre fautes, en 41,70 secondes. Derrière lui, Gilles Thomas a bousculé l’obstacle CP et renversé le dernier obstacle, passant la ligne avec huit fautes en 42,31 secondes. Daniel Deusser a pénétré calmement sur l’International Ring et méticuleusement suivi le parcours de barrage de huit obstacles, passant la ligne sans faute et dans le temps imparti et remportant ainsi le CP International, présenté par Rolex de 2022, ce qui fait de lui le prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Après sa victoire dans le CP ‘International’, présenté par Rolex, Deusser a déclaré : « C’est un Grand Prix historique, c’est une épreuve que je suis depuis que je suis très, très jeune. Je la regardais à la télévision, et j’ai encore des cassettes VHS à la maison de ce Grand Prix. Je les regardais en boucle, et je n’aurais jamais imaginé de me retrouver ici, donc gagner le CP ‘International’, présenté par Rolex ici à Spruce Meadows, c’est vraiment fantastique. »

Ravi de la performance de sa jument Killer Queen VDM, Deusser a ajouté : « Je dois reconnaître qu’elle a fait une semaine fantastique. J’ai commencé le premier jour avec une petite épreuve et j’avais des doutes quant à la faire sauter dans une grande compétition, mais finalement je l’ai montée dans la grosse épreuve de vendredi, juste parce qu’elle n’avait jamais sauté dans l’International Ring. Je pense que c’était une bonne décision aujourd’hui, elle a fait trois superbes manches sans faute et elle aura sans aucun doute un très gros dîner ce soir, avec quelques carottes et des friandises ! »

(Photo: Spruce Meadows Media / Jack Cusano) (Photo: Spruce Meadows Media / Jack Cusano)

Meet the Next Gen:

Dylan Munro

 

Quels sont vos projets d’ici la fin de l’année ?

Pour le moment, les chevaux les plus âgés que j’ai ici à Spruce Meadows vont avoir un peu de repos, et puis nous reviendrons ici en octobre pour l’Oktoberfest avec quelques chevaux plus jeunes. Ensuite, nous prendrons un peu de repos avant de nous rendre à Thermal pour le circuit d’hiver, pendant les quatre premiers mois de l’année prochaine.

Qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows un lieu de compétition si spécial ?

J’ai grandi dans la région, et quand j’étais enfant, je venais ici et je rêvais de concourir ici dans l’International Ring avec les meilleurs cavaliers du monde. L’historique du lieu, est tellement emblématique, et c’est vraiment un rêve qui se réalise pour moi de pouvoir concourir ici.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Mon plus grand moment de fierté jusqu’ici, c’est certainement d’avoir gagné le droit de concourir dans l’International Ring pendant les Summer Series. Je venais de passer en catégorie 1,40 m pendant les Summer Series, donc me qualifier pour monter là-bas, c’était fantastique.

Qui a été votre plus grande source d’inspiration jusqu’à présent ?

Dernièrement, je dirais mes deux entraîneurs, Kelly Koss-Brix et Ben Asselin. J’ai vraiment apprécié qu’ils me prennent sous leur aile et qu’ils m’apprennent le métier du saut d’obstacles et me donnent l’occasion de monter des chevaux vraiment incroyables.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Ce qui me motive, c’est qu’il y a toujours plus, vous voulez réussir le plus grand et le meilleur de la discipline, l’objectif est de pouvoir sauter ici dimanche et de pouvoir monter dans les meilleurs Grands Prix. C’est ça qui me motive à continuer et à travailler aussi dur.

Parlez-nous un peu des chevaux que vous montez cette semaine...

Ici j’ai Face to Face, ou « Frankie », comme on l’appelle à l’écurie. J’adore ce cheval, il a fait énormément pour moi et pour ma carrière équestre. Nous avons vraiment établi une relation incroyable, et je suis ravi de ce que nous avons réussi à faire ensemble cet été. C’est vraiment un excellent cheval pour moi et je ne dirai jamais assez de bien de lui.

L’autre jument que je monte ici est Castelle [Van Het Beeckhof Z], elle appartient à Telsec Farm. J’ai eu la chance qu’ils me donnent l’occasion de la monter. Elle a tout de la jument typique, elle a son caractère et veut toujours faire les choses à son idée. Mais elle a un talent incroyable pour sauter l’obstacle et je pense qu’elle a un avenir brillant.

Avez-vous de jeunes chevaux qui selon vous ont un avenir de champion ?

Je ne possède pas de chevaux personnellement, mais celui que je monte chez nous pour Ben et Kelly, Macgyver, est le propre frère de Makavoy, un excellent cheval de Ben qui profite aujourd’hui d’une retraite bien méritée au pré. Macgyver évolue doucement et il suit une bonne progression, je pense qu’il a un grand potentiel.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait jamais donné ?

Juste la semaine dernière, Ben m’a dit que j’avais fait tout le plus dur du travail en dehors de l’arène et que finalement, je n’avais plus qu’à aller sur le terrain et concourir. Il a dit que je devais avoir confiance dans le travail et les processus que j’ai accomplis et dans toutes les heures que j’ai passées à m’entraîner et qui s’avéreront utiles sur le terrain. Je dois juste me présenter sur la piste en étant motivé et en croyant que je peux gagner chacune des épreuves.

Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Tout à fait, c’est une excellente initiative. Il a vraiment ramené l’intérêt du public envers le saut d’obstacles rendu la discipline véritablement attrayante. Je n’ai pas pu aller en Europe pour assister aux grands concours qui y ont eu lieu. Mais être présent ici et voir l’intérêt du public et comment les gens s’impliquent dans le sport, c’est génial et c’est excellent pour notre discipline.

Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?

J’essaie de me rendre utile à l’exploitation agricole de mes parents, autant que possible. J’aime aussi beaucoup le hockey et je vais assister aux matchs des Calgary Flames en hiver, chaque fois que je peux. De manière générale, j’apprécie beaucoup tous les sports.

(Photo: Spruce Meadows Media / Mike Sturk) (Photo: Spruce Meadows Media / Mike Sturk)

Word from the organiser:

Linda Southern-Heathcott

 

Vous devez être ravie de voir le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ se dérouler sans restriction de capacité ?

Absolument, c’est fantastique d’être de retour. Et quelqu’un doit veiller sur nous car nous avons un soleil magnifique, nous avons vu des performances exceptionnelles et c’est vraiment merveilleux de voir tous les éléments tourner en notre faveur.

Y a-t-il des nouveautés au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ cette année ?

La plus grande nouveauté de cette année, ce sont les démonstrations car nous voulions vraiment mettre le dressage en valeur. Je pense qu’au Canada il y a un réel besoin de promouvoir le dressage. C’est une discipline qui se développe rapidement, qui est pleine d’élégance et j’ai l’impression que le public a beaucoup apprécié. Nous avons eu deux superbes compétiteurs, des Canadiens et gagnants de CDI. L’un d’eux nous arrive des Championnats du Monde et l’autre est une étoile montante dans la discipline. C’était assez amusant d’ailleurs, les chevaux étaient bien assortis et ils ont présenté une excellente performance vendredi soir. Ils vont aussi lancer le CP International, présenté par Rolex.

Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre ?

La qualité la plus importante, c’est la capacité à travailler ensemble, dans les bons moments et dans les périodes plus difficiles. L’équipe doit s’atteler à la tâche et s’efforcer de trouver des solutions à tous les problèmes qui se présentent. Et toutes ces difficultés doivent être des occasions de nous améliorer. Pour moi, c’est ça le plus important.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?

Le conseil le plus important que je donnerais, et ce n’est pas mon point fort, c’est de faire preuve de patience. J’encouragerais aussi ces personnes à se fixer des objectifs, à bien les identifier et à toujours travailler pour les atteindre. Je crois que l’une des valeurs communes partagées par les quatre compétitions du Grand Slam, c’est que nous misons tous sur le long terme. Il ne s’agit pas de rechercher un succès rapide ou des résultats immédiats, il s’agit de développer ce sport et de s’engager pour lui, de construire avec toutes les parties prenantes, que ce soit avec les athlètes, le public, les sponsors ou les médias. Il s’agit de maintenir une cohérence entre tous ces éléments et de faire progresser le sport.

Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès d’un événement sportif d’importance ?

Il doit être passionnant. Chacun des événements du Rolex Grand Slam est unique et ils ont tous leur propre atmosphère. Dans notre sport aujourd’hui, je crois qu’il y a une certaine uniformité engourdissante. Pour le golf, le Masters est différent de l’Open des États-Unis, et en Formule 1, le Grand Prix de Monaco est différent du Grand Prix des Pays-Bas. Un des ingrédients du succès, c’est d’être unique et d’être fidèle à votre culture et à votre caractère. Un autre ingrédient est d’avoir les meilleurs athlètes. Ensuite il faut laisser le sport et la compétition prendre le dessus pour, en tant que spectateur, regarder et vraiment apprécier l’intensité du spectacle et y prendre plaisir. Si vous avez tous ces ingrédients, je pense que votre événement sera un succès.

(Photo: Spruce Meadows Media/Jack Cusano) (Photo: Spruce Meadows Media/Jack Cusano)

McLain Ward et HH Azur remportent la Tourmaline Oil Cup

 

Pas moins de 49 couples cavalier-cheval, dont quatre des dix meilleurs cavaliers au monde, se sont affrontés dans l'épreuve phare de la deuxième journée des Masters CSIO5* de Spruce Meadows, la Tourmaline Oil Cup de 1,60 m. Le chef de piste vénézuélien Leopoldo Palacios semble avoir mis en place une tâche difficile, car plusieurs des meilleurs cavaliers du monde n’ont pas pu négocier le parcours de 12 obstacles sans faute et passer au barrage. Cependant, à la grande joie du public du site international, une petite série de partenariats a renversé la tendance vers la fin de l'épreuve, donnant lieu à un barrage de six chevaux, réduit ensuite à quatre après que l'israélien Daniel Bluman et Ladriano Z, et le troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d'Aix-la-Chapelle, Nicola Philippaerts et Katanga v/h Dingeshof, aient décidé de ne pas participer.

Les quatre duos en lice pour la confrontation finale comprenaient l'américain McLain Ward et HH Azur, le champion du Rolex Grand Slam de saut d'obstacles et Témoignage Rolex, Scott Brash et Hello Jefferson, un autre Témoignage Rolex, l'allemand Daniel Deusser et son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle, et Harrie Smolders et son étalon superstar Darry Lou, qui connaît cette arène mieux que quiconque, puisqu'il a triomphé ici dans le CP 'International', présenté par Rolex en 2019 avec son ancienne partenaire Beezie Madden.

Un barrage de huit efforts attendait les quatre paires, Scott Brash étant le premier à partir, avec un double sans faute en 45,92 secondes. Il était suivi par McLain Ward, qui a fait le tour du parcours sans faute, battant le temps de Scott Brash de plus de 5 secondes. Il ne restait plus que Daniel Deusser et Harrie Smolders, qui ont tous deux réussi un sans faute, mais aucun d'entre eux n'a été capable d'améliorer l'avance inattaquable de l'américain. L'allemand a pris la deuxième place et le néerlandais la troisième.

Ravi de sa victoire et de sa jument de 16 ans, McLain Ward a commenté : « Les chevaux comprennent l'importance et l'énergie d’une manière différente de la notre. Je pense que ces grands champions sentent l'atmosphère et veulent bien faire, nous faire plaisir et se montrer à la hauteur. Elle s'est approchée de la barrière aujourd'hui et elle a levé la tête, ses yeux étaient dirigés vers l'arène, ses oreilles étaient dressées, ce cheval me poussait à y aller et faire le job. D'une certaine manière, elle le comprenait, c'est sûr. »

En ce qui concerne le CP 'International', presenté par Rolex de dimanche, et la façon dont il va se préparer, McLain Ward a déclaré : « J'ai suffisamment d'expérience maintenant. J'essaie juste de me concentrer sur mon parcours, d’avoir confiance en notre préparation et de croire en mon cheval. Il faut aussi un peu de chance. »

(Photo: Spruce Meadows Media/Mike Sturk) (Photo: Spruce Meadows Media/Mike Sturk)

Interview cavalier:

Matthew Sampson

 

Vous avez connu de magnifiques succès à Spruce Meadows, qu’est-ce qui rend la compétition si spéciale ici ?

Je suis venu ici pour la première fois l’année dernière et de nouveau cette année pour les Summer Series, qui ont été fantastiques. J’ai eu la chance de gagner deux Grands Prix 5* avec deux chevaux différents. Les chevaux donnent le meilleur d’eux mêmes ici et les installations sont les meilleures qui existent, je suis donc très reconnaissant de pouvoir monter dans cette compétition.

Quels chevaux montez-vous cette semaine aux Spruce Meadows ‘Masters’ ?

Pour le 5*, j’ai deux chevaux, dont Ebolensky, qui a gagné le 5* ici la semaine dernière, et puis j’ai Fabrice DN qui va concourir dans le Grand Prix [CP International, présenté par Rolex], donc voilà, c’est ce qui est prévu. Ce sont deux excellents chevaux, très différents. L’un des deux appartient au mexicain Luis Alejandro Plascencia, et l’autre m’appartient ainsi qu’à la famille anglaise, Evison. Tous les deux sont très bons et je suis sûr que nous allons passer une bonne semaine.

Avec Fabrice DN, vous avez gagné le Grand Prix 5* RBC du Canada en juin et vous avez rendu hommage à votre équipe. Parlez-nous de l’importance de votre équipe dans vos succès...

Je ne pourrais rien faire sans eux, Kate, Brad, mon amie Kara et tous les autres, chez nous. Et avec tous ces gens, je ne peux pas oublier mes propriétaires, et mes parents qui m’ont permis d’arriver jusqu’ici. Bien souvent on n’en parle pas assez mais il y a une grande équipe derrière moi qui s’occupe des chevaux pour qu’ils soient dans la meilleure forme possible pour la journée.

Avez-vous de jeunes chevaux qui ont selon vous le potentiel pour devenir des gagnants de Grands Prix 5* ?

J’ai un cheval qui s’appelle King Lepatino, qui a déjà sauté ici et qui appartient à Cumberland Acres, une écurie américaine. Il a 7 ans et il a fait ses débuts internationaux ici sur l’International Ring avec un joli sans-faute, ce qui me donne de grands espoirs pour lui.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

Tout d’abord mes parents, qui m’ont toujours encouragé et qui ont toujours eu confiance en moi. En ce qui concerne les cavaliers, je dirais John et Michael Whitaker, parce que j’ai grandi en les admirant. Mon ami Scott Brash, qui a bien-sûr connu un succès fantastique ici. Nous avons beaucoup travaillé ensemble quand nous étions plus jeunes et il est toujours là pour me conseiller. Il y en a beaucoup d’autres, comme Duncan Ingles pour qui j’ai travaillé étant plus jeune et qui m’a beaucoup aidé.

Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques, qu’est-ce qui vous passionne ?

N’importe quel type de compétition. La plupart du temps, nous n’avons pas beaucoup d’occasions de faire autre chose, donc juste profiter de ma famille, c’est la chose la plus importante quand je ne suis pas en compétition.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Je pense que c’est quand j’ai gagné mon premier Grand Prix 5* ici à Spruce Meadows, c’était pour moi l’ambition de toute une vie, c’est ce que tout cavalier souhaite accomplir, c’était donc vraiment spécial.

Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

C’est tout simplement incroyable. Ce sont les meilleurs événements de notre discipline. Il y a tellement de Grands Prix, mais ceux-là sont sans aucun doute les meilleurs. Pouvoir concourir dans ces lieux exceptionnels pour ces Grands Prix, c’est vraiment fantastique pour notre sport, donc merci à Rolex pour ça.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Reconnaissance de parcours avec:

Leopoldo Palacios

 

À quoi ressemble une journée typique pour vous aux Spruce Meadows ‘Masters’ ?

En général je me lève à 6 h, et j’arrive sur le terrain à 7 h. Je vais finir la journée assez tard ce soir, vers minuit, car je dois attendre la fin de l’épreuve ATCO Six Barres pour aller ensuite installer le parcours de demain matin. Je viendrai ensuite demain matin de bonne heure pour mettre la touche finale au parcours, ce qui fait partie de mon travail.

En dehors de la création de parcours, quelles sont vos passions ?

Les chevaux sont ma grande passion. J’adore les chevaux. J’aime aussi la pêche au marlin et au thon en haute mer, une passion que je partageais avec mon père. Mais juste pour les pêcher, pas pour nager avec eux ! Ma famille possédait un bateau de pêche spécial que mon père utilisait pour les compétitions au Venezuela. Vers la fin de sa vie, après avoir arrêté l’agriculture, mon père allait à la pêche et je l’accompagnais, c’est ainsi qu’est né mon amour de la pêche. Mon pays d’origine, le Venezuela, est un vrai paradis de la pêche au marlin, et les Caraïbes également. Cet aspect de ma vie se déroule en parallèle de ma carrière de chef de piste.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait devenir chef de piste professionnel ?

Le premier conseil que je donnerais serait que vous devez adorer les chevaux. Je leur dirais aussi que vous devez être animé par la passion et non par l’argent, ce n’est pas un métier qu’on fait pour l’argent. Vous pouvez en vivre, bien-sûr, et je vis bien, mais ce métier est fondé sur l’amour des chevaux et sur la passion du sport équestre. Pour l’aspect technique, je recommanderais à un jeune chef de piste d’apprendre la géométrie et d’avoir des compétences en dessin, de façon à être bien conscient de l’échelle et pour élaborer des plans de qualité. Il est aussi essentiel de bien comprendre les chevaux et de les connaître, et plus particulièrement d’être capable de lire leurs expressions pour savoir s’ils sont heureux ou tristes. Quelqu’un qui veut devenir chef de piste doit donc avoir un bon équilibre entre les compétences techniques et le ressenti. Enfin, vous devez créer les meilleurs parcours possibles, de façon à faire concourir les cavaliers les uns contre les autres et non contre vous et votre parcours.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière de chef de piste ?

C’est une question très difficile, mais un jour j’ai vraiment été heureux et mon cœur a battu la chamade, quand Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping ici même. Ce jour-là, le stade était plein et le silence était total sur l’International Ring, on n’entendait que Hello Sanctos. À mon avis, ce que fait Rolex pour ce sport est fantastique. Un autre moment très émouvant pour moi a été les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Jamais dans l’histoire des Jeux Olympiques le barrage individuel n’a eu que trois chevaux qualifiés pour déterminer les trois médailles. C’était un rêve pour moi, quelque chose que j’avais toujours voulu. Et c’est arrivé. Sur le moment j’ai perdu la tête et j’ai commencé à sauter dans tous les sens. Et ça n’est pas arrivé avec des doubles sans-fautes, c’est arrivé avec des fautes dans les deux passages.

En tant que chef de piste principal, où et quand avez-vous créé votre premier parcours ?

J’ai conçu mon premier parcours en tant que chef de piste principal au Venezuela en 1976. Ensuite, j’ai conçu mon premier parcours international pour la North and South American League en 1977.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

Mes principales sources d’inspiration ont été Arno Gego et Pamela Carruthers, qui ont tous deux été mes mentors. J’ai travaillé avec eux pendant de très nombreuses années. Pendant trois ans, j’ai été l’assistant de Arno Gego et j’ai énormément appris avec lui, il est devenu comme un second père pour moi après ça.

Et maintenant parlez-nous du parcours que vous avez conçu pour l’épreuve du CP International, présenté par Rolex qui aura lieu dimanche, et de qui selon vous remportera la compétition...

Je n’ai jamais aimé construire des parcours qui manquent d’équilibre, je veillerai donc pour dimanche à inclure une longue distance, une distance courte et une distance moyenne. De cette manière, le parcours conviendra à tous les chevaux et à tous les cavaliers.

Cette année je pense que nous avons une superbe palette de chevaux et le niveau est très élevé, les meilleurs des meilleurs. D’habitude, quand je regarde la liste des concurrents pour le CP International, présenté par Rolex et que je vois comment les chevaux ont sauté pendant la semaine, je peux voir entre 15 et 20 chevaux capables de l’emporter. Mais cette année, je pense que nous avons près de 30 couples qui ont une bonne chance de gagner. Je crois que les cavaliers ont commencé à comprendre la signification du Rolex Grand Slam et qu’ils réservent leurs chevaux pour qu’ils soient prêts pour cette formidable opportunité.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Conor Swail remporte la CANA Cup

 

Sur l’emblématique International Ring de Calgary, par une journée ensoleillée mais déjà fraîche, 37 couples de 17 nations, tous bien décidés à se qualifier pour le CP International, présenté par Rolex, se sont affrontés pour la CANA Cup à 1,60 m, au premier jour de l’édition 2022 du CSIO5* Spruce Meadows ‘Masters’. Parmi les cavaliers les plus remarquables figuraient l’actuel numéro un mondial, le Suédois Henrik von Eckermann, le champion britannique du Rolex Grand Slam of Show Jumping Scott Brash, l’Américain McLain Ward et un ancien gagnant du Majeur, l’Autrichien Max Kühner.

Conçu par le Vénézuélien Leopoldo Palacios, le premier parcours de 12 obstacles a été terminé sans faute par six couples. Parmi ces six cavaliers, le Français Kevin Staut et l’Israélien Daniel Bluman ont décidé de ne pas revenir, ne laissant donc que quatre cavaliers pour le barrage. Ces cavaliers étaient le Belge Olivier Philippaerts, Marc Dilasser pour la France, l’Irlandais Conor Swail, et l’actuel 18e du classement mondial et Témoignage Rolex, le cavalier allemand Daniel Deusser.

Les premiers dans l’arène, Olivier Philippaerts et son étalon de 11 ans Le Blue Diamond V't Ruytershof ont commis quatre fautes, tout comme Daniel Deusser et son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle, qui sont passés derrière eux. Très en forme, Conor Swail (actuellement 5e au classement mondial) et son hongre de 15 ans, Count Me In, n’ont fait aucune erreur et se sont montrés très confiants sur le parcours écourté, avec un sans-faute réalisé en 43,46 secondes. Le dernier à passer, le Français Marc Dilasser a commencé très fort avec son hongre de 10 ans Chamann Has, avant de faire tomber l’avant-dernier obstacle, terminant à la troisième place du classement général.

Aux anges après sa victoire et louant le soutien de son équipe, Swail a commenté : « Je suis là tous les jours et je monte une heure ou deux, mais ils sont tous là à travailler dur pour veiller à ce qu’il [Count Me In] soit en forme et à ce qu’il voyage de tel à tel endroit dans de bonnes conditions. Bien-sûr, nous sommes très bons dans ce que nous faisons, mais c’est l’équipe qui est derrière vous qui permet que tout se passe bien et que le succès soit au rendez-vous. »

Et sur sa qualification pour le Majeur Rolex de dimanche, Swail a ajouté : « Je suis très optimiste car mon cheval est en grande forme. Il a déjà sauté ici cet été et il est aussi arrivé deuxième ici au Grand Prix [CP ‘International’, présenté par Rolex]. Il me donne toujours de bonnes opportunités, donc si j’ai un peu de chance dimanche, nous pourrons peut-être frapper à la porte de la victoire ou du podium. »

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview Cavalière:

Amy Millar

 

Quels chevaux montez-vous cette semaine ?

J’ai deux chevaux ici, Christiano et Truman. Ce sont tous les deux des hongres bai que je monte depuis un moment. Ce sont des chevaux fantastiques, ils sont robustes, courageux, gentils et performants, je suis donc très optimiste concernant nos chances cette semaine !

Pourquoi les cavaliers aiment-ils tant venir à Spruce Meadows et y concourir ?

C’est un lieu particulièrement magnifique. Quand on passe sous la tour de l’horloge et que l’on adresse le salut officiel au sponsor, sans parler des parcours qui sont toujours vraiment difficiles, on ne s’ennuie jamais ici. Ce qui est vraiment spécial avec le ‘Masters’, c’est le public et le niveau de qualité des chevaux présents. C’est une excellente chose pour le Canada d’avoir des animaux et des cavaliers de ce niveau qui viennent ici. Depuis le Covid, la situation a été vraiment difficile au Canada, donc avoir aujourd’hui le meilleur de l’Europe et les meilleurs du monde, c’est vraiment génial.

Quels sont vos plans pour cette semaine, et particulièrement en ce qui concerne le CP International, présenté par Rolex de dimanche ?

Se qualifier est de première importance. Mon meilleur cheval est Truman, qui va concourir pour la Coupe des Nations de samedi, et qui sautera encore dimanche. C’est un cheval robuste et il est sans aucun doute en forme pour tout faire. Tout se jouera sur la récupération, surtout si nous faisons deux parcours difficiles samedi. Il lui faudra se sentir au mieux de sa forme et avoir beaucoup d’énergie pour dimanche, et nous verrons comment ça se passera.

Parlez-nous des Championnats du monde et de l’équipe canadienne de show jumping exclusivement féminine...

Les Championnats du monde ont été une expérience formidable. Être entourée de cavaliers et de chevaux de cette qualité, de ce professionnalisme, c’était vraiment incroyable. Les parcours étaient difficiles mais fantastiques, et la marge d’erreur était inexistante. Le fait d’être dans cet environnement, ça ne peut que vous pousser à faire mieux. Oui, il y a toujours une marge de progression, mais me trouver entourée de ce niveau me motive pour être meilleure.

En ce qui concerne l’équipe exclusivement féminine, j’ai passé un moment formidable. Avec les filles, Tiffany, Beth et Erryn, nous avons passé des moments exceptionnels et nous nous entendons vraiment bien. Nous sommes toutes des femmes fortes, nous sommes toutes différentes mais au final nous sommes des battantes. J’ai vraiment apprécié le temps que nous avons passé ensemble et les batailles que nous avons livrées ensemble.

Avez-vous de jeunes chevaux pour lesquels vous nourrissez de grands espoirs ?

Je monte deux très bons chevaux de huit ans en ce moment. L’un d’eux s’appelle Jagger Hx et j’ai de grands espoirs pour lui. Il excelle au saut, il est prudent, et avec un peu d’entraînement, j’espère qu’il arrivera au meilleur niveau. L’autre est une petite jument irlandaise qui s’appelle Athena. Elle est rapide, prudente et très motivée. Si ces deux-là évoluent comme je l’espère, j’aurai un autre duo de choc prêt à prendre la relève de Christiano et Truman. C’est mon objectif en termes de longévité et de durabilité.

Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam a fait pour le saut d’obstacles ?

Le Rolex Grand Slam est un événement très spécial pour le saut d’obstacles. J’ai eu une petite conversation avec l’équipe Rolex quand je suis allée en Europe et ils m’ont parlé de leur marque et comment ils essaient de ne l’associer qu’avec l’excellence parce que c’est ce qui caractérise leur marque. Je regarde ensuite les concours hippiques et les cavaliers qu’ils sponsorisent. Puis je vois la qualité de leurs montres et je comprends vraiment que Rolex, c’est avant tout une affaire d’excellence. Et à chaque fois que vous allez à l’un de ces Majeurs Rolex, vous savez que tout sera exceptionnel et au meilleur niveau de compétition. Comme je le disais, c’est une véritable inspiration.

Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?

Eh bien, j’ai deux enfants, de 4 et 12 ans. J’ai aussi un époux merveilleux, qui ne monte pas à cheval. Quand je ne monte pas, je passe autant de temps que possible avec eux. Être entourée de ma famille, c’est ce que je veux quand je ne m

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Mot de l'organisateur:

Ian Allison

 

Vous devez être ravi que le public soit de retour au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ pour donner cette ambiance si particulière à l’International Ring, sans oublier les téléspectateurs du monde entier ?

Ces deux dernières années ont été pour le moins inhabituelles, et difficiles sous certains aspect. Bien-sûr, il y a eu l’impossibilité d’organiser des tournois au Canada en 2020, puis le concours a eu lieu l’année dernière avec une dérogation pour intérêt national, avec beaucoup de restrictions, mais cela nous a au moins permis de nous remettre en jambes pour la compétition. Revenir aujourd’hui, c’est comme tirer un bateau hors de la cale sèche, nous avons rencontré des difficultés de personnel, le sport a changé et de nouveaux acteurs sont là, c’est donc une grande aventure pour Spruce Meadows, pour nos concitoyens, et pour les cavaliers, les médias, le public et aussi pour les sponsors de l’événement. Nos sponsors ont été fantastiques, nous avons un excellent soutien médiatique et la meilleure affiche qu’on ait jamais eue aux Spruce Meadows ‘Masters’, c’est merveilleux !

Pouvez-vous nous parler du nouveau partenariat avec Sportsnet ?

Nous avons travaillé avec Sportsnet à plusieurs occasions. Pendant la pandémie, nous avons commencé à penser à faire plus de choses par nous-mêmes, car nous ne pouvions pas faire entrer beaucoup de gens sur le site, la diffusion en streaming est donc devenue beaucoup plus répandue et acceptable. Nous avons entamé les discussions et nous avons été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme. Nous avons pu étendre notre diffusion sur 13 semaines consécutives sur Sportsnet, en heure de grande écoute, en direct et en rediffusion.

L’un des aspects intéressants de ce sport est qu’il a un public fidèle, il a aussi un public de fans qui sont des passionnés du cheval, et qui sont généralement occupés avec leurs chevaux pendant le weekend. Nous avons pensé que s’il était possible d’avoir une offre en direct pour chaque événement, qui vous permettrait de ne jamais manquer un parcours sur l’International Ring, plus quelque chose qui permettrait aux gens de regarder les moments forts, alors il fallait le faire. Nous avons décider d’élaborer un projet et nous en avons discuté avec Sportsnet et, pour être honnête, les discussions n’ont pas duré longtemps, car ils connaissaient Spruce Meadows et notre façon de travailler, et ils savaient que nous avons un public d’un bout à l’autre du Canada grâce à l’intérêt que nous avons pu susciter et cultiver avec les années.

La collaboration a commencé cette année et elle fonctionne à merveille depuis le début. Ce dimanche, nous aurons trois heures diffusées sur Sportsnet dans tout le pays et, grâce à la flexibilité de leur programme et au nombre de plateformes qu’ils possèdent, le public pourra regarder les épreuves tout au long de la semaine, car il se peut que les gens soient plus intéressés par le début de saison de la NFL ou par la finale de l’US Open ce weekend. Le programme est vraiment très dense.

Vous travaillez à Spruce Meadows depuis 47 ans, quel est votre souvenir le plus marquant ?

Aujourd’hui, tout particulièrement, il est difficile de ne pas évoquer la visite de Sa Majesté la Reine à Spruce Meadows. En juin 1990, le soleil s’est levé sur une matinée sans nuages, et le public a commencé à arriver pour une journée de juin inhabituellement ensoleillée. Je me souvient très bien d’une femme dans la grande tribune sud à 6 h du matin avec un drapeau du Pays de Galles, et elle avait conduit plusieurs heures pour venir. Ce fut une journée magique et nous avions la grande responsabilité de mener à bien ce projet avec Mme Southern, qui voyageait avec Sa Majesté, et nous savions qu’elle voulait pouvoir être fière à l’ouverture des portes de la propriété.

Il y a eu ensuite d’autres journées plus patriotiques avec les victoires emblématiques de Ian Millar avec Big Ben et d’Éric Lamaze avec Hickstead. Et bien-sûr, quand Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam, cette victoire restera à jamais associée à Spruce Meadows.

L’année prochaine marquera les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping, quel succès a-t-il obtenu et quels changements positifs a-t-il apportés à la discipline ?

Il a obtenu un succès fabuleux. Il s’est fait connaître au-delà du monde équestre et les gens ont compris qu’il s’agit d’un événement de concept et de difficulté incroyables. Je pense qu’il a permis de réunir quatre des plus grands événements de saut d’obstacles au monde, chacun gardant ses particularités propres, sous l’égide d’une marque distinctive, avec un objectif commun. Il ne s’agissait pas d’une simple stratégie commerciale, et les quatre concours ont pu conserver leur individualité, que ce soit la magnificence de Genève ou les Dutch Masters, ou Aix-la-Chapelle.

La crédibilité du Rolex Grand Slam of Show Jumping est ce qui le distingue des autres concepts qui ont été lancés. Rien n’a été ajouté au calendrier et il s’est construit sur les fondations d’organisations déjà bien établies et qui ont une certaine réputation d’excellence. Les athlètes connaissaient les sites et ils savaient ce qu’il en coûterait pour pouvoir y gagner. Si vous regardez la liste de tous les champions présents à chacun des événements, c’est impressionnant. Ce qui est aussi impressionnant, c’est le nombre de révélations, comme Sameh El Dahan ou Gerrit Nieberg, leur vie s’en est trouvée bouleversée. Pour toutes ces raisons, je pense que c’est un succès incontestable.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

 

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping revient au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ du 7 au 11 septembre 2022, avec le CP International, présenté par Rolex, le dimanche, qui sera la finale palpitante de cinq jours de compétition équestre au plus haut niveau. Au pied des Montagnes Rocheuses de l’Alberta, le concours accueillera les meilleurs couples de chevaux et cavaliers du monde dans l’un des sites équestres les plus réputés d’Amérique du Nord.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre

Après sa victoire spectaculaire au CHIO d’Aix-la-Chapelle sur Ben 431, Gerrit Nieberg arrive au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ en tant que prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est la première fois que le couple traversera l’Atlantique pour concourir dans cette enceinte emblématique, et les deux complices chercheront sans aucun doute à continuer sur leur élan après leur victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle et dans leur quête pour devenir les prochains vainqueurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. 

Gerrit Nieberg sera entouré de l’élite mondiale de l’équitation. Trois cavaliers de l’équipe suédoise médaille d’or aux Championnats du monde de la FEI viennent à Calgary avec leurs chevaux médaillés. Jens Fredricson, Peder Fredricso et Henrik von Eckermann viennent avec l’objectif de remporter leur première victoire au CP International, présenté par Rolex dans cette enceinte magnifique. Von Eckermann et King Edward seront sans aucun doute les grands favoris de ce troisième Majeur du Rolex Grand Slam, après avoir décroché la médaille d’or en individuel à Herning. On attend également Peder Fredricson en tête des favoris après avoir gagné deux Rolex Grands Prix au cours des deux derniers mois au Knokke Hippique et aux Brussels Stephex Masters. Ces couples se présenteront en position de confiance et chercheront à confirmer leur parcours dans cette compétition.

Des six Témoignages Rolex qui participent au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, l’actuel numéro deux mondial, Martin Fuchs, mènera la marche. Le Suisse, qui est entré dans l’histoire en gagnant consécutivement les Rolex Grands Prix au CHI de Genève en 2019 et en 2021, espérera s’arroger le Rolex Grand Slam of Show Jumping bonus pour avoir gagné deux des quatre Majeurs. Fuchs a fait jusqu’à présent une saison 2022 phénoménale, remportant la finale de la FEI World Cup™et le Rolex Grand Prix au Jumping International de Dinard.

Son compatriote et vainqueur du CP International, présenté par Rolex, l’année dernière, Steve Guerdat revient défendre son titre sur la piste impressionnante de l’International Ring au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ . Guerdat, toujours à la pointe de la compétition, est l’archétype du cavalier et toujours capable de tirer le meilleur parti de ses chevaux dans les grands moments. Sachant ce qu’il en coûte de gagner, il amène deux de ses meilleurs chevaux (Venard de Cerisy et Taina M&m) à ce troisième Majeur de l’année du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Avec Fuchs et Guerdat se présente Edouard Schmitz, le nouveau jeune talent suisse et leur coéquipier aux Championnats du monde de la FEI. Le jeune cavalier est en phase de devenir l’un des grands espoirs de la discipline, ayant récemment gagné le Grand Prix international d’Irlande au Dublin Horse Show.

Un habitué de Calgary, Kent Farrington et ses chevaux auront l’avantage de bien connaître la piste, d’autant plus que l’Américain sait déjà comment y gagner. En juillet, il a ajouté à son palmarès avec Orafina la Jayman BUILT Cup du tournoi 'North American' CSI 5* qui s’est tenu à Spruce Meadows. L’an dernier, Farrington est arrivé second au CP International, présenté par Rolex, et il aura sans doute l’ambition de faire mieux cette année.

Le cavalier britannique Scott Brash garde un excellent souvenir des lieux, puisque c’est là qu’il a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015. Brash est à ce jour le seul cavalier à avoir emporté ce titre tant convoité et il a déjà gagné deux fois le CP International, présenté par Rolex. Il se présentera à Calgary avec une bonne dose de confiance après son excellente performance au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle où il a fini deuxième, et après avoir gagné le bronze par équipe à Herning.

Le public local sera également ravi d’accueillir quelques cavaliers canadiens. Tiffany Foster, la meilleure cavalière canadienne arrivée placée aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagnée d’Erynn Ballard et d’Amy Millar. La dernière victoire canadienne dans ce concours est celle de Ian Millar avec Dixson en 2014, et ces talentueuses cavalières chercheront donc à ramener le titre tant convoité sur le sol canadien. Les Canadiennes ont également une carte maîtresse à jouer avec leur nouveau chef d’équipe Eric Lamaze, qui sera là pour leur dispenser ses conseils et son expérience, ayant lui-même gagné la compétition en 2007.

Les Pays-Bas seront représentés par Harrie Smolders, qui montera Darry Lou. L’étalon bai de 14 ans a auparavant été monté par la cavalière américaine Beezie Madden, qui a remporté le fameux concours en 2019. Le public passionné de Calgary sera sans doute curieux de voir si le Néerlandais sera capable de réitérer l’exploit avec cette talentueuse monture. Pour renforcer encore la présence européenne au concours, Max Kühner vient avec son partenaire de longue date Elektric Blue P et avec le talentueux Eic Coriolis Des Isles. Le Français Kevin Staut fera aussi le déplacement au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Staut, qui a déjà remporté de nombreuses victoires en Grands Prix 5* au cours des dernières années, n’a encore jamais gagné cette compétition. Témoignage Rolex comme le cavalier français et précédemment vainqueur du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle et de The Dutch Masters, Daniel Deusser sera également présent.

Jérôme Guery sera à la tête du solide contingent belge au Canada. Guery, qui a notamment gagné la médaille d’argent en individuel aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagné par rien moins que quatre membres de la famille Philippaerts. Ludo Philippaerts arrive accompagné par trois de ses fils, dont Olivier, vainqueur du CP International, présenté par Rolex il y a dix ans, Nicola qui montera la talentueuse jument Katanga V/H Dingeshof, avec laquelle il a fini troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle un peu plus tôt cette saison, et Thibault qui a récemment gagné la médaille d’argent en individuel et l’or par équipe aux Championnats d’Europe des jeunes cavaliers de la FEI.

Le chef de piste Leopoldo Palacios souhaitera sans doute concocter un parcours juste mais difficile pour les chevaux et les cavaliers qui se présenteront au CP International, présenté par Rolex. Dans la quête permanente pour le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping qui se poursuit dans cette arène emblématique, la palette de compétiteurs semble plus talentueuse que jamais et chaque cavalier fera l’impossible pour être le gagnant et brandir le célèbre trophée à l’issue du tournoi.

(Photo: Jacques Toffi) (Photo: Jacques Toffi)

Interview prétendant avec:

Gerrit Nieberg

 

Qu’est-ce qu’on ressent quand on est prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

C’est un privilège d’être le prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. J’en ai toujours rêvé et j’ai toujours admiré les autres cavaliers qui ont gagné ce titre. Après ma victoire au Rolex Grand Prix, je pense qu’il m’a fallu une semaine environ pour me rendre compte que j’étais le prétendant au titre !

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’aimerais continuer mon parcours avec les concours du Rolex Grand Slam à Spruce Meadows et puis à Genève. C’est quelque chose que je n’avais pas prévu au départ, en raison de mon précédent classement mondial, je n’aurais pas pu participer à ces concours. Mais maintenant que j’ai une chance d’y participer, je veux faire de mon mieux et tout donner pour continuer sur mon élan.

Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?

Je n’ai commencé à monter qu’à 13 ans. Auparavant, quand j’étais plus petit, je m’intéressais plus à d’autres sports, comme le football. Néanmoins, j’ai grandi avec des chevaux grâce à mes parents, j’ai donc toujours eu des chevaux autour de moi et un jour j’ai décidé de tenter ma chance.

Ma passion pour le saut d’obstacles a vite grandi et une semaine après avoir commencé à monter, j’ai décider que je voulais devenir un cavalier professionnel de concours hippique. À partir de ce moment, j’ai travaillé et je me suis entraîné dur chaque jour pour réaliser ce rêve.

Mon père est la personne qui m’a le plus inspiré quand j’étais plus jeune, à cause de son expérience et de tous ses succès. Mon rêve a toujours été d’être aussi bon que lui, et peut-être même meilleur que lui un jour ! Je l’admire toujours beaucoup pour ce qu’il est et pour tout le travail qu’il accomplit, tous les jours sans exception. Bien qu’il ne monte plus en compétition, il monte encore tous les jours à la maison. Sa motivation et son soutien pour tout ce que je fais est incroyable et une vraie source d’inspiration.

Parlez-nous un peu de Ben 431... Quel genre de personnalité a-t-il ? Comment était-il après le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Je dois reconnaître que Ben 431 est vraiment hyper motivé. À l’occasion, il peut être difficile de le gérer et de lui faire garder son calme, mais c’est aussi un point vraiment positif car il se bat toujours à fond et il essaie de faire de son mieux à chaque fois. Il est infatigable. Par exemple, après trois parcours au CHIO d’Aix-la-Chapelle, il n’était pas fatigué et il aurait pu faire encore un ou deux parcours. Après sa victoire à Aix-la-Chapelle, il a aussi compris qu’il avait accompli quelque chose de spécial. Il y a eu beaucoup de communications avec les médias, il a donc fait l’objet de beaucoup d’attention, encore plus qu’avant. Maintenant il regarde toujours par sa fenêtre en quête de plus d’attention, j’ai l’impression qu’il se prend un peu pour une star !

Quelle est la friandise préférée de Ben 431 quand il gagne ?

Les pommes des arbres de nos écuries !

Pour le Spruce Meadows ‘Masters’ du mois prochain, avec quels chevaux allez-vous concourir et lequel avez-vous choisi pour le CP International, présenté par Rolex ?

Je vais concourir avec Ben 431 et Blues d’Avelines, qui était aussi en compétition au CHIO d’Aix-la-Chapelle et qui a fini placé à Hambourg. Je monterai sans aucun doute Ben pour le CP International, présenté par Rolex.

Ben 431 supporte-t-il bien les longs voyages ?

Jusqu’à maintenant, il a pris l’avion une fois par an pour allez à Doha, et ça s’est bien passé. Tout s’est passé sans accroc ni complication, il ne devrait donc pas y avoir de problème pour l’emmener à Calgary.

Parlez-nous un peu de votre piquet actuel et des personnalités de vos montures... D’après-vous, quel jeune cheval offre les perspectives les plus intéressantes ?

Il y a beaucoup de jeunes chevaux prometteurs mais il est toujours difficile de prédire lequel fera effectivement la transition vers le plus haut niveau. Je dirais que je suis particulièrement enthousiaste concernant Amigo 1841, qui a maintenant neuf ans. J’espère vraiment qu’il va passer au niveau supérieur.

Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?

Mon équipe a une importance capitale. Ce n’est pas que Ben et moi. Nous sommes sur la piste pendant 80 secondes mais il y a énormément de travail qui se passe dans les coulisses. Tout l’équipe a un rôle clé dans le processus qui nous permet de réussir pendant ces 80 secondes sur la piste. Bien souvent, tout le monde ne parle que du cavalier et du cheval, mais il y a tellement plus en jeu. Tous les autres sont au moins aussi importants, si ce n’est plus. Ce sont de véritables héros méconnus.

Parlez-nous un peu de Gut Berl, qui semble être un vrai projet familial ?

Gut Berl est monté par l’Allemand Hendrik Snoek, ancien cavalier de saut d’obstacle, et nous travaillons tous avec lui. Même si nous sommes chez Hendrik, cela reste un vrai projet familial. Nous formons une très bonne équipe et nous avons une excellente relation, ce dont je suis ravi. Et être assez chanceux pour avoir des chevaux de cette qualité et pouvoir participer à ce genre de concours, c’est incroyable.

Hendrik est le propriétaire des écuries et de la plupart de mes chevaux. Mais certains chevaux comme Ben appartiennent 50/50 à Hendrik et à mon père. Quelques autres chevaux des écuries appartiennent à différents propriétaires.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

C’est tout simplement la victoire qui me donne envie de gagner ! Il est important d’avoir un objectif. J’adore monter mais je ne sais pas si pourrais le faire s’il n’y avait pas la compétition, les concours et un but pour lequel travailler. Les compétitions comme celle d’Aix-la-Chapelle sont l’objectif pour lequel je travaille tous les jours et c’est la possibilité d’y concourir qui nourrit ma motivation. Si je travaille plus dur que jamais, c’est pour vivre d’autres moments comme celui-ci.

Les initiatives comme le Rolex Grand Slam vous apportent-elles une motivation encore plus forte?

Bien-sûr Le Rolex Grand Slam est une institution, un événement unique. Les compétitions sont très nombreuses chaque année dans notre sport et le Rolex Grand Slam est vraiment particulier car il est constitué de quatre des meilleurs événements de l’année. Tout le monde veut gagner un des concours du Rolex Grand Slam. Il est considéré comme un événement majeur parmi les cavaliers et dans le monde de l’équitation.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quelles autres compétitions de haut niveau aimez-vous regarder ? Laquelle préférez-vous et pourquoi ?

Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de temps pour regarder beaucoup d’autres sports, mais quand je peux, j’aime beaucoup regarder le tennis. Roger Federer est mon joueur préféré.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

De toujours croire en soi. C’est un conseil extrêmement important pour votre mental, et plus précisément pour votre état d’esprit et votre manière de penser en général. Et aussi de toujours croire en son cheval. Il est aussi très important de monter autant de chevaux que possible. C’est le meilleur moyen d’apprendre à monter, d’acquérir de l’expérience et d’avoir une meilleure compréhension des chevaux.

