Interview special 10 ans:
Nick Skelton
Qu’avez-vous ressenti lors de votre victoire au tout premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le CHIO d’Aix-la-Chapelle 2013 ?
Quelle joie de remporter cette épreuve historique à Aix-la-Chapelle en 2013 ! J’avais déjà eu la chance de décrocher ce Grand Prix à trois reprises par le passé, mais le fait d’être le premier gagnant d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping a certainement provoqué chez moi une émotion particulière. J’étais en top forme à l’approche du Majeur suivant, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Malheureusement, Big Star a été arrêté pour blessure et nous avons dû annuler.
Vous souvenez-vous de votre ressenti à ce moment-là ?
Ma victoire à Aix-la-Chapelle, le plus grand concours au monde, a été un moment merveilleux. Pour les non-initiés, ce concours est pour moi l’équivalent du Masters au golf ou du tournoi de Wimbledon au tennis. Big Star est un étalon phénoménal, et cette victoire était déjà merveilleuse. Mais l’événement me reste aussi en mémoire plus que tout autre concours ou Grand Prix, car les propriétaires de Big Star et ma famille étaient également présents ce jour-là.
Parlez-nous de Big Star et de ce qui fait la particularité de ce cheval...
Big Star était un incroyable cheval, qui avait toutes les qualités. Je lui donnerai 11 sur 10 dans toutes les catégories. Il avait des moyens énormes, un grand respect des barres, un intellect impressionnant. Il était toujours très excité à l’idée de sauter, il adorait ça.
J’ai acheté Big Star quand il avait cinq ans. Laura [Kraut] l’avait découvert en 2008 à un concours aux Pays-Bas, où l’équipe américaine était en stage de préparation pour les Jeux olympiques de Pékin 2008. Laura était arrivée un jour plus tôt et l’avait vu sauter. Elle a su tout de suite qu’il était pour moi.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping va fêter son dixième anniversaire cette année. Quel impact a-t-il eu sur la discipline selon vous ?
Le Rolex Grand Slam a eu un impact phénoménal sur le saut d’obstacles. C’est un prix incroyablement prestigieux. Pour remporter le Rolex Grand Slam, les cavaliers doivent gagner trois des quatre Majeurs. Alors que c’est déjà terriblement difficile d’en remporter un seul ! Associer ces différentes épreuves en fait l’un des plus grands défis de notre sport, et donc l’un des titres les plus convoités. Au total, en comptant l’époque précédant le Rolex Grand Slam of Show Jumping, j’ai remporté la victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle et au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ quatre fois chacun, le Dutch Masters deux fois, et le CHI de Genève une fois. J’aurais donc bien aimé que l’initiative soit née plus tôt !
Dans les dix dernières années, quel a été pour vous le moment le plus mémorable ?
Le moment le plus mémorable des dix dernières années est sans doute celui où Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Tout le monde était derrière lui et souhaitait qu’il gagne son troisième Majeur, celui du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, pour décrocher le titre qui avait jusque-là échappé à tous. Un souvenir impérissable pour tous les participants du monde du saut d’obstacles ! J’espère que quelqu’un répétera bientôt cet exploit : McLain Ward peut-être, cette année à Aix-la-Chapelle. Sa jument est en super forme et ils vont tous donner ensemble, j’en suis sûr.
Vous êtes passé par des hauts et des bas pendant votre carrière de cavalier. Comment avez-vous fait pour continuer d’avancer ?
J’ai toujours essayé d’acheter de jeunes chevaux et de les former. C’est très important de toujours avoir de jeunes chevaux qui gravissent peu à peu les échelons. Cela permet de rester constamment au plus haut niveau, car lorsqu’il est temps pour le meilleur cheval d’un cavalier d’arrêter la compétition, un autre est prêt à prendre sa place. À l’exception de Dollar Girl, j’ai acheté toutes mes montures quand elles étaient jeunes, y compris Arko III et Big Star. C’est très gratifiant de développer un cheval jusqu’au Grand Prix, et encore plus de le voir gagner à ce niveau.
Que faites-vous maintenant que vous avez arrêté la compétition ? Est-ce que celle-ci vous manque ?
Non, cela ne me manque pas. J’ai concouru à haut niveau pendant de très nombreuses années, et j’ai terminé ma carrière sur une note positive en 2016. En ce moment, nous formons de nombreux étudiants. Et puis je m’efforce de trouver de jeunes chevaux, dans le but de les développer et de les vendre à des propriétaires ou cavaliers.
Pendant l’hiver, nous passons beaucoup de temps en Floride pour le Winter Equestrian Festival de Wellington, trois mois de travail ardu. Ensuite, nous revenons en Europe pour suivre le tour européen. Nous serons à Aix-la-Chapelle cette année, et nous visons la victoire.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Je ne suis pas certain de la réponse. Mais celui que je donne toujours à mes étudiants est de rester patient et cohérent avec les chevaux et ne pas laisser tomber. Dans ce sport, la patience est clé, en particulier avec les jeunes chevaux.
Pourriez-vous s’il vous plaît vous présenter à nos lecteurs ? Dites-nous par exemple pour qui vous travaillez et en quoi consiste votre métier.
Je m’appelle Denise Moriarty et je suis depuis 11 ans la groom de Kent Farrington, avec qui j’entretiens une excellente relation. Nous nous connaissons très bien l’un l’autre. Ken fait participer ses grooms à chaque étape du parcours de ses chevaux, car il souhaite que nous comprenions mieux les raisons de ses choix. Par exemple, s’il essaie un nouveau filet ou un nouveau mors, il nous fait part de ses sentiments. Nos liens sont basés sur la communication et la confiance mutuelle.
Pour venir en Europe, vous devez effectuer le long voyage depuis les États-Unis. Que faites-vous pour que vos chevaux arrivent en bonne forme ?
Nous faisons d’abord en sorte que les chevaux soient en très bonne forme physique, pour qu’ils supportent mieux le voyage et se remettent plus facilement à l’arrivée. Par exemple, pour le CHI de Genève, nous atterrissons en Europe le lundi qui précède la compétition. Le mardi, c’est la présentation en main. Et le jeudi, la première épreuve. Le plus important durant le transport, c’est de s’assurer que les chevaux restent calmes et qu’ils continuent de boire et de manger comme à leur habitude. Nous essayons autant que possible de rendre l’expérience agréable.
Je reste avec eux pendant le vol, et à vrai dire, je préfère nettement voyager avec eux qu’être en cabine. Avec les chevaux, on n’a pas besoin de faire la queue ni d’attendre que les stewards vous apportent à boire et à manger. Il suffit de se servir ! Avec la permission du pilote, on peut se lever et marcher, aller voir les chevaux, c’est quand même plus agréable. Tous les avions sont différents. Par exemple, Qatar Airways offre un énorme espace détente au niveau supérieur, tandis que sur certains vols intérieurs, les avions sont beaucoup plus petits et on est assis sur des strapontins. Mais en général, ces vols sont assez courts, d’une ou deux heures seulement.
Que faites-vous lorsque vous accompagnez un cheval sensible au transport ?
Si j’ai un cheval sensible ou encore peu rompu aux transports, j’essaie de le faire voyager en compagnie d’un autre plus habitué, car les équidés ont tendance à s’en remettre à un individu plus calme et expérimenté. Lorsqu’un cheval anxieux voit un autre cheval qui ne réagit pas, ça le calme et lui fait comprendre qu’il n’y a rien à craindre.
J’aime tout préparer à l’avance pour leur arrivée : je vérifie qu’il n’y a pas d’obstacles sur le pont et que le bat-flanc est ouvert pour leur élargir l’horizon. Il est important de faire en sorte que leur première expérience des trajets soit positive. On utilise parfois des bouchons d’oreille équins pour éliminer les bruits les plus perçants et faire du voyage une expérience agréable. J’ai découvert que si leurs deux premiers transports se passent bien, ils ont tendance à bien voyager par la suite.
Parlez-nous des chevaux dont vous vous occupez actuellement et de leur caractéristiques…
Il y a pas mal de personnages en ce moment à l’écurie ! Mais cela ne nous dérange pas, nous les laissons exprimer chacun leur personnalité individuelle.
Par exemple, Creedance est heureux de vivre et montre le même enthousiasme délirant tous les jours, même lorsque son quotidien ne change pas beaucoup. Toujours impatient de sortir en extérieur ou d’aller sauter quelques obstacles, il accepte volontiers le licol. Landon est pareil. Lui aussi aime aller travailler, mais il est un peu coquin et se prend pour un étalon lors des concours. C’est pourtant bien un hongre ! En général, ce sont des chevaux très sympas, même si comme nous les hommes, ils ont tous leurs petites particularités !
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (The Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows 'Masters', le CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions ?
Les Majeurs confèrent un énorme prestige et inspirent le respect. On y trouve tous les meilleurs chevaux et cavaliers, et les installations offertes à tous, y compris les grooms, sont formidables. C’est le nec plus ultra des concours équestres.
Les épreuves se tiennent dans des lieux où le public a une grande connaissance des chevaux et leur voue une passion dévorante. La foule enthousiaste et l’atmosphère électrique en font des événements à part.
J’ai toujours adoré le CHI de Genève : c’est l’un des grands moments de l’année pour nous. L’ambiance du CHIO d’Aix-la-Chapelle n’a pas sa pareille. Quant à Spruce Meadows, la taille des obstacles fait la particularité de cet événement incroyable. Enfin, le Dutch Masters accueille une foule qui s’y connaît vraiment et un personnel formidable. Chacun de ces quatre concours est unique et spécial de sa façon.
Comment était-ce de faire partie de l’équipe de Kent lorsqu’il a remporté le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CHI de Genève ?
Ce sont effectivement deux moments très spéciaux. Gazelle a tout donné, elle n’a jamais arrêté de se battre, elle voulait gagner. Comme je l’ai dit, ces concours sont les meilleurs au monde. Voir le cheval dont on s’occupe au quotidien et son cavalier gagner est source d’une émotion indescriptible.
Avez-vous fait les choses différemment cette fois ?
Pour être honnête, non. Avec Gazelle, on a tout gardé à l’identique. C’est elle qui fera savoir à Kent, une fois qu’il sera en selle, si elle est d’humeur gagnante. Il le sentira tout de suite. Et tant que tout roule, la journée devrait bien se passer.
Quel est le moment dont vous êtes la plus fière dans votre carrière ?
Difficile de n’en choisir qu’un ! Gazelle est avec nous depuis qu’elle a sept ans. Nous l’avons développée jusqu’à ce qu’elle devienne la championne d’aujourd’hui. Nous l’avons vu grandir et évoluer, nous l’avons suivie dans ses hauts et ses bas. Alors de la voir gagner au CHIO d’Aix-la-Chapelle, et participer à trois des plus grosses et difficiles épreuves de saut d’obstacles au monde, de la voir se battre jusqu’au dernier effort et galoper jusqu’à la ligne d’arrivée, était une expérience inoubliable. Ce que ces chevaux sont capables de faire pour nous paraît parfois invraisemblable. Et cette victoire était très importante à nos yeux.
Même si bien sûr, la médaille d’argent de Kent et Voyeur au Jeux olympiques de Rio 2016 représente aussi un moment mémorable.
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail ?
Ce que j'aime le plus, c'est de passer du temps avec les chevaux. En tant que groom, on a la chance de passer toutes nos journées à l’extérieur, à bouger. On est de ce fait en très bonne forme physique. On a aussi l’opportunité de nous rendre dans des endroits magnifiques, et on a toujours un moment pour souffler et en profiter. Pour moi, le plus dur ce sont les trajets. Au quotidien, les journées peuvent être longues et fatigantes, mais ça fait partie du travail.
Que conseilleriez-vous à quelqu’un qui s’intéresse à ce métier ?
De rester ouvert et à l’écoute pour apprendre continuellement des choses, et d’avoir une véritable passion pour le travail auprès des chevaux. Si vous n’adorez pas cet aspect, ne choisissez pas ce métier. Encore aujourd’hui, je regarde faire les autres grooms pour voir ce qu’ils font différemment de moi, ou comment ils réagissent face à un cheval difficile, car je continue toujours et encore d’apprendre de nouvelles choses.
J’adore travailler dans ce secteur où j’ai noué des amitiés durables dans tous les coins du monde. Il faut simplement savoir s’ouvrir aux autres et profiter de toutes les opportunités qui s’offrent à vous.
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Nous faisons tous ce métier pour la même raison : notre amour des chevaux. Nous avons tous en commun la même passion et la capacité à ne pas rechigner à la tâche. Beaucoup de mes amis grooms accompagnent le même cavalier depuis longtemps. Nous formons ensemble une sorte de petite famille qui se retrouve régulièrement sur la route. Il y a toujours quelqu’un à qui demander conseil. L’autre jour seulement, j’ai dû appeler Sean car je n’arrivais pas à rétablir le courant électrique dans le camion ! On trouve toujours quelqu’un pour prêter main-forte dans cette merveilleuse communauté.
The Rolex Grand Slam of Show Jumping is delighted to announce that it is launching a new Podcast series to celebrate one of the most important groups – and often unsung heroes of the sport – the grooms. Much like a caddy in golf, or a mechanic in Formula One, the grooms play a vital role in the success of their horses and riders. Launching on in June the podcast will be released on Spotify and Apple Podcasts quarterly ahead of each of the four Majors that make up equestrianism’s ultimate challenge.
Each episode will vary slightly, depending on each participant and their individual stories, but will mainly focus on and highlight the important role that grooms and the whole team behind the scenes have on the success of a top show jumper. In addition, it will explore their careers so far and the relationship that they have with the horses that compete in the Rolex Grand Slam of Show Jumping.
First to feature in this exciting new series are the grooms of World No.3 and current Rolex Grand Slam of Show Jumping Live Contender McLain Ward – Virginie Casterman and Lee McKeever. The knowledgeable duo have worked in the industry for numerous years and have experienced both the highs and the lows of the sport. Whilst Casterman has been part of the team since the end of 2016, her seven years with Ward is eclipsed by McKeever, who has been with the American rider for over thirty years.
Speaking during the Podcast Casterman stated: “XX”
Together as a team, they travel the world with Ward – who refers to them as ‘the best in the game’ – and his horses. They know what it takes to take care of horses at the very top of the sport, including keeping the extraordinary HH Azur, also known as Annie – who is now 17-years-old – fit, healthy, and able to keep winning that the highest level of the sport.
McKeever followed: “XX”
McLain Ward a, à ce jour, remporté deux Grand Prix Rolex avec sa « Reine », HH Azur, tout d’abord à Genève et puis à Bois-le-Duc. Quelle performance incroyable ! Lorsque nous nous posons la question : « à quoi ressemblait HH Azur lorsqu'elle était jeune ? », il est important que nous n’oubliions pas son éleveuse, Nathalie Beaufort.
Transfert d'embryon
Il y a 18 ans, Nathalie Beaufort s’est mise à rêver à l’idée d'élever un poulain. Cependant, tout ne s'est pas déroulé sans embûche : "Mon mari Pedro, concourait avec la mère de HH Azur, Sion vd Zuuthoeve. J'ai demandé à Pedro s'il pouvait demander au propriétaire de Sion vd Zuuthoeve si je pouvais récupérer un embryon de la jument. Sion vd Zuuthoeve était en réalité destinée à devenir un cheval de dressage, mais Pedro a eu beaucoup de succès avec elle en saut d'obstacles.
Sa demande a été acceptée, nous avons donc emmené la jument chez le vétérinaire pour la faire inséminer. J'avais auparavant déjà fait des recherches pour trouver des étalons potentiellement adaptés et Pedro pensait qu'Argentinus serait un bon choix. Nous fais trois tentatives, mais cela n’a pas fonctionné. Le vétérinaire m’a dit qu'un fils d'Argentinus, Thunder van de Zuuthoeve, était disponible. C'était un jeune étalon et personne ne le connaissait, mais quand je l'ai vu dans l'écurie, j’en suis instantanément tombée amoureuse – il était fantastique à observer. Il coûtait la moitié des frais de saillie d'Argentinus et nous pouvions avoir de la semence fraîche. Elle [Sion vd Zuuthoeve] est tombée enceinte dès la première tentative et le transfert d'embryon s'est très bien déroulé. L'année suivante, HH Azur est née, son nom de naissance étant Azur Garden's Horses. C'était une magnifique pouliche avec de longues jambes. C'était un sentiment tellement spécial pour moi quand elle est née ! Elle est restée avec nous en tant que yearling et jusqu’à ses 2 ans – je n'aime pas que mes jeunes chevaux soient élevés dans un grand groupe de jeunes chevaux car je crains les accidents. J'ai élevé d'autres poulains et parfois, lorsqu'ils sont sevrés de leur mère, je laisse un cheval plus âgé les élever. Je n'ai pas élevé d'autre poulain comme HH Azur. Quand vous élevez un poulain comme HH Azur, il est difficile d'avoir un véritable regard pour juger les autres poulains car elle a été tellement spéciale. »
Sa carrière de cheval d’obstacle
Le prochain chapitre important pour HH Azur a commencé à l'âge de trois ans. Elle a été débourrée et, pas à pas, préparée pour une carrière dans le sport. Nathalie se souvient : "À l'âge de trois ans, nous avons commencé à la monter. C'était incroyable, chaque fois que vous lui faisiez faire un exercice qu'elle n'avait jamais fait auparavant, elle vous donnait l'impression de connaître cet exercice. Il était si facile pour elle de comprendre ce que nous attendions d'elle. Après quelques mois, j'ai annoncé à Pedro que nous allions arrêter ses entraînements et la laisser retourner au pré et que quand elle aurait quatre ans, nous reprendrions un peu les entraînements. Nous l'avons emmenée à un concours peut-être trois fois à l'âge de ses quatre ans, juste pour qu'elle apprenne. Ensuite, elle est retournée au pré jusqu'à l'âge de cinq ans. À cinq ans, nous avons fait la même chose, puis à six ans, elle a participé à quelques concours internationaux pour jeunes chevaux - sans gagner ni se classer, mais toujours pour l'expérience.
La chose la plus importante pour nous était qu'elle comprenne ce que nous lui demandions et qu'elle y prenne du plaisir. Nous avons ensuite progressé vers des concours de trois jours. Même à six ans, elle était autorisée à retourner au pré après la saison - il est très important pour les chevaux de pouvoir respirer et de se développer dans le champ. HH Azur était à l'aise avec tout cela. À sept ans, lorsque nous avons recommencé, les gens ont commencé à la reconnaître et se demandaient pourquoi elle était si douée. Nous ne voulions pas vraiment la montrer au monde extérieur lorsqu'elle avait cinq et six ans, nous voulions mettre en avant ses qualités seulement lorsqu'elle en aurait sept. À ce moment-là, nous commencions déjà à recevoir des offres de personnes voulant l'acheter. Pedro a tout refusé car il pensait qu'elle serait une jument olympique - il croyait en elle depuis qu’elle avait trois ans, mais il a réalisé qu'il n'était pas assez bon cavalier pour elle. C’était un bon cavalier pour le niveau deux étoiles mais nous n'avions pas de sponsor ni assez d'argent pour la monter au plus haut niveau. Bien monter ne suffit pas, tout ce qui l'entoure doit être bon également.
François Mathy
Le succès de HH Azur n'est pas passé inaperçu. L'intérêt pour elle a commencé à grandir. Nathalie se remémore: "À la fin de sa septième année, François Mathy Sr. a été très séduit par elle. Il pensait que nous demandions beaucoup d'argent pour elle, mais un jour, il est venu avec McLain Ward, qui a été très surpris par le talent de HH Azur. Pénélope Leprévost était également venue essayer HH Azur, peu de personnes le savent, mais François Mathy Sr. travaillait également avec Pénélope à cette époque. Dans un premier temps, HH Azur a été montée dans les classes internationales par le cavalier de François Mathy Sr., l’Espagnol Diego Perez Bilbao. Quelques mois plus tard, HH Azur partait pour l'Amérique avec McLain Ward. Un nouveau chapitre commençait pour HH Azur.
Émotions
Pour un éleveur, voir le cheval qu’il a élevé concourir au plus haut niveau suscite beaucoup d’émotions. Quelles sont les sensations de Nathalie Beaufort en voyant HH Azur concourir au plus haut niveau ? "Je vis le succès de HH Azur avec deux émotions. La première est une grande fierté et une intense admiration pour elle lorsque je la vois sauter avec McLain. Mais en même temps, j’ai le cœur serré car elle n'est plus auprès de moi. Ces deux émotions se mélangent souvent et me font monter les larmes aux yeux. Azur est partie de chez nous au début de son huitième anniversaire. Nous nous sommes occupés d'elle pendant plus de sept ans, la vendre a été émotionnellement très compliqué.
De forts liens émotionnels se créent quand les chevaux demeurent aux côtés de leur éleveur pendant une longue période. Je savais qu'elle aurait une grande carrière devant elle et que les moyens financiers pour atteindre ce niveau ne sont pas négligeables. Lorsqu'elle est partie pour HH Farm avec McLain Ward comme cavalier, je me suis sentie rassurée. Elle allait parfaitement s’adapter à cette nouvelle structure et aujourd'hui, je ne peux que continuer à admirer cette magnifique jument. Elle reste l'une des plus belles histoires de ma vie avec mes chevaux."
McLain Ward et HH Azur continuent leur rêve de Rolex Grand Slam
Le Dutch Masters s’est conclu aujourd’hui avec son épreuve phare, le Rolex Grand Prix du dimanche, étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Connaisseur et plein d’impatience à la perspective d’assister à un spectacle plein de précision, de courage et d’agilité, le public du Brabanthallen a accueilli à grands renforts d’applaudissements les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde. Au total, c’est 35 couples cavalier-cheval, dont huit des dix meilleurs mondiaux, qui se sont présentés pour se disputer l’une des plus prestigieuses récompenses de ce sport : le Rolex Grand Prix.
Premier au départ était Henrik von Eckermann, numéro un mondial. Et c’est accompagné de King Edward, sur lequel il avait déjà remporté la médaille d’or aux Championnats du monde FEI, qu’il a dominé les 17 obstacles du superbe parcours conçu par Louis Koninckx. Après lui, le Français Julien Épaillard a lui aussi fait le sans faute, direction le barrage. Martin Fuchs, Témoignage Rolex, McLain Ward, actuel prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping, et Gerrit Nieberg, gagnant du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle 2022, ont fait preuve de leurs talents pour rejoindre le groupe de cavaliers d’élite qualifiés pour la deuxième manche. Le public néerlandais, pendant ce temps, exultait devant le parcours impeccable de Willem Greve, déjà gagnant du VDL Groep Prize de vendredi soir.
C’est donc 16 cavaliers au total, dont les quatre meilleurs au classement mondial, qui se sont retrouvés en deuxième partie du spectacle. Et le public n’a pas été déçu, tant la vitesse et l’agilité étaient au rendez-vous. Le Suédois Henrik van Eckermann a frappé un grand coup avec un prodigieux sans faute de 38,52 secondes, avant d’être très vite éclipsé par Julien Épaillard qui lui rabote 46 centièmes de seconde. Ainsi, McLain Ward, Prétendant actuel au Grand Slam, a encore dû accélérer le rythme pour pouvoir continuer de rêver au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Pendant un bref instant, le Français Simon Delestre, avec 9 centièmes de seconde d’avance, a cru pouvoir arracher la victoire à Ward. Et il l’aurait fait, si ce n’était pour le dernier oxer tombé à son passage. C’est donc Ward qui a remporté la victoire et conserve ainsi son titre de Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Après sa spectaculaire performance, McLain Ward nous a parlé : « Je ne réalise pas encore, je crois. C’était très stressant de regarder les 12 derniers cavaliers passer le barrage après moi. Le niveau est tellement élevé ! Je pense que je réaliserai mieux plus tard, à tête reposée. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping place la barre plus haut que jamais. Gagner un Majeur est l’un des plus grands moments de la carrière d’un cavalier de saut d’obstacles. Je suis extrêmement fier de mon équipe et de mon cheval, et un peu fier de moi aussi. »
Le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam a ajouté à propos de sa monture : « Elle est d’une intelligence hors du commun, c’est une jument à part. Je pense qu’elle comprend ce qui se passe et veut se montrer à la hauteur. Elle aime son travail, ça se voit. Nous avons construit une relation très spéciale. Notre prochain objectif : le CHIO d’Aix-la-Chapelle, pour tenter de gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. »
Dans les coulisses des écuries avec:
La groom de Joseph Stockdale, Charlotte Attwell
Parlez-nous un peu de votre trajet jusqu’au Dutch Masters...
Cela fait déjà quelques semaines que nous sommes aux Pays-Bas. Nous étions en compétition à Kronenberg, puis nous avons suivi un entraînement pas loin d’ici. Il m'a donc fallu une heure à peine de route tranquille pour me rendre au Dutch Masters. C’était beaucoup plus simple que si j’étais venue du Royaume-Uni !
C'est la première fois que vous venez au Dutch Masters. Comment trouvez-vous les écuries ?
Très bien ! C'est la première fois que je viens ici, je suis très impressionnée. Dans les écuries et autour des pistes, on voit tout de suite que les organisateurs ont à cœur de garantir le bien-être des chevaux.
Est-ce que vous conduisez beaucoup, et comment trompez-vous l’ennui durant les longs trajets ?
Quand j'ai un long trajet à faire, j'aime bien chanter au volant. Je ne chante pas très bien cela me permet de rester éveillée. J'ai aussi toujours avec moi un assortiment de friandises !
Parlez-nous des chevaux que vous avez emmenés avec vous et de leur personnalité…
Nous avons déjà Equine American Cacharel, notre meilleure jument. Elle a participé aux championnats du monde de la FEI à Herning ainsi qu’à nombre de concours de la FEI Nations Cup™. Elle est absolument adorable. Elle adore les friandises et tout le monde la gâte.
Ensuite, on a Equine America Bingo de Chateau. Il est coquin comme tout. Lui aussi est pourri-gâté, mais c’est peut-être de ma faute ! C’est un vrai personnage. Il est parfois un peu chaud à l’échauffement mais il a un talent fou.
On a aussi cette année un nouveau cheval, Ebanking, un étalon de neuf ans. Le Dutch Masters sera son premier concours 5*. Nous avons hâte de voir comment il se comporte dans cette atmosphère et s’il peut faire une bonne performance. En tout cas, il est au top de sa forme en ce moment.
Que faites-vous lorsque vous accompagnez un cheval sensible au transport ?
Nous avons de la chance : tous nos chevaux sont tellement habitués à voyager qu'ils sont toujours sages comme des images. Ils ont leur eau, leur foin, ça les occupe.
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (le Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows, le CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions ?
Je suis déjà venue au CHI de Genève et au Dutch Masters, et il faut bien dire que les Majeurs sont d’un tout autre niveau par rapport au reste. Je suis toujours émerveillée de voir la piste et le reste des installations. J’ai hâte de découvrir un jour le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’.
Quel est le moment dont vous êtes la plus fière dans votre carrière ?
Mon souvenir préféré est notre médaille de bronze par équipes aux Championnats du monde de la FEI. Toute la semaine, j'étais très anxieuse. J'attendais en coulisses au moment où ils ont annoncé que notre équipe avait remporté la médaille de bronze. Un moment incroyable ! J'aurais du mal à expliquer ce que j'ai ressenti à ce moment-là. C'était l'aboutissement d'un travail collectif dont nous sommes tous très fiers.
Vous montez beaucoup à cheval ?
Avant oui, mais je n'ai plus beaucoup le temps. Ceci dit, je suis très heureuse de m'occuper des chevaux au sol, et de les chouchouter sans les monter.
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail ?
Ce que j'aime le moins, c'est de charger et de décharger le camion, car cela prend beaucoup de temps. Ce que j'aime le plus, c'est de créer un lien fort avec les chevaux. Je passe beaucoup de temps avec Cash et Bingo, car c’est eux qui m'accompagnent le plus souvent où je vais. Ce lien incroyable fait que l’on connaît les chevaux jusqu'au bout des sabots. Ceux-ci aiment vous voir et passer du temps avec vous, ce qui est pour moi une source de satisfaction immense. Je ne vois pas ce que je fais comme un travail, mais plutôt comme un mode de vie que j’adore.
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Bien sûr. Les grooms se connaissent tous car ils se voient constamment lors des différents concours. Entre amis grooms, on se demande toujours à quel concours on va ou bien où on se rend ensuite. C’est sympa de se suivre ainsi les uns les autres. Notre équipe vient seulement de commencer les concours 5*, mais tout le monde est très accueillant. On mange ensemble le soir, on se donne des conseils : c'est très agréable comme ambiance.
De quelles qualités doit faire preuve un groom de haut niveau ?
Il faut s'engager à fond : dans le cas contraire, on n'avance pas. Il faut aussi avoir très envie de gagner ! Tout le monde peut devenir groom, car on apprend sur le tas, mais il faut absolument avoir le cœur à l’ouvrage et une vraie volonté d'apprendre. Au début, personne n'est parfait. On grimpe les échelons un à un. On apprend énormément au contact des autres grooms. Chacun a sa méthode ; il faut juste trouver la sienne.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
De ne pas paniquer. Il faut savoir prendre son temps avec chaque tâche et s'assurer de bien faire les choses.
Imaginez que vous ne pouviez prendre que trois choses avec vous pour aller sur une île déserte. Que seraient-elles ?
Mon téléphone, mon chien Otis, et plein de chips car j'en raffole !
Interview cavalier:
Leopold Van Asten
Qu’est-ce qui fait du Dutch Masters une compétition à part ?
C’est vrai que le Dutch Masters est un concours extraordinaire. Et mes écuries se trouvent à trente-cinq minutes de route seulement, ce qui permet à mes proches et mes sponsors de venir me voir, pour une expérience encore plus spéciale.
Vous avez remporté le Rolex Grand Prix du Dutch Masters en 2017. Qu’avez-vous ressenti à cette occasion ?
Ma victoire au Rolex Grand Prix du Dutch Masters de 2017 est l’un de mes souvenirs préférés. Malheureusement, celui-ci ne faisait pas encore partie du Rolex Grand Prix of Show Jumping : ce n’est que l’année suivante que le Dutch Masters a fait son entrée dans le Grand Slam. Mais comme tous les Rolex Grand Prix, c’était une épreuve très disputée, et c’est toujours un plaisir fou de gagner devant son public.
Parlez-nous un peu du cheval qui vous avait permis de gagner à cette occasion…
Il s’agissait de VDL Groep Zidane N.O.P. qui profite aujourd’hui d’une retraite bien méritée dans un pré pas loin de chez moi. Il est toujours en très bonne santé. Lui et moi avons fait un superbe parcours ensemble, avec plusieurs victoires en Grand Prix, mais le Dutch Masters est le plus mémorable de tous.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 ?
Pour le moment, je me concentre sur les Championnats d’Europe FEI, et j’axe mes efforts sur mes jeunes montures. J’ai deux chevaux de dix ans ici au Dutch Masters. Ils ont tous les deux énormément de talent. J’ai hâte de voir ce qu’on peut faire ensemble cette saison.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Ma victoire au Rolex Grand Prix du Dutch Masters en 2017, bien sûr. J’ai aussi eu la fierté de remporter le championnat de Valkenswaard chez moi au Pays-Bas par trois fois.
Quelle importance revêt l’équipe qui vous entoure ?
Il serait impossible de faire ce métier sans l’aide de son équipe. Les grooms en particulier font de très longues journées pour garantir que les chevaux soient en forme et décontractés. J’ai aussi une incroyable équipe qui reste avec les chevaux à l’écurie quand je suis en déplacement, et qui fait un travail très important de préparation et d’entraînement des jeunes chevaux.
Dans votre carrière, qui vous a le plus inspiré ?
Quand j’étais petit, j’admirais les cavaliers comme John Whitaker ou Jos Lansink, qui ont tous deux fait des carrières exceptionnelles. Nous avons beaucoup à apprendre de leur parcours.
Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un cavalier tel que vous ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping représente une opportunité incroyable dans le monde du saut d’obstacles. Il a véritablement révolutionné notre sport. Les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont les meilleurs concours au monde, et c’est un honneur de pouvoir y participer.
Quel cheval participera au Rolex Grand Prix de dimanche avec vous ?
Je pense monter VDL Groep Nino Du Ruton, qui est encore un peu inexpérimenté en 5*. Il a déjà participé à des épreuves à 1,55 m, et il est capable de faire une bonne performance dimanche, je pense, même si cela représente un pas en avant dans sa carrière. Il a fait de bons résultats au concours de la semaine dernière, alors je ne le monterai que dans l’épreuve à 1,40 m avant le Rolex Grand Prix. Croisons les doigts pour dimanche !
Willem Greve et Grandorado TN N.O.P. remportent le VDL Groep
Sous les projecteurs du Brabanthallen, 39 cavaliers représentant 13 nations se sont affrontés lors du concours de ce vendredi, le prix VDL Groep , en cette deuxième journée du Dutch Masters 2023. Une affiche impressionnante qui ne comptait pas moins de huit cavaliers parmi les dix premiers mondiaux, notamment le prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping McLain Ward, le numéro un mondial Henrik von Eckermann et le champion en titre du Rolex Grand Prix Daniel Deusser. Ce sont en outre sept Témoignages Rolex et 12 cavaliers du pays d’accueil qui se sont mesurés au parcours conçu de main de maître par Louis Konickx.
Le premier à entrer dans l’arène fut le Britannique Scott Brash, le seul et unique gagnant du Rolex Grand Slam of Show Jumping, avec un étalon de neuf ans, Hello Valentine, qui a placé la barre très haut avec un impeccable sans-faute. Derrière lui, Simon Delestre et le fougueux Cayman Jolly Jumper ont fait de même et assuré le barrage. Pour le plus grand plaisir du public néerlandais, trois cavaliers du pays d’accueil ont assuré une place au deuxième tour, notamment Loewie Joppen, 60 ans, grâce à une performance impressionnante réalisée avec Havel van de Wolfsakker Z.
12 couples de chevaux et cavaliers ont réussi à se qualifier pour le barrage sur un parcours écourté à huit obstacles. Le premier à partir, Brash a donné le rythme avec un sans-faute réalisé dans un temps de 42,10 secondes. Sa première position a semblé en danger quand Delestre a démarré, prêt à en découdre et passant la ligne dans un temps exceptionnel de 37,54 secondes, mais en accumulant quatre fautes sur le parcours. Janne Friederike Meyer-Zimmermann, la seule femme qualifiée pour le barrage, a pris momentanément la tête du classement, étant la troisième à passer, mais après le parcours prestement réalisé par Delestre, les cavaliers suivants savaient qu’il était possible de faire un meilleur temps.
La première place a changé plusieurs fois de mains avant que le Néerlandais Willem Greve, monté sur Grandorado TN N.O.P., ne mette le public en liesse en réalisant un sans-faute dans un temps record de 36,62 secondes. Il revenait au Témoignage Rolex Harry Charles, dernier à partir, de tenter de subtiliser la première place de Greve, mais malgré une impressionnante démonstration de vitesse et d’agilité, son temps de 37,93 secondes n’a pu lui obtenir que la seconde place.
Après la compétition, Greve a déclaré : « Je suis extrêmement heureux d’avoir gagné devant mon public. Le premier parcours était difficile, mais il était équitable pour les chevaux, c’est le deuxième plus gros concours de la compétition, il fallait donc un vrai test et je pense qu’il a été l’occasion d’une excellente compétition. J’ai ce cheval depuis qu’il a trois ans, je l’ai donc monté à tous les niveaux, ce qui rend cette victoire encore plus spéciale. C’est un cheval vraiment fantastique, et j’ai beaucoup travaillé cet hiver pour améliorer sa maniabilité et sa condition physique. il est en pleine forme aujourd’hui et j’ai hâte de le monter dimanche. »
Interrogé sur sa stratégie lors du barrage, le Néerlandais a répondu : « J’étais dans les derniers à passer, j’ai donc pu observer plusieurs couples avant d’entrer dans l’arène. J’ai pensé que si je faisais un bon saut au deuxième obstacle je pourrais faire sept foulées jusqu’au suivant et profiter de la longue foulée de ma monture jusqu’au dernier obstacle, et ça a très bien fonctionné ! »
Reconnaissance de parcours avec:
Louis Konickx
D’après vous, qu’est-ce qui fait du Dutch Masters une compétition à part ?
The Dutch Masters a ceci de particulier qu’il attire les meilleurs cavaliers de concours hippique du monde qui viennent s’affronter à Bois-le-Duc, et le spectacle est fantastique. En 1994, quand nous avons accueilli la première finale de Coupe du monde, ce fut une journée tout à fait extraordinaire, qui restera dans les livres d’histoire. Le public qui vient assister à ce concours est enthousiaste, passionné et connaisseur, ce qui rend la compétition encore plus unique. En tant que chef de piste, la période qui précède un concours peut être difficile car vous vous demandez si les parcours sont adaptés, mais vous devez avoir confiance en vous.
Parlez-nous un peu du parcours que vous avez créé pour le Rolex Grand Prix ce dimanche...
J’ai conçu le parcours du Rolex Grand Prix de cette année avec mon assistant Quintin Maertens qui a beaucoup de talent. Nous sommes ravis de la surface de l’arène cette année car elle nous permet d’installer de nombreux obstacles avec différentes distances. Nous avons des lignes difficiles qui exigent une grande précision de la part des cavaliers dans le rythme, la vitesse et la puissance.
Combien de sans-faute pensez-vous voir ?
Parfois, le nombre de sans-fautes peut être vu comme un dilemme pour les chefs de piste. En Hollande, comme dans beaucoup d’autres pays, le public aime voir beaucoup de sans-fautes au premier tour car le barrage est plus intéressant, surtout si quelqu’un de leur pays est qualifié. Je crois que je serai heureux si une douzaine de cavaliers sont présents au barrage de dimanche.
Selon vous quel cavalier gagnera le Rolex Grand Prix de dimanche ?
Le premier tour du Rolex Grand Prix peut tourner à l’avantage de certains cavaliers comme Harrie Smolders, qui est d’une régularité incroyable. Mais dans un barrage, la pression monte instantanément et l’ambiance est différente, donc certains cavaliers comme le Français Julien Epaillard, qui est très rapide et excellent quand la pression est forte, pourraient se retrouver au sommet et l’emporter ici. J’espère que le gagnant sera un Hollandais ou un Belge, ou encore une légende du sport comme Marcus Ehning.
Comment êtes-vous devenu chef de piste ?
Dans la région où j’ai grandi, il y avait un chef de piste qui n’était pas très apprécié des cavaliers, il faisait beaucoup d’efforts mais, malheureusement, il n’était pas très doué. Pour réussir dans la conception de parcours, vous devez comprendre l’espace et comment l’utiliser au mieux dans chaque arène. Quand j’étais encore étudiant, à l’âge de 25 ans, je me souviens d’être allé le voir avec une suggestion de changement possible dans une arène en particulier. Il m’a alors encouragé à poursuivre mon intérêt pour la conception de parcours.
J’ai continué à monter tout en étudiant pour être chef de piste, ce qui a rendu le processus plus long, mais cela m’a permis également de mieux comprendre la perspective des cavaliers. Avec l’expérience, on a commencé à me faire confiance, ce qui m’a permis de travailler sur des compétitions de plus haut niveau et plus réputées. Je me souviens d’Arno Gego, du CHIO d’Aix-la-Chapelle qui m’avait contacté pour me dire qu’il y avait un concours près de chez moi et pour me demander si cela m’intéressait d’y travailler comme son assistant. Ce fut pour moi un tremplin qui m’a permis de devenir assistant du principal chef de piste dans certains des plus grands concours dans le monde, ce qui m’a apporté une expérience inestimable.
Quel a été le premier parcours que vous avez créé, en tant que premier chef de piste ?
Le premier grand parcours international que j’ai conçu en tant que premier chef de piste est le CHIO de Rotterdam. Emile Hendrix, le directeur du concours, et Frank Kemperman m’ont donné l’opportunité de tracer le parcours et ils ont insisté sur le fait qu’ils me faisaient confiance et soutiendraient mes choix. Ce fut un moment important de ma carrière, et c’est assez incroyable de penser que c’était déjà pour Rolex. Frank Rothenberger a également participé à la conception du parcours pour cette compétition.
En dehors de la création de parcours, quelles sont vos passions ?
Je monte encore, et il est important pour moi de continuer à suivre cette passion. Ma famille et moi-même ne sommes pas particulièrement doués en musique, mais quand j’étais étudiant à l’université, j’ai monté un groupe avec des amis et j’ai beaucoup apprécié cette période, bien qu’elle n’ait duré que quelques années. Quand mes filles étaient petites, j’ai repris la guitare, et je fais partie d’un autre groupe aujourd’hui. Nous étions en train de répéter juste hier soir, et je suis bien-sûr le plus vieux du groupe, mais c’est un passe-temps passionnant.
Enfin, je faisais beaucoup de voile avec mon frère, c’est donc aussi un loisir que j’aime beaucoup. J’étais un jour à Lausanne, en Suisse, devant le lac Léman et j’ai immédiatement appelé mon frère pour lui faire part de mon envie d’acquérir un bateau à voile. Et aujourd’hui, j’ai un voilier de taille raisonnable sur lequel je m’amuse beaucoup avec mes filles !
Quel chef de piste vous a inspiré le plus dans votre carrière ?
Le chef de piste qui m’a le plus inspiré est Arno Gego. Il a énormément contribué à notre profession et l’a influencée de manière significative. Il a beaucoup travaillé pour créer une base sur laquelle peuvent s’appuyer tous les chefs de piste et il est une inspiration qui a fait progresser beaucoup de gens.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre relation avec Gérard Lachat ?
Quand je me penche sur mon passé, je remarque que ma vie a souvent été liée aux compétitions Rolex, et c’est formidable. J’ai rencontré Gérard à San Patrignano dans un concours 5* où j’étais invité pour aider à la conception du parcours. Nous avons conçu ensemble quelques-uns des meilleurs parcours au monde, comme celui du Rolex Grand Prix du CHI de Genève, ici à Bois-le-Duc, au CHIO de Rotterdam, aux Championnats du monde de la FEI à Herning et bien d’autres. L’amitié entre nous va bien au-delà de notre profession et nous montons encore ensemble.
Le Rolex Grand Slam a été créé en 2013 et il fêtera cette année son dixième anniversaire ; dans quelle mesure cette initiative a-t-elle été positive pour le saut d’obstacle ?
Le Rolex Grand Slam a sans aucun doute bénéficié à la discipline car il apporte une grande variété avec les différents Majeurs qui le composent, chacun ayant sa propre atmosphère, unique et captivante. En tant que chef de piste, c’est génial de constater que chaque Majeur a sa propre signature qui rend la compétition si spéciale. Avec seulement quatre Majeurs chaque année, l’importance et le prestige des concours s’en trouvent accrus. C’est pourquoi le Rolex Grand Slam of Show Jumping attire les meilleurs cavaliers du monde. Il a beaucoup d’influence dans la discipline et c’est aujourd’hui le rêve de nombreux cavaliers de concourir aux Majeurs. En outre, il encourage les cavaliers à avoir une tactique d’utilisation de leurs chevaux afin qu’ils soient frais pour chaque Majeur, ce qui s’est avéré être un bien pour les chevaux puisque les cavaliers ne les surmènent pas en vue de les garder à leur meilleur niveau de performance pour ces concours.
Le mot de l'organisateur:
Marcel Hunze
Vous devez être ravi de voir The Dutch Masters de cette année se dérouler à guichets fermés ?
Après plusieurs années difficiles dues à la pandémie, c’est formidable d’avoir une édition complète du Dutch Masters avec le public, l’accueil et le village exposant qui sont tous de retour. Les soirées après la compétition s’annoncent également prometteuses cette année !
Comment s’est passée l’organisation de l’édition de cette année ?
L’organisation s’est très bien passée ! Nous avons pu constater un immense intérêt de la part des fans qui souhaitent revenir assister au concours. En conséquence, les ventes de billets ont bien marché ; nous attendons un public important et de nombreux exposants au concours, tout se passe donc très bien jusqu’à présent.
Y a-t-il des nouveautés au Dutch Masters cette année ?
En 2020, de nombreux changements avaient été apportés mais, malheureusement, la compétition avait dû être annulée seulement une heure avant le début du concours en raison de la pandémie de Covid-19. Cette année, nous avons mis en place ces changements, c’est donc l’occasion pour le public de voir les différences dans nos installations. Nous avons ajouté de nouveaux restaurants, amélioré les installations pour le public, et nous avons agrandi la zone d’échauffement pour les cavaliers. Nous espérons que tout le monde appréciera les changements que nous avons faits.
Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre ?
