FUCHS S’ENVOLE VERS LA VICTOIRE AU CPKC ‘INTERNATIONAL’ PRÉSENTÉ PAR ROLEX
Souvent considéré comme l’une des épreuves de saut d’obstacles les plus difficiles et prestigieuses au monde, le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ a une fois encore été l’occasion d’admirer les meilleurs talents de l’univers équestre. Au total, ce sont trente-quatre couples issus de douze pays différents, dont cinq des meilleurs au monde, qui se sont présentés sur la ligne de départ du parcours aux monstrueux obstacles de Leopoldo Palacios.
Le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est bien sûr le troisième Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année, et le deuxième à fêter ses dix bougies dans la compétition.
Avec ses dix-sept obstacles/douze combinaisons, la première manche prend la véritable mesure des chevaux et cavaliers en termes d’endurance, d’aptitude et de courage. Troisième en lice, Angelie Von Essen produit le premier sans faute sur son selle français Alcapone des Carmille. Et à mi-chemin, seuls quatre cavaliers ont fini le parcours sans pénalité, dont la Canadienne Tiffany Foster, qui ravit le public de la piste internationale avec un sans faute fluide.
Mais c’est la déception pour Steve Guerdat, nouveau Champion d’Europe FEI et gagnant de l’épreuve en 2021. Comme neuf autres cavaliers, il fait la faute au douzième obstacle. Et ce n’est pas la fin des mauvaises surprises : plusieurs autres favoris ne se qualifient pas pour la deuxième manche, dont Ben Maher, quatrième au classement mondial, Scott Brash, gagnant du Rolex Grand Slam of Show Jumping et le Néerlandais Harrie Smolders.
La deuxième manche ne laissant la porte ouverte qu’aux douze cavaliers ayant fait preuve des meilleurs résultats à la première, ceux capables de produire un parcours rapide pénalisé de quatre points seulement auraient encore une chance de remporter l’un des prix les plus convoités du saut d’obstacles. La Canadienne Erynn Ballard et l’Égyptien Nayel Nassar en feront partie. Au total, cinq cavaliers réussissent le sans faute sur ce parcours technique, dont Martin Fuchs, Témoignage Rolex, qui fait une partie du parcours sur un seul étrier après un énorme saut de Leone Jei au-dessus des palanques ornées du drapeau canadien.
Un court intervalle plus tard, les gradins bondés attendent, le souffle suspendu, le retour de ces incroyables couples sur la piste ensoleillée. Pour cette deuxième manche, les participants entrent en piste dans le sens opposé à celui de la première manche. En cas d’ex-æquo, un barrage les attendra. Un seul cavalier ayant essuyé quatre points à la manche précédente réussit à mettre la pression sur les détenteurs des sans faute : c’est le Mexicain Andres Azcarraga, qui fait une brillante performance en bouclant le parcours en un tourne-main dans les 77 secondes imparties. Sous les acclamations de son public, Tiffany Foster est la première à faire le double sans faute et monte ainsi la barre pour les trois cavaliers restants. Martin Fuchs, Témoignage Rolex et double vainqueur d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, promet un barrage au public. Pendant ce temps, c’est la catastrophe pour Bertram Allen, autre Témoignage Rolex, qui fait la faute sur le triple. Seuls deux cavaliers restent donc en lice pour le barrage.
Pleine d’anticipation, la foule canadienne espère assister à la première victoire du pays depuis celle de Ian Millar sur Captin Canada en 2014. Et Foster produit un parcours très respectable avec quatre points seulement et un chrono de 44,45 secondes. Au moment où Leone Jei passe sous l’horloge, on peut entendre tomber une aiguille. Et le superbe hongre aux très gros moyens nous montre tout son talent en survolant les obstacles de l’arène internationale pour passer la ligne d’arrivée sans faute en 43,58 secondes et offrir la victoire dans cette épreuve très disputée au cavalier suisse.
Après sa victoire, Fuchs nous a confié : «J’ai toujours voulu gagner cette épreuve dans ce concours prestigieux, et quel plaisir d’y arriver ! Mon père a concouru ici à plusieurs reprises mais n’a jamais gagné. Il m’a donc fait promettre de gagner pour nous deux aujourd’hui, et je suis ravi d’avoir pu le faire. »
Le nouveau prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping a ensuite continué : « Leone Jei est un cheval incroyable, doté d’un talent extraordinaire. Il a très bien sauté dans la première manche. Si bien même que je suis sorti de selle au-dessus des palanques avec les drapeaux canadiens et que j’ai perdu ma rêne et mon étrier gauches ! J’ai essayé de récupérer mon étrier mais je n’y suis arrivé que trois obstacles plus tard. À l’intervalle, on avait discuté de la possibilité de changer de mors, mais mon père m’a déconseillé de le faire et m’a dit qu’il me suffisait de mieux monter ! »
Pourriez-vous nous expliquer plus en détail qui vous êtes et ce que vous faites ?