(Photo: Spruce Meadows Media) (Photo: Spruce Meadows Media)

 

Quel est votre rôle au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?

J’y ai participé pour la première fois en 1988 après mon doctorat et j’y suis resté depuis comme vétérinaire officiel. Je travaille pour les différents tournois qui ont lieu ici, y compris le ‘Masters’, et pendant toute la saison d’été qui est très chargée, avec les 900 chevaux présents dont il faut s’occuper sur une durée de six semaines. Quant à mon emploi actuel, la FEI définit mon rôle à Spruce Meadows comme Responsable du service vétérinaire. C’est un rôle de supervision pour lequel je travaille avec le comité organisateur afin de coordonner les délégations que nous recevons avec la commission vétérinaire, pour veiller à ce que les installations, l’unité de chirurgie et les espaces de soins soient tous prêts pour les compétitions. Globalement, je travaille en tant que responsable vétérinaire pour l’aspect soins des choses, plutôt que pour la commission.

Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?

Plus tôt dans ma carrière, j’ai été invité à la finale de la Coupe du monde de jumping à Las Vegas, comme membre de l’équipe vétérinaire. C’était à l’époque où la Coupe du monde était à son apogée et qu’elle avait lieu une année sur deux, et j’y suis allé à deux ou trois occasions. En dehors de cela, je n’ai travaillé comme vétérinaire officiel dans aucune autre compétition internationale, je me consacre principalement à Spruce Meadows.

Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?

L’alimentation n’est qu’une donnée de l’équation. Le métabolisme des chevaux est incroyable, et tant qu’on leur maintient un régime alimentaire bien équilibré, ils sont en forme. Plutôt qu’une alimentation complexe, je pense que le plus difficile pour les chevaux des compétitions internationales, c’est le changement de régime quand ils voyagent de concours en concours. Quand ils se déplacent d’un concours à l’autre, le maintien d’une alimentation équilibrée peut s’avérer difficile. Quand vous prenez nos chevaux de niveau international qui arrivent par avion, avec de longues durées de transport, vous pouvez voir qu’une période d’adaptation est nécessaire et certains de nos cas les plus difficiles ont été des difficultés d’adaptation à de nouvelles sources d’alimentation. Par exemple, l’Alberta est un État connu pour la qualité de son grain et de son fourrage, en comparaison à l’Europe qui a du très bon foin, et les chevaux ont parfois du mal à s’adapter au changement. Les exigences gouvernementales actuelles impliquent que nous devons abandonner le grain des chevaux européens et les amener à un régime totalement différent quand ils arrivent sous notre responsabilité. Tout cela se passe sur une très courte période, de peut-être dix jours au plus, c’est donc un gros travail d’adaptation pour eux et nous devons le gérer avec prudence. Notre objectif principal est toujours de les habituer sans créer de perturbations digestives. Nous croisons toujours les doigts pendant les premiers jours car s’il y a une gêne abdominale, nous n’avons que très peu de solutions en termes de traitements. Le FEI a des exigences très strictes et bien qu’ils ne refusent jamais de soigner les chevaux, nous devons veiller à ne pas interférer avec leur performance plus tard dans la compétition.

Comment avez-vous décidé de devenir vétérinaire équin ? Avez-vous été inspiré par quelqu’un en particulier ?

J’ai commencé comme compétiteur dans les rangs des juniors à Spruce Meadows au tout début, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles je suis devenu vétérinaire. Voir le développement du site et de la qualité des chevaux m’a vraiment aidé à cibler ma carrière. Mon ambition était de veiller à la qualité des chevaux qui commençaient à arriver à Spruce Meadows et de voir le site se développer pour passer d’un « parc d’engraissement de bétail », comme disait Ron [Southern], à son niveau actuel de niveau international. Ce parcours a été une période exceptionnelle de ma carrière.  En ce qui concerne les mentors, j’ai eu d’excellents professeurs, y compris de merveilleux cavaliers et entraîneurs ici à Spruce Meadows. J’ai aussi pu travailler avec quelques vétérinaires de la région qui s’occupaient des chevaux à Spruce Meadows dans les débuts et qui ont été une vraie source d’inspiration. J’ai également rencontré de nombreux mentors et collègues pendant toute la durée de mes études à Colorado et à Fort Collins.

Qu’est-ce qui vous a apporté le plus de fierté au cours de votre carrière ?

Je pense que mes deux diplômes de spécialisation en chirurgie et en médecine du sport sont les plus grandes réussites de ma carrière académique. J’ai beaucoup apprécié la préparation de ces deux diplômes. Le cheval athlétique moderne a énormément progressé et il est traité aujourd’hui comme le serait une Ferrari réglée avec la plus grande précision. Pouvoir travailler avec eux au plus haut niveau de compétition, un niveau extrêmement exigeant, c’est passionnant et je le dois en grande partie à ces deux spécialisations.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de vétérinaire équin ?

Certains pourraient dire que ce qu’ils préfèrent c’est de voir les chevaux concourir au meilleur de leur forme, ce que j’ai le plus apprécié au cours de ma carrière, c’est d’avoir pu cultiver la relation entre les clients et leurs chevaux. Le fait de soigner les chevaux malades, boiteux, etc. et de permettre au client de rétablir sa relation avec son cheval est ce qui me fait le plus plaisir.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?

D’avoir un mentor. Je pense que la chose la plus importante est de passer du temps avec des praticiens expérimentés pour bien comprendre le métier. Bien-sûr, l’amour du cheval est la fondation du métier de vétérinaire équin, mais je pense qu’il faut passer du temps avec des passionnés du milieu pour véritablement le comprendre. Il est très important de bien comprendre les exigences du métier. Les chevaux sont de vrais compagnons, et quand nous avons des blessures très graves sur la piste, l’émotion est tellement forte qu’elle est difficile à comprendre à moins de la ressentir soi-même. Au bout du compte, ce ne sont pas des voitures que vous pouvez ramener chez le concessionnaire, ce sont des animaux de grande valeur qui nous sont confiés et qui ont un impact énorme sur la vie de leur propriétaire. Je pense que c’est quelque chose qu’on ne peut vraiment comprendre qu’avec de bon mentors.

À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?

Quand j’ai commencé ma carrière, mon emploi du temps était très différent, principalement des consultations ordinaires et des chirurgies programmées, et puis les compétitions. Aujourd’hui il est un peu plus structuré, avec la priorité au mentorat et à la direction de l’équipe. Je suis un lève-tôt, je commence ma journée à 4 h 30, et j’aime m’occuper des tâches administratives et de mon entraînement au début de la journée. En général, j’ai fini ma séance de sport et mon travail administratif quand je sors de chez moi vers 7 h 30 ou 8 h 00. En tant que responsable de notre cabinet vétérinaire, mon premier souci est de rencontrer les équipes, de faire la tournée des différents cas et de voir comment la journée se présente. En ce moment, nous avons tout le monde mobilisé pour la saison, les équipes de coordination, de soins, nos responsabilités sur la piste, et le travail avec les vétérinaires délégués des différents tournois. Chaque année quand la saison bat son plein nous devons passer en pilotage automatique car les journées sont tellement chargées pour tout le monde, je dois pouvoir jongler entre les différentes situations et rester totalement concentré sur le travail.

Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors du travail ?

J’ai des petits problèmes de dos maintenant mais je joue encore au golf, au tennis, au hockey, au badminton et je fais du ski en hiver. J’aime avoir différentes activités de loisirs car je pense que c’est important pour être en forme et pour ma santé. Par exemple, jouer au golf pendant quatre heure permet vraiment de faire une pause au niveau mental, si je peux éteindre mon téléphone ! Si je trouve du temps pour jouer quelques trous pendant un tournoi, j’ai l’impression d’avoir eu tout un weekend de repos et d’être ressourcé. Ce changement dans mon état de concentration est très important pour moi et j’ai de la chance de pouvoir pratiquer autant d’activités différentes.

Parlez-nous un peu de votre équipe...

Le ‘Masters’ représente une baisse du nombre de chevaux, mais une hausse du niveau en termes de qualité, nous avons donc du personnel permanent et temporaire qui intervient chaque année. Chaque année il nous faut trois vétérinaires et au moins trois personnes en soutien pour assurer les responsabilités sur la piste, et une autre équipe qui s’occupe du cabinet. Ce qui se passe généralement pendant le ‘Masters’, c’est que nous avons moins de cas médicaux, mais ceux-ci sont plus importants, il est donc vital que nous ayons une équipe compétente capable de prendre des décisions difficiles.

Quand vous partirez, quel héritage aimeriez laisser au sport équestre ?

Je pense que mon héritage est conforme à l’héritage de Spruce Meadows, dans le sens où, à sa création, le but de Spruce Meadows était de former notre effectif local de cavaliers pour les amener à un niveau international. Quand vous voyez le succès obtenu aux Jeux olympiques de Pékin, il est clair que nous avons atteint l’objectif de départ, et c’est un privilège d’avoir pu faire partie de ce processus. Ron Southern dirait « c’est un sport très improbable dans une partie du monde très improbable », et c’est un sentiment très gratifiant d’avoir joué un petit rôle dans le succès de Spruce Meadows.

Le bien-être du cheval est à la base de ce que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping ; comment veillez-vous au respect de ce principe et à un progrès constant des normes vétérinaires ?

Fondamentalement, nous devons toujours nous rappeler que ce sont des animaux très précieux dont nous avons la charge. Et si nous pouvons les pousser jusqu’à un certain point, nous ne devons pas oublier qu’ils ne sont pas des machines. On ne peut pas leur demander, « Comment tu te sens aujourd’hui ? Est-ce que tu voudrais un jour de congé ? », il nous faut donc faire preuve d’empathie. On ne peut demander à aucun athlète de travailler toute l’année, il est donc important de ne pas ajouter toujours plus de compétitions qui feraient concourir les chevaux sans arrêt. Ils ont besoin de repos. Ces chevaux sont sous notre responsabilité, et nous ne devons surtout pas l’oublier.

À votre avis, que pourrait-on faire et que devrait-on faire pour améliorer le bien-être du cheval ?

Comme je vous l’ai dit, nous devons juste faire attention à ce que nous exigeons d’eux et veiller à ce qu’ils ne soient pas traités comme des produits jetables. Un cheval ne peut supporter qu’un certain nombre de sauts et un certain niveau de pression, mais il est impossible de réglementer cet aspect. Tant que nous avons du personnel de qualité qui comprend les chevaux , et des propriétaires qui respectent les avis des entraîneurs, leur bien-être devrait être entre de bonnes mains. Il est essentiel d’avoir une bonne communication à tous les niveaux, et que les cavaliers, les entraîneurs et même les grooms n’aient pas peur de manifester leurs inquiétudes.

(Photo : private collection) (Photo : private collection)

Secrets d'éleveurs – Lars Nieberg

 

Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?

Mes parents possédaient un centre équestre de vacances à Hanovre, j’ai donc grandi au milieu des chevaux. J’ai commencé en touchant un peu à tout, avec quelques concours, du saut d’obstacles et du dressage. Les chevaux ont toujours fait partie de ma vie et de celle de ma famille. 

 

Comment vous-êtes vous intéressé à l’élevage de chevaux ? Cet aspect vous a-t-il toujours intéressé ?

J’avais 14 ans quand j’ai commencé l’élevage. J’avais une jument pleine de talent nommée Pistazie qui avait un très bon pedigree mais qui s’est blessée sur le terrain. J’ai donc décidé de commencer l’élevage avec elle. Bon nombre des chevaux que j’élève aujourd’hui sont issus de Pistazie.

 

En tant qu’éleveur, quelle est votre principale ambition ?

Je pense qu’avec l’élevage, la qualité du cheval doit s’améliorer et s’adapter au sport. Mais à mon avis, il est tout aussi important d’élever un cheval en bonne santé. Ce sont là les aspects les plus importants de l’élevage. Si vous avez un cheval qui possède de nombreuses qualités mais qui n’est pas en bonne santé, c’est vraiment regrettable. Mais si vous avez un cheval qui n’a pas énormément de qualités mais qui est en bonne santé, ça n’est pas si grave car il y a toujours des gens qui veulent concourir mais à un niveau moins élevé. L’élevage de nos jours est très compétitif et nous élevons rarement un cheval qui ne peut pas sauter dans des concours à 1,30 - 1,45 m. J’essaie toujours de trouver la meilleure combinaison entre la jument et l’étalon. Aujourd’hui, il y a tellement d’étalons disponibles pour les saillies que le choix est difficile. Mais c’est l’un des aspects les plus importants pour obtenir un bon cheval.

 

En tant qu’éleveur, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?

J’ai élevé tellement de chevaux qu’il est difficile d’en choisir un seul. C’est toujours une expérience passionnante d’élever un étalon accompli, mais nous avons aussi eu beaucoup de chevaux qui ont réussi au niveau international et qui ont concouru dans le monde entier. Mon plus grand rêve serait d’élever un champion et pour parfaire encore ce rêve, que Gerrit le monte.

 

Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?

Je pense que l’hérédité de la mère est très importante et, pour être franc, je ne ferai pas de reproduction avec une jument que je ne trouve pas assez bonne. Je suis dans le domaine de l’élevage depuis plus de 40 ans et j’ai eu la chance de pouvoir monter beaucoup des juments et des étalons que j’ai utilisés pour la reproduction, je reconnais donc les chevaux qui sont bien assortis. Et c’est pour cette raison que je n’ai jamais eu de résultats inattendus.

 

Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ?

En fait, nous ne vendons aucun des poulains, les plus jeunes chevaux que nous vendons sont à la fin de leur deuxième année ou quand ils ont trois ans. Quand ils arrivent à cet âge, nous leur faisons faire un peu de saut afin de voir leur potentiel et nous leur faisons passer un contrôle vétérinaire complet avec radiographie. C’est à ce moment que nous décidons quelles juments iront au haras pour avoir un poulain avant d’être complètement débourrées. Néanmoins, nous travaillons un peu avec ces juments avant le poulinage de façon à leur donner une éducation de base. Lorsque ces juments ont eu leur poulain, vers quatre ans, elles retournent à l’écurie de compétition.

 

Combien assurez-vous de poulinages par an ?

Au cours des cinq dernières années, nous avons eu entre 20 et 30 poulains par an.

 

Parlez-nous un peu de Gut Berl, qui semble être un projet familial ?

Gut Berl est une grande propriété. Nous avons deux écuries sur la propriété, une pour les chevaux de compétition et l’autre destinée à l’élevage. Les écuries où nous gardons les chevaux qui travaillent ont 60 stalles et les écuries d’élevage ont deux grands blocs couverts où nous gardons les yearlings, les poulinières et les poulains. Nous avons environ 80 hectares de terres, ce qui laisse beaucoup d’espace aux chevaux pour paître et évoluer à l’extérieur. 

 

Nous avons un excellent vétérinaire pour l’aspect reproduction de notre entreprise. Il travaille à Gut Berl depuis plus de 20 ans et il est originaire de la région. Il doit probablement connaître la mère, la grand-mère et même l’arrière grand-mère des poulains que nous avons en ce moment. Nous avons en lui une confiance absolue et il est un ami proche de la famille. Nous travaillons en étroite collaboration avec lui sur tous les aspects du programme d’élevage.

 

Nous avons aussi deux employés qui prennent soin des juments et des poulains dans les écuries d’élevage. Dans les écuries de compétition, où nous avons 60 chevaux, il y a plus de personnel. Je pense que nous avons quatre ou cinq cavaliers d’entraînement, quelques cavaliers de concours, les grooms, un chef d’écurie, et la famille, qui est très impliquée. Cela représente une grande équipe, et une véritable famille.

 

Parmi vos jeunes chevaux, lesquels vous semblent les plus prometteurs ?

Nous avons quelques très jeunes chevaux qui pourraient, je pense, être très intéressants quand ils auront entre cinq et huit ans, mais ils doivent maintenant faire preuve de leur talent et il nous faut voir quel est leur véritable potentiel. Nous avons un très bon cheval de neuf ans, Amigo 1841. Gerrit le monte en ce moment et il l’a aussi monté pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Nous avons beaucoup de foi et d’espoir en ce cheval. Il est difficile de choisir un seul cheval à l’heure actuelle, mais les voir grandir et se développer est vraiment passionnant. Malheureusement, nous devons aussi vendre certains chevaux, et il est toujours plus facile de vendre les meilleurs chevaux, ceux que nous aimerions bien garder !

 

Vous devez être très fier de Gerrit et Ben 431 qui ont gagné le Rolex Grand Prix cette année au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Je suis extrêmement fier d’eux. C’est vraiment là un rêve qui se réalise. La saison avait déjà bien commencé, mais gagner un Rolex Grand Prix lors d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est toujours quelque chose de très spécial et que très peu de cavaliers réussissent. Je pense que le souvenir de cette journée nous donnera toujours la chair de poule.

 

Au début, le plus gros problème avec Ben 431 était d’arriver à le maîtriser et de le faire se concentrer sur son cavalier. Nous voulions encourager son ardeur et son amour pour son travail, mais nous devions aussi nous assurer qu’il puisse travailler avec Gerrit. Gerrit et Ben 431 ont ainsi créé une relation solide à partir de laquelle ils ont construit leur succès.

 

Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est véritablement unique car il cumule quatre concours qui ont chacun une tradition très forte. Ces quatre concours ont toujours été de grands événements avant même que le Rolex Grand Slam of Show Jumping ne soit créé. Le montant du prix est phénoménal et c’est quelque chose de très important pour la discipline du saut d’obstacles. Tout le monde se souvient toujours de qui a gagné le CHIO d’Aix-la-Chapelle chaque année et à mon avis, les Majeurs se rapprochent de plus en plus d’un championnat.

 

Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?

Je suis allemand, donc je dirai que c’est le CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’est pour moi le plus grand et le meilleur des quatre Majeurs et bien-sûr, il est encore plus spécial depuis que Gerrit y a remporté la victoire. Mais bien-sûr, je suppose que si vous demandez à un Canadien, il vous dira qu’il préfère le Masters du CSIO de Spruce Meadows.

 

Le prochain objectif de Gerrit et de Ben 431, c’est justement le Masters du CSIO de Spruce Meadows. Ils ont eu une très bonne saison jusqu’à présent et ça serait fantastique s’ils pouvaient maintenir cette forme à Calgary. Ben 431 a eu quelques semaines au calme depuis le CHIO d’Aix-la-Chapelle, il a pu se promener à travers bois et passer du temps au paddock. Les chevaux ne sont pas des robots et il est très important qu’ils soient heureux et qu’ils aiment leur travail. Il a participé à des concours plus modestes la semaine dernière et il se prépare maintenant pour le prochain Majeur.

 

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

Herbert Meyer, il était Chef d’équipe pour l’Allemagne de 1985 jusqu’aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney. Pour mon premier emploi, je montais pour lui, dans ses écuries. Je devais avoir 16 ou 17 ans. C’est là que j’ai appris toutes les bases, et tellement d’autres choses ! C’est la personne vers qui j’allais toujours pour demander conseil, quelqu’un que j’ai toujours admiré. J’ai aussi été inspiré par d’autres grands cavaliers. J’essaye de toujours garder l’œil ouvert et de regarder les meilleurs, vous pouvez toujours apprendre et faire des progrès.

 

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est que si vous croyez en quelque chose, surtout en un cheval, vous devez continuer à y croire et à y travailler même si vous rencontrez des difficultés. Si vous croyez vraiment en ce cheval, vous finirez par connaître le succès et par obtenir les résultats que vous recherchez.

(Photo : Mackenzie Clark) (Photo : Mackenzie Clark)

Entretien avec Eric Krawitt

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Nous allons participer à quelques concours jusqu’à la fin de 2022 et faire travailler un peu les chevaux à l’entraînement chez nous et les préparer pour la saison d’hiver à Wellington. Nous n’avons donc pas trop de grands projets prévus pour la fin de l’année. Nous allons juste continuer d’aller là où nous avons prévu d’aller, et continuer à nous entraîner et à nous perfectionner.

 

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Je pense que mon plus grand moment de fierté, c’est probablement d’avoir participé à mon premier Grand Prix l’été dernier. C’était un Grand Prix 2*, j’ai donc apprécié de pouvoir concourir sur la scène internationale et de sauter dans les catégories de la FEI.

                                                                                                    

L’expérience m’a vraiment ouvert les yeux et m’a permis de voir qu’il y avait là une possibilité pour moi de continuer dans cette voie et de sauter à l’avenir dans des concours encore plus importants. 

 

Vous venez de recevoir le Trophée Gillian Wilson après avoir été nommé Cavalier junior de l’année, qu’avez-vous ressenti ?

J’étais ravi, c’était un grand accomplissement. C’est toujours un sentiment agréable d’être reconnu de manière positive, mais le plus important c’est de continuer à avancer et à faire ce que nous faisons de façon à obtenir des résultats positifs quand nous progressons.

 

Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?

Ma famille a toujours été très impliquée dans les chevaux, j’ai donc grandi entouré de chevaux depuis tout petit. Mais j’ai vraiment commencé à m’y intéresser quand j’ai eu 11 ou 12 ans. J’ai commencé à vraiment, vraiment beaucoup apprécier les chevaux et tous les aspects de l’équitation. Sauter, c’était quelque chose que je voulais vraiment essayer, pour y tenter ma chance, j’ai donc commencé et je n’ai plus arrêté depuis !

 

Et pour les personnes qui m’ont inspiré, ma mère en a toujours fait partie. Elle s’est impliquée depuis le tout début et elle a toujours montré un soutien indéfectible pour ma carrière. Même si je ne suis pas dans un bon jour ou si je ne fais pas un bon parcours, elle reste positive et elle me donne des conseils précieux. Je dirais donc que ma mère est ma plus grande inspiration depuis le début de ma carrière.

 

À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?

Je pense qu’un bon cavalier de saut d’obstacles doit avoir de très grandes ambitions ainsi qu’un amour indéfectible, une passion pour ce sport.

 

L’équitation n’est pas un sport facile, il faut donc une très forte motivation pour continuer à travailler et à persévérer.

Il faut s’attendre à avoir beaucoup plus de mauvais jours que de bons jours dans ce sport, il faut donc savoir apprécier les bons jours quand ils se présentent. Et il faut continuer à avancer et à travailler même si tout ne va pas comme vous voulez car, au bout du compte, vous aurez de bons jours. Et c’est sur ces jours-là que vous devez vous focaliser.

 

Parlez-nous un peu de vos chevaux. Lesquels avez-vous le plus hâte de monter ?

Nous avons un jeune cheval très sympa en ce moment, il s’appelle Chicago. Nous l’avons depuis six mois maintenant et il est encore un peu inexpérimenté, mais il montre un excellent potentiel. Il a de très bonnes capacités pour le saut, je pense donc qu’il pourrait être un cheval d’avenir. Et c’est l’avenir qui nous le dira.

 

Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?

L’équipe est très importante, elle tient la première place. Si vous n’avez pas une bonne équipe, vous n’irez pas très loin dans ce sport. Pour les activités quotidiennes avec les chevaux, notre groom, Jo Watson, est absolument incroyable. Elle s’occupe de tous les chevaux et elle prend soin d’eux.

 

C’est aussi important d’avoir un bon vétérinaire, un bon maréchal-ferrant, un bon entraîneur, toutes ces personnes qui font partie intégrante de l’équipe. Si vous n’avez pas la bonne équipe, c’est compliqué d’arriver à un résultat, mais une fois que vous avez les bonnes personnes qui occupent ces postes et travaillent ensemble, vous pouvez accomplir des choses fantastiques.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?

Je suis quelqu’un de très compétitif, c’est donc un aspect du sport que j’aime beaucoup, mais avoir cette relation avec les chevaux et pouvoir travailler avec eux, c’est quelque chose que vous ne trouverez dans aucun autre sport.

 

Il n’y a aucun autre sport où vous devez travailler avec un animal qui est différent, dont le cerveau est différent, et je trouve cet aspect de l’équitation très intéressant. Il y a tellement de différentes manières d’aborder ce sport que vous n’arrêtez jamais d’apprendre. Il y a toujours quelque chose à apprendre.

 

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Je dirais que le meilleur conseil dans cette discipline est de penser sur le long terme. J’ai le sentiment que parfois les gens restent bloqués sur ce qui se passe au quotidien et ils commencent à oublier ce qui pourrait se présenter tant qu’ils y restent confinés. Si vous faites un programme et que vous y travaillez tous les jours, au bout de quelques mois vous verrez les résultats.

 

En tant que jeune cavalier, pensez-vous que suffisamment d’opportunités sont offertes aux talents en herbe ?

Je pense que nous avons beaucoup de très bonnes compétitions et que de nouveaux concours apparaissent tout le temps. Par exemple, le circuit U25 à Wellington est excellent. Et il y a encore des nouvelles coupes des nations pour les juniors et les jeunes cavaliers qui démarrent en Amérique du Nord, ce qui est très bien. C’est une bonne occasion de monter en équipes et d’acquérir cette expérience.

 

La seule difficulté que je vois pour les jeunes cavaliers de nos jours, c’est le coût de tout ce qui touche à l’équitation. Il est difficile de saisir cet aspect des choses.

 

Vous devez être vraiment satisfait de votre performance avec Cactus de Cosnière à Spruce Meadows en juin. J’étais aux anges et ravi du cheval, c’était une expérience irréelle. C’était fantastique de pouvoir simplement sauter dans cette arène, alors obtenir en plus un résultat... C’est un très bon cheval qui s’est développé doucement sur les deux dernières années, et maintenant il commence à devenir une vraie star du saut d’obstacles.

 

À votre avis, qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows ‘Masters’ un endroit si spécial ?

Le cadre est fantastique, c’est un lieu extraordinaire. Le soin qu’ils prennent dans l’entretien des terrains de la compétition est incroyable. En outre, les parcours en eux-mêmes, les obstacles, tout est de première classe. Et l’atmosphère ! Quand vous entrez dans cette arène internationale, c’est une expérience complètement irréelle.

 

Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Je pense qu’il a eu un impact très fort sur le concours hippique, il amène de nombreux spectateurs à notre discipline. Il donne aux meilleurs cavaliers un objectif à atteindre et quelque chose qui alimente leur ambition.

 

En dehors de l’équitation, qu’est-ce que vous aimez faire ?

J’aime les activités de plein air et faire un peu de sport.

 

À quoi ressemble une journée typique pour vous ?

J’essaie de me lever aussi tôt que possible chaque matin, mais chaque journée peut être légèrement différente et l’emploi du temps n’est pas forcément rigide. Je consacre un peu de temps à mes études l’après-midi, mais je monte tous les jours du mardi au dimanche.

 

(Photo: Rolex / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

Grands moments du CSIO - Spruce Meadows ‘Masters’

Les meilleurs couples de cavaliers et chevaux du monde vont à nouveau prendre le chemin de ce qui est souvent considéré comme le tout premier des rendez-vous équestres d’Amérique du Nord. Situé au pied des Montagnes Rocheuses de l’Alberta, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, qui a lieu du 7 au 11 septembre 2022, offre au public non seulement un cadre spectaculaire, mais aussi une compétition équestre de première classe, des opportunités de faire du shopping, et du divertissement. Le grand moment et principal attrait de l’événement pour de nombreux passionnés d’équitation sera le CP International, présenté par Rolex, qui aura lieu le dimanche 11 septembre.

 

En marge du concours hippique de classe internationale, le Spruce Meadows ‘Masters’ propose aux spectateurs toute un éventail d’activités qui raviront toute la famille. Pendant la durée du tournoi, le MARKT permettra aux amateurs de shopping de dénicher des pépites dans ses 70 stands, qu’il s’agisse d’œuvres d’art originales ou de produits du terroir. En outre, des démonstrations inspirées du monde équestre et des animations auront lieu chaque jour. Pendant la semaine, le public pourra voir les membres de la Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians) Mounted Troop, le Household Cavalry Mounted Regiment et les troupes de la King’s Troop Royal Horse Artillery, toutes présentes dans les zones de East et West Meadows.

C’est jeudi que commenceront les concours de saut d’obstacles 5* avec la ATCO Cup et la CANA Cup qui se dérouleront dans l’enceinte du spectaculaire International Ring. Ces deux concours fourniront aux cavaliers une première chance de se qualifier pour le CP International, présenté par Rolex, le dimanche.

Vendredi sera le jour du Westjet Evening of the Horse. Les spectateurs peuvent s’attendre à une excellente soirée avec un concours hippique de classe internationale, de la musique et des feux d’artifice. La soirée commencera avec la Tourmaline Oil Cup à 1,60 m au cours de laquelle les meilleurs couples de cavaliers et chevaux batailleront pour ce titre très convoité. Viendra ensuite le concours ATCO Electric Six Bar qui fait sauter aux cavaliers six obstacles en ligne droite, chaque obstacle plus haut que le précédent. Les spectateurs seront aussi impatients de découvrir les noms sélectionnés pour les poulains de l’édition 2022 de Name the Foal, présentée par TELUS. La soirée se terminera en musique avec un concert de l’orchestre Musical Band of the Household Cavalry et avec des démonstrations équestres.

Samedi, Spruce Meadows accueillera à nouveau une journée spéciale « British Day » avec une participation exceptionnelle de membres du Household Cavalry Mounted Regiment et de la King’s Troop Royal Horse Artillery qui seront en grand uniforme pour l’occasion. Le Suncor Winning Round est la première des compétitions 5* à avoir lieu dans l’International Ring, suivie de la Parade des Nations et de l’ouverture officielle du British Day. Des équipes constituées de quatre chevaux et cavaliers représenteront différents pays dans la Coupes des nations BMO, le dernier concours de la soirée.

Dimanche, tous les regards se tourneront vers un événement, le CP International, présenté par Rolex. L’élite mondiale des cavaliers et de leurs chevaux sera en lice pour remporter ce titre prestigieux et inscrire le nom du gagnant au livre d’or du Spruce Meadows ‘Masters’. L’Allemand Gerrit Nieberg se rend au Canada dans l’espoir de poursuivre sa quête pour le titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping.

(Photo: Rolex Grand Slam) (Photo: Rolex Grand Slam)

Les gagnants des Rolex Grand Prix de l’été

 

Avec la saison d’été européenne qui tire à sa fin, il en est de même pour la saison d’été des Grands Prix Rolex qui commence en mai et se termine le dernier weekend du mois d’août. Sur cette période de quatre mois, Rolex est le partenaire en titre de six Grands Prix de concours prestigieux, tous organisés en marge du célèbre Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Le CSIO Jumping International de la Baule a accueilli le premier Rolex Grand Prix de l’été, marquant également la première fois où le concours est sponsorisé par Rolex, partenaire très prisé parmi les cavaliers. Un public ravi a pu assister à la victoire de la Canadienne Beth Underhill, 59 ans, et de Dieu Merci Van T&L qui ont remporté ce premier trophée. L'étalon avait été précédemment monté par le légendaire Témoignage Rolex Eric Lamaze, qui s’est aujourd’hui retiré de la compétition suite à des problèmes de santé. Lamaze apporte désormais son expérience à l’équipe canadienne dans son nouveau rôle de Chef d’Équipe et il était présent avec Beth Underhill au concours. La seconde place a été obtenue par Yuri Mansur, Brésil, avec son hongre Vitiki, et c’est le Français Pierre Marie Friant qui a emporté la troisième place avec Urdy d’Astrée.

Tout juste une semaine plus tard, les meilleurs couples cheval-cavalier du monde ont traversé la Manche pour participer au spectaculaire CHI Royal Windsor Horse Show, sur les terres du château de Windsor qui a accueilli cette année un spectacle équestre et musical exceptionnel à l’occasion des 70 années de règne de Sa Majesté la Reine Elizabeth. L’aristocratie du monde équestre s’est réunie pour se disputer le Rolex Grand Prix, qui, dans un style on ne peut plus anglais, s’est tenu sous des nuages gris et un ciel pluvieux. Le parcours de Bernardo Costa Cabral s’est avéré difficile, avec seulement trois couples finalement sélectionnés pour le barrage. Le premier à partir était le Belge Gregory Wathelet, avec son fidèle partenaire Nevados S, et sa performance n’a pu être égalée ni par l’Autrichien Max Kühner ni par L’Israélien Daniel Bluman. Wathelet et son étalon visent maintenant les Championnats du monde de la FEI, avec l’espoir de reproduire leur performance.

Puis est arrivé le CSIO Roma Piazza di Siena, souvent décrit comme l’événement de concours hippique le plus pittoresque. Sur l’impeccable arène ovale où 49 des meilleurs couples du monde se sont affrontés, 13 sont parvenus au barrage. À sa grande joie, l’Irlandais Denis Lynch a remporté son deuxième Rolex Grand Prix à Rome, après avoir obtenu le premier en 2008 avec le fameux Lantinus. Lynch ne travaillait que depuis peu avec sa monture Brooklyn Heights, mais le duo fonctionnait avec harmonie et a été le plus rapide, remportant ainsi le titre. L’Allemande Jana Wargers et son étalon bai Limbridge ont suivi à la deuxième place et l’enfant du pays Piergiorgio Bucci a pris la troisième.

Knokke Hippique a été remporté par le Suédois Peder Fredricson, troisième mondial, avec son partenaire de longue date H&M All In, maintenant âgé de 16 ans. Avec six couples réussissant un sans-faute au premier tour, le barrage a été très disputé. Fredricson, qui se prépare maintenant pour les Championnats du monde à Herning, au Danemark, avec H&M All In, a commenté ainsi sa victoire : « H&M All In a peut-être 16 ans mais c’est toujours un gagnant. Il a pu se reposer quelques semaines et il a participé à une petite compétition la semaine dernière pour se préparer. Aujourd’hui, c’était notre jour. Je suis incroyablement heureux. »

Le Rolex Grand Prix qui s’est tenu le week-end dernier au Jumping International de Dinard, a vu l’actuel numéro un mondial Martin Fuchs remporter deux victoires consécutives dans la prestigieuse compétition, après sa victoire avec Conner Jei l’an dernier. Cette année, le Suisse était accompagné de son superbe hongre gris Leone Jei, avec lequel il a remporté le Rolex Grand Prix au CHI de Genève l’année dernière. Le duo a été sélectionné pour représenter l’équipe suisse aux Championnats du monde de la semaine prochaine et déborde de confiance avant la compétition. Le favori du public local, Julien Epaillard et Gracieux du Pachis, ont réalisé le seul autre double sans faute, mais ils n’étaient qu’à 0,52 seconde derrière la combinaison gagnante, tandis que Bertram Allen et Pacino Amiro, autre testimoniale Rolex de Fuchs, ont pris la troisième place de cette classe prestigieuse avec un rapide quatre pénalités au barrage.

Les regards se tournent maintenant vers les Brussels Stephex Masters, qui pour la première fois cette année se dérouleront sur herbe, et qui accueilleront le dernier Rolex Grand Prix de la saison. Ensuite se déroulera le troisième Majeur de l’année, lors des Masters de Spruce Meadows, où Gerrit Nieberg cherchera à poursuivre sa quête de prétendant au titre après sa victoire spectaculaire au Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-la-Chapelle.

(Photo: Dirk Caremans / Hippofoto) (Photo: Dirk Caremans / Hippofoto)

Le Owners' Lounge avec

Frans Lens

 

Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?

Il y a plus de 30 ans, un centre équestre a ouvert près de chez nous à côté de Liège, et c’était à l’époque le plus grand centre équestre construit en Belgique. J’y ai emmené ma fille, Elke, et elle a eu le coup de foudre. À partir de ce jour, j’ai pu voir à quel point elle aimait les chevaux, je lui ai donc acheté une petite jument nommée So Brave. Elles ont gagné de nombreuses compétitions ensemble, et nous avons ensuite rencontré Eric Wauters, c’est là que tout a commencé. À cette époque, le saut d’obstacles ne passait pas beaucoup à la télévision et, si c’était le cas, on ne passait que cinq ou dix minutes à l’écran. Mais je me souviens qu’en 1992, le concours de saut d’obstacles des Jeux olympiques de Barcelone a été diffusé en entier et ce fut un événement marquant pour le secteur de l’équitation en Belgique.

Comment êtes-vous devenu un des plus grands propriétaires du milieu équestre ?

Il y a à cela deux raisons principales ; la première est ma rencontre avec Eric Wauters et la seconde est que je cherchais toujours de meilleurs chevaux pour ma fille. À l’époque, il était plus facile de trouver de bon chevaux, car ils étaient moins nombreux. Aujourd’hui, vous trouvez plus de cent chevaux dans un élevage, âgés de 6 à 8 ans, et qui pourraient tous devenir des champions, il faut donc avoir de la chance pour trouver l’un des meilleurs. Au début, j’avais des chevaux qui concouraient au niveau national, mais qui ont ensuite progressé jusqu’au niveau international. Mon ambition d’acheter des chevaux toujours meilleurs n’a jamais été dans le but de les revendre, mais de les garder et de les entraîner pour les rendre meilleurs. J’en tire une immense satisfaction et c’est ce qui a toujours été mon objectif.

En tant que propriétaire, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?

Il y a deux moments particulièrement remarquables pour moi. Le premier est le succès connu par Olivier Philippaerts avec Carlito C. J’ai élevé ce cheval moi-même et j’en ai été d’autant plus fier. Il a gagné les concours du Derby aux Masters de Spruce Meadows et au CHIO d’Aix-la-Chapelle, deux moments incroyablement forts pour moi.

Le second, c’est toutes les victoires remportées par Nicola ; il a gagné des Grands Prix 5* et les Championnats de Belgique. Aujourd’hui, il connaît un énorme succès avec Katanga v/h Dingeshof, qui a été incroyable au Rolex Grand Prix cette année à Aix-la-Chapelle, ainsi qu’aux Championnats d’Europe de la FEI. Le couple se prépare maintenant pour les Championnats du monde de la FEI à Herning et je pense qu’ils ont une chance, non seulement en compétition individuelle, mais aussi en équipe. Je suis donc très optimiste. C’est un véritable championnat et la concurrence sera rude.

Quelles sont les qualités que vous recherchez quand vous achetez un cheval de saut d’obstacles 5* (ou potentiellement 5*) ?

Aujourd’hui, il leur faut toutes les qualités, il leur faut tout : la vitesse, l’intelligence, l’envergure, la vivacité, la lignée, etc. Quand j’ai commencé, il y a 30 ans, les cavaliers étaient plus importants, car dans un groupe de 40 cavaliers, seulement cinq d’entre eux pouvaient peut-être gagner. Aujourd’hui, 38 cavaliers sur les 40 en compétition ont le potentiel pour gagner, le cheval doit donc avoir toutes les qualités pour pouvoir l’emporter.

En Belgique, nous avons beaucoup de bons chevaux, il est donc difficile de choisir les meilleurs. Ludo Philippaerts a aujourd’hui 12 à 15 chevaux de huit ans extrêmement talentueux. Ludo a un don pour repérer le potentiel d’un cheval et, généralement, quand il me dit qu’un cheval est bon, il s’avère être excellent.

Pour vous, quelle est l’importance d’avoir la bonne combinaison cheval/cavalier ? Comment savez-vous qu’un cheval sera un bon partenaire pour le cavalier et vice-versa ?

La première chose, il faut que le cavalier voie le talent et le potentiel du cheval. Il faut ensuite que le cavalier aime le cheval, dans le cas contraire, je ne l’achète pas. Si le cavalier n’a pas une bonne impression, c’est terminé pour moi. À mon avis, monter le cheval au moins une ou deux fois est extrêmement important ; pourtant, Ludo n’a jamais monté Katanga v/h Dingeshof avant de l’acheter ! Je ne pense pas qu’on puisse prédire que tel ou tel cheval de huit ans deviendra un gagnant de Grand Prix 5*. Vous pouvez avoir une bonne impression sur un cheval, mais le chemin est long avant qu’il ne devienne un champion.

Parlez-nous un peu de votre relation avec la famille Philippaerts. Pouvez-vous nous donner un aperçu de la relation entre propriétaire et cavalier ?

Je suis en relation avec la famille Philippaerts depuis 10 ou 12 ans maintenant et notre relation est excellente. J’ai connu Ludo avant la naissance de ses enfants, il y a près de 30 ans. Ludo a aujourd’hui un bon nombre de très bons chevaux de huit ans qui sont prêts à passer au niveau supérieur. Nous travaillons très bien ensemble et il en a toujours été ainsi ; j’ai confiance en lui. Il excelle à découvrir les meilleurs chevaux pour moi, et aujourd’hui, il a quatre fils dans le milieu pour qui il doit aussi trouver les meilleurs chevaux, ce qu’il continue à faire. Il a un talent et ce don de pouvoir repérer un bon cheval !

Combien de chevaux possédez-vous actuellement ? Lequel de vos jeunes chevaux a selon vous le potentiel pour être le meilleur ?

Je possède actuellement six chevaux, et j'ai toujours possédé entre six et huit chevaux à la fois. J'aime avoir un plus petit nombre de chevaux car cela permet de mieux connaître chacun d'entre eux et d'apprendre leurs différents traits de personnalité et leurs bizarreries. Je ne fais plus d'élevage et les plus jeunes des chevaux que je possède actuellement ont sept et huit ans. De nos jours, il est très difficile de savoir si un cheval de huit ans deviendra un jour un cheval de top 5*. Il faut être patient et espérer que la combinaison cheval-cavalier sera parfaite.

Quelle est votre ambition principale en tant que propriétaire de premier plan ?

De prendre du plaisir, mais aussi d’avoir de la réussite et d’essayer de gagner. Avec mon équipe, nous avons gagné de nombreux Grands Prix 5* et les Championnats de Belgique. Aujourd’hui, l’objectif est de remporter un Rolex Grand Prix ou les Jeux olympiques. Nous avons manqué le rendez-vous des Jeux olympiques deux fois en raison de blessures. Ils représentent un grand rêve, mais il faut rêver en grand car parfois les rêves se réalisent.

Le sentiment qui vous envahit en tant que propriétaire quand votre cheval gagne est indescriptible. La joie que j’ai ressentie quand Olivier a gagné les concours du Derby au CHIO d’Aix-la-Chapelle et aux Spruce Meadows Masters était vraiment incroyable. J’étais extrêmement nerveux avant le CHIO d’Aix-la-Chapelle cette année, mais le classement de Nicola à la troisième place est un résultat exceptionnel. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle et les Masters de Spruce Meadows sont à l’équitation ce que le Tour de France est au cyclisme, tout le monde veut y aller et obtenir un bon classement.

Parmi les chevaux que vous avez possédés, duquel ou desquels êtes-vous le plus fier, et pourquoi ?

C’est une question très difficile car j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de chevaux très talentueux. J’ai eu huit chevaux qui ont concouru dans des équipes de la Coupe des nations et H&M Miro portera ce nombre à neuf. Les très bons chevaux sont nombreux en Belgique et avoir autant de chevaux concourir pour mon pays est incroyable, c’est un grand honneur pour moi.

H&M Chilli Willi était un cheval exceptionnel, et aujourd’hui, Katanga v/h Dingeshof montre un grand talent. Elle a déjà beaucoup obtenu dans sa carrière, y compris le bronze en individuel et par équipe aux Championnats d’Europe de la FEI l’année dernière, une quatrième place au Rolex Grand Prix du CSIO Roma Piazza di Siena, et troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ce ne sont là que quelques-uns de ses succès de l’année dernière. Elle est le cheval d’une vie, mais Ludo me dit toujours qu’il peut m’en trouver d’autres.

Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

C’est exceptionnel, le Rolex Grand Slam est le plus grand événement qui soit jamais arrivé dans le domaine du concours hippique. Tous les cavaliers veulent participer aux Majeurs. On m’a offert Hello Sanctos, le cheval avec lequel Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping, et le regarder remporter la victoire, c’était véritablement magique. Il n’y a rien dans le milieu de l’équitation qui puisse se comparer au Rolex Grand Slam.

Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?

Sans doute le CHIO d’Aix-la-Chapelle et les Masters de Spruce Meadows. Nous avons eu de nombreux succès dans ces deux concours, ce qui leur donne une valeur encore plus particulière. La joie que j’ai pu tirer de ces compétitions est vraiment incroyable, et le public y est phénoménal. Nicola veut aller aux Masters de Spruce Meadows cette année, mais nous devons être très prudents avec Katanga v/h Dingeshof. Elle a eu un emploi du temps extrêmement chargé avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle et d’autres compétitions plus tôt dans la saison, et elle est maintenant sélectionnée dans l’équipe de Belgique pour les Championnats du monde, j’ai donc peur que cela soit trop pour elle. Mais c’est le rêve de Nicola, nous baserons donc notre décision sur la performance de Katanga lors des Championnats du monde. Olivier pourrait aller aux Masters de Spruce Meadows, mais cela reste à confirmer.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

J’ai rencontré tellement de grands cavaliers et de grandes personnalités qu’il m’est difficile d’en nommer une seule, Mais Eric Wauters a été une grande source d’inspiration. Il a été un grand ami et il m’a beaucoup appris. Aujourd’hui, Ludo est une grande source d’inspiration. Et il faut dire qu’ils sont tous deux des maîtres dans leur domaine, des puits de science en matière de chevaux et d’équitation.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Eric Wauters, aujourd’hui disparu, me disait souvent : « Ne te fatigue pas trop à chercher un cheval, un jour le bon cheval viendra jusque dans tes écuries. » Je pense qu’il avait tout à fait raison.

Ludo me dit toujours : « Je vais te trouver un autre très bon cheval », et c’est toujours le cas. C’est vraiment un incroyable talent qu’il possède, c’est tellement difficile de trouver un cheval de niveau 5* et pourtant, il continue à en trouver.