Nous avons une équipe considérable qui travaille sur le concours chaque année, environ 1 500 personnes participent à l’événement. Nous nous efforçons toujours de créer un bon environnement entre la direction, le personnel et les volontaires afin de travailler efficacement ensemble. Nous essayons de garder le même personnel sur le concours d’une année sur l’autre, et c’est un grand avantage du Dutch Masters car nous nous faisons confiance mutuellement et nous savons comment travailler en équipe. C’est ce qui permet une gestion efficace de l’événement.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Mon premier conseil serait pour eux d’acquérir un maximum d’expérience dans le milieu du sport et de ne pas se concentrer uniquement sur les aspects qui les intéressent. C’est ce qui permet d’acquérir différentes compétences et connaissances qui serviront plus tard dans le sport choisi et permettront de comprendre le fonctionnement de ce secteur en général. Enfin, il est essentiel d’être attentif aux détails car c’est un avantage qui permet le bon déroulement d’un événement.
Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès d’un événement sportif d’importance ?
Le succès d’un grand événement sportif est permis par un équilibre entre le public et les médias. Je pense que, pour les sponsors, il est essentiel que les installations soient de premier ordre, mais si le public est restreint, l’ambiance en sera affectée et l’événement ne sera pas aussi réussi. De la même façon, si un événement n’a pas les sponsors qui le soutiennent et investissent dans sa gestion et dans son organisation, il ne peut pas non plus être un succès. À mon avis, pour réussir un grand événement sportif, il faut une combinaison de sponsors, cavaliers, médias et public présent car, au bout du compte, ils ont tous leur rôle à jouer.
Cette année marquera les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping, quel succès a-t-il obtenu et quels changements positifs a-t-il apportés à la discipline ?
Nous sommes extrêmement fiers de l’association qui s’est faite entre The Dutch Masters et le Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2018. C’est une initiative extraordinaire, et elle est extrêmement importante pour le secteur du concours hippique. Elle a permis au sport de gagner en prestige, mais aussi d’élever le niveau des cavaliers qui veulent y participer. Au concours de cette année, huit cavaliers parmi les dix premiers mondiaux participent au concours. C’est aussi une garantie pour nous en tant qu’organisateurs d’atteindre le meilleur niveau de compétition et de ne pas nous écarter de cet objectif. Le concept est idéal pour les cavaliers, le public et les sponsors, et il s’est avéré être un succès absolu.
Les organisateurs du Dutch Masters et vous-même vous inspirez-vous de grandes compétitions d’autres sports, comme le tennis ou le golf ?
Il est tout à fait intéressant d’observer les organisateurs de grandes compétitions sportives. Outre The Dutch Masters, nous participons également à l’organisation d’un tournoi de tennis de l’ATP aux Pays-Bas. Il s’agit d’une compétition sur herbe qui réunit WTA et ATP avant le tournoi de Wimbledon. Nous appliquons et utilisons diverses compétences et méthodes interchangeables pour l’organisation d’événements dans les deux disciplines, tennis et concours hippique, car chacune peut bénéficier de l’autre et c’est ce qui a permis le succès de ces événements.
The Dutch Masters 2023
Les cavaliers à suivre...
The Dutch Masters est de retour du 9 au 12 mars 2023 et il accueillera le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de cette année. Pendant quatre jours, le concours présentera quelques-uns des couples de chevaux et cavaliers parmi les plus brillants et son point culminant sera le Rolex Grand Prix de dimanche. Parmi les cavaliers présents à cet événement prestigieux et désireux de gagner ce concours de haut niveau figurent huit des dix premiers cavaliers du classement mondial, ainsi que sept Témoignages Rolex.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les cavaliers à suivre
Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, McLain Ward fera le voyage depuis les États-Unis avec ses meilleurs chevaux, HH Azur et Contagious. L’Américain, qui a subjugué les foules au CHI de Genève avec sa performance exceptionnelle lors du barrage du Rolex Grand Prix, a poursuivi son parcours triomphant à l’occasion du Winter Equestrian Festival de cette année, remportant récemment un Grand Prix CSI5*. Ward arrivera très confiant au Dutch Masters, avec l’espoir de faire impression en Europe.
Cette année, la compétition devrait être des plus ardues avec plusieurs anciens gagnants de Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping présents au concours. En tête de liste figure le Témoignage Rolex Daniel Deusser, tenant du titre du Rolex Grand Prix qui s’est tenu sous les projecteurs du Brabanthallen. L’Allemand sera un rude concurrent, sachant parfaitement opérer sous forte pression lors des Majeurs, et en ayant remporté deux l’an dernier. Le triple gagnant du Dutch Masters Grand Prix souhaitera renouveler sa quête pour devenir le deuxième cavalier à gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Deusser sera accompagné de son compatriote et gagnant du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle, Gerrit Nieberg, qui cherchera à arracher sa première victoire dans ce concours emblématique.
Le numéro un mondial Henrik von Eckermann ajoutera son nom à l’impressionnante liste de concurrents de cette année, toujours prêt à s’imposer en tête des classements. Le cavalier suédois a terminé 2022 avec une superbe victoire lors de la Finale du Top 10 Rolex IJRC organisée au CHI de Genève avec son incroyable hongre, King Edward. Von Eckermann est le cavalier par excellence et il occupe la place de numéro un mondial depuis maintenant sept mois. Ayant déjà gagné le Rolex Grand Prix du Dutch Masters en 2019 avec la superbe Toveks Mary Lou, le numéro un mondial est certain d’attirer tous les regards quand il pénétrera sur l’arène principale. Son compatriote Peder Fredricson, avec qui Von Eckermann a remporté la médaille d’or par équipe aux Championnats du monde de la FEI l’été dernier, est aussi sur les rangs du concours de Bois-le-Duc.
Deux des cavaliers de concours hippique les plus titrés de la Suisse, le numéro deux mondial Martin Fuchs et Steve Guerdat, seront également présents. Les Suisses, qui ont déjà six Majeurs du Rolex Grand Slam à leur actif, n’ont jamais gagné le trophée tant convoité. Cependant, les deux cavaliers sont conscients de la précision, de l’audace et de la condition physique exigées du cheval et de son cavalier pour l’emporter et ils font partie des favoris pour le concours de dimanche.
Les trois représentants de la France au concours seront Julien Epaillard, Simon Delestre et Kevin Staut. Epaillard, le numéro trois mondial, a gagné plus de 75 concours internationaux l’an dernier et sera difficile à battre s’il parvient à passer le barrage ce dimanche. Delestre et Staut ont pour eux la force et l’endurance de leur talent et de leurs chevaux, et viseront sans aucun doute la première place de ce prestigieux concours.
Le public local sera ravi d’accueillir 14 cavaliers néerlandais au Brabanthallen. À la tête du contingent néerlandais figure le second du Rolex Grand Prix de l’an dernier, Harrie Smolders. Smolders, qui a mené l’équipe néerlandaise à la victoire lors de la finale de la FEI Nations Cup™ à Barcelone en 2022, voudra faire mieux cette année et remporter chez lui le fameux trophée. Parmi les autres cavaliers néerlandais à surveiller figurent le numéro huit mondial Maikel Van Der Vleuten, et Willem Greve, qui a fini troisième de cette épreuve phare l’an dernier.
L’unique gagnant du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le Britannique Scott Brash, est un concurrent à ne surtout pas négliger pour un Majeur du Rolex Grand Slam. Brash sera accompagné par deux des membres de son équipe médaillée de bronze lors des Championnats du monde de la FEI, les cavaliers de moins de 25 ans Harry Charles et Joseph Stockdale. Charles, qui a fait son entrée parmi les 15 premiers mondiaux, est l’un des talents les plus prometteurs de la discipline et cherchera sans doute à arracher sa première victoire dans un Rolex Grand Prix.
Les autres cavaliers à suivre dans ce premier Majeur de l’année sont l’Autrichien Max Kühner, qui a déjà emporté le trophée tant convoité en 2021, le médaillé d’argent en individuel des Championnats du monde de la FEI Jérôme Guery, et le Brésilien et numéro sept mondial, Marlon Modolo Zanotelli.
Interview avec le prétendant au Rolex Grand Slam
McLain Ward
Félicitations ! Vous êtes le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam. Le Dutch Masters approche : comment vous sentez-vous ? Quel cheval pensez-vous monter pour le Rolex Grand Prix ?
J’attends le Dutch Masters avec énormément d’impatience. Les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam Majors font partie des événements les plus prestigieux de l’année. Ils ont permis de faire connaître notre sport et sont l’occasion de montrer le meilleur du saut d’obstacles mondial.
Je compte y emmener deux de mes chevaux, HH Azur et Contagious. Ils ont tous deux déjà participé au CHI de Genève et ils ont fait de bons résultats cet hiver. J’ai composé le planning de HH Azur de sorte à ce qu’elle soit en pleine forme pour le Dutch Masters. On sera préparés, je l’espère, pour faire un bon parcours.
Qu’avez-vous fait depuis votre victoire au Rolex Grand Prix du CHI de Genève ? Et quelle préparation suivez-vous, vous et vos chevaux, pour le Dutch Masters ?
C’est important de prendre un peu de temps pour soi, entre chaque saison, pour se rafraîchir et se sentir prêt. En ce moment, je fais le circuit d’hiver à Wellington en Floride, car celui-ci propose diverses épreuves différentes auxquelles mes chevaux peuvent participer. En ce qui concerne la préparation de HH Azur et de Contagious pour le Dutch Masters, j’aime les faire concourir dans les mois qui précèdent l’événement. Maintenant que HH Azur a 17 ans, elle ne fait pas autant de concours qu’avant. On a tendance à se focaliser sur les plus importants. Contagious, lui, participe à davantage de compétitions. Je compte participer à des épreuves 5* avec lui cette semaine en Floride. Ce sera son dernier concours avant notre départ.
Vous avez eu le vent en poupe au Winter Equestrian Festival ces dernières semaines, avec plusieurs victoires. Cela vous donne-t-il confiance à l’approche du Dutch Masters ?
J’ai beaucoup de superbes chevaux à ma disposition, grâce à des propriétaires très enthousiastes qui me soutiennent dans mes objectifs. J’aimerais aussi remercier mes grooms et palefreniers, qui font que mes chevaux sont en bonne santé et toujours prêts à concourir. Mais à l’approche de chaque Majeur, je me demande toujours si nous sommes suffisamment préparés et si nous avons pris les bonnes décisions. Impossible de répondre à ces questions avant que le concours débute, mais on doit se fier à ses méthodes et au travail qu’on a fait en amont.
Pour le Dutch Masters, vous devez effectuer le voyage depuis les États-Unis. Que faites-vous pour que vos chevaux arrivent en bonne forme ?
Mon équipe a l’habitude, car nous sommes allés ensemble à de nombreux concours à l’étranger au fil des ans. Cette expérience nous a appris à gérer le côté logistique de ce type de déplacement. J’ai vraiment de la chance d’avoir autour de moi une telle équipe. Mes grooms et palefreniers s’occupent très bien de mes chevaux. Ce sont de vrais passionnés qui aiment les animaux et le sport lui-même.
Les cavaliers basés aux États-Unis comme moi-même et leurs équipes ont l’habitude de se rendre à l’étranger pour concourir, car les meilleurs événements ont lieu sur le continent européen. J’ai toujours voulu aller me frotter aux meilleurs cavaliers mondiaux de saut d’obstacles. Et pour cela, il faut se rendre aux Majeurs comme le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CHI de Genève ou le Dutch Masters. Les chevaux sélectionnés pour ces épreuves ont l’habitude des déplacements et ont désormais une bonne capacité d’adaptation. Ceci dit, faire voyager des chevaux exige une préparation minutieuse, mais mon équipe est parfaitement rompue à cet exercice.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 ?
Mon objectif principal cette saison est d’aider les États-Unis à se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Et une fois cet objectif atteint, il nous faudra travailler pour devenir la meilleure équipe parmi tous les pays présents aux Jeux. Rien ne me donne autant de fierté que de représenter mon pays.
Sur le plan individuel, mon objectif est de rester en lice pour les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Chaque année, je concentre mes efforts sur ces épreuves, car ce sont toutes des Grand Prix emblématiques. Nous passons donc une bonne partie de l’année à nous entraîner en vue de ces concours, pour y faire de bonnes performances. Évidemment, arrivé le jour J, il faut aussi que la fortune vous sourie un peu pour décrocher la victoire. Remporter plusieurs Majeurs pour gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping est extrêmement difficile. C’est pour cela que Scott Brash est le seul cavalier à avoir réussi cet exploit !
Vous avez remporté énormément d’épreuves sur HH Azur. Quelles sont les qualités qui font d’elle une telle championne ?
HH Azur a des capacités physiques indéniables, mais c’est son tempérament qui la rend unique. C’est une vraie battante. Je l’appelle « Sa Majesté » tellement elle est majestueuse. Il y a deux ans, elle s’était blessée à plusieurs reprises et j’ai bien cru que sa carrière était finie. Mais elle s’est entièrement remise et au début de la saison 2022, elle tenait la meilleure forme de sa vie. Nous avons donc décidé de continuer à la faire concourir et de réévaluer son état plus tard dans l’année. Elle a fini par faire les meilleurs résultats de sa carrière. On voit tout de suite qu’elle aime ce qu’elle fait et qu’elle adore la compétition. Et tant qu’elle est bien et qu’elle a ça, nous continuerons à la faire concourir. Elle est aussi à l’aise en intérieur qu’en extérieur. Rien ne la déstabilise. Elle est très intelligente, elle comprend ce qu’on veut d’elle. J’adore passer du temps avec elle, en compétition comme en balade ou à l’entraînement. C’est vraiment une jument extraordinaire.
Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?
J’ai très envie de gagner, même maintenant. J’en suis à un stade positif de ma carrière. Entre ma famille et les propriétaires de mes chevaux, je suis très bien entouré. J’aime échanger et discuter de choses personnelles et professionnelles avec les propriétaires, car nous avons les mêmes valeurs et objectifs et partageons la même passion. Je continue de prendre du plaisir à découvrir de nouvelles façons de m’améliorer et de rendre les chevaux plus performants, et à élaborer des stratégies pour gagner. J’ai l’impression d’être en très bonne forme physique. Le fait de me confronter à une nouvelle génération de cavaliers me garde jeune et me pousse à donner le meilleur de moi.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping va fêter son dixième anniversaire cette année. Quel impact a-t-il eu sur la discipline selon vous ?
Le parrainage de Rolex et la création du Rolex Grand Slam of Show Jumping a fait passer notre sport au niveau supérieur et fait connaître en particulier ses quatre Majeurs. Une fois qu’on a représenté son pays à l’échelle mondiale, comme par exemple aux Jeux olympiques, le prochain objectif est de gagner l’un des célèbres Majeurs. C’est l’équivalent du Masters de golf ou de Wimbledon au tennis : des événements qui réunissent les plus grandes pointures mondiales de la discipline.
Mais le Rolex Grand Slam of Show Jumping comprend une difficulté particulière : pour le remporter, il faut gagner trois Majeurs d’affilée. Et dans notre discipline, il faut aussi compter sur une variable supplémentaire : le cheval. En plus de se préparer physiquement et mentalement, il faut aussi s’assurer que sa monture est en pleine forme. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’est pas impossible : après tout, cela a déjà été fait. Et avec un peu de chance, cet exploit se répétera à l’avenir. HH Azur, ma monture, a fait un sans faute dans les trois derniers Majeurs du Grand Slam, mais nous n’avons gagné qu’un seul barrage.
Le défi que représente le Rolex Grand Slam fait que tout le monde tente de se dépasser et s’entraîne dans le but de gagner. Au dernier CHI de Genève, nous avons assisté au plus beau barrage de l’histoire du saut d’obstacles, qui a placé la barre plus haut que jamais.
En dehors du saut d’obstacles, comment vous détendez-vous ? Qu’aimez-vous faire ?
J’ai la chance de pouvoir me vider la tête sans quitter le sport que j’aime. J’ai la chance de partager mon temps entre deux propriétés avec des écuries, l’une en Floride et l’autre dans l’état de New York. Ma famille partage ma passion du saut d’obstacle de compétition, ce qui fait que c’est devenu notre mode de vie à tous. Bien sûr, il est aussi important de trouver le juste équilibre et de passer du temps loin des chevaux pour se laver la tête, mais j’oublie souvent de le faire.
Si vous n’étiez pas cavalier de saut d’obstacles, quel métier auriez-vous fait ?
Je pense que j’aurais construit des résidences et lotissements haut de gamme. J’ai d’ailleurs fait construire plusieurs maisons, et j’ai beaucoup aimé cela. Construire ou rénover une habitation est un vrai défi, durant lequel je peux me montrer inventif et innovant dans les espaces intérieurs et extérieurs. C’est finalement assez semblable au saut d’obstacles, car il faut faire preuve d’imagination et d’un esprit innovant dans les deux domaines.
En dehors du saut d’obstacle, suivez-vous d’autres sports ?
Je suis la plupart des disciplines sportives. Mon aînée est fana de sport, et nous aimons regarder ça ensemble. Nous aimons tous deux l’esprit de compétition des sportifs de différentes disciplines. Je trouve cela important de regarder d’autres sports que le sien, pour en décortiquer les tenants et aboutissants économiques et politiques et en tirer des leçons.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?
Mes trois amours : ma femme Lauren et mes filles Lily et Maddox.
Les temps forts de The Dutch Masters 2023
Le moment très attendu du Dutch Masters est enfin arrivé ! L’événement aura lieu du 9 au 12 mars et proposera un spectaculaire défilé de compétitions et de spectacles équestres. Comprenant notamment le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année, cet événement emblématique verra s’affronter certains des meilleurs couples cheval-cavalier au monde. Leur but ultime ? S’adjuger l’un des prix les plus prestigieux de l’univers du saut d’obstacles : le Rolex Grand Prix. Cette année encore, le Dutch Masters proposera une deuxième piste ainsi que des concours nationaux. Cette seconde piste accueillera comme à son habitude la majorité des concours nationaux.
Sur la piste principale, le Grand Prix de la coupe du monde de dressage (FEI Dressage World Cup™), parrainé par RS2 Dressage, signalera jeudi 9 mars le coup d’envoi de l’événement. Élégance, précision et harmonie seront au rendez-vous de cette épreuve inoubliable. Entre danse et équitation, le merveilleux spectacle offert par ces couples en symbiose sera sûr de ravir le public. La cavalière britannique Charlotte Fry et son superbe étalon noir Glamourdale attireront à coup sûr les applaudissements les plus nourris à leur entrée en piste. En effet, depuis leur médaille d’or en dressage individuel aux Championnats du monde FEI 2022 d’Herning, ils n’ont cessé de s’améliorer et d’impressionner le jury comme le public. L’allemande Isabell Werth, Témoignage Rolex, et la Hollandaise Dinja van Liere tenteront elles aussi de décrocher la première place. Les fans de dressage pourront assister à une véritable démonstration de force, délivrée par plusieurs cadors mondiaux du dressage, dont Charlotte Fry, Britt Dekker, Samantha Steenwijk ou Anky van Grunsven. Pendant ce temps, sur la deuxième piste, deux épreuves de saut d’obstacles lanceront la compétition nationale.
Le vendredi, le programme proposé sous le toit du Brabanthallen sera bien chargé, avec sept épreuves sur les deux pistes. La deuxième piste verra tout d’abord se dérouler le KNHS Para Dressuur Trophy, dans lequel les cavaliers de para-dressage devront effectuer une reprise libre en musique. L’épreuve phare de la journée, le VDL Groep Prize, aura lieu plus tard sur la piste principale et rassemblera les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde. Au-delà des épreuves de dressage et de saut d’obstacles, le public pourra également découvrir dans le centre des congrès de nombreuses boutiques, bars et restaurants de qualité.
Samedi aura lieu la deuxième partie de la FEI Dressage World Cup™, dont la reprise libre en musique en début d’après-midi. Cette épreuve représente l’une des dernières chances pour les cavaliers de gagner les points nécessaires pour se qualifier pour la finale de la FEI Dressage World Cup™ qui aura lieu à Ocala en Floride début avril. Samedi soir marque le retour du très populaire Van Schijndel Indoor Derby, ainsi que l’épreuve phare de saut d’obstacles de la journée, l’Audi Prize. Sur la deuxième piste, plusieurs épreuves nationales de saut d’obstacles et de dressage auront lieu toute la journée.
Enfin, dimanche, tous les regards se tourneront vers le prestigieux Rolex Grand Prix. Quarante couples cavalier-cheval parmi les meilleurs au monde s’attaqueront au magnifique parcours de Louis Konickx dans l’espoir de devenir le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping. La concurrence sera féroce : de nombreux vainqueurs de Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont inscrits, dont Daniel Deusser, vainqueur l’année passée et Témoignage Rolex, et McLain Ward, actuel Prétendant au Grand Slam.
McLain Ward remporte le Rolex Grand Prix au CHI de Genève et deviens le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam
Avant que soit lancé le Rolex Grand Prix, épreuve-phare de la 61e édition du CHI de Genève, 8 000 fans ont pris le temps de faire leurs adieux à Clooney 51, la légendaire monture de Martin Fuchs, qui a dit au revoir à la compétition en août 2021. Ayant décroché ce Major du Rolex Grand Slam en 2019 sur le hongre gris aujourd’hui âgé de 16 ans, Martin Fuchs, très ému, a fait défiler Clooney à tous les coins de la piste du Geneva Arena, sous les tonitruantes acclamations du public, avant de finir par un court discours écrit en hommage à son fidèle compagnon.
Il a ensuite été l’heure de monter le décor du Rolex Grand Prix, qui rassemblait cette année 40 couples cheval-cavalier représentant 16 pays et comprenait 16 des 20 meilleurs cavaliers du classement mondial, tous prétendant à l’un des prix les plus convoités au monde, qui pourrait les rapprocher un peu du Rolex Grand Slam. Gérard Lachat et Louis Konickx, les chefs de piste, ont dessiné une première manche technique de 14 obstacles, suivi d’un barrage de neuf efforts réservé à ceux capables de produire un premier parcours sans faute.
Le Britannique Ben Maher (Dallas Vegas Batilly) enregistre le premier sans faute dans l’épreuve à 1,60 m, bientôt suivi de l’Allemand Daniel Deusser sur Scuderia 1918 Tobago Z. À la moitié de la première manche, sept autres cavaliers avaient réussi la même chose : Gilles Thomas (Calleryama), les Français Kevin Staut (Scuderia 1918 Viking d'la Rousserie) et Simon Delestre (Cayman Jolly Jumper), les Allemands André Thieme (DSP Chakaria) et Christian Ahlmann (Dominator 2000 Z), le Danois Andreas Schou (Darc de Lux) et l’Irlandais Shane Sweetnam (James Kann Cruz). La deuxième partie voit ensuite quatre autres cavaliers se qualifier pour le barrage, l’oxer Liverpool (6a) éliminant le plus grand nombre de concurrents. Treize couples ont donc fini par accéder à la phase fine, dont Martin Fuchs (Leone Jei) et Elian Baumann (Little Lumpi E), au plus grand plaisir du public suisse, ainsi que McLain Ward (HH Azur) des États-Unis et Daniel Bluman d’Israël (Ladriano Z).
Le Prétendant au Rolex Grand Slam, Daniel Deusser, donne tout de suite le ton et met les autres concurrents sous pression avec un deuxième sans-faute et un chrono de 42,58 secondes. Mais Deusser ne signera pas sa deuxième victoire consécutive à un Major, après le passage de Simon Delestre, 0,12 secondes plus rapide, lui-même vite éclipsé par Gilles Thomas, le jeune talent belge, qui le bat de 1,58 secondes (40,88 secondes). Après le passage de Christian Ahlmann et du témoignage Rolex Kevin Staut, qui laissent tous deux des barres au sol, Shane Sweetnam, gagnant du Credit Suisse Challenge samedi, signe un sans-faute survolté et détrône Gilles Thomas en 40,48 secondes, un chrono apparemment imbattable. Mais la foule se déchaîne lorsque le prochain cavalier en lice, Martin Fuchs, signe un chrono en-dessous de 40 secondes (39.77 seconds). Daniel Bluman, avant-dernier à partir, fait tomber une barre et l’avenir de Fuchs repose alors entièrement entre les mains de McLain Ward des États-Unis et sa jument baie de 16 ans, HH Azur. Bien connus pour leur rapidité et leur précision, le cavalier et sa monture signent un parcours tout en fluidité, qui prennent de l'avance sur Fuchs dans les deux premières sections, pour passer le dernier obstacle avec une seconde d’avance sur le Suisse, les propulsant ainsi dans l’histoire du Rolex Grand Slam. Ward devient du même coup le nouveau Prétendant au titre.
Après sa première victoire dans un Major du Rolex Grand Slam of Show Jumping, McLain Ward explique ce que celle-ci représente à ses yeux : « Gagner le Rolex Grand Prix de Genève fait partie des plus beaux moments de ma carrière, avec ma Médaille olympique ou le Grand Prix de Calgary. »
Et qu’est-ce qui fait du CHI de Genève une compétition aussi spéciale ? Pour McLain Ward, ce sont « les personnes impliquées ! Le cadre et l’atmosphère sont spectaculaires, et les organisateurs et les sponsors nous offrent un événement tellement spécial que les cavaliers ne peuvent que vouloir se surpasser. »
Rencontrez la Next Gen:
Alexandra Amar
Pourquoi le CHI de Genève est-il aussi spécial ?
Pour commencer, c’est déjà très spécial de se produire devant le public de son pays. Pour ma part, c’est ma troisième sélection au CHI de Genève, ce qui me fait chaud au cœur. Michel Sorg, le sélectionneur [de l’équipe suisse] croit en moi et m’offre toujours une chance de lui donner raison. Et puis le CHI de Genève est le plus beau concours en intérieur du monde. C’est toujours merveilleux d’avoir l’occasion d’y participer.
En quoi vos compatriotes, Martin Fuchs et Steve Guerdat, sont-ils source d’inspiration ?
Quand j’étais petite, je faisais à chaque fois la queue pour leur demander leur autographe. Concourir à leurs côtés était mon rêve. Et après des années de labeur, je suis là, sous le même toit. Mon rêve est presque devenu réalité ! Cette année, je pense qu’il faut aussi mentionner Edouard [Schmitz], qui évolue en 5*. Il a fait une année formidable et a fait l’admiration des foules. Il est donc lui aussi une grande source d’inspiration.
Quels chevaux montez-vous cette semaine ?
J’ai été un peu déçue cette semaine, car j’ai amené avec moi un cheval encore très inexpérimenté à ce niveau, pour lui donner sa chance. Après réflexion, il était peut-être un peu trop vert. Il s’agit de Lyon Van De Plataan, un cheval de 10 ans super rapide, à l’esprit combatif, en particulier à ce niveau. Mais la piste comprenait plein de choses qui font peur à un cheval encore novice. C’était peut-être un peu trop tôt pour lui, mais c’est un cheval à surveiller à l’avenir.
Parmi vos jeunes chevaux, lesquels vous semblent les plus prometteurs ?
Facile : en ce moment, j’ai une jument de sept ans, Fedora Val Henry, que monte mon entraîneur, Constant Van Paesschen. Elle est formidable. À mon avis, on la verra évoluer l’an prochain dans les épreuves de classement. Je reprends les rênes cet hiver, j’ai très hâte. Je l’adore. C’est moi qui l’ai élevée, j’ai grandi avec elle. Dans deux ans, on la verra dans les plus grands concours au monde. Elle est incroyable.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 ?
J’ai été une fois de plus sélectionnée pour l’équipe suisse, j’aimerais donc solidifier ma place et participer à quelques concours de la Coupe des nations, puis progresser vers le niveau supérieur, un objectif pour lequel je travaille dur actuellement. Je pourrai peut-être participer à mon premier 5* à Saint Gall, ou être sélectionnée pour un très gros événement, ce qui serait le rêve l’an prochain.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
J’ai vécu beaucoup de beaux moments. L’an dernier par exemple, quand j’ai été couronnée Championne nationale de Suisse avec Vincy [Du Gué] : un moment très spécial, pour lequel je m’étais beaucoup entraînée. Le sans-faute était la cerise sur le gâteau ! Je suis très fière de la manière dont j’ai géré mes championnats et du comportement de mon cheval, qui s’est battu pour moi. C’était sûrement le plus beau moment de ma carrière.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Mon père, sans hésitation. Constant Van Paesschen, mon entraîneur, a été super : il m’a fait découvrir le monde de la compétition et m’a accompagnée dans les bons comme les mauvais moments. Mais mon père m’a donné beaucoup de conseils importants dans ma carrière sportive, mais aussi des leçons de vie applicables à la fois dans la vie et dans le monde du saut d’obstacles. Il m’a appris à me battre, à ne pas abandonner, à tracer mon propre chemin dans la vie, à ne pas hésiter. Ce sont les meilleurs conseils que l’on peut recevoir.
Quel conseil donneriez-vous à une personne envisageant une carrière dans le saut d’obstacles ?
Il faut croire en ses rêves. J’ai commencé dans les gradins, à attendre que les cavaliers me donnent un autographe, avec des étoiles dans les yeux. Il ne faut pas croire que c’est facile, c’est un choix de vie dur, où il faut savoir s’accrocher et oser.
À votre avis, le Rolex Grand Slam a-t-il eu un impact positif sur le saut d’obstacles de compétition ?
Oui. Rolex a toujours été un merveilleux sponsor qui aide beaucoup notre sport. C’est grâce à Rolex si le circuit du Rolex Grand Slam est devenu légendaire. Scott Brash a apporté sa pierre à l’édifice en remportant le Rolex Grand Slam, ce que je pensais impossible. Pour moi, le concept est intemporel : rassembler quatre des plus grands concours au monde, que chaque cavalier rêve de remporter, est une idée de génie. Le Grand Slam of Show Jumping sera toujours un circuit très spécial dans les cœurs de tous les cavaliers de saut d’obstacles.
Quels sont vos intérêts, en dehors du saut d’obstacles ?
Je suis étudiante en droit, je m’intéresse donc à ce sujet. C’est même devenu une passion, une condition sine qua non pour tout étudiant en droit qui souhaite réussir. Je joue au tennis, ce qui m’aide à me détendre entre deux séances d’équitation, en particulier quand l’entraînement se fait trop intense. Tout le monde devrait avoir une occupation qui leur permet de s’échapper et de respirer. Tous mes centres d’intérêt ont tendance à être liés au sport et à mes études.
Le Vet-Check avec:
Dr. Marco Hermann
Quel est votre rôle au CHI de Genève ?
Je suis le vétérinaire délégué de la FEI au CHI de Genève. Je dois observer le règlement vétérinaire établi par la FEI et veiller à ce qu’il soit appliqué correctement. Cela commence avec l’organisation de l’équipe vétérinaire et l’examen des chevaux à leur arrivée, pour m’assurer qu’ils sont en bonne santé, qu’ils ne présentent aucun signe du virus EHV et qu’ils sont aptes à la compétition. Une autre tâche importante est d’effectuer les tests de dopage et de traiter sur place tous les chevaux qui sont malades ou qui boitent.
Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?
J’ai eu la chance de pouvoir travailler sur plusieurs événements internationaux de la FEI. J’ai été le vétérinaire délégué au CSI de Zurich pendant 30 ans, et au CSIO de Saint-Gall pendant près de 40 ans. J’ai aussi été responsable de l’équipe vétérinaire du CHI de Bâle et des championnats du monde de la FEI.
C’est la deuxième année où je suis le vétérinaire délégué au CHI de Genève. Autrefois, on pouvait travailler pour un événement en continu, mais aujourd’hui, l’équipe vétérinaire doit changer tous les trois ans, l’année prochaine sera donc pour moi la dernière au CHI de Genève. C’est pourquoi j’ai pu travailler pour ces autres événements aussi longtemps.
Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?
Le bien-être du cheval est très important, à mon avis, il est aussi important que pour des athlètes. Mais il ne fait pas l’objet d’autant de recherches que pour les athlètes de haut niveau. Le système digestif du cheval nécessite beaucoup de fibres, mais aujourd’hui, on tend à traiter la nutrition du cheval comme s’il s’agissait d’un sportif humain. On donne maintenant aux chevaux des aliments avec de nombreux ingrédients à forte concentration et les chevaux ne peuvent pas assimiler ces types d’aliments car leur système digestif est le même qu’il y a cent ans, ou même mille ans. À mon avis, l’ancienne façon de nourrir les chevaux est la meilleure et les compléments qui sont vendus aujourd’hui ne sont pas adaptés à la physiologie du cheval.
Comment avez-vous décidé de devenir vétérinaire équin ? Avez-vous été inspiré par quelqu’un en particulier ?
C’était un choix facile pour moi, déjà quand j’allais à l’école, j’ai toujours voulu devenir un vétérinaire équin. Je ne pense pas avoir été inspiré par quelqu’un, mais j’ai toujours su que c’était ce que je voulais faire. Je n’ai même pas grandi dans une famille liée au cheval, ma famille était plutôt passionnée de voitures.
Qu’est-ce qui vous a apporté le plus de fierté au cours de votre carrière ?
Quand vous vieillissez, vous réalisez que vous avez fait beaucoup de choses. Je crois que ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir une bonne réputation en Suisse et d’être un membre respecté de la communauté vétérinaire, réputé pour ses connaissances. J’ai fait beaucoup de chirurgie de colique quand j’étais praticien, et j’ai pu ouvrir une clinique privée que j’ai vendue il y a cinq ans. Elle a encore une excellente réputation et c’est ce dont je suis le plus fier.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de vétérinaire équin ?
Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c’est de pouvoir travailler avec les chevaux, qui sont l’amour de ma vie. Pouvoir passer autant de temps avec eux est un privilège, même si parfois j’aimerais ne pas avoir à traiter avec leurs propriétaires, mais ça n’est pas possible ! J’adore pouvoir soigner les chevaux et trouver comment les aider afin qu’ils ne soient plus malades ou boiteux.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?
Je pense qu’aujourd’hui, la jeune génération montre plus d’intérêt pour l’aspect « vie privée » de l’équilibre entre « travail et vie privée », mais pour être vétérinaire équin, il faut un engagement total. Vous devez vous consacrer complètement à cette carrière, et ce sera plus « travail » que « vie privée ». Une autre qualité essentielle que je crois nécessaire est la patience, c’est une des choses les plus importantes pour travailler avec des chevaux.
À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?
C’est difficile à dire aujourd’hui car je suis à la retraite, je peux donc profiter un peu plus de mon temps. Je n’ai plus besoin de conduire toute la journée pour aller chez des clients comme je l’ai fait de nombreuses années, parfois de 6 h du matin à 10 h du soir. Autrefois j’aidais aussi les étudiants à la clinique. De nos jours, les cliniques vétérinaires sont ouvertes 7 jours par semaine, 24 heures sur 24, ce qui implique que j’opérais parfois toute la nuit.
J’ai encore quelques clients comme Steve Guerdat et Martin Fuchs qui sont parmi les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde. Je travaille en privé depuis ma voiture, et je n’ai plus besoin de clinique ou d’employés.
Parlez-nous un peu de votre équipe au CHI de Genève.
Au CHI de Genève, il y a quatre vétérinaires en permanence, y compris le président de la commission vétérinaire, un membre associé et les vétérinaires traitants. Cela dépend des événements mais, en général, plus il y a de chevaux, plus vous devez avoir de vétérinaires sur place. Par exemple, au CSIO de Saint-Gall, nous avons cinq ou six vétérinaires sur place en permanence.
Après avoir pris votre retraite, quel héritage pensez-vous avoir laissé au sport équestre ?
Maintenant que j’ai pris ma retraite, je passe beaucoup de temps à faire des discours et des séminaires, surtout pour les amateurs et les gens qui ne concourent pas à un haut niveau. Souvent, ils ont un travail à plein temps en plus d’avoir un cheval, et je crois que parfois ils ne comprennent pas la complexité des chevaux car ils ne passent pas tout leur temps à s’en occuper. J’essaie de leur inculquer ce dont les chevaux ont besoin pour être à leur meilleur niveau, comment les nourrir correctement et comment être un meilleur cavalier.
Le bien-être du cheval est à la base de ce que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping ; comment veillez-vous au respect de ce principe et à un progrès constant des normes vétérinaires ?
Pour moi, la communication est essentielle, et nous devons inclure toutes les parties prenantes du secteur dans la conversation, y compris les cavaliers, les grooms, les propriétaires et les officiels. Nous devons tenir compte de tous les aspects du sport, mais le plus important, ce que nous ne devons pas oublier, c’est que le cheval doit toujours être au centre de ces conversations.
Cela peut parfois être difficile car il y a beaucoup d’argent en jeu et chacun a ses propres objectifs et ses ambitions dans ce sport. Cependant, il est extrêmement important de reconnaître que les chevaux sont des êtres vivants et qu’ils ne sont pas des machines, on ne peut pas juste les démarrer et les arrêter comme on le ferait avec une voiture.
Henrik von Eckermann et King Edward remportent la finale du Top 10 Rolex IJRC
Dix des meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde et leurs montures se sont produits aujourd’hui devant une salle comble à Palexpo, dans le but de décrocher le titre de champion de la Finale du Top 10 Rolex IJRC 2022. Seuls les meilleurs cavaliers au monde selon le classement de la FEI, publié en novembre, peuvent se qualifier pour cette épreuve de renom. Venus cette année de France, de Suède, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de Suisse, des États-Unis et du Brésil, les participants étaient donc sûrs d’offrir un spectacle inégalé.
À la première manche, seuls quatre cavaliers ont réussi à boucler le parcours dessiné par Gérard Lachat sans encourir de pénalité : Marlon Modolo Zanotelli, gagnant jeudi soir du Trophée de Genève, Henrik von Eckermann, actuel numéro un mondial, et Simon Delestre et McLain Ward, tous deux très en forme actuellement. Le Français décroche pour finir le meilleur chrono sans faute avec un parcours bouclé en 65,90 secondes. Certains, comme le suédois Peder Fredricson avec une simple pénalité de temps ou le néerlandais Harrie Smolders avec un seul obstacle au sol, gardent bon espoir de remporter l’épreuve à la seconde manche. D’autres, comme Ben Maher sur Exit Remo qui finira avec 31 points de pénalité, tenteront d’oublier leur passage au plus vite.
Pour beaucoup, tout restait donc à jouer à la deuxième manche. Premier au départ, Ben Maher se console un peu avec un sans-faute sur son hongre bai. Le chouchou du public, Martin Fuchs, sera dans l’incapacité de faire pression après avoir encouru 12 points de pénalité sur Connor Jei, tandis que Julien Epaillard et McLain Ward font tomber un obstacle chacun. Avec un sans-faute uniquement amoindri d’une pénalité de temps, le Suédois Peder Fredricson donne vite le ton. Mais son compatriote, l’inimitable Henrik von Eckermann, fait encore mieux avec un premier double sans-faute aux rênes du spectaculaire King Edward. Marlon Modolo Zanotelli et Simon Delestre, les deux derniers à concourir, sont bien décidés à le surpasser. Mais ils n’en auront pas l’occasion, après que la jument du Brésilien hésite et fasse tomber le dernier obstacle, et un chrono pas suffisamment rapide pour le Français, qui signe pourtant un double sans-faute avec neuf dixième de seconde de retard seulement sur von Eckermann. Ce dernier se voit donc couronner, à son plus grand plaisir, champion de la 21e édition de cette épreuve mythique.
Placé second l’an passé, réalise là une aspiration de longue date. « C’était bien sûr là l’un de mes objectifs, déclare-t-il, après les Championnats du monde où j’ai laissé King Edward se reposer avant de reprendre doucement. Je vise la victoire à cette épreuve depuis de nombreuses années. Lorsque la Finale du Top 10 du Rolex IJRC s’est tenue à Stockholm, l’année où Daniel Deusser a gagné, j’ai effectué la reconnaissance du parcours avec Eleonora [Ottaviani], à qui j’ai dit que je voulais gagner cette épreuve un jour. Mon rêve s’est donc réalisé aujourd’hui. »
Reconnaissance de Parcours:
Gérard Lachat
A votre avis, en quoi le CHI de Genève est-il un concours si particulier ?
Il est particulier par sa situation, les espaces sont grands et tout est situé au même endroit, on a tout sous le même toit. Pas besoin d’aller à l’extérieur, et les hôtels sont à proximité. Ensuite le concours est particulièrement apprecié des cavaliers, car les épreuves sont intéressantes et importante, faisant partie du Rolex Grand Slam. Tout ceci rend le concours très attractif pour les cavaliers.
Parlons le dimanche. Quel type de parcours avez-vous préparé ?
C’est un parcours assez long, un peu comme l'année passée avec quatorze obstacles avec deux double et un triple. Donc, en tout 18 efforts ; c’est un vrai parcours de Grand Prix. Nous l’avons conçu ainsi pour garder l’esprit du Grand Slam, étant donné que le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ont deux manches et un barrage, ce qui n’est pas le cas à Genève. On se permet de faire une manche un peu plus longue et technique, avec un beau barrage.
Combien de sans-faute attendez-vous ?
On essaie d’avoir toujours entre huit et dix sans fautes. Je pense que douze serait la limite, s’il y en a plus cela devient trop. Honnêtement, huit sans-faute me semble être le chiffre idéal, même si je me contenterai de six, voir dix s’ils sont en grande forme.
Selon vous, quel type de combinaison aura la meilleure chance de gagner le Rolex Grand Prix de dimanche ?
Alors certes, il y a des cavaliers qui ont une routine solide. Mais c’est presque tous les cavaliers qui participent à l‘évènement. Il faut aussi des chevaux qui ont des bonnes capacités et qui sont en forme. Ensuite, une grosse partie c’est la forme du cavalier le jour J. C'est un peu comme pour tout le monde, il y a des cavaliers qui sont dans un grand jour de forme et en conséquence tout fonctionne pour eux. On a vu cela, par exemple avec Julien Epaillard qui remporte un grand nombre d’épreuves en ce moment. J'ai discuté avec lui hier et puis il me dit « j’espère que ça dure encore ce week-end ». Il est tout à fait réaliste et il voit très bien la situation. À ce stade, on ne peut pas déjà dire quel sera l’état de forme dimanche. En ce moment, il est en top forme, et il a des chevaux qui sont très affutés, mais impossible de prédire le jour J si l’état de forme sera le même.
Souvent, les cavaliers en haut de classement restent dans une période de grande forme et enchainent une série de belles performances. Il y a eu Steve Guerdat qui est resté au sommet il y a quelque temps, puis Martin Fuchs et Henrik Von Eckermann sont montés en puissance et semble être là pour rester. Puis Julien Epaillard fait une année extraordinaire et il se retrouve à côtoyer les sommets Mondiaux. Il semble est bien positionné mais difficile à dire dans quelles conditions il arrivera dimanche au Rolex Grand Prix.
Quand et où s’est déroulé le premier parcours que vous avez conçu, en tant que chef de piste ?
Malheureusement, je ne me souviens pas bien du tout premier parcours, mais c’était un petit parcours.
C'était certainement une épreuve de 100cm à 110cm. Ce dont je me rappelle mieux, c’est le premier grand parcours que j’ai dessiné, où toute la pression était sur moi. C’était à Saint-Gall, et en raison d’une météo épouvantable, nous n’avions pas pu faire deux épreuves. Ensuite j’ai eu la chance de participer au CHI de Genève en tant que chef de piste et les premières éditions se sont très bien passées.
Est-ce que vous avez des passions en dehors de l'équitation ou du monde équestre ? Qu'est-ce que vous faites quand vous êtes en congé ?
Je m’occupe principalement mon centre d'élevage, qui me prend beaucoup de temps On a des poulains à l'élevage, on monte beaucoup de jeunes chevaux qui exigent beaucoup d’attention et de patience. Je dois aussi m’occuper des jeunes chevaux. Quand j’ai du temps libre, j’en profite pour me reposer.
Est ce qu'il y a un parcours qui vous a marqué plus que d'autres ? Est ce qu'il y a un événement sur lequel il y a eu un parcours très particulier qui vous a vraiment plu ?
Il y a toujours des parcours que l’on a appreciés plus que d’autres. Je porte énormément d’affection pour mon parcours du Rolex Grand Prix de l’an dernier, probablement un de mes meilleurs.
Pour ce qui est des autres chefs de piste,il y en a plusieurs qui m’ont marqué. Je n’ai pas un parcours préféré mais j’ai beaucoup apprécié le parcours des Championnats du Monde d’Herning, j’y suis allé avec Louis Konickx, et j’étais son assistant.
Dans les autres parcours que j’ai apprécié récemment, il y a le parcours des Jeux Olympiques de Tokyo. Un parcours très professionnel, avec une difficulté élevée et des lignes délicates. J’ai eu la chance de recevoir les plans et c’était très technique, très intéressant à regarder. J’ai trouvé cela superbe.
Est ce qu'il y a un chef de piste qui vous a inspiré plus que plus que d'autres ?