Je m’appelle Tommy Wheeldon Jr. et je suis entraîneur et directeur général de Cavalry FC, une équipe de foot avec laquelle je travaille depuis sa naissance en 2018. En septembre 2017, quand j’ai rencontré Linda [Southern-Heathcott] au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, j’ai profité d’une reconnaissance de parcours pour lui suggérer l’idée d’accueillir des rencontres de football professionnel sur la piste de l’International Arena.
Avant de travailler pour Cavalry FC, que saviez-vous du saut d’obstacles ?
Avant la naissance de l’équipe, je m’étais déjà rendu plusieurs fois à Spruce Meadows pour voir ma belle-fille Tatum concourir. Ma femme et elle sont passionnées d’équitation. Quand j’ai rencontré ma femme, ma belle-fille participait régulièrement à des concours. C’est ainsi que j’ai découvert ce sport. Bizarrement, nous nous étions rendus à un concours organisé par l’association caritative Calgary Flames Family Foundation, durant lequel ma belle-fille a été invitée à concourir sur ce qui est maintenant le Stade ATCO. Je me souviens que ce moment avait été très important pour elle. Bref, cela fait un petit moment que j’évolue autour des chevaux. Et la chance a voulu que je reçoive une invitation d’un ami pour le Masters de 2017.
Existe-t-il des similitudes entre les deux sports à vos yeux ?
Oui, absolument. Ce sont deux sports axés sur le détail, sur les relations interpersonnelles. Le cheval et le cavalier doivent se faire confiance l’un l’autre, et les joueurs de football doivent avoir confiance en ceux qui décident de l’entraînement, de la stratégie et de la tactique à adopter.
Dans les sports équestres, tout est dans le détail. Une seule erreur dans un parcours de 60 secondes peut vous coûter la victoire, tout comme au football, où une seule bévue dans un match de 90 minutes peut affecter le résultat final. Ce sont deux sports qui se jouent à quelques fractions de seconde ou à quelques millimètres près.
Le plus grand professionnalisme est exigé. Dans le saut d’obstacles, le niveau d’entraînement et de soins donnés aux chevaux est impressionnant. Et dans le foot, c’est pareil : on prend très grand soin des joueurs, en matière d’alimentation comme à l’entraînement. Il existe beaucoup de points communs entre les deux.
Les sports équestres ont des Majeurs, tout comme le tennis et le golf. À votre avis, où se joueraient les quatre majeurs du football ?
S’il fallait choisir quatre Majeurs pour le foot, le stade de Wembley serait sans aucun doute en haut de la liste. Je dirais Camp Nou aussi, même si je n’y suis jamais allé. Il est en cours de rénovation, mais ça va être un endroit très spécial, je pense. Après, je dirais l’Estadio Azteca à Mexico, où je suis allé pour la Coupe du monde en 1986. J’ai le souvenir d’un stade bondé. Et enfin, le stade de San Siro à Milan. C’est à cet endroit précis que j’ai fini de tomber amoureux du football, durant la Coupe du monde 1990. J’ai eu le privilège de visiter ce stade, c’est un endroit merveilleux.
Vous qui avez l’expérience du foot et du sport équestre, que pensez-vous qu’ils pourraient-ils apprendre l’un de l’autre ?
Les sports équestres, par exemple dans la tenue et la posture des cavaliers, ont une élégance innée. C’est la raison pour laquelle Rolex y est associé, tout comme au tennis, avec Wimbledon.
Le public qui vient regarder le football à Spruce Meadows bénéficie tout autant de l’élégance du lieu, mais dans un cadre différent. Un lieu unique, des expériences très différentes : c’est ce qui fait de Spruce Meadows un endroit à part. D’un côté, on a l’International Arena, où les cavaliers s’affrontent pour gagner le Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et où le public est relativement calme. De l’autre, on a le Stade ATCO, où la foule est beaucoup plus bruyante du premier coup de sifflet au dernier.