(Photo: Rolex Grand Slam) (Photo: Rolex Grand Slam)

Soyez toujours informés grâce au « Second Écran » du Rolex Grand Slam

 

Le Second Écran du Rolex Grand Slam, conçu exclusivement pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping, permet aux fans de suivre leurs équipes cheval-cavalier préférées grâce à la technologie du second écran. Lancée avant le Dutch Masters 2021, le premier Majeur équestre de l’année, la technologie Second Écran Rolex Grand Slam propose aux passionnés d’équitation les statistiques les plus récentes depuis plus d’un an. Les spectateurs de plus de 50 pays apprécient cette expérience et utilisent désormais la technologie avant, pendant et après les Majors pour mieux comprendre les performances de leurs équipes équestres favorites.

La technologie Second Écran de Rolex Grand Slam a été développée par une équipe d’experts de la société suisse Alogo. La société est réputée pour sa création d’outils d’analyse pour l’industrie équestre, notamment une gamme de produits de pointe qui quantifient les performances des athlètes.

Grâce à l’appli web, les passionnés d’équitation du monde entier peuvent consulter une multitude de données en temps réel, notamment les chronos en direct, les pénalités acquises, ainsi que l’ordre de départ. Ce service fonctionne sans heurts avec la plateforme de streaming en ligne du Rolex Grand Slam. De plus, le Second Écran de Rolex Grand Slam conserve toutes les statistiques créées pour chaque Major et permet aux utilisateurs de revenir sur chacune de ces compétitions emblématiques avec plus de détails que jamais.

Le Second Écran du Rolex Grand Slam permet également aux fans d’accéder à des statistiques supplémentaires, telles que les obstacles les plus renversés, le nombre de cavaliers ayant dépassé le temps autorisé et les temps en direct pendant le barrage, ainsi que des informations sur le Rolex Grand Slam Live Contender. Le Second Écran du Rolex Grand Slam est le prolongement parfait du streaming en direct pour les fans d’équitation qui souhaitent en savoir plus sur les quatre Majors qui composent le Rolex Grand Slam of Show Jumping : le Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et le CHI de Genève.

Le Second Écran du Rolex Grand Slam est gratuit et accessible en cliquant sur le lien suivant : https://rolexgrandslam.alogo.io/

 

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Gerrit Nieberg remporte le Rolex Grand Prix et devient le Prétendant au Rolex Grand Slam

 

C’est sous un soleil radieux et devant 40 000 avides spectateurs que s’est déroulé le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, partie intégrante de l’incontournable Rolex Grand Slam of Show Jumping. Le magnifique Hauptstadion accueillait à cette occasion des concurrents issus de 14 pays différents, dont vingt des trente meilleurs cavaliers au monde, et la foule du célèbre Festival équestre mondial était pleine d’impatience d’assister aux prouesses inégalées des couples qualifiés pour l’épreuve mythique.

Avec seulement 18 duos retenus à la deuxième manche, la marge d’erreur était mince sur ce parcours dessiné par Frank Rothenberger et composé de 14 obstacles pour 17 efforts. Une performance éblouissante était donc de rigueur. Pour finir, treize cavaliers réussissent à éviter la faute, dont McLain Ward, très en forme en ce moment et bien résolu à se voir consacrer après ses deux victoires aux épreuves phares de mercredi et vendredi. Les Britanniques Harry Charles, Scott Brash et Ben Maher rejoignent ensuite l’Américain, puis cinq Allemands (Gerrit Nieberg, Christian Ahlmann, Daniel Deusser, Mario Stevens et Philipp Weishaupt), pour le plus grand plaisir de la foule. Par contre, tout reste à faire pour les cinq cavaliers qualifiés ayant écopé de pénalités lors de la première manche, dont Steve Guerdat, déjà vainqueur de trois Majeurs, et le Néerlandais Harrie Smolders.

Après un court interlude, durant lequel les 12 obstacles de la deuxième manche sont installés, l’Allemand Philipp Weishaupt lance la reprise des hostilités. Mais il en restera aux deux Majeurs déjà à son actif après un refus d’Asathir, sa monture, au début du parcours. En huitième position, McLain Ward et son cheval HH Azur s’accordent le premier double sans faute sous les applaudissements de leur équipe présente sur l’estrade « Kiss and Cry ». Il est suivi de Daniel Deusser, actuel Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping, sur son extraordinaire jument Killer Queen Vdm. Le couple fait une fois de plus preuve de son talent avec le deuxième double sans faute, annonçant ainsi le barrage à venir. Scott Brash (seul cavalier à avoir jamais remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping), accompagné de Hello Jefferson, les rejoindront rapidement. - Mais ce ne sera malheureusement pas le jour de chance des Irlandais Conor Swail et Darragh Kenny, de l’Égyptien Nayal Nasser, ni du Témoignage Rolex Kevin Staut ou encore du Britannique Ben Maher, tous pénalisés. Avant-dernier sur la ligne de départ, Nicola Philippaerts sera le quatrième à se qualifier pour le barrage, suivi de l’Allemand Gerrit Nieberg, dernier cavalier en lice.

La phase finale est inaugurée par McLain Ward, qui par malchance écope encourt d’une pénalité sur le dernier obstacle. En deuxième position, Daniel Deusser ne fera pas la même erreur : il passe la ligne d’arrivée sans aucune pénalité en 41,60 secondes, un chrono dur à battre pour les trois derniers cavaliers. Mais s’il existe une personne capable de lui faire de l’ombre, c’est Scott Brash. Et le Britannique de 36 ans finit avec deux bonnes secondes de moins que l’autre Témoignage Rolex. En dépit d’un sans-faute, Nicola Philippaerts boucle le parcours en un temps légèrement inférieur à ses deux prédécesseurs. Dernier en lice, Gerrit Nieberg, 106e mondial, fait la performance de sa vie en selle sur son hongre bai de 11 ans, Ben 431. Il franchit la ligne d’arrivée une demi-seconde plus tôt que Scott Brash, remportant ainsi l’édition 2022 du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, et devient du même coup le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Après sa victoire, Gerrit Nieberg s’étonne : « C’est complètement surréaliste, je ne m’y attendais pas du tout. L’un de mes rêves s’est exaucé aujourd’hui. »

Et Scott Brash, deuxième sur le podium, de le féliciter : « Gerrit a été spectaculaire. Je savais qu’il était possible de tourner court avant le double, et j’y ai pensé une seconde, mais personne ne l’avait fait et sur le coup, je ne l’ai pas senti. [Gerrit] était obligé de jouer le coup pour gagner, et il a très bien réussi - tout le mérite lui revient. Il a très, très bien monté et son cheval a très bien sauté. »

Scott Brash ajoute à propos de sa monture, Hello Jefferson : « Je suis très fier de Jefferson aujourd’hui, il a été super. Il a fait tout ce que je lui demandais. Mais Gerrit nous a battus avec une performance extraordinaire. »

Et Nicola Philippaerts de déclarer sa fierté à propos de sa jument Katanga V/H Dingeshof : « C’est une jument pas comme les autres, vous n’avez pas idée. Elle a tout donné et a incroyablement bien sauté. »

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview cavalière:

Meredith Michaels-Beerbaum

 

Vous avez vécu des moments incroyables ici, au CHIO d’Aix-la-Chapelle, ressentez-vous toujours la même émotion quand vous arrivez ici ?

Oui, je dois dire que quand je suis arrivée au concours jeudi, j’ai essuyé une petite larme car j’ai tellement de magnifiques souvenirs ici, c’est très émouvant. J’ai pu vivre le point culminant de ma carrière de cavalière ici. Il y a eu aussi des périodes plus difficiles, où j’ai dû me motiver pour revenir après une déception ou une défaite, c’est vraiment beaucoup d’émotions. Cet endroit est merveilleux et il fait toujours battre mon cœur un peu plus vite.

Vous avez remporté des victoires formidables dans ce sport, ressentez-vous une responsabilité vis-à-vis de la prochaine génération, pour contribuer à la formation des jeunes talents du concours hippique ?

Oui. Je suis arrivée à un nouveau stade de ma vie aujourd’hui, avec moins de compétitions et plus de formation, et j’en suis très heureuse car j’ai ainsi le sentiment d’apporter ma contribution à la discipline, particulièrement pour les jeunes cavaliers et surtout pour les femmes. Je pense avoir été une pionnière pour les femmes dans ce sport, en démontrant que tout était possible, y compris qu’une femme pouvait être numéro un mondial. Et aussi le fait de faire partie de l’équipe d’Allemagne, en tant que femme, alors qu’elle était largement dominée par les hommes avant mon arrivée. C’est très gratifiant pour moi d’être à cette nouvelle étape de ma vie et de pouvoir rendre à ce sport de ce qu’il m’a apporté.

On entend souvent que le public d’Aix-la-Chapelle soutient les cavaliers, qu’ils gagnent ou non. Qu’est-ce que ce public a de tellement spécial ?

C’est un sentiment très particulier quand vous entrez dans une arène et que 40 000 personnes vous applaudissent, croisent les doigts pour vous et vous souhaitent de réussir. C’est une excellente motivation pour tous les cavaliers. C’est une expérience incroyable de monter ici, mais gagner ici dans cette ambiance et devant ces spectateurs, c’est absolument indescriptible, ça vous donne la chair de poule.

En dehors du saut d’obstacle, pour quels autres sports vous passionnez-vous ? Avez-vous participé à d’autres grandes compétitions ?

Je suis une grande fan de tennis, mais pas une très bonne joueuse ! Je ne suis pas une très bonne golfeuse non plus, mais j’y suis meilleure qu’au tennis. J’aime regarder ces sports au plus haut niveau, et j’ai même eu le plaisir d’aller à Wimbledon, en tant que Témoignage Rolex, et j’ai pu y rencontrer d’autres Témoignages Rolex. Mais quand j’en ai l’occasion, j’essaie d’améliorer mon jeu de golf.

Pensez-vous que parmi vos jeunes chevaux, certains ont le potentiel de devenir des stars de Grand Prix ?

Nous avons en ce moment quelques très bons jeunes chevaux. J’ai actuellement un cheval que je monte et que j’ai amené ici, qui s’appelle I’m Blue, et qui a certainement l’étoffe d’un champion de Grand Prix.

Et qu’en est-il de vos élèves ? Certains ont-ils le potentiel de futures superstars ?

Oh oui, j’ai d’excellents élèves en ce moment. J’ai quelques élèves américains qui sont très motivés, comme je l’étais à leur âge. J’ai aussi quelques élèves chinois. Mais ma meilleure élève est ma fille, bien sûr, qui est très motivée et a de grandes ambitions, bien qu’elle n’ait que 12 ans, et ça me fait plaisir de voir qu’elle rêve de faire des grandes choses dans ce sport.

Comme vous venez de le dire, votre fille, Brianne, est une cavalière de saut d’obstacle pleine de talent. Pensez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping inspire d’autres jeunes talents à poursuivre une carrière dans cette discipline ?

Je pense que le Rolex Grand Slam of Show Jumping représente un tournant majeur pour le sport équestre. Soudain, Rolex est arrivé et a apporté de nouvelles aspirations, une nouvelle apogée, même, pour notre sport, comme c’est le cas pour d’autres sports comme le tennis ou le golf. Nous sommes finalement arrivés à un stade où nous sommes au même niveau que d’autres grands sports. C’est là un accomplissement majeur et une inspiration pour beaucoup de gens qui ont pour ambition de réaliser le rêve incarné par Rolex.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Le Vet-check avec:

Dr. Wilfried Hanbücken

 

Quel est votre rôle au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Je suis le président de la commission vétérinaire, je suis donc responsable de toutes les questions vétérinaires. Nous devons examiner les chevaux à leur arrivée pour vérifier qu’ils ont fait un bon voyage, qu’ils arrivent sans avoir de maladies infectieuses et qu’ils n’ont pas de fièvre. Pour chaque cheval, nous devons ensuite effectuer une inspection vétérinaire qui consiste à les faire trotter pour vérifier s’ils boitent ou non, si les tendons sont en bon état et pour nous assurer que l’attitude générale du cheval est bonne. Pour certaines disciplines, comme pour le concours complet, nous devons parfois faire cet examen deux fois, avant et après le cross-country, par exemple. Nous devons aussi contrôler les médicaments pris par les chevaux.

Ma responsabilité est de veiller à ce qu’un bon service vétérinaire soit fourni, un vétérinaire sur chaque terrain et un vétérinaire dans les écuries. Ici, à Aix-la-Chapelle, nous avons toute une équipe de vétérinaires, dont des spécialistes en diagnostic et des spécialistes en médecine interne. Nous sommes très bien équipés, nous pouvons faire des échographies, des endoscopies, et nous avons un laboratoire complet ici sur le site du concours de façon à fournir une prestation de première classe aux chevaux, tout particulièrement si un cheval se blesse ou tombe malade. Cela nous permet de tout gérer sur place et d’arriver à un diagnostic précoce. C’est seulement dans les cas les plus graves, si une intervention chirurgicale est nécessaire, que nous envoyons un cheval à l’hôpital.

Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?

J’ai été le vétérinaire délégué aux Championnats d’Europe et aux Championnats du Monde, ainsi qu’aux Jeux olympiques. J’ai acquis mon expérience particulière quand j’ai participé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, un événement absolument fantastique. Ces Jeux ont été une incroyable opération de relations publiques pour tous les sports équestres. J’ai aussi passé d’excellents moments à La Baule, qui est une très belle compétition. Mon évènement préféré est reste de loin le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Je suis né à Aix-la-Chapelle et j’y ai grandi. J’ai travaillé sur le concours pendant 40 ans. J’ai commencé étudiant à assister les vétérinaires, puis j’ai travaillé en tant que vétérinaire avant d’être membre de la commission vétérinaire, et depuis 1998, je suis le chef de cette commission.

Au cours de ces 20 dernières années, le CHIO d’Aix-la-Chapelle a énormément progressé. Je crois que ce sont les Jeux Équestres Mondiaux de 2006 qui nous ont vraiment donné un coup de pouce. Selon moi, l’événement a été un énorme succès et, autant que je sache, jamais un événement équestre n’a attiré autant d’attention positive de la part du public. Depuis les Jeux mondiaux, le concours s’est développé, nous avons aujourd’hui de nouvelles disciplines. Autrefois, nous n’avions que le saut d’obstacle, le dressage et l’attelage, aujourd’hui nous avons le concours complet et la voltige.

Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?

Le cheval requiert une alimentation adaptée. Il a besoin d’une grande quantité de fourrage et de fibres, qui sont très importantes pour son appareil digestif. Si les chevaux sont soumis à un régime comportant trop de grains et pas assez de fibres, le risque de coliques est beaucoup plus élevé. Il faut donner au cheval une bonne alimentation de base, il n’y a pas de super-aliments. Un cheval doit aussi avoir un bon entraînement de base. De temps à autre, il faut faire une analyse de sang pour voir si le cheval a des carences. À mon avis, les compléments alimentaires sont à la fois surévalués et trop utilisés.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?

Il faut avoir une connexion avec le cheval, faire preuve d’empathie pour lui et être motivé pour apprendre. Si votre priorité est de gagner de l’argent, il y a beaucoup d’autres voies possibles que celle de vétérinaire équin. Notre profession a des difficultés à motiver les jeunes vétérinaires. Nombreux sont les jeunes vétérinaires qui arrivent dans la profession à cause de leur amour du cheval mais qui, pendant leurs études, réalisent que cela représente beaucoup de travail, avec de longues heures, y compris le soir et le weekend. Certains décident de choisir une vie plus confortable avec des horaires normaux, sans avoir à travailler la nuit ou le weekend, et c’est un problème pour notre discipline dans toute l’Europe. Peut-être est-ce juste un problème de génération.

À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?

Je me lève à 7 h et j’arrive au concours à 8 h 30, pour y passer toute la journée. En général, je ne rentre pas chez moi avant 21 h et parfois même pas avant 23 h ou minuit. Et ce n’est pas que moi, c’est le cas pour presque toute l’équipe vétérinaire. Je ne pourrais pas faire ce travail seul. Par exemple, aujourd’hui nous avons environ 20 vétérinaires qui travaillent ici. Nous commençons avec quatre vétérinaires et à mesure que le CHIO avance, le nombre de vétérinaires augmente, les trois derniers jours du concours étant les plus intenses.

Parlez-nous un peu de votre équipe...

En 2006, les Jeux Mondiaux nous ont appris qu’il nous fallait une équipe vétérinaire plus nombreuse, et ensuite nous avons ajouté les épreuves d’endurance et de reining. En 2002, quand nous avons obtenu l’organisation des Jeux mondiaux, Frank Kemperman est rentré de Jerez et m’a dit qu’il fallait nous réunir pour nous organiser. Notre premier plan a été d’agrandir nos installations au niveau des écuries et du centre vétérinaire, et le deuxième a été d’étoffer l’équipe vétérinaire. Il nous restait alors trois ans pour constituer l’équipe, j’ai donc demandé à certains vétérinaires que je connaissais s’ils étaient intéressés et d’autres nous ont rejoint spontanément. L’équipe finale de 2006 était vraiment soudée, et le noyau de cette équipe existe encore ici aujourd’hui, et j’en suis très heureux. Les membres de notre équipe sont très solidaires, ils ferment leurs propres cabinets pour venir de toute l’Europe, pas seulement de la région, mais aussi de Belgique, des Pays-Bas, d’Autriche et de toute l’Allemagne. Chaque jour, je suis impatient de venir travailler ici, mais c’est toujours beaucoup de travail.

Quand vous partirez, quel héritage aimeriez laisser au sport équestre ?

Ce que nous avons essayé d’accomplir, et que nous avons en partie réussi, c’est d’améliorer la relation entre les vétérinaires officiels et les vétérinaires soignants. Les vétérinaires officiels ne se voient plus seulement comme une police, mais comme de véritables conseillers, et les vétérinaires soignants acceptent ces conseils. La coopération entre les deux groupes a permis non seulement de meilleures relations mais aussi une meilleure compréhension du sport et au bout du compte une meilleure situation pour le cheval.

À votre avis, que pourrait-on faire et que devrait-on faire pour améliorer le bien-être du cheval ?

Il y a de nombreuses choses qui peuvent être faites. Mais pour moi, le plus important est que les principaux décideurs veillent à ce que leurs chevaux aient des périodes de repos adaptées, des périodes d’entraînement réduites et, pour certains événements, des entraînements spécifiques. Un cheval ne peut pas passer toute l’année au même niveau de performance, aucun cheval ne peut soutenir un tel rythme. La plupart des bons cavaliers que vous voyez ici au CHIO d’Aix-la-Chapelle le comprennent. Il faut mettre en place de meilleurs contrôles, en améliorant les inspections vétérinaires et les contrôles anti-dopage, et plus de cohérence dans le système de notation des juges. Je crois toujours qu’il est encore possible de faire progresser ce sport à un niveau encore plus haut, en pratiquant une équitation de qualité et en veillant à ce que tout soit fait pour le bien-être du cheval.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Mclain Ward remporte le Prix RWE de Rhénanie Nord-Westphalie

 

Cinquante cavaliers de saut d’obstacle parmi les meilleurs du monde et leurs partenaires ont participé au concours de saut d’obstacles de ce vendredi, le prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie, devant un public ravi et enthousiaste. Cette épreuve est la dernière chance pour les cavaliers de se qualifier pour le Rolex Grand Prix de dimanche, l’un des quatre majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Une compétition à 1m60 avec barrage, le parcours conçu par Frank Rothenberger comprenait 14 obstacles, une tâche ardue pour une affiche internationale qui inclut le champion olympique en individuel de 1992, l’Allemand Ludger Beerbaum, son compatriote et actuel tenant du titre du Rolex Grand Slam Daniel Deusser, et le maestro suisse et Témoignage Rolex, Steve Guerdat.

Seize couples ont finalement réussi à passer la première manche avec un sans-faute, accédant ainsi au barrage, qui devrait se dérouler sur parcours plus court, mais non moins exigeant, de seulement huit obstacles. Les cinq premiers cavaliers à concourir, dont l’Irlandais Conor Swail et l’Allemande Jana Wargers, ont chacun commis une faute, mais le sixième cavalier, le Français Nicolas Delmotte a rompu cette série avec un double sans-faute en 42,95 secondes. Le sans-faute de Delmotte a vite été reproduit par l’Allemand Christian Kukuk et par le Néerlandais Jur Vrieling, ce dernier ayant même passé la ligne à 42,79 secondes obtenant ainsi une première place temporaire. En effet, la première place du Néerlandais n’a pas duré, avec Steve Guerdat, actuellement à la 29ème place mondiale, qui a battu son temps de quatre dixièmes de seconde.

Avec deux cavaliers à passer après lui, dont le Hollandais Harrie Smolders et l’Américain McLain, Guerdat a dû faire face à l’angoisse de l’attente, dans l’espoir que son temps reste le meilleur. Mais le vainqueur du prix Turkish Airlines de l’Europe de mercredi, McLain Ward, et son partenaire Contagious, toujours aussi en forme, ont rapidement fait démonstration d’une harmonie et d’une classe qui ont détrôné Guerdat de sa première place, passant la ligne en 41,70 secondes et s’arrogeant ainsi la victoire.

Ravi de ses deux victoires en autant de jours passés sur le dos de son hongre alezan de 13 ans, Ward a commenté : « Je pense qu’il (Contagious) est en excellente forme et nous avons pour objectif de le mener aux Championnats du monde, et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avions préparé cette semaine avec lui. Nous allons donc poursuivre notre plan en espérant faire partie de la sélection. »

Sur sa partenaire du Rolex Grand Prix de dimanche, Ward se montre optimiste : « C’est toujours agréable d’avoir une bonne semaine, ça vous met en confiance. Cela permet de reprendre son souffle et de se concentrer. Azur [HH Azur] est plus âgée maintenant, et je la connais très bien, nous sommes de vieux amis. Nous ferons simplement ce que nous savons faire, je ne pense pas que ce qui s’est passé aujourd’hui ou mercredi ait une influence quelconque sur ce qui va se passer dimanche. Nous allons juste nous concentrer et faire de notre mieux le jour J. »

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Reconaissance de parcours avec:

Frank Rotherberger

 

Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?

J’aime beaucoup la voile, j’en fais trois ou quatre fois par an. Il y a six semaines, j’ai navigué jusqu’en Croatie, et j’y retournerai plus tard dans l’année, ainsi qu’à Majorque et dans la Méditerranée, en Thaïlande et dans les Caraïbes. Je fais du ski avec des amis cavaliers, comme Lars Nieberg et Otto Becker, avec qui j’ai monté en tant que jeune cavalier lors des championnats d’Allemagne quand nous avions 16, 17 et 18 ans. Nous avons prévu d’aller faire du ski en Amérique, mais nous avons deux personnes de l’équipe un peu plus âgées et un peu réticentes, mais je leur ai dit « si on ne part pas maintenant, on ne partira jamais ».

À quoi ressemble une journée typique pour vous lors d’un concours ?

Je me lève chaque matin vers 5 h 30 ou 6 h 00. J’arrive sur le terrain vers 7 h 00, en fonction de l’heure de début du premier concours. En général, nous nous préparons pour le lendemain, donc si je viens le mercredi matin, c’est pour préparer pour le jeudi. Tout le travail de la journée est fait, tous les plans sont organisés et fournis. Les mesures, les distances et les obstacles des sponsors font partie de tous les petits détails à organiser. Nous fournissons les plans du concours la veille au soir pour que chacun sache ce qu’il a à faire pendant la journée. Nous avons près de 50 personnes dans l’arène, réparties en cinq groupes et qui sont pour la plupart des constructeurs de parcours. L’ambiance y est très bonne et tout le monde travaille dur. Nous avons quatre jours où nous devons construire les parcours pendant la nuit. Hier, le concours s’est terminé à 22 heures et nous avons ensuite travaillé jusqu’à 1 h 30 du matin. Nous ferons la même chose demain soir.

Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune constructeur de parcours ?

Quelqu’un qui veut devenir constructeur doit d’abord être un cavalier, pour connaître la sensation de monter dans un concours. Ensuite, il faut être passionné, vous devez adorer ça. Si vous vous engagez dans cette voie pour gagner de l’argent, ça ne marchera pas. Ma fille se forme aujourd’hui au métier,  elle participe au séminaire de niveau deux de la FEI et elle travaille sur quelques petits concours internationaux avec moi. Elle participe aussi à de grands événements, comme aux Championnats d’Europe. Elle était à Aix-la-Chapelle l’année dernière et elle prépare un concours la semaine prochaine où elle travaille seule. Mon conseil est de travailler sur la création de parcours en permanence, pas juste une ou deux fois par an.

Comment envisagez-vous l’avenir de la création de parcours ?

La création de parcours est en perpétuelle évolution, elle évolue parallèlement à nos apprentissages autour du cheval. Avec l’évolution de l’équitation, les foulées deviennent plus courtes, nous devons donc adapter les combinaisons de distances entre les obstacles. Je fais ce travail depuis 40 ans et, quand j’ai commencé, nous avions des gros obstacles volumineux mais aujourd’hui ils sont devenus rares. Maintenant nous avons des obstacles plus petits, plus ouverts, avec des barres plus légères. La longueur des barres a été réduite à 3,5 m ici à Aix-la-Chapelle, alors qu’autrefois c’était toujours quatre mètres. C’est quelque chose que nous avons changé il y a six ou sept ans, et les obstacles sont beaucoup plus légers aujourd’hui. Il est très difficile de nos jours d’avoir le bon nombre de sans-fautes. Il y a quelques années, sur 40 cavaliers, 10 pouvaient remporter une manche mais aujourd’hui, on peut en avoir 30 en lice.

Quel est votre meilleur souvenir en tant que constructeur ?

Je me souviens qu’ici, à Aix-la-Chapelle, nous avons eu un jours 25 chevaux pour une manche et tous les obstacles du parcours que nous avions construit sauf un ont été renversés. Sur 25 chevaux ! C’était vraiment un très beau parcours et je m’en souviens encore. J’ai un autre souvenir de Calgary, quand on m’a demandé de fournir les plans du parcours avant le concours. J’ai refusé car je n’y étais jamais allé et je voulais d’abord voir le terrain, l’arène et la position des caméras. Mais ils m’ont forcé à faire le plan du parcours. Finalement nous avons dû tout changer car il avait beaucoup plu pendant la nuit et le plan ne fonctionnait plus et nous avons dû tout recommencer depuis le début.

Quel a été le premier parcours que vous avez créé, en tant que chef de piste ?

Je crois que c’était pour un concours national, et j’avais créé un parcours de 20 obstacles, mais c’était il y a peut-être 40 ans. Je me souviens quand j’ai construit mon premier parcours de la Coupe des Nations en 1992, en Pologne. Je n’étais pas vraiment autorisé à le construire car mon nom n’était pas sur la liste, et un créateur de parcours polonais a mis son nom sur le papier, mais c’est moi qui l’ai fait. C’était vraiment passionnant. J’ai travaillé sur 97 Coupes des Nations jusqu’à présent, et j’espère bien arriver jusqu’à 100.

Quel chef de piste vous inspiré le plus dans votre carrière ?

J’ai travaillé pendant 10 ans avec Olaf Petersen et à cette époque il était le constructeur le plus remarquable dans le monde entier. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de bons constructeurs de parcours, ce qui veut dire que nous avons d’excellents parcours à travers le monde. Je pense que nous avons neuf ou dix excellents chefs de piste sur le circuit international, il est donc difficile d’en choisir un seul.

Parlez-nous du parcours de ce dimanche et de votre pronostic pour le gagnant du Rolex Grand Prix.

Les cavaliers sont vraiment bien préparés et je pense voir ce dimanche des chevaux qui n’ont pas encore concouru cette semaine. J’espère juste que nous n’aurons pas trop de surprises, comme trop de sans-fautes, ou pas assez ! Le parcours du Rolex Grand Prix est vraiment énorme et très technique mais, comme toujours, il y aura deux manches, avec 18 couples sélectionnés pour la deuxième manche. Pour moi, un bon résultat serait d’avoir entre 10 et 13 sans-fautes au premier tour, puis trois ou quatre doubles sans-fautes. C’est ce que je souhaite. C’est ce qui rend notre sport si intéressant, on ne peut pas savoir le résultat d’avance, et ça pourrait très bien se passer. Parfois il n’y a pas de barrage, mais le concours peut malgré tout être absolument passionnant !

(Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton) (Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton)

Mot de l'organisateur avec:

Michael Mronz

 

Vous devez être ravi de voir le CHIO d’Aix-la-Chapelle se dérouler normalement et qui plus est, à guichets fermés.

Effectivement, nous en sommes très heureux. C’est la première fois en trois ans [depuis 2019] que le CHIO d’Aix-la-Chapelle a lieu à guichets fermés. C’est un vrai plaisir de voir s’affronter les meilleurs cavaliers au monde, en particulier lors du Rolex Grand Prix de dimanche.

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle nous réserve-t-il des surprises cette année ?

Parmi nos axes stratégiques et innovants, nous avons misé sur la vague du numérique afin d’améliorer notre communication. Ainsi, le public peut désormais regarder certaines épreuves qui n’étaient pas télédiffusées jusqu’à présent. Notre événement propose 109 heures de sport équestre et cinq disciplines différentes, mais seules 30 heures sont diffusées à la télévision. Les téléspectateurs n’ont donc pu accéder jusqu’à maintenant qu’à un contenu limité. Par conséquent, nous avons décidé de cerner les groupes que nous pouvions cibler par le biais des réseaux sociaux. TikTok, par exemple, nous permet d’attirer un auditoire plus jeune. Sur cette application, ce dernier peut suivre en direct les épreuves non diffusées à la télévision. Nous avons beaucoup réfléchi à ce que nous pourrions faire de tout ce précieux contenu et aux moyens possibles de le partager.

Nous suivons également les toutes nouvelles tendances et nous nous sommes aventurés dans l’univers du métavers et des NFT. Dans le métavers du CHIO d’Aix-la-Chapelle, le NFT est un « cheval du CHIO » qu’il faut choisir parmi mille options possibles. Les détenteurs d’un NFT deviennent automatiquement membres d’une communauté exclusive, le « CHIO Horse Club ». Le premier a été présenté à McLain Ward hier soir [mercredi 29 juin]. Comme avec toutes les nouvelles technologies, il nous faudra un certain temps pour développer notre offre métavers, mais c’est une option ludique et amusante que souhaite offrir le CHIO.

Vous tournez-vous vers les autres grands évènements internationaux, équestres ou autres, pour trouver des idées ?

Oui, absolument. Mais on peut trouver des idées intéressantes et tirer des leçons utiles des événements sportifs plus modestes également. En se montrant trop arrogant, on peut manquer de voir les initiatives intéressantes à plus petit niveau. Les organisateurs de nombreux événements de taille modeste font preuve d’imagination et d’un esprit innovant car ils doivent surmonter nombre de problèmes propres à cette taille, par exemple comment susciter l’intérêt des médias. C’est très intéressant de voir ces innovations constantes, en équitation mais aussi dans d’autres sports.

À l’avenir, nous souhaitons axer davantage nos efforts sur la participation de jeunes cavaliers au concours d’Aix-la-Chapelle. Cette année déjà, les Jeux olympiques de la jeunesse auront lieu ici, et nous souhaitons développer des liens étroits avec les jeunes cavaliers, tôt dans leur carrière, avant qu’ils ne fassent partie du classement général. Nous souhaitons aussi faire participer d’une manière ou d’une autre les jeunes cavaliers aux grands moments du concours. Par exemple, nous aimerions que de jeunes cavaliers participent à la cérémonie d’adieu le dernier soir, après le Rolex Grand Slam, pour leur donner l’occasion de sortir sur la piste à cheval devant 40 000 spectateurs. Ainsi, nous leur donnerons un avant-goût de ce qui fait la particularité d’Aix-la-Chapelle. L’objectif est de faire rêver les cavaliers et de leur donner envie de revenir concourir à Aix-la-Chapelle. Nous souhaitons également construire une deuxième grande piste, intérieure cette fois. Pour accélérer le processus, nous sommes actuellement en pourparlers avec les autorités.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

McLain Ward remporte le Turkish Airlines - Prix de l'Europe

 

Cinquante-six couples cheval-cavalier visant une qualification pour le Rolex Grand Prix de dimanche, épreuve phare de la compétition, ont participé à l’édition 2022 du Prix de l’Europe Turkish Airlines du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ayant démarré dans la lueur du soleil couchant de la belle région de Rhénanie du Nord-Westphalie, cette épreuve à 1,60 m en deux manches s’est terminée sous les puissants projecteurs du Hauptstadion.

À cette occasion, Frank Rothenberger nous a offert une piste de 14 obstacles à la première manche et de huit à la seconde, sur laquelle se sont affrontés 12 des 20 meilleurs cavaliers au monde, dont le Suisse Martin Fuchs, actuel numéro un, et le Britannique Harry Charles, actuellement en tête du classement des moins de 25 ans.

À l’issue de la première manche, 14 cavaliers s’étaient qualifiés pour la deuxième. Une performance sans faille accompagnée d’un bon chrono était donc vitale. L’Allemand Daniel Deusser, Témoignage Rolex, gagnant du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021 et actuel Prétendant au Rolex Grand Slam, est venu accompagné de son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle. Et c’est ce duo qui a pris la tête du classement à l’issue de la première manche. Parmi les autres cavaliers de renom qualifiés pour la seconde partie des festivités se trouvaient Spencer Smith, un talentueux Américain de 26 ans seulement, Mégane Moissonnier, une cavalière pleine de promesse évoluant habituellement chez les moins de 25 ans, et l’Irlandais Conor Swail qui affiche actuellement une superbe forme.

Et en dépit de doubles sans faute par Conor Swail et son compatriote Darragh Kenny, la Française Mégane Moissonnier, l’Autrichien Max Kühner (déjà gagnant de plusieurs Majeurs) et le Mexicain Nicolas Pizarro, c’est Martin Fuchs et son hongre star Conner Jei qui ont semblé un instant sur le point d’empocher la victoire avec une performance phénoménale et un chrono de 41,48 secondes seulement. Mais McLain Ward des États-Unis et son hongre Contagious n’étaient pas sur le point de laisser le Suisse célébrer une autre victoire, et sont venus décrocher une victoire à l’arrachée avec sept centièmes de seconde d’avance. Ayant fait tomber une barre, Daniel Deusser, dernier cavalier en lice, ne sera pas en position de le détrôner.

Ravi de sa monture, Ward a déclaré : « [Contagious] est un cheval un peu craintif et excentrique, qui est un peu trop vif à l’échauffement aux côtés des autres chevaux - il faut gérer tout ça. Mais quand il entre en piste, il prend confiance en lui, il me fait confiance aussi, et se donne corps et âme. Il a fait des choses remarquables, auxquelles je ne me serais pas attendu au départ, et qui m’ont beaucoup surpris. C’est un cheval intelligent qui met du cœur à l’ouvrage. »

Quant au Rolex Grand Prix de dimanche, Ward déclare qu’« Aix-la-Chapelle, c’est un peu comme la fille qu’on convoite et qui ne veux pas de vous ! J’ai eu la chance de pouvoir concourir dans de prestigieux Grands Prix de par le monde, mais cette victoire-là continue de m’échapper. J’en ai été tout proche par moments, j’ai fait tomber une barre au dernier obstacle du barrage... C’est l’épreuve qui me fait rêver depuis que je suis petit. Je vais essayer de ne pas trop y penser, de faire au mieux chaque jour, et de tenter de tirer mon épingle du jeu le jour J. »

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Rencontrez la Next Gen:

Chloe Reid

 

Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?

J’espère passer une semaine extraordinaire ici au CHIO d’Aix-la-Chapelle, puis je passerai le reste de l’été en Europe avant de rentrer en Floride pour l’hiver.

Quels chevaux avez-vous amenés au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

J’ai amené mon incroyable jument, Super Shuttle, qui sautera à la Coupe des nations Mercedes-Benz, et mon cheval le plus jeune, Charlotta, qui sautera avec les les épreuves jeunes chevaux Shuttle est sans aucun doute mon cheval te tête. Elle a beaucoup de caractère, beaucoup de courage. Les gens se moquent toujours parce que j’ajoute très régulièrement beaucoup de foulées avec elle sur le parcours, mais c’est un style que j’aime et elle a tout le cœur du monde. Les gens pensent qu’elle ne peut pas y arriver, mais elle fait tout son possible chaque jour pour moi. Charlotta a tellement de potentiel, j’ai l'impression que je pourrais sauter par dessus une maison avec elle ! J’ai adoré l’apprivoiser et apprendre avec elle.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Est-ce que je peux dire « être ici » ?! C’est une expérience incroyable pour moi. J’en ai rêvé toute ma vie, alors pouvoir être ici, choisie par l’équipe américaine, pour venir représenter mon pays, c’est le rêve suprême.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

Je dirais que ma famille m’inspire énormément. Aucun de mes parents ne fait de cheval, mais ils m’ont toujours soutenue depuis le début et sans eux, cela n’aurait pas été possible.

My oncle, Chester Edward, est également présent et participe à la compétition de dressage. Il a eu une grande influence sur ma carrière équestre, tout comme ma grand-mère. Son amour des chevaux est dans son sang et c’est comme ça que je l’ai eu. Sans ma famille, je ne serais pas ici.

Qu’est-ce qui vous garde motivée ?

Je pense que les chevaux sont une grande motivation. J’adore les chevaux et je me sens très privilégiée d’avoir cette connexion avec eux.

Je pense que la compétition me motive aussi. Je suis très compétitive, alors me réveiller chaque jour pour essayer d’être meilleure et d’améliorer mes compétences est quelque chose qui me motive vraiment.

Quel cavalier de saut d’obstacles senior admirez-vous le plus ?

C’est difficile à dire. Mais étant ici en Allemagne, je dois dire que Marcus Ehning est une énorme source d’inspiration. Son style est incroyable.

Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Je pense que le Rolex Grand Slam est fantastique pour notre sport. Il passe à la télé, il est disponible sur Internet, c’est génial. Il est partout. Les gens connaissent ces tournois majeurs et ils comprennent le prestige et l’histoire qui les accompagnent. C’est incroyable d’être ici et je pense que le Rolex Grand Slam est un concept fantastique pour notre sport.

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Dans les coulisses de l'écurie avec:

Phoebe Leger, groom de Daniel Bluman

 

Combien de temps cela vous a-t-il fallu pour venir au CHIO d’Aix-la-Chapelle ? Et que faites-vous pour passer le temps dans le camion ?

Pour aller de nos écuries de Bruxelles à Aix-la-Chapelle, il faut environ deux heures de route. J’ai conduit un petit camion toute seule, et le camion des chevaux suivait derrière. Mais d’habitude, pour ne pas m’ennuyer quand je ne conduit pas, je regarde des vidéos Instagram ou TikTok, ce genre de choses. Je regarde aussi beaucoup la chaîne Instagram du Rolex Grand Slam !

Se rendre à l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est plus de stress ?

Absolument ! Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus grands événements de l’année pour Daniel [Bluman]. Nous allons à chacun des Majeurs, et à chaque fois nous nous sentons obligés de réaliser de bonnes performances. Parmi les quatre Majeurs, je dois dire qu’Aix-la-Chapelle est mon préféré. J’adore l’atmosphère qui y règne, et le complexe est magnifique. C’est un véritable microcosme où il se passe énormément de choses. Je retrouve souvent mes amis. Je m’entends très bien avec les grooms de mon allée, qui font tous preuve de beaucoup de solidarité entre eux.

Quels chevaux vous accompagnent cette semaine ?

Ladriano [Ladriano Z], Gemma [Gemma W] et Cachemire De Braize. Du haut de ses 14 ans, Ladriano a l’expérience requise. Nous espérons faire un bon résultat cette semaine lors du Grand Prix. Gemma a onze ans et elle n’a commencé les grosses épreuves que l’an passé, mais elle est pleine de promesse. À 10 ans, Cashmere est le plus jeune du lot. Comme Gemma, Cashmere commence tout juste les grosses épreuves. Il a un effet apaisant sur les autres chevaux lors des gros événements.

Comment les avez-vous préparés pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

J’ai passé toute la semaine dernière à les tondre et les doucher et à vérifier que tout l’harnachement était prêt et que les chevaux étaient en bonne forme physique. Pendant que Daniel allait concourir à l’extérieur, je les ai montés pour les garder en forme. Bref, la préparation pour ce genre d’événement est intense !

À votre avis, les chevaux saisissent-ils l’importance d’un concours comme celui d’Aix-la-Chapelle ?

Ladriano, oui ! Les deux autres, Gemma et Cashmere, sont de nature docile et conciliante et vous suivent tranquillement partout. Mais Ladriano sent quand un grand concours l’attend. Il piaffe d’impatience dans sa stalle. Il se met à ruer, à se cabrer. Dès qu’on se met en route, il est tout excité. Il adore concourir et se dépasser. Il est plein de personnalité !

Vous montez beaucoup à cheval ?

Oui, je monte un ou deux chevaux presque chaque jour, en particulier quand nous ne sommes pas en déplacement. Je fais beaucoup de marche montée pendant les absences de Daniel, et j’échauffe ses chevaux quand il est là.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Être au contact des chevaux tous les jours. Cela fait presque trois ans que je travaille avec eux. Et dans le cas de ces trois chevaux, je m’occupe d’eux depuis le début. C’est merveilleux de les voir évoluer et se surpasser chaque année.

Et qu’aimez-vous le moins dans votre métier ?

Les grosses journées : il arrive qu’on commence à 5 ou 6 h du matin pour ne finir qu’à 19 ou 20 h. C’est rude physiquement, mais ça vaut toujours le coup !

Quel conseil donneriez-vous à une personne envisageant de devenir groom dans le monde du saut d’obstacles de haut niveau ?

Il faut suivre son intuition et aller là où on se sent bien et comme en famille. Beaucoup de gens travaillent pour l’argent et trouvent que ce boulot n’est pas assez bien payé. Mais quand vous êtes vraiment heureux de faire ce que vous faites, vous attachez moins d’importance au salaire. Une fois que vous trouvez un métier que vous aimez, faites tout pour le garder. C’est pour ça que je suis avec Daniel depuis trois ans. Je suis heureuse d’aller travailler chaque matin, et dans la vie en général.

(Photo: Rolex / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

CHIO d'Aix-la-Chapelle

Rolex Grand Slam Rider Watch

 

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est de retour lors du prochain CHIO d’Aix-la-Chapelle du 24 juin au 3 juillet 2022 : deux semaines exceptionnelles qui s’achèveront le dernier dimanche par le clou du spectacle, le Rolex Grand Prix. Ayant désormais repris son créneau habituel dans le calendrier sportif, entre The Dutch Masters et le Spruce Meadows ‘Masters’, cet événement souvent appelé le « Wimbledon du saut d’obstacles » accueillera cette année 40 000 passionnés de sports équestres au superbe parc sportif Soers.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre

Daniel Deusser, gagnant l’an passé à Aix-la-Chapelle et Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping (suite à sa victoire aux Dutch Masters de mars), tentera de défendre son titre sur la célèbre piste principale. Actuel numéro 9 au classement mondial, l’Allemand aspire à devenir la deuxième personne de l’histoire à gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, et viendra dans ce but accompagné de sa magnifique jument Killer Queen VDM. En plus de Daniel Deusser, l’événement accueillera également six des autres Témoignages Rolex, ainsi que de nombreux cavaliers allemands de talent, comme Christian Ahlmann, André Thieme ou Marcus Ehning.

Gagnant du Rolex Grand Prix 2021 du CHI de Genève et actuel n°1 mondial, Martin Fuchs cherchera par tous les moyens à décrocher le bonus accordé à tout cavalier obtenant deux victoires non-consécutives à un Rolex Grand Prix dans la même année. Ayant remporté la finale de la Coupe du monde FEI en avril et le Grand Prix 5* suisse plus récemment, le Suisse a déjà bien démarré l’année. Bénéficiant d’un piquet de chevaux varié et talentueux, il voudra sans aucun doute continuer sur sa lancée à son arrivée sur la piste principale du parc sportif Soers d’Aix-la-Chapelle. Steve Guerdat, son compatriote et autre Témoignage Rolex, sera lui aussi désireux d’utiliser sa longue expérience acquise lors d’une illustre carrière pour remporter sa première victoire dans cette épreuve de renom.

L’Anglais Ben Maher, médaillé d’or en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, cherchera à étoffer encore son impressionnant palmarès avec une victoire au Rolex Grand Prix. Il avait fini quatrième de l’épreuve l’an passé sur Explosion W, son spectaculaire hongre alezan. Son coéquipier de longue date, Scott Brash, seul cavalier à avoir jusqu’à présent remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, connaît tous les ingrédients nécessaires pour gagner sur la belle piste en herbe, et fera tout pour devenir le nouveau Prétendant au Grand Slam. Harry Charles, No 1 mondial dans la catégorie moins de 25 ans, vient compléter ce solide contingent britannique. Ayant fait une ascension fulgurante durant les 12 derniers mois, le jeune cavalier se retrouve aujourd’hui en 17e position du classement général. Présent pour la première fois à Aix-la-Chapelle en 2018, il donnera tout pour inscrire son nom au panthéon des meilleurs cavaliers au monde.

Ashlee Bond et Gregory Wathelet, gagnants de Rolex Grand Prix en 2022 (WEF et CHI Royal Windsor Horse Show respectivement), savent ce qu’il faut faire pour avoir une chance de décrocher un Rolex Grand Prix. Cette expérience aidera ces sérieux candidats visant à remporter l’une des récompenses les plus prestigieuses de l’univers du saut d’obstacles.

Rodrigo Pessoa, véritable légende vivante du sport, se rendra à Aix-la-Chapelle 50 ans exactement après la seconde victoire de son père, Nelson Pessoa, au Grand Prix de ce CHIO. Parmi les cavaliers rivalisant d’adresse, le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli tentera lui aussi de grimper les marches du podium. Suite à plusieurs récentes victoires à Paris et lors de la Coupe des nations du CSIO di Roma Piazza di Siena, le Français Kevin Staut aura pleine confiance en ses chevaux à son arrivée au CHIO d’Aix-la-Chapelle.