Il n’y en a pas un en particulier, mais les personnes avec qui j’ai commencé ma carrière resterons ceux qui m’ont inspiré le plus. Il y a eu Rolf Lüdi, puis Aeschlimann et von Siebenthal. Puis j’ai eu la chance de travailler avec Louis Konickx, que j’adore car on est sur la même ligne d’onde au niveau professionnel. On se soutient vraiment, on vérifie les lignes de l’autre. On a une manière très décontractée de travailler ensemble, le but est toujours de faire des critiques constructives pour améliorer le prochain parcours. J’ai aussi travaillé avec Uliano Vezzani que j’apprécie beaucoup, c’est intéressant car il a un style très différent de Louis. J’ai eu la chance de cotoyer aussi Frank Rothenberger, un grand nom dans la discipline. Toutes ces expériences ont été très intéressantes.
Le mot de l'organisateur
Alban Poudret
En quoi consiste votre rôle de directeur sportif au CHI de Genève ?
J’occupe la fonction de directeur sportif depuis 30 ans. Avant cela, je faisais partie de l’équipe des commentateurs et je faisais des choses et d’autres pendant le concours. Dans mes fonctions actuelles, je suis à la fois responsable du côté sportif et de l’aspect divertissement mise en scène, attractions, etc.. J’ai la chance de travailler au sein d’une équipe formidable : Sophie [Mottu Morel], Michel [Sorg] et moi formons un trio de choc, qui discute toutes ses idées en concertation. Je soumets des idées et des propositions, et si nous en sommes tous contents, je les présente au comité.
Ce dernier est composé de 25 personnes, et comprend un sous-comité de 10 personnes ciblant les questions directement liées au côté équestre. Les 15 personnes restantes, qui s’occupent des autres questions, sont des architectes ou des spécialistes des questions financières, de sécurité etc, qui garantissent le bon déroulement de l’événement.
Le sous-comité se réunit régulièrement pour partager ses avis et réflexions sur les différents concepts avancés. Ce processus démocratique fait que toutes les idées sont validées par la majorité avant leur mise en place.
Pendant le concours lui-même, d’autres personnes nous apportent leur aide, comme Philippe Guerdat, le père de Steve. Philippe a raccroché ses étriers en 1996, et m’aide dans les coulisses du CHI de Genève depuis cette date. Il parle aux cavaliers de la piste, de leurs souhaits éventuels et des améliorations possibles que nous pourrions apporter. Énormément de gens nous aident à faire de ce concours ce qu’il est aujourd’hui.
Nous savons que vous aimez les statistiques. Quelles sont vos préférées des 30 dernières années ?
C’est vrai, j’aime les données et les statistiques. Je passe beaucoup de temps à les compiler, en particulier les données historiques couvrant plusieurs générations de cavaliers. Pour mon magazine [Le Cavalier Romand], j’ai compilé les médaillés des différents championnats depuis 1912, ainsi que les gagnants de tous les principaux Grands Prix du siècle écoulé. Ludger Beerbaum en a remporté le plus grand nombre, suivi de John Whitaker, Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat et Hans-Günter Winkler. C’est très intéressant de mettre en lumière les différences entre les générations.
Au CHI de Genève, nous n’avions pas de liste des champions pour les plus grandes épreuves. J’ai donc créé un palmarès des différents gagnants. Steve Guerdat a remporté 12 grandes épreuves au CHI de Genève, dont trois Rolex Grands Prix et deux Finales du Top 10 Rolex IJRC. Rodrigo Pessoa, lui, a gagné 10 de ces grandes épreuves, et Kent Farrington neuf.
Cette année, nous avons invité Francisco (« Paco ») Goyoaga Mollet, un cavalier espagnol issu de la catégorie de moins de 25 ans, à participer au CHI de Genève. Il est venu me parler au CHIO d’Aix-la-Chapelle, et m’a dit que son grand-père avait remporté le Grand Prix du CHI de Genève à deux reprises. Il avait de plus gagné le Trophée de Genève et la Coupe des Nations ici-même. Jusqu’en 1983, la Coupe des Nations pouvait se tenir en intérieur, mais depuis elle doit avoir lieu en extérieur en Europe.
Comment selon vous le saut d’obstacles s’est développé, en termes de qualité, depuis que vous travaillez au CHI de Genève ?
Nous avons assisté à un changement extraordinaire. Il y a trente ans de cela, huit ou dix cavaliers pouvaient raisonnablement gagner le Grand Prix du dimanche. Aujourd’hui, 30 des 40 couples en lice ont une chance. Les meilleurs cavaliers ne sont même pas sûrs de se qualifier pour le Rolex Grand Prix. La compétition est incroyablement serrée de nos jours. Je me demande si cette évolution se poursuivra indéfiniment. Les chevaux présentés sont d’une qualité exceptionnelle. Cela signifie qu’il vous faut un cheval presque parfait pour avoir une chance de gagner. La technique des cavaliers a aussi beaucoup progressé, les équipes autour des cavaliers sont plus importantes, et dans l’ensemble tout est plus professionnel. Je me demande parfois comment nous allons évoluer. Pour finir, je crois que la situation actuelle est convenable, grâce notamment à l’intelligence des chefs de piste qui comprennent qu’ils doivent tester toujours plus les cavaliers et leurs montures, mais seulement de manière lente et graduelle.
En tant qu’organisateurs, nous nous devons également de faire évoluer notre sport, par exemple en laissant la porte ouverte aux jeunes talents pour qu’ils puissent grandir et concourir. Nous sommes heureux d’avoir invité Victor Bettendorf du Luxembourg, qui a remporté de nombreux Grands Prix 4* mais n’avait pas encore eu l’opportunité de concourir en 5*. Jeudi, il s’est placé deuxième au Trophée de Genève !
Nous recevons beaucoup de demandes de la part de cavaliers prêts à payer pour participer au CHI de Genève, mais nous sommes résolus à toujours refuser, afin de rester fidèles à nos valeurs et notre philosophie, qui visent à ce que les couples les plus doués puissent concourir ici, et non pas seulement ceux qui peuvent se le permettre financièrement. En tant qu’organisateurs, nous sommes responsables de protéger l’évolution du saut d’obstacles.
Pour vous, quel a été le moment le plus marquant de l’histoire du CHI de Genève ?
Il y a eu tant de points forts ! La première victoire de Steve [Guerdat] dans le Grand Prix de 2006 était très spéciale. Il a gagné sur Jalisca Solier, qu’il ne connaissait que depuis septembre 2006 et qu’il n’avait jamais montée dans un Grand Prix 5* auparavant. Le jour où il a reçu cette jument, il m’a appelé pour me dire qu’il la pensait capable de remporter le Grand Prix au CHI de Genève et de l’accompagner au Jeux olympiques de Pékin 2008 (Hong Kong). Et il avait raison sur les deux plans ! Depuis cette date, Steve a remporté le Rolex Grand Prix du CHI de Genève à deux autre reprises et la Finale du Top 10 Rolex IJRC deux fois également, mais c’est sa première victoire qui m’a le plus marqué.
Un autre temps fort a été la victoire de Martin Fuchs au Rolex Grand Prix l’an passé, alors qu’il était déjà le champion sortant. Cette année, j’ai terriblement hâte d’assister dimanche à la cérémonie d’adieu de l’incroyable Clooney [51].
Autre fait marquant, nous accueillons une épreuve de cross en intérieur, que le Suisse Robin Godel a brillement remportée en 2021. Ce cavalier avait eu la malchance cette année-là de perdre son cheval durant l’épreuve de cross des jeux Olympiques de Tokyo. Nous étions donc heureux qu’il finisse l’année sur une victoire et qu’il puisse aborder 2022 dans un meilleur état d’esprit.
Nous fêterons l’an prochain les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Quel en est votre meilleur souvenir ?
Deux me viennent en tête. Tout d’abord, la victoire de Nick Skelton et Big Star au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’est l’un de ces couples cheval-cavalier de légende. Leur victoire au premier Rolex Grand Prix, dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping au CHIO d’Aix-la-Chapelle a été un événement mémorable. Ensuite, la victoire phénoménale de Scott Brash et Hello Sanctos à trois Majeurs d’affilée, d’autant plus que nous pensions devoir attendre 20 ou 30 ans au moins pour voir quelqu’un accomplir un pareil exploit. Avec ce triplé, ce triomphe, Scott nous a démontré que notre concept était lui aussi une réussite !
Marlon Modolo Zanotelli et Edgar VDM remportent le Trophée de Genève
En cette deuxième journée du CHI de Genève, 50 cavaliers issus de 15 pays différents se sont disputé l’épreuve phare du vendredi, le Trophée de Genève, sous le toit de l’emblématique Palexpo. À l’affiche, pas moins de 17 des 20 meilleurs cavaliers de la discipline, dont le Suédois Henrik von Eckermann, numéro un mondial, son compatriote Peder Fredricson, ainsi que Daniel Deusser, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, Martin Fuchs, chouchou de la foule genevoise, et Max Kühner, ancien gagnant de Majeur. Ceux-ci espérant bien évidemment accomplir une performance spectaculaire lors de cette épreuve à 1,60 m de 13 obstacles qui leur permettrait de se qualifier pour le Rolex Grand Prix de dimanche.
Au milieu d’un premier parcours dessiné par Gérard Lachat, dénué d’obstacles particulièrement difficiles, 12 des 25 cavaliers au départ s’étaient déjà qualifiés avec un sans-faute pour le barrage. Parmi ceux-ci, le champion olympique individuel Ben Maher, l’Américain McLain Ward, très en forme en ce moment, et le gagnant de la Coupe de Genève l’an passé, Harry Charles, sur sa monture Borsato. Après l’intervalle, la foule a pu assister à six autres sans-faute et admirer le talent et la virtuosité de plusieurs autres cavaliers, dont Gilles Thomas, plein de promesse du haut de ses 24 ans, et membre clé de l’équipe belge ayant remporté la Coupe des nations 2022. Le Britannique Joseph Stockdale, qui à 23 ans participait à son premier CHI de Genève, n’aura pas la même chance : après un parcours ultra fluide, il encoure une malheureuse faute de temps.
L’heure du barrage ayant sonné, il est vite devenu évident que le parcours raccourci allait mettre davantage de bâtons dans les roues des participants que la première version. Les Britanniques Maher et Charles, les suédois von Eckermann et Fredricson, et Kraut et Ward des États-Unis marquent tous des points de pénalité. Martin Fuchs, dernier gagnant en date du Rolex Grand Prix, et Shane Sweetnam renversent la tendance avec deux sans-faute. Mais c’est l’Irlandais qui éclipse le champion suisse avec un chrono 12,06 secondes plus court, a priori intouchable. Mais Victor Bettendorf, seul luxembourgeois en lice, ne tarde pas à recaler Sweetnam en seconde position avec 0,28 secondes d’avance. Avec une poignée de cavaliers encore en lice, la partie semblait jouée. Mais le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli n’avait pas dit son dernier mot, et en a mis plein les yeux au public en bouclant le barrage de sept obstacles avec plus d’une seconde d’avance sur Bettendorf, pour s’adjuger la victoire sur son cheval à l’extraordinaire talent, VDL Edgar M.
Ravi par la performance de son hongre alezan de 13 ans sur les deux parcours, Modolo Zanotelli nous a offert le commentaire suivant : « Il a été super. Il a déjà fait une saison incroyable, et il finit par une victoire au dernier concours de l’année. Remporter une épreuve aussi tôt dans la compétition est très spécial.
J’ai eu la chance de partir vers la fin, ce qui m’a permis de regarder concourir les autres cavaliers pour décider comment procéder. Comme je connais très très bien mon cheval et ses qualités, j’ai pu prendre des risques en début de parcours, et par bonheur cela m’a suffi pour gagner. »
Interrogé s’il comptait monter Edgar en vue du Rolex Grand Prix de dimanche, Modolo Zanotelli nous a affirmé que « c’est prévu, mais comme je monte Like A Diamond dans la finale du Top 10 de l’IJRC Rolex demain, je prendrai une décision en fonction de ses performances. »
Confidences de groom:
Louise Persson
Parlez-nous un peu de votre trajet jusqu’au CHI de Genève...
Je suis venue en avion de Miami jusqu’en Belgique il y a cinq jours avec Coronado et Igor Van De Wittemoere, les montures de Nayel Nassar. Nous y sommes restés jusqu’à mardi soir, puis nous sommes arrivés à Genève hier matin. Ils sont tous deux en pleine forme physique et mentale. Ils ont bien mangé et bu pendant le voyage, tout s’est bien passé. En plus d’avoir du talent, ils ont les deux un très bon caractère. Coronado et Igor ont voyagé dans un camion deux places. Il existe des camions dits « triples » qui peuvent accueillir trois chevaux, mais les places sont plus serrées. Pour être sûrs qu’ils bénéficient du plus grand confort possible pendant le transport, nous les faisons toujours voyager dans un camion deux places.
L’avion qui nous transportait était rempli de fleurs, dont beaucoup de tulipes, à destination d’Amsterdam. L’air était délicieusement parfumé ! Il faisait un peu froid pour moi, mais c’est mieux pour les chevaux d’être au frais pendant le transport, et pareil pour les fleurs. L’avion transportait également un moteur de bateau. En plus des chevaux, les avions-cargo transportent toutes sortes de choses : des voitures, des machines à laver, bref n’importe quoi. Les grooms sont assis derrière le cockpit, et ont accès aux chevaux derrière eux. Ils vont les voir toutes les deux heures, ou toutes les heures si c’est nécessaire.
J’imagine qu’il est très important de vérifier s’ils sont bien hydratés et s’ils s’alimentent bien pendant le vol ?
Absolument. Certains chevaux ne boivent pas assez dans l’avion. On essaie alors de leur donner un mash, parfois agrémenté de jus de pomme, pour tenter de les hydrater. Le foin qu’on leur donne dans l’avion comprend beaucoup d’électrolytes qui les aident à rester hydratés. Il faut aussi s’assurer que les chevaux sont prêts et ont bien mangé et bu avant le vol.
Est-ce que vous conduisez beaucoup, et comment combattez-vous l’ennui durant les longs trajets ?
Je conduis moins qu’avant heureusement, car nous utilisons désormais une société de transport qui fournit des conducteurs. J’aime bien écouter de la musique, et maintenant qu’on voyage entre amis, il y a une bonne ambiance. Et puis les longs trajets sont l’occasion idéale de réfléchir.
Que faites-vous lorsque vous accompagnez un cheval sensible au transport ?
Il faut déjà bien connaître son cheval pour s’apercevoir rapidement s’il n’est pas comme à son habitude ou qu’il est stressé, afin de pouvoir l’aider immédiatement. Les petits détails comptent, comme de savoir si un cheval préfère être au frais ou non pendant le transport.
Comment s’est passée la phase de préparation au CHI de Genève pour Coronado et Igor ?
Ils ont d’abord concouru chez nous aux États-Unis. Il y a quelques semaines de cela, ils ont participé à de grosses épreuves en Amérique et au Canada, puis ils ont levé le pied un moment avant ce Majeur. Ils reconnaissent un gros concours comme le CHI de Genève par l’atmosphère qui y règne, et sont aussi sujets aux poussées d’adrénaline !
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (The Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows ‘Masters’ et maintenant le CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions ?
J’adore assister à ces concours, ils font partie des meilleurs au monde ! Tout est au top : les installations, les performances, les écuries... Tout est fait pour que les chevaux, les cavaliers et les grooms n’aient besoin de rien.
Se rendre à l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam, c’est plus de stress ?
Les facteurs de stress dans le saut d’obstacles sont nombreux, mais la tension est à son comble lors des Majeurs, en particulier entre le Top 10 IJRC Rolex et le Rolex Grand Prix, deux épreuves prestigieuses et très bien dotées. Le dimanche venu, tout le monde veut remporter le Rolex Grand Prix, et avec les concurrents de talent inscrits cette année, il va être difficile de prédire le gagnant.
Vous montez beaucoup à cheval ?
Non, plus beaucoup. Je crois que je préfère m’occuper des chevaux et leur donner des friandises !
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail ?
J’adore passer du temps avec les chevaux. Je suis toujours très fière lorsque nos chevaux font un bon résultat, car c’est le fruit d’un labeur commun. J’aime aussi les liens qui se créent lors des compétitions. Le moins amusant ? Faire les écuries !
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Oui, nous formons une communauté soudée. Nous nous aidons les uns les autres, et c’est important, car c’est un métier parfois difficile. Et nous bénéficions désormais de l’aide d’associations spécialement créées dans ce but. C’est agréable de voir notre métier ainsi reconnu.
De quelles qualités doit faire preuve un groom de haut niveau ?
Il faut travailler dur, être passionné par son travail, et vouloir gagner !
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
On apprend souvent en imitant, et on absorbe beaucoup de connaissances en ouvrant bien les yeux et les oreilles.
Le mot des organisateurs:
Sophie Mottu Morel
Vous devez être ravie de voir le CHI de Genève de cette année se dérouler à guichets fermés ?
C’est vraiment exceptionnel ! Les ventes de billets sont fantastiques pour l’édition de cette année. Nous jouons à guichets fermés dimanche et je pense que nous le serons aussi vendredi et samedi. Je ne saurais dire pourquoi les ventes de cette année ont été aussi bonnes, peut-être est-ce la cérémonie de départ à la retraite de Clooney [Clooney 51] ou l’éventualité d’une troisième victoire successive, et historique, de Martin Fuchs au Rolex Grand Prix. Nous sommes très heureux, car beaucoup de gens veulent assister au concours cette année. Je pense que le public veut être là pour partager des souvenirs communs et pour encourager une victoire suisse. Et puis, l’année dernière, le CHI de Genève a été le seul événement sportif à Genève en décembre, donc peut-être que les gens ont découvert le concours l’an dernier et ont décidé de revenir cette année.
Cette année nous avons ajouté une journée de compétition le mercredi et nous avons ouvert le concours à tout le monde, avec une entrée gratuite. Cela fait partie de notre philosophie de rendre le CHI de Genève accessible à tous et d’attirer un nouveau public pour notre discipline.
Le CHI de Genève nous réserve-t-il des surprises cette année ?
Oui, nous avons introduit le Prix du Crédit Suisse, qui comprend trois épreuves de saut d’obstacles, le premier jour de la compétition. Ces épreuves étaient habituellement le jeudi, vendredi et samedi matin, mais nous avons vu qu’il était difficile pour les cavaliers de s’y présenter en raison des problèmes de circulation à Genève le matin, et il est également plus facile pour les cavaliers nationaux de venir pour une journée. Cela implique également que nous pouvons donner une pause à nos bénévoles pendant ces matinées et qu’ils n’auront pas besoin d’être présents au Palexpo aussi tôt, et c’est aussi bien pour nous, les organisateurs, qui aurons des matins plus calmes !
Quelle importance ont les bénévoles dans le bon déroulement de la compétition ?
Ils sont essentiels. Nous avons 700 bénévoles cette année et ils sont le clou du spectacle. Ils s’investissent avec tellement de passion dans la compétition, ils veulent être là et sont heureux de participer, et pour moi ils sont extrêmement importants. Le concours ne serait pas le même sans eux, ils sont l’âme du concours.
Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre ?
Nous travaillons comme une famille, nous voulons nous aider les uns les autres. Nous avons beaucoup de responsabilités et nous devons pouvoir être sûrs que chaque membre de l’équipe fasse son travail correctement. Nous devons avoir confiance en nos collègues, il y a beaucoup de gens qui ont différentes responsabilités mais nous avons tous le même objectif.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Vous devez vraiment aimer le sport dans lequel vous souhaitez travailler mais vous devez aussi suivre d’autres sports importants comme le tennis, le golf ou le ski et les événements qui y sont liés. Si vous voulez être bon, vous devez regarder ce que les autres font de bien et essayer de toujours faire mieux.
Vous devez aller aux événements sportifs et parler avec les personnes qui y travaillent, pour ensuite utiliser ces idées et les adapter pour votre événement. Enfin, je dirais de ne pas compter vos heures parce que vous allez travailler beaucoup, mais c’est aussi très intéressant car vous rencontrez beaucoup de gens, et si vous êtes un passionné de votre sport, vous pouvez même parfois rencontrer votre idole. En conclusion, n’ayez pas peur, parlez avec beaucoup de gens et observez bien tout ce qui se fait de façon à vous améliorer continuellement.
Les organisateurs du CHI de Genève et vous-même vous inspirez-vous de grandes compétitions d’autres sports, comme le tennis ou le golf ?
Oui, bien-sûr. Il est toujours utile d’observer ce qui se fait dans les autres sports. Je suis allée à Wimbledon une fois, et c’était vraiment incroyable. Je crois que nous devrions assister plus souvent aux grands événements d’autres sports pour apprendre comment ils font les choses.
Pourquoi le CHI de Genève tient-il autant à donner l’occasion aux plus jeunes cavaliers de concourir dans une grande compétition ?
Parce qu’ils sont les champions de demain. Il est vraiment important pour eux d’affronter les meilleurs cavaliers, sur les meilleurs terrains, et c’est un excellent moyen d’apprendre. Soutenir les jeunes cavaliers fait partie de l’histoire du CHI de Genève ; avant même que j’arrive sur le CHI, Alban Poudret et beaucoup d’autres ont veillé à ce que ce soit une priorité. Aujourd’hui, nous avons les concours pour les U25, mais avant qu’ils existent, la jeune génération était accueillie dans les concours internationaux. Je pense que ces concours ont permis à des cavaliers d’évoluer, comme par exemple Edouard Schmitz, qui n’a que 23 ans. Il a commencé à monter dans les concours de U25 quand nous les avons introduits il y a trois ans, et aujourd’hui il fait partie des meilleurs du monde.
L’année prochaine marquera les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping, quel succès a-t-il obtenu et quels changements positifs a-t-il apportés à la discipline ?
Je pense que c’est un énorme succès. Cela fait dix ans que nous avons démarré ce projet, et aujourd’hui, nous avons l’occasion de prendre un temps de réflexion. Nous avons rencontré des personnes extraordinaires d’autres Majeurs et nous avons énormément appris les uns des autres. La victoire de Scott Brash au Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015 a été un grand événement car elle a donné de la crédibilité à notre concept, elle a prouvé qu’il est possible de gagner, même si c’est difficile.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a établi une référence et un standard pour les autres concours, le niveau des cavaliers qui viennent concourir est phénoménal et le montant du prix est aussi exceptionnel. Le CHI de Genève a tiré énormément d’enseignements du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et nous sommes très fiers de faire partie de cette famille. Les autres Majeurs sont une inspiration pour nous et nous motivent à nous améliorer. Nous sommes vraiment reconnaissants envers Rolex qui est bien plus qu’un fidèle partenaire.
Quel a été pour vous le moment le plus marquant de ces 10 premières années du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Il y en a eu tellement. Un grand moment pour moi a été de voir Scott Brash remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping à Calgary, il a été époustouflant. Et puis voir Steve Guerdat et Nino [Des Buissonnets] gagner le premier Rolex Grand Prix au CHI de Genève, dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping de 2013, c’est quelque chose que je n’oublierai jamais.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping revient au CHI de Genève du 7 au 11 décembre 2022 avec un programme intense, avec notamment la 21ème édition de la Finale du Top 10 Rolex IJRC le vendredi soir et le concours vedette, le Rolex Grand Prix du dimanche après-midi.
Organisé dans l’impressionnant Palexpo de Genève, en Suisse, il verra l’élite des couples de cavaliers et chevaux affronter des parcours parmi les plus difficiles de l’année lors de ce qui est souvent considéré comme le plus important concours indoor de concours hippique. Cette année, les participants du concours constituent une affiche spectaculaire, dont 17 des 20 meilleurs cavaliers, six témoignages Rolex et 17 cavaliers représentant le pays d’accueil.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre
Après sa victoire sensationnelle au tournoi CP ‘International’, Présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, l’Allemand Daniel Deusser cherchera à renouveler son impressionnante performance au Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, ayant déjà gagné deux des trois derniers Grands Prix. Deusser cherchera à poursuivre sa quête pour devenir le deuxième cavalier à avoir gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping après le triomphe du Témoignage Rolex, Scott Brash, en 2015. Deusser retrouvera également son compatriote Gerrit Nieberg, gagnant du Rolex Grand Prix organisé à Aix-la-Chapelle un peu plus tôt cette année.
Favori local et défendeur du titre, Martin Fuchs sera l’objet de tous les regards. Ayant gagné les deux dernières éditions du Rolex Grand Prix au CHI de Genève, le numéro 2 mondial comprend la précision, le courage et les qualités athlétiques nécessaires au cheval comme au cavalier pour emporter cette prestigieuse compétition. Fuchs retrouvera à Genève son compatriote et trois fois vainqueur du Rolex Grand Prix dans ce lieu emblématique, Steve Guerdat, ainsi que ses coéquipiers du championnat du monde de la FEI, Edouard Schmitz et Pius Schwizer.
Le numéro 1 mondial Henrik von Eckermann vient ajouter son nom à l’impressionnante liste des concurrents de cette année. Le cavalier suédois se présentera à la compétition rayonnant de confiance, tenant la place de numéro 1 mondial depuis quatre mois et après une récente victoire dans les qualifications de la FEI Jumping World CupTM à Vérone. Le double champion du monde et médaillé d’or par équipe sera cependant en lice pour sa première victoire au Rolex Grand Prix de Genève. La Suède sera également représentée par Peder Fredricson. Le très compétitif Peder, qui avait rejoint Henrik sur le podium à Tokyo et à Herning, cherchera lui aussi à saisir le prestigieux trophée pour la première fois.
Harrie Smolders, arrivé second l’an dernier, essaiera sans doute de faire mieux cette année pour devenir le premier Néerlandais à remporter le concours. Un solide contingent de cavaliers venus de France se rendra aussi au CHI de Genève cette année, dont le numéro 3 mondial, Julien Epaillard, le très en forme Simon Delestre et le Témoignage Rolex Kevin Staut. Staut, ancien vainqueur de la Finale du Top 10 Rolex IJRC et du Rolex Grand Prix, cherchera à se servir de son expérience de vainqueur et de sa connaissance des lieux pour ajouter le dernier Rolex Grand Prix de l’année à son impressionnant palmarès de 2022.
La Grande-Bretagne sera représentée par tous les membres de son équipe médaillée d’or aux championnats du monde de la FEI. Ben Maher a remporté la Finale du Top 10 Rolex IJRC l’année dernière avec son partenaire médaillé d’or olympique, Explosion W, et a poursuivi son impressionnant parcours tout au long de l’année avec de nouveaux chevaux au plus haut niveau de la compétition. Scott Brash est un concurrent à ne surtout pas négliger dans ce prestigieux concours, ayant gagné ici en 2014, sur le chemin de sa victoire au Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015. Le numéro 1 mondial des moins de 25 ans, Harry Charles, sera également en lice. Arrivé dans le Top 15 cette année, le jeune cavalier britannique s’est affirmé comme l’un des meilleurs cavaliers au monde et retrouvera une autre étoile montante de la discipline, Joseph Stockdale, qui fera ses débuts au CHI de Genève.
Le Belge Gilles Thomas, arrivé troisième au tournoi CP ‘International’, présenté par Rolex au The CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, sera rejoint par ses compatriotes Gregory Wathelet, qui a gagné le Rolex Grand Prix au CHI Royal Windsor Horse Show plus tôt cette année, et Jérôme Guery, médaille d’argent en individuel aux championnats du monde de la FEI.
Parmi d’autres redoutables concurrents, nous retrouvons l’Irlandais Conor Swail, qui a récemment gagné les qualifications de la FEI Jumping World CupTM à Washington et à Sacramento, l’Autrichien Max Kühner, arrivé troisième au Rolex Grand Prix au CHI de Genève l’an dernier, et l’Américain McLain Ward.
Interview du Prétendant:
Daniel Deusser
Félicitations ! Vous êtes une nouvelle fois le Prétendant au Rolex Grand Slam. Comment vous sentez-vous à l’approche du CHI de Genève ? Quel cheval pensez-vous monter pour le Rolex Grand Prix ?
Je me sens confiant à l’approche du CHI de Genève. Mes chevaux sont en bonne forme ces dernières semaines. Je suis vraiment impatient d’aller à Genève car c’est un concours fantastique, et j’en ai gardé de merveilleux souvenirs des précédentes compétitions. Je suis conscient qu’il sera difficile de gagner ce Grand Prix une nouvelle fois, mais je suis sûr d’avoir une chance cette année. Donc j’y vais doucement dans la période de préparation.
Qu’avez-vous fait depuis que vous avez gagné le CP ‘International’, présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows en septembre, et comment vous êtes-vous préparé avec vos chevaux pour le CHI de Genève ?
Avec les meilleurs chevaux, on essaie toujours de préparer le meilleur programme. Pour le CHI de Genève, j’ai deux chevaux que j’envisage d’emmener, Killer Queen [VDM] et Tobago [Scuderia 1918 Tobago Z]. Killer Queen a eu quelques semaines de repos après le Spruce Meadows ‘Masters’, où elle a sauté magnifiquement. Je pense qu’elle a retrouvé la forme et qu’elle se sent bien maintenant. Je n’ai pas de concours prévu pour les deux semaines à venir donc les deux chevaux devraient arriver très frais à Genève.
Je n’ai pas encore vraiment de plan, je dois encore décider qui je vais monter pour le Rolex Grand Prix et quel cheval je monterai pour les qualifications du Grand Prix. Cette décision dépendra beaucoup de mon ressenti pendant la dernière semaine d’entraînement avant de partir pour Genève. Cette semaine me permettra d’observer et d’évaluer comment se sentent les chevaux. Peut-être que l’un des deux sera encore un peu trop frais et qu’il aura besoin de commencer avec un petit concours, et que l’autre sera prêt pour commencer directement au plus haut niveau. Jusqu’à présent, les deux chevaux me font une très bonne impression, ils sont tous les deux très heureux et concentrés, je suis donc vraiment impatient d’aller à Genève.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping va fêter son dixième anniversaire l’an prochain. Quel impact a-t-il eu sur la discipline selon vous ?
Avec le Rolex Grand Slam, les quatre compétitions ont créé une importante source de motivation dans notre sport. Elles ont créé quelque chose de très particulier, avec un format exclusif, qui à ce jour ne peut être égalé. Le sport se trouve propulsé à un tout autre niveau, puisque auparavant, il n’y avait qu’un championnat à la fin de la saison. Mais aujourd’hui, tous les cavaliers de saut d’obstacles attendent le Rolex Grand Slam, et considèrent les quatre compétitions comme quatre championnats tout au long de l’année. C’est un format de compétition fantastique. Tout le monde sait combien il est difficile de gagner le Rolex Grand Slam. En 2015, Scott Brash a réussi, mais cela fait déjà sept ans. Depuis, personne n’a pu s’en approcher, mais chaque saison, tous les cavaliers espèrent y arriver. Je pense que ça montre la place incroyable du Rolex Grand Slam.
À quel point est-il important pour un cavalier de saut d’obstacle de continuer à apprendre ?
J’ai travaillé pour Franke Sloothaak sur une période de quatre ans et demi. Il a été un excellent cavalier pendant un certain temps, et il m’a beaucoup appris. Jusqu’à ce jour, je suis encore en contact avec lui. J’apprends encore avec lui, car il me rend visite de temps en temps. Je dois dire que les programmes de mentorat sont peut-être légèrement différents maintenant, mais je guette activement sur le terrain les cavaliers qui réussissent, même les plus jeunes, pendant les compétitions de saut d’obstacles. Dans la carrière d’un cavalier, peu importe depuis combien de temps on monte, il y a toujours à apprendre, car chaque cheval est différent. Leurs caractères sont différents, et les cavaliers doivent toujours s’adapter et apprendre à manier et à communiquer avec des chevaux différents. Et même avec mon expérience, chaque année j’intègre de nouveaux entraînements avec mes chevaux, les nouveaux comme les anciens, pour toujours apprendre et progresser. Il est important de toujours apprendre dans ce sport, et d’observer et d’étudier les autres cavaliers.
À quoi ressemblent votre régime et votre programme nutritionnel ? Quelle est l’importance de la diététique et de la nutrition dans votre programme d’entraînement global ?
Pour être honnête, je n’ai pas besoin de surveiller mon poids, car je suis très grand et mince. Je pense que le plus important en termes de nutrition, c’est qu’il faut être conscient que l’objectif est d’être à l’aise et en forme physiquement. Bien-sûr, chacun doit adapter sa nutrition à son cas et à son type de morphologie. Comme je vous disais, je suis très grand, ce qui n’est pas toujours un avantage sur la selle. En termes de poids, j’ai beaucoup de chance de pouvoir encore manger tout ce qui me plaît car mon poids est facile à gérer.
J’essaie vraiment de prendre le temps de faire beaucoup d’étirements afin que mon corps reste souple. Être un cavalier de grande taille a ses désavantages et la souplesse peut parfois être un problème pour moi comparé à d’autres cavaliers plus petits. Il est important de toujours travailler la souplesse. Dans notre sport, on passe des heures sur la selle, et c’est une position ou certains muscles gagnent en force, surtout dans les jambes.
En dehors du saut d’obstacles, comment vous détendez-vous ? Qu’aimez-vous faire ?
Ces derniers temps, si je n’entraîne pas mes chevaux et si je ne suis pas en compétition, j’essaie de passer autant de temps que possible avec ma famille et ma petite fille. Avant son arrivée, je me détendais en regardant un film ou en allant faire du vélo le soir, mais les choses ont changé depuis qu’elle est là. Nous l’emmenons à son entraînement de hockey une fois par semaine et j’aime beaucoup ça. Donc oui, j’essaie de passer du temps en famille.
Ma femme et ma fille jouent un grand rôle dans ma vie, et dans ma réussite en général dans ce sport. Les compétitions impliquent beaucoup de voyages, ce qui veut dire que je ne suis pas à la maison pendant de longues périodes, mon entourage doit donc soutenir et comprendre mon sport et mon style de vie. Et c’est exactement ce qu’elles font. J’ai beaucoup de chance en ce qui concerne ma famille, car Caroline vient aussi d’une famille de cavaliers, et elle me soutient énormément.
Si vous n’étiez pas cavalier professionnel, quel métier exerceriez-vous ? Admirez-vous particulièrement certains sportifs professionnels ?
Je ne sais vraiment pas ce que je ferais si je n’étais pas cavalier de saut d’obstacles. Je suis sûr en tout cas que ça serait quelque chose en plein air et que ça impliquerait beaucoup d’activité physique. Je ne peut pas m’imaginer assis dans un bureau toute la journée. Je pratiquerais presque certainement un autre sport. Quand j’étais plus jeune, j’ai pratiqué beaucoup de sports, comme le tennis, j’ai même fait du BMX.
Qu’est-ce que serait pour vous la journée idéale ? À quoi ressemblerait-elle depuis votre réveil jusqu’à votre coucher ?
Ma journée idéale serait de me réveiller le dimanche matin du CHI de Genève, de voir que mes chevaux sont en pleine forme, et ensuite d’aller gagner le Rolex Grand Prix !
Quelles ont été vos vacances préférées jusqu’à ce jour ? Arrivez-vous à vous détendre facilement ou devez-vous rester actif ?
C’est vraiment difficile de choisir car j’ai passé de merveilleuses vacances aussi bien en été qu’en hiver. Quand je pars en vacances, je dois rester actif. Quand nous sommes allés à l’île Maurice, j’ai dû pratiquer divers sports nautiques pour garder une activité physique. Je ne peux pas passer plusieurs jours allongé à la plage. C’est pourquoi j’adore partir en vacances aux sports d’hiver, pour rester en plein air et faire du ski toute la journée.
Le représentant des athlètes:
Rodrigo Pessoa
Vous avez eu une excellente année 2022. Quel en a été le meilleur moment pour vous et de quoi êtes-vous le plus fier ?
2022 a été une très bonne année. C’est la première année où les choses sont revenues à la normale après la pandémie de Covid-19 et c’était fantastique de revenir aux concours avec les spectateurs présents également. Malheureusement, en raison de la pandémie, nous avons perdu quelques concours mais au final l’année a été positive.
J’ai aussi quelques nouveaux chevaux qui sont arrivés chez moi et qui sont très prometteurs. J’ai un cheval de neuf ans, Major Tom, qui cette année a commencé à sauter dans des concours plus importants. Je suis très content de la manière dont il a passé cette étape, et il va maintenant avoir un peu de repos d’ici l’an prochain. J’ai de grands espoirs pour lui l’année prochaine.
Quels sont vos projets, rêves et ambitions pour 2023 ?
L’année prochaine est extrêmement importante pour l’équipe du Brésil car nous allons devoir gagner notre qualification pour les Jeux olympiques, ce sera donc mon objectif principal. Nous allons nous entraîner pour la finale de la FEI Nations Cup™ en septembre et pour les Jeux panaméricains qui auront lieu au Chili en octobre. 2023 sera donc une année riche en événements où nous devrons avoir de bons résultats pour gagner notre place à Paris.
Parlez-nous un peu de vos chevaux… Lesquels avez-vous le plus hâte de nous montrer ?
Major Tom, un cheval belge de neuf ans, est mon cheval principal. Nous l’avons depuis deux ans, depuis qu’il a sept ans, et il appartient à l’Artemis Equestrian Farm. Il a énormément de capacités et de qualités et nous avons essayé de le faire travailler le mieux possible de façon à ce qu’il puisse se présenter aux grandes compétitions.
J’ai aussi d’autres très bons chevaux qui appartiennent à l’Artemis Equestrian Farm dont Chili, Quality FZ et Venice Beach qui sont tous des chevaux de niveau 5* qui ont beaucoup d’expérience et qui sont compétitifs au meilleur niveau. Je suis ravi des chevaux que j’ai actuellement, et je suis très optimiste pour 2023.
Cette année est celle de la 21ème Finale du Top 10 Rolex IJRC. Quel est le rôle de l’IJRC et, selon vous, quelle est son importance dans le monde du saut d’obstacles ?
La Finale du Top 10 Rolex IJRC est organisée par l’IJRC. Nous avons créé ce concours après mon retour du Master de tennis du Portugal, et je pensais que c’était quelque chose qui manquait dans notre sport. C’est une compétition très exclusive, où le prix est très intéressant, et maintenant les cavaliers se battent vraiment pour arriver dans le Top 10. Les cavaliers viennent toujours avec leurs meilleurs chevaux pour essayer de gagner ce prestigieux concours. Je suis très fier d’en faire partie et l’IJRC veille à ce que la compétition soit impeccablement organisée.
Je pense que le club est vraiment très important. Nous essayons de faire progresser le sport et nous nous efforçons d’introduire des idées innovantes dans la discipline de façon à ce qu’elle évolue dans la bonne direction. L’IJRC accomplit un travail incroyable pour veiller à ce que le comité représente tous les cavaliers et les autres acteurs comme les propriétaires et les éleveurs. C’est une pièce importante du puzzle qui constitue notre sport.
À votre avis, sur quoi les décideurs et les détenteurs de droits doivent-ils se concentrer pour continuer à faire évoluer et progresser le sport ?
Je pense que nous devons vraiment nous efforcer de promouvoir notre sport à travers le monde pour obtenir plus d’attention de la part des principaux médias. Des sports comme le tennis ou le football concentrent une grande part de l’attention des médias et des sponsors. Il faut donc vraiment se battre pour être dans les médias autant que possible pour pouvoir garder les sponsors, assurer le développement de la discipline et faire progresser le montant des prix.
Vous avez été récemment élu représentant des athlètes FEI pour le saut d’obstacles, quel sera votre rôle et que souhaitez-vous accomplir pendant les quatre prochaines années ?
Je suis la voix des cavaliers, ma voix représente ce que décide le comité de l’IJRC. J’essaie de défendre nos intérêts autant que possible et de conseiller et suggérer des changements que j’estime positifs pour notre sport. Mon rôle est donc de représenter les opinions de tous les cavaliers à travers le monde, et de parler avec les cavaliers qui ont des problèmes, surtout ceux qui ne sont pas vraiment connus et qui passent inaperçus. Je fais le relais auprès de la FEI et je les aide à résoudre leurs problèmes de façon à ce que le sport puisse se développer.
Vous avez eu une carrière exceptionnelle en tant que cavalier et en tant que manager de haut niveau, qu’aimeriez-vous accomplir maintenant ?
En ce moment, je me concentre sur la compétition, surtout avec les excellents chevaux que j’ai, concourir au plus haut niveau est mon objectif numéro un. De par mon rôle à l’IJRC, je m’efforce d’aller de l’avant pour développer le sport, c’est dans mon intérêt mais aussi dans l’intérêt de tous.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense qu’il est très important d’avoir une marque aussi importante au niveau mondial que Rolex pour soutenir ce sport. Nous avons énormément de chance d’avoir une telle marque derrière nous. Ils investissent beaucoup d’argent, non seulement dans les événements, mais aussi dans les médias et ils font leur possible pour faire la promotion du sport équestre. Rolex est une marque tellement célèbre et prestigieuse que son implication avec notre sport est pour nous un énorme avantage. Je dirais que le bénéfice est plus important pour nous que pour eux, et nous avons beaucoup de chance d’avoir leur soutien.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est une chance incroyable pour notre discipline. Les Majeurs sont des compétitions que les cavaliers comme les propriétaires attendent avec impatience et pour lesquelles ils se préparent. Tous les Majeurs, en intérieur comme en extérieur, sont phénoménaux, des dates très spéciales dans notre agenda. Le Rolex Grand Slam est quelque chose de très difficile à réussir, et seul Scott Brash l’a emporté en 2015 et je ne sais pas si quelqu’un le gagnera encore un jour, mais j’espère que quelqu’un d’autre y arrivera. Je pense que si une personne est capable de reproduire cet exploit, ce serait Daniel Deusser dans les douze prochains mois, il sait être à la hauteur des grandes occasions.
Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Slam. Quels autres grands tournois sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?
Je suis fan de sport en général, j’aime le sport de haut niveau. J’adore regarder la Formule 1, le football, le golf et le tennis. Je crois que la Formule 1 est le sport que je préfère regarder, mais j’ai eu la chance de pouvoir assister à quelques-uns des grands tournois de tennis et de golf grâce à mon partenariat avec Rolex, et j’ai adoré.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?
Je pense que c’est le fait que la patience avec les chevaux est la qualité la plus importante à avoir. Je crois également que même si les choses ne vont pas comme vous voulez, il faut continuer à insister et à essayer, et finalement votre jour viendra.
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Thibaut Keller
Quels sont vos projets, rêves et ambitions pour 2023 ?
Mon ambition et mon projet pour 2023 sont de réaliser un podium pendant les championnats d’Europe qui auront lieu en septembre à Riesenbeck International.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Mon plus grand moment de fierté professionnelle à ce jour est le moment où j’ai reçu la médaille d’or aux championnats de Suisse Junior 2020 au Chalet-à-Gobet. Mon cheval s’appelait Cosby, et j’ai vraiment été très fier de notre performance, car nous n’avons pas touché une seule barre pendant tout le tournoi.
Avez-vous hâte d’être au CHI de Genève, et quel est votre niveau de confiance ?
J’espère gagner le prestigieux Grand Prix U25 au CHI de Genève. Mais l’élite mondiale sera présente, alors je serais très heureux d’être dans le top 3. Un podium dans ma catégorie d’âge serait donc formidable.
Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?
J’ai commencé l’équitation et le saut d’obstacles à 10 ans. Ma grande source d’inspiration était le cavalier de saut d’obstacles néerlandais Jeroen Dubbeldam.
À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?
Pour moi, pour être un bon cavalier de saut d’obstacles et un bon cavalier tout court, il faut être volontaire, être motivé pour s’entraîner, travailler, comprendre les chevaux, toujours faire preuve de compréhension et leur offrir ce dont ils ont besoin, mais aussi des opportunités. Je pense aussi que pour exceller dans ce sport, il faut avoir derrière soi une équipe qui vous soutient.
Parlez-nous un peu de de vos chevaux… Lesquels avez-vous le plus hâte de nous montrer ?
Mes écuries sont avant tout une entreprise. Nous entraînons et préparons en permanence des chevaux pour la vente, mais je possède et j’entraîne personnellement 18 chevaux, avec lesquels j’ai pour la plupart déjà concouru. Je possède actuellement une jeune jument appelée Filomène du Sart, qui m’aidera à réaliser de grandes choses quand je commencerai à concourir avec elle. Au CHI de Genève, c’est mon meilleur cheval qui m’accompagnera, un étalon appelé Arley de Vayrie.
Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire…) ?
Mon équipe, qui est composée de grooms, de maréchaux-ferrants, d’un coach et de plusieurs vétérinaires, est très importante. Tous ses membres nous accompagnent sur les compétitions. C’est avant tout une précaution, mais nous voulons être sûrs de pouvoir répondre aux besoins des chevaux, et qu’ils soient traités de la meilleur manière qui soit. Toutes les décisions, et par conséquent les actions de l’équipe, sont basées sur les besoins et la santé des chevaux. Ce qui à terme nous permet d’exceller et de réussir tout en réalisant de bons classements. Nous amenons avec nous quelques vétérinaires, car ils savent comment soigner les chevaux, ainsi que les spécificités de chacun d’entre eux. Toutes nos décisions et actions ont un but : faire ce qu’il y a de mieux pour les chevaux.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?
Ce que j’aime le plus, c’est de pratiquer le saut d’obstacles avec mes compatriotes et coéquipiers. Je suis toujours en train d’observer et d’apprendre de mes coéquipiers, notamment de leurs améliorations, et cela me profite à moi-même en tant que cavalier de compétition.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Le meilleur conseil que j’aie jamais reçu est d’être réellement passionné par notre métier, le saut d’obstacles. Il ne faut pas seulement être motivé par son propre entraînement, mais aussi établir un lien avec les chevaux, pour se développer en tant qu’équipe. Un autre bon conseil que l’on m’a donné est que dans ce sport, il y a certes beaucoup de risques, mais ce qu’on en retire les surpasse de loin.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Rolex est une marque extrêmement connue, avec énormément de prestige. C’est le rêve de tout cavalier de participer au Rolex Grand Slam.
Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Slam. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?
Je regarde parfois les Grand Slams du tennis, comme j’admirais beaucoup Roger Federer, qui fait partie des Rolex Testimonees. Étant moi-même suisse, je le soutenais tout naturellement. En regardant les différents tournois, j’ai remarqué le prestige, le côté glamour et l’influence des autres Grand Slams, auxquels Rolex est étroitement lié.
Que faites-vous de votre temps libre en dehors du saut d’obstacles ?
Comme je passe la majeure partie de mon temps à m’entraîner et à m’occuper de mes chevaux, j’ai peu de temps à moi. Mais quand cela m’arrive, je joue beaucoup au football. Pour me détendre, j’aime aussi faire du kart avec mes amis, mais cela n’arrive pas souvent.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?
J’emporterais un bateau, pour pouvoir rejoindre l’île la plus proche, mais je n’oublierais pas le nécessaire pour survivre, comme certains aliments et une bouteille d’eau.
Dans le lounge des propriétaires:
Arturo Fasana
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Je suis suisse-italien, et je peux donc associer mes premiers souvenirs équestres à l'époque où je vivais dans la partie italienne de la Suisse, près de Lugano. Je me souviens notamment de grands sauteurs d'obstacles, comme Graziano Mancinelli, Piero D'Inzeo et Raimondo D'Inzeo, non parce que j'aimais les chevaux, mais parce que, lorsque je regardais la télévision italienne à l'époque, c’était de grands champions. Ce sont les trois champions qui me viennent encore à l'esprit, et les premiers qui m'ont fait découvrir le monde équestre.
Comment êtes-vous devenu un des plus grands propriétaires du milieu équestre ?
Tout d'abord, je ne viens pas d'une famille dans laquelle on élevait des chevaux, je suis donc devenu propriétaire de chevaux de saut d'obstacles un peu par hasard. Lorsque ma fille a décidé de faire de l'équitation pour son plaisir, je lui ai acheté en Irlande un cheval de six ans appelé Castlefield Eclipse, qui a été mon premier cheval de haut niveau. C'est grâce à Eclipse que j'ai découvert mon intérêt et ma passion pour le saut d'obstacles. J'ai aussi découvert que j'aime être entouré des meilleurs cavaliers et que je fais tout pour obtenir de bons résultats. Eclipse a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012, puis a gagné à Saint-Gall, avant de recevoir une médaille de bronze avec l'équipe suisse aux Championnats d'Europe d'Aix-la-Chapelle en 2015. Je suis donc devenu propriétaire, d'abord par hasard, puis mon amour pour le métier de propriétaire a été alimenté par les résultats obtenus par mon premier cheval, Eclipse.
En tant que propriétaire, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
Le premier souvenir qui me vient à l'esprit est la victoire d'Edouard [Schmitz] et de Gamin [Van't Naastveldhof] à Dublin - c'était quelque chose de très spécial mais aussi de très inattendu. On pourrait comparer avec la victoire d'un joueur de tennis à Wimbledon, en raison de la tradition et de l'atmosphère palpitante du spectacle qui rend la compétition si unique. Bien sûr, il y a d'autres moments inoubliables, par exemple quand Eclipse a réussi six sans fautes à Rome, Rotterdam et Aix-la-Chapelle. Ce sont des souvenirs très différents, mais qui restent très importants pour moi.
Quelles sont les qualités que vous recherchez quand vous achetez un cheval de saut d’obstacles de classe 5* (ou 5* potentiel) ?
J'achète des chevaux assez jeunes, généralement âgés de six ou sept ans. Lorsque vous achetez ce type de chevaux, il y a du potentiel dans leurs jambes, pour qu'ils puissent sauter dans les plus grandes compétitions, mais ce n'est pas tout, ce n'est qu'un aspect de ce que vous recherchez lorsque vous achetez un cheval. La physiologie, la mentalité et l'agilité sont également très importantes lorsque vous sélectionnez des chevaux. À mon avis, il est très important de former les chevaux de manière approfondie ; il faut être attentif dès leur plus jeune âge, veiller à ce que les choses ne soient pas faites trop rapidement, prendre le temps et être patient avec eux. Le bon dressage des chevaux est incontournable pour qu'ils réussissent à un haut niveau, car il y a de la pression et du stress. Comme j'ai adopté cette profession assez tard, j'ai dû observer les autres et acquérir de l'expérience en apprenant et en achetant. Je cherchais des chevaux qui auraient le mental leur permettant de concourir continuellement, et de rester au sommet. À ce niveau élevé, vous n'avez que trois ou quatre pour cent des chevaux qui peuvent rester au plus haut niveau et gagner des compétitions.
Quel est le degré d'implication d'un cavalier lorsque vous cherchez à acheter un nouveau cheval ?
Lors de l’achat de nouveaux chevaux, je veux toujours qu'Edouard donne son avis, ce qui est important, car au bout du compte, c'est lui qui va monter le cheval. J'aime recevoir des conseils non seulement du cavalier mais aussi d'autres personnes lors de l'achat de chevaux, car cela me permet de prendre une décision éclairée.
Parlez-nous un peu de votre relation avec Edouard Schmitz.
Je connais Edouard depuis son jeune âge, et tout le monde reconnaissait que c’était un cavalier très talentueux. Lorsque j'ai dû décider à qui je voulais prêter mes chevaux, Edouard m'est venu à l'esprit. Après en avoir discuté avec ma fille, nous sommes arrivés à la conclusion qu'il serait un bon choix, car nous voulions donner à un cavalier la possibilité de réussir dans ce sport. Edouard a toujours été beaucoup soutenu par sa famille et c'est un réel plaisir de l'avoir comme cavalier. Notre relation est basée à la fois sur le sérieux et l'humour, avec une pointe de légèreté, cela nous permet de ne pas nous mettre trop sous pression, ce qui est difficile dans ce milieu. Je ne suis pas du genre à provoquer du stress ou de la pression, car je crois que cela peut conduire à des problèmes. Il est donc important pour moi d'avoir une bonne relation avec la personne qui monte mes chevaux. C'est pourquoi je laisse Edouard décider de la manière de s'entraîner et de s'occuper des chevaux, car ce n'est pas mon domaine d'expertise.
Combien de chevaux possédez-vous actuellement, et quel est votre cheval le plus prometteur ? Edouard parle de Gamin Van't Naastveldhof comme étant « l’affaire du siècle ».
J'ai deux chevaux avec Edouard, un de sept ans appelé Karel [Doorman], qui a le potentiel pour réussir à un très haut niveau, et un de onze ans appelé Babylone Des Erables, qui est bon mais n'a peut-être pas la capacité d'atteindre le niveau de Karel. Et puis j'ai Gamin, que j'ai acheté quand il avait six ans - c'est mon meilleur cheval. C'est un cheval que tout cavalier aimerait avoir, car il a toutes les qualités que l'on recherche : la puissance, l’agilité, un galop fantastique et un mental à toute épreuve.
Lequel de vos jeunes chevaux a, selon vous, le potentiel pour être le meilleur ?
Karel est un cheval dont nous espérons qu'il réussira à un haut niveau - c'est un cheval très rapide et prudent avec un mental solide. Mais comme il n'a que sept ans, il ne peut pas encore participer à des compétitions de classe 5*, c'est donc le seul problème que nous avons avec lui pour le moment. Une solution est de l'inscrire dans des classes inférieures, ce qui est un bon moyen de le former et de le faire progresser. D'une certaine manière, Karel a des qualités similaires à celles que Gamin avait à cet âge, mais il n'a pas le même physique, car Gamin a toujours été un grand cheval. Malgré cela, il y a de très bonnes chances que nous réussissions et que nous puissions faire sauter Karel à un niveau élevé, mais il est un peu trop tôt pour en être sûrs.
Pourquoi faites-vous ça ? Quelle est votre ambition en tant que propriétaire ?
Ma seule ambition, c’est de garder la passion. Je veux dire, je n'ai pas du tout d'intérêt particulier pour les chevaux. Au cours des 15 dernières années, j’ai peut-être vendu deux chevaux seulement, non pas parce que je le voulais, mais pour d'autres raisons. Je suis vraiment fier qu'avec la famille d'Edouard, nous l'ayons aidé à accomplir tant de choses, surtout au cours de cette dernière année. C’est grâce à ses compétences et à ses qualités personnelles, mais aussi grâce aux chevaux qu'il a.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam est absolument essentiel à ce niveau et pour le saut d’obstacle. Une compétition soutenue par Rolex est naturellement prestigieuse. Tous les cavaliers rêvent donc de participer à des compétitions comme le CHI de Genève et les trois autres Majors à un moment donné de leur carrière. Des compétitions comme le Rolex Grand Slam motivent les jeunes, les inspirent pour commencer à monter à cheval et découvrir ce sport, ce qui à mon avis est d’une grande importance.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam, conçu exclusivement pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping, permet aux fans de suivre leurs équipes cheval-cavalier préférées grâce à la technologie du second écran. Lancée avant le Dutch Masters 2021, le premier Majeur équestre de l’année, la technologie Second Écran Rolex Grand Slam propose aux passionnés d’équitation les statistiques les plus récentes depuis plus d’un an. Les spectateurs de plus de 50 pays apprécient cette expérience et utilisent désormais la technologie avant, pendant et après les Majors pour mieux comprendre les performances de leurs équipes équestres favorites.
La technologie Second Écran de Rolex Grand Slam a été développée par une équipe d’experts de la société suisse Alogo. La société est réputée pour sa création d’outils d’analyse pour l’industrie équestre, notamment une gamme de produits de pointe qui quantifient les performances des athlètes.
Grâce à l’appli web, les passionnés d’équitation du monde entier peuvent consulter une multitude de données en temps réel, notamment les chronos en direct, les pénalités acquises, ainsi que l’ordre de départ. Ce service fonctionne sans heurts avec la plateforme de streaming en ligne du Rolex Grand Slam. De plus, le Second Écran de Rolex Grand Slam conserve toutes les statistiques créées pour chaque Major et permet aux utilisateurs de revenir sur chacune de ces compétitions emblématiques avec plus de détails que jamais.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam permet également aux fans d’accéder à des statistiques supplémentaires, telles que les obstacles les plus renversés, le nombre de cavaliers ayant dépassé le temps autorisé et les temps en direct pendant le barrage, ainsi que des informations sur le Rolex Grand Slam Live Contender. Le Second Écran du Rolex Grand Slam est le prolongement parfait du streaming en direct pour les fans d’équitation qui souhaitent en savoir plus sur les quatre Majors qui composent le Rolex Grand Slam of Show Jumping : le Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et le CHI de Genève.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam est gratuit et accessible en cliquant sur le lien suivant : https://rolexgrandslam.alogo.io/
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Gilles Thomas
Vous avez eu une excellente année, quel en a été le point culminant ?
J’ai vraiment eu une année exceptionnelle, j’aurais du mal à choisir un seul grand moment ! J’ai obtenu ma première victoire en 5* lors de la King George V Gold Cup à Hickstead en juillet, ce qui était génial. Puis, j’ai fait troisième au CP ‘International’, présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, un résultat fantastique. Tout récemment, j’ai eu la chance incroyable de gagner la finale de la FEI Jumping Nations Cup™ avec l’équipe de Belgique. Il me serait très difficile de choisir un seul de ces grands moments !
Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?
J’espère pouvoir monter au CHI de Genève, ça serait fantastique. Ensuite, en Belgique, nous avons un concours 5* où se déroule une FEI Jumping World Cup™, à Mechelen, entre Noël et le jour de l’An. Ce concours est toujours très important pour les cavaliers belges, et ma famille participe à son organisation, donc j’espère vraiment avoir de bons résultats à la FEI Jumping World Cup™.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 et au-delà ?
Mon plus grand rêve est de concourir au CHIO d’Aix-la-Chapelle, qui est à mon avis le meilleur concours au monde et le Rolex Grand Prix à Aix est l’une des compétitions les plus prestigieuses du calendrier. J’ai aussi comme objectif de concourir dans l’équipe senior de Belgique dans un grand championnat. J’ai concouru dans les équipes junior et jeunes cavaliers, mais mon rêve serait de faire partie de l’équipe nationale aux Championnats du monde de la FEI ou aux Jeux olympiques et d’y gagner une médaille.
Après votre excellente performance au CP ‘International’, présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, comment allez-vous vous préparer le CHI de Genève ?
Je ne suis pas encore tout à fait sûr d’y participer, mais j’espère y aller. Ce sont deux concours très différents, mais je prendrais quand même Aretino 13, car même si le concours de Genève se déroule en intérieur, l’arène est malgré tout très grande. Si je vais au CHI de Genève, il s’agira du premier concours indoor pour Aretino 13, car c’est un grand cheval qui a besoin de beaucoup d’espace et qui est plus à l’aise en extérieur. Le CHI de Genève est un concours fantastique et je prévoirai d’y emmener mes trois meilleurs chevaux si j’y vais.
Parlez-nous un peu de vos chevaux et de leurs personnalités...
J’ai beaucoup de chance en ce moment car j’ai une écurie pleine d’excellents chevaux, et c’est ce qui m’a permis de faire une saison exceptionnelle. J’ai environ 12 chevaux au total et quatre d’entre eux peuvent participer à un grand prix 5*. J’ai également quelques jeunes chevaux de 7 et 8 ans pour qui j’ai de grands espoirs.
Parmi vos jeunes chevaux, lesquels vous semblent les plus prometteurs ?
J’ai un étalon de 8 ans qui s’appelle Ermitage Kalone by Catoki. Il a fait beaucoup de reproduction cette année et il est très apprécié en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. C’est un très bon cheval de saut, lui-même de très bonne race et je pense que c’est la raison de sa grande popularité.
Il aura 9 ans l’an prochain, nous allons donc le faire sauter davantage. Pour le moment, il saute à 1,45 m dans des concours 2*, avec beaucoup de facilité. J’ai prévu d’en faire mon deuxième cheval pour les concours 5* l’année prochaine et j’espère pouvoir l’emmener dans une FEI Nations Cup™ 3*. Nous allons doucement le former au cours de l’année. Je pense qu’il sera au top en 2024.
Qu’est-ce qui vous garde motivé ?
J’adore la sensation de la victoire et d’arriver à obtenir les meilleurs résultats, et j’ai pu réellement savourer ces sensations cette année. Cette année a été exceptionnelle, j’ai pu me rendre à plusieurs des meilleurs concours dans le monde, avec une organisation fantastique et où je suis en compétition avec mes idoles. Bien sûr, il y a beaucoup de concours au calendrier, et vous devez participer à la plupart pour maintenir votre classement, mais j’ai beaucoup de chance d’avoir assez de chevaux du meilleur niveau pour pouvoir les interchanger pendant la saison pour qu’ils restent en forme.
L’équipe de Belgique a connu un grand succès cette année, que ressentez-vous de monter dans la même équipe que des grands cavaliers comme Wathelet, Philippaerts, Guéry, etc ?
Au début de l’année, j’ai été troisième dans une grande compétition à Miami. Jérôme Guery et Gregory Wathelet m’ont tous les deux envoyé un message pour me dire qu’ils espéraient que nous pourrions concourir dans la même équipe cette année, mais j’étais loin d’imaginer que ça arriverait.
Ma sélection dans l’équipe de Belgique est arrivée plus vite que je ne le pensais, et j’ai été sélectionné dans l’équipe pour la Nations Cup™ à Falsterbo, où nous avons gagné. J’ai ensuite été sélectionné pour la finale de la FEI Jumping Nations Cup™ à Barcelone pour faire équipe avec Jérôme, Gregory et Olivier [Philippaerts], et nous avons encore gagné et obtenu la qualification olympique. Cette année tout s’est passé très rapidement, mais c’était vraiment incroyable de faire partie d’une telle équipe de gagnants. C’était génial de concourir dans la même équipe car ce sont tous des cavaliers fantastiques et qui ont des carrières exceptionnelles.
Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un jeune cavalier comme vous ? Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense que c’est une excellente chose pour notre discipline. Les quatre Majeurs sont les meilleurs concours du monde, tout y est parfaitement organisé pour les chevaux, et bien-sûr le montant du prix est aussi exceptionnel. Les concours 5* sont très nombreux mais les Majeurs se démarquent vraiment comme des objectifs pour lesquels se préparer, c’est le top du top. Je pense que pour les cavaliers, ces Majeurs sont très motivants et nous voulons y donner le meilleur de nous-même.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Même si j’ai obtenu des résultats fantastiques au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, je pense que je préfère le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Je vis en Belgique, mais Aix-la-Chapelle n’est qu’à une heure de route de chez moi. J’y suis déjà allé en tant que spectateur quelques fois et je pense que c’est le meilleur concours du monde. J’espère vraiment y participer un jour en tant que compétiteur.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Mon oncle, Marc van Dijck. Il est aussi mon entraîneur et il a également concouru au plus haut niveau de la discipline, avec l’équipe de Belgique. Il y a 10 ou 15 ans, il a concouru au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et au CHIO d’Aix-la-Chapelle et il est même arrivé troisième à Aix. Il me donne de très bons conseils, mais je suis aussi très motivé pour arriver à faire encore mieux que lui !
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ?
Je suis quelqu’un de très compétitif, donc je crois que le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est qu’il vaut mieux concourir pour la deuxième place que pour la première, et au final on gagne plus. Je pense que c’est vrai car vous montez un peu plus lentement, et ça vous donne le temps de prendre confiance et d’être plus efficace.
Décrivez-nous une journée typique de votre quotidien.
Quand je suis chez moi, je monte entre huit et neuf chevaux. En ce moment, mon oncle dirige les écuries, ce qui me permet de me consacrer uniquement à monter les chevaux, ce que j’apprécie beaucoup. J’essaie de monter tous les chevaux le matin. Nous avons beaucoup de jeunes chevaux dans le cadre de notre programme d’élevage, donc l’après-midi je passe du temps avec les poulains et à faire du saut en liberté avec les jeunes chevaux. C’est vraiment passionnant de voir la prochaine génération de chevaux que nous avons dans nos écuries.
Que faites-vous de votre temps libre en dehors du saut d’obstacles ?
Je n’ai pas beaucoup de temps libre car les concours ont généralement lieu le week-end, mais quand cela m’arrive, j’aime retrouver mes amis pour aller prendre un verre ou manger dans un restaurant. Je ne les vois pas beaucoup, donc j’apprécie vraiment le temps que je peux passer avec eux. J’aime aussi beaucoup le sport et je fais du squash avec un ami une fois par semaine.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?
Tout d’abord mon oreiller, je dois l’emmener partout avec moi, pour éviter des douleurs dans la nuque. Ensuite, je pense que je prendrais un canif pour m’aider à survivre, c’est toujours utile. Enfin, un hors-bord, pour pouvoir rentrer !
Dans le Lounge des propriétaires:
Conor Swail
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Mon frère et moi allions beaucoup à la chasse quand nous étions plus jeunes. Je pense donc que mes premiers souvenirs liés à l’équitation remontent à mes cinq ans, et nous avions l’habitude de parier entre nous qui tomberait le moins de cheval pendant la journée.
En tant que cavalier, quel est le moment dont vous êtes le plus fier cette année ?
C’est une question facile pour moi. C’est ma victoire dans l’Aga Khan Nations Cup™ au Dublin Horse Show avec Count Me In. Ce fut vraiment un moment incroyable dans ma carrière et gagner devant mon public, chez moi, a été exceptionnel.
Quelles sont les qualités que vous recherchez quand vous achetez un cheval de saut d’obstacles 5* (ou potentiellement 5*) ?
C’est difficile à dire, je pense que tout le monde recherche la même chose. Ils doivent avoir de bons résultats et la volonté de gagner, et puis en termes de qualités, je pense que la prudence et la capacité de faire ce qu’il faut au bon moment sont très importantes.
Comment êtes-vous devenu un des plus grands propriétaires du milieu équestre ?
Cela s’est fait car je n’avais pas de grands sponsors ou de propriétaires pour me soutenir, j’ai donc été obligé de tout faire par moi-même. Maintenant j’ai beaucoup de chance car un très bon ami à moi, Conall Murray, de Mannon Farm, a commencé à acheter des chevaux avec moi. Ensemble, nous possédons Count Me In, Vital Chance De La Roque et Nadal Hero & DB qui sont mes trois meilleurs chevaux. Avoir son soutien est vraiment fantastique et ça me facilite énormément un achat si je peux partager le coût du cheval.
En tant que propriétaire, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
Je suis très fier de ce que j’ai pu accomplir sans l’aide de multiples propriétaires. Bien-sûr, j’aurais préféré plus d’aide financière pour pouvoir acheter plus de chevaux et pour me donner plus de chances de gagner. Mais je suis très fier de ce que j’ai fait avec un budget limité, et j’ai adoré ces dernières années de ma carrière.
Comment équilibrez-vous votre double carrière de cavalier de classe internationale et de propriétaire de haut niveau ?
Ça ne me pose pas de problèmes. Je pense qu’il s’agit surtout d’avoir un bon programme pour les chevaux. En tant que cavalier, je voyage beaucoup, mais je veille toujours à ce qu’aucun des chevaux n’ait un programme trop chargé à un moment donné. J’essaie de leur préserver un bon équilibre entre travail et repos, et de les maintenir en forme, sinon ils ne sont pas à leur meilleur niveau en compétition.
Comment préparez-vous le CHI de Genève ?
J’y emmène mes meilleurs chevaux, Count Me In et Vital Chance De La Roque. J’ai monté Count Me In en salle au Washington International Horse Show le week-end dernier où il a gagné les qualifications pour la FEI Jumping World Cup™. Il va à Toronto la semaine prochaine et il aura ensuite quelques semaines de repos avant le CHI de Genève.
Vital Chance De La Roque a concouru à Sacramento il y a quelques semaines, et il y a aussi gagné la FEI Jumping World Cup™ Sacramento présentée par GV23 Wines. Il ira ensuite à Las Vegas, environ un mois avant le CHI de Genève. Tous les deux ont très bien sauté en salle et ils auront eu quelques semaines de repos avant le CHI de Genève, j’espère donc qu’ils seront toujours en forme à la fin de l’année.
Combien de chevaux avez-vous pour le moment ? Avez-vous de jeunes chevaux particulièrement prometteurs ?
Pour le moment, je n’en ai que cinq ou six. Je n’ai pas beaucoup de jeunes chevaux en ce moment. Habituellement, j’en ai quelques-uns en Irlande que je fais se développer là-bas et, si je crois qu’ils ont un potentiel pour concourir en 5*, je les fais venir en Amérique du Nord quand ils ont 8 ans.
Vous devez être très fier de Count Me In ; parlez-nous un peu de lui, et de quand vous vous êtes rendu compte de son potentiel. Qu’est-ce qui le démarque des autres chevaux de niveau 5* ?
Je connaissais déjà bien ce cheval avant même de l’acheter. Il était dans le circuit avec Beth Underhill et il avait déjà du succès, c’était un cheval très prudent qui faisait beaucoup de sans-fautes, mais pas au niveau où il saute aujourd’hui.
Quand il a été disponible, j’ai donc décidé de tenter ma chance avec lui, même s’il avait déjà 14 ans. J’ai vraiment réussi mon pari et je crois qu’il a surpris beaucoup de gens, moi y compris. C’est selon moi un cheval incroyable, et nous avons une excellente relation. Il continue à s’améliorer, il a changé ma carrière et je ne l’ai que depuis un peu plus d’un an.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 et au-delà ?
Je pense que le classement est un reflet de la constance des résultats obtenus. Je suis très fier du fait que, la plupart du temps, mes chevaux sont capables de gagner et de se placer dans de nombreuses compétitions de très haut niveau. Mais une de mes plus grandes ambitions serait de gagner une médaille dans un grand championnat.
J’ai préféré ne pas participer aux Championnats du Monde de la FEI cet été avec Count Me In. Je pense que pour un cheval de cet âge, c’était trop lui demander de sauter plusieurs jours de suite. Je ne voulais pas l’épuiser ni l’amener à se blesser. Je crois que, si nous avions concouru, nous aurions obtenu un bon résultat ou peut-être même gagné une médaille grâce à ses qualités. Mais c’était la meilleure chose à faire pour mon cheval et pour sa longévité dans le sport de ne pas y aller. Il est extrêmement important de prendre la bonne décision pour vos chevaux et d’avoir leur intérêt à cœur.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est la compétition la plus prestigieuse de notre sport. Le montant du prix est exceptionnel et il rassemble les meilleurs concours dans le monde. C’est un privilège de participer aux Majeurs quand vous avez un cheval qui a le niveau suffisant pour le faire.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est bien-sûr un événement très spécial. Je passe aussi beaucoup de temps à Spruce Meadows et j’y participe à des compétitions tout l’été, le site est vraiment exceptionnel. Le CHI de Genève est également un des meilleurs concours en salle. Mais je crois que le CHIO d’Aix-la-Chapelle est mon préféré. On n’y va qu’une fois par an, ce qui le rend encore plus spécial, et le public est incroyable.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
J’admire beaucoup de grands cavaliers et j’essaie de les observer et d’apprendre d’eux autant que possible. Si je devais en choisir un, ce serait John Whitaker. Je pense que c’est l’un des cavaliers les plus naturellement talentueux, il a monté beaucoup de chevaux différents et il les monte tous incroyablement bien. Sa longévité est exemplaire et il a toujours été une grande inspiration pour moi.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Vous devez toujours croire en vos propres capacités. Tout au long de votre carrière, vous aurez de bons et de mauvais résultats, vous devez donc croire en vous-même et en votre capacité à progresser.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
J’adore le sport et j’aime beaucoup jouer au golf ou regarder différents sports quand j’en ai l’occasion.
Le CHI de Genève ajoute une journée à son programme!
Le très attendu CHI de Genève revient cette année du 7 au 11 décembre avec une journée supplémentaire de compétition qui s’ajoute à son programme déjà impressionnant d’événements sportifs et de grand spectacle.
Prévue le mercredi 7 décembre, la journée supplémentaire sera l’occasion de trois concours consacrés uniquement à des compétitions nationales. À partir de 1,15 m et jusqu’à 1,35 m de hauteur, ces compétitions seront une occasion unique pour les cavaliers amateurs de concourir dans l’une des plus prestigieuses arènes de saut d’obstacles dans le monde. En outre, les compétiteurs auront l’occasion de se qualifier pour un tout nouveau concours qui aura lieu le samedi soir de la compétition de cette année, la Coupe du Jockey Club du Crédit Suisse. Ce concours est une compétition par équipe en un seul tour, avec un barrage si nécessaire pour désigner le vainqueur final. Les équipes seront composées de deux gagnants des concours amateur du mercredi, d’un cavalier international et d’un cavalier de concours complet, rassemblant ainsi un éventail de différents athlètes participant à la compétition.
Les concours de haut niveau international commencent le jeudi 8 décembre avec le Trophée de Genève, en soirée, qui sera la première occasion de se qualifier pour le prestigieux Rolex Grand Prix du dimanche. Avant ce prestigieux concours se tiendra le premier de trois concours réservés aux cavaliers de moins de 25 ans, mettant ainsi sous les projecteurs le meilleur de la prochaine génération de cavaliers de saut d’obstacles.
Le vendredi 9 décembre, les spectateurs auront la chance d’assister au cross-country indoor présenté par la Tribune de Genève, avec quelques unes des grandes figures du concours complet venues concourir pendant leur « basse saison ». Le point culminant de vendredi sera pour beaucoup la 21e édition du Top 10 Rolex IJRC, qui voit l’élite des cavaliers de saut d’obstacles s’affronter pour le titre de meilleur des meilleurs dans ce qui est souvent comparé aux Nitto ATP Finals en tennis.
La compétition recommence samedi avec le Land Rover Grand Prix qui sera la dernière compétition pour les moins de 25 ans. Le CHI de Genève a toujours été fier d’apporter son soutien à la nouvelle génération et ce dernier concours mettra sous les projecteurs les talents en devenir du saut d’obstacles sur la plus grande piste indoor dédiée au sport équestre. Après ce concours du début de matinée, l’action ne manquera pas pour les fans de sport équestre qui se passionneront pour la Coupe de Genève, la Grande Chasse et le Crédit Suisse Challenge, ainsi que pour le premier des concours d’attelage, la FEI Driving World Cup™ présentée par l’Institut international de Lancy, qui déterminera l’ordre de départ des six conducteurs qui participeront dimanche matin à l’épreuve genevoise de la FEI Driving World Cup™, présentée par la Radio Télévision Suisse.
Le dernier jour de la compétition devrait être spectaculaire avec, à son apogée, le Rolex Grand Prix, le dernier Majeur de l’année 2022. Le Suisse Martin Fuchs cherchera sans doute à entrer dans l’histoire une fois encore devant son public en gagnant ce titre prestigieux pour la troisième fois de suite. Il devra cependant affronter une rude compétition face à 39 des meilleurs couples de cavaliers et chevaux du monde entier, dont l’Allemand Daniel Deusser, qui a déjà gagné deux des trois Majeurs Rolex Grand Slam of Show Jumping cette année.
Daniel Deusser et Killer Queen VDM gagnent CP 'International', presented by Rolex à Spruce Meadows
Le cavalier allemand devient le prétendant au Rolex Grand Slam
Un parcours impressionnant et difficile comme tous ceux conçus par Leopoldo Palacios attendait 40 des meilleurs couples cheval cavalier du monde qui se sont affrontés pour le concours ultime des ‘Masters’ de cette semaine, le CP ‘International’, présenté par Rolex, dans le cadre du Rolex Grand Slam, sur l’emblématique International Ring de Spruce Meadows.
Lors de la première manche, aucun sans faute après 20 candidats et une série d’abandons témoignent de la sévérité de l’épreuve affrontée par les couples, le triple après la rivière n’étant qu’un des obstacles qui ont éliminé beaucoup de concurrents. Cependant, le jeune Belge de 24 ans Gilles Thomas et son hongre de 14 ans Aretino 13 ont bientôt démontré que le parcours du Vénézuélien Palacios était faisable, après avoir passé les 14 obstacles sans faute, très confiants, en un temps de 84,72 secondes. Bien qu’ayant accumulé quatre fautes, l’actuel prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Gerrit Nieberg, et son partenaire du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en juillet, Ben 431, ont sauté avec aisance et sont restés plus que jamais en compétition. Peu après, McLain Ward et sa jument superstar HH Azur ont fait une démonstration de classe et d’harmonie en décrochant un deuxième sans faute en 83,73 secondes.
Le Suisse Steve Guerdat et son hongre de 13 ans, Venard de Cerisy, ont semblé inspirés par le parcours, avec le troisième sans faute de la journée effectué en 85,53 secondes. Avec un dépassement de la limite de 86 secondes, une faute de temps pour le Néerlandais Harrie Smolders et son cheval gagnant du CP International, présenté par Rolex en 2019 a terni un parcours autrement impeccable. Le duo vainqueur du Majeur CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021, mené par l’Allemand Daniel Deusser, a inscrit le quatrième sans faute de la journée et le dernier de cette première manche. Six autres couples se sont qualifiés pour la deuxième manche, dont les Mexicains Eugenio Garza Perez et Manuel Gonzalez Dufrane, le Suédois Peder Fredricson, le Témoignage Rolex Martin Fuchs de Suisse, l’Irlandais Paul O’Shea, et le Brésilien Francisco Jose Mesquita Musa.
Les 12 premiers cavaliers de la première manche ont dû affronter une deuxième manche avec des obstacles encore plus hauts, sur une distance légèrement plus courte, avec une limite de temps de 72 secondes. Les cinquièmes sur la ligne de départ, Martin Fuchs et son hongre gris de 10 ans ont donné une image de pure classe, survolant le parcours sans faute en 69,80 secondes, le premier de trois sans fautes consécutifs après quatre fautes dans la première manche, suivi de l’actuel prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Gerrit Nieberg et du Brésilien Eugenio Garza Perez avec son étalon de 11 ans, Contago. Mais leurs espoirs ont été de courte durée quand le duo vainqueur du CP International, présenté par Rolex de 2021, Steve Guerdat et Venard de Cerisy a été le premier couple à faire un double sans faute. L’actuel numéro 39 mondial Gilles Thomas est passé ensuite et, à la grande joie du public de Calgary, a également réussi un deuxième sans faute, déclenchant ainsi une épreuve de barrage. Le Témoignage Rolex Daniel « Double D » Deusser et sa jument de 12 ans Killer Queen VDM ont été les troisièmes qualifiés pour le barrage. Et c’est le vainqueur de la coupe Tourmaline Oil, McLain Ward, qui a été le quatrième qualifié, non sans suspense, après avoir fait trembler le premier obstacle du double Liverpool. Une troisième manche de barrage très ouverte a donc été installée devant un public connaisseur et impatient.
Premier à partir, Steve Guerdat a fait tomber le premier obstacle du double, passant la ligne d’arrivé avec quatre fautes, en 41,70 secondes. Derrière lui, Gilles Thomas a bousculé l’obstacle CP et renversé le dernier obstacle, passant la ligne avec huit fautes en 42,31 secondes. Daniel Deusser a pénétré calmement sur l’International Ring et méticuleusement suivi le parcours de barrage de huit obstacles, passant la ligne sans faute et dans le temps imparti et remportant ainsi le CP International, présenté par Rolex de 2022, ce qui fait de lui le prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Après sa victoire dans le CP ‘International’, présenté par Rolex, Deusser a déclaré : « C’est un Grand Prix historique, c’est une épreuve que je suis depuis que je suis très, très jeune. Je la regardais à la télévision, et j’ai encore des cassettes VHS à la maison de ce Grand Prix. Je les regardais en boucle, et je n’aurais jamais imaginé de me retrouver ici, donc gagner le CP ‘International’, présenté par Rolex ici à Spruce Meadows, c’est vraiment fantastique. »
Ravi de la performance de sa jument Killer Queen VDM, Deusser a ajouté : « Je dois reconnaître qu’elle a fait une semaine fantastique. J’ai commencé le premier jour avec une petite épreuve et j’avais des doutes quant à la faire sauter dans une grande compétition, mais finalement je l’ai montée dans la grosse épreuve de vendredi, juste parce qu’elle n’avait jamais sauté dans l’International Ring. Je pense que c’était une bonne décision aujourd’hui, elle a fait trois superbes manches sans faute et elle aura sans aucun doute un très gros dîner ce soir, avec quelques carottes et des friandises ! »
Meet the Next Gen:
Dylan Munro
Quels sont vos projets d’ici la fin de l’année ?
Pour le moment, les chevaux les plus âgés que j’ai ici à Spruce Meadows vont avoir un peu de repos, et puis nous reviendrons ici en octobre pour l’Oktoberfest avec quelques chevaux plus jeunes. Ensuite, nous prendrons un peu de repos avant de nous rendre à Thermal pour le circuit d’hiver, pendant les quatre premiers mois de l’année prochaine.
Qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows un lieu de compétition si spécial ?
J’ai grandi dans la région, et quand j’étais enfant, je venais ici et je rêvais de concourir ici dans l’International Ring avec les meilleurs cavaliers du monde. L’historique du lieu, est tellement emblématique, et c’est vraiment un rêve qui se réalise pour moi de pouvoir concourir ici.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Mon plus grand moment de fierté jusqu’ici, c’est certainement d’avoir gagné le droit de concourir dans l’International Ring pendant les Summer Series. Je venais de passer en catégorie 1,40 m pendant les Summer Series, donc me qualifier pour monter là-bas, c’était fantastique.
Qui a été votre plus grande source d’inspiration jusqu’à présent ?
Dernièrement, je dirais mes deux entraîneurs, Kelly Koss-Brix et Ben Asselin. J’ai vraiment apprécié qu’ils me prennent sous leur aile et qu’ils m’apprennent le métier du saut d’obstacles et me donnent l’occasion de monter des chevaux vraiment incroyables.
Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?
Ce qui me motive, c’est qu’il y a toujours plus, vous voulez réussir le plus grand et le meilleur de la discipline, l’objectif est de pouvoir sauter ici dimanche et de pouvoir monter dans les meilleurs Grands Prix. C’est ça qui me motive à continuer et à travailler aussi dur.
Parlez-nous un peu des chevaux que vous montez cette semaine...
Ici j’ai Face to Face, ou « Frankie », comme on l’appelle à l’écurie. J’adore ce cheval, il a fait énormément pour moi et pour ma carrière équestre. Nous avons vraiment établi une relation incroyable, et je suis ravi de ce que nous avons réussi à faire ensemble cet été. C’est vraiment un excellent cheval pour moi et je ne dirai jamais assez de bien de lui.
L’autre jument que je monte ici est Castelle [Van Het Beeckhof Z], elle appartient à Telsec Farm. J’ai eu la chance qu’ils me donnent l’occasion de la monter. Elle a tout de la jument typique, elle a son caractère et veut toujours faire les choses à son idée. Mais elle a un talent incroyable pour sauter l’obstacle et je pense qu’elle a un avenir brillant.
Avez-vous de jeunes chevaux qui selon vous ont un avenir de champion ?
Je ne possède pas de chevaux personnellement, mais celui que je monte chez nous pour Ben et Kelly, Macgyver, est le propre frère de Makavoy, un excellent cheval de Ben qui profite aujourd’hui d’une retraite bien méritée au pré. Macgyver évolue doucement et il suit une bonne progression, je pense qu’il a un grand potentiel.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait jamais donné ?
Juste la semaine dernière, Ben m’a dit que j’avais fait tout le plus dur du travail en dehors de l’arène et que finalement, je n’avais plus qu’à aller sur le terrain et concourir. Il a dit que je devais avoir confiance dans le travail et les processus que j’ai accomplis et dans toutes les heures que j’ai passées à m’entraîner et qui s’avéreront utiles sur le terrain. Je dois juste me présenter sur la piste en étant motivé et en croyant que je peux gagner chacune des épreuves.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Tout à fait, c’est une excellente initiative. Il a vraiment ramené l’intérêt du public envers le saut d’obstacles rendu la discipline véritablement attrayante. Je n’ai pas pu aller en Europe pour assister aux grands concours qui y ont eu lieu. Mais être présent ici et voir l’intérêt du public et comment les gens s’impliquent dans le sport, c’est génial et c’est excellent pour notre discipline.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
J’essaie de me rendre utile à l’exploitation agricole de mes parents, autant que possible. J’aime aussi beaucoup le hockey et je vais assister aux matchs des Calgary Flames en hiver, chaque fois que je peux. De manière générale, j’apprécie beaucoup tous les sports.
Word from the organiser:
Linda Southern-Heathcott
Vous devez être ravie de voir le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ se dérouler sans restriction de capacité ?
Absolument, c’est fantastique d’être de retour. Et quelqu’un doit veiller sur nous car nous avons un soleil magnifique, nous avons vu des performances exceptionnelles et c’est vraiment merveilleux de voir tous les éléments tourner en notre faveur.
Y a-t-il des nouveautés au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ cette année ?
La plus grande nouveauté de cette année, ce sont les démonstrations car nous voulions vraiment mettre le dressage en valeur. Je pense qu’au Canada il y a un réel besoin de promouvoir le dressage. C’est une discipline qui se développe rapidement, qui est pleine d’élégance et j’ai l’impression que le public a beaucoup apprécié. Nous avons eu deux superbes compétiteurs, des Canadiens et gagnants de CDI. L’un d’eux nous arrive des Championnats du Monde et l’autre est une étoile montante dans la discipline. C’était assez amusant d’ailleurs, les chevaux étaient bien assortis et ils ont présenté une excellente performance vendredi soir. Ils vont aussi lancer le CP International, présenté par Rolex.
Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre ?
La qualité la plus importante, c’est la capacité à travailler ensemble, dans les bons moments et dans les périodes plus difficiles. L’équipe doit s’atteler à la tâche et s’efforcer de trouver des solutions à tous les problèmes qui se présentent. Et toutes ces difficultés doivent être des occasions de nous améliorer. Pour moi, c’est ça le plus important.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Le conseil le plus important que je donnerais, et ce n’est pas mon point fort, c’est de faire preuve de patience. J’encouragerais aussi ces personnes à se fixer des objectifs, à bien les identifier et à toujours travailler pour les atteindre. Je crois que l’une des valeurs communes partagées par les quatre compétitions du Grand Slam, c’est que nous misons tous sur le long terme. Il ne s’agit pas de rechercher un succès rapide ou des résultats immédiats, il s’agit de développer ce sport et de s’engager pour lui, de construire avec toutes les parties prenantes, que ce soit avec les athlètes, le public, les sponsors ou les médias. Il s’agit de maintenir une cohérence entre tous ces éléments et de faire progresser le sport.
Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès d’un événement sportif d’importance ?
Il doit être passionnant. Chacun des événements du Rolex Grand Slam est unique et ils ont tous leur propre atmosphère. Dans notre sport aujourd’hui, je crois qu’il y a une certaine uniformité engourdissante. Pour le golf, le Masters est différent de l’Open des États-Unis, et en Formule 1, le Grand Prix de Monaco est différent du Grand Prix des Pays-Bas. Un des ingrédients du succès, c’est d’être unique et d’être fidèle à votre culture et à votre caractère. Un autre ingrédient est d’avoir les meilleurs athlètes. Ensuite il faut laisser le sport et la compétition prendre le dessus pour, en tant que spectateur, regarder et vraiment apprécier l’intensité du spectacle et y prendre plaisir. Si vous avez tous ces ingrédients, je pense que votre événement sera un succès.
McLain Ward et HH Azur remportent la Tourmaline Oil Cup
Pas moins de 49 couples cavalier-cheval, dont quatre des dix meilleurs cavaliers au monde, se sont affrontés dans l'épreuve phare de la deuxième journée des Masters CSIO5* de Spruce Meadows, la Tourmaline Oil Cup de 1,60 m. Le chef de piste vénézuélien Leopoldo Palacios semble avoir mis en place une tâche difficile, car plusieurs des meilleurs cavaliers du monde n’ont pas pu négocier le parcours de 12 obstacles sans faute et passer au barrage. Cependant, à la grande joie du public du site international, une petite série de partenariats a renversé la tendance vers la fin de l'épreuve, donnant lieu à un barrage de six chevaux, réduit ensuite à quatre après que l'israélien Daniel Bluman et Ladriano Z, et le troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d'Aix-la-Chapelle, Nicola Philippaerts et Katanga v/h Dingeshof, aient décidé de ne pas participer.
Les quatre duos en lice pour la confrontation finale comprenaient l'américain McLain Ward et HH Azur, le champion du Rolex Grand Slam de saut d'obstacles et Témoignage Rolex, Scott Brash et Hello Jefferson, un autre Témoignage Rolex, l'allemand Daniel Deusser et son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle, et Harrie Smolders et son étalon superstar Darry Lou, qui connaît cette arène mieux que quiconque, puisqu'il a triomphé ici dans le CP 'International', présenté par Rolex en 2019 avec son ancienne partenaire Beezie Madden.
Un barrage de huit efforts attendait les quatre paires, Scott Brash étant le premier à partir, avec un double sans faute en 45,92 secondes. Il était suivi par McLain Ward, qui a fait le tour du parcours sans faute, battant le temps de Scott Brash de plus de 5 secondes. Il ne restait plus que Daniel Deusser et Harrie Smolders, qui ont tous deux réussi un sans faute, mais aucun d'entre eux n'a été capable d'améliorer l'avance inattaquable de l'américain. L'allemand a pris la deuxième place et le néerlandais la troisième.