Enfin, on trouvera dans la liste de duos de renommée mondiale Peder Fredricson, no 3 mondial, un concurrent toujours redoutable, et Conor Swail, no 5 mondial, en tête du contingent irlandais, qui viendra accompagné de ses deux meilleurs chevaux, Count on Me et Nadal Hero & DB. 

Frank Kemperman (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Frank Kemperman (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview de l'organisateur

Frank Kemperman

 

Frank Kemperman, le directeur sportif du CHIO d’Aix-la-Chapelle, quittera ses fonctions après une carrière incroyable de 29 ans au service du concours. L’équipe du Rolex Grand Slam l’a interrogé sur l’évolution du concours et sur ce qui lui manquera le plus.

Vous avez un parcours incroyable de 29 années avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle, quels en ont été pour vous les trois moments les plus marquants ?

Le moment plus important pour moi fut sans doute celui des Jeux équestres mondiaux de la FEI en 2006. J’avais déjà travaillé sur d’autres championnats auparavant, mais rien de comparable à ceux organisés au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ce fut un énorme travail de la part de notre équipe et je crois que j’y ai attrapé mes premiers cheveux blancs, mais ce fut un immense succès. Encore aujourd’hui, on me parle de ces Jeux et je pense que nous avons écrit une importante page d’histoire à cette occasion. Il m’est difficile de choisir deux autres moments marquants tellement nous avons eu de concours et de compétitions incroyable !

Comment a évolué votre carrière au fil des années ?

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est ancré dans l’histoire. En 2024, il fêtera son 100e anniversaire et le club aura presque atteint 125 ans d’existence. J’avais coutume d’aller au concours quand j’étais enfant et il a toujours eu ce quelque chose de magique. C’est pour moi le meilleur concours du monde. Il est extrêmement important de maintenir les traditions que nous avons dans le concours, mais il est aussi vital d’innover et d’évoluer avec le monde. La qualité est également un élément essentiel et, en tant que concours, nous visons l’excellence en toute chose, ce qui, avec nos traditions et notre innovation, fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle le meilleur du monde !

Quand j’ai commencé, je m’occupais de concours un peu partout dans le monde, puis les responsables du CHIO d’Aix-la-Chapelle m’ont contacté. J’ai d’abord trouvé un peu étrange que des Allemands s’adressent à un Néerlandais, mais j’avais déjà une participation importante dans le centre média du concours. Je pense qu’ils voulaient devenir un événement plus professionnel et plus moderne. Avec les responsables, j’ai contribué à l’amélioration des installations et beaucoup de choses ont été changées et modernisées, tout en maintenant les traditions et l’histoire du concours.

Le concours est aujourd’hui tourné vers l’avenir en essayant d’innover et je pense que c’est quelque chose que tous les concours et autres événements devraient essayer de faire. Je me rappelle quand j’ai commencé à travailler au CHIO d’Aix-la-Chapelle, il y avait cinq ou six personnes dans le bureau, aujourd’hui il y en a près de 35. À l’époque nous n’avions pas un seul professionnel des médias, juste une dame du journal local qui passait une fois par mois pour voir si nous avions des informations à communiquer. Aujourd’hui, nous avons un service dédié aux médias qui compte dix personnes.

Pour les Jeux équestres mondiaux de la FEI en 2006, nous avions l’internet mais les réseaux sociaux étaient inexistants. Le monde a tellement changé, et nous nous sommes toujours efforcés de suivre et de nous adapter à ces changements. Les réseaux sociaux, par exemple, représentent aujourd’hui une part énorme du concours. Je me souviens quand je suis arrivé au bureau pour la première fois, nous avions une machine à écrire électrique et pas un seul ordinateur. Aujourd’hui, on ne pourrait pas travailler sans ordinateurs. Je crois que cela montre à quel point les choses ont changé pendant la période où j’ai été directeur. Mais ce qui est fantastique avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle, c’est la manière dont nous avons toujours été tournés vers l’avenir et en quête d’innovation.

Qu’est-ce qui vous manquera le plus ?

Bien-sûr, le CHIO d’Aix-la-Chapelle me manquera, mais je ferai partie du Comité de supervision, je serai donc toujours impliqué. Je pense que le changement de rythme sera difficile. Chaque matin depuis 29 ans, je me suis levé pour aller au bureau, mais il est vrai que le Covid-19 a rendu cette transition plus facile. Je pense qu’il est temps que la prochaine génération prenne le relais. Je suis maintenant plus âgé, il est donc normal de laisser les plus jeunes prendre ces fonctions. C’était le jour de la Fête des pères en Hollande ce dimanche [dimanche 12 juin], et j’ai reçu un livre très drôle sur la retraite. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle existait avant que j’en sois le directeur et il existera toujours après, mon nom n’est pas vraiment important, le plus important c’est le concours et son succès dans l’avenir.

Que pensez-vous faire de votre temps libre ?

Je participe toujours aux Dutch Masters et au Jumping Indoor de Maastricht aux Pays-Bas, et je fais également partie du Comité olympique équestre hollandais en tant que président des palefreniers. Les palefreniers sont les personnes les plus importantes dans ce sport.

Ma femme essaie de faire de moi un jardinier, mais je n’arrive pas à faire la différence entre les mauvaises herbes et les fleurs. Mais mon travail le plus important aujourd’hui est celui de grand-père. J’ai une petite fille de deux ans qui vit dans le même village que moi et j’adore passer du temps avec elle.

Qui est la personne qui vous a le plus influencé dans votre travail au cours des années ?

Je pense que les chevaux ont eu le plus d’influence, nous travaillons dans un sport tellement unique. Nous devons écouter les chevaux et faire ce qui est le mieux pour eux. Le monde extérieur est aujourd’hui bien plus critique envers notre sport, nous devons donc veiller à ce que le bien-être des chevaux soit notre première priorité. Nous devons faire le nécessaire pour pouvoir continuer à pratiquer ce sport que nous aimons tant.

Il est difficile de nommer une seule personne mais, pour être honnête, je pense que la personne qui a eu le plus d’influence doit être ma femme, car sans avoir de soutien à la maison, on ne peut pas faire ce travail.

Que faut-il à un événement pour qu’il devienne un Majeur ?

Il y a tellement de superbes concours hippiques organisés à travers le monde et, bien-sûr, vous voulez toujours avoir le meilleur concours dans la discipline. Il est difficile d’intéresser à ce sport les personnes qui ne sont pas des amoureux des chevaux. La particularité du CHIO d’Aix-la-Chapelle tient dans ses spectateurs et dans leur nombre, ils créent une atmosphère des plus fantastiques. À de nombreux autres concours, même si les meilleurs cavaliers sont présents, l’ambiance n’est pas la même, et c’est ce qui rend le CHIO d’Aix-la-Chapelle si particulier. Nous avons deux grandes catégories de personnes qui viennent au concours. Tout d’abord, les amoureux des chevaux qui vont aux concours toutes les semaines, et ensuite les fans qui n’ont pas de chevaux mais qui viennent chaque année parce qu’ils aiment l’atmosphère et qu’ils apprécient le spectacle.

Vous n’avez pas besoin d’être un amoureux des chevaux pour passer une magnifique journée au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Des milliers de personnes apprécient l’événement, y font du shopping, y mangent et y boivent. C’est son atmosphère globale qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle un événement remarquable, et c’est là ce que nous avons à partager. Nous ne nous contentons pas d’écouter les souhaits et les besoins des gens du milieu du cheval. Il nous faut également avoir de bonnes relations avec les cavaliers et comprendre leurs besoins.

Je me suis rendu à de nombreux concours, je crois que j’ai à peu près tout vu mais pour être honnête, les événements où j’ai le plus appris ne sont pas ceux du sport équestre. Nous sommes allés à Roland-Garros, au tournoi de Wimbledon et à d’autres grands événements pour voir ce qui s’y fait et apprendre comment ces événements deviennent inoubliables pour les spectateurs. Dans notre sport, nous devons nous adapter à différentes classes d’âge et, contrairement au football où 80 % du public serait masculin, la majorité de notre public est constitué de familles, nous devons donc faire plaisir à tout le monde.

Tout ce qui entoure le sport devrait être spectaculaire pour en faire un événement inoubliable et je pense que c’est ce qui fait qu’un concours devient un « Majeur ». Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus grands événements équestres dans le monde, mais notre objectif est de faire la première page de tous les journaux du monde entier et de montrer que nous ne sommes pas qu’un événement équestre.

Quel couple cheval/cavalier avez-vous préféré voir en compétition au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Il y en a eu tellement ! Bien-sûr il y a certains cavaliers qu’on connaît mieux dans la vie privée, et c’est toujours un plaisir de les voir réussir. L’année dernière, j’ai adoré voir la jeune équipe américaine emporter la Coupe des Nations, ils étaient tellement heureux de gagner un événement aussi important. Ce fut un moment extraordinaire pour notre sport et tellement inspirant de voir la prochaine génération de cavaliers de saut d’obstacle apprécier autant cette discipline. C’est également impressionnant de voir Isabell Werth dominer autant le dressage ; et bien-sûr, un autre grand moment a été de voir la combinaison père et fils de Rodrigo et Nelson Pessoa arriver premier et troisième du Rolex Grand Prix de 1994. Des moments comme ceux-là sont absolument incroyables, et j’espère qu’à l’avenir j’aurai plus de temps pour les regarder !

Selon vous, comment le concours peut-il évoluer sur les dix prochaines années ?

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est tellement particulier, il offre le meilleur spectacle au monde et possède cet incroyable terrain sur gazon. Ils ont des traditions qui selon moi ne devraient pas changer, mais ils doivent aussi innover et chercher ce qui peut être amélioré. Le concours est axé avant tout sur la qualité, et l’objectif est que le bien-être des chevaux, l’expérience des spectateurs et la réaction des médias atteignent le meilleur niveau envisageable. C’est un peu comme pour faire un gâteau, vous avez besoin de tous les bons ingrédients pour qu’il soit délicieux, et dans le cas du CHIO d’Aix-la-Chapelle, cela inclut les sponsors, les cavaliers, les médias, les chevaux, etc. Il faut donc veiller à ce que tous les acteurs clés soient satisfaits si nous voulons avoir le meilleur concours qui soit. Tant de choses ont changé depuis ces 30 dernières années, mais la qualité est toujours là, comme par exemple avec le Rolex Grand Prix du dernier dimanche. Globalement, je pense que s’ils maintiennent les traditions de la discipline mais cherchent aussi à innover, le CHIO d’Aix-la-Chapelle restera le meilleur du monde.

(Photo: Rolex / Peggy Schröder) (Photo: Rolex / Peggy Schröder)

Interview du Prétendant:

Daniel Deusser

 

Vous êtes une nouvelle fois le Prétendant au Rolex Grand Slam. Comment vous sentez-vous à l’approche du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Je déborde d’excitation ! C’est toujours très difficile de remporter le Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, alors ce serait vraiment formidable de gagner deux années de suite. Mon statut de Prétendant au Rolex Grand Slam ne rend le défi que plus intéressant, même si le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle est de toute façon inscrit chaque année à mon calendrier.

Et en plus d’être l’un des principaux rendez-vous du monde équestre, le CHIO d’Aix-la-Chapelle a lieu dans votre pays natal. L’enthousiasme et le soutien du public vous aident-il dans votre tâche le jour J ?

Bien sûr, ce concours est formidable. C’est l’un des plus grands événements équestres au monde, et le dimanche du Rolex Grand Prix, 40 000 personnes viennent assister au spectacle depuis les gradins, ce qui crée une atmosphère inégalable. La foule nous pousse, moi et mes chevaux, à nous dépasser. Sans compter la présence d’adversaires très motivés, parmi lesquels on trouve les meilleurs cavaliers au monde.

Quelle ont été vos préparatifs, et sur quelle monture espérez-vous participer au Rolex Grand Prix ?

J’aimerais monter Killer Queen VDM, qui a déjà participé au CHIO d’Aix-la-Chapelle, sur la piste principale, plusieurs années de suite, et qui s’y sent bien. C’est là qu’elle a déjà remporté la Sparkassen Youngster Cup en 2018, le prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie en 2019, et bien sûr le Rolex Grand Prix l’an passé. Comme elle a une longue foulée et qu’elle avale facilement du terrain, elle aime bien évoluer sur cette spacieuse piste.

Elle a fait un ou deux concours en extérieur très tôt dans la saison, puis quelques autres à notre retour de Floride. Je l’ai ensuite laissée se reposer pendant quatre semaines. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle marquera son retour à la compétition. Ceci dit, je la monte et l’entraîne toujours régulièrement. Pour le CHIO, nous ferons une petite épreuve pour nous échauffer en début de semaine, puis une autre plus importante pour la préparer au Rolex Grand Prix de dimanche.

Pensez-vous déjà au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?

Absolument, j’adorerais pouvoir emmener Killer Queen VDM à ce CSIO. Mais il a lieu la semaine qui suit le Brussels Stephex Masters, tout près de chez nous. Si j’ai suffisamment de chevaux d’un niveau suffisant, j’essaierai de me rendre au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, mais cette décision devra encore attendre.

Vous vous déplacez beaucoup en compétition. Quel pays aimez-vous visiter et pourquoi ?

J’aime beaucoup l’Espagne. C’est un pays très accueillant, au climat agréable et à la gastronomie renommée. J’y ai passé beaucoup de bons moments, en vacances comme en compétition. J’adore ce pays.

Le calendrier équestre est bien rempli. Comment faites-vous votre choix parmi les concours proposés et les chevaux à votre disposition ?

Cela dépend du niveau d’expérience et des préférences de chaque cheval. Par exemple, Killer Queen VDM préfère les grandes pistes en herbe, c’est là qu’elle fait ses meilleurs résultats. Je commence donc toujours par me demander quel concours correspondrait bien à quel cheval. Ceci étant, certains événements font invariablement partie de mon planning, comme le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Dans ce cas, je fais tout mon possible pour que mes chevaux soient prêts à cette date. Je repense souvent aux performances du cheval l’année précédente pour décider auxquels les inscrire selon leurs préférences (petites pistes intérieures, grandes pistes extérieures...)

Êtes-vous amateur d’autres sports ou fan d’autres athlètes ? Si oui, quelle influence ont-ils sur votre carrière professionnelle ?

Il y a quelques semaines, Rolex m’a invité à Roland Garros, où j’ai assisté à la finale entre Nadal et Djokovic. Leur extraordinaire forme physique, et la manière dont ils jouent devant un fervent public, m’ont certainement donné de quoi réfléchir. En tant que sportif professionnel, ce genre d’atmosphère me pousse à me dépasser. Mais le cheval est lui aussi un athlète. Il me faut non seulement veiller à ma propre forme, mais aussi à la sienne, et le préparer à faire de bonnes performances devant un large public. C’est là ce qui fait la spécificité de notre sport.

This Esme This Esme

Interview d'influenceuse avec:

This Esme

 

Esme Higgs est l'une des plus grandes influenceuses du monde équestre, avec 730 000 adeptes et plus de 100 millions de vues sur sa chaîne YouTube, ainsi que plus de 260 000 adeptes sur Instagram et 412 000 adeptes sur TikTok.

Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?

J’ai eu la chance de grandir à la campagne, dans une petite exploitation fermière. Mon premier souvenir d’équidés est donc sûrement celui des ânes avec lesquels j’ai passé mon enfance. Les cavaliers du club équestre du coin passaient toujours devant chez moi, et aussi loin que je me souvienne, je harcelais mes parents pour qu’ils m’offrent des cours d’équitation. Ils me disaient invariablement non : j’étais toujours trop petite, trop jeune. La première fois que j’ai monté, c’était à la fête organisée pour le 5e anniversaire d’une amie. Après cela, mes parents ont été à court d’excuses, et m’ont autorisée à prendre des cours.

Mon premier poney s’appelait Mickey. Il est toujours avec moi aujourd’hui, il apparaît beaucoup dans mes vidéos. Il était en pension chez nous pour commencer. Je ne pensais pas qu’on allait l’acheter, mais on est tombés amoureux de lui ! J’ai eu beaucoup de chance de l’avoir eu à l’âge de huit ans. J’ai été chanceuse en général avec les chevaux que j’ai eus.

Comment êtes-vous devenue influenceuse ?

Par accident ! Casper, mon deuxième cheval, était très inexpérimenté quand on l’a acheté. Au départ, je postais mes vidéos sur YouTube pour voir comment il progressait. Mes proches me filmaient en train de le monter, à domicile et en concours d’obstacles, puis je m’occupais du montage des vidéos et je postais le résultat sur YouTube. Le fait de pouvoir visualiser les progrès que nous faisions ensemble m’a donné confiance en moi et en nous. Au début, je mettais les vidéos sur YouTube parce que mon smartphone n’avait pas assez de mémoire, et YouTube était un site de bonne réputation où les conserver.

Un été, j’ai décidé de faire une vidéo sur « Comment seller son cheval ». Comme je viens d’une famille qui ne connaissais pas bien les chevaux, je savais que les clubs équestres apprennent souvent à monter mais pas tellement à s’occuper des chevaux. Je me suis dit que cette vidéo pourrait donc être utile à certains. C’était la première vidéo que j’ai faite qui a été visionnée par des personnes en dehors de mon cercle d’amis et des membres de ma famille. Je crois qu’elle a été regardée mille fois, j’ai trouvé ça complètement fou ! C’est à ce moment-là que j’ai trouvé ma passion, et j’ai commencé à faire des vlogs. Pas parce que je pensais qu’ils allaient être regardés par des tonnes de gens, mais parce que je voulais faire une sorte de journal vidéo pour moi-même.

J’ai filmé beaucoup de vidéos que je n’ai pas postées, parce que j’étais trop timide ou que j’avais peur de ce que les gens allaient dire. L’été après mon GCSE [diplôme sanctionnant la fin de l'enseignement général au Royaume-Uni, ndlr], j’ai vraiment commencé à faire des vidéos YouTube tout le temps. Et j’adore toujours autant ça aujourd’hui. J’avais 16 ans, un âge intermédiaire où on ne peut pas encore conduire une voiture. Je vivais au milieu de nulle part. J’ai donc fait beaucoup de vidéos de mes poneys pour me distraire. Avec l’aide de mon smartphone, j’ai ainsi acquis 10 000 abonnés. Mais jamais je n’aurais imaginé avoir ce succès, ni que cela deviendrait ma seule occupation. À l’époque, je savais que de rares youtubeurs gagnaient leur vie de cette façon, mais ils traitaient de sujets très larges comme les produits de beauté. Je n’aurais jamais cru qu’il serait possible de faire de même avec un sport aussi méconnu que l’équitation.

Comment avez-vous progressivement bâti et développé un profil renommé dans le monde équestre ?

Le plus important, c’est de faire preuve de regularité. J’ai passé trois ans à charger une vidéo par semaine sur YouTube sans gagner un centime, et sans penser à en faire une carrière. J’étais simplement passionnée, et j’avais toujours envie de rentrer chez mes parents le week-end pour faire des vidéos. Beaucoup de gens essaient de se lancer sur YouTube mais se rendent compte après quelques mois que c’est plus difficile qu’il n’y paraît, et ils abandonnent. Les autres clés du succès : un contenu de qualité, le fait de rester soi-même et une certaine originalité.

Quels cavaliers suivez-vous sur les réseaux, et qui a le plus gros impact sur sa plateforme ?

J’aime bien regarder les vidéos de Caroline Breen. On y découvre toute sa vie. Beaucoup de cavaliers célèbres publient du contenu sur les concours, mais Caroline nous montre ses chiens, son jardin potager, tout ce que les autres cavaliers ne partagent pas normalement.

Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle. J’y vais cette année pour la première fois et j’ai hâte ! Je suis sûre que ça va être super.

Quelle importance revêt une bonne stratégie marketing sur les réseaux sociaux, lorsqu’on tente de faire connaître un grand concours équestre ?

De nos jours, il est crucial pour ce type d’événement d’avoir une présence sur les réseaux sociaux. Les deux dernières années, l’univers équestre s’est retrouvé brutalement parachuté dans le 21e siècle et a commencé à réaliser l’importance des réseaux sociaux. Ces derniers font plus que jamais connaître le sport, et cela est primordial pour attirer la prochaine génération de cavaliers. Ils rendent aussi l’équitation plus accessible et compréhensible que jamais. C’est là l’un de mes chevaux de bataille, un sujet que j’ai déjà abordé sur mes réseaux. Je travaille en collaboration avec des club équestres et associations qui visent à rendre notre sport plus accessible. Beaucoup de gens sont arrivés vers moi parce qu’ils étaient amoureux des animaux en général, mais ils s’intéressent désormais aux sports équestres, et certains ont même commencé à monter à cheval !

Racontez-nous une journée typique dans la vie de This Esme.

Chaque jour est différent, il est peut-être plus facile de parler d’une semaine typique. Quand je suis chez moi, je suis normalement occupée à filmer et à monter mes vidéos. Je monte à cheval, je m’occupe de mes montures. J’essaie de m’arrêter le soir à une heure donnée, mais comme je travaille de chez moi et que je suis très déterminée et ambitieuse, j’ai du mal à ne rien faire. Je travaille probablement 80 heures par semaine sur la chaîne. Ceci couvre les heures de tournage, de montage, les interviews et les appels sur Zoom. Il y a toujours quelque chose à faire, mais j’adore ça !

Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?

Le saut d’obstacles est à mon avis la discipline la plus facile à comprendre pour les gens qui ne connaissent rien aux chevaux. Et le Rolex Grand Slam of Show Jumping permet à un public plus large de regarder les meilleurs couples cheval-cavalier au monde concourir au plus haut niveau. Il y a aussi dans ce sport un côté très stratégique, et c’est bien que ce ne soit pas toujours la même personne qui gagne. Le saut d’obstacles est un sport passionnant à regarder. J’ai eu la chance de pouvoir me rendre à certains des plus grands concours au monde. C’est incroyable comme le public est près des chevaux, des cavaliers et de la piste elle-même.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Les personnes incroyables que je rencontre et qui me racontent des histoires inoubliables. Je travaille également aux côtés d’associations merveilleuses telles que Brookes ou World Horse Welfare. Et puis le fait de passer du temps avec mes chevaux et de travailler avec eux, c’est le rêve.

Quelles sont vos ambitions pour votre marque, votre chaîne, votre plateforme ?

Le rêve absolu, ce serait d’avoir une série sur une plateforme comme Netflix ou Amazon Prime. Ce serait hallucinant.

Qui est votre cavalier favori ?

Je vais avoir du mal à choisir... Trevor Breen est l’un d’entre eux. C’est mon moniteur d’équitation, et il m’a beaucoup aidé avec mon cheval, Joey. C’est un homme formidable. J’admire aussi énormément Holly Smith, que j’ai eu le bonheur d’interviewer plusieurs fois à Hickstead.

Qui est votre cheval de saut d’obstacles préféré ?

Je dirais Explosion W, le cheval de Ben Maher. J’ai eu la chance de le voir concourir lors de différents événements.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

 

Cela fait presque un an que vous avez remporté une spectaculaire deuxième place au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Qu’avez-vous fait depuis cette date ?

Énormément de choses ! Ce concours a été très important pour moi, une expérience mémorable. Après cela, j’ai reposé mes chevaux et j’ai passé l’hiver à concourir à Wellington en Floride. Je suis de retour en Europe cet été, je vais participer à de nombreuses épreuves pour l’équipe nationale des États-Unis, un honneur dont je suis toujours très fier. J’ai plusieurs autres chevaux par rapport à l’an passé, je fais donc davantage de concours. J’essaie toujours d’avancer et de progresser.

Comment va Balou du Reventon ? Allez-vous le monter au CHIO d’Aix-la-Chapelle cette année ?

Il va super bien. Nous avons divers objectifs pour lui cette année, en vue desquels nous travaillons dur. Je l’ai monté à la Coupe des nations du CSIO de Rome - Piazza di Siena, et il a très bien sauté. Il a fait un sans faute à la deuxième manche de la Coupe des nations, mais a malheureusement encouru quatre points de pénalité sur le dernier obstacle du Grand Prix. Il est en parfaite condition. C’est vraiment un super étalon. Nous faisons attention à lui, car il va quand même avoir seize ans cette année, mais à chaque fois qu’on lui demande de faire des étincelles, il est au rendez-vous.

Comment faites-vous pour garder un cheval de cet âge en pleine forme ?

Il est très important de bien connaître son cheval et d’écouter ce qu’il vous dit. Il a beaucoup de caractère. Quand c’est trop pour lui ou qu’il a la flemme, il n’hésite pas à vous le faire savoir. J’ai la chance d’avoir une super équipe autour de moi, en particulier Lesley Leeman qui s’en occupe le plus souvent. On prend chaque jour comme il vient, et on vérifie sans cesse qu’il est en forme et en bonne santé, pour qu’il puisse sortir le grand jeu quand il le faut.

Présentez-nous vos chevaux de tête. Certaines de vos jeunes montures laissent-elles entrevoir un potentiel hors de l’ordinaire ?

Absolument. J’ai actuellement un autre cheval évoluant en 5 étoiles, qui m’appartient. Il s’appelle MTM Vivre Le Rêve, je l’ai acquis il y a sept ans environ. L’an passé, il était aux États-Unis et a été arrêté un moment, mais il est de nouveau en top forme. Il a treize ans, mais il a encore deux bonnes années devant lui. J’ai aussi un cheval de neuf ans très prometteur, qui appartient à Anne Thompson [la propriétaire de Balou du Reventon]. Et puis j’ai deux ou trois jeunes montures pleines de promesse, dont une de sept ans qui m’appartient et qui monte progressivement au classement. C’est vital d’avoir de quoi prendre la relève des chevaux de tête, lorsque ceux-ci commencent à vieillir.

Comment faites-vous votre choix parmi la multitude d’épreuves au calendrier et dans votre piquet de chevaux ?

Il faut en début d’année se faire un programme en fonction des chevaux qu’on a à disposition et de ses objectifs. Pour moi, monter pour l’équipe nationale est très important, j’ai donc préparé Balou du Reventon pour ces épreuves-là.  Je vais faire en sorte qu’il soit bien reposé à ces dates, pour qu’il soit en mesure de faire son maximum le jour J.

Vos concurrents sont-ils différents en Europe par rapport au circuit américain ?

Oui ! L’an passé, quand je suis arrivé en Europe, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je savais évidemment que les meilleurs cavaliers au monde, des gens que j’ai admiré toute ma vie, évoluaient principalement en Europe. Mais ce n’est que lors de mon premier 5*, la première semaine où j’étais ici, que je me suis dit « oh mon dieu ». Je n’arrive pas à croire qu’il m’arrive de disputer des épreuves contre sept des dix meilleurs cavaliers au monde. En ce qui me concerne, cela me motive et me pousse à les imiter, pour pouvoir concourir au plus haut niveau, ça avive mon esprit de compétition. Quel plaisir d’affronter les personnes que je me contentais d’admirer par le passé, et qui sont maintenant mes rivaux !

Quelle est votre préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle, sans hésiter. J’adore le CSIO du Spruce Meadows ‘Masters’, mais j’aurais toujours une affection particulière pour Aix-la-Chapelle. Les quatre Majeurs sont tous des événements formidables auxquels j’ai toujours hâte de participer, mais celui-ci me tient particulièrement à cœur.

À quel autre sport (non équestre) compareriez-vous le saut d’obstacles ?

Je suis sûr que beaucoup de cavaliers seraient d’accord avec moi pour dire que le saut d’obstacles a pas mal de points communs avec la Formule 1, mais c’est un sport tellement unique et particulier qu’il est presque impossible de le comparer à une autre discipline.

Au lieu de Pilotes de leur destin sur Netflix, on pourrait avoir une version « Cavaliers de leur destin » ?

J’aime bien ce nom en tout cas, ce serait extra !

Quelles sont les pierres angulaires de la réussite pour un cavalier de saut d’obstacles ?

En premier lieu, il faut être connecté à sa monture. J’ai commencé ma carrière par amour des chevaux. Plus on consacre de temps et d’efforts aux chevaux, plus cela porte ses fruits, il ne faut jamais l’oublier. Que l’on ait un seul cheval ou une quinzaine, il faut les traiter comme des athlètes de haut niveau, qui ont leurs propres besoins physiques et émotionnels. Leur offrir les meilleurs soins, leur exprimer votre gratitude, les écouter : tout cela est important. Il faut comprendre son cheval et ne pas oublier les raisons qui nous ont poussés à choisir cette carrière. J’ai commencé par être un gamin fou de chevaux, et ça n’a pas changé.

En dehors des entraînements et concours, que faites-vous de votre temps libre ?

Mon temps libre ? Bonne question ! J’en profite pour me détendre, à la fois du point de vue physique et mental, et me réorganiser. J’adore cuisiner, même si je ne suis pas tellement doué ! Je vois beaucoup mes proches pendant les concours, car ils viennent me voir là-bas. Du coup, en dehors, j’aime bien prendre du temps pour moi et me préparer aux semaines qui vont suivre.

Quel est votre plat de prédilection ?

J’en ai plusieurs, mais je fais de très bon tacos aux crevettes !

Si vous pouviez monter n’importe quel cheval, passé ou présent, lequel choisiriez-vous ?

J’aurais adoré monter Hickstead, un cheval intelligent, puissant et rapide malgré sa taille modeste. J’ai toujours eu un faible pour les petits chevaux, c’est peut-être pour ça. Et puis même si je ne l’ai pas connu, il avait l’air de déborder de personnalité, et ça m’aurait sûrement beaucoup plu.

CHIO Aachen CHIO Aachen

Du 24 juin au 3 juillet de cette année, le CHIO d’Aix-la-Chapelle verra revenir les meilleurs couples cheval-cavalier au monde sur les superbes pistes du parc sportif de Soers. Cette belle compétition à l’atmosphère inégalée vous présentera des événements de cinq disciplines équestres différentes. Et avec 40 000 billets vendus, il se déroulera pour la première fois depuis 2019 à guichets fermés.

Il ouvrira officiellement ses portes le 28 juin et inaugurera les festivités par un magnifique spectacle faisant participer 200 chevaux, 500 figurants et d’extraordinaires artistes, dont le célèbre chanteur Wincent Weiss. Pour beaucoup, le principal temps fort sera la prestation du groupe Höhner, qui a enregistré une nouvelle chanson spécialement pour l’inauguration du Festival mondial des sports équestres.

Cette année, l’événement sera particulièrement axé sur la jeunesse et les jeunes talents, notamment par le biais d’une exposition de street art. Le premier week-end verra se dérouler de nombreuses épreuves pour jeunes cavaliers, ainsi qu’un concours de voltige sur la piste Driving Arena. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle accueillera également pour la première fois les Jeux équestres de la jeunesse de la FEI. Ceux-ci verront la participation de 30 jeunes cavaliers de saut d’obstacles, âgés de 14 à 18 ans, issus de 30 pays différents, de l’Égypte au Guatemala en passant par la Nouvelle Zélande ou l’Ouzbékistan. De talentueux cavaliers s’affronteront dans le stade principal lors d’épreuves individuelles et intercontinentales.

Souvent comparé à Wimbledon pour le tennis, le CHIO d’Aix-la-Chapelle fait participer les meilleurs chevaux et cavaliers de saut d’obstacles au monde. Le mercredi 29 juin au soir aura lieu le Turkish Airlines-Prize of Europe, l’un des concours de saut d’obstacles les plus côtés au monde. Première épreuve de qualification pour le prestigieux Rolex Grand Prix du dimanche, elle rassemblera les meilleurs cavaliers qui feront tout pour décrocher ce célèbre trophée. La Mercedes-Benz Nations Cup se déroulera le lendemain soir, et réunira les huit meilleurs équipes au monde. Les Jeux équestres mondiaux de la FEI approchant, les concurrents auront comme objectif de faire impression sur leur chef d’équipe national. Et bien sûr, le clou du festival sera le Rolex Grand Prix le dimanche. Daniel Deusser, gagnant l’an passé et chouchou de la foule, reviendra au célèbre parc sportif de Soers en tant que Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Suite à sa victoire aux Dutch Masters de mars, il cherchera par tous les moyens à conserver son titre de champion. 

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle comprendra également un CDIO 5* dont une reprise libre, le Grand Prix Freestyle, qui aura lieu le dimanche 3 juillet. Isabell Werth et DSP Quantaz, les gagnants l’an passé, feront le bonheur de la foule en tentant d’ajouter un autre trophée à leur palmarès. Les organisateurs ont aussi organisé une cérémonie d’hommage qui sonnera la fin de carrière de Bella Rose, une autre monture d’Isabell Werth, le vendredi 1er juillet au soir sur la piste du Deutsche Bank Stadium, où le duo avait remporté le Deutsche Bank Prize en 2019.

Les 1er et 2 juillet aura lieu un concours complet de très haut niveau, la SAP Cup. Le samedi matin, les participants prendront le départ du parcours de cross qui mettra à l’épreuve leur endurance, vitesse et précision. Et enfin, les attelages se disputeront le prestigieux prix du groupe Schwartz.

Eric Lamaze and Fine Lady V at the CSIO Spruce Meadows 'Masters' 2018 (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Eric Lamaze and Fine Lady V at the CSIO Spruce Meadows 'Masters' 2018 (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

Eric Lamaze

Retraite d'une légende du sport!

 

Eric Lamaze, Témoignage Rolex, est un cavalier de saut d’obstacle parmi les plus respectés et les plus récompensés au cours de sa brillante carrière. Après l’annonce de son retrait de la compétition, l’équipe du Rolex Grand Slam a contacté quelques uns des plus grands fans et meilleurs amis d’Eric pour évoquer ce qui a fait de lui la légende qu’il est devenu. 

 

Steve Guerdat

Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?

C’est plus qu’un souvenir que j’ai en mémoire, c’est plutôt toute l’histoire entre Eric et le Majeur de Spruce Meadows à Calgary. Au cours du temps, il en a fait son fief et, tout autant que lui, Spruce Meadows a bénéficié de toutes les victoires qu’il y a remportées. Ce qu’il a accompli dans cette arène est vraiment inimaginable.

Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?

Hickstead. C’ est l’un des meilleurs chevaux de tous les temps et il a tellement de points communs avec Eric, c’est un couple que je ne me lasse pas de regarder, encore et encore...

Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?

Ne jamais douter, toujours rester positif et toujours aller de l’avant.

Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?

Confiant et positif.

 

Tiffany Foster

Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?

Mon meilleur souvenir de Majeur avec Eric est sa victoire au Grand Prix à Calgary avec Hickstead pour la première fois en 2007. Ce fut un moment d’inspiration incroyable auquel j’ai pu assister personnellement. Je n’oublierai jamais les frissons qui m’ont parcourue et les larmes de joie quand il a franchi le dernier obstacle. Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire !

Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?

Je pense que la réponse est assez évidente... : le seul et unique Hickstead. J’ai commencé à travailler avec Eric quand Hickstead avait neuf ans et j’ai pu assister à leur parcours en entier. À mon avis, c’est le meilleur cheval de concours hippique de tous les temps. Il voulait gagner au moins autant qu’Eric et ils formaient un couple idéal. Ils s’efforçaient tous les deux de gagner toutes les épreuves où ils participaient et, contrairement aux autres chevaux, Hickstead n’avait pas besoin de rodage entre les épreuves C’était un plaisir de le regarder concourir car on pouvait voir qu’il y mettait tout son cœur. C’était vraiment spectaculaire !

Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?

Ce qu’Eric m’a appris de plus utile, c’est la résilience. On ne peut pas envisager de ne pas faire de son mieux à chaque fois qu’Eric est là. Il vous pousse à tout donner et il n’accepte aucune forme de lâcheté. Il m’a rendue plus forte que je n’aurais pu jamais être sans lui.

Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?

Compétiteur. 

 

Spencer Smith

Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?

C'est certainement ma première année au CHI de Genève, j'avais très peu d'expérience et j'étais jeune. Il a été capable de me faire croire que je pouvais gagner le Rolex Grand Prix! Je suis rentré dans l'arène avec une telle confiance; Eric a cet effet sur les gens.

Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?

Fine Lady, elle a un coeur énorme et fera tout pour Eric. Leur lien est juste incroyable.

Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?

De croire en soi-même.

Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?

Determiné.

 

Rolex Grand Prix

La saison d'été 2022

 

Rolex soutien les sports équestres depuis plus de 100 ans. Associée aux quatre Majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping, Rolex s'associe également à une sélection de concours de premiers plans. Pendant tout l’été, les meilleurs couples cheval-cavalier vont concourir pour gagner le prestigieux Rolex Grand Prix dans certains des concours les plus prestigieux du monde.  

Du 5 au 8 mai, le CSIO Jumping de La Baule accueillera le premier Rolex Grand Prix de la saison d’été. Organisé dans la ville côtière de La Baule-Escoublac depuis plus de 60 ans, le concours accueillera quelques uns des couples les plus talentueux et compétitifs du monde. Cette année sera la première pour Rolex en tant que montre officielle et partenaire en titre du CSIO5* Rolex Grand Prix de La Baule.

Organisé sur le domaine privé du château de Windsor, le plus ancien et le plus grand château occupé dans le monde, le Royal Windsor Horse Show (12 au 15 mai) accueillera le deuxième Rolex Grand Prix du mois. L’an dernier, Ben Maher et son spectaculaire hongre alezan, Explosion W, ont emporté la victoire devant leur public avant de s’en aller gagner la médaille d’or en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo. Le concours a toujours été très apprécié par Sa Majesté la Reine Elizabeth, qui n’a jamais manqué une édition du concours. Cette année, le concours verra se dérouler les célébrations liées au jubilé de platine de Sa Majesté. Ces célébrations incluent la participation de plus de 500 chevaux, 1 200 participants et un orchestre de 80 musiciens. Pendant plus de 90 minutes, un spectacle équestre international, les forces armées, des acteurs et autres artistes « galoperont à travers l’Histoire » en hommage au règne de Sa Majesté.

Pendant cinq jours le CSIO Roma Piazza di Siena (26 au 29 mai) revient dans les superbes jardins de la Villa Borghese, au cœur de Rome.  Rolex est la montre officielle du concours depuis 2018, et le cadre est souvent considéré comme l’un des plus beaux sites de concours hippique dans le monde. L’Allemand David Will a remporté ce prestigieux prix l’année dernière avec C Vier 2 et cherchera à renouveler son exploit sur la magnifique Piazza di Siena.

Knokke Hippique se déroule sur trois semaines du 22 juin au 10 juillet. Le concours accueillera le prochain Rolex Grand Prix le 10 juillet, une semaine seulement après la deuxième étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping au CHIO Aix-la-Chapelle (24 juin au 03 juillet). Organisé par Stephex, Knokke Hippique, qui se déroule dans l’élégante ville côtière belge de Knokke-Heist, est réputé non seulement pour l’excellent niveau de sa compétition mais aussi pour la qualité de son industrie hôtelière, son animation et le shopping.

L’été continue avec le Jumping International de Dinard (28 au 31 juillet). Le concours, qui a plus de 110 ans d’existence, sera sans aucun doute une conclusion de choix pour la saison d’été de Rolex. Le Rolex Grand Prix de la Ville de Dinard, qui se déroule sur son mythique terrain en herbe a été remporté l’an dernier par le Témoignage Rolex, Martin Fuchs sur Conner Jei, appartenant à Adolfo Juri. Le duo a su faire preuve de la précision et de la détermination nécessaires pour emporter ce Rolex Grand Prix très convoité.

Cette saison estivale se terminera avec le Brussels Stephex Masters. Du 24 au 28 août, l’événement assurera une fin spectaculaire à un été qui s’annonce riche en émotions. L’édition 2022 se déroulera dans un nouveau lieu, qui attirera pour sûr les meilleurs couples de chevaux-cavaliers voulant remporter le tant convoité Rolex Grand Prix.

Henrik von Eckermann riding Toveks Mary Lou (Photo: Ashley Neuhof / Rolex Grand Slam) Henrik von Eckermann Toveks Mary Lou (Photo: Ashley Neuhof / Rolex Grand Slam)

Dans le lounge du propiétaire avec:

Susanne Tovek

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre famille et vous-même, comment êtes-vous arrivée dans le monde équestre ?

J’ai toujours été passionnée par les chevaux. Quand j’étais enfant, je me rendais aux écuries tous les jours après l’école. Mon mari, Gregor, a lui aussi grandi entouré de chevaux. Nous faisons donc partie du monde équestre depuis très longtemps. Nos deux filles ont commencé à monter très jeunes. Isabella avait une préférence pour le dressage et Evelina s’intéressait plus au saut d’obstacle.

Toveks Mary Lou est un cheval très spécial qui a accompli beaucoup de choses dans sa carrière. Pouvez-vous nous raconter comment vous l’avez rencontrée et pourquoi vous avez voulu l’acheter ?

Evelina s’entraînait avec Henrik quand nous avons appris que Toveks Mary Mou allait être vendue. Nous avons vu la relation que Henrik avait avec elle, nous avons donc décidé de l’acheter pour que Henrik puisse continuer à la monter et pour qu’elle puisse participer aux compétitions pour les équipes suédoises. Nous l’avons également achetée pour qu’elle soit une ambassadrice de notre société, Toveks Bil, et de notre sponsor.

Étiez-vous présente aux Dutch Masters quand elle y a gagné le Rolex Grand Prix ? Qu’avez-vous ressenti alors ?

Evelina et moi étions aux Dutch Masters quand Henrik et Toveks Mary Lou ont gagné. Ce fut un moment incroyable. J’étais extrêmement fière d’eux et j’en garde un excellent souvenir.

Préparez-vous ensemble une stratégie sur la meilleure manière de faire concourir les chevaux sur l’année ?

Nous nous en remettons complètement à Henrik pour nos chevaux, c’est donc lui qui fait tous leurs programmes.

Comment décidez-vous quels chevaux confier à Henrik et lesquels confier à votre fille Evelina ?

Aujourd’hui, nous gardons la plupart des chevaux pour Evelina, mais Henrik en monte encore quelques uns. Il a monté Hollywood V aux Dutch Masters cette année, par exemple.

Qu’est-ce qui vous enthousiasme dans le sport de saut d’obstacle et qu’est-ce qui vous motive à y participer ?

Nous adorons ça, c’est un sport spectaculaire et tellement intéressant. Regarder ces chevaux et ces cavaliers incroyables travailler ensemble et créer des relations aussi fortes pour gagner certaines des plus grandes compétions internationales est une expérience unique.

Préparez-vous un programme pour organiser quand et comment vous achetez les chevaux ? Que recherchez-vous chez un cheval quand vous l’achetez ?

Les chevaux sont tellement imprévisibles, et tout peut changer si vite que nous sommes toujours à la recherche de chevaux talentueux. Si une occasion se présente pour en acquérir un, alors généralement nous la saisissons. Nous avons des chevaux pour le dressage et pour le saut d’obstacle, nous aimons vraiment beaucoup ceux que nous avons en ce moment.

Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?

Je trouve ça incroyable pour le sport. Tous les cavaliers veulent le gagner, ils repoussent donc leurs limites pour s’améliorer continuellement, ainsi que leurs chevaux, pour pouvoir atteindre la victoire. La qualité des cavaliers et des chevaux y participant est absolument phénoménale aujourd’hui.

Avez-vous déjà pratiqué d’autres sports ?

Après avoir gagné les championnats de Suède et d’Europe de rallye automobile pendant quelques années, nous avons décidé avec notre partenaire de vendre la voiture et d'arrêter le rallye afin de nous concentrer sur le sport équestre et sur nos filles.

 

 

(Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink) (Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink)

Daniel Deusser remporte le Rolex Grand Prix de The Dutch Masters

 

Un nouveau cavalier a repris le flambeau du Rolex Grand Slam. Lors de cette dernière journée du Dutch Masters, l’Allemand Daniel Deusser a en effet décroché le prestigieux Rolex Grand Prix.

Au total, douze compétiteurs ont fait un sans-faute sur le parcours initial conçu par Louis Konickx, se qualifiants ainsi pour le barrage composé de neuf obstacles. Pour le plus grand plaisir de la foule venue en force en ce dimanche après-midi pas moins de 4 d’entre eux étaient Néerlandais.

Sous les acclamations du public, Harrie Smolders et Monaco  ont été les premiers à réaliser le double sans faute, avec un impressionnant chrono de 38,03 secondes, et à s’adjuger ainsi la pole position. Jack Ansems, lui aussi, a réussi à ne pas faire tomber de barres, mais n’est pas parvenu à rogner sur le temps d’Harrie Smolders et s’est donc placé en seconde position. Avec 10 compétiteurs encore en lice, dont Daniel Deusser et Scuderia 1918 Tobago Z, actuellement en grande forme, le suspens était à son comble. Et c’est avec une fluidité exceptionnelle et 0,13 secondes de moins au chrono que ce formidable duo a réussi à détrôner Smolders. Tous deux plus rapides mais écopant de quatre points de pénalité au dernier obstacle, l’Allemand Marcus Ehning et le Britannique Scott Brash n’ont pas pu empêcher Deusser de garder la tête du classement. Tous les regards se tournent désormais vers le deuxième Majeur du Rolex Grand Slam 2022, le CHIO d’Aix-la-Chapelle en Allemagne. Daniel Deusser y sera appelé à défendre son titre.

Félicitations ! Vous aviez l’air très à l’aise à l’échauffement. Ce parcours correspondait-il bien à votre style et à celui de Scuderia 1918 Tobago Z ?

Effectivement, je me sentais bien car mon cheval a été en très bonne forme ces deux dernières semaines. Ceci étant, il faut aussi être en forme le jour J ! Scuderia 1918 Tobago Z a très bien sauté durant la première manche, mais nous avions beaucoup de compétition pour le barrage, ce qui crée toujours une pression supplémentaire. Cela m’a obligé à réfléchir davantage à la stratégie à adopter. J’ai décidé d’enlever une foulée entre le premier et le deuxième obstacle. Mais même avec une performance a priori idéale, il faut attendre que tous les autres cavaliers soient passés pour être sûr de la victoire. Heureusement, les couples qui ont essayé de battre le chrono ont fait tomber une barre au dernier obstacle. Je suis évidemment enchanté du résultat final.