Ravi de sa victoire et de sa jument de 16 ans, McLain Ward a commenté : « Les chevaux comprennent l'importance et l'énergie d’une manière différente de la notre. Je pense que ces grands champions sentent l'atmosphère et veulent bien faire, nous faire plaisir et se montrer à la hauteur. Elle s'est approchée de la barrière aujourd'hui et elle a levé la tête, ses yeux étaient dirigés vers l'arène, ses oreilles étaient dressées, ce cheval me poussait à y aller et faire le job. D'une certaine manière, elle le comprenait, c'est sûr. »
En ce qui concerne le CP 'International', presenté par Rolex de dimanche, et la façon dont il va se préparer, McLain Ward a déclaré : « J'ai suffisamment d'expérience maintenant. J'essaie juste de me concentrer sur mon parcours, d’avoir confiance en notre préparation et de croire en mon cheval. Il faut aussi un peu de chance. »
Interview cavalier:
Matthew Sampson
Vous avez connu de magnifiques succès à Spruce Meadows, qu’est-ce qui rend la compétition si spéciale ici ?
Je suis venu ici pour la première fois l’année dernière et de nouveau cette année pour les Summer Series, qui ont été fantastiques. J’ai eu la chance de gagner deux Grands Prix 5* avec deux chevaux différents. Les chevaux donnent le meilleur d’eux mêmes ici et les installations sont les meilleures qui existent, je suis donc très reconnaissant de pouvoir monter dans cette compétition.
Quels chevaux montez-vous cette semaine aux Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Pour le 5*, j’ai deux chevaux, dont Ebolensky, qui a gagné le 5* ici la semaine dernière, et puis j’ai Fabrice DN qui va concourir dans le Grand Prix [CP International, présenté par Rolex], donc voilà, c’est ce qui est prévu. Ce sont deux excellents chevaux, très différents. L’un des deux appartient au mexicain Luis Alejandro Plascencia, et l’autre m’appartient ainsi qu’à la famille anglaise, Evison. Tous les deux sont très bons et je suis sûr que nous allons passer une bonne semaine.
Avec Fabrice DN, vous avez gagné le Grand Prix 5* RBC du Canada en juin et vous avez rendu hommage à votre équipe. Parlez-nous de l’importance de votre équipe dans vos succès...
Je ne pourrais rien faire sans eux, Kate, Brad, mon amie Kara et tous les autres, chez nous. Et avec tous ces gens, je ne peux pas oublier mes propriétaires, et mes parents qui m’ont permis d’arriver jusqu’ici. Bien souvent on n’en parle pas assez mais il y a une grande équipe derrière moi qui s’occupe des chevaux pour qu’ils soient dans la meilleure forme possible pour la journée.
Avez-vous de jeunes chevaux qui ont selon vous le potentiel pour devenir des gagnants de Grands Prix 5* ?
J’ai un cheval qui s’appelle King Lepatino, qui a déjà sauté ici et qui appartient à Cumberland Acres, une écurie américaine. Il a 7 ans et il a fait ses débuts internationaux ici sur l’International Ring avec un joli sans-faute, ce qui me donne de grands espoirs pour lui.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Tout d’abord mes parents, qui m’ont toujours encouragé et qui ont toujours eu confiance en moi. En ce qui concerne les cavaliers, je dirais John et Michael Whitaker, parce que j’ai grandi en les admirant. Mon ami Scott Brash, qui a bien-sûr connu un succès fantastique ici. Nous avons beaucoup travaillé ensemble quand nous étions plus jeunes et il est toujours là pour me conseiller. Il y en a beaucoup d’autres, comme Duncan Ingles pour qui j’ai travaillé étant plus jeune et qui m’a beaucoup aidé.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques, qu’est-ce qui vous passionne ?
N’importe quel type de compétition. La plupart du temps, nous n’avons pas beaucoup d’occasions de faire autre chose, donc juste profiter de ma famille, c’est la chose la plus importante quand je ne suis pas en compétition.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Je pense que c’est quand j’ai gagné mon premier Grand Prix 5* ici à Spruce Meadows, c’était pour moi l’ambition de toute une vie, c’est ce que tout cavalier souhaite accomplir, c’était donc vraiment spécial.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
C’est tout simplement incroyable. Ce sont les meilleurs événements de notre discipline. Il y a tellement de Grands Prix, mais ceux-là sont sans aucun doute les meilleurs. Pouvoir concourir dans ces lieux exceptionnels pour ces Grands Prix, c’est vraiment fantastique pour notre sport, donc merci à Rolex pour ça.
Reconnaissance de parcours avec:
Leopoldo Palacios
À quoi ressemble une journée typique pour vous aux Spruce Meadows ‘Masters’ ?
En général je me lève à 6 h, et j’arrive sur le terrain à 7 h. Je vais finir la journée assez tard ce soir, vers minuit, car je dois attendre la fin de l’épreuve ATCO Six Barres pour aller ensuite installer le parcours de demain matin. Je viendrai ensuite demain matin de bonne heure pour mettre la touche finale au parcours, ce qui fait partie de mon travail.
En dehors de la création de parcours, quelles sont vos passions ?
Les chevaux sont ma grande passion. J’adore les chevaux. J’aime aussi la pêche au marlin et au thon en haute mer, une passion que je partageais avec mon père. Mais juste pour les pêcher, pas pour nager avec eux ! Ma famille possédait un bateau de pêche spécial que mon père utilisait pour les compétitions au Venezuela. Vers la fin de sa vie, après avoir arrêté l’agriculture, mon père allait à la pêche et je l’accompagnais, c’est ainsi qu’est né mon amour de la pêche. Mon pays d’origine, le Venezuela, est un vrai paradis de la pêche au marlin, et les Caraïbes également. Cet aspect de ma vie se déroule en parallèle de ma carrière de chef de piste.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait devenir chef de piste professionnel ?
Le premier conseil que je donnerais serait que vous devez adorer les chevaux. Je leur dirais aussi que vous devez être animé par la passion et non par l’argent, ce n’est pas un métier qu’on fait pour l’argent. Vous pouvez en vivre, bien-sûr, et je vis bien, mais ce métier est fondé sur l’amour des chevaux et sur la passion du sport équestre. Pour l’aspect technique, je recommanderais à un jeune chef de piste d’apprendre la géométrie et d’avoir des compétences en dessin, de façon à être bien conscient de l’échelle et pour élaborer des plans de qualité. Il est aussi essentiel de bien comprendre les chevaux et de les connaître, et plus particulièrement d’être capable de lire leurs expressions pour savoir s’ils sont heureux ou tristes. Quelqu’un qui veut devenir chef de piste doit donc avoir un bon équilibre entre les compétences techniques et le ressenti. Enfin, vous devez créer les meilleurs parcours possibles, de façon à faire concourir les cavaliers les uns contre les autres et non contre vous et votre parcours.
Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière de chef de piste ?
C’est une question très difficile, mais un jour j’ai vraiment été heureux et mon cœur a battu la chamade, quand Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping ici même. Ce jour-là, le stade était plein et le silence était total sur l’International Ring, on n’entendait que Hello Sanctos. À mon avis, ce que fait Rolex pour ce sport est fantastique. Un autre moment très émouvant pour moi a été les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Jamais dans l’histoire des Jeux Olympiques le barrage individuel n’a eu que trois chevaux qualifiés pour déterminer les trois médailles. C’était un rêve pour moi, quelque chose que j’avais toujours voulu. Et c’est arrivé. Sur le moment j’ai perdu la tête et j’ai commencé à sauter dans tous les sens. Et ça n’est pas arrivé avec des doubles sans-fautes, c’est arrivé avec des fautes dans les deux passages.
En tant que chef de piste principal, où et quand avez-vous créé votre premier parcours ?
J’ai conçu mon premier parcours en tant que chef de piste principal au Venezuela en 1976. Ensuite, j’ai conçu mon premier parcours international pour la North and South American League en 1977.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Mes principales sources d’inspiration ont été Arno Gego et Pamela Carruthers, qui ont tous deux été mes mentors. J’ai travaillé avec eux pendant de très nombreuses années. Pendant trois ans, j’ai été l’assistant de Arno Gego et j’ai énormément appris avec lui, il est devenu comme un second père pour moi après ça.
Et maintenant parlez-nous du parcours que vous avez conçu pour l’épreuve du CP International, présenté par Rolex qui aura lieu dimanche, et de qui selon vous remportera la compétition...
Je n’ai jamais aimé construire des parcours qui manquent d’équilibre, je veillerai donc pour dimanche à inclure une longue distance, une distance courte et une distance moyenne. De cette manière, le parcours conviendra à tous les chevaux et à tous les cavaliers.
Cette année je pense que nous avons une superbe palette de chevaux et le niveau est très élevé, les meilleurs des meilleurs. D’habitude, quand je regarde la liste des concurrents pour le CP International, présenté par Rolex et que je vois comment les chevaux ont sauté pendant la semaine, je peux voir entre 15 et 20 chevaux capables de l’emporter. Mais cette année, je pense que nous avons près de 30 couples qui ont une bonne chance de gagner. Je crois que les cavaliers ont commencé à comprendre la signification du Rolex Grand Slam et qu’ils réservent leurs chevaux pour qu’ils soient prêts pour cette formidable opportunité.
Conor Swail remporte la CANA Cup
Sur l’emblématique International Ring de Calgary, par une journée ensoleillée mais déjà fraîche, 37 couples de 17 nations, tous bien décidés à se qualifier pour le CP International, présenté par Rolex, se sont affrontés pour la CANA Cup à 1,60 m, au premier jour de l’édition 2022 du CSIO5* Spruce Meadows ‘Masters’. Parmi les cavaliers les plus remarquables figuraient l’actuel numéro un mondial, le Suédois Henrik von Eckermann, le champion britannique du Rolex Grand Slam of Show Jumping Scott Brash, l’Américain McLain Ward et un ancien gagnant du Majeur, l’Autrichien Max Kühner.
Conçu par le Vénézuélien Leopoldo Palacios, le premier parcours de 12 obstacles a été terminé sans faute par six couples. Parmi ces six cavaliers, le Français Kevin Staut et l’Israélien Daniel Bluman ont décidé de ne pas revenir, ne laissant donc que quatre cavaliers pour le barrage. Ces cavaliers étaient le Belge Olivier Philippaerts, Marc Dilasser pour la France, l’Irlandais Conor Swail, et l’actuel 18e du classement mondial et Témoignage Rolex, le cavalier allemand Daniel Deusser.
Les premiers dans l’arène, Olivier Philippaerts et son étalon de 11 ans Le Blue Diamond V't Ruytershof ont commis quatre fautes, tout comme Daniel Deusser et son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle, qui sont passés derrière eux. Très en forme, Conor Swail (actuellement 5e au classement mondial) et son hongre de 15 ans, Count Me In, n’ont fait aucune erreur et se sont montrés très confiants sur le parcours écourté, avec un sans-faute réalisé en 43,46 secondes. Le dernier à passer, le Français Marc Dilasser a commencé très fort avec son hongre de 10 ans Chamann Has, avant de faire tomber l’avant-dernier obstacle, terminant à la troisième place du classement général.
Aux anges après sa victoire et louant le soutien de son équipe, Swail a commenté : « Je suis là tous les jours et je monte une heure ou deux, mais ils sont tous là à travailler dur pour veiller à ce qu’il [Count Me In] soit en forme et à ce qu’il voyage de tel à tel endroit dans de bonnes conditions. Bien-sûr, nous sommes très bons dans ce que nous faisons, mais c’est l’équipe qui est derrière vous qui permet que tout se passe bien et que le succès soit au rendez-vous. »
Et sur sa qualification pour le Majeur Rolex de dimanche, Swail a ajouté : « Je suis très optimiste car mon cheval est en grande forme. Il a déjà sauté ici cet été et il est aussi arrivé deuxième ici au Grand Prix [CP ‘International’, présenté par Rolex]. Il me donne toujours de bonnes opportunités, donc si j’ai un peu de chance dimanche, nous pourrons peut-être frapper à la porte de la victoire ou du podium. »
Interview Cavalière:
Amy Millar
Quels chevaux montez-vous cette semaine ?
J’ai deux chevaux ici, Christiano et Truman. Ce sont tous les deux des hongres bai que je monte depuis un moment. Ce sont des chevaux fantastiques, ils sont robustes, courageux, gentils et performants, je suis donc très optimiste concernant nos chances cette semaine !
Pourquoi les cavaliers aiment-ils tant venir à Spruce Meadows et y concourir ?
C’est un lieu particulièrement magnifique. Quand on passe sous la tour de l’horloge et que l’on adresse le salut officiel au sponsor, sans parler des parcours qui sont toujours vraiment difficiles, on ne s’ennuie jamais ici. Ce qui est vraiment spécial avec le ‘Masters’, c’est le public et le niveau de qualité des chevaux présents. C’est une excellente chose pour le Canada d’avoir des animaux et des cavaliers de ce niveau qui viennent ici. Depuis le Covid, la situation a été vraiment difficile au Canada, donc avoir aujourd’hui le meilleur de l’Europe et les meilleurs du monde, c’est vraiment génial.
Quels sont vos plans pour cette semaine, et particulièrement en ce qui concerne le CP International, présenté par Rolex de dimanche ?
Se qualifier est de première importance. Mon meilleur cheval est Truman, qui va concourir pour la Coupe des Nations de samedi, et qui sautera encore dimanche. C’est un cheval robuste et il est sans aucun doute en forme pour tout faire. Tout se jouera sur la récupération, surtout si nous faisons deux parcours difficiles samedi. Il lui faudra se sentir au mieux de sa forme et avoir beaucoup d’énergie pour dimanche, et nous verrons comment ça se passera.
Parlez-nous des Championnats du monde et de l’équipe canadienne de show jumping exclusivement féminine...
Les Championnats du monde ont été une expérience formidable. Être entourée de cavaliers et de chevaux de cette qualité, de ce professionnalisme, c’était vraiment incroyable. Les parcours étaient difficiles mais fantastiques, et la marge d’erreur était inexistante. Le fait d’être dans cet environnement, ça ne peut que vous pousser à faire mieux. Oui, il y a toujours une marge de progression, mais me trouver entourée de ce niveau me motive pour être meilleure.
En ce qui concerne l’équipe exclusivement féminine, j’ai passé un moment formidable. Avec les filles, Tiffany, Beth et Erryn, nous avons passé des moments exceptionnels et nous nous entendons vraiment bien. Nous sommes toutes des femmes fortes, nous sommes toutes différentes mais au final nous sommes des battantes. J’ai vraiment apprécié le temps que nous avons passé ensemble et les batailles que nous avons livrées ensemble.
Avez-vous de jeunes chevaux pour lesquels vous nourrissez de grands espoirs ?
Je monte deux très bons chevaux de huit ans en ce moment. L’un d’eux s’appelle Jagger Hx et j’ai de grands espoirs pour lui. Il excelle au saut, il est prudent, et avec un peu d’entraînement, j’espère qu’il arrivera au meilleur niveau. L’autre est une petite jument irlandaise qui s’appelle Athena. Elle est rapide, prudente et très motivée. Si ces deux-là évoluent comme je l’espère, j’aurai un autre duo de choc prêt à prendre la relève de Christiano et Truman. C’est mon objectif en termes de longévité et de durabilité.
Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam a fait pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam est un événement très spécial pour le saut d’obstacles. J’ai eu une petite conversation avec l’équipe Rolex quand je suis allée en Europe et ils m’ont parlé de leur marque et comment ils essaient de ne l’associer qu’avec l’excellence parce que c’est ce qui caractérise leur marque. Je regarde ensuite les concours hippiques et les cavaliers qu’ils sponsorisent. Puis je vois la qualité de leurs montres et je comprends vraiment que Rolex, c’est avant tout une affaire d’excellence. Et à chaque fois que vous allez à l’un de ces Majeurs Rolex, vous savez que tout sera exceptionnel et au meilleur niveau de compétition. Comme je le disais, c’est une véritable inspiration.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
Eh bien, j’ai deux enfants, de 4 et 12 ans. J’ai aussi un époux merveilleux, qui ne monte pas à cheval. Quand je ne monte pas, je passe autant de temps que possible avec eux. Être entourée de ma famille, c’est ce que je veux quand je ne m
Mot de l'organisateur:
Ian Allison
Vous devez être ravi que le public soit de retour au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ pour donner cette ambiance si particulière à l’International Ring, sans oublier les téléspectateurs du monde entier ?
Ces deux dernières années ont été pour le moins inhabituelles, et difficiles sous certains aspect. Bien-sûr, il y a eu l’impossibilité d’organiser des tournois au Canada en 2020, puis le concours a eu lieu l’année dernière avec une dérogation pour intérêt national, avec beaucoup de restrictions, mais cela nous a au moins permis de nous remettre en jambes pour la compétition. Revenir aujourd’hui, c’est comme tirer un bateau hors de la cale sèche, nous avons rencontré des difficultés de personnel, le sport a changé et de nouveaux acteurs sont là, c’est donc une grande aventure pour Spruce Meadows, pour nos concitoyens, et pour les cavaliers, les médias, le public et aussi pour les sponsors de l’événement. Nos sponsors ont été fantastiques, nous avons un excellent soutien médiatique et la meilleure affiche qu’on ait jamais eue aux Spruce Meadows ‘Masters’, c’est merveilleux !
Pouvez-vous nous parler du nouveau partenariat avec Sportsnet ?
Nous avons travaillé avec Sportsnet à plusieurs occasions. Pendant la pandémie, nous avons commencé à penser à faire plus de choses par nous-mêmes, car nous ne pouvions pas faire entrer beaucoup de gens sur le site, la diffusion en streaming est donc devenue beaucoup plus répandue et acceptable. Nous avons entamé les discussions et nous avons été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme. Nous avons pu étendre notre diffusion sur 13 semaines consécutives sur Sportsnet, en heure de grande écoute, en direct et en rediffusion.
L’un des aspects intéressants de ce sport est qu’il a un public fidèle, il a aussi un public de fans qui sont des passionnés du cheval, et qui sont généralement occupés avec leurs chevaux pendant le weekend. Nous avons pensé que s’il était possible d’avoir une offre en direct pour chaque événement, qui vous permettrait de ne jamais manquer un parcours sur l’International Ring, plus quelque chose qui permettrait aux gens de regarder les moments forts, alors il fallait le faire. Nous avons décider d’élaborer un projet et nous en avons discuté avec Sportsnet et, pour être honnête, les discussions n’ont pas duré longtemps, car ils connaissaient Spruce Meadows et notre façon de travailler, et ils savaient que nous avons un public d’un bout à l’autre du Canada grâce à l’intérêt que nous avons pu susciter et cultiver avec les années.
La collaboration a commencé cette année et elle fonctionne à merveille depuis le début. Ce dimanche, nous aurons trois heures diffusées sur Sportsnet dans tout le pays et, grâce à la flexibilité de leur programme et au nombre de plateformes qu’ils possèdent, le public pourra regarder les épreuves tout au long de la semaine, car il se peut que les gens soient plus intéressés par le début de saison de la NFL ou par la finale de l’US Open ce weekend. Le programme est vraiment très dense.
Vous travaillez à Spruce Meadows depuis 47 ans, quel est votre souvenir le plus marquant ?
Aujourd’hui, tout particulièrement, il est difficile de ne pas évoquer la visite de Sa Majesté la Reine à Spruce Meadows. En juin 1990, le soleil s’est levé sur une matinée sans nuages, et le public a commencé à arriver pour une journée de juin inhabituellement ensoleillée. Je me souvient très bien d’une femme dans la grande tribune sud à 6 h du matin avec un drapeau du Pays de Galles, et elle avait conduit plusieurs heures pour venir. Ce fut une journée magique et nous avions la grande responsabilité de mener à bien ce projet avec Mme Southern, qui voyageait avec Sa Majesté, et nous savions qu’elle voulait pouvoir être fière à l’ouverture des portes de la propriété.
Il y a eu ensuite d’autres journées plus patriotiques avec les victoires emblématiques de Ian Millar avec Big Ben et d’Éric Lamaze avec Hickstead. Et bien-sûr, quand Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam, cette victoire restera à jamais associée à Spruce Meadows.
L’année prochaine marquera les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping, quel succès a-t-il obtenu et quels changements positifs a-t-il apportés à la discipline ?
Il a obtenu un succès fabuleux. Il s’est fait connaître au-delà du monde équestre et les gens ont compris qu’il s’agit d’un événement de concept et de difficulté incroyables. Je pense qu’il a permis de réunir quatre des plus grands événements de saut d’obstacles au monde, chacun gardant ses particularités propres, sous l’égide d’une marque distinctive, avec un objectif commun. Il ne s’agissait pas d’une simple stratégie commerciale, et les quatre concours ont pu conserver leur individualité, que ce soit la magnificence de Genève ou les Dutch Masters, ou Aix-la-Chapelle.
La crédibilité du Rolex Grand Slam of Show Jumping est ce qui le distingue des autres concepts qui ont été lancés. Rien n’a été ajouté au calendrier et il s’est construit sur les fondations d’organisations déjà bien établies et qui ont une certaine réputation d’excellence. Les athlètes connaissaient les sites et ils savaient ce qu’il en coûterait pour pouvoir y gagner. Si vous regardez la liste de tous les champions présents à chacun des événements, c’est impressionnant. Ce qui est aussi impressionnant, c’est le nombre de révélations, comme Sameh El Dahan ou Gerrit Nieberg, leur vie s’en est trouvée bouleversée. Pour toutes ces raisons, je pense que c’est un succès incontestable.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping revient au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ du 7 au 11 septembre 2022, avec le CP International, présenté par Rolex, le dimanche, qui sera la finale palpitante de cinq jours de compétition équestre au plus haut niveau. Au pied des Montagnes Rocheuses de l’Alberta, le concours accueillera les meilleurs couples de chevaux et cavaliers du monde dans l’un des sites équestres les plus réputés d’Amérique du Nord.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre
Après sa victoire spectaculaire au CHIO d’Aix-la-Chapelle sur Ben 431, Gerrit Nieberg arrive au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ en tant que prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est la première fois que le couple traversera l’Atlantique pour concourir dans cette enceinte emblématique, et les deux complices chercheront sans aucun doute à continuer sur leur élan après leur victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle et dans leur quête pour devenir les prochains vainqueurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Gerrit Nieberg sera entouré de l’élite mondiale de l’équitation. Trois cavaliers de l’équipe suédoise médaille d’or aux Championnats du monde de la FEI viennent à Calgary avec leurs chevaux médaillés. Jens Fredricson, Peder Fredricso et Henrik von Eckermann viennent avec l’objectif de remporter leur première victoire au CP International, présenté par Rolex dans cette enceinte magnifique. Von Eckermann et King Edward seront sans aucun doute les grands favoris de ce troisième Majeur du Rolex Grand Slam, après avoir décroché la médaille d’or en individuel à Herning. On attend également Peder Fredricson en tête des favoris après avoir gagné deux Rolex Grands Prix au cours des deux derniers mois au Knokke Hippique et aux Brussels Stephex Masters. Ces couples se présenteront en position de confiance et chercheront à confirmer leur parcours dans cette compétition.
Des six Témoignages Rolex qui participent au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, l’actuel numéro deux mondial, Martin Fuchs, mènera la marche. Le Suisse, qui est entré dans l’histoire en gagnant consécutivement les Rolex Grands Prix au CHI de Genève en 2019 et en 2021, espérera s’arroger le Rolex Grand Slam of Show Jumping bonus pour avoir gagné deux des quatre Majeurs. Fuchs a fait jusqu’à présent une saison 2022 phénoménale, remportant la finale de la FEI World Cup™et le Rolex Grand Prix au Jumping International de Dinard.
Son compatriote et vainqueur du CP International, présenté par Rolex, l’année dernière, Steve Guerdat revient défendre son titre sur la piste impressionnante de l’International Ring au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ . Guerdat, toujours à la pointe de la compétition, est l’archétype du cavalier et toujours capable de tirer le meilleur parti de ses chevaux dans les grands moments. Sachant ce qu’il en coûte de gagner, il amène deux de ses meilleurs chevaux (Venard de Cerisy et Taina M&m) à ce troisième Majeur de l’année du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Avec Fuchs et Guerdat se présente Edouard Schmitz, le nouveau jeune talent suisse et leur coéquipier aux Championnats du monde de la FEI. Le jeune cavalier est en phase de devenir l’un des grands espoirs de la discipline, ayant récemment gagné le Grand Prix international d’Irlande au Dublin Horse Show.
Un habitué de Calgary, Kent Farrington et ses chevaux auront l’avantage de bien connaître la piste, d’autant plus que l’Américain sait déjà comment y gagner. En juillet, il a ajouté à son palmarès avec Orafina la Jayman BUILT Cup du tournoi 'North American' CSI 5* qui s’est tenu à Spruce Meadows. L’an dernier, Farrington est arrivé second au CP International, présenté par Rolex, et il aura sans doute l’ambition de faire mieux cette année.
Le cavalier britannique Scott Brash garde un excellent souvenir des lieux, puisque c’est là qu’il a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015. Brash est à ce jour le seul cavalier à avoir emporté ce titre tant convoité et il a déjà gagné deux fois le CP International, présenté par Rolex. Il se présentera à Calgary avec une bonne dose de confiance après son excellente performance au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle où il a fini deuxième, et après avoir gagné le bronze par équipe à Herning.
Le public local sera également ravi d’accueillir quelques cavaliers canadiens. Tiffany Foster, la meilleure cavalière canadienne arrivée placée aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagnée d’Erynn Ballard et d’Amy Millar. La dernière victoire canadienne dans ce concours est celle de Ian Millar avec Dixson en 2014, et ces talentueuses cavalières chercheront donc à ramener le titre tant convoité sur le sol canadien. Les Canadiennes ont également une carte maîtresse à jouer avec leur nouveau chef d’équipe Eric Lamaze, qui sera là pour leur dispenser ses conseils et son expérience, ayant lui-même gagné la compétition en 2007.
Les Pays-Bas seront représentés par Harrie Smolders, qui montera Darry Lou. L’étalon bai de 14 ans a auparavant été monté par la cavalière américaine Beezie Madden, qui a remporté le fameux concours en 2019. Le public passionné de Calgary sera sans doute curieux de voir si le Néerlandais sera capable de réitérer l’exploit avec cette talentueuse monture. Pour renforcer encore la présence européenne au concours, Max Kühner vient avec son partenaire de longue date Elektric Blue P et avec le talentueux Eic Coriolis Des Isles. Le Français Kevin Staut fera aussi le déplacement au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Staut, qui a déjà remporté de nombreuses victoires en Grands Prix 5* au cours des dernières années, n’a encore jamais gagné cette compétition. Témoignage Rolex comme le cavalier français et précédemment vainqueur du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle et de The Dutch Masters, Daniel Deusser sera également présent.
Jérôme Guery sera à la tête du solide contingent belge au Canada. Guery, qui a notamment gagné la médaille d’argent en individuel aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagné par rien moins que quatre membres de la famille Philippaerts. Ludo Philippaerts arrive accompagné par trois de ses fils, dont Olivier, vainqueur du CP International, présenté par Rolex il y a dix ans, Nicola qui montera la talentueuse jument Katanga V/H Dingeshof, avec laquelle il a fini troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle un peu plus tôt cette saison, et Thibault qui a récemment gagné la médaille d’argent en individuel et l’or par équipe aux Championnats d’Europe des jeunes cavaliers de la FEI.
Le chef de piste Leopoldo Palacios souhaitera sans doute concocter un parcours juste mais difficile pour les chevaux et les cavaliers qui se présenteront au CP International, présenté par Rolex. Dans la quête permanente pour le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping qui se poursuit dans cette arène emblématique, la palette de compétiteurs semble plus talentueuse que jamais et chaque cavalier fera l’impossible pour être le gagnant et brandir le célèbre trophée à l’issue du tournoi.
Interview prétendant avec:
Gerrit Nieberg
Qu’est-ce qu’on ressent quand on est prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
C’est un privilège d’être le prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. J’en ai toujours rêvé et j’ai toujours admiré les autres cavaliers qui ont gagné ce titre. Après ma victoire au Rolex Grand Prix, je pense qu’il m’a fallu une semaine environ pour me rendre compte que j’étais le prétendant au titre !
Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?
J’aimerais continuer mon parcours avec les concours du Rolex Grand Slam à Spruce Meadows et puis à Genève. C’est quelque chose que je n’avais pas prévu au départ, en raison de mon précédent classement mondial, je n’aurais pas pu participer à ces concours. Mais maintenant que j’ai une chance d’y participer, je veux faire de mon mieux et tout donner pour continuer sur mon élan.
Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?
Je n’ai commencé à monter qu’à 13 ans. Auparavant, quand j’étais plus petit, je m’intéressais plus à d’autres sports, comme le football. Néanmoins, j’ai grandi avec des chevaux grâce à mes parents, j’ai donc toujours eu des chevaux autour de moi et un jour j’ai décidé de tenter ma chance.
Ma passion pour le saut d’obstacles a vite grandi et une semaine après avoir commencé à monter, j’ai décider que je voulais devenir un cavalier professionnel de concours hippique. À partir de ce moment, j’ai travaillé et je me suis entraîné dur chaque jour pour réaliser ce rêve.
Mon père est la personne qui m’a le plus inspiré quand j’étais plus jeune, à cause de son expérience et de tous ses succès. Mon rêve a toujours été d’être aussi bon que lui, et peut-être même meilleur que lui un jour ! Je l’admire toujours beaucoup pour ce qu’il est et pour tout le travail qu’il accomplit, tous les jours sans exception. Bien qu’il ne monte plus en compétition, il monte encore tous les jours à la maison. Sa motivation et son soutien pour tout ce que je fais est incroyable et une vraie source d’inspiration.
Parlez-nous un peu de Ben 431... Quel genre de personnalité a-t-il ? Comment était-il après le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je dois reconnaître que Ben 431 est vraiment hyper motivé. À l’occasion, il peut être difficile de le gérer et de lui faire garder son calme, mais c’est aussi un point vraiment positif car il se bat toujours à fond et il essaie de faire de son mieux à chaque fois. Il est infatigable. Par exemple, après trois parcours au CHIO d’Aix-la-Chapelle, il n’était pas fatigué et il aurait pu faire encore un ou deux parcours. Après sa victoire à Aix-la-Chapelle, il a aussi compris qu’il avait accompli quelque chose de spécial. Il y a eu beaucoup de communications avec les médias, il a donc fait l’objet de beaucoup d’attention, encore plus qu’avant. Maintenant il regarde toujours par sa fenêtre en quête de plus d’attention, j’ai l’impression qu’il se prend un peu pour une star !
Quelle est la friandise préférée de Ben 431 quand il gagne ?
Les pommes des arbres de nos écuries !
Pour le Spruce Meadows ‘Masters’ du mois prochain, avec quels chevaux allez-vous concourir et lequel avez-vous choisi pour le CP International, présenté par Rolex ?
Je vais concourir avec Ben 431 et Blues d’Avelines, qui était aussi en compétition au CHIO d’Aix-la-Chapelle et qui a fini placé à Hambourg. Je monterai sans aucun doute Ben pour le CP International, présenté par Rolex.
Ben 431 supporte-t-il bien les longs voyages ?
Jusqu’à maintenant, il a pris l’avion une fois par an pour allez à Doha, et ça s’est bien passé. Tout s’est passé sans accroc ni complication, il ne devrait donc pas y avoir de problème pour l’emmener à Calgary.
Parlez-nous un peu de votre piquet actuel et des personnalités de vos montures... D’après-vous, quel jeune cheval offre les perspectives les plus intéressantes ?
Il y a beaucoup de jeunes chevaux prometteurs mais il est toujours difficile de prédire lequel fera effectivement la transition vers le plus haut niveau. Je dirais que je suis particulièrement enthousiaste concernant Amigo 1841, qui a maintenant neuf ans. J’espère vraiment qu’il va passer au niveau supérieur.
Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?
Mon équipe a une importance capitale. Ce n’est pas que Ben et moi. Nous sommes sur la piste pendant 80 secondes mais il y a énormément de travail qui se passe dans les coulisses. Tout l’équipe a un rôle clé dans le processus qui nous permet de réussir pendant ces 80 secondes sur la piste. Bien souvent, tout le monde ne parle que du cavalier et du cheval, mais il y a tellement plus en jeu. Tous les autres sont au moins aussi importants, si ce n’est plus. Ce sont de véritables héros méconnus.
Parlez-nous un peu de Gut Berl, qui semble être un vrai projet familial ?
Gut Berl est monté par l’Allemand Hendrik Snoek, ancien cavalier de saut d’obstacle, et nous travaillons tous avec lui. Même si nous sommes chez Hendrik, cela reste un vrai projet familial. Nous formons une très bonne équipe et nous avons une excellente relation, ce dont je suis ravi. Et être assez chanceux pour avoir des chevaux de cette qualité et pouvoir participer à ce genre de concours, c’est incroyable.
Hendrik est le propriétaire des écuries et de la plupart de mes chevaux. Mais certains chevaux comme Ben appartiennent 50/50 à Hendrik et à mon père. Quelques autres chevaux des écuries appartiennent à différents propriétaires.
Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?
C’est tout simplement la victoire qui me donne envie de gagner ! Il est important d’avoir un objectif. J’adore monter mais je ne sais pas si pourrais le faire s’il n’y avait pas la compétition, les concours et un but pour lequel travailler. Les compétitions comme celle d’Aix-la-Chapelle sont l’objectif pour lequel je travaille tous les jours et c’est la possibilité d’y concourir qui nourrit ma motivation. Si je travaille plus dur que jamais, c’est pour vivre d’autres moments comme celui-ci.
Les initiatives comme le Rolex Grand Slam vous apportent-elles une motivation encore plus forte?
Bien-sûr Le Rolex Grand Slam est une institution, un événement unique. Les compétitions sont très nombreuses chaque année dans notre sport et le Rolex Grand Slam est vraiment particulier car il est constitué de quatre des meilleurs événements de l’année. Tout le monde veut gagner un des concours du Rolex Grand Slam. Il est considéré comme un événement majeur parmi les cavaliers et dans le monde de l’équitation.
Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quelles autres compétitions de haut niveau aimez-vous regarder ? Laquelle préférez-vous et pourquoi ?
Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de temps pour regarder beaucoup d’autres sports, mais quand je peux, j’aime beaucoup regarder le tennis. Roger Federer est mon joueur préféré.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
De toujours croire en soi. C’est un conseil extrêmement important pour votre mental, et plus précisément pour votre état d’esprit et votre manière de penser en général. Et aussi de toujours croire en son cheval. Il est aussi très important de monter autant de chevaux que possible. C’est le meilleur moyen d’apprendre à monter, d’acquérir de l’expérience et d’avoir une meilleure compréhension des chevaux.
Quel est votre rôle au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
J’y ai participé pour la première fois en 1988 après mon doctorat et j’y suis resté depuis comme vétérinaire officiel. Je travaille pour les différents tournois qui ont lieu ici, y compris le ‘Masters’, et pendant toute la saison d’été qui est très chargée, avec les 900 chevaux présents dont il faut s’occuper sur une durée de six semaines. Quant à mon emploi actuel, la FEI définit mon rôle à Spruce Meadows comme Responsable du service vétérinaire. C’est un rôle de supervision pour lequel je travaille avec le comité organisateur afin de coordonner les délégations que nous recevons avec la commission vétérinaire, pour veiller à ce que les installations, l’unité de chirurgie et les espaces de soins soient tous prêts pour les compétitions. Globalement, je travaille en tant que responsable vétérinaire pour l’aspect soins des choses, plutôt que pour la commission.
Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?
Plus tôt dans ma carrière, j’ai été invité à la finale de la Coupe du monde de jumping à Las Vegas, comme membre de l’équipe vétérinaire. C’était à l’époque où la Coupe du monde était à son apogée et qu’elle avait lieu une année sur deux, et j’y suis allé à deux ou trois occasions. En dehors de cela, je n’ai travaillé comme vétérinaire officiel dans aucune autre compétition internationale, je me consacre principalement à Spruce Meadows.
Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?
L’alimentation n’est qu’une donnée de l’équation. Le métabolisme des chevaux est incroyable, et tant qu’on leur maintient un régime alimentaire bien équilibré, ils sont en forme. Plutôt qu’une alimentation complexe, je pense que le plus difficile pour les chevaux des compétitions internationales, c’est le changement de régime quand ils voyagent de concours en concours. Quand ils se déplacent d’un concours à l’autre, le maintien d’une alimentation équilibrée peut s’avérer difficile. Quand vous prenez nos chevaux de niveau international qui arrivent par avion, avec de longues durées de transport, vous pouvez voir qu’une période d’adaptation est nécessaire et certains de nos cas les plus difficiles ont été des difficultés d’adaptation à de nouvelles sources d’alimentation. Par exemple, l’Alberta est un État connu pour la qualité de son grain et de son fourrage, en comparaison à l’Europe qui a du très bon foin, et les chevaux ont parfois du mal à s’adapter au changement. Les exigences gouvernementales actuelles impliquent que nous devons abandonner le grain des chevaux européens et les amener à un régime totalement différent quand ils arrivent sous notre responsabilité. Tout cela se passe sur une très courte période, de peut-être dix jours au plus, c’est donc un gros travail d’adaptation pour eux et nous devons le gérer avec prudence. Notre objectif principal est toujours de les habituer sans créer de perturbations digestives. Nous croisons toujours les doigts pendant les premiers jours car s’il y a une gêne abdominale, nous n’avons que très peu de solutions en termes de traitements. Le FEI a des exigences très strictes et bien qu’ils ne refusent jamais de soigner les chevaux, nous devons veiller à ne pas interférer avec leur performance plus tard dans la compétition.
Comment avez-vous décidé de devenir vétérinaire équin ? Avez-vous été inspiré par quelqu’un en particulier ?
J’ai commencé comme compétiteur dans les rangs des juniors à Spruce Meadows au tout début, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles je suis devenu vétérinaire. Voir le développement du site et de la qualité des chevaux m’a vraiment aidé à cibler ma carrière. Mon ambition était de veiller à la qualité des chevaux qui commençaient à arriver à Spruce Meadows et de voir le site se développer pour passer d’un « parc d’engraissement de bétail », comme disait Ron [Southern], à son niveau actuel de niveau international. Ce parcours a été une période exceptionnelle de ma carrière. En ce qui concerne les mentors, j’ai eu d’excellents professeurs, y compris de merveilleux cavaliers et entraîneurs ici à Spruce Meadows. J’ai aussi pu travailler avec quelques vétérinaires de la région qui s’occupaient des chevaux à Spruce Meadows dans les débuts et qui ont été une vraie source d’inspiration. J’ai également rencontré de nombreux mentors et collègues pendant toute la durée de mes études à Colorado et à Fort Collins.
Qu’est-ce qui vous a apporté le plus de fierté au cours de votre carrière ?
Je pense que mes deux diplômes de spécialisation en chirurgie et en médecine du sport sont les plus grandes réussites de ma carrière académique. J’ai beaucoup apprécié la préparation de ces deux diplômes. Le cheval athlétique moderne a énormément progressé et il est traité aujourd’hui comme le serait une Ferrari réglée avec la plus grande précision. Pouvoir travailler avec eux au plus haut niveau de compétition, un niveau extrêmement exigeant, c’est passionnant et je le dois en grande partie à ces deux spécialisations.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de vétérinaire équin ?
Certains pourraient dire que ce qu’ils préfèrent c’est de voir les chevaux concourir au meilleur de leur forme, ce que j’ai le plus apprécié au cours de ma carrière, c’est d’avoir pu cultiver la relation entre les clients et leurs chevaux. Le fait de soigner les chevaux malades, boiteux, etc. et de permettre au client de rétablir sa relation avec son cheval est ce qui me fait le plus plaisir.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?
D’avoir un mentor. Je pense que la chose la plus importante est de passer du temps avec des praticiens expérimentés pour bien comprendre le métier. Bien-sûr, l’amour du cheval est la fondation du métier de vétérinaire équin, mais je pense qu’il faut passer du temps avec des passionnés du milieu pour véritablement le comprendre. Il est très important de bien comprendre les exigences du métier. Les chevaux sont de vrais compagnons, et quand nous avons des blessures très graves sur la piste, l’émotion est tellement forte qu’elle est difficile à comprendre à moins de la ressentir soi-même. Au bout du compte, ce ne sont pas des voitures que vous pouvez ramener chez le concessionnaire, ce sont des animaux de grande valeur qui nous sont confiés et qui ont un impact énorme sur la vie de leur propriétaire. Je pense que c’est quelque chose qu’on ne peut vraiment comprendre qu’avec de bon mentors.
À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?
Quand j’ai commencé ma carrière, mon emploi du temps était très différent, principalement des consultations ordinaires et des chirurgies programmées, et puis les compétitions. Aujourd’hui il est un peu plus structuré, avec la priorité au mentorat et à la direction de l’équipe. Je suis un lève-tôt, je commence ma journée à 4 h 30, et j’aime m’occuper des tâches administratives et de mon entraînement au début de la journée. En général, j’ai fini ma séance de sport et mon travail administratif quand je sors de chez moi vers 7 h 30 ou 8 h 00. En tant que responsable de notre cabinet vétérinaire, mon premier souci est de rencontrer les équipes, de faire la tournée des différents cas et de voir comment la journée se présente. En ce moment, nous avons tout le monde mobilisé pour la saison, les équipes de coordination, de soins, nos responsabilités sur la piste, et le travail avec les vétérinaires délégués des différents tournois. Chaque année quand la saison bat son plein nous devons passer en pilotage automatique car les journées sont tellement chargées pour tout le monde, je dois pouvoir jongler entre les différentes situations et rester totalement concentré sur le travail.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors du travail ?
J’ai des petits problèmes de dos maintenant mais je joue encore au golf, au tennis, au hockey, au badminton et je fais du ski en hiver. J’aime avoir différentes activités de loisirs car je pense que c’est important pour être en forme et pour ma santé. Par exemple, jouer au golf pendant quatre heure permet vraiment de faire une pause au niveau mental, si je peux éteindre mon téléphone ! Si je trouve du temps pour jouer quelques trous pendant un tournoi, j’ai l’impression d’avoir eu tout un weekend de repos et d’être ressourcé. Ce changement dans mon état de concentration est très important pour moi et j’ai de la chance de pouvoir pratiquer autant d’activités différentes.
Parlez-nous un peu de votre équipe...
Le ‘Masters’ représente une baisse du nombre de chevaux, mais une hausse du niveau en termes de qualité, nous avons donc du personnel permanent et temporaire qui intervient chaque année. Chaque année il nous faut trois vétérinaires et au moins trois personnes en soutien pour assurer les responsabilités sur la piste, et une autre équipe qui s’occupe du cabinet. Ce qui se passe généralement pendant le ‘Masters’, c’est que nous avons moins de cas médicaux, mais ceux-ci sont plus importants, il est donc vital que nous ayons une équipe compétente capable de prendre des décisions difficiles.
Quand vous partirez, quel héritage aimeriez laisser au sport équestre ?
Je pense que mon héritage est conforme à l’héritage de Spruce Meadows, dans le sens où, à sa création, le but de Spruce Meadows était de former notre effectif local de cavaliers pour les amener à un niveau international. Quand vous voyez le succès obtenu aux Jeux olympiques de Pékin, il est clair que nous avons atteint l’objectif de départ, et c’est un privilège d’avoir pu faire partie de ce processus. Ron Southern dirait « c’est un sport très improbable dans une partie du monde très improbable », et c’est un sentiment très gratifiant d’avoir joué un petit rôle dans le succès de Spruce Meadows.
Le bien-être du cheval est à la base de ce que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping ; comment veillez-vous au respect de ce principe et à un progrès constant des normes vétérinaires ?
Fondamentalement, nous devons toujours nous rappeler que ce sont des animaux très précieux dont nous avons la charge. Et si nous pouvons les pousser jusqu’à un certain point, nous ne devons pas oublier qu’ils ne sont pas des machines. On ne peut pas leur demander, « Comment tu te sens aujourd’hui ? Est-ce que tu voudrais un jour de congé ? », il nous faut donc faire preuve d’empathie. On ne peut demander à aucun athlète de travailler toute l’année, il est donc important de ne pas ajouter toujours plus de compétitions qui feraient concourir les chevaux sans arrêt. Ils ont besoin de repos. Ces chevaux sont sous notre responsabilité, et nous ne devons surtout pas l’oublier.
À votre avis, que pourrait-on faire et que devrait-on faire pour améliorer le bien-être du cheval ?
Comme je vous l’ai dit, nous devons juste faire attention à ce que nous exigeons d’eux et veiller à ce qu’ils ne soient pas traités comme des produits jetables. Un cheval ne peut supporter qu’un certain nombre de sauts et un certain niveau de pression, mais il est impossible de réglementer cet aspect. Tant que nous avons du personnel de qualité qui comprend les chevaux , et des propriétaires qui respectent les avis des entraîneurs, leur bien-être devrait être entre de bonnes mains. Il est essentiel d’avoir une bonne communication à tous les niveaux, et que les cavaliers, les entraîneurs et même les grooms n’aient pas peur de manifester leurs inquiétudes.