Avez-vous adapté votre stratégie lorsque vous avez vu le temps d’Harrie Smolders ?

Non, je n’ai pas du tout pensé à ça. J’avais fait ma reconnaissance de parcours avant l’épreuve, et j’avais pris ma décision à ce moment-là. Tout s’est passé comme prévu, et c’est un vrai plaisir quand ça arrive !

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview croisée avec:

Angelica Augustsson Zanotelli & Marlon Modolo Zanotelli

 

Êtes-vous heureux de participer au premier Majeur du Rolex Grand Slam de l’année ?

Angelica : Oui, nous sommes absolument enchantés. C’est la première fois que je viens, et être ici avec Marlon rend l’expérience encore plus spéciale à mes yeux. Je suis sûre qu’on va passer un bon week-end !

Marlon : J’avais hâte, car j’avais fait une bonne performance ici l’an passé. Mon cheval est en forme, il devrait faire une belle performance, enfin je l’espère. C’est très agréable d’être ici avec Angelica, et d’avoir deux fois plus de chances de gagner !

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Angelica : L’année s’annonce bien, de nouvelles opportunités s’offrent à moi pour la première fois, comme ce week-end. Je n’ai jamais participé à un Majeur du Rolex Grand Slam auparavant. Je me suis également qualifiée pour la finale de la Coupe du monde pour la première fois, c’est une perspective qui me réjouit énormément.

Marlon : Je suis impatient de voir arriver les différents événements du Rolex Grand Slam. Une victoire à un Majeur serait un rêve pour moi. L’an passé, je suis passé tout près du but. L’objectif est évidemment d’en gagner au moins un, mais trois d’affilée ce serait encore mieux ! Nous avons également hâte de participer aux Jeux équestres mondiaux cette année. Une victoire dans un grand championnat est l’un de mes rêves les plus chers en tant que cavalier. Bref, une année passionnante nous attend !

Marlon, vous avez fait des résultats exceptionnels récemment. À quel facteurs attribuez-vous cette réussite ?

Marlon : Au travail d’ensemble de mon équipe. Les propriétaires avec qui je travaille m’apportent leur entier soutien, et mon équipe à domicile est formidable. Je reviens de deux semaines de compétition, mais nos grooms et cavaliers maison s’occupent très bien de nos chevaux en mon absence. Angelica elle-même a préparé Grand Slam VDL pour que je puisse le monter ici ce week-end. Les gens qui m’entourent, c’est là la clé de mon succès. J’ai une chance incroyable d’avoir une équipe aussi solide et soudée.

Quels chevaux avez-vous amenés avec vous ce week-end ?

Marlon : Grand Slam VDL, dont le nom correspond parfaitement à l’événement ! Il est désormais âgé de 11 ans et a beaucoup progressé l’année passée. Il a très bien sauté dans l’épreuve du samedi soir ici l’an passé, avec un double sans-faute qui lui a valu une 4e position. J’attends beaucoup de lui cette année. Il a davantage d’expérience et il est très en forme. J’espère que le Rolex Grand Prix de dimanche sera à son avantage.

Angelica : J’ai amené deux chevaux, une merveilleuse jument de 12 ans appelée Kalinka van de Nachtegaele, qui a l’expérience nécessaire et a déjà fait de bons résultats. Ce sera mon cheval de tête cette année. Ensuite, j’ai une autre jument de neuf ans, Danna RJ. Elle a moins d’expérience que prévu à ce niveau, en raison de la pandémie de COVID, mais elle a un fort potentiel, et j’ai hâte de voir ce dont elle est capable.

Est-ce que vous vous faites concurrence sur la piste ?

Marlon : J’ai l’esprit de compétition, mais pas seulement dans le travail ! Je déteste perdre, même aux cartes à la maison. J’essaie d’encourager Angelica...

Angelica : Je le laisse toujours gagner !

Marlon : Angelica aussi a l’esprit de compétition, et une fois sur la piste, elle fait toujours des étincelles. Je pense que nous avons tous les deux la volonté de gagner, mais pas forcément au détriment de l’autre. Nous nous soutenons l’un l’autre et nous encourageons mutuellement à nous dépasser.

Comment décidez-vous qui montera quel cheval ?

Marlon : Je dirais que c’est les chevaux qui nous choisissent, plutôt que le contraire. Nous essayons de voir quel cheval correspond le mieux à chacun. Il nous arrive de partager un cheval pendant la saison, selon l’endroit où ont lieu les compétitions.

Est-ce que cela vous arrive de vous disputer à propos des chevaux ?

Angelica : Non...

Marlon : Oui, bien sûr... [rires]. Durant la grossesse d’Angelica, j’ai dû monter ses chevaux. C’était la propriétaire la plus exigeante que j’aie jamais eue !

Suivez-vous le même programme de préparation ?

Marlon : Oui, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai fait tant de progrès en tant que cavalier. Ces cinq dernières années, Angelica m’a soutenu et accompagné à chaque pas. Nous n’avons pas vécu les mêmes choses. Angelica était par exemple basée en Allemagne pendant de nombreuses années. Nous nous aidons mutuellement à évoluer et à progresser, et c’est là que réside notre force.

Angelica : Nous avons une chance incroyable de pouvoir faire notre métier ensemble. Chaque jour, nous nous entraînons ensemble, nous échangeons nos idées. Nous formons une très bonne équipe. C’est une situation que nous envient de nombreux cavaliers professionnels.

Quel est le principal atout de l’autre, à votre avis ?

Angelica : Marlon a de nombreux atouts à sa disposition. Il a beaucoup de talent, il comprend ses montures comme personne. Il a une capacité extraordinaire à obtenir la collaboration des chevaux, avec qui il évolue en synergie totale. Il a aussi l’esprit de compétition. Quel que soit le cheval, son but est de gagner, et il y parvient souvent. Marlon a vraiment un don naturel pour travailler avec les équidés.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Rencontrez la Next Gen avec:

Jack Ryan

 

Vous avez très bien commencé l’année. Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’aimerais continuer sur ma lancée ! Et avec un peu de chance, concourir dans quelques autres épreuves de la Coupe des nations et d’autres majeurs du Rolex Grand Slam.

Quels chevaux avez-vous amenés avec vous ce week-end ?

Seulement BBS McGregor. C’est mon seul cheval de compétition actuellement, donc j’espère qu’il sera en excellente forme ce week-end.

Présentez-le nous...

Il a une forte personnalité. Il peut parfois être agaçant à toujours vous donner des petits coups dans le bras, mais il est très gentil et bien élevé autrement.

Vous êtes heureux de participer au Dutch Masters ?

Je suis ravi ! J’aimerais en profiter pour remercier la Rolex Young Riders Academy et toutes les personnes qui m’ont aidé à en arriver là. Ce programme m’a énormément soutenu. Frank Kemperman, Eleonora Ottaviani, Emile Hendrix et le reste de l’équipe m’ont tous été d’une aide inestimable.

Dans votre carrière, qui vous a le plus inspiré ?

Marcus Ehning. C’est le meilleur cavalier au monde, ses performances sont époustouflantes. La semaine dernière, il a empoché le Grand Prix à Doha en toute décontraction. Il est incroyable.

Décrivez-nous une journée typique de votre quotidien.

Je me suis récemment installé aux écuries de Jos Lansink, une opportunité qui s’est présentée par le biais de la Rolex Young Riders Academy. Je commence normalement le matin à 7h 30 sur BBS McGregor, puis je monte les chevaux de Jos pendant le restant de la journée. Je n’y suis que depuis une semaine, mais j’ai la chance de monter beaucoup de chevaux différents, et c’est très agréable d’intégrer une équipe et de faire la connaissance de tout le monde.

Quels cavaliers vous ont appris le plus de choses ?

J’ai travaillé chez Shane Breen pendant deux ans, et j’ai appris énormément de choses auprès de lui. J’ai pu monter des chevaux exceptionnels et aller à des concours de haut niveau. C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai intégré la Rolex Young Riders Academy, je lui dois beaucoup. Je ne suis chez Jos que depuis une semaine, mais j’ai déjà acquis de nombreuses nouvelles connaissances.

Avoir des followers sur les réseaux sociaux, c’est important ?

Il faut vraiment que je m’améliore dans ce domaine, car cela revêt une certaine importance pour les cavaliers de nos jours.

Comment conciliez-vous le travail et le temps libre ?

Les chevaux passent avant tout. Ceci étant, j’aime sortir dîner au restaurant de temps en temps.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Pieter Devos remporte le Audi Prize

 

Trente-huit concurrents provenant de 14 pays différents se sont présentés au départ du Prix Audi en ce deuxième jour du Dutch Masters 2022. Ce parcours d’1,50 m était l’épreuve phare de la journée.

L’Allemand Marcus Ehning, véritable légende du saut d’obstacles, a été le premier à signer le sans faute. Une performance qui a parfaitement démontré le partenariat harmonieux qu’il entretient avec Calanda 42, sa superbe jument grise. Au total, neuf couples, dont quatre issus des Pays-Bas, ont réussi à se qualifier pour un barrage plein de suspens.

Le Belge Pieter Devos a vite mis la pression sur ses rivaux, tout en leur offrant un cours magistral, avec le premier et seul double sans faute de l’épreuve et un chrono de 37,20 secondes. La foule espérant encore une deuxième victoire pour le contingent néerlandais, la tension est restée à son comble pendant le reste de l’épreuve. Willem Greve, l’avant dernier à s’élancer sur la piste, a semblé un instant sur le point de produire un sans faute d’une vitesse fulgurante. Mais avec quatre points de pénalité l’attendant au dernier obstacle, il a dû se contenter de la deuxième place.

Nous avons parlé à Pieter Devos.

Comment avez-vous trouvé le barrage ce soir ? Il avait l’air difficile.

À vrai dire, ce barrage était un peu inhabituel, il manquait de fluidité. Je pensais n’avoir qu’une chance très mince de l’emporter, car si je sais économiser des foulées, les virages serrés sont plus difficiles avec ce cheval. Et comme le parcours avait l’air d’être articulé sur ce type de tournant, je n’avais pas grand espoir. Mais mon cheval a tout fait pour ne pas toucher les barres, je suis très fier de lui.

Parlez-nous un peu de Kannabis van de Bucxtale...

C’est un cheval très spécial, très respectueux de l’obstacle. À l’échauffement au paddock avec les autres chevaux, il peut être assez nerveux. Mais une fois sur la piste, il s’évertue à faire le sans faute. Si j’arrive à le détendre suffisamment, ce qui n’est pas toujours facile, il donne le maximum.

Avez-vous apprécié le retour du public au Dutch Masters cette année ?

Oui, c’est fantastique de voir revenir les spectateurs, qui nous encouragent et nous soutiennent. Nous avions pris l’habitude de monter sans cette formidable atmosphère. Mais voir la foule de nouveau nous rappelle pourquoi nous sommes là.

Comment vous sentez-vous à l’approche du Rolex Grand Prix de demain ?

Le Rolex Grand Prix, c’est encore un autre niveau. J’espère que Claire Z, ma monture, sera en forme demain. Nous ferons de notre mieux pour faire une bonne performance. Le succès de ce soir est certainement bon pour le moral !

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview de cavalier avec:

Maikel van der Vleuten

 

C’est un week-end très spécial qui s’annonce pour vous, notamment avec la cérémonie de retrait de la compétition à Verdi TN.

J’ai vraiment hâte de pouvoir faire à cette cérémonie pour mon ancien cheval de tête. Elle devait se dérouler il y a deux ans, mais en raison de la pandémie, celle-ci a dû être reportée jusqu’à cette année. Je suis très heureux qu’elle se déroule devant la foule du Dutch Masters.

Pouvez-vous nous expliquer ce qui fait la particularité de ce cheval ?

Il a un tempérament extraordinaire. J’ai fait le tour du monde en sa compagnie, et il a toujours été droit et franc, il ne m’a jamais déçu. Il est très spécial à mes yeux, et les résultats et médailles que nous avons remportés ensemble me laissent des souvenirs impérissables.

Il profite bien de la retraite ?

Absolument. Il sort au pré chaque jour, part en balade et remplit son rôle d’étalon reproducteur. Il est en super forme physique, j’espère donc qu’il continuera comme ça pendant encore de nombreuses années.

La compétition à ses côtés vous manque ?

Il était capable de s’attaquer à n’importe quel parcours dans le monde. Maintenant que j’ai davantage d’expérience avec différents chevaux, je me rends mieux compte à quel point il était spécial et la facilité avec laquelle il sautait. Quelle que soit la piste, il avait le talent nécessaire. Ce sera difficile de trouver un autre cheval de ce calibre.

Avez-vous dans votre piquet actuel un cheval qui pourrait éventuellement suivre la même voie ?

Beauville Z, mon cheval de tête, a énormément de talent. Il m’accompagne sur les plus importantes épreuves au monde pour concourir contre les meilleurs couples cheval-cavalier. C’est avec lui que j’ai remporté une médaille de bronze aux Jeux olympiques l’été dernier. Je dispose aussi de deux ou trois autres chevaux de qualité à ce niveau. J’ai donc à ma disposition un superbe piquet de chevaux.

Pourquoi avez-vous décidé de tenir la cérémonie d’adieu ici, au Dutch Masters ?

Je n’ai pas eu à me poser la question, c’était une évidence. Verdi TN a été élevé ici à Bois-le-Duc par des éleveurs brabançons. Eux comme moi sommes des Pays-Bas. Le choix du concours ne se posait même pas.

Le concours a beaucoup évolué depuis qu’il fait partie du circuit Rolex Grand Slam of Show Jumping. Avez-vous remarqué des changements depuis cette date ?

Tout à fait. On sent vraiment que les organisateurs bénéficient de beaucoup d’expérience. Ils font tout pour s’assurer que tout est parfait pour les chevaux et leurs cavaliers. Les autres cavaliers et moi sommes toujours ravis de participer à cet événement, en raison de la qualité des installations et du niveau de compétition élevé. 

Le public est de retour cette année. Sa présence vous motive-t-elle ?

Bien sûr. Les clameurs de la foule, les applaudissements, tout cela incite à donner son maximum.

Quelles sont vos ambitions pour 2022 ?

Mon objectif principal est les Jeux équestres mondiaux de la FEI. Ils permettent de se qualifier pour les prochains Jeux olympiques. Il est donc vital pour l’équipe nationale de faire de bonnes performances si elle veut y participer.

Si vous n’étiez pas cavalier professionnel, quel métier exerceriez-vous ?

Je serais joueur de foot. J’y jouais beaucoup lorsque j’étais jeune, mais j’ai dû faire un choix à un moment donné entre le foot et l’équitation. Et comme j’adorais passer du temps avec les chevaux, j’ai choisi le saut d’obstacles.

Avez-vous des hobbies en dehors de l’équitation ?

Je passe la plus grande partie de mon temps avec les chevaux, mais si j’ai du temps libre, je le passe en famille. J’ai deux filles en bas âge, et je suis un vrai papa poule. Ma fille aînée vient d’avoir quatre ans et de commencer l’école. Ma cadette a neuf mois. Elles aiment toutes les deux passer du temps à l’écurie en compagnie des chevaux.

À votre avis, quel est votre principal adversaire dans le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Il y aura beaucoup de bons cavaliers au départ, et tous ont amené leur meilleur cheval. Je ne sais pas qui va l’emporter ce dimanche, mais l’épreuve s’annonce dans tous les cas passionnante

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Reconaissance de parcours avec:

Louis Konickx

 

Qu’est-ce qui vous a mener à occuper le poste de chef de piste du Rolex Grand Prix au Dutch Masters ?

Tout est né de ma passion pour notre sport. J’étais passionné de chevaux et de saut d’obstacles. Je montais en amateur, mais je n’avais pas les ressources nécessaires pour une formation de professionnel. Devenir chef de piste m’a permis de trouver un travail dans ce sport qui me passionnait. Quand j’avais 14 ans environ, j’ai aidé un chef de piste lors d’un modeste concours national, et c’est ce qui m’a mis le pied à l’étrier dans la profession !

J’ai eu la chance d’être formé par des personnes très calées, ici aux Pays-Bas, et de travailler comme assistant pour des chefs de piste chevronnés tels que Linda Allen, Bob Ellis, Arno Gego et bien d’autres.

À l’heure actuelle, avez-vous un assistant ou d’autres personnes que vous formez au métier ?

Oui. Je suis sur le point de prendre ma retraite, j’ai donc décidé de transmettre mes connaissances à la nouvelle génération de chefs de piste. Aux Pays-Bas, je guide et conseille deux personnes de talent, Henk Linders et Quintin Maertens. Henk vient de commencer sa carrière et conçoit actuellement des pistes de niveau 3* en Europe. Quintin me ressemble beaucoup, dans le sens où il cherche sans relâche la solution aux problèmes qui se posent. Il a régulièrement des idées de génie, j’aime beaucoup travailler à ses côtés. Nous formons une bonne équipe : je conçois le plan initial et il le perfectionne. Ce sera lui le chef de piste principal de la Coupe des nations de Rotterdam.

Je suis actuellement en train de lui remettre les rênes. La meilleure manière de mettre fin à ma carrière est d’avoir préparé quelqu’un d’autre à prendre la relève. Au fil des ans, je l’ai accompagné dans son parcours, de sorte qu’aujourd’hui nous entretenons une relation fondée sur la confiance et le respect. Il y a beaucoup de très bons assistants de chefs de piste dans le monde. Mais pour passer à la vitesse supérieure, ceux-ci doivent être un jour chargés de concevoir un parcours par eux-mêmes. C’est l’ultime étape de leur parcours, et c’est à ce moment-là que je peux transmettre le plus de connaissances utiles.

Pourriez-vous nous donner une idée de ce que réserve le parcours de dimanche ?

J’étais très déçu l’an passé, car nous avions conçu un parcours superbe qui a abouti à un barrage passionnant, et le public n’était pas sur place pour y assister. J’avais presque envie de refaire le même parcours cette année pour que les fans en profitent !

Nous avons commencé les préparatifs en janvier, et il m’a fallu énormément de temps pour penser le parcours idéal. Mais cette réflexion s’est soldée par un parcours qui me plaisait finalement beaucoup. Je l’ai alors présenté à Quintin, et nous avons travaillé ensemble pour le peaufiner. La piste du Dutch Masters n’est pas grande. Il faut donc faire attention à ce que le tracé soit fluide et équilibré pour les participants. Le parcours doit aussi pouvoir déboucher sur un barrage intéressant. Dans l’idéal, le chef de piste souhaite voir huit couples cheval-cavalier se qualifier. Mais en pratique, il est très difficile de prévoir ce qui va se passer le jour J dans l’ambiance tendue de la compétition.

Ressentez-vous une certaine appréhension lorsque les cavaliers s’attaquent à votre parcours ?

Absolument. Beaucoup de gens me disent que j’ai l’air calme, mais j’ai toujours un peu le trac. Mon rôle demande beaucoup de temps et d’efforts, car tout chef de piste qui se respecte aspire à créer un parcours de qualité qui donne sa chance à chaque cheval et cavalier. Cela peut être source de stress, mais je suis mû par la passion. À mon avis, le trac permet de rester motivé et prêt à viser toujours plus haut. 

Comment choisissez-vous le temps à ne pas dépasser sur vos parcours ?

Il est très important de choisir le bon temps imparti, surtout depuis le changement de règles de janvier. Chaque seconde de plus au chronomètre entraîne désormais un point de pénalité. Il faut donc définir un temps réalisable mais suffisamment serré, car les cavaliers vont tenter d’éviter les pénalités de temps très coûteuses. Nous mesurons le parcours deux ou trois fois à l’aide d’une roulette, dans la perspective d’avoir une idée plus précise d’ici le vendredi soir.

Quel type de couple cheval-cavalier est le mieux adapté au parcours que vous avez conçu ?

La piste intérieure exige évidemment vitesse et agilité, car l’espace est beaucoup plus réduit que sur les grandes pistes en herbe comme celle du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Le cheval et le cavalier doivent faire preuve de beaucoup de contrôle et être capables de bien communiquer entre eux. Marcus Ehning, par exemple, est très fluide et harmonieux dans sa façon de monter.  Il semble exister une entente parfaite entre lui et sa monture. Je pense que ce style sera bien adapté au type de parcours qui les attend dimanche.

Quelle métaphore utiliseriez-vous pour décrire votre travail ?

Être chef de piste, c’est presque inventer et parler sa propre langue. Les cavaliers doivent alors tenter de comprendre cette langue étrangère pour mieux aborder le parcours que j’ai imaginé. Certains cavaliers vont tout de suite comprendre, d’autres auront plus de mal. C’est très intéressant ! Le métier n’est pas toujours facile, mais nous sommes guidés par notre passion et notre désir de créer un challenge perpétuel pour les concurrents.

(Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Martin Fuchs remporte le VDL Groep prize

 

Journée d’ouverture pour le premier Majeur Rolex Grand Slam de l’année, les organisateurs du Dutch Masters nous ont offert une compétition sportive de haut niveau. Le VDL Groep Prize, l’épreuve la plus importante du jour, a vu la victoire du Suisse Martin Fuchs montant The Sinner, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam et toujours au top de sa forme. Au barrage, c’est Daniel Deusser, autre témoignage Rolex, qui donnera le tempo ton, et qui finira en deuxième position sur Scuderia 1918 Tobago Z, le cheval qu’il réserve pour le  aux Rolex Grand Prix de dimanche.

Le parcours pensé par Louis Konickx a posé des difficultés aux couples cheval-cavalier, dont neuf seulement (représentant cinq nations différentes) ont réussi à se qualifier pour le barrage, sous le feu des projecteurs de la piste principale du Brabanthallen. Pour la première fois depuis 2019, le public était de retour. Une présence appréciée de tous, en particulier des nombreux cavaliers néerlandais qui ont reçu les acclamations d’une foule expressive exultante. Mais ce sera Martin Fuchs qui finira par dominer, pour bien commencer son séjour au Dutch Masters.

Félicitations ! Comment avez-vous trouvé le parcours ?  

Très bien. Il y a eu beaucoup de pénalités, à différents endroits du tracé, mais le chef de piste a fait un excellent travail. C’était très agréable de pouvoir concourir devant un le public, et je suis très satisfait de ma performance.

Parlez-nous de votre monture, The Sinner...

C’est un cheval très compétitif depuis le premier jour, j’ai tout de suite eu ce sentiment, avant même que je ne sois tout à fait habitué à lui. Depuis que je l’ai, Avant même que je ne sois tout à fait habitué à lui, j’ai tout de suite eu ce sentiment. Maintenant que nous avons à notre actif fait des barrages réussis, je suis beaucoup plus confiant à l’entrée d’une grosse épreuve. Je sais qu’il en est capable, que nous en sommes capables ensemble. C’est donc plus facile d’élaborer une stratégie, qui a fini par payer aujourd’hui.

En tant que Prétendant actuel au Rolex Grand Slam, vous commencez très fort. Cela vous donne-t-il confiance à l’approche du Rolex Grand Prix de dimanche ?

C’est bien sûr très agréable de commencer le Dutch Masters par une victoire dans une grosse épreuve importante. Dimanche, pour le Rolex Grand Prix, je monterai Conner Jei, qui est encore relativement inexpérimenté à ce niveau, mais j’ai hâte de voir ce qu’il peut faire. Il n’a pas beaucoup concouru en intérieur, mais c’est un cheval merveilleux. J’espère donc avoir une chance de continuer l’aventure l’effort entamé à Genève avec une autre victoire dans un Majeur du au Rolex Grand Slam.

Mariella Offner (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder) Mariella Offner (Photo: Rolex Grand Slam / Peggy Schröder)

Interview dans les écuries avec:

Mariella Offner, groom de Max Kühner

Bienvenue au Dutch Masters. Comment êtes-vous arrivée ici ?

Nous sommes venus en camion. Cela nous a pris prêt de 14 heures. Malheureusement, il est difficile de prévoir les problèmes de circulation quand on vient de si loin, donc il vaut mieux anticiper.

Que faites-vous en chemin pour ne pas vous ennuyer ?

J’écoute de la musique, j’appelle mes amis, mes collègues, les autres grooms. Je ne m’ennuie pas !

Vos chevaux voyagent-ils bien ?

Oui, très bien. Pour les longs trajets, j’essaie de leur faire profiter du plus grand confort possible. Chacun a son propre seau d’eau, car ils boivent beaucoup pendant le transport. J’essaie aussi de leur donner le plus d’espace possible, pour qu’ils puissent étendre l’encolure vers le sol. Elektric Blue P voyage en stalle sans bat-flanc pour le laisser libre de ses mouvements.

Max étant le dernier champion en titre, votre équipe sent-elle la pression à l’approche du Dutch Masters ?

Je suis plus stressée que Max, qui est super décontracté ! Nous avons un autre cheval pour le Rolex Grand Prix cette année [Eic Coriolis Des Isles, NDLR], Max est donc moins sous pression. Mais je voudrais vraiment que nous gagnions une nouvelle fois pour montrer que nous n’avons pas qu’un seul cheval de tête talent.

Quelles autres épreuves aimeriez-vous remporter avec votre équipe ?

Nous aimerions beaucoup gagner le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. J’adore également le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, c’est l’un de mes endroits favoris. La première où je m’y suis rendue, Max s’est placé troisième sur Chardonnay 79. J’aimerais surpasser ce record, et pourquoi pas gagner.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Voir les chevaux mûrir et se développer. J’ai fait la rencontre d’Elektric Blue P quand il était tout jeune, et je l’ai vu grandir pour devenir aujourd’hui ce cheval extraordinaire. Lorsqu’il a remporté le Rolex Grand Prix l’an passé ici, j’ai pleuré de joie. Voir une monture évoluer du circuit jeunes chevaux au podium de l’une des plus prestigieuses épreuves au monde, c’est très spécial.

Quel cheval participera au Rolex Grand Prix de dimanche avec Max ?

Max montera Eic Coriolis Des Isles lors du Rolex Grand Prix de dimanche. Ce cheval nous a tous surpris avec de très bonnes performances l’an passé. Nous avons donc hâte de le voir continuer à progresser.

Quelle préparation a reçu Eic Coriolis Des Isles pour le Rolex Grand Prix ?

Il a passé quelques semaines sur le Sunshine Tour cette année. Les deux dernières semaines, j’étais à Doha avec Max. C’est donc notre cavalière maison qui s’est chargée de sa préparation physique. Elle fait très bien son travail, je suis sûre qu’il est fin prêt pour dimanche.

Comment est-il à l’écurie ?

Il est très gourmand, il mange tout ce qui passe ! Il fait aussi tomber tout ce qu’il y a dans son box, comme les couvertures et les tentures.

Vous travaillez avec Max depuis combien de temps ?

Cela va faire quatre ans cet été que je travaille pour lui à plein temps. J’ai commencé par faire un stage chez lui quand j’avais 15 ans. Lorsque j’ai commencé à travailler à plein temps, je connaissais donc déjà les écuries, le personnel, les chevaux et le mode de fonctionnement.

Est-il agréable de travailler pour Max ?

C’est un super patron. Je suis du genre à vouloir suivre chaque jour un planning bien précis. Max l’a bien compris et m’aide à prévoir la journée pour que tout roule comme sur des roulettes. Nous nous entendons bien, il met les gens à l’aise immédiatement.

Quel conseil auriez-vous pour les jeunes qui aimeraient devenir groom professionnel ?

On n’arrête jamais d’apprendre. Il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès des autres grooms. C’est en les fréquentant et en leur parlant qu’on apprend le plus de choses. Il faut aussi avoir une vraie passion pour le métier et les chevaux en général.

Marcel Hunze (Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink) Marcel Hunze (Photo: The Dutch Masters / Remco Veurink)

Le mot de l'organisateur avec:

Marcel Hunze

 

Avant toute chose, que ressentez-vous à la perspective d’accueillir des spectateurs au Dutch Masters pour la première fois depuis deux ans ?

Nous sommes évidemment extrêmement enthousiastes emballés. Les cavaliers comme les sponsors se réjouissent de voir la foule au Dutch Masters. Et de leur côté, les fans seront heureux de retrouver leur place dans les gradins. L’an passé, l’absence des spectateurs a créé une atmosphère très différente. En effet, la foule a une grande influence sur les performances des cavaliers, en particulier pour ceux qui se produisent devant leurs compatriotes. Au CHI de Genève, par exemple, lorsqu’un cavalier suisse entre sur la piste, le public s’enflamme et cela peut encourager le compétiteur à se dépasser, comme ça a été le cas avec Martin Fuchs. Espérons que les clameurs de la foule auront le même effet sur les cavaliers néerlandais ce week-end !

Quelles leçons avez-vous tirées des bouleversements survenus ces deux dernières années ? 

En tant qu’organisateur, il faut savoir faire preuve de flexibilité, mais les deux dernières années ont mis ces compétences à rude épreuve. En 2021, beaucoup de changements sont survenus : nous avons tout d’abord décidé d’organiser un événement à huis-clos, puis deux semaines avant la date une épizootie de rhinopneumonie (EHV-1) a eu raison de l’événement. Nous avons alors dû trouver d’autres dates plus tard dans l’année.

Cette année encore, nous avons dû attendre janvier pour être certains que le Dutch Masters aurait lieu.  Les restrictions sanitaires en place en début d’année stipulaient un nombre maximum de 1 250 spectateurs assis. Nous avons alors décidé que l’événement aurait lieu, même avec ces restrictions. Heureusement, celles-ci ont été quelque peu relâchées depuis. Nous pouvons désormais accueillir jusqu’à 500 personnes debout, mais pas une de plus - sans quoi tous les spectateurs devront effectuer un test toutes les 24 h. Nous avons donc mis sur pied un petit village des exposants, et le paddock sera ouvert au public. Il a fallu beaucoup improviser ces dernières années, mais c’est la nature du métier. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est très gratifiant lorsque tout se passe comme prévu.

Comment la préparation d’un événement de cette envergure a-t-elle changé depuis le début de la pandémie en 2019 ? 

Plusieurs choses ont considérablement changé. Nos fournisseurs et sponsors sont plus prudents. Heureusement, nous avons été en mesure de payer tous nos participants ces dernières années, ce qui fait qu’ils continuent de nous accorder leur confiance. De nombreux fournisseurs et autres entreprises ont été moins chanceux : ils n’ont pas été payés par d’autres organisateurs, certains ont fait faillite... Nous avons appris l’importance d’établir des contacts fréquents. Par le passé, les communications étaient généralement limitées après la signature du contrat. Désormais, il faut communiquer régulièrement pour s’assurer que tout le monde est satisfait et informé de l’évolution de la situation.

Combien compte de personne votre équipe, et avez-vous dû créer des nouveaux postes ? 

L’équipe permanente compte une dizaine de membres, à laquelle s’ajoutent un nombre croissant de personnes au fur et à mesure que le Dutch Masters approche. En temps normal, environ 1 500 personnes travaillent à la préparation de l’événement, mais cette année l’équipe ne compte que 800 personnes, en raison du service restauration limité et de la taille réduite du village des exposants. Mais les membres de notre équipe bénéficient d’une grande expérience et ont l’habitude de travailler ensemble.

Nous travaillons en collaboration avec nos fournisseurs depuis longtemps. Cela s’avère très utile car ils connaissent bien nos attentes à la fois en termes de qualité et de flexibilité. Ils savent que s’ils remplissent leurs engagements sur ces points, nous leur serons fidèles pendant longtemps. Et nous aimons les collaborations à long terme, car un événement réussi se bâtit sur la fidélité et la confiance mutuelle.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ? 

De proposer chaque année un événement toujours plus réussi. Et maintenant que nous faisons partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping, nous tenons plus que jamais à innover et à nous améliorer. Tous les organisateurs des concours du Rolex Grand Slam se rencontrent pour parler des améliorations possibles, non seulement à l’échelle de chaque événement, mais aussi à celle du Rolex Grand Slam dans son ensemble. Ce cadre de travail très stimulant nous pousse à nous dépasser.

Est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a permis de faire mieux connaître le Dutch Masters, selon vous ? 

Nous sommes extrêmement fiers de faire partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’était devenu notre principal objectif depuis que nous avions arrêté d’accueillir la Coupe du monde FEI. Le Dutch Masters s’est nettement amélioré, et accueille désormais des couples cavalier-cheval du plus haut niveau. Nous recevons un intérêt croissant au niveau international et beaucoup plus de visiteurs et de journalistes étrangers. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a été l’occasion de nous améliorer, et nous sommes enchantés d’en faire partie.

Qu’avez-vous réservé aux spectateurs du Dutch Masters ce week-end ? 

Une compétition sportive rassemblant l’élite du saut d’obstacles ! Les couples cheval-cavalier présents cette semaine sont parmi les meilleurs au monde, et devraient produire un spectacle fascinant. Le Dutch Masters est normalement réputé pour son ambiance festive et parfois survoltée. Avec les restrictions sanitaires, l’atmosphère sera peut-être un peu plus calme, mais nous vous promettons tout de même des moments mémorables.

À votre avis, qui pourrait remporter le Rolex Grand Prix de dimanche ?

Si on la considère depuis la perspective du concept général du Rolex Grand Slam of Show Jumping, ce serait évidemment palpitant de voir Martin Fuchs, le Prétendant actuel, remporter cette épreuve. Le public néerlandais, lui, adorerait assister à la victoire d’un cavalier local, et Harrie Smolders aura l’occasion de briller, et pourquoi pas de gagner, ce dimanche.

Harrie Smolders and Nixon van 't Meulenhof (Photo:The Dutch Masters / DigiShots) Harrie Smolders and Nixon van 't Meulenhof (Photo:The Dutch Masters / DigiShots)

Les cavaliers à surveiller lors de cette édition de The Dutch Masters 2022

 

The Dutch Masters est de retour du 11 au 13 mars et il accueillera le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de cette année. Cette compétition de trois jours aura pour point culminant le Rolex Grand Prix de dimanche au cours duquel les meilleurs couples du monde, dont sept des cavaliers du top 10 mondial, rivaliseront pour remporter le prestigieux trophée et devenir le nouveau prétendant au titre du Rolex Grand Slam. Les projecteurs vont de nouveau briller sur le Brabanthallen, et la célèbre arène s’apprête à accueillir le retour des spectateurs venus assister à de grands moments de sport équestre.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les cavaliers à suivre

L’actuel prétendant au titre, Martin Fuchs, cherchera à s’assurer la victoire au Rolex Grand Prix dans sa quête pour devenir le deuxième cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam. Après sa victoire historique au CHI de Genève 2021, où il est devenu le premier cavalier à gagner deux éditions de suite de Rolex Grands Prix, le Suisse, très en forme, montera Chaplin. L’étalon bai est un spécialiste de l’indoor, il a déjà de nombreuses victoires en Grands Prix à son palmarès et il possède l’agilité et l’expérience nécessaires pour s’imposer face à la rude concurrence du Brabanthallen. Martin Fuchs y sera rejoint par cinq autres Témoignages Rolex.

Le tout dernier Témoignage Rolex, Daniel Deusser, cherchera se placer pour un bonus après l’avoir emporté avec Killer Queen VDM au CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021. L’Allemand, qui a passé la majeure partie de cette année en Floride à concourir au Winter Equestrian Festival, montera Scuderia 1918 Tobago Z, qui est un expert de l’indoor. Daniel Deusser a déjà gagné le Grand Prix à The Dutch Masters par deux fois, il devra donc chercher à saisir un troisième titre et à s’octroyer le prix bonus de 250 000 Euros. Après sa victoire au CSIO Spruce Meadows Masters, le cavalier suisse Steve Guerdat aura lui aussi pour objectif de s’approprier le même prix.

Le vainqueur de l’année dernière, Max Kühner, est de retour avec l’avantage de l’expérience après avoir gagné au milieu des meilleurs mondiaux à Bois-le-Duc. L’Autrichien vient accompagné d’un piquet de chevaux remarquables au Dutch Masters, avec le choix entre le cheval gagnant de l’an dernier, Elektric Blue P, et Eic Coriolis Des Isles pour le Rolex Grand Prix de dimanche.

L’actuel champion olympique en titre en individuel et numéro 5 mondial Ben Maher a terminé l’année dernière de manière exceptionnelle avec une victoire au CHI de Genève dans la Finale du Top 10 Rolex IJRC, avec le fameux Explosion W. Le champion britannique, qui a également passé la saison d’hiver en Floride, revient en Europe pour concourir dans le Rolex Grand Prix de Bois-le-Duc pour la première fois avec son superbe hongre alezan né à environ 10 kilomètres du mondialement célèbre Brabanthallen. Son compatriote Scott Brash, le seul cavalier à avoir remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, cherchera à renouveler son exploit dans la conquête de ce titre si difficile à obtenir. The Dutch Masters est le seul des quatre Majeurs à avoir échappé à Brash, il veillera donc à amener son meilleur cheval pour l’emporter dans ce prestigieux concours. Harry Charles vient compléter cet impressionnant contingent britannique. Une étoile montante après sa superbe fin d’année 2021, le jeune cavalier de 22 ans est aujourd’hui numéro un mondial des moins de 25 ans et sans doute fort désireux de remporter son premier Rolex Grand Prix. L’un de ces cavaliers sera-t-il capable de devenir le premier gagnant britannique depuis la victoire de Robert Smith en 2003 ?

Le public local espérera assister à la victoire de Harrie Smolders après sa seconde place au Rolex Grand Prix au CHI de Genève en 2021. Les supporters néerlandais seront sans aucun doute prêts à s’enflammer dès l’entrée de Smolders dans l’arène. Le Néerlandais sera accompagné par 12 de ses compatriotes, parmi lesquels Maikel van der Vleuten et Jur Vrieling.

Médaillé d’or par équipe aux Jeux olympiques de 2020, Henrik von Eckermannvisera également le Rolex Grand Prix. Le Suédois l’a déjà emporté ici en 2019 et cherchera à réitérer sa victoire, étant l’un des deux seuls cavaliers suédois concourant dans The Dutch Masters, après le retrait de la compétition du numéro un mondial Peder Fredricson.

Alors que la tension monte pour le premier Majeur de l’année, Martin Fuchs va-t-il poursuivre sa conquête du prix le plus convoité du saut d'obstacle ou un nouveau prétendant va-t-il l’emporter ?

Max Kuhner and Elektric Blue P (Photo: The Dutch Masters / DigiShots) Max Kuhner and Elektric Blue P (Photo: The Dutch Masters / DigiShots)

Interview cavalier avec:

Max Kühner

 

Vous êtes de retour à Bois-le-Duc en tant que tenant du titre du Rolex Grand Prix, en ressentez-vous davantage de pression ?

Non, pas vraiment. Je suppose que maintenant je sais que je peux gagner, mais je vais probablement concourir avec un autre cheval, il y a donc moins de pression que si je montais Elektric Blue P. Dans notre sport, les choses sont différentes à chaque fois que vous entrez dans l’arène, je ressens donc moins la pression.

Quels chevaux pensez-vous emmener avec vous, et lequel monterez-vous pour le Rolex Grand Prix ?

Pour le Rolex Grand Prix, je monterai soit Eic Coriolis Des Isles, soit Elektric Blue P. Eic Coriolis Des Isles a concouru à Vejer de la Frontera et il est en grande forme en ce moment. J’emmènerai également deux jeunes chevaux avec moi aux Pays-Bas. J’aime emmener des chevaux moins expérimentés, pour les familiariser avec des compétitions où l’ambiance est plus survoltée, c’est un aspect très important de leur éducation.

Votre préparation est-elle différente pour une compétition indoor de celle pour les compétition en extérieur ? Pouvez-vous nous dire quelles sont les principales différences?

Je pense que cela dépend vraiment du cheval. Certains chevaux ont besoin d’un peu plus d’entraînement avant les compétitions indoor. Le plus important pour le saut d’obstacle indoor, c’est que les chevaux soient confiants, essentiellement parce qu’ils doivent sauter des obstacles tout près des spectateurs, et les obstacles sont beaucoup plus rapprochés que dans un parcours extérieur. Ils doivent aussi être habitués à sauter de larges oxers dans les coins, c’est pourquoi j’aime bien les entraîner sur de plus petits obstacles de coin à domicile. Nous avons une petite arène couverte, donc nous aimons y préparer les chevaux pour les compétitions indoor.

Pour The Dutch Masters, les spectateurs sont assis très près de l’arène, est-ce que cela affecte les chevaux ou vous rend plus nerveux ?

Encore une fois, je pense que cela dépend du cheval. Mais généralement, les chevaux que nous montons lors de grands concours comme le Rolex Grand Prix ont l’habitude de sauter très près du public. Je trouve que l’atmosphère que crée le public est très spéciale et je pense que les chevaux y sont sensibles. Je dis toujours que lorsque vous avez un grand public derrière vous, les chevaux ont des ailes.

Quelle est l’importance de votre équipe personnelle dans votre succès ?

Mon équipe est incroyablement importante. Il est crucial pour moi d’avoir un bon programme pour chacun de mes chevaux. Je planifie le développement à long terme du cheval sur plusieurs années, et non pas une compétition à la fois. Sans une excellente équipe, ce serait impossible. Tout le monde participe à ce plan, de nos cavaliers maison au maréchal-ferrant et aux grooms. Nous réfléchissons à ce que nous voulons améliorer avec chaque cheval et comment nous pouvons le mieux y parvenir par notre travail d’équipe.

Je dis toujours que notre discipline est plus un sport d’équipe qu’un sport individuel parce que, sans l’équipe, je n’arriverais à rien. Les cavaliers basés dans notre écurie assurent la plus grande partie de l’entraînement des chevaux car je suis très souvent en déplacement pour les compétitions. Par exemple, avant The Dutch Masters, je vais monter les chevaux que j’emmène le dimanche avant notre départ. Je ne peux pas apporter de grands changements, les chevaux doivent donc être parfaitement entraînés et préparés pour Bois-le-Duc.

Quelles sont qualités que vous recherchez chez un cavalier maison?

Nous sommes toujours à la recherche de personnes compétentes. Des personnes qui ont une bonne attitude, qui vivent pour leur travail et pensent aux chevaux du moment où ils se lèvent le matin jusqu’à ce qu’ils s’endorment le soir. J’ai appris que ce n’est pas l’expérience qui compte quand on commence, car à partir du moment où l’on est vraiment intéressé, on apprend et on progresse rapidement, car on ne considère pas cette carrière comme un travail mais comme une passion.

Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?

Je les aime toutes, elles sont toutes tellement spéciales, chacune à sa façon. On ne peut vraiment pas les comparer entre elles, pas même le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Bien-sûr, ils ont lieu tous les deux sur herbe, dans de vastes arènes, mais le parcours et la conception des obstacles sont complètement différents.

Le point commun entre tous les Majeurs, c’est qu’ils ont les parcours les plus difficiles au monde. Ils sont d’un niveau extrêmement haut et offrent donc les plus gros prix de la discipline, ce sont les concours que tous les cavaliers veulent absolument gagner. À chacun des Majeurs, il y a plus de cavaliers de très haut niveau qu’aux Jeux olympiques, c’est un événement très spécial auquel on participe.

Est-ce que le fait de concourir contre les meilleurs cavaliers du monde est pour vous une motivation ?

Oui, absolument. On apprend énormément en concourant contre les meilleurs cavaliers du monde. Ne serait-ce que les regarder monter à l’échauffement est une inspiration et une motivation.

Quel couple cheval/cavalier est selon vous votre principal adversaire pour The Dutch Masters ?

C’est une question difficile car il y a là des couples incroyables, mais je pense que Martin Fuchs et Chaplin seront en excellente forme. Ils ont gagné la FEI World Cup™ à Lyon ensemble, et je pense que Martin a préparé Chaplin pour cette compétition. Je crois donc qu’ils seront un couple très difficile à battre. Il a une équipe incroyable et il sait comment réaliser une grande performance lors des compétitions importantes.

Ce sport a tellement changé au cours des 15 dernières années. Auparavant, on ne pouvait nommer que trois ou quatre couples en mesure de gagner, aujourd’hui, une vingtaine pourrait gagner le Rolex Grand Prix à The Dutch Masters.

Avez-vous parfois du temps libre ? ! Dans ce cas, que souhaiteriez-vous en faire ?

J’essaie d’en passer le plus possible avec ma famille. J’ai trois enfants et j’adore passer du temps avec eux. Quand j’ai un peu plus de temps, j’aime faire du sport, cela m’apporte beaucoup de satisfactions.

Grooms arriving at the Dutch Masters (Photo: The Dutch Masters Media) Grooms arriving at the Dutch Masters (Photo: The Dutch Masters Media)

Les Highlights de The Dutch Masters 2022

 

Cette année, The Dutch Masters accueille les spectateurs de retour dans la célèbre arène du Brabanthallen pour la première fois depuis 2019. La compétition se déroule du 11 au 13 mars et modifiera légèrement son programme pour se conformer aux exigences liées à la pandémie de COVID-19. Réputé l’un des plus prestigieux concours en indoor sur le calendrier des compétitions équestres, Bois-le-Duc va accueillir non seulement les meilleurs spécialistes mondiaux du saut d’obstacle mais aussi l’élite du dressage qui verra les meilleurs couples cavaliers chevaux concourir vendredi et samedi pour la FEI Dressage World Cup.

Médaillée d’or aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020 et numéro un mondiale, l’Allemande Jessica von Brelow-Werndl souhaitera certainement confirmer son succès de 2021 sur sa jument bai de 15 ans, TSF Dalera BB, avec laquelle elle est devenue double championne olympique et européenne. Le couple gagnant offrira sans aucun doute aux spectateurs un spectacle exceptionnel lors du Grand Prix de la FEI Dressage World Cup vendredi après-midi et pour la partie Freestyle de la FEI Dressage World Cup le samedi.