Secrets d'éleveurs – Lars Nieberg
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Mes parents possédaient un centre équestre de vacances à Hanovre, j’ai donc grandi au milieu des chevaux. J’ai commencé en touchant un peu à tout, avec quelques concours, du saut d’obstacles et du dressage. Les chevaux ont toujours fait partie de ma vie et de celle de ma famille.
Comment vous-êtes vous intéressé à l’élevage de chevaux ? Cet aspect vous a-t-il toujours intéressé ?
J’avais 14 ans quand j’ai commencé l’élevage. J’avais une jument pleine de talent nommée Pistazie qui avait un très bon pedigree mais qui s’est blessée sur le terrain. J’ai donc décidé de commencer l’élevage avec elle. Bon nombre des chevaux que j’élève aujourd’hui sont issus de Pistazie.
En tant qu’éleveur, quelle est votre principale ambition ?
Je pense qu’avec l’élevage, la qualité du cheval doit s’améliorer et s’adapter au sport. Mais à mon avis, il est tout aussi important d’élever un cheval en bonne santé. Ce sont là les aspects les plus importants de l’élevage. Si vous avez un cheval qui possède de nombreuses qualités mais qui n’est pas en bonne santé, c’est vraiment regrettable. Mais si vous avez un cheval qui n’a pas énormément de qualités mais qui est en bonne santé, ça n’est pas si grave car il y a toujours des gens qui veulent concourir mais à un niveau moins élevé. L’élevage de nos jours est très compétitif et nous élevons rarement un cheval qui ne peut pas sauter dans des concours à 1,30 - 1,45 m. J’essaie toujours de trouver la meilleure combinaison entre la jument et l’étalon. Aujourd’hui, il y a tellement d’étalons disponibles pour les saillies que le choix est difficile. Mais c’est l’un des aspects les plus importants pour obtenir un bon cheval.
En tant qu’éleveur, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
J’ai élevé tellement de chevaux qu’il est difficile d’en choisir un seul. C’est toujours une expérience passionnante d’élever un étalon accompli, mais nous avons aussi eu beaucoup de chevaux qui ont réussi au niveau international et qui ont concouru dans le monde entier. Mon plus grand rêve serait d’élever un champion et pour parfaire encore ce rêve, que Gerrit le monte.
Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?
Je pense que l’hérédité de la mère est très importante et, pour être franc, je ne ferai pas de reproduction avec une jument que je ne trouve pas assez bonne. Je suis dans le domaine de l’élevage depuis plus de 40 ans et j’ai eu la chance de pouvoir monter beaucoup des juments et des étalons que j’ai utilisés pour la reproduction, je reconnais donc les chevaux qui sont bien assortis. Et c’est pour cette raison que je n’ai jamais eu de résultats inattendus.
Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ?
En fait, nous ne vendons aucun des poulains, les plus jeunes chevaux que nous vendons sont à la fin de leur deuxième année ou quand ils ont trois ans. Quand ils arrivent à cet âge, nous leur faisons faire un peu de saut afin de voir leur potentiel et nous leur faisons passer un contrôle vétérinaire complet avec radiographie. C’est à ce moment que nous décidons quelles juments iront au haras pour avoir un poulain avant d’être complètement débourrées. Néanmoins, nous travaillons un peu avec ces juments avant le poulinage de façon à leur donner une éducation de base. Lorsque ces juments ont eu leur poulain, vers quatre ans, elles retournent à l’écurie de compétition.
Combien assurez-vous de poulinages par an ?
Au cours des cinq dernières années, nous avons eu entre 20 et 30 poulains par an.
Parlez-nous un peu de Gut Berl, qui semble être un projet familial ?
Gut Berl est une grande propriété. Nous avons deux écuries sur la propriété, une pour les chevaux de compétition et l’autre destinée à l’élevage. Les écuries où nous gardons les chevaux qui travaillent ont 60 stalles et les écuries d’élevage ont deux grands blocs couverts où nous gardons les yearlings, les poulinières et les poulains. Nous avons environ 80 hectares de terres, ce qui laisse beaucoup d’espace aux chevaux pour paître et évoluer à l’extérieur.
Nous avons un excellent vétérinaire pour l’aspect reproduction de notre entreprise. Il travaille à Gut Berl depuis plus de 20 ans et il est originaire de la région. Il doit probablement connaître la mère, la grand-mère et même l’arrière grand-mère des poulains que nous avons en ce moment. Nous avons en lui une confiance absolue et il est un ami proche de la famille. Nous travaillons en étroite collaboration avec lui sur tous les aspects du programme d’élevage.
Nous avons aussi deux employés qui prennent soin des juments et des poulains dans les écuries d’élevage. Dans les écuries de compétition, où nous avons 60 chevaux, il y a plus de personnel. Je pense que nous avons quatre ou cinq cavaliers d’entraînement, quelques cavaliers de concours, les grooms, un chef d’écurie, et la famille, qui est très impliquée. Cela représente une grande équipe, et une véritable famille.
Parmi vos jeunes chevaux, lesquels vous semblent les plus prometteurs ?
Nous avons quelques très jeunes chevaux qui pourraient, je pense, être très intéressants quand ils auront entre cinq et huit ans, mais ils doivent maintenant faire preuve de leur talent et il nous faut voir quel est leur véritable potentiel. Nous avons un très bon cheval de neuf ans, Amigo 1841. Gerrit le monte en ce moment et il l’a aussi monté pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Nous avons beaucoup de foi et d’espoir en ce cheval. Il est difficile de choisir un seul cheval à l’heure actuelle, mais les voir grandir et se développer est vraiment passionnant. Malheureusement, nous devons aussi vendre certains chevaux, et il est toujours plus facile de vendre les meilleurs chevaux, ceux que nous aimerions bien garder !
Vous devez être très fier de Gerrit et Ben 431 qui ont gagné le Rolex Grand Prix cette année au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je suis extrêmement fier d’eux. C’est vraiment là un rêve qui se réalise. La saison avait déjà bien commencé, mais gagner un Rolex Grand Prix lors d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est toujours quelque chose de très spécial et que très peu de cavaliers réussissent. Je pense que le souvenir de cette journée nous donnera toujours la chair de poule.
Au début, le plus gros problème avec Ben 431 était d’arriver à le maîtriser et de le faire se concentrer sur son cavalier. Nous voulions encourager son ardeur et son amour pour son travail, mais nous devions aussi nous assurer qu’il puisse travailler avec Gerrit. Gerrit et Ben 431 ont ainsi créé une relation solide à partir de laquelle ils ont construit leur succès.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est véritablement unique car il cumule quatre concours qui ont chacun une tradition très forte. Ces quatre concours ont toujours été de grands événements avant même que le Rolex Grand Slam of Show Jumping ne soit créé. Le montant du prix est phénoménal et c’est quelque chose de très important pour la discipline du saut d’obstacles. Tout le monde se souvient toujours de qui a gagné le CHIO d’Aix-la-Chapelle chaque année et à mon avis, les Majeurs se rapprochent de plus en plus d’un championnat.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Je suis allemand, donc je dirai que c’est le CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’est pour moi le plus grand et le meilleur des quatre Majeurs et bien-sûr, il est encore plus spécial depuis que Gerrit y a remporté la victoire. Mais bien-sûr, je suppose que si vous demandez à un Canadien, il vous dira qu’il préfère le Masters du CSIO de Spruce Meadows.
Le prochain objectif de Gerrit et de Ben 431, c’est justement le Masters du CSIO de Spruce Meadows. Ils ont eu une très bonne saison jusqu’à présent et ça serait fantastique s’ils pouvaient maintenir cette forme à Calgary. Ben 431 a eu quelques semaines au calme depuis le CHIO d’Aix-la-Chapelle, il a pu se promener à travers bois et passer du temps au paddock. Les chevaux ne sont pas des robots et il est très important qu’ils soient heureux et qu’ils aiment leur travail. Il a participé à des concours plus modestes la semaine dernière et il se prépare maintenant pour le prochain Majeur.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Herbert Meyer, il était Chef d’équipe pour l’Allemagne de 1985 jusqu’aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney. Pour mon premier emploi, je montais pour lui, dans ses écuries. Je devais avoir 16 ou 17 ans. C’est là que j’ai appris toutes les bases, et tellement d’autres choses ! C’est la personne vers qui j’allais toujours pour demander conseil, quelqu’un que j’ai toujours admiré. J’ai aussi été inspiré par d’autres grands cavaliers. J’essaye de toujours garder l’œil ouvert et de regarder les meilleurs, vous pouvez toujours apprendre et faire des progrès.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est que si vous croyez en quelque chose, surtout en un cheval, vous devez continuer à y croire et à y travailler même si vous rencontrez des difficultés. Si vous croyez vraiment en ce cheval, vous finirez par connaître le succès et par obtenir les résultats que vous recherchez.
Entretien avec Eric Krawitt
Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?
Nous allons participer à quelques concours jusqu’à la fin de 2022 et faire travailler un peu les chevaux à l’entraînement chez nous et les préparer pour la saison d’hiver à Wellington. Nous n’avons donc pas trop de grands projets prévus pour la fin de l’année. Nous allons juste continuer d’aller là où nous avons prévu d’aller, et continuer à nous entraîner et à nous perfectionner.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Je pense que mon plus grand moment de fierté, c’est probablement d’avoir participé à mon premier Grand Prix l’été dernier. C’était un Grand Prix 2*, j’ai donc apprécié de pouvoir concourir sur la scène internationale et de sauter dans les catégories de la FEI.
L’expérience m’a vraiment ouvert les yeux et m’a permis de voir qu’il y avait là une possibilité pour moi de continuer dans cette voie et de sauter à l’avenir dans des concours encore plus importants.
Vous venez de recevoir le Trophée Gillian Wilson après avoir été nommé Cavalier junior de l’année, qu’avez-vous ressenti ?
J’étais ravi, c’était un grand accomplissement. C’est toujours un sentiment agréable d’être reconnu de manière positive, mais le plus important c’est de continuer à avancer et à faire ce que nous faisons de façon à obtenir des résultats positifs quand nous progressons.
Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?
Ma famille a toujours été très impliquée dans les chevaux, j’ai donc grandi entouré de chevaux depuis tout petit. Mais j’ai vraiment commencé à m’y intéresser quand j’ai eu 11 ou 12 ans. J’ai commencé à vraiment, vraiment beaucoup apprécier les chevaux et tous les aspects de l’équitation. Sauter, c’était quelque chose que je voulais vraiment essayer, pour y tenter ma chance, j’ai donc commencé et je n’ai plus arrêté depuis !
Et pour les personnes qui m’ont inspiré, ma mère en a toujours fait partie. Elle s’est impliquée depuis le tout début et elle a toujours montré un soutien indéfectible pour ma carrière. Même si je ne suis pas dans un bon jour ou si je ne fais pas un bon parcours, elle reste positive et elle me donne des conseils précieux. Je dirais donc que ma mère est ma plus grande inspiration depuis le début de ma carrière.
À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?
Je pense qu’un bon cavalier de saut d’obstacles doit avoir de très grandes ambitions ainsi qu’un amour indéfectible, une passion pour ce sport.
L’équitation n’est pas un sport facile, il faut donc une très forte motivation pour continuer à travailler et à persévérer.
Il faut s’attendre à avoir beaucoup plus de mauvais jours que de bons jours dans ce sport, il faut donc savoir apprécier les bons jours quand ils se présentent. Et il faut continuer à avancer et à travailler même si tout ne va pas comme vous voulez car, au bout du compte, vous aurez de bons jours. Et c’est sur ces jours-là que vous devez vous focaliser.
Parlez-nous un peu de vos chevaux. Lesquels avez-vous le plus hâte de monter ?
Nous avons un jeune cheval très sympa en ce moment, il s’appelle Chicago. Nous l’avons depuis six mois maintenant et il est encore un peu inexpérimenté, mais il montre un excellent potentiel. Il a de très bonnes capacités pour le saut, je pense donc qu’il pourrait être un cheval d’avenir. Et c’est l’avenir qui nous le dira.
Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?
L’équipe est très importante, elle tient la première place. Si vous n’avez pas une bonne équipe, vous n’irez pas très loin dans ce sport. Pour les activités quotidiennes avec les chevaux, notre groom, Jo Watson, est absolument incroyable. Elle s’occupe de tous les chevaux et elle prend soin d’eux.
C’est aussi important d’avoir un bon vétérinaire, un bon maréchal-ferrant, un bon entraîneur, toutes ces personnes qui font partie intégrante de l’équipe. Si vous n’avez pas la bonne équipe, c’est compliqué d’arriver à un résultat, mais une fois que vous avez les bonnes personnes qui occupent ces postes et travaillent ensemble, vous pouvez accomplir des choses fantastiques.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?
Je suis quelqu’un de très compétitif, c’est donc un aspect du sport que j’aime beaucoup, mais avoir cette relation avec les chevaux et pouvoir travailler avec eux, c’est quelque chose que vous ne trouverez dans aucun autre sport.
Il n’y a aucun autre sport où vous devez travailler avec un animal qui est différent, dont le cerveau est différent, et je trouve cet aspect de l’équitation très intéressant. Il y a tellement de différentes manières d’aborder ce sport que vous n’arrêtez jamais d’apprendre. Il y a toujours quelque chose à apprendre.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Je dirais que le meilleur conseil dans cette discipline est de penser sur le long terme. J’ai le sentiment que parfois les gens restent bloqués sur ce qui se passe au quotidien et ils commencent à oublier ce qui pourrait se présenter tant qu’ils y restent confinés. Si vous faites un programme et que vous y travaillez tous les jours, au bout de quelques mois vous verrez les résultats.
En tant que jeune cavalier, pensez-vous que suffisamment d’opportunités sont offertes aux talents en herbe ?
Je pense que nous avons beaucoup de très bonnes compétitions et que de nouveaux concours apparaissent tout le temps. Par exemple, le circuit U25 à Wellington est excellent. Et il y a encore des nouvelles coupes des nations pour les juniors et les jeunes cavaliers qui démarrent en Amérique du Nord, ce qui est très bien. C’est une bonne occasion de monter en équipes et d’acquérir cette expérience.
La seule difficulté que je vois pour les jeunes cavaliers de nos jours, c’est le coût de tout ce qui touche à l’équitation. Il est difficile de saisir cet aspect des choses.
Vous devez être vraiment satisfait de votre performance avec Cactus de Cosnière à Spruce Meadows en juin. J’étais aux anges et ravi du cheval, c’était une expérience irréelle. C’était fantastique de pouvoir simplement sauter dans cette arène, alors obtenir en plus un résultat... C’est un très bon cheval qui s’est développé doucement sur les deux dernières années, et maintenant il commence à devenir une vraie star du saut d’obstacles.
À votre avis, qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows ‘Masters’ un endroit si spécial ?
Le cadre est fantastique, c’est un lieu extraordinaire. Le soin qu’ils prennent dans l’entretien des terrains de la compétition est incroyable. En outre, les parcours en eux-mêmes, les obstacles, tout est de première classe. Et l’atmosphère ! Quand vous entrez dans cette arène internationale, c’est une expérience complètement irréelle.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense qu’il a eu un impact très fort sur le concours hippique, il amène de nombreux spectateurs à notre discipline. Il donne aux meilleurs cavaliers un objectif à atteindre et quelque chose qui alimente leur ambition.
En dehors de l’équitation, qu’est-ce que vous aimez faire ?
J’aime les activités de plein air et faire un peu de sport.
À quoi ressemble une journée typique pour vous ?
J’essaie de me lever aussi tôt que possible chaque matin, mais chaque journée peut être légèrement différente et l’emploi du temps n’est pas forcément rigide. Je consacre un peu de temps à mes études l’après-midi, mais je monte tous les jours du mardi au dimanche.
Grands moments du CSIO - Spruce Meadows ‘Masters’
Les meilleurs couples de cavaliers et chevaux du monde vont à nouveau prendre le chemin de ce qui est souvent considéré comme le tout premier des rendez-vous équestres d’Amérique du Nord. Situé au pied des Montagnes Rocheuses de l’Alberta, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, qui a lieu du 7 au 11 septembre 2022, offre au public non seulement un cadre spectaculaire, mais aussi une compétition équestre de première classe, des opportunités de faire du shopping, et du divertissement. Le grand moment et principal attrait de l’événement pour de nombreux passionnés d’équitation sera le CP International, présenté par Rolex, qui aura lieu le dimanche 11 septembre.
En marge du concours hippique de classe internationale, le Spruce Meadows ‘Masters’ propose aux spectateurs toute un éventail d’activités qui raviront toute la famille. Pendant la durée du tournoi, le MARKT permettra aux amateurs de shopping de dénicher des pépites dans ses 70 stands, qu’il s’agisse d’œuvres d’art originales ou de produits du terroir. En outre, des démonstrations inspirées du monde équestre et des animations auront lieu chaque jour. Pendant la semaine, le public pourra voir les membres de la Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians) Mounted Troop, le Household Cavalry Mounted Regiment et les troupes de la King’s Troop Royal Horse Artillery, toutes présentes dans les zones de East et West Meadows.
C’est jeudi que commenceront les concours de saut d’obstacles 5* avec la ATCO Cup et la CANA Cup qui se dérouleront dans l’enceinte du spectaculaire International Ring. Ces deux concours fourniront aux cavaliers une première chance de se qualifier pour le CP International, présenté par Rolex, le dimanche.
Vendredi sera le jour du Westjet Evening of the Horse. Les spectateurs peuvent s’attendre à une excellente soirée avec un concours hippique de classe internationale, de la musique et des feux d’artifice. La soirée commencera avec la Tourmaline Oil Cup à 1,60 m au cours de laquelle les meilleurs couples de cavaliers et chevaux batailleront pour ce titre très convoité. Viendra ensuite le concours ATCO Electric Six Bar qui fait sauter aux cavaliers six obstacles en ligne droite, chaque obstacle plus haut que le précédent. Les spectateurs seront aussi impatients de découvrir les noms sélectionnés pour les poulains de l’édition 2022 de Name the Foal, présentée par TELUS. La soirée se terminera en musique avec un concert de l’orchestre Musical Band of the Household Cavalry et avec des démonstrations équestres.
Samedi, Spruce Meadows accueillera à nouveau une journée spéciale « British Day » avec une participation exceptionnelle de membres du Household Cavalry Mounted Regiment et de la King’s Troop Royal Horse Artillery qui seront en grand uniforme pour l’occasion. Le Suncor Winning Round est la première des compétitions 5* à avoir lieu dans l’International Ring, suivie de la Parade des Nations et de l’ouverture officielle du British Day. Des équipes constituées de quatre chevaux et cavaliers représenteront différents pays dans la Coupes des nations BMO, le dernier concours de la soirée.
Dimanche, tous les regards se tourneront vers un événement, le CP International, présenté par Rolex. L’élite mondiale des cavaliers et de leurs chevaux sera en lice pour remporter ce titre prestigieux et inscrire le nom du gagnant au livre d’or du Spruce Meadows ‘Masters’. L’Allemand Gerrit Nieberg se rend au Canada dans l’espoir de poursuivre sa quête pour le titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Les gagnants des Rolex Grand Prix de l’été
Avec la saison d’été européenne qui tire à sa fin, il en est de même pour la saison d’été des Grands Prix Rolex qui commence en mai et se termine le dernier weekend du mois d’août. Sur cette période de quatre mois, Rolex est le partenaire en titre de six Grands Prix de concours prestigieux, tous organisés en marge du célèbre Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Le CSIO Jumping International de la Baule a accueilli le premier Rolex Grand Prix de l’été, marquant également la première fois où le concours est sponsorisé par Rolex, partenaire très prisé parmi les cavaliers. Un public ravi a pu assister à la victoire de la Canadienne Beth Underhill, 59 ans, et de Dieu Merci Van T&L qui ont remporté ce premier trophée. L'étalon avait été précédemment monté par le légendaire Témoignage Rolex Eric Lamaze, qui s’est aujourd’hui retiré de la compétition suite à des problèmes de santé. Lamaze apporte désormais son expérience à l’équipe canadienne dans son nouveau rôle de Chef d’Équipe et il était présent avec Beth Underhill au concours. La seconde place a été obtenue par Yuri Mansur, Brésil, avec son hongre Vitiki, et c’est le Français Pierre Marie Friant qui a emporté la troisième place avec Urdy d’Astrée.
Tout juste une semaine plus tard, les meilleurs couples cheval-cavalier du monde ont traversé la Manche pour participer au spectaculaire CHI Royal Windsor Horse Show, sur les terres du château de Windsor qui a accueilli cette année un spectacle équestre et musical exceptionnel à l’occasion des 70 années de règne de Sa Majesté la Reine Elizabeth. L’aristocratie du monde équestre s’est réunie pour se disputer le Rolex Grand Prix, qui, dans un style on ne peut plus anglais, s’est tenu sous des nuages gris et un ciel pluvieux. Le parcours de Bernardo Costa Cabral s’est avéré difficile, avec seulement trois couples finalement sélectionnés pour le barrage. Le premier à partir était le Belge Gregory Wathelet, avec son fidèle partenaire Nevados S, et sa performance n’a pu être égalée ni par l’Autrichien Max Kühner ni par L’Israélien Daniel Bluman. Wathelet et son étalon visent maintenant les Championnats du monde de la FEI, avec l’espoir de reproduire leur performance.
Puis est arrivé le CSIO Roma Piazza di Siena, souvent décrit comme l’événement de concours hippique le plus pittoresque. Sur l’impeccable arène ovale où 49 des meilleurs couples du monde se sont affrontés, 13 sont parvenus au barrage. À sa grande joie, l’Irlandais Denis Lynch a remporté son deuxième Rolex Grand Prix à Rome, après avoir obtenu le premier en 2008 avec le fameux Lantinus. Lynch ne travaillait que depuis peu avec sa monture Brooklyn Heights, mais le duo fonctionnait avec harmonie et a été le plus rapide, remportant ainsi le titre. L’Allemande Jana Wargers et son étalon bai Limbridge ont suivi à la deuxième place et l’enfant du pays Piergiorgio Bucci a pris la troisième.
Knokke Hippique a été remporté par le Suédois Peder Fredricson, troisième mondial, avec son partenaire de longue date H&M All In, maintenant âgé de 16 ans. Avec six couples réussissant un sans-faute au premier tour, le barrage a été très disputé. Fredricson, qui se prépare maintenant pour les Championnats du monde à Herning, au Danemark, avec H&M All In, a commenté ainsi sa victoire : « H&M All In a peut-être 16 ans mais c’est toujours un gagnant. Il a pu se reposer quelques semaines et il a participé à une petite compétition la semaine dernière pour se préparer. Aujourd’hui, c’était notre jour. Je suis incroyablement heureux. »
Le Rolex Grand Prix qui s’est tenu le week-end dernier au Jumping International de Dinard, a vu l’actuel numéro un mondial Martin Fuchs remporter deux victoires consécutives dans la prestigieuse compétition, après sa victoire avec Conner Jei l’an dernier. Cette année, le Suisse était accompagné de son superbe hongre gris Leone Jei, avec lequel il a remporté le Rolex Grand Prix au CHI de Genève l’année dernière. Le duo a été sélectionné pour représenter l’équipe suisse aux Championnats du monde de la semaine prochaine et déborde de confiance avant la compétition. Le favori du public local, Julien Epaillard et Gracieux du Pachis, ont réalisé le seul autre double sans faute, mais ils n’étaient qu’à 0,52 seconde derrière la combinaison gagnante, tandis que Bertram Allen et Pacino Amiro, autre testimoniale Rolex de Fuchs, ont pris la troisième place de cette classe prestigieuse avec un rapide quatre pénalités au barrage.
Les regards se tournent maintenant vers les Brussels Stephex Masters, qui pour la première fois cette année se dérouleront sur herbe, et qui accueilleront le dernier Rolex Grand Prix de la saison. Ensuite se déroulera le troisième Majeur de l’année, lors des Masters de Spruce Meadows, où Gerrit Nieberg cherchera à poursuivre sa quête de prétendant au titre après sa victoire spectaculaire au Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-la-Chapelle.
Le Owners' Lounge avec
Frans Lens
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Il y a plus de 30 ans, un centre équestre a ouvert près de chez nous à côté de Liège, et c’était à l’époque le plus grand centre équestre construit en Belgique. J’y ai emmené ma fille, Elke, et elle a eu le coup de foudre. À partir de ce jour, j’ai pu voir à quel point elle aimait les chevaux, je lui ai donc acheté une petite jument nommée So Brave. Elles ont gagné de nombreuses compétitions ensemble, et nous avons ensuite rencontré Eric Wauters, c’est là que tout a commencé. À cette époque, le saut d’obstacles ne passait pas beaucoup à la télévision et, si c’était le cas, on ne passait que cinq ou dix minutes à l’écran. Mais je me souviens qu’en 1992, le concours de saut d’obstacles des Jeux olympiques de Barcelone a été diffusé en entier et ce fut un événement marquant pour le secteur de l’équitation en Belgique.
Comment êtes-vous devenu un des plus grands propriétaires du milieu équestre ?
Il y a à cela deux raisons principales ; la première est ma rencontre avec Eric Wauters et la seconde est que je cherchais toujours de meilleurs chevaux pour ma fille. À l’époque, il était plus facile de trouver de bon chevaux, car ils étaient moins nombreux. Aujourd’hui, vous trouvez plus de cent chevaux dans un élevage, âgés de 6 à 8 ans, et qui pourraient tous devenir des champions, il faut donc avoir de la chance pour trouver l’un des meilleurs. Au début, j’avais des chevaux qui concouraient au niveau national, mais qui ont ensuite progressé jusqu’au niveau international. Mon ambition d’acheter des chevaux toujours meilleurs n’a jamais été dans le but de les revendre, mais de les garder et de les entraîner pour les rendre meilleurs. J’en tire une immense satisfaction et c’est ce qui a toujours été mon objectif.
En tant que propriétaire, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
Il y a deux moments particulièrement remarquables pour moi. Le premier est le succès connu par Olivier Philippaerts avec Carlito C. J’ai élevé ce cheval moi-même et j’en ai été d’autant plus fier. Il a gagné les concours du Derby aux Masters de Spruce Meadows et au CHIO d’Aix-la-Chapelle, deux moments incroyablement forts pour moi.
Le second, c’est toutes les victoires remportées par Nicola ; il a gagné des Grands Prix 5* et les Championnats de Belgique. Aujourd’hui, il connaît un énorme succès avec Katanga v/h Dingeshof, qui a été incroyable au Rolex Grand Prix cette année à Aix-la-Chapelle, ainsi qu’aux Championnats d’Europe de la FEI. Le couple se prépare maintenant pour les Championnats du monde de la FEI à Herning et je pense qu’ils ont une chance, non seulement en compétition individuelle, mais aussi en équipe. Je suis donc très optimiste. C’est un véritable championnat et la concurrence sera rude.
Quelles sont les qualités que vous recherchez quand vous achetez un cheval de saut d’obstacles 5* (ou potentiellement 5*) ?
Aujourd’hui, il leur faut toutes les qualités, il leur faut tout : la vitesse, l’intelligence, l’envergure, la vivacité, la lignée, etc. Quand j’ai commencé, il y a 30 ans, les cavaliers étaient plus importants, car dans un groupe de 40 cavaliers, seulement cinq d’entre eux pouvaient peut-être gagner. Aujourd’hui, 38 cavaliers sur les 40 en compétition ont le potentiel pour gagner, le cheval doit donc avoir toutes les qualités pour pouvoir l’emporter.
En Belgique, nous avons beaucoup de bons chevaux, il est donc difficile de choisir les meilleurs. Ludo Philippaerts a aujourd’hui 12 à 15 chevaux de huit ans extrêmement talentueux. Ludo a un don pour repérer le potentiel d’un cheval et, généralement, quand il me dit qu’un cheval est bon, il s’avère être excellent.
Pour vous, quelle est l’importance d’avoir la bonne combinaison cheval/cavalier ? Comment savez-vous qu’un cheval sera un bon partenaire pour le cavalier et vice-versa ?
La première chose, il faut que le cavalier voie le talent et le potentiel du cheval. Il faut ensuite que le cavalier aime le cheval, dans le cas contraire, je ne l’achète pas. Si le cavalier n’a pas une bonne impression, c’est terminé pour moi. À mon avis, monter le cheval au moins une ou deux fois est extrêmement important ; pourtant, Ludo n’a jamais monté Katanga v/h Dingeshof avant de l’acheter ! Je ne pense pas qu’on puisse prédire que tel ou tel cheval de huit ans deviendra un gagnant de Grand Prix 5*. Vous pouvez avoir une bonne impression sur un cheval, mais le chemin est long avant qu’il ne devienne un champion.
Parlez-nous un peu de votre relation avec la famille Philippaerts. Pouvez-vous nous donner un aperçu de la relation entre propriétaire et cavalier ?
Je suis en relation avec la famille Philippaerts depuis 10 ou 12 ans maintenant et notre relation est excellente. J’ai connu Ludo avant la naissance de ses enfants, il y a près de 30 ans. Ludo a aujourd’hui un bon nombre de très bons chevaux de huit ans qui sont prêts à passer au niveau supérieur. Nous travaillons très bien ensemble et il en a toujours été ainsi ; j’ai confiance en lui. Il excelle à découvrir les meilleurs chevaux pour moi, et aujourd’hui, il a quatre fils dans le milieu pour qui il doit aussi trouver les meilleurs chevaux, ce qu’il continue à faire. Il a un talent et ce don de pouvoir repérer un bon cheval !
Combien de chevaux possédez-vous actuellement ? Lequel de vos jeunes chevaux a selon vous le potentiel pour être le meilleur ?
Je possède actuellement six chevaux, et j'ai toujours possédé entre six et huit chevaux à la fois. J'aime avoir un plus petit nombre de chevaux car cela permet de mieux connaître chacun d'entre eux et d'apprendre leurs différents traits de personnalité et leurs bizarreries. Je ne fais plus d'élevage et les plus jeunes des chevaux que je possède actuellement ont sept et huit ans. De nos jours, il est très difficile de savoir si un cheval de huit ans deviendra un jour un cheval de top 5*. Il faut être patient et espérer que la combinaison cheval-cavalier sera parfaite.
Quelle est votre ambition principale en tant que propriétaire de premier plan ?
De prendre du plaisir, mais aussi d’avoir de la réussite et d’essayer de gagner. Avec mon équipe, nous avons gagné de nombreux Grands Prix 5* et les Championnats de Belgique. Aujourd’hui, l’objectif est de remporter un Rolex Grand Prix ou les Jeux olympiques. Nous avons manqué le rendez-vous des Jeux olympiques deux fois en raison de blessures. Ils représentent un grand rêve, mais il faut rêver en grand car parfois les rêves se réalisent.
Le sentiment qui vous envahit en tant que propriétaire quand votre cheval gagne est indescriptible. La joie que j’ai ressentie quand Olivier a gagné les concours du Derby au CHIO d’Aix-la-Chapelle et aux Spruce Meadows Masters était vraiment incroyable. J’étais extrêmement nerveux avant le CHIO d’Aix-la-Chapelle cette année, mais le classement de Nicola à la troisième place est un résultat exceptionnel. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle et les Masters de Spruce Meadows sont à l’équitation ce que le Tour de France est au cyclisme, tout le monde veut y aller et obtenir un bon classement.
Parmi les chevaux que vous avez possédés, duquel ou desquels êtes-vous le plus fier, et pourquoi ?
C’est une question très difficile car j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de chevaux très talentueux. J’ai eu huit chevaux qui ont concouru dans des équipes de la Coupe des nations et H&M Miro portera ce nombre à neuf. Les très bons chevaux sont nombreux en Belgique et avoir autant de chevaux concourir pour mon pays est incroyable, c’est un grand honneur pour moi.
H&M Chilli Willi était un cheval exceptionnel, et aujourd’hui, Katanga v/h Dingeshof montre un grand talent. Elle a déjà beaucoup obtenu dans sa carrière, y compris le bronze en individuel et par équipe aux Championnats d’Europe de la FEI l’année dernière, une quatrième place au Rolex Grand Prix du CSIO Roma Piazza di Siena, et troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ce ne sont là que quelques-uns de ses succès de l’année dernière. Elle est le cheval d’une vie, mais Ludo me dit toujours qu’il peut m’en trouver d’autres.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
C’est exceptionnel, le Rolex Grand Slam est le plus grand événement qui soit jamais arrivé dans le domaine du concours hippique. Tous les cavaliers veulent participer aux Majeurs. On m’a offert Hello Sanctos, le cheval avec lequel Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping, et le regarder remporter la victoire, c’était véritablement magique. Il n’y a rien dans le milieu de l’équitation qui puisse se comparer au Rolex Grand Slam.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Sans doute le CHIO d’Aix-la-Chapelle et les Masters de Spruce Meadows. Nous avons eu de nombreux succès dans ces deux concours, ce qui leur donne une valeur encore plus particulière. La joie que j’ai pu tirer de ces compétitions est vraiment incroyable, et le public y est phénoménal. Nicola veut aller aux Masters de Spruce Meadows cette année, mais nous devons être très prudents avec Katanga v/h Dingeshof. Elle a eu un emploi du temps extrêmement chargé avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle et d’autres compétitions plus tôt dans la saison, et elle est maintenant sélectionnée dans l’équipe de Belgique pour les Championnats du monde, j’ai donc peur que cela soit trop pour elle. Mais c’est le rêve de Nicola, nous baserons donc notre décision sur la performance de Katanga lors des Championnats du monde. Olivier pourrait aller aux Masters de Spruce Meadows, mais cela reste à confirmer.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
J’ai rencontré tellement de grands cavaliers et de grandes personnalités qu’il m’est difficile d’en nommer une seule, Mais Eric Wauters a été une grande source d’inspiration. Il a été un grand ami et il m’a beaucoup appris. Aujourd’hui, Ludo est une grande source d’inspiration. Et il faut dire qu’ils sont tous deux des maîtres dans leur domaine, des puits de science en matière de chevaux et d’équitation.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Eric Wauters, aujourd’hui disparu, me disait souvent : « Ne te fatigue pas trop à chercher un cheval, un jour le bon cheval viendra jusque dans tes écuries. » Je pense qu’il avait tout à fait raison.
Ludo me dit toujours : « Je vais te trouver un autre très bon cheval », et c’est toujours le cas. C’est vraiment un incroyable talent qu’il possède, c’est tellement difficile de trouver un cheval de niveau 5* et pourtant, il continue à en trouver.
Soyez toujours informés grâce au « Second Écran » du Rolex Grand Slam
Le Second Écran du Rolex Grand Slam, conçu exclusivement pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping, permet aux fans de suivre leurs équipes cheval-cavalier préférées grâce à la technologie du second écran. Lancée avant le Dutch Masters 2021, le premier Majeur équestre de l’année, la technologie Second Écran Rolex Grand Slam propose aux passionnés d’équitation les statistiques les plus récentes depuis plus d’un an. Les spectateurs de plus de 50 pays apprécient cette expérience et utilisent désormais la technologie avant, pendant et après les Majors pour mieux comprendre les performances de leurs équipes équestres favorites.
La technologie Second Écran de Rolex Grand Slam a été développée par une équipe d’experts de la société suisse Alogo. La société est réputée pour sa création d’outils d’analyse pour l’industrie équestre, notamment une gamme de produits de pointe qui quantifient les performances des athlètes.
Grâce à l’appli web, les passionnés d’équitation du monde entier peuvent consulter une multitude de données en temps réel, notamment les chronos en direct, les pénalités acquises, ainsi que l’ordre de départ. Ce service fonctionne sans heurts avec la plateforme de streaming en ligne du Rolex Grand Slam. De plus, le Second Écran de Rolex Grand Slam conserve toutes les statistiques créées pour chaque Major et permet aux utilisateurs de revenir sur chacune de ces compétitions emblématiques avec plus de détails que jamais.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam permet également aux fans d’accéder à des statistiques supplémentaires, telles que les obstacles les plus renversés, le nombre de cavaliers ayant dépassé le temps autorisé et les temps en direct pendant le barrage, ainsi que des informations sur le Rolex Grand Slam Live Contender. Le Second Écran du Rolex Grand Slam est le prolongement parfait du streaming en direct pour les fans d’équitation qui souhaitent en savoir plus sur les quatre Majors qui composent le Rolex Grand Slam of Show Jumping : le Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et le CHI de Genève.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam est gratuit et accessible en cliquant sur le lien suivant : https://rolexgrandslam.alogo.io/
Gerrit Nieberg remporte le Rolex Grand Prix et devient le Prétendant au Rolex Grand Slam
C’est sous un soleil radieux et devant 40 000 avides spectateurs que s’est déroulé le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, partie intégrante de l’incontournable Rolex Grand Slam of Show Jumping. Le magnifique Hauptstadion accueillait à cette occasion des concurrents issus de 14 pays différents, dont vingt des trente meilleurs cavaliers au monde, et la foule du célèbre Festival équestre mondial était pleine d’impatience d’assister aux prouesses inégalées des couples qualifiés pour l’épreuve mythique.
Avec seulement 18 duos retenus à la deuxième manche, la marge d’erreur était mince sur ce parcours dessiné par Frank Rothenberger et composé de 14 obstacles pour 17 efforts. Une performance éblouissante était donc de rigueur. Pour finir, treize cavaliers réussissent à éviter la faute, dont McLain Ward, très en forme en ce moment et bien résolu à se voir consacrer après ses deux victoires aux épreuves phares de mercredi et vendredi. Les Britanniques Harry Charles, Scott Brash et Ben Maher rejoignent ensuite l’Américain, puis cinq Allemands (Gerrit Nieberg, Christian Ahlmann, Daniel Deusser, Mario Stevens et Philipp Weishaupt), pour le plus grand plaisir de la foule. Par contre, tout reste à faire pour les cinq cavaliers qualifiés ayant écopé de pénalités lors de la première manche, dont Steve Guerdat, déjà vainqueur de trois Majeurs, et le Néerlandais Harrie Smolders.
Après un court interlude, durant lequel les 12 obstacles de la deuxième manche sont installés, l’Allemand Philipp Weishaupt lance la reprise des hostilités. Mais il en restera aux deux Majeurs déjà à son actif après un refus d’Asathir, sa monture, au début du parcours. En huitième position, McLain Ward et son cheval HH Azur s’accordent le premier double sans faute sous les applaudissements de leur équipe présente sur l’estrade « Kiss and Cry ». Il est suivi de Daniel Deusser, actuel Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping, sur son extraordinaire jument Killer Queen Vdm. Le couple fait une fois de plus preuve de son talent avec le deuxième double sans faute, annonçant ainsi le barrage à venir. Scott Brash (seul cavalier à avoir jamais remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping), accompagné de Hello Jefferson, les rejoindront rapidement. - Mais ce ne sera malheureusement pas le jour de chance des Irlandais Conor Swail et Darragh Kenny, de l’Égyptien Nayal Nasser, ni du Témoignage Rolex Kevin Staut ou encore du Britannique Ben Maher, tous pénalisés. Avant-dernier sur la ligne de départ, Nicola Philippaerts sera le quatrième à se qualifier pour le barrage, suivi de l’Allemand Gerrit Nieberg, dernier cavalier en lice.
La phase finale est inaugurée par McLain Ward, qui par malchance écope encourt d’une pénalité sur le dernier obstacle. En deuxième position, Daniel Deusser ne fera pas la même erreur : il passe la ligne d’arrivée sans aucune pénalité en 41,60 secondes, un chrono dur à battre pour les trois derniers cavaliers. Mais s’il existe une personne capable de lui faire de l’ombre, c’est Scott Brash. Et le Britannique de 36 ans finit avec deux bonnes secondes de moins que l’autre Témoignage Rolex. En dépit d’un sans-faute, Nicola Philippaerts boucle le parcours en un temps légèrement inférieur à ses deux prédécesseurs. Dernier en lice, Gerrit Nieberg, 106e mondial, fait la performance de sa vie en selle sur son hongre bai de 11 ans, Ben 431. Il franchit la ligne d’arrivée une demi-seconde plus tôt que Scott Brash, remportant ainsi l’édition 2022 du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, et devient du même coup le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Après sa victoire, Gerrit Nieberg s’étonne : « C’est complètement surréaliste, je ne m’y attendais pas du tout. L’un de mes rêves s’est exaucé aujourd’hui. »
Et Scott Brash, deuxième sur le podium, de le féliciter : « Gerrit a été spectaculaire. Je savais qu’il était possible de tourner court avant le double, et j’y ai pensé une seconde, mais personne ne l’avait fait et sur le coup, je ne l’ai pas senti. [Gerrit] était obligé de jouer le coup pour gagner, et il a très bien réussi - tout le mérite lui revient. Il a très, très bien monté et son cheval a très bien sauté. »
Scott Brash ajoute à propos de sa monture, Hello Jefferson : « Je suis très fier de Jefferson aujourd’hui, il a été super. Il a fait tout ce que je lui demandais. Mais Gerrit nous a battus avec une performance extraordinaire. »
Et Nicola Philippaerts de déclarer sa fierté à propos de sa jument Katanga V/H Dingeshof : « C’est une jument pas comme les autres, vous n’avez pas idée. Elle a tout donné et a incroyablement bien sauté. »
Interview cavalière:
Meredith Michaels-Beerbaum
Vous avez vécu des moments incroyables ici, au CHIO d’Aix-la-Chapelle, ressentez-vous toujours la même émotion quand vous arrivez ici ?
Oui, je dois dire que quand je suis arrivée au concours jeudi, j’ai essuyé une petite larme car j’ai tellement de magnifiques souvenirs ici, c’est très émouvant. J’ai pu vivre le point culminant de ma carrière de cavalière ici. Il y a eu aussi des périodes plus difficiles, où j’ai dû me motiver pour revenir après une déception ou une défaite, c’est vraiment beaucoup d’émotions. Cet endroit est merveilleux et il fait toujours battre mon cœur un peu plus vite.
Vous avez remporté des victoires formidables dans ce sport, ressentez-vous une responsabilité vis-à-vis de la prochaine génération, pour contribuer à la formation des jeunes talents du concours hippique ?
Oui. Je suis arrivée à un nouveau stade de ma vie aujourd’hui, avec moins de compétitions et plus de formation, et j’en suis très heureuse car j’ai ainsi le sentiment d’apporter ma contribution à la discipline, particulièrement pour les jeunes cavaliers et surtout pour les femmes. Je pense avoir été une pionnière pour les femmes dans ce sport, en démontrant que tout était possible, y compris qu’une femme pouvait être numéro un mondial. Et aussi le fait de faire partie de l’équipe d’Allemagne, en tant que femme, alors qu’elle était largement dominée par les hommes avant mon arrivée. C’est très gratifiant pour moi d’être à cette nouvelle étape de ma vie et de pouvoir rendre à ce sport de ce qu’il m’a apporté.
On entend souvent que le public d’Aix-la-Chapelle soutient les cavaliers, qu’ils gagnent ou non. Qu’est-ce que ce public a de tellement spécial ?
C’est un sentiment très particulier quand vous entrez dans une arène et que 40 000 personnes vous applaudissent, croisent les doigts pour vous et vous souhaitent de réussir. C’est une excellente motivation pour tous les cavaliers. C’est une expérience incroyable de monter ici, mais gagner ici dans cette ambiance et devant ces spectateurs, c’est absolument indescriptible, ça vous donne la chair de poule.
En dehors du saut d’obstacle, pour quels autres sports vous passionnez-vous ? Avez-vous participé à d’autres grandes compétitions ?
Je suis une grande fan de tennis, mais pas une très bonne joueuse ! Je ne suis pas une très bonne golfeuse non plus, mais j’y suis meilleure qu’au tennis. J’aime regarder ces sports au plus haut niveau, et j’ai même eu le plaisir d’aller à Wimbledon, en tant que Témoignage Rolex, et j’ai pu y rencontrer d’autres Témoignages Rolex. Mais quand j’en ai l’occasion, j’essaie d’améliorer mon jeu de golf.
Pensez-vous que parmi vos jeunes chevaux, certains ont le potentiel de devenir des stars de Grand Prix ?
Nous avons en ce moment quelques très bons jeunes chevaux. J’ai actuellement un cheval que je monte et que j’ai amené ici, qui s’appelle I’m Blue, et qui a certainement l’étoffe d’un champion de Grand Prix.
Et qu’en est-il de vos élèves ? Certains ont-ils le potentiel de futures superstars ?
Oh oui, j’ai d’excellents élèves en ce moment. J’ai quelques élèves américains qui sont très motivés, comme je l’étais à leur âge. J’ai aussi quelques élèves chinois. Mais ma meilleure élève est ma fille, bien sûr, qui est très motivée et a de grandes ambitions, bien qu’elle n’ait que 12 ans, et ça me fait plaisir de voir qu’elle rêve de faire des grandes choses dans ce sport.
Comme vous venez de le dire, votre fille, Brianne, est une cavalière de saut d’obstacle pleine de talent. Pensez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping inspire d’autres jeunes talents à poursuivre une carrière dans cette discipline ?