Lors des épreuves qui précéderont le Rolex Grand Prix du dimanche après-midi, les spectateurs pourront admirer les meilleurs spécialistes du saut d’obstacles qui s’affronteront dans une compétition qui rassemble le fleuron de l’équitation internationale. Parmi les grands moments, le Prix VDL Groep vendredi soir, remporté par le tout dernier Témoignage Rolex Daniel Deusser (Allemagne) en 2021, et le Prix Audi du samedi soir.

Outre l’événement sportif en lui-même, un autre grand moment devrait être la cérémonie très spéciale de retrait de la compétition de Verdi TN, partenaire de Maikel van der Vleuten, qui aura lieu le dimanche après-midi, juste avant le Rolex Grand Prix. Cette cérémonie était initialement prévue pour 2020, mais il a été décidé de la reporter jusqu’à ce que le public puisse revenir dans les stades, afin de donner à Verdi TN la cérémonie d’adieu qu’il mérite. Au cours de sa carrière, Verdi TN s’est avéré être un formidable compétiteur et il affiche des victoires prestigieuses comme une médaille d’or par équipe aux Jeux Equestres Mondiaux FEI en 2014 et une médaille d’or par équipe aux Championnats d’Europe de la FEI en 2015.

Il est encore possible de réserver vos billets. Rendez-vous sur le site www.thedutchmasters.com pour plus de renseignements.

The Rolex Grand Prix Podium at CHI Geneva  From left to right: Harrie Smolders (NED), Martin Fuchs (SUI) and Max Kühner (AUT).  Photo: www.scoopdyga.com The Rolex Grand Prix Podium at CHI Geneva From left to right: Harrie Smolders (NED), Martin Fuchs (SUI) and Max Kühner (AUT). Photo: www.scoopdyga.com

Interview du prétendant au Rolex Grand Slam:

Martin Fuchs

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Cette année, mon objectif principal est de faire de bons résultats aux Majeurs et autres Rolex Grands Prix. Je vise également les Jeux Equestres Mondiaux FEI et la finale de la Coupe du monde FEI. J’ai plusieurs montures de talent que j’emmènerai aux Grands Prix et Championnats d’envergure, ainsi que des jeunes chevaux de qualité prêts à gravir les échelons vers le haut niveau cette année.

Vous avez remporté deux éditions consécutives du Rolex Grand Prix au CHI de Genève, devant le public suisse. Des souvenirs mémorables, j’imagine ?

Gagner un Rolex Grand Prix , c’est toujours incroyable, alors deux victoires consécutives, le tout devant mon propre public, c’était bien sûr inoubliable. De plus, Leone Jei est encore très jeune, ça a été une grande victoire pour nous deux !

À votre avis, Leone Jei pourrait-il avoir le même succès que Clooney 51?

Je ne souhaite pas faire de comparaison. Clooney 51 est le cheval le plus titré de l’histoire du saut d’obstacles suisse. Je ne peux pas m’attendre à avoir le prochain Clooney immédiatement. Ceci dit, Leone Jei a démontré toutes les qualités nécessaires à ce niveau de la compétition. C’est l’un des meilleurs chevaux sur le circuit actuel.

Quels chevaux avez-vous décidé d’emmener avec vous au Dutch Masters, et lequel monterez-vous lors du Rolex Grand Prix ?

J’ai choisi de monter Chaplin dans le Rolex Grand Prix. Il est en très bonne forme, et le Dutch Masters devrait bien lui convenir. J’ai prévu d’emmener Leone Jei sur les grandes pistes en extérieur, comme celles du CHIO d’Aix-la-Chapelle, car ce type de surface lui convient mieux.

Quel couple cheval-cavalier a selon vous une chance de remporter le Rolex Grand Prix du Dutch Masters ?

Difficile à dire. Chaque Majeur du Rolex Grand Slam rassemble les meilleurs couples au monde, ils ont tous une chance de gagner. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui fait le côté unique du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Notre sport n’est pas comme beaucoup d’autres, où il est plus facile de remporter des victoires successives ou régulières. Le travail avec les animaux qu’implique l’équitation rend le saut d’obstacles beaucoup plus imprévisible. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, comme l’ont fait Scott Brash et Hello Sanctos, est un exploit incroyable.

Comment en êtes-vous arrivé à travailler avec le propriétaire de chevaux Adolfo Juri ?

Adolfo Juri était le propriétaire de chevaux montés par mon oncle Markus [Fuchs] pendant plus de 20 ans. Lorsque Markus a mis fin à sa carrière de cavalier, Adolfo s’est associé à un autre cavalier pendant quelques années. Plus tard, il m’a transféré ses chevaux, un très beau geste de sa part. Nous travaillons en bonne entente tous les deux. Il m’a soutenu tout au long de ma carrière, et j’ai une chance inouïe de l’avoir dans mon équipe. Lui et l’autre propriétaire qui me confie ses chevaux [Luigi Baleri] s’entendent aussi à merveille et se soutiennent l’un l’autre.

Parlez-nous un peu de votre piquet actuel et des personnalités de vos montures... D'après vous, quel jeune cheval offre des perspectives les plus intéressantes ?

Leone Jei est bien sûr un cheval spectaculaire. Il a un mental ultra solide et il est très ambitieux, il fait toujours tout ce qu’il peut. Cela cause parfois des difficultés, car il a beaucoup de sang et il est très vif ; il faut essayer de le calmer et le détendre au maximum. Chaplin a déjà remporté de nombreux Grands Prix, et j’adore sa personnalité. Il n’a pas son pareil. Conner Jei a beaucoup de talent, mais il peut se montrer un peu plus difficile pour son cavalier. Il a empoché le Rolex Grand Prix de Dinard l’an passé, et je voudrais l’emmener à la finale de la Coupe du monde FEI cette année. À eux trois, ces chevaux ont déjà gagné de nombreux Grands Prix 5*. J’ai une chance extraordinaire de pouvoir les monter.

J’ai aussi quatre jeune chevaux très prometteurs, dont Commissar Pezi, un hongre de neuf ans, que j’ai engagé sur le Sunshine Tour pour la première fois. Il fait preuve de résultats encourageants, a de bons moyens et un super tempérament, mais il est encore assez inexpérimenté pour son âge. Ceci dit, j’ai hâte de le voir concourir ces prochains mois. Tous deux âgés de 8 ans, Viper Z et Diva Van Het Cauterhof Z m’accompagneront également sur le Sunshine Tour. Ils ont très bien sauté jusqu’ici, Diva [Van Het Cauterhof Z] a fait 15 parcours sans laisser une seule barre au sol. À sept ans, Pina Van De Moerhoeve a déjà participé à beaucoup d’épreuves pour jeunes chevaux. Je m’amuse énormément sur le Tour. Je ne m’engage pas forcément sur les épreuves les plus hautes, j’aime faire gravir progressivement les échelons à mes jeunes chevaux.

J'ai beaucoup de plaisir à les monter tous les deux, mais il est toujours difficile de savoir s’ils sont destinés à devenir des champions de niveau 5*. Ceci étant, ils ont beaucoup de classe et ont fait de nombreux sans-fautes. Pour le moment, l’avenir leur sourit !

Comment choisissez-vous les concours auxquels vous vous engagez ?

Je planifie mon calendrier en fonction des Majeurs, qui sont ma priorité. Ensuite, je choisis le cheval selon ses qualités et sa forme du moment. Et lorsqu’il n’y a pas de gros concours à l’horizon, je sors mes jeunes chevaux pour qu’ils acquièrent de l’expérience sur des épreuves plus modestes.

Comment va Clooney 51 ?

Très bien. Il est monté tous les jours car c’est bon pour son épaule de rester actif. Il fait des balades et passe du temps au pré. Je crois que la retraite lui plaît bien ! Nous sommes ravis de l’avoir chez nous et qu’il soit en si bonne santé.

Au CHI de Genève, nous avons remarqué un petit « stand crêperie » devant les box de vos chevaux. Qui s’en occupait ?

C’est un ami français, qui aime venir aux concours et nous chouchouter, moi et mes grooms. Tous les autres cavaliers s’y arrêtent goûter entre deux épreuves !

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Sans aucun doute, le partenariat très spécial qui existe entre le cheval et le cavalier. Chaque jour, chaque cheval est différent. J’aime tenter d’en tirer la meilleure performance possible. Lorsqu’un cheval avec lequel vous travaillez tous les jours fait un bon résultat en concours, c’est toujours un plaisir incroyable.

Spencer Smith riding at the Palexpo for the CHI Geneva 2019 (Photo: Jenny Abrahamsson / WoSJ) Spencer Smith riding at the Palexpo for the CHI Geneva 2019 (Photo: Jenny Abrahamsson / WoSJ)

La nouvelle génération

Spencer Smith

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’espère que 2022 va être ma meilleure année au point de vue professionnel. Je vise une place dans l’équipe américaine pour certaines épreuves de la Coupe des nations de la FEI, et avec un peu de chance les Jeux Equestres Mondiaux FEI de cet été. J’adorerais également participer aux Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est là l’un de mes principaux objectifs cette année.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Probablement mon premier Rolex Grand Prix au CHI de Genève en 2018. J’ai réitéré mon engagement à ce concours en 2019, et ça a été un moment charnière dans ma carrière. Et l’an passé, j’ai remporté mon premier Grand Prix 5*, un moment inoubliable.

Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et quel cavalier vous a le plus inspiré ?

Dans ma famille, tout le monde travaille avec les chevaux. Mes parents, qui sont propriétaires d’un complexe équestre aux États-Unis, sont pour moi une immense source d’inspiration. Depuis la première heure, j’ai grandi entouré de chevaux. Quand j’ai eu 15 ans, je suis parti m’entraîner et travailler auprès d’Éric Lamaze. Je suis resté cinq ans chez lui, et il est devenu mon mentor. Nous avons voyagé partout ensemble, c’est lui qui m’a emmené concourir en Europe pour la première fois. J’ai énormément appris à ses côtés et je lui suis très reconnaissant des chances qu’il m’a offertes. J’admire aussi beaucoup Daniel Deusser et sa façon de monter à cheval, que j’essaie de reproduire.

À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?

Il faut avoir l’esprit de compétition, mais aussi savoir accepter la défaite. Et en saut d’obstacles, on connaît beaucoup plus de défaites que de victoires ! Lorsque tout ne va pas comme on le voudrait, on est souvent tenté de tout changer. Mais il faut savoir prendre le recul nécessaire et se fier aux bases établies. Dans ce sport, pour être le meilleur et remporter les épreuves de haut niveau, il est essentiel de trouver le bon équilibre entre enthousiasme et patience.

Parlez-nous un peu de votre piquet de chevaux... Lesquels avez-vous le plus hâte de nous montrer ?

J’ai beaucoup de chance : j’ai non seulement à ma disposition des chevaux de talent, mais je bénéficie aussi du soutien de Georgina Bloomberg. Je monte Theodore Manciais, mon cheval de tête, depuis un moment déjà. Il a déjà participé deux fois au Grand Prix Rolex du CHI de Genève et a remporté un 5* l’an passé. J’ai aussi Quibelle, qui appartient à Georgina Bloomberg également. Cette jument a offert un sans-faute à l’équipe des États-Unis lors du CSIO5* de la finale de la Coupe des nations FEI à Barcelone. Elle fait de très bons résultats. Je pense qu’elle sera mon cheval de tête pour les gros événements par équipe, que j’attends avec impatience. J’ai beaucoup de chance d’avoir le soutien de Georgina et de son équipe, et Jimmy Doyle, son entraîneur, m’apporte désormais son aide. Nous entretenons de très bonnes relations, nous allons aux mêmes concours et Georgina et Jimmy me font part de leurs conseils avisés.

Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?

Une importance cruciale. Ce sont eux qui font tourner la machine. Je suis entouré de grooms et d'un responsable d'écurie hors pair, et d’un vétérinaire et maréchal-ferrant d’exception. Chaque membre de l’équipe est vitale à son bon fonctionnement. Je suis toujours heureux de remporter une épreuve difficile ou un Grand Prix, mais c’est une victoire commune à toute l’équipe. Comme dans beaucoup d’autres sports, tels que la Formule 1, le travail de toute l’équipe est vital à la réussite finale du compétiteur. Mais lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu, c’est dur car nous avons l’impression de laisser tomber notre équipe.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?

J’aime simplement le travail avec les chevaux : créer une vraie complicité avec le cheval, repousser les limites de cette relation, réaliser des choses que nous pensions impossibles... Après, c’est vrai qu’il existe une franche camaraderie entre les cavaliers pendant les concours. Après tout, on est tous là pour les mêmes raisons. Et puis c’est très gratifiant de rivaliser avec tant de cavaliers de renom. On essaie de s’entraider autant que possible, de sorte que même si on ne gagne pas, on est heureux pour l’autre.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Denis Lynch m’a donné cette année un conseil très utile : celui de continuer à avancer sans tout remettre en cause lorsque les choses ne vont pas comme on le voudrait. Bref, de s’en tenir à la stratégie établie. Ce conseil m’a été utile dans le passé, et le sera sûrement de nouveau à l’avenir.

Daniel Deusser, Témoignage Rolex, parle de vous comme l’une des étoiles montantes du sport. Quelle influence a-t-il eu jusqu’ici sur votre carrière, et quels autres cavaliers admirez-vous ?

J’ai rencontré Daniel lorsque j’avais 15 ans, et je lui voue une admiration sans bornes. J’ai toujours été impressioné par sa manière de monter et de faire les choses. Nous avons le même type de physique, ce qui fait que j’ai toujours voulu observer sa manière de faire. Avec les années, nous sommes devenus très proches. C’est aujourd’hui l’un de mes meilleurs amis dans le sport. L’été venu, je m’entraîne aux Stephex Stables, et j’ai vraiment l’impression de faire partie de la famille. Je profite de toutes les occasions pour monter aux côtés de Daniel, afin d’observer ce qu’il fait et d’absorber le plus possible de connaissances.

Mais j’admire aussi de nombreux autres cavaliers extraordinaires, comme McLain [Ward], Jessica [Springsteen], Beezie [Madden], Kent [Farrington] ou Laura [Kraut] aux États-Unis. Ceux-ci ont énormément de talent et m’aident volontiers lorsque je leur demande des conseils.

En tant que jeune cavalier, pensez-vous que suffisamment d’opportunités sont offertes aux talents en herbe ?

Je pense qu’il y a de nombreuses manières différentes de grimper les échelons dans notre sport. Il est important de s’entourer des bonnes personnes et de saisir chaque opportunité qui s'offre à vous.

J’ai la chance d’avoir eu des parents connus dans le saut d’obstacles, qui m’ont aidé dans ma carrière. J’ai pu m’entraîner avec certains des meilleurs cavaliers au monde, ce qui est aussi une aubaine extraordinaire. Et j’ai aujourd’hui la chance d’avoir le soutien de personnes avisées, qui m’ont permis d’atteindre certains de mes objectifs.

Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

C’est le summum de notre sport. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est l’exploit ultime dont on parlera encore dans plusieurs générations. La/le prochain(e) cavalier(ère) qui le remportera ne sera pas oublié(e) de sitôt. Je me réveille chaque matin avec cet objectif en tête. À mon avis, Daniel Deusser n’est pas loin de pouvoir réussir cet exploit. Il a de supers chevaux et une équipe de talent, et il sait garder la tête froide dans les grands moments.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles à son propre Grand Chelem. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

J’aime regarder le tennis et le golf. Je ne joue pas beaucoup au golf, mais au tennis si. Pourtant, je ne m’améliore guère ! En général, j’ai de l’admiration pour tout sportif qui fait preuve d’abnégation pour arriver au top niveau.

Stephan Conter (right) at the retirement ceremony for Cornet D'Amour (Photo: Stephex Masters / Jeroen Willems) Stephan Conter (right) at the retirement ceremony for Cornet D'Amour (Photo: Stephex Masters / Jeroen Willems)

Le Club des propriétaires:

Stephan Conter

 

Quel a été l’élément déclencheur pour devenir propriétaire dans ce sport ?

J’ai décidé d’acheter des chevaux pour Daniel Deusser il y a 10 ans. Avant ça, j’avais acheté des chevaux pour d’autres cavaliers pendant plus de 20 ans, mais j’ai décidé que je voulais vraiment atteindre le meilleur niveau dans ce sport. À partir de là, j’ai pris la décision de trouver un cavalier de haut niveau, et c’était Daniel. Ensuite, j’ai tout donné pour que cette décision soit une réussite. Une fois qu’on commence à gagner des Grands Prix et à devenir un concurrent sérieux, ça devient très addictif, et on veut continuer à réussir en ayant les meilleurs chevaux et cavaliers.

J’ai désormais plusieurs cavaliers, y compris mes deux filles [Emilie et Zoé], et c’est très motivant pour moi de les voir réussir sur mes chevaux. Je suis aussi très fier quand je vois réussir des chevaux que j’ai élevés ou vendus. Récemment, nous avons vendu un cheval à CIan O’Connor, et ils forment une super équipe. C’est vraiment réjouissant de voir ça. Nous vendons beaucoup de chevaux. Lors du Grand Prix de Wellington la semaine dernière, nous avions deux chevaux que je possède encore dans le barrage, ainsi que quelques autres que nous possédions auparavant. Voir ses chevaux réussir est incroyablement motivant.

Dans votre programme d’élevage, comment décidez-vous quels chevaux garder ou vendre ?

Normalement, je dis que tous les chevaux sont à vendre. Si un cheval a obtenu de très bons résultats, alors le prix du cheval augmentera, bien sûr. Je ne garde pas tous mes meilleurs chevaux car quand on voit tous les chevaux qu’on a vendus, beaucoup d’entre eux ont obtenu d’incroyables résultats. Par exemple, aux Jeux Olympiques, nous avions sept chevaux en saut d’obstacles et un seul m’appartenait. Ça prouve la qualité des chevaux qu’on vend.

Si un cheval correspond parfaitement à l’un de mes cavaliers, alors je laisse passer une saison avant d’envisager de vendre ce cheval. Davidoff De Lassus est parfaitement adapté pour Zoé, nous le garderons donc un an de plus à moins de recevoir une offre exceptionnelle.

Si l’une de vos filles développe un lien particulier avec un cheval, cela change-t-il votre opinion quant à la vente de ce cheval ?

Oui, évidemment ! Emilie a plus la fibre commerciale que sa sœur ; elle est encline à vendre si nous avons bonne offre. Zoé aimerait garder tous les chevaux, mais je crois qu’elle commence à comprendre que nous sommes comme tout le monde, et que nous avons besoin de gagner notre vie grâce à ce sport si l’on veut poursuivre notre beau parcours.

Vous avez une équipe de cavaliers impressionnante dans l’écurie Stephex, y compris le témoignage Rolex Daniel Deusser et vos deux filles, Zoé et Emilie. Comment sélectionnez-vous les chevaux qu’ils vont monter ?

Je suis avant tout un homme d’affaires et j’aime que les choses aillent vite. C’est pour cette raison que j’achète principalement des chevaux qui ont entre 6 et 8 ans, mais j’ai également un programme d’élevage. Je peux vendre ces chevaux dans les 24 mois, et j’aime cette façon de travailler. J’accepte de vendre n’importe quel cheval, sinon, j’en posséderais des milliers. Pour moi, avoir beaucoup de chevaux n’est pas un problème. La difficulté, c’est que c’est trop compliqué d’entraîner beaucoup de chevaux en même temps. Pour préparer un cheval à un niveau où il peut être capable de gagner un Grand Prix, nous devons leur fournir une éducation de qualité et les meilleurs soins. C’est pourquoi nous vendons beaucoup de chevaux qui ne sont pas débourrés.

Le niveau d’élevage en Belgique est extrêmement élevé. Je pense que c’est le meilleur au monde. Cela signifie que les chevaux ne sont pas bon marché, mais cela signifie également que vous avez l’opportunité de choisir le meilleur cheval pour votre cavalier. Je me fie à mon intuition pour acheter le cheval adéquat pour chaque cavalier. Parfois, je suis incapable d’expliquer pourquoi je choisis un cheval, mais je fais confiance à mon intuition. Jusqu’ici, mon intuition a toujours été très bonne. 

Quelle est l’importance d’avoir un équilibre entre des cavaliers confirmés et des cavaliers jeunes et prometteurs dans votre équipe ?

C’est très important. Il y a quelques mois, nous avions deux cavaliers dans le Top 10. Nous avons donc besoin de beaucoup de chevaux pour s’assurer qu’ils peuvent conserver leur place dans le classement. C’est différent d’il y a 20 ans, quand les cavaliers pouvaient se reposer pendant la saison d’hiver. Maintenant, il y a des compétitions tous les week-ends. Je pense que le système de classement est une addiction pour les cavaliers, et c’est un problème. Pour conserver sa place parmi les meilleurs, les cavaliers doivent concourir presque tous les week-ends afin de continuer à accumuler des points de classement. C’est pourquoi nous avons besoin de cavaliers plus jeunes pour entraîner les chevaux à l’écurie quand nos meilleurs cavaliers sont en compétition.

Il y a de nombreux jeunes cavaliers talentueux dans notre sport. Je ne pense pas que nous puissions découvrir son prochain cavalier vedette du jour au lendemain. Il faut travailler avec eux pendant quelques années pour s’assurer qu’ils sont correctement entraînés. Certains des meilleurs cavaliers du monde aujourd’hui n’étaient pas les meilleurs quand ils avaient 18 ans, mais ils avaient une grande conscience professionnelle et se sont dévoués corps et âme au sport. C’est satisfaisant de voir qu’on obtient les résultats qu’on mérite grâce à un travail acharné.

Combien de chevaux possédez-vous actuellement et lesquels choisiriez-vous pour obtenir les meilleurs résultats cette année ?

Avec Daniel, nous sommes dans une position confortable : nous avons une équipe de chevaux très solide. Ce n’est pas toujours le cas, alors on se sent vraiment privilégiés en ce moment. Par exemple, Scuderia 1918 Tobago Z a sauté incroyablement bien le week-end dernier, lors du Grand Prix 5* au Winter Equestrian Festival de Wellington (USA). Il avait l’air d’avoir huit ans et de sauter 1,30 m. Killer Queen VDM saute également très bien, donc cette année est très prometteuse.

Pouvez-vous nous donner un aperçu rapide du programme de relation entre le cheval et le cavalier ?

Je parle de tout avec mes cavaliers. Nous choisissons à quelles compétitions les chevaux vont assister, mais j’ai une opinion tranchée sur les compétitions où concourir en priorité, qui sont les Majeurs Rolex Grand Slam et les autres compétitions Rolex. Tous les cavaliers sont d’accord avec moi, puisque ces compétitions sont les meilleures au monde. J’espère qu’un jour, les gens diront la même chose à propos des Masters Stephex de Bruxelles. C’est exaltant que CSIO Rome, et maintenant La Baule, soient sponsorisés par Rolex. D’après moi, les compétitions sponsorisées par Rolex sont d’un niveau différent de toutes les autres compétitions, et tous mes cavaliers adorent y participer.

Toutes années confondues, de quels chevaux de l’écurie Stephex êtes-vous le plus fier ?

Je suis fier de beaucoup d’entre eux. Nous avons vendu plein d’incroyables chevaux mais, si j’en nomme certains, je vais vexer les autres propriétaires. Mais je dirais que, dans tous les Grands Prix, il y a au moins cinq chevaux que nous avons vendus et qui nous rendent très fiers.

Killer Queen VDM a été pressenti comme un cheval qui pourrait gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Qu’est-ce qui vous a attiré quand vous l’avez vu pour la première fois ?  

Elle a beaucoup de caractère. C’est une magnifique jument, mais elle a un fort caractère et ça peut être parfois compliqué pour Daniel. Elle a tout ce qu’on peut espérer chez un cheval de compétition de haut niveau, et elle veut devenir la meilleure au monde. 

Elle doit concourir contre les meilleurs chevaux du monde dans l’arène, mais elle doit aussi concourir contre son voisin dans l’écurie, Scuderia 1918 Tobago Z. Elle doit prouver à l’écurie Stephex qu’elle est meilleure que lui. Nous les plaçons côte à côte dans l’écurie, comme ça ils savent qu’ils doivent concourir l’un contre l’autre pour être le meilleur. 

Peut-être qu’ensemble, Killer Queen VDM et Scuderia 1918 Tobago Z peuvent gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Nous avons failli gagner le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2019, mais Scuderia 1918 Tobago Z a été battu par Kent Farrington et Gazelle. Nous avons vendu Gazelle à Kent, donc nous avons été battus par l’un de nos propres chevaux. Mais je pense que Scuderia 1918 Tobago Z pourrait gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Il est en très grande forme en ce moment.   

Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ? 

C’est très facile de répondre pour moi : le CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’était mon rêve de gagner à Aix-la-Chapelle, donc c’était incroyable. Selon moi, c’est la meilleure compétition au monde.  

Vous accueillez plusieurs événements exceptionnels, comme le Knokke Hippique et les Masters Stephex de Bruxelles. Comment continuez-vous à innover dans ces compétitions ?  

Nous nous efforçons toujours d’être les meilleurs et de nous améliorer constamment. Nous construisons un nouveau stade pour les Masters Stephex de Bruxelles, et il y aura également un nouveau lieu pour le Knokke Hippique l’année prochaine. Nous organisons une nouvelle compétition à Marbella. C’est  une période très motivante pour nous.  

Rolex Grand Slam Majors Rolex Grand Slam Majors

 

Le calendrier de saut d’obstacles de 2021 nous a diverti avec des événements exceptionnels où l’on a pu admirer les compétiteurs les plus décorés du sport, mais aussi une nouvelle génération de cavaliers prometteurs qui ont brillé lors des quatre Majeurs Rolex de cette année. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping reste l’événement le plus convoité par tous les cavaliers, notamment par le Suisse Martin Fuchs qui a démarré l’année en tant que prétendant au Rolex Grand Slam suite à sa superbe victoire au CHI de Genève en décembre dernier.

La nouvelle saison des Majeurs Rolex de cette année va débuter à Bois-le-Duc au Pays-Bas du 11 au 13 mars prochain avec The Dutch Masters, le dernier événement ajouté à la liste du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Les meilleurs cavaliers vont s’affronter au Brabanthallen pendant les trois jours de cette compétition, l’un des deux événements en intérieur du calendrier du Rolex Grand Slam, qui culmine avec le Rolex Grand Prix le dernier jour. La confiance entre cheval et cavalier sera critique alors qu’ils évoluent sur ce parcours des quatre Majeurs et abordent les virages serrés qui ne laissent que très peu de marge d’erreur. Le vainqueur de l’année dernière, l’Autrichien Max Kühner, a su relever le défi sur son hongre de 11 ans plein de talent Elektric Blue P pour décrocher sa première victoire de Majeur.

Le second Majeur de la saison, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, souvent désigné comme le « Wimbledon » du monde équestre, aura encore une fois lieu dans la ville de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à l’ouest de l’Allemagne. Remontant à 1924, le CHIO d’Aix-la-Chapelle est empreint d’histoire et continue d’attirer plus de 350 000 avides spectateurs pour ces dix jours exaltants de sports équestres qui se dérouleront cette année du 24 juin au 3 juillet. L’apothéose de cette compétition, l’une des plus prestigieuses du calendrier annuel du saut d’obstacles, est le Rolex Grand Prix, qui a lieu le dernier jour de l’événement. Tous les cavaliers aspirent à le remporter et à ajouter leur nom à celui des vainqueurs légendaires de l’histoire des sports équestres. En 2021, le plus récent Témoignage Rolex, l’Allemand Daniel Deusser et sa jument phénoménale Killer Queen VDM, a remporté la victoire et réalisé son rêve d’enfant d’être sacré champion. Non loin derrière lui se trouve le jeune Américain Brian Moggre qui, à tout juste 20 ans a fait preuve d’un niveau de compétence incroyable et d’une détermination afin de décrocher la seconde place face aux anciens champions du monde et champions individuels européens et olympiques.

Du 7 au 11 septembre, notre attention se tournera vers Calgary au Canada pour les Masters de Spruce Meadows. Réputé pour être l’un des parcours les plus difficiles au monde, seul un partenariat très spécial pourra remporter le CP International présenté par Rolex. Le Témoignage Rolex, Steve Guerdat et son hongre de 13 ans Venard de Cerisy en sont l’exemple parfait avec deux parcours impeccables, le seul couple à réussir un double sans-faute pour remporter le trophée si convoité. Ce Majeur laisse un bon souvenir dans les annales du Rolex Grand Slam, car c’est ici que le Britannique Scott Brash a remporté le premier Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015 après un sans-faute époustouflant sur son hongre de légende Hello Sanctos, un exploit qu’aucun cavalier n’a encore réussi à reproduire.

La saison des Majeurs se terminera en Suisse, où les cavaliers s’affronteront en intérieur lors du CHI de Genève. Organisé du 8 au 11 décembre au Palexpo, le CHI de Genève est l’un des événements internationaux les plus historiques et prestigieux. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été élu meilleur événement de saut d’obstacles au monde à neuf reprises. Accueillant les meilleurs cavaliers de la discipline, le Rolex Grand Prix est le point culminant des quatre jours de compétition élite. Le suisse Martin Fuchs, véritable héros local, a remporté la victoire en 2021 sur son hongre de 10 ans Leone Jei. Il est également entré dans l’histoire comme le premier cavalier de la compétition à remporter deux éditions consécutives après son triomphe en 2019.

Actuel prétendant au titre, tous les regards seront braqués sur Martin Fuchs alors qu’il se prépare à poursuivre son parcours du Rolex Grand Slam of Show Jumping aux Dutch Masters. Pourrait-on voir un nouveau champion du Rolex Grand Slam of Show Jumping sacré en 2022 ?

Daniel Deusser (Photo: Rolex / Ashley Neuhof) Daniel Deusser (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)

Interview cavalier avec:

Daniel Deusser

 

2021 a été une année exceptionnelle pour vous, quelles sont vos grandes ambitions pour 2022 ?

Après avoir gagné le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, mon principal objectif pour le moment est de gagner le Rolex Grand Prix au Dutch Masters en mars, car je suis en lice pour obtenir un bonus si je gagne là-bas. Toute mon organisation et ma préparation sont donc maintenant concentrées sur Bois-le-Duc pour tenter d’y gagner le Rolex Grand Prix.

Il est difficile de s’organiser avec la pandémie et beaucoup de concours sont annulés, mais je suis vraiment impatient de participer à certains d’entre eux, comme à La Baule, qui est maintenant en partenariat avec Rolex. Je n’y suis pas allé très souvent à cause d’autres compétitions de la Coupe des Nations ou d’autres plans du Chef d’Équipe allemand, je suis donc impatient d’y participer cette année. Bien sûr, j’adore toujours le saut d’obstacle au CHIO d’Aix-la-Chapelle et je serais ravi d’y gagner une nouvelle fois le Rolex Grand Prix.

Comment vous préparez-vous pour le Dutch Masters et quels sont les chevaux que vous allez y emmener ?

Pour le moment j’envisage de prendre Scuderia 1918 Tobago Z. Je ne l’ai pas emmené en Floride [au Festival équestre d’hiver], il sera donc frais pour le Rolex Grand Prix des Dutch Masters. C’est un très bon cheval pour la saison en intérieur, et il a terminé l’année dernière en grande forme. Le Dutch Masters est un concours tellement incroyable, et pour de nombreuses raisons, j’adore y concourir, et à l’idée du bonus potentiel du Rolex Grand Slam je suis ravi de retourner à Bar-le-Duc.

Parlons des Majeurs de cette année, qu’est-ce qui selon vous les différencie des autres concours ?

L’organisation des Majeurs de Rolex Grand Slam of Show Jumping est phénoménale, les standards y sont particulièrement élevés et les installations y sont fantastiques, pour les chevaux et pour les cavaliers. Bien sûr, le montant du prix place ces concours au-dessus des autres, ce qui les rend d’autant plus attractifs pour tout le monde : les cavaliers, les propriétaires et les fans de ce sport. Plus de spectateurs viennent assister aux Majeurs qu’aux autres concours, ce qui crée une ambiance incroyable pour les cavaliers. Peu d’autres concours peuvent accueillir autant de spectateurs. Les terrains des Masters du CSIO de Spruce Meadows et du CHIO d’Aix-la-Chapelle, par exemple, sont incroyables, et cela permet aux Majeurs de se démarquer par rapport aux autres concours. Les Majeurs ont également un riche patrimoine de traditions et d’histoire ; les meilleurs cavaliers du monde y ont concouru, et les cavaliers de ma génération font maintenant partie de leur histoire, et c’est ce qui rend ces compétitions si particulières.

Je pense que le Rolex Grand Slam of Show Jumping est tout à fait comparable aux grandes compétitions de tennis ou de golf. Par exemple, le CHIO d’Aix-la-Chapelle est le Wimbledon du monde équestre. Les Majeurs sont situés dans des lieux superbes et les spectateurs sont incroyables ; et il est certain que, en tant que cavalier, la motivation est très forte pour ces quatre concours.

Killer Queen VDM est un cheval tellement talentueux, avez vous d’autres jeunes/nouveaux chevaux qui feront leur début en 5* cette année ?

J’ai deux jeunes chevaux très talentueux ici à Wellington qui participent au Festival équestre d’hiver avec moi, Scuderia 1918 Mr Jones et In Time. J’ai Scuderia 1918 Mr Jones depuis deux ou trois ans maintenant, mais avec la pandémie, je n’ai pas participé à beaucoup de concours avec lui. Il est ici en Amérique dans l’espoir de gagner plus d’expérience pour arriver au niveau des classes supérieures. Il a sauté dans un concours à 1,50 m ici l’autre jour et je pense qu’il est prêt à faire le pas très bientôt. Il a beaucoup de potentiel, de caractère, et il est extrêmement affûté, je suis donc très optimiste pour son avenir.

In Time est une jument de neuf ans. Je n’ai fait qu’un concours avec elle, au CHI de Genève, mais je l’admire beaucoup. Elle et très affûtée, franche, et elle fait preuve de prudence. Je ne l’ai que depuis deux mois, mais j’espère vraiment qu’elle suivra les traces de Killer Queen VDM et de Scuderia 1918 Tobago Z et qu’elle pourra les remplacer quand ils se retireront dans quelques années.

Ils ont tous deux besoin d’expérience et de temps pour se développer avant de devenir les prochains Killer Queen VDM mais je pense que nous sommes en bonne voie pour l’avènement de ces jeunes chevaux pleins de talent. Je pense que, avec un peu plus d’expérience, ils peuvent tous deux être mes prochaines superstars.

En dehors des concours, combien de temps passez-vous à entraîner les chevaux et à former les plus jeunes ?

Quand je suis chez moi, j’aime passer un maximum de temps avec les jeunes chevaux, mais je pars souvent en compétition. Nous avons donc plusieurs très bons cavaliers aux écuries Stephex qui forment les jeunes chevaux et qui les emmènent aux concours 2* et pour jeunes chevaux pour les aider à se développer. S’ils démontrent un fort potentiel, comme ce fut le cas pour In Time, je commence à les monter et à concourir avec eux quand ils atteignent huit ans, et je vois s’ils peuvent monter les échelons.

En quoi la saison d’hiver se différencie-t-elle de la saison d’été dans vos préparatifs ?

En Europe, la saison d’hiver a lieu principalement en intérieur, nous nous entraînons donc surtout à l’intérieur. Ici en Floride, le temps est plus chaud, et tout se passe en extérieur. Venant du froid et des concours à l’intérieur, les chevaux doivent s’adapter au temps chaud et aux concours en extérieur. Toutes les compétitions se déroulent sur des terrains en extérieur, qui sont beaucoup plus grands, avec beaucoup de choses qui attirent l’attention des chevaux, il est donc plus difficile de les faire se concentrer sur les obstacles.

Il y a différents niveaux de concours, et je pense qu’amener ici des chevaux comme Scuderia 1918 Mr Jones et In Time est une excellente préparation pour la saison d’été en Europe. Nous avons maintenant étendu notre saison d’été sur une durée plus longue, en concourant sur deux continents. L’objectif final est que nos chevaux soient mieux préparés pour la saison d’été en Europe, et la pandémie nous a fait perdre des concours, il est donc très important que les chevaux puissent obtenir l’expérience dont ils ont besoin.

Plusieurs jeunes cavaliers de talent sont vraiment en train de sortir des rangs. Qui serait votre future star à suivre ?

Il y en a tellement, il serait difficile de tous les nommer. Mais je suis très proche du cavalier américain Spencer Smith. Il était aux écuries Stephex l’an dernier, et il est ici en Floride avec nous aujourd’hui. Je pense qu’il a beaucoup de talent et qu’il est certainement à suivre pour l’avenir. Un autre cavalier qui selon moi est une future star est Jack Whitaker, le fils de Michael Whitaker. Il est très jeune, mais il a un instinct fantastique et je pense qu’il va faire de grandes choses dans l’avenir.

Quel serait votre meilleur conseil pour un jeune cavalier qui voudrait devenir professionnel ?

Ce serait d’être patient. Je pense aussi qu’il faut observer les autres cavaliers ; vous pouvez apprendre énormément en regardant. Et puis, chaque cheval est différent, vous devez donc apprendre à vous adapter et être patient pour obtenir le meilleur de votre cheval.

Quand j’étais jeune, j’étais très ambitieux, et quand j’y repense aujourd’hui, je crois vraiment que j’aurais dû être plus patient au début. Je regardais beaucoup les autres cavaliers, comment ils travaillaient avec leurs chevaux et comment ils les faisaient s’échauffer. Je pense que c’est le meilleur conseil. Vous pouvez avoir le meilleur entraîneur du monde qui vous répétera les choses encore et encore, mais vous devez observer les autres pour comprendre pourquoi ils font ce qu’ils font et comment vous pouvez y arriver. Bien sûr, il ne s’agit pas de copier quiconque, mais de faire les choses à sa façon et d’apprendre ce que vous pouvez des autres cavaliers.

Sophie Mottu Morel (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Sophie Mottu Morel (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Interview avec:

Sophie Mottu Morel, présidente du comité directeur du Rolex Grand Slam

 

Qu’attendez-vous avec le plus d’impatience en tant que présidente du Rolex Grand Slam of Show Jumping cette année ?

Après ces deux années extraordinaires, je suis vraiment impatiente d’enfin revoir l’équipe au complet. Présidente ou pas, l’objectif est de travailler et d’évoluer ensemble pour garantir le meilleur pour notre sport.

Quelle est l’importance de la communication et de l’innovation pour les quatre Majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Le nombre fait la force. Chaque compétition a une vision différente, et chacune d’entre elles peut être inspirée par les autres. Chaque Majeur a sa spécialité, son histoire et ses qualités, et chacun peut toujours être amélioré. C’est seulement en communiquant entre nous que nous pouvons évoluer et développer le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Nous sommes une équipe soudée avec la même vision du sport, et c’est ce qui a fini par créer ce concept. Nous voulons que le groupe reste le même afin d’être utile au saut d’obstacles et de pouvoir le développer, en plaçant le sport et le bien-être des chevaux en priorité.

Comment les Majeurs vont-ils se construire sur les événements de l’année dernière, étant donné que la saison du Rolex Grand Slam reprend cette année ?

Une chose dont nous nous souviendrons ces deux dernières années, c’est que la situation nous a forcés à rester créatifs et très réactifs, selon les contraintes qui nous étaient imposées. Malgré cela, nous espérons de tout cœur que 2022 sera plus conventionnel et que les Majeurs pourront se tenir normalement. Nous avons eu beaucoup de chance l’an dernier, car malgré les contraintes, tous les Majeurs ont pu avoir lieu. De plus, le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’est pas un événement annuel, c’est un cycle sans fin. C’est pourquoi le fait qu’une nouvelle année redémarre ne change pas grand-chose pour nous. L’objectif est de toujours s’améliorer et d’offrir le meilleur du sport. Le bien-être du cheval est toujours au cœur de nos préoccupations et il le sera encore davantage cette année.

D’après vous, quelle combinaison cheval/cavalier pourrait gagner un Majeur, et éventuellement le Rolex Grand Slam of Show Jumping cette année ?

Les Majeurs accueillent toujours les meilleurs chevaux et les meilleurs cavaliers au monde, c’est donc très difficile de choisir. Mais je dirais Martin Fuchs, après ses deux victoires au CHI de Genève [avec Clooney 51 en 2019 et Leone Jei en 2021]. Et Steve Guerdat, qui a gagné son quatrième Majeur aux Masters du CSIO Spruce Meadows avec Venard de Cerisy en 2021, et il a été l’un des cavaliers qui se sont le mieux maintenus dans les Majeurs depuis 2013. Après la saison 2021, je ne serais pas surprise de voir un Suédois sur le podium, comme Henrik von Eckermann et King Edward, qui ont été l’un des meilleurs duos ces derniers mois. Mais il y en a bien d’autres, comme Ben Maher, Daniel Deusser et bien d’autres.

Croyez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping peut s’inspirer d’autres sports qui possèdent des Grand Slams, comme le tennis et le golf ?

Évidemment, il y a toujours des choses à apprendre des autres sports, que ce soit le golf, le tennis, ou tout autre sport. Nous nous sommes inspirés des autres sports depuis la création du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Il y a beaucoup à apprendre, notamment en termes de technologie et d’expérience des visiteurs.

Il y a eu plusieurs moments vraiment incroyables depuis que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a été lancé en 2013. Pour vous, quel a été le meilleur moment ?

Il y a eu de nombreux moments incroyables. Tout d’abord, le lancement du projet à Göteborg en avril 2013, puis la victoire de Steve Guerdat et Nino [Nino des Buissonnets] au premier Rolex Grand Prix du CHI de Genève dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping en décembre 2013. Évidemment, le Rolex Grand Slam remporté par Scott Brash et Hello Sanctos en 2014/2015 est quelque chose que je n’oublierai jamais.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Martin Fuchs remporte le Rolex Grand Prix et devient le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam

 

La planète cheval a retenu son souffle ce dimanche lors du Grand Prix Rolex, Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, organisé dans le cadre du CHI de Genève. Seize des 20 meilleurs cavaliers au monde étaient en effet présents pour tenter de s’adjuger une place au panthéon de l’histoire équestre. Après quatre jours de féroce compétition, le Grand Prix Rolex les faisait s’affronter lors d’une manche suivie d’un barrage dans le cas où elle serait le théâtre de plusieurs sans faute.

Représentant 15 pays différents, les 40 couples cavalier-cheval en lice comprenaient notamment les vainqueurs des trois derniers Majeurs de l’année 2021 : l’Autrichien Max Kühner (Grand Prix Rolex au Dutch Masters), le Suisse Steve Guerdat (CP ‘International’ présenté par Rolex au CSIO des Spruce Meadows ‘Masters’), et l’Allemand Daniel Deusser (Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-la-Chapelle). Dernier prétendant au titre, Deusser avait l’œil rivé sur la victoire qui lui permettrait de garder son avantage dans le Rolex Grand Slam. Kühner et Guerdat, eux, briguaient l’alléchant bonus « deux sur quatre ».

En dehors de Duesser et Guerdat, six autres des meilleurs cavaliers au monde ayant représenté la marque d’horlogerie suisse ont également répondu à l’appel cette après-midi : Harry Charles (GBR), Bertram Allen (IRL), Martin Fuchs (SUI), Kent Farrington (USA), Kevin Staut (FRA), Scott Brash (GBR), champion du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et le Témoignage Rolex comptant le plus d’ancienneté, Rodrigo Pessoa (BRA).

Mais une heure après que la cloche de départ ait retenti, aucun des 23 premiers couples en lice n’était arrivé à surmonter les 14 obstacles pour 18 efforts du parcours, ses combinaisons pleines de complexités intéressantes, en particulier l’oxer au 13a, s’avérant en effet être plus difficiles que prévu. C’est l’irlandais Darragh Kenny qui finira par en venir à bout pour nous offrir un sans faute sous les applaudissements d’un public averti. Tout de suite après, le Suisse Martin Fuchs, finit lui aussi sans encombre et est ovationné. Conçu par le Suisse Gérard Lachat et le Hollandais Louis Konickx, le parcours aura raison de trois cavaliers de renom : Daniel Deusser, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam, Ben Maher, champion olympique individuel en titre, et Steve Guerdat, triple vainqueur du Grand Prix Rolex du CHI de Genève. Ayant déjà remporté le Trophée de Genève le premier jour, l’Américain Kent Farrington, une fois de plus en pleine forme, s’est joué des difficultés du parcours aux rênes de Gazelle pour se qualifier pour le barrage. Après que plusieurs autres concurrents se retrouvent dans l’incapacité de signer le sans faute, c’est Max Kühner, gagnant du Dutch Masters cette année, accompagné d’Elektric Blue P, son brillant hongre de 10 ans, qui fait des étincelles pour s’adjuger une chance de remporter le bonus « deux sur quatre ». Le nombre de couples provenant des États-Unis double bientôt avec la performance réussie de Laura Kraut et Baloutinue. Peu après elle, Harrie Smolders devient le dernier cavalier à faire le sans faute. Six couples de talent se retrouveront donc lors du barrage pour se disputer le trophée.

Premier à partir, Darragh Kenny est le premier à signer le double sans faute. Après lui s’élancent Martin Fuchs et Leone Jei, qui anéantissent le temps à battre de presque deux secondes, avec un chrono de 41,54 secondes. Kent Farrington a tout d’abord eu l’air de les rejoindre, mais à la fin d’un parcours effectué comme à son habitude à une vitesse foudroyante, le dernier oxer aura raison de ses espoirs. En dépit d’un magnifique double sans faute, l’Autrichien Max Kühner n’arrivera pas à détrôner Martin Fuchs, qui finit 68 centièmes de seconde plus vite que lui. Laura Kraut ayant encouru deux pénalités, Fuchs n’a plus qu’à espérer que Harrie Smolders, le Hollandais de 41 ans, ne le batte pas. Mais celui-ci passe à 23 centièmes de seconde à peine de la victoire, et c’est bien Martin Fuchs qui devient aujourd’hui vainqueur du Grand Prix Rolex 2021 et nouveau Prétendant en titre au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Interview de cavalier avec:

Martin Fuchs

 

En dehors du fait que le CHI de Genève se passe chez vous en Suisse, pourquoi est-il spécial à vos yeux ?