Je pense que le Rolex Grand Slam of Show Jumping représente un tournant majeur pour le sport équestre. Soudain, Rolex est arrivé et a apporté de nouvelles aspirations, une nouvelle apogée, même, pour notre sport, comme c’est le cas pour d’autres sports comme le tennis ou le golf. Nous sommes finalement arrivés à un stade où nous sommes au même niveau que d’autres grands sports. C’est là un accomplissement majeur et une inspiration pour beaucoup de gens qui ont pour ambition de réaliser le rêve incarné par Rolex.
Le Vet-check avec:
Dr. Wilfried Hanbücken
Quel est votre rôle au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je suis le président de la commission vétérinaire, je suis donc responsable de toutes les questions vétérinaires. Nous devons examiner les chevaux à leur arrivée pour vérifier qu’ils ont fait un bon voyage, qu’ils arrivent sans avoir de maladies infectieuses et qu’ils n’ont pas de fièvre. Pour chaque cheval, nous devons ensuite effectuer une inspection vétérinaire qui consiste à les faire trotter pour vérifier s’ils boitent ou non, si les tendons sont en bon état et pour nous assurer que l’attitude générale du cheval est bonne. Pour certaines disciplines, comme pour le concours complet, nous devons parfois faire cet examen deux fois, avant et après le cross-country, par exemple. Nous devons aussi contrôler les médicaments pris par les chevaux.
Ma responsabilité est de veiller à ce qu’un bon service vétérinaire soit fourni, un vétérinaire sur chaque terrain et un vétérinaire dans les écuries. Ici, à Aix-la-Chapelle, nous avons toute une équipe de vétérinaires, dont des spécialistes en diagnostic et des spécialistes en médecine interne. Nous sommes très bien équipés, nous pouvons faire des échographies, des endoscopies, et nous avons un laboratoire complet ici sur le site du concours de façon à fournir une prestation de première classe aux chevaux, tout particulièrement si un cheval se blesse ou tombe malade. Cela nous permet de tout gérer sur place et d’arriver à un diagnostic précoce. C’est seulement dans les cas les plus graves, si une intervention chirurgicale est nécessaire, que nous envoyons un cheval à l’hôpital.
Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?
J’ai été le vétérinaire délégué aux Championnats d’Europe et aux Championnats du Monde, ainsi qu’aux Jeux olympiques. J’ai acquis mon expérience particulière quand j’ai participé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, un événement absolument fantastique. Ces Jeux ont été une incroyable opération de relations publiques pour tous les sports équestres. J’ai aussi passé d’excellents moments à La Baule, qui est une très belle compétition. Mon évènement préféré est reste de loin le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Je suis né à Aix-la-Chapelle et j’y ai grandi. J’ai travaillé sur le concours pendant 40 ans. J’ai commencé étudiant à assister les vétérinaires, puis j’ai travaillé en tant que vétérinaire avant d’être membre de la commission vétérinaire, et depuis 1998, je suis le chef de cette commission.
Au cours de ces 20 dernières années, le CHIO d’Aix-la-Chapelle a énormément progressé. Je crois que ce sont les Jeux Équestres Mondiaux de 2006 qui nous ont vraiment donné un coup de pouce. Selon moi, l’événement a été un énorme succès et, autant que je sache, jamais un événement équestre n’a attiré autant d’attention positive de la part du public. Depuis les Jeux mondiaux, le concours s’est développé, nous avons aujourd’hui de nouvelles disciplines. Autrefois, nous n’avions que le saut d’obstacle, le dressage et l’attelage, aujourd’hui nous avons le concours complet et la voltige.
Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?
Le cheval requiert une alimentation adaptée. Il a besoin d’une grande quantité de fourrage et de fibres, qui sont très importantes pour son appareil digestif. Si les chevaux sont soumis à un régime comportant trop de grains et pas assez de fibres, le risque de coliques est beaucoup plus élevé. Il faut donner au cheval une bonne alimentation de base, il n’y a pas de super-aliments. Un cheval doit aussi avoir un bon entraînement de base. De temps à autre, il faut faire une analyse de sang pour voir si le cheval a des carences. À mon avis, les compléments alimentaires sont à la fois surévalués et trop utilisés.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?
Il faut avoir une connexion avec le cheval, faire preuve d’empathie pour lui et être motivé pour apprendre. Si votre priorité est de gagner de l’argent, il y a beaucoup d’autres voies possibles que celle de vétérinaire équin. Notre profession a des difficultés à motiver les jeunes vétérinaires. Nombreux sont les jeunes vétérinaires qui arrivent dans la profession à cause de leur amour du cheval mais qui, pendant leurs études, réalisent que cela représente beaucoup de travail, avec de longues heures, y compris le soir et le weekend. Certains décident de choisir une vie plus confortable avec des horaires normaux, sans avoir à travailler la nuit ou le weekend, et c’est un problème pour notre discipline dans toute l’Europe. Peut-être est-ce juste un problème de génération.
À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?
Je me lève à 7 h et j’arrive au concours à 8 h 30, pour y passer toute la journée. En général, je ne rentre pas chez moi avant 21 h et parfois même pas avant 23 h ou minuit. Et ce n’est pas que moi, c’est le cas pour presque toute l’équipe vétérinaire. Je ne pourrais pas faire ce travail seul. Par exemple, aujourd’hui nous avons environ 20 vétérinaires qui travaillent ici. Nous commençons avec quatre vétérinaires et à mesure que le CHIO avance, le nombre de vétérinaires augmente, les trois derniers jours du concours étant les plus intenses.
Parlez-nous un peu de votre équipe...
En 2006, les Jeux Mondiaux nous ont appris qu’il nous fallait une équipe vétérinaire plus nombreuse, et ensuite nous avons ajouté les épreuves d’endurance et de reining. En 2002, quand nous avons obtenu l’organisation des Jeux mondiaux, Frank Kemperman est rentré de Jerez et m’a dit qu’il fallait nous réunir pour nous organiser. Notre premier plan a été d’agrandir nos installations au niveau des écuries et du centre vétérinaire, et le deuxième a été d’étoffer l’équipe vétérinaire. Il nous restait alors trois ans pour constituer l’équipe, j’ai donc demandé à certains vétérinaires que je connaissais s’ils étaient intéressés et d’autres nous ont rejoint spontanément. L’équipe finale de 2006 était vraiment soudée, et le noyau de cette équipe existe encore ici aujourd’hui, et j’en suis très heureux. Les membres de notre équipe sont très solidaires, ils ferment leurs propres cabinets pour venir de toute l’Europe, pas seulement de la région, mais aussi de Belgique, des Pays-Bas, d’Autriche et de toute l’Allemagne. Chaque jour, je suis impatient de venir travailler ici, mais c’est toujours beaucoup de travail.
Quand vous partirez, quel héritage aimeriez laisser au sport équestre ?
Ce que nous avons essayé d’accomplir, et que nous avons en partie réussi, c’est d’améliorer la relation entre les vétérinaires officiels et les vétérinaires soignants. Les vétérinaires officiels ne se voient plus seulement comme une police, mais comme de véritables conseillers, et les vétérinaires soignants acceptent ces conseils. La coopération entre les deux groupes a permis non seulement de meilleures relations mais aussi une meilleure compréhension du sport et au bout du compte une meilleure situation pour le cheval.
À votre avis, que pourrait-on faire et que devrait-on faire pour améliorer le bien-être du cheval ?
Il y a de nombreuses choses qui peuvent être faites. Mais pour moi, le plus important est que les principaux décideurs veillent à ce que leurs chevaux aient des périodes de repos adaptées, des périodes d’entraînement réduites et, pour certains événements, des entraînements spécifiques. Un cheval ne peut pas passer toute l’année au même niveau de performance, aucun cheval ne peut soutenir un tel rythme. La plupart des bons cavaliers que vous voyez ici au CHIO d’Aix-la-Chapelle le comprennent. Il faut mettre en place de meilleurs contrôles, en améliorant les inspections vétérinaires et les contrôles anti-dopage, et plus de cohérence dans le système de notation des juges. Je crois toujours qu’il est encore possible de faire progresser ce sport à un niveau encore plus haut, en pratiquant une équitation de qualité et en veillant à ce que tout soit fait pour le bien-être du cheval.
Mclain Ward remporte le Prix RWE de Rhénanie Nord-Westphalie
Cinquante cavaliers de saut d’obstacle parmi les meilleurs du monde et leurs partenaires ont participé au concours de saut d’obstacles de ce vendredi, le prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie, devant un public ravi et enthousiaste. Cette épreuve est la dernière chance pour les cavaliers de se qualifier pour le Rolex Grand Prix de dimanche, l’un des quatre majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Une compétition à 1m60 avec barrage, le parcours conçu par Frank Rothenberger comprenait 14 obstacles, une tâche ardue pour une affiche internationale qui inclut le champion olympique en individuel de 1992, l’Allemand Ludger Beerbaum, son compatriote et actuel tenant du titre du Rolex Grand Slam Daniel Deusser, et le maestro suisse et Témoignage Rolex, Steve Guerdat.
Seize couples ont finalement réussi à passer la première manche avec un sans-faute, accédant ainsi au barrage, qui devrait se dérouler sur parcours plus court, mais non moins exigeant, de seulement huit obstacles. Les cinq premiers cavaliers à concourir, dont l’Irlandais Conor Swail et l’Allemande Jana Wargers, ont chacun commis une faute, mais le sixième cavalier, le Français Nicolas Delmotte a rompu cette série avec un double sans-faute en 42,95 secondes. Le sans-faute de Delmotte a vite été reproduit par l’Allemand Christian Kukuk et par le Néerlandais Jur Vrieling, ce dernier ayant même passé la ligne à 42,79 secondes obtenant ainsi une première place temporaire. En effet, la première place du Néerlandais n’a pas duré, avec Steve Guerdat, actuellement à la 29ème place mondiale, qui a battu son temps de quatre dixièmes de seconde.
Avec deux cavaliers à passer après lui, dont le Hollandais Harrie Smolders et l’Américain McLain, Guerdat a dû faire face à l’angoisse de l’attente, dans l’espoir que son temps reste le meilleur. Mais le vainqueur du prix Turkish Airlines de l’Europe de mercredi, McLain Ward, et son partenaire Contagious, toujours aussi en forme, ont rapidement fait démonstration d’une harmonie et d’une classe qui ont détrôné Guerdat de sa première place, passant la ligne en 41,70 secondes et s’arrogeant ainsi la victoire.
Ravi de ses deux victoires en autant de jours passés sur le dos de son hongre alezan de 13 ans, Ward a commenté : « Je pense qu’il (Contagious) est en excellente forme et nous avons pour objectif de le mener aux Championnats du monde, et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avions préparé cette semaine avec lui. Nous allons donc poursuivre notre plan en espérant faire partie de la sélection. »
Sur sa partenaire du Rolex Grand Prix de dimanche, Ward se montre optimiste : « C’est toujours agréable d’avoir une bonne semaine, ça vous met en confiance. Cela permet de reprendre son souffle et de se concentrer. Azur [HH Azur] est plus âgée maintenant, et je la connais très bien, nous sommes de vieux amis. Nous ferons simplement ce que nous savons faire, je ne pense pas que ce qui s’est passé aujourd’hui ou mercredi ait une influence quelconque sur ce qui va se passer dimanche. Nous allons juste nous concentrer et faire de notre mieux le jour J. »
Reconaissance de parcours avec:
Frank Rotherberger
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
J’aime beaucoup la voile, j’en fais trois ou quatre fois par an. Il y a six semaines, j’ai navigué jusqu’en Croatie, et j’y retournerai plus tard dans l’année, ainsi qu’à Majorque et dans la Méditerranée, en Thaïlande et dans les Caraïbes. Je fais du ski avec des amis cavaliers, comme Lars Nieberg et Otto Becker, avec qui j’ai monté en tant que jeune cavalier lors des championnats d’Allemagne quand nous avions 16, 17 et 18 ans. Nous avons prévu d’aller faire du ski en Amérique, mais nous avons deux personnes de l’équipe un peu plus âgées et un peu réticentes, mais je leur ai dit « si on ne part pas maintenant, on ne partira jamais ».
À quoi ressemble une journée typique pour vous lors d’un concours ?
Je me lève chaque matin vers 5 h 30 ou 6 h 00. J’arrive sur le terrain vers 7 h 00, en fonction de l’heure de début du premier concours. En général, nous nous préparons pour le lendemain, donc si je viens le mercredi matin, c’est pour préparer pour le jeudi. Tout le travail de la journée est fait, tous les plans sont organisés et fournis. Les mesures, les distances et les obstacles des sponsors font partie de tous les petits détails à organiser. Nous fournissons les plans du concours la veille au soir pour que chacun sache ce qu’il a à faire pendant la journée. Nous avons près de 50 personnes dans l’arène, réparties en cinq groupes et qui sont pour la plupart des constructeurs de parcours. L’ambiance y est très bonne et tout le monde travaille dur. Nous avons quatre jours où nous devons construire les parcours pendant la nuit. Hier, le concours s’est terminé à 22 heures et nous avons ensuite travaillé jusqu’à 1 h 30 du matin. Nous ferons la même chose demain soir.
Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune constructeur de parcours ?
Quelqu’un qui veut devenir constructeur doit d’abord être un cavalier, pour connaître la sensation de monter dans un concours. Ensuite, il faut être passionné, vous devez adorer ça. Si vous vous engagez dans cette voie pour gagner de l’argent, ça ne marchera pas. Ma fille se forme aujourd’hui au métier, elle participe au séminaire de niveau deux de la FEI et elle travaille sur quelques petits concours internationaux avec moi. Elle participe aussi à de grands événements, comme aux Championnats d’Europe. Elle était à Aix-la-Chapelle l’année dernière et elle prépare un concours la semaine prochaine où elle travaille seule. Mon conseil est de travailler sur la création de parcours en permanence, pas juste une ou deux fois par an.
Comment envisagez-vous l’avenir de la création de parcours ?
La création de parcours est en perpétuelle évolution, elle évolue parallèlement à nos apprentissages autour du cheval. Avec l’évolution de l’équitation, les foulées deviennent plus courtes, nous devons donc adapter les combinaisons de distances entre les obstacles. Je fais ce travail depuis 40 ans et, quand j’ai commencé, nous avions des gros obstacles volumineux mais aujourd’hui ils sont devenus rares. Maintenant nous avons des obstacles plus petits, plus ouverts, avec des barres plus légères. La longueur des barres a été réduite à 3,5 m ici à Aix-la-Chapelle, alors qu’autrefois c’était toujours quatre mètres. C’est quelque chose que nous avons changé il y a six ou sept ans, et les obstacles sont beaucoup plus légers aujourd’hui. Il est très difficile de nos jours d’avoir le bon nombre de sans-fautes. Il y a quelques années, sur 40 cavaliers, 10 pouvaient remporter une manche mais aujourd’hui, on peut en avoir 30 en lice.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que constructeur ?
Je me souviens qu’ici, à Aix-la-Chapelle, nous avons eu un jours 25 chevaux pour une manche et tous les obstacles du parcours que nous avions construit sauf un ont été renversés. Sur 25 chevaux ! C’était vraiment un très beau parcours et je m’en souviens encore. J’ai un autre souvenir de Calgary, quand on m’a demandé de fournir les plans du parcours avant le concours. J’ai refusé car je n’y étais jamais allé et je voulais d’abord voir le terrain, l’arène et la position des caméras. Mais ils m’ont forcé à faire le plan du parcours. Finalement nous avons dû tout changer car il avait beaucoup plu pendant la nuit et le plan ne fonctionnait plus et nous avons dû tout recommencer depuis le début.
Quel a été le premier parcours que vous avez créé, en tant que chef de piste ?
Je crois que c’était pour un concours national, et j’avais créé un parcours de 20 obstacles, mais c’était il y a peut-être 40 ans. Je me souviens quand j’ai construit mon premier parcours de la Coupe des Nations en 1992, en Pologne. Je n’étais pas vraiment autorisé à le construire car mon nom n’était pas sur la liste, et un créateur de parcours polonais a mis son nom sur le papier, mais c’est moi qui l’ai fait. C’était vraiment passionnant. J’ai travaillé sur 97 Coupes des Nations jusqu’à présent, et j’espère bien arriver jusqu’à 100.
Quel chef de piste vous inspiré le plus dans votre carrière ?
J’ai travaillé pendant 10 ans avec Olaf Petersen et à cette époque il était le constructeur le plus remarquable dans le monde entier. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de bons constructeurs de parcours, ce qui veut dire que nous avons d’excellents parcours à travers le monde. Je pense que nous avons neuf ou dix excellents chefs de piste sur le circuit international, il est donc difficile d’en choisir un seul.
Parlez-nous du parcours de ce dimanche et de votre pronostic pour le gagnant du Rolex Grand Prix.
Les cavaliers sont vraiment bien préparés et je pense voir ce dimanche des chevaux qui n’ont pas encore concouru cette semaine. J’espère juste que nous n’aurons pas trop de surprises, comme trop de sans-fautes, ou pas assez ! Le parcours du Rolex Grand Prix est vraiment énorme et très technique mais, comme toujours, il y aura deux manches, avec 18 couples sélectionnés pour la deuxième manche. Pour moi, un bon résultat serait d’avoir entre 10 et 13 sans-fautes au premier tour, puis trois ou quatre doubles sans-fautes. C’est ce que je souhaite. C’est ce qui rend notre sport si intéressant, on ne peut pas savoir le résultat d’avance, et ça pourrait très bien se passer. Parfois il n’y a pas de barrage, mais le concours peut malgré tout être absolument passionnant !
Mot de l'organisateur avec:
Michael Mronz
Vous devez être ravi de voir le CHIO d’Aix-la-Chapelle se dérouler normalement et qui plus est, à guichets fermés.
Effectivement, nous en sommes très heureux. C’est la première fois en trois ans [depuis 2019] que le CHIO d’Aix-la-Chapelle a lieu à guichets fermés. C’est un vrai plaisir de voir s’affronter les meilleurs cavaliers au monde, en particulier lors du Rolex Grand Prix de dimanche.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle nous réserve-t-il des surprises cette année ?
Parmi nos axes stratégiques et innovants, nous avons misé sur la vague du numérique afin d’améliorer notre communication. Ainsi, le public peut désormais regarder certaines épreuves qui n’étaient pas télédiffusées jusqu’à présent. Notre événement propose 109 heures de sport équestre et cinq disciplines différentes, mais seules 30 heures sont diffusées à la télévision. Les téléspectateurs n’ont donc pu accéder jusqu’à maintenant qu’à un contenu limité. Par conséquent, nous avons décidé de cerner les groupes que nous pouvions cibler par le biais des réseaux sociaux. TikTok, par exemple, nous permet d’attirer un auditoire plus jeune. Sur cette application, ce dernier peut suivre en direct les épreuves non diffusées à la télévision. Nous avons beaucoup réfléchi à ce que nous pourrions faire de tout ce précieux contenu et aux moyens possibles de le partager.
Nous suivons également les toutes nouvelles tendances et nous nous sommes aventurés dans l’univers du métavers et des NFT. Dans le métavers du CHIO d’Aix-la-Chapelle, le NFT est un « cheval du CHIO » qu’il faut choisir parmi mille options possibles. Les détenteurs d’un NFT deviennent automatiquement membres d’une communauté exclusive, le « CHIO Horse Club ». Le premier a été présenté à McLain Ward hier soir [mercredi 29 juin]. Comme avec toutes les nouvelles technologies, il nous faudra un certain temps pour développer notre offre métavers, mais c’est une option ludique et amusante que souhaite offrir le CHIO.
Vous tournez-vous vers les autres grands évènements internationaux, équestres ou autres, pour trouver des idées ?
Oui, absolument. Mais on peut trouver des idées intéressantes et tirer des leçons utiles des événements sportifs plus modestes également. En se montrant trop arrogant, on peut manquer de voir les initiatives intéressantes à plus petit niveau. Les organisateurs de nombreux événements de taille modeste font preuve d’imagination et d’un esprit innovant car ils doivent surmonter nombre de problèmes propres à cette taille, par exemple comment susciter l’intérêt des médias. C’est très intéressant de voir ces innovations constantes, en équitation mais aussi dans d’autres sports.
À l’avenir, nous souhaitons axer davantage nos efforts sur la participation de jeunes cavaliers au concours d’Aix-la-Chapelle. Cette année déjà, les Jeux olympiques de la jeunesse auront lieu ici, et nous souhaitons développer des liens étroits avec les jeunes cavaliers, tôt dans leur carrière, avant qu’ils ne fassent partie du classement général. Nous souhaitons aussi faire participer d’une manière ou d’une autre les jeunes cavaliers aux grands moments du concours. Par exemple, nous aimerions que de jeunes cavaliers participent à la cérémonie d’adieu le dernier soir, après le Rolex Grand Slam, pour leur donner l’occasion de sortir sur la piste à cheval devant 40 000 spectateurs. Ainsi, nous leur donnerons un avant-goût de ce qui fait la particularité d’Aix-la-Chapelle. L’objectif est de faire rêver les cavaliers et de leur donner envie de revenir concourir à Aix-la-Chapelle. Nous souhaitons également construire une deuxième grande piste, intérieure cette fois. Pour accélérer le processus, nous sommes actuellement en pourparlers avec les autorités.
McLain Ward remporte le Turkish Airlines - Prix de l'Europe
Cinquante-six couples cheval-cavalier visant une qualification pour le Rolex Grand Prix de dimanche, épreuve phare de la compétition, ont participé à l’édition 2022 du Prix de l’Europe Turkish Airlines du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ayant démarré dans la lueur du soleil couchant de la belle région de Rhénanie du Nord-Westphalie, cette épreuve à 1,60 m en deux manches s’est terminée sous les puissants projecteurs du Hauptstadion.
À cette occasion, Frank Rothenberger nous a offert une piste de 14 obstacles à la première manche et de huit à la seconde, sur laquelle se sont affrontés 12 des 20 meilleurs cavaliers au monde, dont le Suisse Martin Fuchs, actuel numéro un, et le Britannique Harry Charles, actuellement en tête du classement des moins de 25 ans.
À l’issue de la première manche, 14 cavaliers s’étaient qualifiés pour la deuxième. Une performance sans faille accompagnée d’un bon chrono était donc vitale. L’Allemand Daniel Deusser, Témoignage Rolex, gagnant du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021 et actuel Prétendant au Rolex Grand Slam, est venu accompagné de son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle. Et c’est ce duo qui a pris la tête du classement à l’issue de la première manche. Parmi les autres cavaliers de renom qualifiés pour la seconde partie des festivités se trouvaient Spencer Smith, un talentueux Américain de 26 ans seulement, Mégane Moissonnier, une cavalière pleine de promesse évoluant habituellement chez les moins de 25 ans, et l’Irlandais Conor Swail qui affiche actuellement une superbe forme.
Et en dépit de doubles sans faute par Conor Swail et son compatriote Darragh Kenny, la Française Mégane Moissonnier, l’Autrichien Max Kühner (déjà gagnant de plusieurs Majeurs) et le Mexicain Nicolas Pizarro, c’est Martin Fuchs et son hongre star Conner Jei qui ont semblé un instant sur le point d’empocher la victoire avec une performance phénoménale et un chrono de 41,48 secondes seulement. Mais McLain Ward des États-Unis et son hongre Contagious n’étaient pas sur le point de laisser le Suisse célébrer une autre victoire, et sont venus décrocher une victoire à l’arrachée avec sept centièmes de seconde d’avance. Ayant fait tomber une barre, Daniel Deusser, dernier cavalier en lice, ne sera pas en position de le détrôner.
Ravi de sa monture, Ward a déclaré : « [Contagious] est un cheval un peu craintif et excentrique, qui est un peu trop vif à l’échauffement aux côtés des autres chevaux - il faut gérer tout ça. Mais quand il entre en piste, il prend confiance en lui, il me fait confiance aussi, et se donne corps et âme. Il a fait des choses remarquables, auxquelles je ne me serais pas attendu au départ, et qui m’ont beaucoup surpris. C’est un cheval intelligent qui met du cœur à l’ouvrage. »
Quant au Rolex Grand Prix de dimanche, Ward déclare qu’« Aix-la-Chapelle, c’est un peu comme la fille qu’on convoite et qui ne veux pas de vous ! J’ai eu la chance de pouvoir concourir dans de prestigieux Grands Prix de par le monde, mais cette victoire-là continue de m’échapper. J’en ai été tout proche par moments, j’ai fait tomber une barre au dernier obstacle du barrage... C’est l’épreuve qui me fait rêver depuis que je suis petit. Je vais essayer de ne pas trop y penser, de faire au mieux chaque jour, et de tenter de tirer mon épingle du jeu le jour J. »
Rencontrez la Next Gen:
Chloe Reid
Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?
J’espère passer une semaine extraordinaire ici au CHIO d’Aix-la-Chapelle, puis je passerai le reste de l’été en Europe avant de rentrer en Floride pour l’hiver.
Quels chevaux avez-vous amenés au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
J’ai amené mon incroyable jument, Super Shuttle, qui sautera à la Coupe des nations Mercedes-Benz, et mon cheval le plus jeune, Charlotta, qui sautera avec les les épreuves jeunes chevaux Shuttle est sans aucun doute mon cheval te tête. Elle a beaucoup de caractère, beaucoup de courage. Les gens se moquent toujours parce que j’ajoute très régulièrement beaucoup de foulées avec elle sur le parcours, mais c’est un style que j’aime et elle a tout le cœur du monde. Les gens pensent qu’elle ne peut pas y arriver, mais elle fait tout son possible chaque jour pour moi. Charlotta a tellement de potentiel, j’ai l'impression que je pourrais sauter par dessus une maison avec elle ! J’ai adoré l’apprivoiser et apprendre avec elle.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Est-ce que je peux dire « être ici » ?! C’est une expérience incroyable pour moi. J’en ai rêvé toute ma vie, alors pouvoir être ici, choisie par l’équipe américaine, pour venir représenter mon pays, c’est le rêve suprême.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Je dirais que ma famille m’inspire énormément. Aucun de mes parents ne fait de cheval, mais ils m’ont toujours soutenue depuis le début et sans eux, cela n’aurait pas été possible.
My oncle, Chester Edward, est également présent et participe à la compétition de dressage. Il a eu une grande influence sur ma carrière équestre, tout comme ma grand-mère. Son amour des chevaux est dans son sang et c’est comme ça que je l’ai eu. Sans ma famille, je ne serais pas ici.
Qu’est-ce qui vous garde motivée ?
Je pense que les chevaux sont une grande motivation. J’adore les chevaux et je me sens très privilégiée d’avoir cette connexion avec eux.
Je pense que la compétition me motive aussi. Je suis très compétitive, alors me réveiller chaque jour pour essayer d’être meilleure et d’améliorer mes compétences est quelque chose qui me motive vraiment.
Quel cavalier de saut d’obstacles senior admirez-vous le plus ?
C’est difficile à dire. Mais étant ici en Allemagne, je dois dire que Marcus Ehning est une énorme source d’inspiration. Son style est incroyable.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense que le Rolex Grand Slam est fantastique pour notre sport. Il passe à la télé, il est disponible sur Internet, c’est génial. Il est partout. Les gens connaissent ces tournois majeurs et ils comprennent le prestige et l’histoire qui les accompagnent. C’est incroyable d’être ici et je pense que le Rolex Grand Slam est un concept fantastique pour notre sport.
Dans les coulisses de l'écurie avec:
Phoebe Leger, groom de Daniel Bluman
Combien de temps cela vous a-t-il fallu pour venir au CHIO d’Aix-la-Chapelle ? Et que faites-vous pour passer le temps dans le camion ?
Pour aller de nos écuries de Bruxelles à Aix-la-Chapelle, il faut environ deux heures de route. J’ai conduit un petit camion toute seule, et le camion des chevaux suivait derrière. Mais d’habitude, pour ne pas m’ennuyer quand je ne conduit pas, je regarde des vidéos Instagram ou TikTok, ce genre de choses. Je regarde aussi beaucoup la chaîne Instagram du Rolex Grand Slam !
Se rendre à l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est plus de stress ?
Absolument ! Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus grands événements de l’année pour Daniel [Bluman]. Nous allons à chacun des Majeurs, et à chaque fois nous nous sentons obligés de réaliser de bonnes performances. Parmi les quatre Majeurs, je dois dire qu’Aix-la-Chapelle est mon préféré. J’adore l’atmosphère qui y règne, et le complexe est magnifique. C’est un véritable microcosme où il se passe énormément de choses. Je retrouve souvent mes amis. Je m’entends très bien avec les grooms de mon allée, qui font tous preuve de beaucoup de solidarité entre eux.
Quels chevaux vous accompagnent cette semaine ?
Ladriano [Ladriano Z], Gemma [Gemma W] et Cachemire De Braize. Du haut de ses 14 ans, Ladriano a l’expérience requise. Nous espérons faire un bon résultat cette semaine lors du Grand Prix. Gemma a onze ans et elle n’a commencé les grosses épreuves que l’an passé, mais elle est pleine de promesse. À 10 ans, Cashmere est le plus jeune du lot. Comme Gemma, Cashmere commence tout juste les grosses épreuves. Il a un effet apaisant sur les autres chevaux lors des gros événements.
Comment les avez-vous préparés pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
J’ai passé toute la semaine dernière à les tondre et les doucher et à vérifier que tout l’harnachement était prêt et que les chevaux étaient en bonne forme physique. Pendant que Daniel allait concourir à l’extérieur, je les ai montés pour les garder en forme. Bref, la préparation pour ce genre d’événement est intense !
À votre avis, les chevaux saisissent-ils l’importance d’un concours comme celui d’Aix-la-Chapelle ?
Ladriano, oui ! Les deux autres, Gemma et Cashmere, sont de nature docile et conciliante et vous suivent tranquillement partout. Mais Ladriano sent quand un grand concours l’attend. Il piaffe d’impatience dans sa stalle. Il se met à ruer, à se cabrer. Dès qu’on se met en route, il est tout excité. Il adore concourir et se dépasser. Il est plein de personnalité !
Vous montez beaucoup à cheval ?
Oui, je monte un ou deux chevaux presque chaque jour, en particulier quand nous ne sommes pas en déplacement. Je fais beaucoup de marche montée pendant les absences de Daniel, et j’échauffe ses chevaux quand il est là.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Être au contact des chevaux tous les jours. Cela fait presque trois ans que je travaille avec eux. Et dans le cas de ces trois chevaux, je m’occupe d’eux depuis le début. C’est merveilleux de les voir évoluer et se surpasser chaque année.
Et qu’aimez-vous le moins dans votre métier ?
Les grosses journées : il arrive qu’on commence à 5 ou 6 h du matin pour ne finir qu’à 19 ou 20 h. C’est rude physiquement, mais ça vaut toujours le coup !
Quel conseil donneriez-vous à une personne envisageant de devenir groom dans le monde du saut d’obstacles de haut niveau ?
Il faut suivre son intuition et aller là où on se sent bien et comme en famille. Beaucoup de gens travaillent pour l’argent et trouvent que ce boulot n’est pas assez bien payé. Mais quand vous êtes vraiment heureux de faire ce que vous faites, vous attachez moins d’importance au salaire. Une fois que vous trouvez un métier que vous aimez, faites tout pour le garder. C’est pour ça que je suis avec Daniel depuis trois ans. Je suis heureuse d’aller travailler chaque matin, et dans la vie en général.
CHIO d'Aix-la-Chapelle
Rolex Grand Slam Rider Watch
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est de retour lors du prochain CHIO d’Aix-la-Chapelle du 24 juin au 3 juillet 2022 : deux semaines exceptionnelles qui s’achèveront le dernier dimanche par le clou du spectacle, le Rolex Grand Prix. Ayant désormais repris son créneau habituel dans le calendrier sportif, entre The Dutch Masters et le Spruce Meadows ‘Masters’, cet événement souvent appelé le « Wimbledon du saut d’obstacles » accueillera cette année 40 000 passionnés de sports équestres au superbe parc sportif Soers.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre
Daniel Deusser, gagnant l’an passé à Aix-la-Chapelle et Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping (suite à sa victoire aux Dutch Masters de mars), tentera de défendre son titre sur la célèbre piste principale. Actuel numéro 9 au classement mondial, l’Allemand aspire à devenir la deuxième personne de l’histoire à gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, et viendra dans ce but accompagné de sa magnifique jument Killer Queen VDM. En plus de Daniel Deusser, l’événement accueillera également six des autres Témoignages Rolex, ainsi que de nombreux cavaliers allemands de talent, comme Christian Ahlmann, André Thieme ou Marcus Ehning.
Gagnant du Rolex Grand Prix 2021 du CHI de Genève et actuel n°1 mondial, Martin Fuchs cherchera par tous les moyens à décrocher le bonus accordé à tout cavalier obtenant deux victoires non-consécutives à un Rolex Grand Prix dans la même année. Ayant remporté la finale de la Coupe du monde FEI en avril et le Grand Prix 5* suisse plus récemment, le Suisse a déjà bien démarré l’année. Bénéficiant d’un piquet de chevaux varié et talentueux, il voudra sans aucun doute continuer sur sa lancée à son arrivée sur la piste principale du parc sportif Soers d’Aix-la-Chapelle. Steve Guerdat, son compatriote et autre Témoignage Rolex, sera lui aussi désireux d’utiliser sa longue expérience acquise lors d’une illustre carrière pour remporter sa première victoire dans cette épreuve de renom.
L’Anglais Ben Maher, médaillé d’or en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, cherchera à étoffer encore son impressionnant palmarès avec une victoire au Rolex Grand Prix. Il avait fini quatrième de l’épreuve l’an passé sur Explosion W, son spectaculaire hongre alezan. Son coéquipier de longue date, Scott Brash, seul cavalier à avoir jusqu’à présent remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, connaît tous les ingrédients nécessaires pour gagner sur la belle piste en herbe, et fera tout pour devenir le nouveau Prétendant au Grand Slam. Harry Charles, No 1 mondial dans la catégorie moins de 25 ans, vient compléter ce solide contingent britannique. Ayant fait une ascension fulgurante durant les 12 derniers mois, le jeune cavalier se retrouve aujourd’hui en 17e position du classement général. Présent pour la première fois à Aix-la-Chapelle en 2018, il donnera tout pour inscrire son nom au panthéon des meilleurs cavaliers au monde.
Ashlee Bond et Gregory Wathelet, gagnants de Rolex Grand Prix en 2022 (WEF et CHI Royal Windsor Horse Show respectivement), savent ce qu’il faut faire pour avoir une chance de décrocher un Rolex Grand Prix. Cette expérience aidera ces sérieux candidats visant à remporter l’une des récompenses les plus prestigieuses de l’univers du saut d’obstacles.
Rodrigo Pessoa, véritable légende vivante du sport, se rendra à Aix-la-Chapelle 50 ans exactement après la seconde victoire de son père, Nelson Pessoa, au Grand Prix de ce CHIO. Parmi les cavaliers rivalisant d’adresse, le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli tentera lui aussi de grimper les marches du podium. Suite à plusieurs récentes victoires à Paris et lors de la Coupe des nations du CSIO di Roma Piazza di Siena, le Français Kevin Staut aura pleine confiance en ses chevaux à son arrivée au CHIO d’Aix-la-Chapelle.
Enfin, on trouvera dans la liste de duos de renommée mondiale Peder Fredricson, no 3 mondial, un concurrent toujours redoutable, et Conor Swail, no 5 mondial, en tête du contingent irlandais, qui viendra accompagné de ses deux meilleurs chevaux, Count on Me et Nadal Hero & DB.
Interview de l'organisateur
Frank Kemperman
Frank Kemperman, le directeur sportif du CHIO d’Aix-la-Chapelle, quittera ses fonctions après une carrière incroyable de 29 ans au service du concours. L’équipe du Rolex Grand Slam l’a interrogé sur l’évolution du concours et sur ce qui lui manquera le plus.
Vous avez un parcours incroyable de 29 années avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle, quels en ont été pour vous les trois moments les plus marquants ?
Le moment plus important pour moi fut sans doute celui des Jeux équestres mondiaux de la FEI en 2006. J’avais déjà travaillé sur d’autres championnats auparavant, mais rien de comparable à ceux organisés au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ce fut un énorme travail de la part de notre équipe et je crois que j’y ai attrapé mes premiers cheveux blancs, mais ce fut un immense succès. Encore aujourd’hui, on me parle de ces Jeux et je pense que nous avons écrit une importante page d’histoire à cette occasion. Il m’est difficile de choisir deux autres moments marquants tellement nous avons eu de concours et de compétitions incroyable !
Comment a évolué votre carrière au fil des années ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est ancré dans l’histoire. En 2024, il fêtera son 100e anniversaire et le club aura presque atteint 125 ans d’existence. J’avais coutume d’aller au concours quand j’étais enfant et il a toujours eu ce quelque chose de magique. C’est pour moi le meilleur concours du monde. Il est extrêmement important de maintenir les traditions que nous avons dans le concours, mais il est aussi vital d’innover et d’évoluer avec le monde. La qualité est également un élément essentiel et, en tant que concours, nous visons l’excellence en toute chose, ce qui, avec nos traditions et notre innovation, fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle le meilleur du monde !
Quand j’ai commencé, je m’occupais de concours un peu partout dans le monde, puis les responsables du CHIO d’Aix-la-Chapelle m’ont contacté. J’ai d’abord trouvé un peu étrange que des Allemands s’adressent à un Néerlandais, mais j’avais déjà une participation importante dans le centre média du concours. Je pense qu’ils voulaient devenir un événement plus professionnel et plus moderne. Avec les responsables, j’ai contribué à l’amélioration des installations et beaucoup de choses ont été changées et modernisées, tout en maintenant les traditions et l’histoire du concours.
Le concours est aujourd’hui tourné vers l’avenir en essayant d’innover et je pense que c’est quelque chose que tous les concours et autres événements devraient essayer de faire. Je me rappelle quand j’ai commencé à travailler au CHIO d’Aix-la-Chapelle, il y avait cinq ou six personnes dans le bureau, aujourd’hui il y en a près de 35. À l’époque nous n’avions pas un seul professionnel des médias, juste une dame du journal local qui passait une fois par mois pour voir si nous avions des informations à communiquer. Aujourd’hui, nous avons un service dédié aux médias qui compte dix personnes.
Pour les Jeux équestres mondiaux de la FEI en 2006, nous avions l’internet mais les réseaux sociaux étaient inexistants. Le monde a tellement changé, et nous nous sommes toujours efforcés de suivre et de nous adapter à ces changements. Les réseaux sociaux, par exemple, représentent aujourd’hui une part énorme du concours. Je me souviens quand je suis arrivé au bureau pour la première fois, nous avions une machine à écrire électrique et pas un seul ordinateur. Aujourd’hui, on ne pourrait pas travailler sans ordinateurs. Je crois que cela montre à quel point les choses ont changé pendant la période où j’ai été directeur. Mais ce qui est fantastique avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle, c’est la manière dont nous avons toujours été tournés vers l’avenir et en quête d’innovation.
Qu’est-ce qui vous manquera le plus ?
Bien-sûr, le CHIO d’Aix-la-Chapelle me manquera, mais je ferai partie du Comité de supervision, je serai donc toujours impliqué. Je pense que le changement de rythme sera difficile. Chaque matin depuis 29 ans, je me suis levé pour aller au bureau, mais il est vrai que le Covid-19 a rendu cette transition plus facile. Je pense qu’il est temps que la prochaine génération prenne le relais. Je suis maintenant plus âgé, il est donc normal de laisser les plus jeunes prendre ces fonctions. C’était le jour de la Fête des pères en Hollande ce dimanche [dimanche 12 juin], et j’ai reçu un livre très drôle sur la retraite. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle existait avant que j’en sois le directeur et il existera toujours après, mon nom n’est pas vraiment important, le plus important c’est le concours et son succès dans l’avenir.
Que pensez-vous faire de votre temps libre ?
Je participe toujours aux Dutch Masters et au Jumping Indoor de Maastricht aux Pays-Bas, et je fais également partie du Comité olympique équestre hollandais en tant que président des palefreniers. Les palefreniers sont les personnes les plus importantes dans ce sport.
Ma femme essaie de faire de moi un jardinier, mais je n’arrive pas à faire la différence entre les mauvaises herbes et les fleurs. Mais mon travail le plus important aujourd’hui est celui de grand-père. J’ai une petite fille de deux ans qui vit dans le même village que moi et j’adore passer du temps avec elle.
Qui est la personne qui vous a le plus influencé dans votre travail au cours des années ?
Je pense que les chevaux ont eu le plus d’influence, nous travaillons dans un sport tellement unique. Nous devons écouter les chevaux et faire ce qui est le mieux pour eux. Le monde extérieur est aujourd’hui bien plus critique envers notre sport, nous devons donc veiller à ce que le bien-être des chevaux soit notre première priorité. Nous devons faire le nécessaire pour pouvoir continuer à pratiquer ce sport que nous aimons tant.
Il est difficile de nommer une seule personne mais, pour être honnête, je pense que la personne qui a eu le plus d’influence doit être ma femme, car sans avoir de soutien à la maison, on ne peut pas faire ce travail.
Que faut-il à un événement pour qu’il devienne un Majeur ?
Il y a tellement de superbes concours hippiques organisés à travers le monde et, bien-sûr, vous voulez toujours avoir le meilleur concours dans la discipline. Il est difficile d’intéresser à ce sport les personnes qui ne sont pas des amoureux des chevaux. La particularité du CHIO d’Aix-la-Chapelle tient dans ses spectateurs et dans leur nombre, ils créent une atmosphère des plus fantastiques. À de nombreux autres concours, même si les meilleurs cavaliers sont présents, l’ambiance n’est pas la même, et c’est ce qui rend le CHIO d’Aix-la-Chapelle si particulier. Nous avons deux grandes catégories de personnes qui viennent au concours. Tout d’abord, les amoureux des chevaux qui vont aux concours toutes les semaines, et ensuite les fans qui n’ont pas de chevaux mais qui viennent chaque année parce qu’ils aiment l’atmosphère et qu’ils apprécient le spectacle.
Vous n’avez pas besoin d’être un amoureux des chevaux pour passer une magnifique journée au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Des milliers de personnes apprécient l’événement, y font du shopping, y mangent et y boivent. C’est son atmosphère globale qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle un événement remarquable, et c’est là ce que nous avons à partager. Nous ne nous contentons pas d’écouter les souhaits et les besoins des gens du milieu du cheval. Il nous faut également avoir de bonnes relations avec les cavaliers et comprendre leurs besoins.
Je me suis rendu à de nombreux concours, je crois que j’ai à peu près tout vu mais pour être honnête, les événements où j’ai le plus appris ne sont pas ceux du sport équestre. Nous sommes allés à Roland-Garros, au tournoi de Wimbledon et à d’autres grands événements pour voir ce qui s’y fait et apprendre comment ces événements deviennent inoubliables pour les spectateurs. Dans notre sport, nous devons nous adapter à différentes classes d’âge et, contrairement au football où 80 % du public serait masculin, la majorité de notre public est constitué de familles, nous devons donc faire plaisir à tout le monde.
Tout ce qui entoure le sport devrait être spectaculaire pour en faire un événement inoubliable et je pense que c’est ce qui fait qu’un concours devient un « Majeur ». Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus grands événements équestres dans le monde, mais notre objectif est de faire la première page de tous les journaux du monde entier et de montrer que nous ne sommes pas qu’un événement équestre.
Quel couple cheval/cavalier avez-vous préféré voir en compétition au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Il y en a eu tellement ! Bien-sûr il y a certains cavaliers qu’on connaît mieux dans la vie privée, et c’est toujours un plaisir de les voir réussir. L’année dernière, j’ai adoré voir la jeune équipe américaine emporter la Coupe des Nations, ils étaient tellement heureux de gagner un événement aussi important. Ce fut un moment extraordinaire pour notre sport et tellement inspirant de voir la prochaine génération de cavaliers de saut d’obstacle apprécier autant cette discipline. C’est également impressionnant de voir Isabell Werth dominer autant le dressage ; et bien-sûr, un autre grand moment a été de voir la combinaison père et fils de Rodrigo et Nelson Pessoa arriver premier et troisième du Rolex Grand Prix de 1994. Des moments comme ceux-là sont absolument incroyables, et j’espère qu’à l’avenir j’aurai plus de temps pour les regarder !