Le CHI de Genève est spécial aux yeux de tous les cavaliers, car on s’y sent bien, mais en tant que cavalier suisse, j’ai évidemment le plaisir et l’avantage de bénéficier du soutien de la foule.

Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne équipe ?

En saut d’obstacles, et dans l’équitation en général, il faut avoir une grosse équipe autour de soi, qui vous aide à tous les niveaux. S’occuper d’un cheval demande beaucoup de temps, de travail et de passion. J’ai également beaucoup de gens compétents autour de moi, qui s’occupent très bien de nos chevaux aux écuries afin qu’ils soient au sommet de leur forme. Cela me permet de me concentrer sur l’aspect sportif et sur ma performance en concours. Je n’ai donc pas à m’inquiéter sur ce qui se passe chez moi.

Qu’avez-vous prévu de faire cet hiver ?

Cet hiver, nous allons nous rendre à divers concours de la Coupe du monde, dont j’adore le côté classique et exaltant. Je voudrais développer certains de mes jeunes chevaux et les préparer à affronter des épreuves plus importantes, en vue de les faire passer au niveau Grand Prix à l’avenir.

Avez-vous un jeune cheval qui, d’après vous, pourrait finir par vous accompagner un jour à un Grand Prix Rolex ?

C’est toujours difficile à dire, mais j’ai quelques chevaux de cinq, six et sept ans très prometteurs. J’espère qu’au moins un ou deux d’entre eux atteindront le niveau Grand Prix et viendront poser le sabot sur la piste du CHI de Genève.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quels événements de haut niveau aimez-vous regarder ?

J’aime bien regarder le tennis, d’autant plus que Roger Federer, mon compatriote suisse, est l’une de mes idoles. Les quatre épreuves du Grand Chelem de tennis sont toutes exaltantes, mais Wimbledon est mon tournoi préféré.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est le plus spécial et unique des concours internationaux, car il rassemble les quatre plus grandes épreuves au monde, convoité par les meilleurs cavaliers du monde. Chacun d’entre nous rêve de remporter un jour l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Un livre, de l’eau et mon téléphone portable.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Dans le lounge des proriétaires avec:

Luigi Baleri

 

D’où vous vient votre passion pour les chevaux et le saut d’obstacles ?

C’est une longue histoire d’amour... J’adore les chevaux depuis mon enfance. Il y avait un centre équestre près de notre appartement. Je demandais toujours à mes parents si on pouvait y aller, mais nous n’avions pas assez d’argent. Ensuite, j’ai oublié tout ça pendant longtemps. J’ai commencé à travailler, et à l’âge de 20 ans, je suis parti une semaine en vacances dans le Tessin. Il a plu sans discontinuer et je ne savais pas trop quoi faire. Non loin de moi se trouvait un centre équestre, et j’ai décidé de m’inscrire à un cours d’équitation pour la semaine. Je voulais tout savoir, mais le moniteur m’a dit qu’une semaine ne suffisait pas pour tout apprendre. J’ai donc décidé de m’entraîner très dur. Malheureusement, j’étais déjà trop âgé pour devenir un cavalier suffisamment polyvalent. Je voulais vraiment faire de la compétition, et pour finir j’ai concouru au niveau régional.

Plus tard, j’ai rencontré Thomas Fuchs, qui était mon banquier. En tant que concessionnaire automobile, j’avais beaucoup d’entrées et de sorties sur mon compte en banque. Et au fil des discussions, nous sommes devenus amis. Nous nous sommes perdus de vue un moment, quand je suis allé à Fribourg pour m’entraîner aux écuries de Beat Grandjean. J’y suis resté 15 ans avant de revenir à Zurich, et c’est là que Thomas Fuchs m’a vendu une monture. J’ai continué à monter à cheval en dehors du travail. Thomas a dû m’expliquer que lorsque quelqu’un lui achète un cheval, il s’entraîne chez lui !

Et c’est là que vous avez rencontré Martin Fuchs ?

Voilà ! Je m’entraînais un jour avec Thomas, qui ma demandé de faire cinq foulées entre deux obstacles, mais je n’y arrivais pas. Il m’a alors dit que même un enfant y arriverait. Voyant mon incrédulité, il m’a emmené un enfant. Évidemment, ce gamin a réussi immédiatement. J’invoquais le coup de chance quand il repart et l’exécute de nouveau parfaitement. Il me dit alors, « je peux le faire 10 fois si vous voulez ». Ce gamin, c’était Martin Fuchs. C’est à ce moment exact que je me suis dit que j’allais acheter un cheval, non pas pour moi, mais pour lui.

Quelques jours plus tard, Martin partait en Grèce pour participer aux Jeux olympiques de la jeunesse sur l’un de mes chevaux. Une fois revenu, il m’a expliqué que tout s’était très bien passé, mais que si je voulais que l’on ait une chance à haut niveau, il faudra que j’achète un cheval plus performant. À partir de là, on a commencé à faire beaucoup de concours ensemble. Il a gravi les échelons, et qui disait niveau supérieur disait nouveau cheval. J’en ai acheté un autre, puis un autre. C’était le début de ma collaboration avec Martin.

Comment fonctionne votre relation avec la famille Fuchs ?

Je laisse les Fuchs prendre toutes les décisions en relation avec les chevaux. Martin vient parfois me voir pour me demander s’il devrait aller à ce concours ou cet autre. Mais je lui fais confiance pour prendre ce type de décision par lui-même, car il connaît ses chevaux mieux que personne. J’aime cette façon de fonctionner, je sais que je peux me reposer sur les Fuchs car ils sont mieux placés que quiconque.

Quel est votre plus grand moment de fierté en tant que propriétaire ?

Je n’ai pas de moment particulier en tête. J’ai eu la chance d’avoir gagné une médaille dans presque tous les Championnats et Majeurs. Ce serait trop dur de choisir. Pour moi, la dernière victoire en date est toujours la meilleure, car elle vous pousse à en chasser une autre. Je suis toujours très fier de voir Martin gagner, que ce soit au niveau régional comme au plus haut niveau international. Si j’étais vraiment forcé à choisir une victoire, je dirais évidemment celle au Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2019, en raison des circonstances qui l’entourent : le suspens, la victoire de justesse, et le fait de surpasser les meilleurs cavaliers au monde chez nous en Suisse.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Pour moi, le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’a pas sa pareille : c’est l’ultime défi pour un cheval. L’ambiance électrique me fait penser à celle qui règne en Formule 1. Le Rolex Grand Slam exige une préparation minutieuse et une grande concentration. Il faut savoir faire attention à chaque petit détail, comme dans l’horlogerie d’ailleurs !

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Ben Maher remporte la 20e Finale du Top 10 Rolex IJRC

 

Dix des meilleurs athlètes de saut d’obstacles au monde se sont affrontés dans cette épreuve de niveau mondial en ce deuxième jour du CHI de Genève 2021. Chaque couple a lutté pour être couronné champion de la finale du Top 10 Rolex IJRC lors de la 20e édition de cet événement épique. Disputé en deux manches, le parcours conçu par Gérard Lachat et Louis Konickx était l’épreuve ultime d’équitation, nécessitant un équilibre idéal entre la vitesse, la précision et l’harmonie entre le cheval et son cavalier.

Premiers à passer, le français Kevin Staut et sa jument de 14 ans, Tolede de Mescam Harcour, ont eu la malchance de faire tomber un obstacle. Ensuite, le numéro huit mondial actuel, Jérôme Guery et son étalon, Quel Homme de Hus, a franchi la ligne d’arrivée avec un parcours sans-faute, pour la plus grande joie du Belge. Le Britannique Ben Maher et son hongre exceptionnel Explosion W ont suivi l’exemple de Guery en effectuant un parcours sans-faute lors de l’épreuve de 12 obstacles. Puis s’ensuivit une série de cinq cavaliers, Henrik von Eckermann et les Témoignages Rolex Steve Guerdat, Scott Brash, Kent Farrington et Martin Fuchs, qui n’ont pas réussi à effectuer un parcours sans-faute. Les deux derniers cavaliers sur les dix de départ, l’Allemand Daniel Deusser et le Suédois Peder Fredricson, ont démontré leur talent en effectuant avec aisance un parcours sans-faute.

Une seconde manche légèrement plus courte, constituée de neuf obstacles, attendait les concurrents le soir. Tandis que la pause laissait le temps aux volontaires de modifier le parcours, les spectateurs de l’arène de Genève ont pu écouter le discours du légendaire cavalier canadien Eric Lamaze, à propos de la retraite de sa jument de 18 ans, Fine Lady 5. Lamaze et Fine Lady ont gagné la finale du Top 10 IJRC Rolex en 2016, c’était donc l’endroit idéal pour ses adieux.

Le favori du public Martin Fuchs, premier à passer la seconde épreuve, fit une nouvelle faute, tandis que son compatriote Steve Guerdat et son partenaire Victorio Des Frotards ont également été incapables d’effectuer un parcours sans-faute. Scott Brash, seul vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, a rattrapé la pénalité de la première épreuve et le temps en effectuant un parcours sans-faute, mais a toutefois cumulé un total de cinq pénalités. Champion de la finale du Top 10 IJRC Rolex de 2017, Kevin Staut et son incroyable hongre à robe grise ont reçu un tonnerre d’applaudissements de la foule ravie lors de leur parcours sans-faute. Peder Fredricson, actuel numéro un mondial, n’a pas eu autant de chance en effectuant une seconde faute, qui l’a fait terminé avec huit pénalités. Un parcours incroyable et plein d’assurance de Henrik von Eckermann et King Edward a suffi pour qu’ils prennent la tête du classement. La monture de Deusser, Killer Queen VDM, a refusé de sauter le deuxième obstacle, ce qui les a éliminés de la compétition. Le champion olympique en titre en individuel, Ben Maher et Explosion W, ont effectué un parcours sans-faute, battant von Eckermann avec presque deux secondes de moins. Tous les regards étaient donc rivés sur Jérôme Guery, dans l’attente d’un revirement de situation de dernière minute. Toutefois, la chute d’un obstacle et un temps plus lent le positionnèrent troisième, faisant de Maher le champion de la finale du Top 10 IJRC Rolex de 2021, concluant ainsi une année absolument mémorable.

Concernant le rôle qu’a joué son équipe dans sa victoire, Maher a répondu : « Mon équipe joue un grand rôle. Mes propriétaires sont là pour me regarder ce soir, et sans eux, je n’aurais pas pu monter Explosion W ces dernières années. Cormac, mon groom, m’accompagne depuis qu’il a 16 ans. On a donc grandi ensemble, et c’est très spécial pour moi de le voir vivre de grands moments comme celui-ci, car ce n’aurait pas pu être possible sans lui. »

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Interview cavalier avec:

Peder Fredricson

 

Vous avez eu une année exceptionnelle malgré le COVID-19. Qu’avez-vous prévu de faire en 2022 ?

Je n’ai pas encore terminé 2021. Je profite encore de mes réussites de cette année, et je n’ai pas encore établi de nouveaux objectifs pour l’année prochaine.

Si vous pouviez revivre un moment de votre carrière, quel serait-il ?

Ce serait la médaille d’or en équipe aux Jeux olympiques de Tokyo. C’était incroyable de gagner avec mon équipe, et c’est un souvenir que je chérirai toute ma vie.

Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne équipe ?

Je pense qu’on ne peut jamais réussir si on est seul. Il faut s’entourer d’une bonne équipe, qui souhaite atteindre vos objectifs autant que vous. C’est la seule manière de concrétiser de grandes ambitions.

Quels autres sports aimez-vous regarder ?

J’ai un fils de 14 ans qui joue au football. Je n’étais pas très fan de ce sport auparavant, mais désormais, je m’y intéresse davantage.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

Tous les cavaliers les plus talentueux m’inspirent. On peut apprendre énormément rien qu’en les observant.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

J’aime beaucoup m’améliorer. S’il existe une nouvelle façon de faire les choses mieux, ça m’intéresse de l’apprendre.

Parlez-nous des chevaux que vous avez amenés au CHI de Genève cette semaine.

J’ai amené H&M Christian K et Catch Me Not (Catch Me Not S). Ce sont deux chevaux incroyables et ils se ressemblent beaucoup, d’ailleurs. Ils sont tous deux très positifs et très talentueux.

Avez-vous un jeune cheval qui, d’après vous, pourrait être un futur prétendant au Rolex Grand Prix ?

J’ai un nouveau jeune cheval chez moi qui s’appelle Extra. J’ai beaucoup d’espoir en lui. J’adore le parcours effectué avec un jeune cheval. Il n’y a rien de tel que d’avoir un jeune cheval talentueux dans l’écurie.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait jamais donné ?

Ayez des objectifs ambitieux.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Je trouve ça fantastique que nous ayons un Grand Slam de saut d’obstacles. C’est toujours très exaltant de regarder ces quatre compétitions, et celles-ci sont très importantes pour la communauté de saut d’obstacles.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Un cheval, une selle et une bride.

Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton Photo: Rolex Grand Slam / Kit Houghton

Reconaissance de parcours avec:

Gérard Lachat, Chef de piste au CHI de Genève

 

Vous devez être ravi de voir le CHI de Genève se dérouler normalement après son annulation à cause du COVID-19 l’an dernier...

Tout à fait ! L’an passé était inhabituel à plusieurs points de vue. Nous n’avons pas vu les chevaux concourir aussi régulièrement que d’habitude, et nous avons pris cela en compte lors de la conception des parcours. Nous sommes enchantés de les voir de nouveau ici à Genève.

Pourquoi le CHI de Genève est-il aussi spécial ?

Pour moi, sa particularité réside dans le fait que c’est l’un des plus grands concours en intérieur au monde. Et nous sommes terriblement fiers et heureux qu’il ait lieu ici, en Suisse. C’est un événement très bien organisé. Et il a pour avantage que les chevaux puissent arriver directement par avion et les spectateurs à pied depuis la ville. Beaucoup des membres du personnel employé ici sont des experts dans leur domaine. C’est un vrai plaisir de travailler avec eux. C’est vraiment l’une des grandes dates du calendrier équestre.

Pouvez-vous nous expliquer un peu ce que vous nous réservez pour le Rolex Grand Prix (quatrième Majeur du Rolex Grand Slam) de dimanche ?

Comme toujours, le Grand Prix comprendra quelques défis pour les chevaux et cavaliers, qui sont après tout les meilleurs au monde. Le CHI de Genève et The Dutch Masters suivent le même format, tandis que Spruce Meadows et Aix-la-Chapelle reposent sur un autre système. Dans ces deux derniers, les chevaux et cavaliers doivent effectuer deux parcours, en extérieur, comprenant beaucoup plus d’obstacles. Ici, il n’y a qu’une seule manche. Nous mettons donc sur pied un parcours plus long que la normale, qui comprend 14 obstacles pour 17 ou 18 efforts. Nous devons prendre en compte de nombreux facteurs, tout en nous évertuant à proposer un parcours agréable pour nos couples cheval-cavalier. Il se doit d’être suffisamment technique, et les obstacles doivent être d’une hauteur conséquente, dans ce cas juste supérieure à 1,60 m. Nous n’élargirons pas les oxers cette année, et dans l’ensemble nous avons essayé de faire preuve d’une certaine modération. L’idée, c’est que le parcours soit relativement semblable à celui de 2019, qui était plutôt classique. Les chevaux devront faire un petit effort supplémentaire cette année, car les obstacles favorisent une certaine rapidité, mais dans l’ensemble, le style sera semblable à ce qu’on a déjà vu. Ce n’est pas le moment de réinventer la roue, mais de rester classique.

Combien de sans-faute pensez-vous voir ?

C’est toujours une question délicate. À mes yeux, le nombre de couples idéal au barrage, tant pour le public que pour les concurrents et les sponsors, est de huit environ. Sur ce parcours, et étant donné le niveau des cavaliers, tout le monde pourrait avoir sa chance. On verra bien !

Avez-vous un favori pour le Grand Prix Rolex ?

Avec 40 cavaliers parmi les meilleurs du monde, qui ont tous une chance de gagner, ça va être difficile pour moi de choisir. Il y a bien évidemment certains facteurs à prendre en compte, comme la relation entre le cheval et le cavalier, et puis le hasard est parfois capricieux. Tout ce que l’on peut espérer, c’est que le cavalier qui sera le plus en forme ce jour-là l’emporte.

Beaucoup de scénarios seront possibles au Grand Prix Rolex ce dimanche, et j’aurais du mal à parier sur un vainqueur parmi tous les chevaux et cavaliers de talent qui y participeront. C’est la même chose chaque année, le suspens est total.

Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a poussé vers la carrière de chef de piste ?

J’ai commencé comme cavalier, puis mon patron m’a très vite dit que je devrais devenir chef de piste, car cela m’aiderait à progresser. J’ai conçu mon premier parcours, et hop ! Je suis immédiatement devenu accro. À l’âge de 18 ans, j’ai imaginé mon premier parcours aux championnats nationaux. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de venir à Palexpo avec mon patron, Hermann von Siebenthal, qui était le chef de piste principal et qui m’a aidé à concevoir mon premier parcours ici-même. Par la suite, j’ai eu la chance de travailler avec les meilleurs chefs de piste au monde, comme Leopoldo Palacios ou Rolf Lüdi qui a été mon mentor et m’a laissé l’assister aux Championnats du monde. Il a joué un rôle crucial dans ma carrière. C’est grâce à lui que je suis ici aujourd’hui. Je dois aussi mentionner les organisateurs, qui ont cru en moi. Je leur en suis très reconnaissant. La quatrième année, j’ai travaillé avec Louis Konickx, un très bon ami à moi, qui est également un excellent chef de piste et qui a beaucoup plus d’années d’expérience que moi. Il est présent cette année, et ne manque jamais de me donner des conseils et encouragements, ce qui m’aide beaucoup, surtout quand je suis sous pression. Au fil des ans, j’ai appris à apprécier de plus en plus le soutien d’autrui.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Tout d’abord, le côté créatif, que j’aime beaucoup. C’est un vrai plaisir de voir ses idées prendre forme. J’aime aussi réfléchir aux difficultés d’un parcours et de trouver le bon équilibre. Évidemment, j’adore regarder les chevaux concourir. Pour faire ce métier, il faut absolument savoir travailler en équipe, sans qui rien ne serait possible. Sans mes assistants, les chefs d’équipes, les responsables des aménagements paysagers, et bien d’autres, je ne pourrais rien faire. C’est le contact avec les autres, collègues et cavaliers, qui est agréable. Nous sommes en contact permanent avec les cavaliers, qui nous offrent leurs retours. Ils ne savent pas toujours nous décrire exactement ce qui cloche sur un parcours, mais leurs retours nous permettent d’éviter de répéter la même erreur. Ce type de relation se met progressivement en place avec d’autres passionnés des chevaux, c’est l’un des avantages de ce métier.

Si vous n’étiez pas chef de piste, quel métier feriez-vous ?

Je travaillerais dans tous les cas avec les chevaux, car c’est ma première passion. Je monterais sûrement davantage, dans des compétitions nationales. Je travaillerais probablement avec de jeunes chevaux, j’ai toujours rêvé d’en entraîner. Mon épouse et moi-même gérons une activité de chez nous, où résident une centaine de chevaux. C’est grâce à mon épouse que je suis en mesure de faire ce métier, car elle s’occupe de tout pendant les deux ou trois mois de l’année où je suis absent. J’ai toujours été passionné d’équitation, donc si je n’étais pas chef de piste, je passerais tout mon temps avec mes jeunes chevaux.

Que pensez-vous du Rolex Grand Slam ?

Le fait de devoir gagner plusieurs Majeurs du Grand Slam est une idée fantastique, qui motive énormément les cavaliers. Le Rolex Grand Slam réunit tous les meilleurs cavaliers mondiaux, car il propose les meilleurs lieux et les meilleurs parcours de la planète.

Photo: CHI de Genève / scoopdyga.com Photo: CHI de Genève / scoopdyga.com

Les cavaliers favoris pour le CHI de Genève 2021

 

Après près de deux ans d’attente, le CHI de Genève, quatrième et ultime Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, aura lieu du 9 au 12 décembre cette année. L’événement accueillera un nombre impressionnant de couples de renommée mondiale, dont chacun des dix meilleurs cavaliers de la planète, 17 des 20 premiers mondiaux, et sept Témoignages Rolex. Ce sera également la 60e édition de cette manifestation, ainsi que le 20e anniversaire de la finale du Top 10 IJRC Rolex. Comme à chaque fois, le CHI de Genève sera un événement d’envergure internationale, avec des concurrents venus de 16 pays différents. L’équipe suisse à elle seule comptera 19 membres.

Suite à sa remarquable première victoire au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle en septembre, Daniel Deusser, numéro deux mondial et Prétendant actuel au titre, a confirmé qu’il viendrait accompagné de sa talentueuse jument, Killer Queen VDM. Tous deux tenteront de poursuivre leur parcours déjà bien entamé vers le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Le CHI de Genève est l’épreuve phare du calendrier international pour les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles. Et le Rolex Grand Prix les mettra nul doute une fois encore au banc d’essai : pour soulever le trophée, il faudra à la fois des talents de cavalier et d’homme de cheval.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre

Le Suédois Peder Fredricson, premier mondial actuel, est en très bonne forme, et il sera avant tout autre à surveiller durant ce dernier Majeur de l’année. Champion olympique par équipe aux Jeux de Tokyo 2020, il bénéficie d’un cheptel de talent, et tous les yeux des spectateurs du Palexpo de Genève seront rivés sur lui.

Henrik von Eckermann, son compatriote, a lui aussi joué un rôle primordial dans la réussite de la Suède aux Jeux olympiques de l’été dernier. Numéro deux actuel au classement mondial, von Eckermann, qui a récemment remporté la finale de Coupe des nations à Barcelone aux rênes de son fidèle King Edward, cherchera à ajouter une victoire au CHI de Genève à son palmarès.

Quant à Ben Maher, médaillé d’or individuel aux Jeux, il viendra accompagné du très doué Explosion W. Déjà vainqueur du Rolex Grand Prix au Royal Windsor Horse Show en mai de cette année, le Britannique cherchera à finir l’année en beauté.

Le britannique Scott Brash, seul cavalier à avoir remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping jusqu’à présent, tentera de reconquérir le titre au Rolex Grand Prix du CHI Genève. Brash connaît parfaitement les subtilités qui peuvent mener à une victoire dans un Majeur, et utilisera ses meilleurs chevaux au CHI de Genève pour faire un premier pas vital vers une victoire au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Le Suisse Martin Fuchs sera bien sûr l’un des favoris de la foule. Vainqueur de la dernière édition en date du Rolex Grand Prix au CHI de Genève, en 2019, et Témoignage Rolex, Martin Fuchs fera tout pour garder son titre avec à ses côtés Leone Jei, une monture qui lui a déjà offert une médaille d’or par équipe et une médaille d’argent individuelle au Championnats d’Europe. Le hongre à la robe grise a le talent et les moyens requis pour réussir dans ce test impitoyable.

Les fans de saut d’obstacles seront aussi ravis de voir revenir Steve Guerdat, autre Témoignage Rolex et co-équipier de Fuchs dans l’équipe suisse. Suite à sa spectaculaire victoire en septembre dernier au CP ‘International’ présenté par Rolex aux Masters de Spruce Meadows, aux rênes de Venard de Cerisy, Guerdat tentera de décrocher son deuxième Majeur de la saison 2021.

Kent Farrington, ancien vainqueur de la finale du Top 10 IJRC Rolex et du Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2017, comprend bien les qualités requises pour gagner sur cette piste prestigieuse. Le Témoignage Rolex américain sera rejoint par ses compatriotes, Laura Kraut et Jessica Springsteen, qui toutes deux ont connu un succès certain cette année avec une victoire par équipe à la Coupe des nations du CHIO d’Aix-la-Chapelle.

Daniel Deusser and Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Daniel Deusser and Killer Queen VDM (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Live Contender interview mit:

Daniel Deusser

 

Qu’avez-vous fait après avoir gagné le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en septembre ?

J’ai été très occupé les deux premières semaines après avoir gagné le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Gagner ce prix, c’est très spécial, et il est différent des autres prix. Beaucoup de gens veulent m’interviewer et faire des séances photo avec moi. J’ai vraiment apprécié cette expérience. Mais malheureusement, les chevaux ne savent pas que j’ai gagné l’un des plus grands prix au monde, donc on revient vite à la réalité.

En tant qu’Allemand, c’était incroyable de gagner le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Aix-la-Chapelle est très spécial pour moi, et le public vous apporte tout son soutien. Quand vous entrez sur la piste, c’est très bruyant, mais le silence se fait dans le stade dès que la cloche résonne. C’est une sensation très particulière. 

Vous êtes le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Quelle est votre stratégie pour le CHI de Genève ?

Je vais prendre Killer Queen VDM pour participer au Rolex Grand Prix au CHI de Genève. C’est ma meilleure jument pour le moment. Cependant, je ne peux pas dire que c’est un cheval classique pour la saison en intérieur. Mais elle a participé au Grand Prix au CHI de Genève il y a deux ans, donc elle connaît la piste. Elle a participé à une compétition la semaine dernière, mais je vais maintenant lui laisser deux semaines de repos, car elle n’a pas besoin de beaucoup d’entraînement, et je veux qu’elle soit en pleine forme pour le Rolex Grand Prix. Au début de la semaine du CHI de Genève, je participerai à une épreuve avec elle pour voir comment elle se sent, et je déciderai alors si elle a besoin de s’entraîner à un plus haut niveau avant le Rolex Grand Prix. Je prendrai les décisions selon comment elle se sent lors de l’entraînement pour l’épreuve.

Quels autres chevaux prendrez-vous au CHI de Genève, et quels sont les jeunes chevaux que vous avez hâte de monter ?

Je n’ai pas encore complètement décidé. Scuderia 1918 Tobago Z a eu un peu de repos cet été car il était blessé, mais il est revenu pour quelques concours. Cet été, il n’a pas participé aux épreuves des plus hauts niveaux, donc je le prendrai pour participer à un concours ce week-end et voir comment il se sent dans une épreuve de plus haut niveau. Je déciderai ensuite si je le prends à Genève ou pas. Ce sera mon deuxième ou mon troisième cheval. Je verrai ça à la fin de cette semaine.

J’ai deux jeunes chevaux très bons. Ils sont tous deux très prometteurs pour l’avenir. L’un a neuf ans et s’appelle Mr. Jones [Scuderia 1918 Mr. Jones]. Nous l’avons acheté il y a deux ans, quand il avait sept ans. Nous nourrissons de grands espoirs pour lui dans les deux prochaines années. Toutefois, en raison du COVID-19, il a perdu une année d’expérience car il n’a pas fait énormément de concours, donc il n’a pas encore trop d’expérience pour un cheval de neuf ans. Le second cheval s’appelle Time et je ne l’ai jamais emmené avec moi à une compétition. L’un de nos cavaliers Stephex a participé à des épreuves pour jeunes chevaux avec lui. Il a seulement huit ans mais j’envisage de le prendre à Genève avec moi. J’aimerais acquérir de l’expérience avec lui et qu’on apprenne à mieux se connaître. Je pense qu’il a un gros potentiel.

La piste du CHI de Genève est assez différente de celle du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Comment vous préparez-vous à ça ?

Je n’ai rien changé de particulier, mais évidemment, pour la saison en intérieur, on s’entraîne sur différentes distances et lignes que pour la saison en extérieur. Par exemple, lors de la saison en intérieur, on voit beaucoup de distances de trois et quatre foulées, ce qui est très rarement le cas sur une grande piste comme celle d’Aix-la-Chapelle, par exemple. C’est quelque chose qu’il faut pratiquer, mais en général, la plupart de nos chevaux sont bien entraînés, assez âgés et ils ont une bonne expérience, à tel point qu’il suffit de s’entraîner une fois ou deux avant la saison en intérieur. Ça ressemble plus à un programme de remise en forme. Ils ne voient les obstacles que pendant les compétitions.

Vous êtes entouré d’une très bonne équipe. À quel point est-ce important pour réussir ?

On ne peut pas réussir sans une bonne équipe. On a besoin d’une bonne équipe qui voyage avec vous, qui prend soin des chevaux à l’écurie et d’un point de vue administratif. Pour réussir alors que je voyage presque tous les week-ends, on a besoin d’une grande équipe composée de personnes et de chevaux, et ils doivent tous travailler ensemble et se compléter. Ce sport est désormais très compliqué, et je travaille tellement que mon équipe chez moi est tout aussi importante que l’athlète qui se trouve sur la selle.

Sean Lynch est mon groom principal et travaille pour moi depuis environ sept ans. Je lui fais entièrement confiance. C’est très important car il voyage avec nos meilleurs chevaux. Il fait tout avec les chevaux, et c’est une personne essentielle dans ma carrière. Je ne pourrais pas réussir sans lui. Il adore les chevaux. Ça peut être un travail 24h/24. Si quelque chose arrive à l’un d’eux, il est là pour eux, il leur est très dévoué.

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022?

En tant que Prétendant actuel, j’espère gagner le Rolex Grand Prix au CHI de Genève, pour ensuite espérer gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Même si je ne gagne pas à Genève, j’espère quand même gagner un Rolex Grand Prix l’année prochaine. Mis à part Scott [Brash], personne n’a gagné deux ou trois fois d’affilée, c’est donc clairement l’un de mes objectifs pour les années à venir.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Évidemment, j’avais pour objectif de gagner le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle depuis de nombreuses années, depuis que j’étais enfant, même. Gagner la finale de la Coupe du monde avec mon précédent cheval, Cornet d'Amour, a également été un moment de grande fierté. C’est un cheval qui m’a hissé sur la scène internationale, et avec qui j’ai vécu mes premiers championnats et mes premières réussites. C’est un moment que je mets au même niveau que lorsque j’ai gagné le Rolex Grand Prix.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles possède son propre Grand Slam. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

Je suis très sportif, donc j’adore regarder tous les sports. En dehors du saut d’obstacles, mes trois sports préférés sont le tennis, le football et la Formule 1. C’est très difficile de choisir le sport que je préfère regarder. Je n’ai pas vraiment d’équipe de football préférée, mais il y a quelques années, un ami m’a fait découvrir Borussia Dortmund. Je suis allé les voir quelques fois quand ils jouaient dans la Ligue des Champions. L’atmosphère était incroyable, c’est un sport génial.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ? Idolâtrez-vous un cavalier en particulier ?

Quand j’étais enfant et que j’allais aux grandes compétitions pour voir les meilleurs cavaliers du monde en saut d’obstacles, il n’y avait que deux couples que j’adorais regarder. D’un côté, John Whitaker et Milton, et d’un autre, Franke Sloothaak et Walzerkönig. Quelques années plus tard, j’ai eu la grande chance d’avoir l’opportunité de travailler pour Franke Sloothaak pendant quatre ans et demi, et je suis encore en contact avec lui aujourd’hui. Même si l’on vit loin l’un de l’autre, il est toujours d’un grand soutien pour moi, et il me donne des conseils par téléphone. Il regarde toutes mes performances, et je dois avouer qu’il y est pour beaucoup dans ma réussite.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Il y a quelque chose en moi qui aime gagner et qui me pousse à me surpasser. Les cavaliers de saut d’obstacles participent à beaucoup de compétitions, et il y a généralement beaucoup de concurrents dans les épreuves, mais toujours un seul gagnant. Donc on ne gagne pas tout le temps, et ce n’est pas grave de finir deuxième ou troisième. Mais quand on ne gagne pas, on repense toujours à l’épreuve en se demandant ce qu’on aurait pu mieux faire. Même si l’on ne gagne pas à chaque fois, la motivation du lundi matin est toujours là. Je tire des leçons de ce que j’aurais pu mieux faire, et je considère chaque compétition comme une expérience, qui m’aide à être meilleur lors de la prochaine compétition.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Tout d’abord, on a besoin d’expérience. Quand on est jeune, on ne peut pas donner le meilleur de soi-même. On a besoin de grandir et d’apprendre de nos expériences. Je pense que la patience est la qualité la plus importante. C’est quelque chose que j’ai appris avec Franke [Sloothaak]. Il était très calme sur son cheval, même quand son cheval avait été difficile toute la semaine. Il était très patient avec lui, et ils sautaient toujours très bien pendant les compétitions. Quand on est trop jeune et trop motivé, ça peut être très difficile. Je pense qu’il est très important d’être patient et d’apprendre de ses erreurs. Pour réussir, il faut connaître ses bases, pour soi-même et pour son cheval.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels sont les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Si je pars de chez moi sans mon téléphone, ma montre et mon porte-feuille, je suis perdu, donc je dirais ces trois objets.

Lily Attwood (photo: Ahmed Al Maawali) Lily Attwood (photo: Ahmed Al Maawali)

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Lily Attwood

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’ai récemment amélioré ma position au classement mondial, mais après une blessure récente, celle-ci va quelque peu redescendre. En 2022, j’aimerais participer à quelques épreuves de Coupe du monde et passer au niveau 5*, ce que je n’ai pas réussi à faire cette année en raison de la COVID-19 et de la féroce compétition à ce niveau. Je souhaite également développer mon cheptel de chevaux. J’ai quelques jeunes montures pleines de promesses, sans compter mes trois chevaux plus âgés, avec qui j’ai eu de belles réussites ces dernières années, et qui m’accompagneront je l’espère au niveau supérieur.

Parlez-nous de vos montures...

J’ai mes deux meilleurs chevaux depuis deux ans et demi. Je les ai achetés une fois que j’ai arrêté le poney. Tous deux étaient uniquement censés me donner confiance à cheval, sur des parcours pouvant aller jusqu’à 1,35 m. Mais j’ai eu beaucoup de chance : ils étaient tous deux très doués ! J’ai remporté avec eux des épreuves jsuqu’au niveau Grand Prix 4*, et ils m’ont permis de me faire connaître et de vivre des moments extraordinaires sur de plus gros obstacles.

Je viens aussi d’acheter une jument de six ans, Lee May, à Richard Howley. Je l’ai emmenée à Vilamoura, où elle a fait huit sans-fautes sur neuf parcours. J’étais ravie, surtout qu’elle débutait à peine. Elle a beaucoup appris à cette occasion. Elle a  beaucoup de respect pour l’obstacle, elle est intelligente et a la tête solide. Je veux la laisser évoluer à son rythme, pour qu’à sept ans elle soit prête à gagner.

Quels trophées convoitez-vous plus que tout autre ?

Le Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-le-Chapelle est l’objectif ultime de nombreux cavaliers de saut d’obstacle, et je ne fais pas exception. Simplement y participer serait déjà fabuleux. J’aime aussi énormément représenter mon pays et monter en équipe, alors évidemment une médaille d’Europe Seniors ou une médaille olympique serait le rêve.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

J’ai remporté la médaille de bronze aux Championnats d’Europe des jeunes cavaliers cette année, j’étais très fière. Mais mon souvenir le plus cher est sûrement un concours pour jeunes cavaliers à Amsterdam, au moment où je suis passée des poneys aux chevaux. Je ne pensais pas du tout faire une belle performance, je n’avais le cheval que depuis un mois seulement, et j’ai gagné le Grand Prix ! Ca a marqué le début de ma carrière. Une fois qu’on a gagné une grosse épreuve devant une foule de spectateurs, on devient accro ! Le moment où j’ai gagné ma première épreuve qualificative était lui aussi mémorable. J’ai remporté pas mal d’épreuves à mon entrée sur le circuit chevaux, une réussite uniquement possible grâce à l’aide de Guy Williams, mon entraîneur. Et pour finir, le moment où j’ai été sélectionnée pour la Coupe des nations Seniors à l’âge de 18 ans.

La présence d’un mentor comme Guy Williams joue-t-elle un rôle important dans une carrière comme la vôtre ?

Oui, un rôle primordial. En tant que jeune cavalier, on a des lacunes. Impossible de prendre tout en charge soi-même, il faut une équipe autour de soi, qui vous entoure et vous encadre. Si j’ai autant goûté à la réussite à mon âge, c’est grâce à Guy. Il ne suffit pas d’être bon cavalier, il faut avoir de bonnes connaissances d’homme de cheval en général. Guy m’a appris à m’occuper correctement de mes chevaux, de la nourriture à la maréchalerie. J’ai gagné d’inestimables connaissances auprès de lui et de Nat, son groom. Le talent une fois en selle n’est qu’une facette de la vie de cavalier. Il faut aussi savoir prendre soin de ses chevaux.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Que 99,9 % du temps, l’erreur ne vient pas du cheval, donc ça ne sert à rien de s’énerver contre lui. De ne pas rester sur une frustration, mais de respirer, sortir de piste, trotter un coup, et revenir pour essayer de faire mieux. Les chevaux ne sont pas des robots, il suffit de leur expliquer clairement. J’étais un peu excitée à poney, Guy m’a appris à me calmer. Même si on est frustré, cela ne sert à rien de s’énerver contre le cheval après une mauvaise performance.

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

J’ai récemment eu la chance de passer du temps avec Michael et John [Whitaker] et de bien les connaître, ils sont tous deux une grande source d’inspiration. Ce sont de véritables hommes de cheval. Je les regarde toujours concourir. Comme John en concours la semaine dernière : léger, aérien, naturel, il donne l’impression qu’il n’y a rien de plus facile !

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Cette année, je suis passée tout près de la qualification au 5* du Royal Windsor Horse Show et de la Coupe du monde au London International Horse Show. À un cavalier près, j’y participais : ça a été une grosse frustration. Mais ça me donne encore plus envie de monter dans le classement pour faire mieux l’an prochain. Ce sont de superbes concours, dans mon pays natal en plus. Je vais donc tout faire pour y participer l’année prochaine.

Êtes-vous heureuse de retrouver la foule ? La présence de spectateurs vous motive-t-elle ?

Oui, la foule me motive énormément. Mon premier concours depuis la reprise était celui de Valence, qui a été très spécial. J’étais aussi récemment au Horse of the Year Show, un événement ayant lieu à l’intérieur devant des tribunes pleines à craquer, où règne une ambiance incroyable. Tous les cavaliers sont ravis de retrouver la foule. La montée d’adrénaline qui en découle incite à se dépasser. Sans la foule, ça a été difficile pour nous.

Bien sûr, certains chevaux peuvent au contraire se laisser distraire par la présence de spectateurs. Mon cheval de tête est très peureux, il fait des écarts facilement, il a même peur des barres au sol chez nous. Au Horse of the Year Show, il n’a pas très bien sauté : comme il n’y avait pas eu de grosses épreuves à l’intérieur en raison de la COVID-19, il n’était pas habitué à la foule et aux projecteurs. Mais la présence de spectateurs peuvent aussi motiver d’autres chevaux plus habitués. Les clameurs les poussent même à se surpasser. Chaque cheval est différent.

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Oui, tout à fait. Tous les cavaliers rêvent de le remporter, ça pousse tout le monde à se transcender. Je pense aussi que le Rolex Grand Slam a permis à plus de gens de s’intéresser à notre sport, partout dans le monde, car les spectateurs aiment regarder le sport de haut niveau aux vrais enjeux. Le Rolex Grand Slam couvre les meilleurs Grands Prix du monde et annonce une nouvelle ère pour le saut d’obstacles. Daniel Deusser et Killer Queen VDM, en superbe forme cette année, pourraient être les prochains à remporter le Rolex Grand Slam.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Kent Farrington remporte le Trophée de Genève

 

En ce premier jour de la 60e édition du CHI de Genève, quarante-neuf cavaliers représentant 16 pays différents, dont neuf des dix meilleurs mondiaux, se sont élancés dans le Trophée de Genève. Devant une foule de spectateurs réunis dans l’emblématique Palexpo, les meilleurs cavaliers au monde et leurs montures se sont apprêtés à affronter les 13 obstacles pour 16 efforts du chef de piste Gérard Lachat.

Roger-Yves Bost, vétéran français huitième au départ, a tout de suite démontré son expérience avec le premier sans faute, aux rênes de Cassius Clay VDV Z. Et son compatriote Edward Levy, accompagné de sa jument Rebeca LS, l’a vite rejoint avec un autre sans faute. Au moment où la moitié des concurrents avait bouclé le parcours, le groupe des heureux élus au barrage s’est élargi pour accueillir Kent Farrington, Témoignage Rolex, et son fidèle Creedance, ainsi que deux talents en herbe : le Suisse Edouard Schmitz, âgé d’à peine 22 ans, et Quno, son hongre de 12 ans, puis Ioli Mytilineou, cavalière grecque, et son talentueux hongre de 11 ans, L'Artiste de Toxandra.

Après l’intervalle, Daniel Deusser, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam et numéro deux mondial, accompagné de Scuderia 1918 Tobago Z, a exécuté un sans faute fluide et sans histoire. Un groupe de cavaliers de renom rejoindront ensuite le dernier Témoignage Rolex en date dans un barrage à quatorze qui s’annonçait passionnant. On y comptait notamment Peder Fredricson (H&M Christian K), numéro un mondial, Max Kühner (Elektric Blue P), l’Autrichien vainqueur d’un Majeur du Rolex Grand Slam, Martin Fuchs (Conner Jei), Témoignage Rolex et favori de la foule, l’Allemand Christian Kukuk (Checker 47), le Belge Jérôme Guery (Quel Homme de Hus), Bryan Balsiger (Dubai du Bois Pinchet), autre favori des spectateurs, et le Français Nicolas Delmotte (Ilex v.).

Mais ce sera l’Américain Kent Farrington, qui adore concourir au CHI de Genève, qui saura se jouer des 13 autres cavaliers en lice. La moitié des concurrents ayant fait un deuxième sans faute, Farrington et Creedance (qui mêle décidément à la perfection vitesse et précision) ont tenu bon, et un chrono plus rapide de 0,47 seconde a suffi pour battre le champion olympique en titre, Peder Fredricson. L’Allemand Daniel Deusser s’est adjugé la troisième place du podium.

Farrington s’est réjouit de sa victoire et de son retour réussi au CHI de Genève : « Quel enchantement d’être de retour ! Tout ne s’est pas arrangé dans le monde, je suis donc ravi que les organisateurs aient pu mettre sur pied ce superbe événement. C’est un grand plaisir pour moi de concourir de nouveau contre ces chevaux et cavaliers, les meilleurs du monde. Dimanche, pour le Grand Prix Rolex, je monterai Gazelle, qui est en forme actuellement. L’idée est de lui faire faire une petite épreuve demain pour la mettre en jambe. »

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

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Ioli Mytilineou

 

Pourquoi le CHI de Genève est-il aussi spécial ?

C’est vrai, c’est un événement spécial pour tous les cavaliers. J’ai été invitée à participer au CHI pour la première fois par l’intermédiaire de Steve Guerdat, car nous avions à l’époque chez nous un cheval qui lui appartenait, Bianca [Albführen's Bianca]. Pour moi, ce concours a dès cette première visite revêtu un caractère très spécial, car c’était la première fois que je me mesurais à des cavaliers de cette envergure. Je me suis dit que j’avais intérêt à faire une bonne performance, pour ne pas décevoir Steve ! Mais après ma réussite aux Championnats d’Europe cette année, un rêve est devenu réalité: je me suis qualifiée toute seule. L’endroit est magnifique, la piste immense, et l’atmosphère électrique. Je m’y sens bien, comme chez moi.

Quels chevaux montez-vous cette semaine ? Pouvez-nous vous parler un peu de ceux-ci ?

J’ai deux chevaux avec moi cette semaine. Le premier est un hongre qui s’appelle L'artiste De Toxandra, un bon gros géant. Il est long, fort, athlétique, mais il est aussi très bonne pâte. Il a un peu peur des gros bruits, mais quand il décide de se lancer, on ne l’arrête plus ! Et puis j’ai aussi Levis De Muze, un étalon plein de caractère et de talent. Il est intelligent, un peu coquin mais aussi très gentil. C’est un vrai plaisir de passer du temps avec lui, pour moi mais aussi pour mon groom et la personne qui le travaille chez nous. On l’adore tous, et les spectateurs aussi. Ces deux chevaux ont tous les deux 10 ans et n’ont pas une grande expérience à ce niveau. Genève sera donc une expérience formatrice pour nous trois !

Parmi vos jeunes chevaux, lesquels avez-vous hâte de monter en concours ?

En ce moment, je n’ai qu’un seul jeune cheval, Sevenoaks, qui a sept ans. Il est jeune mais il a beaucoup de talent, je pense vraiment qu’il pourrait venir concourir ici à l’avenir. Il a tout ce qu’il faut pour ça : il est intelligent et athlétique, mais à sept ans il a encore du chemin à parcourir. Ceci dit, il a toutes les qualités requises.

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

L’un de mes rêves, comme beaucoup de cavaliers, est de participer aux Jeux équestres mondiaux l’an prochain. Il existe énormément de concours de saut d’obstacles. J’aimerais donc prendre un peu de recul pour décider lesquels je souhaite vraiment faire. Il est parfois facile d’agir trop vite et de finir par en faire trop.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Riesenbeck cette année, c’est certain. J’étais très heureuse de la manière dont mon cheval a géré. Il n’avait jamais rien fait de tel dans sa vie, j’avais dû le monter en concours trois fois maximum, alors sauter tous ces parcours sous la pression, c’était un vrai exploit et il s’en est super bien sorti. J’étais très fière de participer à cet événement, et ravie de voir que la foule nous soutenait. J’ai vraiment eu l’impression que tout le monde m’encourageait à réussir, j’étais comblée d’avoir touché tant de gens.

À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?

Il faut déjà avoir beaucoup de patience, et assumer ses décisions stratégiques. C’est parfois tentant, lorsqu’on voit quelqu’un procéder autrement, de vouloir changer les choses, mais il faut savoir se faire confiance et faire confiance à sa monture. Il faut une certaine force de caractère. Même avec du talent, il faut être suffisamment fort dans sa tête pour gérer tout cela.

Quelle importance revêt l’équipe qui vous entoure ?

Une importance énorme ! Je suis intimement convaincue que tout le monde doit remplir le rôle qui lui est confié : en tant que cavalière je fais ce que j’ai à faire, et il en est de même pour le groom, le vétérinaire, le maréchal-ferrant, etc. J’admire toutes les personnes avec qui je travaille, parce qu’elles connaissent toutes très bien leur travail, et qu’elles savent comment associer leurs compétences au bon moment.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Ça veut tout dire pour moi. Le simple fait d’être ici à un Majeur me donne un sentiment indescriptible. Et ensemble, les quatre épreuves constituent la série la plus prestigieuse au monde. J’espère que celle-ci n’est pas la dernière à laquelle je participe. J’adorerais me rendre à chacun des Grands Prix Rolex, si c’est possible. Je pense que tout le monde serait d’accord avec moi pour dire que ce concept est une très bonne idée.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

Je dirais le tennis, parce que mon père est fan. Il joue au tennis depuis de nombreuses années, et ma sœur et moi y avons aussi beaucoup joué quand on était plus jeunes. Je trouve que c’est l’un des sports les plus intéressants à regarder. Je suis allée à Roland Garros il y a environ deux ans, c’était formidable. J’ai regardé un jeune joueur grec [Stefanos Tsitsipas] qui est très bien placé au classement mondial en ce moment, et la foule l’acclamait. Il n’avait que 20 ans, et je me suis dit que j’aimerais bien moi aussi que les gens crient mon nom. Je ne regarde pas très souvent le golf, mais Sean Crooks, mon entraîneur, y joue beaucoup et en parle tout le temps. Il aime utiliser des analogies et trouver des correspondances entre les deux sports.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

J’emmènerais Porky, mon cheval, parce que j’aime passer du temps avec lui. Je prendrais mon téléphone, bien sûr. Et une selle pour pouvoir monter Porky !

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Mot de l'organisateur avec:

Sophie Mottu Morel, directrice du CHI de Genève

 

Vous devez être ravie de voir le CHI de Genève se dérouler après son annulation à cause du COVID-19 l’an dernier...

Oui, nous sommes très heureux d’être ici. L’année dernière a été très difficile pour nous, car nous avons dû annuler la compétition un mois avant le début. C’est pourquoi cette année, nous sommes ravis que la compétition se déroule presque normalement, même si elle a été compliquée à organiser. Nous sommes très heureux de voir les cavaliers et les fans revenir sur le concours, et de pouvoir revoir des amis que nous n’avions pas vus depuis longtemps.

L’an dernier, le CHI de Genève a accueilli une émission quotidienne de télévision qui a connu un grand succès. Vous devez être ravie que les fans, les volontaires et les médias reviennent pour la compétition cette année ?

Oui, absolument. L’an dernier, nous avons accueilli une émission quotidienne sur notre Web TV car nous souhaitions rester en contact avec le public, et faire quelque chose pendant les dates normales de la compétition. Ça a été un énorme succès, mais cette année, nous avons hâte que tout le monde revienne. Les fans sont très importants pour nous, et ils transmettent une grande énergie positive qui nous inspire et nous pousse à continuer. Les bénévoles sont l’âme de la compétition, ce sont des passionnés et font partie de la grande famille du CHI de Genève. La compétition ne serait pas réussie sans eux, et cette année, nous l’avons dédiée aux volontaires. Il était très important pour nous de mettre en avant leur travail et leur dévouement. Certains volontaires sont dans les coulisses et on ne les voit jamais. C’est pourquoi samedi soir, nous organisons une cérémonie pour eux. C’est très important pour nous de leur offrir leur moment de gloire.

Les médias sont également indispensables pour la réussite de la compétition. Ils partagent l’enthousiasme et le sport de haut niveau présenté au CHI de Genève. Nous sommes très heureux de revoir notre centre de presse plein, et nous sommes très reconnaissants d’avoir des gens de partout dans le monde alors que c’est si difficile d’entrer en Suisse. Le public pourra profiter de notre capacité maximale, même si nous devons respecter le port du masque et le passe sanitaire à l’entrée. Mais c’est peu cher payé pour retrouver nos fans.

Pourriez-vous nous parler des difficultés que vous avez dû surmonter pour que le CHI de Genève puisse se dérouler sans encombres cette année ?

Le fait que tout n’arrêtait pas de changer a été la plus grande difficulté. Nous n’avons pas arrêté de nous adapter à ces changements et de trouver de nouvelles idées. Au départ, nous devions être très réactifs et trouver de nouvelles idées tous les jours. Nous étions très inquiets, car nous ne savions pas de quoi le lendemain serait fait. Pour moi, ça a été le plus difficile. Évidemment, cette période a entraîné des problèmes financiers pour beaucoup de monde, y compris pour nos fans et nos sponsors. Nous avons dû rassurer nos partenaires et les convaincre que nous allions organiser une belle compétition en ces temps difficiles. C’était épuisant mais également très gratifiant, car nous avons dû être créatifs et nous adapter constamment. Et je pense que ça a été positif pour la compétition.

Quels efforts avez-vous dû faire avec votre équipe pour rendre cet événement possible ?

Nous avons une nouvelle équipe cette année, donc ça a été un peu plus compliqué, car la plupart d’entre eux n’avaient jamais organisé la compétition auparavant. Cette année, il a été difficile de garder l’équipe et le comité d’organisation motivés en raison de toutes les incertitudes qui entouraient la compétition. La majorité du comité d’organisation sont des volontaires, c’était donc difficile de les motiver et de les convaincre que la compétition se tiendrait en 2021. Ça n’a pas été facile pour certains, mais nous aimons tous cet événement et nous voulions le revoir. Mon équipe était plus facile à motiver, car c’est leur travail, et nous adorons tous notre travail, même quand il n’est pas évident.

Quels points positifs se dégagent à vos yeux des 18 derniers mois ?

Sans hésiter, la créativité dont nous avons dû faire preuve a été un point positif autant pour moi que pour la compétition. Ça m’a donné l’opportunité de réfléchir aux changements que nous voulions effectuer pour l’événement. Pour moi, l’un des plus gros points positifs est le fait que cette expérience a rapproché les gens et a consolidé les relations. Dans cette période difficile, nous avons dû collaborer et travailler en équipe. Mon équipe veut être une grande famille et dédier toute son énergie positive à la compétition.

Edouard Schmitz and Balenciana K (photo: Om'Photographe / Jump Mag) Edouard Schmitz and Balenciana K (photo: Om'Photographe / Jump Mag)

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Edouard Schmitz

 

Quels sont vos objectifs pour cette fin d’année, et quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Cette année, j’ai été sélectionné pour participer à plusieurs Coupes du monde pour la toute première fois, et ça a été une sensation incroyable. Je participe aux Coupes du monde à Madrid, Londres et Malines, et obtenir de bons résultats à l’une d’entre elles serait la manière idéale de conclure 2021. Je vais au CHI de Genève. Comme c’est chez moi, je veux me surpasser là-bas.

Je suis sur une pente ascendante cette seconde moitié de l’année, et mon objectif est de continuer sur ma lancée. Je veux m’améliorer dans les classements ; j’espère être dans le top 50. Ce serait une grande réussite pour moi et cela m’ouvrirait les portes de plus hauts niveaux. Je rêve de participer à une Coupe des nations. En tant que fier patriote suisse, porter la veste rouge est toujours un événement spécial pour moi, et ce serait génial d’avoir cette opportunité l’année prochaine.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Mon plus grand moment de fierté professionnelle s’est produit il y a quelques années, quand j’avais seize ans. D’un point de vue extérieur, on pourrait croire que ce n’était pas le meilleur moment de ma carrière, mais pour moi, ça l’était. Je me trouvais à un concours international pour les moins de 25 ans à Chevenez. J’avais 16 ans et mon entraîneur voulait que je participe au Grand Prix junior ; cependant, moi, je voulais participer au Grand Prix pour les moins de 25 ans, car j’avais une opportunité d’y participer, et cela voulait dire que je pouvais aussi gagner l’opportunité de participer au CHI de Genève. Toute la semaine j’ai lutté pour participer au niveau supérieur, et mon entraîneur n’arrêtait pas de me dire que c’était une mauvaise idée et que je ne devrais pas y participer. Mais j’ai tellement insisté qu’il a fini par me laisser y aller, et j’ai gagné et obtenu l’opportunité de participer au CHI Genève ! Je montais Cortino 46. Je crois que c’est l’un de mes plus grands moments de fierté professionnelle, car j’avais la sensation d’avoir prouvé à tout le monde qu’ils avaient tort.

Vous étiez (êtes !) un skieur junior talentueux. Pourquoi avez-vous décidé de vous concentrer sur le saut d’obstacles ?

Je ne sais pas trop pourquoi j’ai choisi l’un plutôt que l’autre, j’adorais les deux sports. Mais j’imagine qu’en fin de compte, j’avais une préférence pour le saut d’obstacles. Je n’ai jamais regretté une seule fois d’avoir choisi ça plutôt que le ski.

Pendant vos études, avez-vous appris des choses que vous appliquez au saut d’obstacles, et vice versa ?

En général, je trouve que le sport est une bonne école de la vie pour tout le monde. La réflexion systématique qu’on apprend en études d’ingénieur ou de mathématiques est également un atout dans différentes situations en équitation. Dans le sport, je trouve que nous avons parfois tendance à nous laisser submerger par les émotions, ce qui est parfois positif, et que nous ressentons plus que nous réfléchissons. Pouvoir apporter un peu de réflexion systématique est également la beauté du sport, c’est une bonne chose.

En sciences de l’ingénieur, quand vous avez un problème, vous le résolvez avec les outils à votre disposition, et je trouve qu’appliquer cet état d’esprit à l’équitation est très intéressant. Le sport et la réflexion systématique sont très complémentaires, et mes études m’ont vraiment aidé à apprendre ça.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles possède son propre Grand Slam. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

Étant suisse, je ne peux pas dire que je ne regarde pas les Majeurs de tennis, surtout quand on a un athlète comme Roger Federer. C’est une personne tout aussi exceptionnelle en dehors du court de tennis. Il est très gentil, et ce qu’il dégage pendant ses interviews est incroyable. Il a énormément progressé au niveau personnel. Quand il a commencé, c’était le « bad boy du tennis », et il s’est désormais transformé en un athlète très poli. J’ai l’impression que tout le monde peut apprendre des choses de son parcours, et suivre ce parcours au plus haut niveau, c’est une opportunité extraordinaire.

Mon Majeur préféré est Wimbledon ou Roland-Garros, mais je pense que si on me forçait à n’en choisir qu’un, ce serait Roland-Garros. Je trouve ce tournoi plus intéressant car Federer ne joue pas aussi bien sur terre battue, donc il y a un peu plus de tension.

Quelle est votre plus grande source d’inspiration durant votre carrière ? Idolâtrez-vous un cavalier en particulier ?

Je n’aime pas le mot « idolâtrer », car idolâtrer quelqu’un est un manque de jugement critique. Regarder et vénérer quelqu’un sans jamais questionner ce que cette personne fait peut être très néfaste, d’après moi. J’aime observer tous les cavaliers et choisir les éléments que je souhaite imiter.

Quand j’étais petit, j’allais au CHI de Genève tous les ans et j’observais les cavaliers sur le plat et pendant l’échauffement, et je choisissais ce que je préférais chez chacun d’entre eux. Je retournais alors à l’écurie le lundi et je reproduisais ce que j’avais vu. Mon professeur d’équitation me disait toujours : « Edouard, qu’est-ce que tu fais ? ». J’adorais Pius Schwizer à l’époque, et il montait toujours avec ses coudes vers l’extérieur. Donc le lundi, je me retrouvais sur mon poney avec les coudes vers l’extérieur, et tout le monde me demandait ce que j’essayais de faire. J’observais tout le monde et je sélectionnais ce que je préférais sans idolâtrer personne, car je trouve que cela empêche d’évoluer.

Mes parents m’ont toujours énormément soutenu et ils sont une grande source d’inspiration pour moi. Ils ne se laissent jamais absorber par le saut d’obstacles, tandis que c’est un problème que j’ai parfois. Je me concentre parfois tellement sur certains éléments que c’est difficile de m’en extraire. Mes parents sont une source d’inspiration pour moi car ils savent toujours quand me faire prendre du recul, tout en maintenant mon implication pour que je fasse le nécessaire pour atteindre mes objectifs.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Je pense que tout ce qui est lié à l’équitation et à la compétition me motive et me donne envie de réussir. J’ai toujours aimé la compétition, depuis que je suis petit. Je voulais être le premier à toucher la voiture quand on faisait la course, ou encore il fallait que je sois le meilleur à l’école. Certaines personnes pourraient dire que c’est un peu nocif parfois, mais je suis juste foncièrement compétitif, et j’en veux toujours plus.

Dites-nous en un peu plus sur votre écurie actuelle et sur la personnalité de vos chevaux… Parmi vos jeunes chevaux, lesquels avez-vous hâte de monter en concours ?

Cette année, j’ai le meilleur piquet de chevaux que j’ai jamais eu, et il y a eu pas mal de mouvement dernièrement de ce côté-là. Je n’ai pas beaucoup de jeunes chevaux en ce moment. Nous nous sommes procuré plusieurs chevaux de 7 ans, mais ils ont tous 8 ou 9 ans maintenant.

J’ai monté Quno ces derniers mois. Il a déjà accumulé de l’expérience en saut d’obstacles dans de plus hauts niveaux avec son cavalier précédent, et j’espère pouvoir profiter de son expérience pour développer la mienne dans de plus hauts niveaux.  J’ai plusieurs chevaux qui appartiennent à M. Arturo Fasana. L’un d’eux s’appelle Gamin Van't Naastveldhof et je pense que c’est celui qui a le meilleur potentiel. C’est toujours difficile à savoir pour le moment, mais vu le train où vont les choses, c’est très prometteur et nous avons hâte de faire participer ce cheval à des concours.

Puis j’ai Cortino 46, que j’ai depuis mes 15 ans, et j’ai participé à cinq Championnats d’Europe des jeunes avec lui. C’est un cheval incroyable. J’ai gagné mon premier 5* avec lui, ainsi que le saut d’obstacles de mon premier Grand Prix 3*. La plupart de mes expériences entre 1,45 m et 1,60 m étaient avec lui. Balenciana K est également un très bon cheval, mais elle est un peu susceptible, elle veut qu’on lui parle poliment. Elle est sensible donc ce n’est pas facile de la manipuler, mais avec une gestion adéquate, elle ferait n’importe quoi pour vous.

Puis nous avons Babylone Des Erables, que je monte également pour M. Arturo Fasana. Elle a participé à un 3* cette année et c’est un cheval très compétitif au-delà de 1,50 m. Et enfin, j’ai Illusion, qui a 8 ans et qui est mon plus jeune cheval, dont le propriétaire est également M. Arturo Fasana, et je pense qu’il pourrait aussi être un très bon cheval. C’est toujours très difficile de savoir et c’est toujours de la pure spéculation, mais personne n’a plus hâte que moi de découvrir leur potentiel !

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Mon ancien entraîneur disait toujours quelque chose que j’aimais beaucoup : « Tu ne dois jamais croire que tu es plus malin que les autres. » On allait essayer de nouveaux chevaux ensemble, et parfois, on entendait des cavaliers dire : « Je pense que je pourrais mieux entraîner ce cheval ». Et c’est parfois un peu impoli. Je trouve que c’est une très bonne philosophie de vie.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un jeune cavalier comme vous ? Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

D’après moi, c’est le prix le plus prestigieux à gagner dans notre sport. Il rassemble plusieurs des compétitions les plus légendaires dans le saut d’obstacles. Évidemment, c’est Genève que je préfère, mais les quatre compétitions sont les meilleures que notre sport a à offrir, et elles ont toutes une histoire incroyable. Une seule personne a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping, Scott Brash, et ça en fait le prix le plus prestigieux de notre sport.

Ce n’est la faute de personne, mais dans l’histoire, tous les autres titres ont été remportés par de nombreuses personnes, et au fil du temps, encore d’autres personnes les remporteront. Donc pour faire partie du groupe le plus prestigieux dans notre sport, il faut gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Je veux qu’on se souvienne de moi comme une personne reconnue dans ce sport, et pour cela, je dois gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour faire partie de ce groupe prestigieux.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels sont les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Question difficile ! Probablement un livre, mais je ne sais pas lequel ; mon ordinateur portable, mais il n’y aurait pas la Wi-Fi ; et enfin, des photos de ma famille et des gens que j’aime. 

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Secrets d'éleveur avec:

Peter Charles

 

Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?

Mon premier souvenir équestre remonte à l’année de mes 10 ans. Je me souviens regarder les meilleurs cavaliers faire la course avec des chameaux à l’International Horse Show de Londres [auparavant connu sous le nom de l’Olympia] !

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

L’un de mes plus grands moments de fierté professionnelle est lorsque j’ai gagné la médaille d’or pour l’Irlande aux Championnats d’Europe en individuel de 1994. J’avais quelque chose à prouver car j’avais quitté l’équipe britannique deux ans auparavant, à 32 ans, car je voulais participer aux Championnats. Avant ça, j’avais gagné beaucoup de grandes compétitions et de Grands Prix, mais c’était un moment clé de ma carrière, car cela expliquait de nombreux choix que j’avais faits auparavant. Ça a prouvé que mon projet, ma façon de penser et la direction que je prenais étaient bons.

J’ai à nouveau changé de nationalité en 2008, ce qui était inédit, mais c’était quelque chose que les propriétaires que j’avais à cette époque voulaient, car ils voulaient avoir un cheval de l’équipe britannique aux Jeux Olympiques de Londres. À ce moment-là, je venais de me casser le dos à trois endroits, donc je n’étais même pas sûr de pouvoir monter à nouveau à cheval un jour. Alors participer au saut d’obstacles dans le but de gagner la médaille d’or pour la Grande-Bretagne n’était qu’un rêve.

Comment vous-êtes vous intéressé à l’élevage de chevaux ?

Kevin Cooper, un très bon ami qui vit dans ma rue, m’a entraîné dans l’élevage. Il n’arrêtait pas d’en parler et il possédait une magnifique jument irlandaise, qui était très douée à 1,40 m. Nous étions à une compétition ensemble et il m’a demandé ce que je pensais de l’étalon Carnaval Drum, et j’ai répondu : « C’est un bon cheval, on devrait l’utiliser. » J’ai monté sa progéniture, il s’appelait Carnavelly, et j’ai gagné les Championnats du monde, les German Masters, le Grand Prix de Berlin et la Coupe du monde à l’ International Horse Show de Londres avec lui. Avoir aidé à élever ce cheval a été fantastique, et ça m’a vraiment donné envie de faire moi-même de l’élevage. Kevin a élevé bien d’autres chevaux exceptionnels depuis.

D’après vous, quels sont les points principaux à retenir pour élever une bonne monture de saut d’obstacles ?

Je n’en suis pas sûr, car parfois, des chevaux qui ne viennent pas de lignées à pedigree se retrouvent aux plus hauts niveaux de ce sport. Mais je crois dur comme fer que si vous avez une très bonne souche, avec une très bonne lignée sur deux ou trois générations, vous augmentez vos chances d’obtenir un cheval de qualité.

Tout ce qu’un étalon peut faire, c’est être meilleur qu’une jument, donc en termes de probabilité, vous avez besoin d’une très bonne jument pour commencer, avec un pedigree certifié sur au moins deux ou trois générations. Avec ça, vous augmentez vos chances de réussite. Il n’y a rien de garanti, mais vous mettez toutes les chances de votre côté.

Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?

Absolument ! Le parfait exemple est Liscalgot, montée par Dermott Lennon. Ensemble, ils ont gagné le Championnat du monde individuel à Jerez de la Frontera, en 2002. La souche de Liscalgot a été achetée par un éleveur pour « tondre » son gazon. Un jour, il a décidé de la faire pouliner, mais elle ne voulait pas monter dans le camion, alors ils l’ont fait courir sur une route en Irlande jusqu’à l’étalon le plus proche, qui était Touchdown. Et cette combinaison a donné naissance à l’un des meilleurs chevaux de tous les temps.

Le binôme cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?

Je pense que c’est très important. Quand j’ai vendu Spirit T à Jessica Mendoza il y a quelques années, j’ai tout de suite vu que leur association allait être couronnée de succès. Il a fallu un peu plus longtemps pour convaincre son père, Paul Mendoza, mais je voyais parfaitement comment le cheval et la cavalière se complétaient, et c’est devenu un binôme exceptionnel.

Parfois, certains binômes ne fonctionnent pas, mais je pense qu’avec du temps et un cavalier intelligent, qui ne se focalise pas sur les problèmes, un binôme peut s’épanouir. Beaucoup de gens aujourd’hui ne laissent ni le temps ni une opportunité au cheval. Ils paient un tel montant qu’ils s’attendent à des résultats immédiats. Mais ça n’a jamais marché comme ça. Un cheval ne sait pas combien il coûte.

Comment est votre élevage ?

Nous avons neuf juments, et elles ne sont pas très vieilles. Dans le secteur de la course, j’ai appris que les jeunes juments produisaient de meilleurs poulains. J’ai donc pris ça en considération. J’essaie d’élever essentiellement des chevaux avec un bon pedigree ; les juments doivent aussi être douées au saut et bien répondre. Nous n’avons aucune jument de plus de 16 ans, et nous avons commencé à prélever des embryons à environ 10 ans.

Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ?

Je ne suis pas très vendeur ; j’aime garder les poulains et les débourrer moi-même. Chaque année, nous faisons naître de 6 à 9 poulains. J’aime attendre le printemps de leur quatrième année. Cela permet au cheval d’être assez fort pour me montrer ce qu’il a dans le ventre, et cela évite de mal interpréter une situation dans laquelle le cheval n’est pas prêt ou pas assez fort pour être débourré. Nous ne faisons jamais sauter nos chevaux en liberté. Ils font quelques petits sauts avec un cavalier quand ils sont débourrés pour la première fois, et cela nous donne un bon aperçu de leur talent. Le saut en liberté peut donner des impressions erronées, et je ne peux pas juger le saut en liberté d’un cheval lors d’une vente, car cela peut être trompeur.

Pourquoi faites-vous cela ? Quelles sont vos ambitions ?

J’adore ça. J’adore voir les poulains naître et les élever. Au début de ma carrière d’éleveur, j’ai vendu un cheval trop tôt, et j’ai retenu la leçon. J’ai vendu Clear Round and Party à deux ans, pour 1 500 £, car j’ai jugé le cheval trop vite sur son saut en liberté. Il a fini second au Grand Prix de l’International Horse Show de Londres. Cela m’a appris à ne jamais m’impatienter, et à ne pas juger un cheval à chacun de ses sauts, au risque d’être déçu.

De quels chevaux en particulier êtes-vous le plus fier ?

Clear Round and Party. C’est le premier cheval qui est né ici.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ? Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Je pense que le saut d’obstacles est passé au niveau supérieur grâce à Rolex. Il est maintenant au même niveau que les autres Majeurs sportifs, comme le tennis et le golf. Rolex a sélectionné les quatre meilleures pistes du monde. Ce sont sans aucun doute des lieux emblématiques dont l’histoire n’a pas besoin d’être précisée. Le niveau d’équitation qui va de pair avec ces pistes, la compétition et l’histoire valent le détour.

Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est magnifique, impeccable, et le souci du détail est inégalé. Ils ont porté le CHI de Genève à un niveau supérieur, bien au-delà de toute autre compétition en intérieur dans le monde. Spruce Meadows est très loin, mais il mérite amplement le déplacement une fois sur place. Le public est incroyable et ils ont créé la meilleure piste de saut d’obstacles d’Amérique du Nord. Le Dutch Masters est magnifique et empreint d’histoire.

Le CHI de Genève est le prochain Majeur et il rassemble tout le monde équestre avec la finale du Top 10 Rolex, le Grand Prix et la récompense. C’est indubitablement le summum de la saison en intérieur.

Dans votre carrière, qui vous a le plus inspiré ?

J’adorais voir la conviction d’Hugo Simon. Je le regardais, j’observais ses échauffements et son arrivée avant une compétition. C’était le seul homme à participer à toutes les épreuves de la compétition, et il essayait de gagner toutes les épreuves avec ses meilleurs chevaux. Ses chevaux devaient gagner, et je n’avais jamais vu une telle confiance transmise à ses chevaux. Je n’avais jamais vu un tel niveau d’intensité. Certains cavaliers veulent gagner les meilleures épreuves d’une compétition, mais d’habitude, ils se concentrent principalement sur le Grand Prix. Mais Hugo voulait gagner dès le premier jour, jusqu’au Grand Prix final. Il a effectué une préparation mentale incroyable, et il a préparé ses chevaux pour gagner, et ils savaient à quoi s’attendre de lui comme cavalier. Ils étaient prêts, et sa confiance en lui et en ses chevaux était extraordinaire.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

En 1994, Paul Schockemöhle m’a donné un conseil quand j’ai gagné ma première Coupe du monde à Bruxelles avec un cheval de 7 ans. Après l’épreuve, il a proposé d’acheter le cheval. J’étais assez naïf à cet âge-là et je lui ai répondu : « Désolé, il n’est pas à vendre. » Il m’a dit qu’il comprenait mais que je devais prendre soin de lui car c’était un très bon cheval, mais que ça ne durerait pas éternellement. Il a dit qu’ils étaient rares et qu’ils ne duraient pas éternellement. C’était le meilleur conseil qu’on m’ait jamais donné. Quand on a un bon cheval, il faut en prendre soin, car il ne durera pas éternellement.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut faire carrière avec les chevaux ?

Concentrez-vous exclusivement sur votre carrière de cavalier, et ne mélangez pas trop de choses. C’est très dur de se faire une place dans ce secteur. Avant toute chose, en tant que cavalier, vous devez travailler dur, beaucoup vous entraîner et vous consacrer à votre carrière. Je recommanderais de ne pas se préoccuper de l’élevage jusqu’à bien plus tard dans sa carrière. Cela nécessite beaucoup de temps et d’expertise. En tant que jeune cavalier, je n’essaierais pas de tout faire, car c’est trop de travail. De nos jours, pour être un très bon cavalier, on a besoin de beaucoup de choses : une très bonne équipe qui vous entoure, de bons propriétaires, du bon personnel, un lieu adéquat, etc. Y ajouter l’élevage est trop compliqué. Faites évoluer votre carrière pas à pas.

Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) Kent Farrington (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

Qu'attendre pour cette 60e édition du CHI de Genève?

Les tickets sont toujours disponibles pour la 60è édition du CHI de Genève, et après l’annulation de l’année dernière, vous ne pouvez pas manquer la compétition de cette année !

Cette 60e édition de l’événement accueillera également la 20è édition de la finale du Top 10 IJRC Rolex. Les spectateurs pourront observer certains des meilleurs croisements au monde du sport équestre qui concourront dans plusieurs disciplines dont le cross-country en intérieur, le dressage et le saut d’obstacles. Le clou du spectacle sera le Rolex Grand Prix, qui se tiendra le dimanche.

Le prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, Daniel Deusser (Allemagne), ainsi que les héros locaux, Martin Fuchs et Steve Guerdat, rivaliseront pour obtenir une nouvelle victoire dans ce qui est indubitablement un cours de maître dans le domaine de l’équitation et de la compétition.

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Keeley Durham Keeley Durham

Secret d'éleveur avec:

Keeley Durham

 

Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?

Mon plus ancien souvenir date de quand j’avais dix ans, quand j’ai fait mon premier concours au Parklands Equestrian Centre. Je participais à une épreuve pour les enfants, où l’on peut passer autant de fois qu’on veut jusqu’à faire un sans-faute. À chaque fois, mon père payait 50 pence, et il a fini par dépenser 20 livres sterling avant que je ne décroche une rosette, car mon poney s’arrêtait constamment et je n’arrêtais pas de tomber !

Quel est votre plus grand moment de fierté en tant que cavalière, femme de cheval ou éleveuse ?

J’ai la chance d’avoir vécu beaucoup de moments incroyables. En tant que cavalière, j’ai quelques souvenirs en tête, comme ma victoire à l’épreuve des Jeunes cavaliers du Horse of the Year Show de 1991, ou la médaille d’or par équipe (Jeunes cavaliers) aux Championnats d’Europe de San Remo en 1992, aux rênes de Welham.

Ce dernier était un cheval extraordinaire. Après moi, il a concouru et a remporté de nombreuses victoires avec John Whitaker, notamment le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle. En tant qu’éleveuse, ma plus grande fierté reste d’avoir élevé Argento.

Comment vous-êtes vous intéressée à l’élevage ?

À l’époque où John [Whitaker] montait Wellham, nous nous trouvions tous deux à l’écurie de Nick Skeleton quand il m’a suggéré l’idée d’acheter une poulinière pour produire de jeunes chevaux. J’ai trouvé l’idée excellente, mais ce n’est que deux mois plus tard environ, quand John m’a demandé d’aller chercher quelque chose chez un fermier de la région, que je suis rentrée avec une jument de deux ans appelée Flora May. Elle a commencé à pouliner pour nous à l’âge de trois ans, avant d’être débourrée. Après son premier poulain, elle a participé à quelques concours de saut d’obstacles, puis a eu son second poulain, Argento.

En tant qu’éleveuse, avez-vous bénéficié des conseils d’un mentor ?

Je n’avais pas de mentor à proprement parler, je me suis fiée à mon instinct. Mais je regarde tout de même davantage aujourd’hui le pedigree du cheval qui m’intéresse.

Existe-t-il certains traits que vous recherchez chez vos juments et étalons pour obtenir la meilleure progéniture possible ?

Absolument ! D’ailleurs, j’ai fait pouliner la progéniture de ma première jument, tellement elle m’a plu. Elle avait tous les traits que je recherchais, et tous ses poulains ont une bonne conformation, ce qui est très important à mes yeux. Une jument doit avoir une morphologie correcte et un bon tempérament, mais aussi un « bon fond ». Évidemment, il faut aussi qu’elle bouge et qu’elle saute bien. Quand aux étalons, j’essaie normalement de choisir en fonction de la jument, par exemple si je pense qu’il faut ajouter des moyens. La conformation et le tempérament sont là aussi essentiels.

Quels sont les trois points principaux à retenir pour élever une bonne monture de saut d’obstacles ?

Tout d’abord, la conformation de la jument et de l’étalon. Ensuite, l’étalon doit avoir une bonne technique de saut et des moyens, sans compter une attitude positive sur chaque rêne. Je ne veux pas d’un étalon dur à gérer ou au mauvais tempérament, mais j’aime qu’il ait un peu de sang. 

Vous est-il déjà arrivé d’avoir un résultat inattendu d’un couple pas forcément très prometteur ?

Quand j’ai fait pouliner Flora May avec Arko, je ne m’attendais certainement pas à avoir Argento. À l’époque, Arko était un jeune étalon, et Argento était l’un de ses poulains nés en Angleterre. J’ai choisi Arko après l’avoir vu concourir avec Nick [Skelton], quand je faisais la tournée de concours avec John et Welham. Il était un peu coquin, mais avait un bon fond et des moyens impressionnants.

Le binôme cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?

Absolument ! Malcom Pyrah vous dirait que j’examine la personne à qui je vends un cheval avec autant de minutie que celle-ci examine le cheval ! Je ne vends pas beaucoup de mes chevaux, mais j’ai vendu Argento à John car j’avais déjà une relation de confiance avec lui. Plus récemment, j’ai vendu un cheval appelé Arakan aux États-Unis. Si je n’avais pas aimé l’acheteur, je ne l’aurais simplement pas vendu. 

Décrivez une journée ordinaire dans votre écurie pour nos lecteurs.

Il est avant tout important d’avoir suffisamment de terrain, pour donner aux chevaux une vraie vie de cheval, à l’extérieur. Les poulains doivent pouvoir grandir dans un environnement naturel aussi longtemps que possible avant d’être débourrés. Il est aussi très important, je trouve, de manipuler les poulains correctement dès la naissance. L’apprentissage du licol se fait dès le premier jour, pour habituer les poulains à la conduite en main.

Je ne produis pas énormément de poulains, pour pouvoir passer du temps avec chacun d’entre eux. C’est ça que j’aime, j’adore m’occuper des poulains. Si vous souhaitez que vos poulains naissent dans votre écurie, vous devez vous engager à accompagner la jument toute la nuit s’il le faut. Il suffit de dix minutes pour que quelque chose tourne mal. Parfois, tout semble bien se passer et soudain, il faut être là pour la jument et le poulain.

Combien de temps gardez-vous les poulains destinés à la vente ?

Je ne vends pas très souvent, en général je développe mes poulains jusqu’au concours. Si vous devez vendre un poulain, le meilleur moment de le faire est lorsqu’il commence à être sevré. En plus des chevaux de saut d’obstacles, j’ai élevé un cheval qui a fini en concours complet au niveau « intermediate » et d’autres chevaux de qualité, sans être des superstars.

Combien assurez-vous de poulinages par an en moyenne ?

À un moment donné, nous avions deux poulinières, mais aujourd’hui nous n’en avons plus qu’une. Nous aurons donc un seul poulain cette année. L’an prochain, je pense essayer un transfert d’embryon. J’aimerais garder un embryon de Betty May [la fille de Flora May] et en vendre un autre. Betty May est la propre sœur d’Argento. Sa première pouliche par Big Star, Stellar, aura trois ans l’an prochain, et elle est très prometteuse. Nous ne l’avons pas encore vue sauter en liberté mais à la voir dans le pré, elle va faire des étincelles.   

Quelles sont vos ambitions en tant qu’éleveuse ?

J’aimerai bien sûr produire une star du saut d’obstacles, mais j’ai la chance de l’avoir déjà fait une fois. Ce serait génial d’avoir un autre cheval du même calibre qu’Argento. On dit parfois qu’on ne peut avoir qu’un seul cheval exceptionnel dans sa vie, mais j’ai déjà eu Welham et Argento. J’ai réalisé tous mes rêves de petite fille avec Argento. J’adorerais aussi produire un cheval à la robe pie par Betty May, si je trouvais le bon étalon.

Quelles autres envies avez-vous, en dehors de l’élevage ?

J’ai récemment commencé à accueillir des clients propriétaires de chevaux de compétition, que j’entraîne et que je conseille. J’adore suivre leur parcours et les aider à accomplir leurs objectifs en les guidant dans la gestion de leurs chevaux. J’ai trois gros clients, dont Evie Toombes, la cavalière de para-équitation, qui est pour moi une source constante d’inspiration. Mes deux autres clients sont la mère d’Evie, Caroline, et Andrea Lloyd.  

Selon vous, le Rolex Grand Slam a-t-il été une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

Oui, tout à fait. Cela représente un bel objectif à atteindre pour les cavaliers actuels et futurs. Une somme incroyable est en jeu, et le système des bonus donne aux cavaliers une motivation supplémentaire. 

Parmi les quatre Majeurs, quel est votre préféré et pourquoi ?

J’ai eu la chance incroyable de participer à chacun d’entre eux. Ils sont tous formidables, mais mon préféré est celui d’Aix-la-Chapelle, où j’ai de très bons souvenirs, comme la victoire de John et Welham au Grand Prix de 1997, comparable à Wimbledon pour le tennis. J’aime aussi beaucoup Spruce Meadows, en particulier là où il est situé. La famille Southern est extrêmement accueillante, elle fait tout pour vous aider et pour que vous vous sentiez bien. Le concours s’est beaucoup amélioré et l’atmosphère est comme nulle part ailleurs.

Qui vous a le plus inspirée dans votre carrière ?

Ma mère, qui m’a soutenue à tous les moments de ma carrière et pour qui j’ai une admiration sans bornes. Elle a travaillé extrêmement dur pour me permettre de réussir, et nous avons eu la chance de trouver Welham à travers Nick Saywell. Elle est ma force de tous les instants.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Quand je travaillais pour Nick Saywell, au moment où j’avais du succès avec Welham, il m’a dit de ne jamais oublier mes amis dans mon chemin vers la réussite, car j’aurai peut-être besoin d’eux au retour. Une autre préconisation utile est de toujours écouter les conseils, car on ne cesse jamais d’apprendre.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaite se lancer ?

Avoir une attitude positive et être prêt à travailler dur et à écouter. Il est primordial de savoir écouter les autres. Beaucoup de gens viennent me voir mais n’écoutent pas mes instructions. C’est très frustrant de devoir se répéter constamment. Il faut aussi être ambitieux et prêt à travailler dur pour les réaliser ses objectifs.

Thibault Philippaerts (Photo: Dirk Caremans) Thibault Philippaerts (Photo: Dirk Caremans)

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Quels sont vos objectifs pour cette fin d’année ?

Je n’ai pas d’objectif précis. Je viens de revenir d’un concours en Italie, qui s’est très bien passé : j’ai fini à la troisième place du Grand Prix 3*. Mes chevaux sont encore jeunes. Je vais encore leur faire faire deux ou trois concours, puis je commencerai à réfléchir à l’an prochain.

Et quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’ai plusieurs bons chevaux actuellement, mais la plupart sont jeunes et manquent encore d’expérience. J’ai commencé à les préparer cette année pour passer à des épreuves plus difficiles l’an prochain.  Mon objectif principal sera les Championnats d’Europe pour les jeunes cavaliers. Ce sera la dernière année pour moi, en raison de mon âge. J’aimerais bien y aller avec une équipe solide et tenter de remporter une médaille.

Vous faites déjà une belle carrière. Quel a été votre plus grand moment de fierté professionnel ?

À l’âge de 13 ans, j’ai remporté le bronze en individuel aux Championnats d’Europe Poneys. C’était la surprise, j’étais aux anges. Mais mon meilleur souvenir a été de gagner la médaille d’or par équipe aux Championnats d’Europe Junior de Fontainebleau. Tous les membres de l’équipe étaient amis de longue date, et ça nous a fait énormément plaisir de décrocher l’or ensemble. J’y pense encore aujourd’hui avec émotion. C’est un souvenir inoubliable.

Comment avez-vous fait face à l’approche de ces réussites ? Ressent-on davantage le trac à un jeune âge ?

Je n’ai pas vraiment le trac, donc ça allait. Sur le moment, je n’ai pas l’impression d’être stressé, mais à la fin des concours importants, je sens quand même une certaine pression redescendre. Mais les grands moments, c’est aussi ce vers quoi on tend dans notre pratique sportive. Concourir en championnat ou dans un Grand Prix, c’est aussi un privilège !

Qui est votre plus grande source d’inspiration ?

J’ai de l’admiration pour de nombreux cavaliers, mais je pense que mon père est ma plus grande inspiration. Je lui dois tout. Il nous a offert, à moi et à mes montures, d’innombrables opportunités au fil des ans. Tout ce qu’il a construit chez nous, les chevaux et poneys qu’il nous a permis de monter, à mes quatre frères et à moi... quelle chance. Bien qu’il soit souvent en concours, il arrive tout de même à gérer l’écurie et les affaires à distance. C’est très difficile de réussir à la fois comme cavalier et comme homme d’affaires : je l’admire énormément, et j’espère faire de même un jour.

Vous venez d’une longue lignée de cavaliers d’obstacles. Vous et vos frères avez-vous, à un moment donné, pensé faire autre chose ?

Nos parents ne nous ont jamais poussés à faire carrière dans l’équitation. Enfant, je pratiquais beaucoup de sports différents : foot, tennis, course à pied... Mais on a grandi au quotidien dans les écuries. On a chaque jour envie d’être au contact des chevaux, qu’on adore, et de bâtir une vraie relation avec eux.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Regarder mon père et mes frères participer à des grands concours m’a sans doute beaucoup donné envie : l’atmosphère électrique, les moments d’exception... j’adorerais monter dans un Majeur un jour. Je veux avant tout faire mon possible pour concourir au plus haut niveau possible chaque semaine, et bâtir une relation exceptionnelle avec mes chevaux.

Avec quel cheval entretenez-vous une relation privilégiée ?

À 16 ans, j’avais une jument appelée Juvente Van De Kakebeek. Elle m’était très chère, car elle était née chez nous et c’est la première monture avec laquelle j’ai commencé à gravir les échelons. Elle avait beaucoup de talent et elle était très rapide, mais elle était aussi très intelligente. Nous formions un couple qui fonctionnait très bien, elle m’a véritablement lancé dans le sport.

Parlez-nous un peu des chevaux dont vous vous occupez en ce moment.

Aujourd’hui, j’ai un joli cheptel, dont plusieurs membres sont encore jeunes mais qui comprend aussi une monture plus âgée que les autres, Aqaba De Leau, qui s’est placée troisième dans un 3* récemment en Italie, et qui a déjà sauté plus haut cette année. C’est une super jument, qui fait toujours le maximum pour ne pas toucher l’obstacle. J’ai beaucoup de chance de l’avoir. J’ai aussi Cap du Marais, un hongre de neuf ans, qu’on a acheté en milieu d’année. Il n’a pas la même expérience, mais il commence à faire ses preuves au niveau supérieur, il est plein de promesses. Pour finir, j’ai deux chevaux de huit ans au potentiel très prometteur.

Je suis très satisfait de mes chevaux actuels, ils ont tous du talent à revendre, même s’ils ont encore besoin de temps pour mûrir et gagner de l’expérience. L’année prochaine s’annonce passionnante.

Êtes-vous heureux de voir revenir le public ?

Absolument ! C’est la cerise sur le gâteau pour moi. Le public donne toute son atmosphère aux concours, sans lui ce n’est pas comparable. Personnellement, j’ai l’impression de mieux monter, et certains chevaux aiment l’ambiance et se dépassent eux aussi. Entendre la foule applaudir à son passage, il n’y a rien de tel !

Quel effet a le public sur vos performances ?

J’aime épater la galerie, ça me motive d’avoir des spectateurs. J’adore la foule, le bruit...

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

De ne jamais abandonner. Tous les cavaliers ont des hauts et des bas. Il faut savoir s’entêter dans sa volonté de s’améliorer. Il faut aussi faire confiance à son programme d’entraînement personnel et à celui de son cheval, y croire jusqu’au bout.

C’est facile d’être motivé lorsque tout va bien, mais dans le cas contraire on peut vite être démotivé et déçu. Après tout, les chevaux sont des animaux et peuvent être imprévisibles, il faut profiter des moments où tout roule. C’est aussi là que réside le plaisir dans notre sport, dans les liens qu’on entretient avec nos chevaux. Une fois qu’on a la confiance et l’amitié d’un cheval, celui-ci fera souvent tout pour nous. Et lorsque tout est réuni pour un grand moment, on en garde un souvenir inoubliable.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un jeune cavalier comme vous ?

Le Rolex Grand Slam couvre les meilleurs concours au monde, j’adore y aller pour regarder concourir mes frères. Mon rêve est évidemment d’y participer moi aussi un jour. Tous les cavaliers et toutes les personnes qui s’occupent des chevaux souhaitent y aller.

À votre avis, qui sera le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

Vu la difficulté, je dirais un couple très spécial, comme Ben Maher et Explosion W. Ils ont une relation exceptionnelle, et ont déjà fait preuve de leurs talents lors de très grands événements.

Vous et vos frères entretenez-vous une rivalité fraternelle ?

Absolument ! Nous avons tous beaucoup l’esprit de compétition. Mais mon père est pire que nous ! Il a arrêté de monter pendant une période, mais aujourd’hui il participe de nouveau aux mêmes concours que nous. Il aime nous taquiner quand il gagne ou qu’il est plus rapide que nous. On veut toujours battre les autres, ça nous motive, mais on s’aime beaucoup et on se soutient aussi les uns les autres. On forme une vraie équipe. Mon père et mes frères m’ont fait profiter de leur expérience, mais lorsqu’on participe à la même épreuve, on ne risque pas de laisser gagner l’autre.

Comment décidez-vous comment vous partager les chevaux ?

Vu qu’on est cinq [quatre frères et notre père], ça peut paraître ardu, mais c’est plus facile qu’il n’y paraît. Souvent, cela dépend de qui a besoin d’un cheval à ce moment-là, et de celui qui correspondrait le mieux. Mais le cheval choisit souvent son cavalier. Il nous arrive aussi d’échanger. Pour le moment, nous réussissons à nous entendre, j’espère que cela continue !

Êtes-vous superstitieux en compétition ?

Pas tellement. Celà dit, si un concours se passe bien, je garde la même cravate jusqu’à ce qu’une autre épreuve se passe moins bien (à ce moment-là, elle passe à la machine). Mais je n’ai pas de vrai porte-bonheur.

Participez et gagnez avec #MyMajorDream

 

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping comprend désormais une nouvelle initiative, intitulée #MyMajorDream.

Cette campagne vise toute personne ayant déjà rêvé de décrocher le trophée du CHI de Genève ou des Dutch Masters devant une foule en délire, de devenir le Prétendant en titre après un sans-faute époustouflant durant le renommé Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, ou de parcourir la piste de Spruce Meadows, l’un des parcours en extérieur les plus ardus de la planète, en quête de victoire. La campagne #MyMajorDream invite les cavaliers, grooms, propriétaires de chevaux, éleveurs et fans de saut d’obstacle à participer, en partageant sur les réseaux sociaux quel Majeur Rolex Grand Slam ils rêveraient de remporter et pourquoi.

Les participants doivent tout d’abord s’assurer de bien s’abonner au fil du Rolex Grand Slam of Show Jumping sur les réseaux sociaux, de taguer ce compte dans votre publication ou story et d’y inclure le hashtag #MyMajorDream, le tout d’ici le mercredi 1er décembre.

Les gagnants recevront une casquette Rolex Grand Slam of Show Jumping signée par l’un de nos gagnants précédents, comme Steve Guerdat, Scott Brash, Daniel Deusser ou Martin Fuchs.

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