Selon vous, comment le concours peut-il évoluer sur les dix prochaines années ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est tellement particulier, il offre le meilleur spectacle au monde et possède cet incroyable terrain sur gazon. Ils ont des traditions qui selon moi ne devraient pas changer, mais ils doivent aussi innover et chercher ce qui peut être amélioré. Le concours est axé avant tout sur la qualité, et l’objectif est que le bien-être des chevaux, l’expérience des spectateurs et la réaction des médias atteignent le meilleur niveau envisageable. C’est un peu comme pour faire un gâteau, vous avez besoin de tous les bons ingrédients pour qu’il soit délicieux, et dans le cas du CHIO d’Aix-la-Chapelle, cela inclut les sponsors, les cavaliers, les médias, les chevaux, etc. Il faut donc veiller à ce que tous les acteurs clés soient satisfaits si nous voulons avoir le meilleur concours qui soit. Tant de choses ont changé depuis ces 30 dernières années, mais la qualité est toujours là, comme par exemple avec le Rolex Grand Prix du dernier dimanche. Globalement, je pense que s’ils maintiennent les traditions de la discipline mais cherchent aussi à innover, le CHIO d’Aix-la-Chapelle restera le meilleur du monde.
Interview du Prétendant:
Daniel Deusser
Vous êtes une nouvelle fois le Prétendant au Rolex Grand Slam. Comment vous sentez-vous à l’approche du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je déborde d’excitation ! C’est toujours très difficile de remporter le Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, alors ce serait vraiment formidable de gagner deux années de suite. Mon statut de Prétendant au Rolex Grand Slam ne rend le défi que plus intéressant, même si le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle est de toute façon inscrit chaque année à mon calendrier.
Et en plus d’être l’un des principaux rendez-vous du monde équestre, le CHIO d’Aix-la-Chapelle a lieu dans votre pays natal. L’enthousiasme et le soutien du public vous aident-il dans votre tâche le jour J ?
Bien sûr, ce concours est formidable. C’est l’un des plus grands événements équestres au monde, et le dimanche du Rolex Grand Prix, 40 000 personnes viennent assister au spectacle depuis les gradins, ce qui crée une atmosphère inégalable. La foule nous pousse, moi et mes chevaux, à nous dépasser. Sans compter la présence d’adversaires très motivés, parmi lesquels on trouve les meilleurs cavaliers au monde.
Quelle ont été vos préparatifs, et sur quelle monture espérez-vous participer au Rolex Grand Prix ?
J’aimerais monter Killer Queen VDM, qui a déjà participé au CHIO d’Aix-la-Chapelle, sur la piste principale, plusieurs années de suite, et qui s’y sent bien. C’est là qu’elle a déjà remporté la Sparkassen Youngster Cup en 2018, le prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie en 2019, et bien sûr le Rolex Grand Prix l’an passé. Comme elle a une longue foulée et qu’elle avale facilement du terrain, elle aime bien évoluer sur cette spacieuse piste.
Elle a fait un ou deux concours en extérieur très tôt dans la saison, puis quelques autres à notre retour de Floride. Je l’ai ensuite laissée se reposer pendant quatre semaines. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle marquera son retour à la compétition. Ceci dit, je la monte et l’entraîne toujours régulièrement. Pour le CHIO, nous ferons une petite épreuve pour nous échauffer en début de semaine, puis une autre plus importante pour la préparer au Rolex Grand Prix de dimanche.
Pensez-vous déjà au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Absolument, j’adorerais pouvoir emmener Killer Queen VDM à ce CSIO. Mais il a lieu la semaine qui suit le Brussels Stephex Masters, tout près de chez nous. Si j’ai suffisamment de chevaux d’un niveau suffisant, j’essaierai de me rendre au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, mais cette décision devra encore attendre.
Vous vous déplacez beaucoup en compétition. Quel pays aimez-vous visiter et pourquoi ?
J’aime beaucoup l’Espagne. C’est un pays très accueillant, au climat agréable et à la gastronomie renommée. J’y ai passé beaucoup de bons moments, en vacances comme en compétition. J’adore ce pays.
Le calendrier équestre est bien rempli. Comment faites-vous votre choix parmi les concours proposés et les chevaux à votre disposition ?
Cela dépend du niveau d’expérience et des préférences de chaque cheval. Par exemple, Killer Queen VDM préfère les grandes pistes en herbe, c’est là qu’elle fait ses meilleurs résultats. Je commence donc toujours par me demander quel concours correspondrait bien à quel cheval. Ceci étant, certains événements font invariablement partie de mon planning, comme le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Dans ce cas, je fais tout mon possible pour que mes chevaux soient prêts à cette date. Je repense souvent aux performances du cheval l’année précédente pour décider auxquels les inscrire selon leurs préférences (petites pistes intérieures, grandes pistes extérieures...)
Êtes-vous amateur d’autres sports ou fan d’autres athlètes ? Si oui, quelle influence ont-ils sur votre carrière professionnelle ?
Il y a quelques semaines, Rolex m’a invité à Roland Garros, où j’ai assisté à la finale entre Nadal et Djokovic. Leur extraordinaire forme physique, et la manière dont ils jouent devant un fervent public, m’ont certainement donné de quoi réfléchir. En tant que sportif professionnel, ce genre d’atmosphère me pousse à me dépasser. Mais le cheval est lui aussi un athlète. Il me faut non seulement veiller à ma propre forme, mais aussi à la sienne, et le préparer à faire de bonnes performances devant un large public. C’est là ce qui fait la spécificité de notre sport.
Interview d'influenceuse avec:
This Esme
Esme Higgs est l'une des plus grandes influenceuses du monde équestre, avec 730 000 adeptes et plus de 100 millions de vues sur sa chaîne YouTube, ainsi que plus de 260 000 adeptes sur Instagram et 412 000 adeptes sur TikTok.
Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?
J’ai eu la chance de grandir à la campagne, dans une petite exploitation fermière. Mon premier souvenir d’équidés est donc sûrement celui des ânes avec lesquels j’ai passé mon enfance. Les cavaliers du club équestre du coin passaient toujours devant chez moi, et aussi loin que je me souvienne, je harcelais mes parents pour qu’ils m’offrent des cours d’équitation. Ils me disaient invariablement non : j’étais toujours trop petite, trop jeune. La première fois que j’ai monté, c’était à la fête organisée pour le 5e anniversaire d’une amie. Après cela, mes parents ont été à court d’excuses, et m’ont autorisée à prendre des cours.
Mon premier poney s’appelait Mickey. Il est toujours avec moi aujourd’hui, il apparaît beaucoup dans mes vidéos. Il était en pension chez nous pour commencer. Je ne pensais pas qu’on allait l’acheter, mais on est tombés amoureux de lui ! J’ai eu beaucoup de chance de l’avoir eu à l’âge de huit ans. J’ai été chanceuse en général avec les chevaux que j’ai eus.
Comment êtes-vous devenue influenceuse ?
Par accident ! Casper, mon deuxième cheval, était très inexpérimenté quand on l’a acheté. Au départ, je postais mes vidéos sur YouTube pour voir comment il progressait. Mes proches me filmaient en train de le monter, à domicile et en concours d’obstacles, puis je m’occupais du montage des vidéos et je postais le résultat sur YouTube. Le fait de pouvoir visualiser les progrès que nous faisions ensemble m’a donné confiance en moi et en nous. Au début, je mettais les vidéos sur YouTube parce que mon smartphone n’avait pas assez de mémoire, et YouTube était un site de bonne réputation où les conserver.
Un été, j’ai décidé de faire une vidéo sur « Comment seller son cheval ». Comme je viens d’une famille qui ne connaissais pas bien les chevaux, je savais que les clubs équestres apprennent souvent à monter mais pas tellement à s’occuper des chevaux. Je me suis dit que cette vidéo pourrait donc être utile à certains. C’était la première vidéo que j’ai faite qui a été visionnée par des personnes en dehors de mon cercle d’amis et des membres de ma famille. Je crois qu’elle a été regardée mille fois, j’ai trouvé ça complètement fou ! C’est à ce moment-là que j’ai trouvé ma passion, et j’ai commencé à faire des vlogs. Pas parce que je pensais qu’ils allaient être regardés par des tonnes de gens, mais parce que je voulais faire une sorte de journal vidéo pour moi-même.
J’ai filmé beaucoup de vidéos que je n’ai pas postées, parce que j’étais trop timide ou que j’avais peur de ce que les gens allaient dire. L’été après mon GCSE [diplôme sanctionnant la fin de l'enseignement général au Royaume-Uni, ndlr], j’ai vraiment commencé à faire des vidéos YouTube tout le temps. Et j’adore toujours autant ça aujourd’hui. J’avais 16 ans, un âge intermédiaire où on ne peut pas encore conduire une voiture. Je vivais au milieu de nulle part. J’ai donc fait beaucoup de vidéos de mes poneys pour me distraire. Avec l’aide de mon smartphone, j’ai ainsi acquis 10 000 abonnés. Mais jamais je n’aurais imaginé avoir ce succès, ni que cela deviendrait ma seule occupation. À l’époque, je savais que de rares youtubeurs gagnaient leur vie de cette façon, mais ils traitaient de sujets très larges comme les produits de beauté. Je n’aurais jamais cru qu’il serait possible de faire de même avec un sport aussi méconnu que l’équitation.
Comment avez-vous progressivement bâti et développé un profil renommé dans le monde équestre ?
Le plus important, c’est de faire preuve de regularité. J’ai passé trois ans à charger une vidéo par semaine sur YouTube sans gagner un centime, et sans penser à en faire une carrière. J’étais simplement passionnée, et j’avais toujours envie de rentrer chez mes parents le week-end pour faire des vidéos. Beaucoup de gens essaient de se lancer sur YouTube mais se rendent compte après quelques mois que c’est plus difficile qu’il n’y paraît, et ils abandonnent. Les autres clés du succès : un contenu de qualité, le fait de rester soi-même et une certaine originalité.
Quels cavaliers suivez-vous sur les réseaux, et qui a le plus gros impact sur sa plateforme ?
J’aime bien regarder les vidéos de Caroline Breen. On y découvre toute sa vie. Beaucoup de cavaliers célèbres publient du contenu sur les concours, mais Caroline nous montre ses chiens, son jardin potager, tout ce que les autres cavaliers ne partagent pas normalement.
Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle. J’y vais cette année pour la première fois et j’ai hâte ! Je suis sûre que ça va être super.
Quelle importance revêt une bonne stratégie marketing sur les réseaux sociaux, lorsqu’on tente de faire connaître un grand concours équestre ?
De nos jours, il est crucial pour ce type d’événement d’avoir une présence sur les réseaux sociaux. Les deux dernières années, l’univers équestre s’est retrouvé brutalement parachuté dans le 21e siècle et a commencé à réaliser l’importance des réseaux sociaux. Ces derniers font plus que jamais connaître le sport, et cela est primordial pour attirer la prochaine génération de cavaliers. Ils rendent aussi l’équitation plus accessible et compréhensible que jamais. C’est là l’un de mes chevaux de bataille, un sujet que j’ai déjà abordé sur mes réseaux. Je travaille en collaboration avec des club équestres et associations qui visent à rendre notre sport plus accessible. Beaucoup de gens sont arrivés vers moi parce qu’ils étaient amoureux des animaux en général, mais ils s’intéressent désormais aux sports équestres, et certains ont même commencé à monter à cheval !
Racontez-nous une journée typique dans la vie de This Esme.
Chaque jour est différent, il est peut-être plus facile de parler d’une semaine typique. Quand je suis chez moi, je suis normalement occupée à filmer et à monter mes vidéos. Je monte à cheval, je m’occupe de mes montures. J’essaie de m’arrêter le soir à une heure donnée, mais comme je travaille de chez moi et que je suis très déterminée et ambitieuse, j’ai du mal à ne rien faire. Je travaille probablement 80 heures par semaine sur la chaîne. Ceci couvre les heures de tournage, de montage, les interviews et les appels sur Zoom. Il y a toujours quelque chose à faire, mais j’adore ça !
Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?
Le saut d’obstacles est à mon avis la discipline la plus facile à comprendre pour les gens qui ne connaissent rien aux chevaux. Et le Rolex Grand Slam of Show Jumping permet à un public plus large de regarder les meilleurs couples cheval-cavalier au monde concourir au plus haut niveau. Il y a aussi dans ce sport un côté très stratégique, et c’est bien que ce ne soit pas toujours la même personne qui gagne. Le saut d’obstacles est un sport passionnant à regarder. J’ai eu la chance de pouvoir me rendre à certains des plus grands concours au monde. C’est incroyable comme le public est près des chevaux, des cavaliers et de la piste elle-même.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Les personnes incroyables que je rencontre et qui me racontent des histoires inoubliables. Je travaille également aux côtés d’associations merveilleuses telles que Brookes ou World Horse Welfare. Et puis le fait de passer du temps avec mes chevaux et de travailler avec eux, c’est le rêve.
Quelles sont vos ambitions pour votre marque, votre chaîne, votre plateforme ?
Le rêve absolu, ce serait d’avoir une série sur une plateforme comme Netflix ou Amazon Prime. Ce serait hallucinant.
Qui est votre cavalier favori ?
Je vais avoir du mal à choisir... Trevor Breen est l’un d’entre eux. C’est mon moniteur d’équitation, et il m’a beaucoup aidé avec mon cheval, Joey. C’est un homme formidable. J’admire aussi énormément Holly Smith, que j’ai eu le bonheur d’interviewer plusieurs fois à Hickstead.
Qui est votre cheval de saut d’obstacles préféré ?
Je dirais Explosion W, le cheval de Ben Maher. J’ai eu la chance de le voir concourir lors de différents événements.
Cela fait presque un an que vous avez remporté une spectaculaire deuxième place au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Qu’avez-vous fait depuis cette date ?
Énormément de choses ! Ce concours a été très important pour moi, une expérience mémorable. Après cela, j’ai reposé mes chevaux et j’ai passé l’hiver à concourir à Wellington en Floride. Je suis de retour en Europe cet été, je vais participer à de nombreuses épreuves pour l’équipe nationale des États-Unis, un honneur dont je suis toujours très fier. J’ai plusieurs autres chevaux par rapport à l’an passé, je fais donc davantage de concours. J’essaie toujours d’avancer et de progresser.
Comment va Balou du Reventon ? Allez-vous le monter au CHIO d’Aix-la-Chapelle cette année ?
Il va super bien. Nous avons divers objectifs pour lui cette année, en vue desquels nous travaillons dur. Je l’ai monté à la Coupe des nations du CSIO de Rome - Piazza di Siena, et il a très bien sauté. Il a fait un sans faute à la deuxième manche de la Coupe des nations, mais a malheureusement encouru quatre points de pénalité sur le dernier obstacle du Grand Prix. Il est en parfaite condition. C’est vraiment un super étalon. Nous faisons attention à lui, car il va quand même avoir seize ans cette année, mais à chaque fois qu’on lui demande de faire des étincelles, il est au rendez-vous.
Comment faites-vous pour garder un cheval de cet âge en pleine forme ?
Il est très important de bien connaître son cheval et d’écouter ce qu’il vous dit. Il a beaucoup de caractère. Quand c’est trop pour lui ou qu’il a la flemme, il n’hésite pas à vous le faire savoir. J’ai la chance d’avoir une super équipe autour de moi, en particulier Lesley Leeman qui s’en occupe le plus souvent. On prend chaque jour comme il vient, et on vérifie sans cesse qu’il est en forme et en bonne santé, pour qu’il puisse sortir le grand jeu quand il le faut.
Présentez-nous vos chevaux de tête. Certaines de vos jeunes montures laissent-elles entrevoir un potentiel hors de l’ordinaire ?
Absolument. J’ai actuellement un autre cheval évoluant en 5 étoiles, qui m’appartient. Il s’appelle MTM Vivre Le Rêve, je l’ai acquis il y a sept ans environ. L’an passé, il était aux États-Unis et a été arrêté un moment, mais il est de nouveau en top forme. Il a treize ans, mais il a encore deux bonnes années devant lui. J’ai aussi un cheval de neuf ans très prometteur, qui appartient à Anne Thompson [la propriétaire de Balou du Reventon]. Et puis j’ai deux ou trois jeunes montures pleines de promesse, dont une de sept ans qui m’appartient et qui monte progressivement au classement. C’est vital d’avoir de quoi prendre la relève des chevaux de tête, lorsque ceux-ci commencent à vieillir.
Comment faites-vous votre choix parmi la multitude d’épreuves au calendrier et dans votre piquet de chevaux ?
Il faut en début d’année se faire un programme en fonction des chevaux qu’on a à disposition et de ses objectifs. Pour moi, monter pour l’équipe nationale est très important, j’ai donc préparé Balou du Reventon pour ces épreuves-là. Je vais faire en sorte qu’il soit bien reposé à ces dates, pour qu’il soit en mesure de faire son maximum le jour J.
Vos concurrents sont-ils différents en Europe par rapport au circuit américain ?
Oui ! L’an passé, quand je suis arrivé en Europe, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je savais évidemment que les meilleurs cavaliers au monde, des gens que j’ai admiré toute ma vie, évoluaient principalement en Europe. Mais ce n’est que lors de mon premier 5*, la première semaine où j’étais ici, que je me suis dit « oh mon dieu ». Je n’arrive pas à croire qu’il m’arrive de disputer des épreuves contre sept des dix meilleurs cavaliers au monde. En ce qui me concerne, cela me motive et me pousse à les imiter, pour pouvoir concourir au plus haut niveau, ça avive mon esprit de compétition. Quel plaisir d’affronter les personnes que je me contentais d’admirer par le passé, et qui sont maintenant mes rivaux !
Quelle est votre préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle, sans hésiter. J’adore le CSIO du Spruce Meadows ‘Masters’, mais j’aurais toujours une affection particulière pour Aix-la-Chapelle. Les quatre Majeurs sont tous des événements formidables auxquels j’ai toujours hâte de participer, mais celui-ci me tient particulièrement à cœur.
À quel autre sport (non équestre) compareriez-vous le saut d’obstacles ?
Je suis sûr que beaucoup de cavaliers seraient d’accord avec moi pour dire que le saut d’obstacles a pas mal de points communs avec la Formule 1, mais c’est un sport tellement unique et particulier qu’il est presque impossible de le comparer à une autre discipline.
Au lieu de Pilotes de leur destin sur Netflix, on pourrait avoir une version « Cavaliers de leur destin » ?
J’aime bien ce nom en tout cas, ce serait extra !
Quelles sont les pierres angulaires de la réussite pour un cavalier de saut d’obstacles ?
En premier lieu, il faut être connecté à sa monture. J’ai commencé ma carrière par amour des chevaux. Plus on consacre de temps et d’efforts aux chevaux, plus cela porte ses fruits, il ne faut jamais l’oublier. Que l’on ait un seul cheval ou une quinzaine, il faut les traiter comme des athlètes de haut niveau, qui ont leurs propres besoins physiques et émotionnels. Leur offrir les meilleurs soins, leur exprimer votre gratitude, les écouter : tout cela est important. Il faut comprendre son cheval et ne pas oublier les raisons qui nous ont poussés à choisir cette carrière. J’ai commencé par être un gamin fou de chevaux, et ça n’a pas changé.
En dehors des entraînements et concours, que faites-vous de votre temps libre ?
Mon temps libre ? Bonne question ! J’en profite pour me détendre, à la fois du point de vue physique et mental, et me réorganiser. J’adore cuisiner, même si je ne suis pas tellement doué ! Je vois beaucoup mes proches pendant les concours, car ils viennent me voir là-bas. Du coup, en dehors, j’aime bien prendre du temps pour moi et me préparer aux semaines qui vont suivre.
Quel est votre plat de prédilection ?
J’en ai plusieurs, mais je fais de très bon tacos aux crevettes !
Si vous pouviez monter n’importe quel cheval, passé ou présent, lequel choisiriez-vous ?
J’aurais adoré monter Hickstead, un cheval intelligent, puissant et rapide malgré sa taille modeste. J’ai toujours eu un faible pour les petits chevaux, c’est peut-être pour ça. Et puis même si je ne l’ai pas connu, il avait l’air de déborder de personnalité, et ça m’aurait sûrement beaucoup plu.
Du 24 juin au 3 juillet de cette année, le CHIO d’Aix-la-Chapelle verra revenir les meilleurs couples cheval-cavalier au monde sur les superbes pistes du parc sportif de Soers. Cette belle compétition à l’atmosphère inégalée vous présentera des événements de cinq disciplines équestres différentes. Et avec 40 000 billets vendus, il se déroulera pour la première fois depuis 2019 à guichets fermés.
Il ouvrira officiellement ses portes le 28 juin et inaugurera les festivités par un magnifique spectacle faisant participer 200 chevaux, 500 figurants et d’extraordinaires artistes, dont le célèbre chanteur Wincent Weiss. Pour beaucoup, le principal temps fort sera la prestation du groupe Höhner, qui a enregistré une nouvelle chanson spécialement pour l’inauguration du Festival mondial des sports équestres.
Cette année, l’événement sera particulièrement axé sur la jeunesse et les jeunes talents, notamment par le biais d’une exposition de street art. Le premier week-end verra se dérouler de nombreuses épreuves pour jeunes cavaliers, ainsi qu’un concours de voltige sur la piste Driving Arena. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle accueillera également pour la première fois les Jeux équestres de la jeunesse de la FEI. Ceux-ci verront la participation de 30 jeunes cavaliers de saut d’obstacles, âgés de 14 à 18 ans, issus de 30 pays différents, de l’Égypte au Guatemala en passant par la Nouvelle Zélande ou l’Ouzbékistan. De talentueux cavaliers s’affronteront dans le stade principal lors d’épreuves individuelles et intercontinentales.
Souvent comparé à Wimbledon pour le tennis, le CHIO d’Aix-la-Chapelle fait participer les meilleurs chevaux et cavaliers de saut d’obstacles au monde. Le mercredi 29 juin au soir aura lieu le Turkish Airlines-Prize of Europe, l’un des concours de saut d’obstacles les plus côtés au monde. Première épreuve de qualification pour le prestigieux Rolex Grand Prix du dimanche, elle rassemblera les meilleurs cavaliers qui feront tout pour décrocher ce célèbre trophée. La Mercedes-Benz Nations Cup se déroulera le lendemain soir, et réunira les huit meilleurs équipes au monde. Les Jeux équestres mondiaux de la FEI approchant, les concurrents auront comme objectif de faire impression sur leur chef d’équipe national. Et bien sûr, le clou du festival sera le Rolex Grand Prix le dimanche. Daniel Deusser, gagnant l’an passé et chouchou de la foule, reviendra au célèbre parc sportif de Soers en tant que Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Suite à sa victoire aux Dutch Masters de mars, il cherchera par tous les moyens à conserver son titre de champion.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle comprendra également un CDIO 5* dont une reprise libre, le Grand Prix Freestyle, qui aura lieu le dimanche 3 juillet. Isabell Werth et DSP Quantaz, les gagnants l’an passé, feront le bonheur de la foule en tentant d’ajouter un autre trophée à leur palmarès. Les organisateurs ont aussi organisé une cérémonie d’hommage qui sonnera la fin de carrière de Bella Rose, une autre monture d’Isabell Werth, le vendredi 1er juillet au soir sur la piste du Deutsche Bank Stadium, où le duo avait remporté le Deutsche Bank Prize en 2019.
Les 1er et 2 juillet aura lieu un concours complet de très haut niveau, la SAP Cup. Le samedi matin, les participants prendront le départ du parcours de cross qui mettra à l’épreuve leur endurance, vitesse et précision. Et enfin, les attelages se disputeront le prestigieux prix du groupe Schwartz.
Eric Lamaze and Fine Lady V at the CSIO Spruce Meadows 'Masters' 2018 (Photo: Rolex / Ashley Neuhof)
Eric Lamaze
Retraite d'une légende du sport!
Eric Lamaze, Témoignage Rolex, est un cavalier de saut d’obstacle parmi les plus respectés et les plus récompensés au cours de sa brillante carrière. Après l’annonce de son retrait de la compétition, l’équipe du Rolex Grand Slam a contacté quelques uns des plus grands fans et meilleurs amis d’Eric pour évoquer ce qui a fait de lui la légende qu’il est devenu.
Steve Guerdat
Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?
C’est plus qu’un souvenir que j’ai en mémoire, c’est plutôt toute l’histoire entre Eric et le Majeur de Spruce Meadows à Calgary. Au cours du temps, il en a fait son fief et, tout autant que lui, Spruce Meadows a bénéficié de toutes les victoires qu’il y a remportées. Ce qu’il a accompli dans cette arène est vraiment inimaginable.
Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?
Hickstead. C’ est l’un des meilleurs chevaux de tous les temps et il a tellement de points communs avec Eric, c’est un couple que je ne me lasse pas de regarder, encore et encore...
Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?
Ne jamais douter, toujours rester positif et toujours aller de l’avant.
Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?
Confiant et positif.
Tiffany Foster
Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?
Mon meilleur souvenir de Majeur avec Eric est sa victoire au Grand Prix à Calgary avec Hickstead pour la première fois en 2007. Ce fut un moment d’inspiration incroyable auquel j’ai pu assister personnellement. Je n’oublierai jamais les frissons qui m’ont parcourue et les larmes de joie quand il a franchi le dernier obstacle. Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire !
Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?
Je pense que la réponse est assez évidente... : le seul et unique Hickstead. J’ai commencé à travailler avec Eric quand Hickstead avait neuf ans et j’ai pu assister à leur parcours en entier. À mon avis, c’est le meilleur cheval de concours hippique de tous les temps. Il voulait gagner au moins autant qu’Eric et ils formaient un couple idéal. Ils s’efforçaient tous les deux de gagner toutes les épreuves où ils participaient et, contrairement aux autres chevaux, Hickstead n’avait pas besoin de rodage entre les épreuves C’était un plaisir de le regarder concourir car on pouvait voir qu’il y mettait tout son cœur. C’était vraiment spectaculaire !
Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?
Ce qu’Eric m’a appris de plus utile, c’est la résilience. On ne peut pas envisager de ne pas faire de son mieux à chaque fois qu’Eric est là. Il vous pousse à tout donner et il n’accepte aucune forme de lâcheté. Il m’a rendue plus forte que je n’aurais pu jamais être sans lui.
Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?
Compétiteur.
Spencer Smith
Quel est votre meilleur souvenir de Majeur du Rolex Grand Slam avec Eric Lamaze ?
C'est certainement ma première année au CHI de Genève, j'avais très peu d'expérience et j'étais jeune. Il a été capable de me faire croire que je pouvais gagner le Rolex Grand Prix! Je suis rentré dans l'arène avec une telle confiance; Eric a cet effet sur les gens.
Parmi les chevaux d’Eric, lequel se démarque le plus et pourquoi ?
Fine Lady, elle a un coeur énorme et fera tout pour Eric. Leur lien est juste incroyable.
Quelle est la chose la plus utile qu’Eric vous a apprise ?
De croire en soi-même.
Si vous deviez décrire Eric en un mot, qu’est-ce que ce serait ?
Determiné.
- Jérôme Guery & Quel Homme de Hus at Knokke Hippique (Photo: Sportfot)
- Ben Maher riding Explosion W at the Royal Windsor Horse Show (Photo: Rolex / Kit Houghton)
- Jessica Springsteen and RMF Zecilie at the Brussels Stephex Masters (Photo: Sportfot)
- Martin Fuchs and Conner JEI at the Jumping International de Dinard (Photo: Sportfot)
Rolex Grand Prix
La saison d'été 2022
Rolex soutien les sports équestres depuis plus de 100 ans. Associée aux quatre Majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping, Rolex s'associe également à une sélection de concours de premiers plans. Pendant tout l’été, les meilleurs couples cheval-cavalier vont concourir pour gagner le prestigieux Rolex Grand Prix dans certains des concours les plus prestigieux du monde.
Du 5 au 8 mai, le CSIO Jumping de La Baule accueillera le premier Rolex Grand Prix de la saison d’été. Organisé dans la ville côtière de La Baule-Escoublac depuis plus de 60 ans, le concours accueillera quelques uns des couples les plus talentueux et compétitifs du monde. Cette année sera la première pour Rolex en tant que montre officielle et partenaire en titre du CSIO5* Rolex Grand Prix de La Baule.
Organisé sur le domaine privé du château de Windsor, le plus ancien et le plus grand château occupé dans le monde, le Royal Windsor Horse Show (12 au 15 mai) accueillera le deuxième Rolex Grand Prix du mois. L’an dernier, Ben Maher et son spectaculaire hongre alezan, Explosion W, ont emporté la victoire devant leur public avant de s’en aller gagner la médaille d’or en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo. Le concours a toujours été très apprécié par Sa Majesté la Reine Elizabeth, qui n’a jamais manqué une édition du concours. Cette année, le concours verra se dérouler les célébrations liées au jubilé de platine de Sa Majesté. Ces célébrations incluent la participation de plus de 500 chevaux, 1 200 participants et un orchestre de 80 musiciens. Pendant plus de 90 minutes, un spectacle équestre international, les forces armées, des acteurs et autres artistes « galoperont à travers l’Histoire » en hommage au règne de Sa Majesté.
Pendant cinq jours le CSIO Roma Piazza di Siena (26 au 29 mai) revient dans les superbes jardins de la Villa Borghese, au cœur de Rome. Rolex est la montre officielle du concours depuis 2018, et le cadre est souvent considéré comme l’un des plus beaux sites de concours hippique dans le monde. L’Allemand David Will a remporté ce prestigieux prix l’année dernière avec C Vier 2 et cherchera à renouveler son exploit sur la magnifique Piazza di Siena.
Knokke Hippique se déroule sur trois semaines du 22 juin au 10 juillet. Le concours accueillera le prochain Rolex Grand Prix le 10 juillet, une semaine seulement après la deuxième étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping au CHIO Aix-la-Chapelle (24 juin au 03 juillet). Organisé par Stephex, Knokke Hippique, qui se déroule dans l’élégante ville côtière belge de Knokke-Heist, est réputé non seulement pour l’excellent niveau de sa compétition mais aussi pour la qualité de son industrie hôtelière, son animation et le shopping.
L’été continue avec le Jumping International de Dinard (28 au 31 juillet). Le concours, qui a plus de 110 ans d’existence, sera sans aucun doute une conclusion de choix pour la saison d’été de Rolex. Le Rolex Grand Prix de la Ville de Dinard, qui se déroule sur son mythique terrain en herbe a été remporté l’an dernier par le Témoignage Rolex, Martin Fuchs sur Conner Jei, appartenant à Adolfo Juri. Le duo a su faire preuve de la précision et de la détermination nécessaires pour emporter ce Rolex Grand Prix très convoité.
Cette saison estivale se terminera avec le Brussels Stephex Masters. Du 24 au 28 août, l’événement assurera une fin spectaculaire à un été qui s’annonce riche en émotions. L’édition 2022 se déroulera dans un nouveau lieu, qui attirera pour sûr les meilleurs couples de chevaux-cavaliers voulant remporter le tant convoité Rolex Grand Prix.
Dans le lounge du propiétaire avec:
Susanne Tovek
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre famille et vous-même, comment êtes-vous arrivée dans le monde équestre ?
J’ai toujours été passionnée par les chevaux. Quand j’étais enfant, je me rendais aux écuries tous les jours après l’école. Mon mari, Gregor, a lui aussi grandi entouré de chevaux. Nous faisons donc partie du monde équestre depuis très longtemps. Nos deux filles ont commencé à monter très jeunes. Isabella avait une préférence pour le dressage et Evelina s’intéressait plus au saut d’obstacle.
Toveks Mary Lou est un cheval très spécial qui a accompli beaucoup de choses dans sa carrière. Pouvez-vous nous raconter comment vous l’avez rencontrée et pourquoi vous avez voulu l’acheter ?
Evelina s’entraînait avec Henrik quand nous avons appris que Toveks Mary Mou allait être vendue. Nous avons vu la relation que Henrik avait avec elle, nous avons donc décidé de l’acheter pour que Henrik puisse continuer à la monter et pour qu’elle puisse participer aux compétitions pour les équipes suédoises. Nous l’avons également achetée pour qu’elle soit une ambassadrice de notre société, Toveks Bil, et de notre sponsor.
Étiez-vous présente aux Dutch Masters quand elle y a gagné le Rolex Grand Prix ? Qu’avez-vous ressenti alors ?
Evelina et moi étions aux Dutch Masters quand Henrik et Toveks Mary Lou ont gagné. Ce fut un moment incroyable. J’étais extrêmement fière d’eux et j’en garde un excellent souvenir.
Préparez-vous ensemble une stratégie sur la meilleure manière de faire concourir les chevaux sur l’année ?
Nous nous en remettons complètement à Henrik pour nos chevaux, c’est donc lui qui fait tous leurs programmes.
Comment décidez-vous quels chevaux confier à Henrik et lesquels confier à votre fille Evelina ?
Aujourd’hui, nous gardons la plupart des chevaux pour Evelina, mais Henrik en monte encore quelques uns. Il a monté Hollywood V aux Dutch Masters cette année, par exemple.
Qu’est-ce qui vous enthousiasme dans le sport de saut d’obstacle et qu’est-ce qui vous motive à y participer ?
Nous adorons ça, c’est un sport spectaculaire et tellement intéressant. Regarder ces chevaux et ces cavaliers incroyables travailler ensemble et créer des relations aussi fortes pour gagner certaines des plus grandes compétions internationales est une expérience unique.
Préparez-vous un programme pour organiser quand et comment vous achetez les chevaux ? Que recherchez-vous chez un cheval quand vous l’achetez ?
Les chevaux sont tellement imprévisibles, et tout peut changer si vite que nous sommes toujours à la recherche de chevaux talentueux. Si une occasion se présente pour en acquérir un, alors généralement nous la saisissons. Nous avons des chevaux pour le dressage et pour le saut d’obstacle, nous aimons vraiment beaucoup ceux que nous avons en ce moment.
Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?
Je trouve ça incroyable pour le sport. Tous les cavaliers veulent le gagner, ils repoussent donc leurs limites pour s’améliorer continuellement, ainsi que leurs chevaux, pour pouvoir atteindre la victoire. La qualité des cavaliers et des chevaux y participant est absolument phénoménale aujourd’hui.
Avez-vous déjà pratiqué d’autres sports ?
Après avoir gagné les championnats de Suède et d’Europe de rallye automobile pendant quelques années, nous avons décidé avec notre partenaire de vendre la voiture et d'arrêter le rallye afin de nous concentrer sur le sport équestre et sur nos filles.
Daniel Deusser remporte le Rolex Grand Prix de The Dutch Masters
Un nouveau cavalier a repris le flambeau du Rolex Grand Slam. Lors de cette dernière journée du Dutch Masters, l’Allemand Daniel Deusser a en effet décroché le prestigieux Rolex Grand Prix.
Au total, douze compétiteurs ont fait un sans-faute sur le parcours initial conçu par Louis Konickx, se qualifiants ainsi pour le barrage composé de neuf obstacles. Pour le plus grand plaisir de la foule venue en force en ce dimanche après-midi pas moins de 4 d’entre eux étaient Néerlandais.
Sous les acclamations du public, Harrie Smolders et Monaco ont été les premiers à réaliser le double sans faute, avec un impressionnant chrono de 38,03 secondes, et à s’adjuger ainsi la pole position. Jack Ansems, lui aussi, a réussi à ne pas faire tomber de barres, mais n’est pas parvenu à rogner sur le temps d’Harrie Smolders et s’est donc placé en seconde position. Avec 10 compétiteurs encore en lice, dont Daniel Deusser et Scuderia 1918 Tobago Z, actuellement en grande forme, le suspens était à son comble. Et c’est avec une fluidité exceptionnelle et 0,13 secondes de moins au chrono que ce formidable duo a réussi à détrôner Smolders. Tous deux plus rapides mais écopant de quatre points de pénalité au dernier obstacle, l’Allemand Marcus Ehning et le Britannique Scott Brash n’ont pas pu empêcher Deusser de garder la tête du classement. Tous les regards se tournent désormais vers le deuxième Majeur du Rolex Grand Slam 2022, le CHIO d’Aix-la-Chapelle en Allemagne. Daniel Deusser y sera appelé à défendre son titre.
Félicitations ! Vous aviez l’air très à l’aise à l’échauffement. Ce parcours correspondait-il bien à votre style et à celui de Scuderia 1918 Tobago Z ?
Effectivement, je me sentais bien car mon cheval a été en très bonne forme ces deux dernières semaines. Ceci étant, il faut aussi être en forme le jour J ! Scuderia 1918 Tobago Z a très bien sauté durant la première manche, mais nous avions beaucoup de compétition pour le barrage, ce qui crée toujours une pression supplémentaire. Cela m’a obligé à réfléchir davantage à la stratégie à adopter. J’ai décidé d’enlever une foulée entre le premier et le deuxième obstacle. Mais même avec une performance a priori idéale, il faut attendre que tous les autres cavaliers soient passés pour être sûr de la victoire. Heureusement, les couples qui ont essayé de battre le chrono ont fait tomber une barre au dernier obstacle. Je suis évidemment enchanté du résultat final.
Avez-vous adapté votre stratégie lorsque vous avez vu le temps d’Harrie Smolders ?
Non, je n’ai pas du tout pensé à ça. J’avais fait ma reconnaissance de parcours avant l’épreuve, et j’avais pris ma décision à ce moment-là. Tout s’est passé comme prévu, et c’est un vrai plaisir quand ça arrive !
Interview croisée avec:
Angelica Augustsson Zanotelli & Marlon Modolo Zanotelli
Êtes-vous heureux de participer au premier Majeur du Rolex Grand Slam de l’année ?
Angelica : Oui, nous sommes absolument enchantés. C’est la première fois que je viens, et être ici avec Marlon rend l’expérience encore plus spéciale à mes yeux. Je suis sûre qu’on va passer un bon week-end !
Marlon : J’avais hâte, car j’avais fait une bonne performance ici l’an passé. Mon cheval est en forme, il devrait faire une belle performance, enfin je l’espère. C’est très agréable d’être ici avec Angelica, et d’avoir deux fois plus de chances de gagner !
Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?
Angelica : L’année s’annonce bien, de nouvelles opportunités s’offrent à moi pour la première fois, comme ce week-end. Je n’ai jamais participé à un Majeur du Rolex Grand Slam auparavant. Je me suis également qualifiée pour la finale de la Coupe du monde pour la première fois, c’est une perspective qui me réjouit énormément.
Marlon : Je suis impatient de voir arriver les différents événements du Rolex Grand Slam. Une victoire à un Majeur serait un rêve pour moi. L’an passé, je suis passé tout près du but. L’objectif est évidemment d’en gagner au moins un, mais trois d’affilée ce serait encore mieux ! Nous avons également hâte de participer aux Jeux équestres mondiaux cette année. Une victoire dans un grand championnat est l’un de mes rêves les plus chers en tant que cavalier. Bref, une année passionnante nous attend !
Marlon, vous avez fait des résultats exceptionnels récemment. À quel facteurs attribuez-vous cette réussite ?
Marlon : Au travail d’ensemble de mon équipe. Les propriétaires avec qui je travaille m’apportent leur entier soutien, et mon équipe à domicile est formidable. Je reviens de deux semaines de compétition, mais nos grooms et cavaliers maison s’occupent très bien de nos chevaux en mon absence. Angelica elle-même a préparé Grand Slam VDL pour que je puisse le monter ici ce week-end. Les gens qui m’entourent, c’est là la clé de mon succès. J’ai une chance incroyable d’avoir une équipe aussi solide et soudée.
Quels chevaux avez-vous amenés avec vous ce week-end ?
Marlon : Grand Slam VDL, dont le nom correspond parfaitement à l’événement ! Il est désormais âgé de 11 ans et a beaucoup progressé l’année passée. Il a très bien sauté dans l’épreuve du samedi soir ici l’an passé, avec un double sans-faute qui lui a valu une 4e position. J’attends beaucoup de lui cette année. Il a davantage d’expérience et il est très en forme. J’espère que le Rolex Grand Prix de dimanche sera à son avantage.
Angelica : J’ai amené deux chevaux, une merveilleuse jument de 12 ans appelée Kalinka van de Nachtegaele, qui a l’expérience nécessaire et a déjà fait de bons résultats. Ce sera mon cheval de tête cette année. Ensuite, j’ai une autre jument de neuf ans, Danna RJ. Elle a moins d’expérience que prévu à ce niveau, en raison de la pandémie de COVID, mais elle a un fort potentiel, et j’ai hâte de voir ce dont elle est capable.
Est-ce que vous vous faites concurrence sur la piste ?
Marlon : J’ai l’esprit de compétition, mais pas seulement dans le travail ! Je déteste perdre, même aux cartes à la maison. J’essaie d’encourager Angelica...
Angelica : Je le laisse toujours gagner !
Marlon : Angelica aussi a l’esprit de compétition, et une fois sur la piste, elle fait toujours des étincelles. Je pense que nous avons tous les deux la volonté de gagner, mais pas forcément au détriment de l’autre. Nous nous soutenons l’un l’autre et nous encourageons mutuellement à nous dépasser.
Comment décidez-vous qui montera quel cheval ?
Marlon : Je dirais que c’est les chevaux qui nous choisissent, plutôt que le contraire. Nous essayons de voir quel cheval correspond le mieux à chacun. Il nous arrive de partager un cheval pendant la saison, selon l’endroit où ont lieu les compétitions.
Est-ce que cela vous arrive de vous disputer à propos des chevaux ?
Angelica : Non...
Marlon : Oui, bien sûr... [rires]. Durant la grossesse d’Angelica, j’ai dû monter ses chevaux. C’était la propriétaire la plus exigeante que j’aie jamais eue !
Suivez-vous le même programme de préparation ?
Marlon : Oui, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai fait tant de progrès en tant que cavalier. Ces cinq dernières années, Angelica m’a soutenu et accompagné à chaque pas. Nous n’avons pas vécu les mêmes choses. Angelica était par exemple basée en Allemagne pendant de nombreuses années. Nous nous aidons mutuellement à évoluer et à progresser, et c’est là que réside notre force.
Angelica : Nous avons une chance incroyable de pouvoir faire notre métier ensemble. Chaque jour, nous nous entraînons ensemble, nous échangeons nos idées. Nous formons une très bonne équipe. C’est une situation que nous envient de nombreux cavaliers professionnels.
Quel est le principal atout de l’autre, à votre avis ?
Angelica : Marlon a de nombreux atouts à sa disposition. Il a beaucoup de talent, il comprend ses montures comme personne. Il a une capacité extraordinaire à obtenir la collaboration des chevaux, avec qui il évolue en synergie totale. Il a aussi l’esprit de compétition. Quel que soit le cheval, son but est de gagner, et il y parvient souvent. Marlon a vraiment un don naturel pour travailler avec les équidés.
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Vous avez très bien commencé l’année. Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?
J’aimerais continuer sur ma lancée ! Et avec un peu de chance, concourir dans quelques autres épreuves de la Coupe des nations et d’autres majeurs du Rolex Grand Slam.
Quels chevaux avez-vous amenés avec vous ce week-end ?
Seulement BBS McGregor. C’est mon seul cheval de compétition actuellement, donc j’espère qu’il sera en excellente forme ce week-end.
Présentez-le nous...
Il a une forte personnalité. Il peut parfois être agaçant à toujours vous donner des petits coups dans le bras, mais il est très gentil et bien élevé autrement.
Vous êtes heureux de participer au Dutch Masters ?
Je suis ravi ! J’aimerais en profiter pour remercier la Rolex Young Riders Academy et toutes les personnes qui m’ont aidé à en arriver là. Ce programme m’a énormément soutenu. Frank Kemperman, Eleonora Ottaviani, Emile Hendrix et le reste de l’équipe m’ont tous été d’une aide inestimable.
Dans votre carrière, qui vous a le plus inspiré ?
Marcus Ehning. C’est le meilleur cavalier au monde, ses performances sont époustouflantes. La semaine dernière, il a empoché le Grand Prix à Doha en toute décontraction. Il est incroyable.
Décrivez-nous une journée typique de votre quotidien.
Je me suis récemment installé aux écuries de Jos Lansink, une opportunité qui s’est présentée par le biais de la Rolex Young Riders Academy. Je commence normalement le matin à 7h 30 sur BBS McGregor, puis je monte les chevaux de Jos pendant le restant de la journée. Je n’y suis que depuis une semaine, mais j’ai la chance de monter beaucoup de chevaux différents, et c’est très agréable d’intégrer une équipe et de faire la connaissance de tout le monde.
Quels cavaliers vous ont appris le plus de choses ?
J’ai travaillé chez Shane Breen pendant deux ans, et j’ai appris énormément de choses auprès de lui. J’ai pu monter des chevaux exceptionnels et aller à des concours de haut niveau. C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai intégré la Rolex Young Riders Academy, je lui dois beaucoup. Je ne suis chez Jos que depuis une semaine, mais j’ai déjà acquis de nombreuses nouvelles connaissances.
Avoir des followers sur les réseaux sociaux, c’est important ?
Il faut vraiment que je m’améliore dans ce domaine, car cela revêt une certaine importance pour les cavaliers de nos jours.
Comment conciliez-vous le travail et le temps libre ?
Les chevaux passent avant tout. Ceci étant, j’aime sortir dîner au restaurant de temps en temps.