L’autre différence, c’est que nos joueurs portent aujourd’hui des capteurs GPS. Cela permet aux entraîneurs de recueillir des données pour visualiser les efforts des joueurs ou la vitesse à laquelle ils courent. Je parle toujours de ça à Ian Allison. Je me demande s’il serait possible de surveiller les chevaux pour voir s’ils risquent le surentraînement, ou si leur entraînement est au contraire insuffisant. Une fois encore, tout est dans le détail. L’utilisation des différentes technologies pourrait être un point de discussion intéressant. Je sais qu’il existe des chronomètres en début et fin de parcours, mais il serait intéressant de surveiller également la santé des chevaux grâce à ces technologies.
Le fait d’être à Spruce Meadows, où l’on ne cesse d’innover pour s’améliorer, vous motive-t-il, vous et votre équipe, à vous dépasser ?
Comme le dit Mme. Southern-Heathcott, Spruce Meadows est un lieu d’excellence qui vise toujours à dépasser les attentes. C’est la définition parfaite. Dès votre entrée sur le site de Spruce Meadows, vous constatez l’attention portée à tous les détails. J’ai toujours été d’avis que ce sont ceux qui se trouvent tout en haut qui ont la possibilité de changer la donne. Chaque semaine de chaque année, la famille Southern et la direction de Spruce Meadows fait tout pour dépasser le niveau d’excellent déjà atteint. C’est une opportunité exceptionnelle que de pouvoir faire partie de ces efforts.
L’objectif dans le football, c’est toujours d’être le meilleur. Notre équipe est actuellement en tête du classement. Je crois que nous avons gagné le plus de points pendant la saison que toute autre équipe. Nos résultats à domicile sur les cinq dernières années sont les meilleurs de l’histoire. Et l’environnement dans lequel évolue l’équipe est primordial pour de bonnes performances. C’est là qu’intervient Spruce Meadows.
Avez-vous déjà regardé le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex, et si oui, qu’avez-vous pensé de l’atmosphère et du niveau sportif ? Est-ce la même expérience que dans votre sport ?
Absolument ! J’avais reçu une invitation d’un ami, vice-président de Telus, qui m’a présenté Ian Allison et Linda Southern-Heathcott. La première chose que j’ai dite à Linda était que le gazon était de très grande qualité ! Le football s’est toujours joué sur une belle pelouse. Malheureusement, dans ce pays, beaucoup d’équipes jouent sur des surfaces artificielles. Spruce Meadows a des pelouses naturelles, comme à Wimbledon. Nous en sommes fiers.
La deuxième question que j’ai posée à Linda était la suivante : « Avez-vous déjà pensé à organiser des matchs sponsorisés ? » J’ai remarqué les horloges Rolex, la signalétique WestJet, des marques connues et respectées. On aurait dit un stade de foot. Linda m’a demandé quel poids faisaient mes joueurs, à quoi j’ai répondu 50 à 90 kg chacun, et elle m’a dit que si les chevaux faisaient de 500 à 600 kg, il ne devrait pas y avoir de problèmes pour recevoir 22 joueurs.
Il ne s’agissait à ce moment-là que d’une remarque en passant, mais mon ami l’a de nouveau rencontrée la semaine suivante et lui a expliqué qu’une ligue professionnelle était en cours de création au Canada. Linda a souhaité savoir pourquoi. Sa famille a toujours eu un objectif principal, celui d’aider le peuple canadien. L’idée a donc continué de germer dans son esprit, car c’est exactement comme cela que les sports équestres ont acquis leur renommée dans la région, grâce à M. et Mme Southern, qui ont construit une passerelle vers le haut niveau auparavant inexistante pour les cavaliers de saut d’obstacles au Canada. Aujourd’hui, l’équipe canadienne participe aux Jeux olympiques grâce à l’existence de lieux de concours comme Spruce Meadows, qui insistent sur la recherche de la perfection. L’idée d’aider une fois de plus les Canadiens a donc parlé à la famille Southern.
Quant à l’atmosphère, la première chose que j’ai remarqué, c’était le côté glamour et le sentiment de qualité que donnait le lieu. J’ai été surpris par le côté passionné du public, que j’imaginais très réservé. J’ai aussi été surpris par le sentiment d’anticipation qui étreint le public : tout le monde retient son souffle pendant tout le parcours, et lorsqu’un couple fait le sans faute, on entend ce soupir de soulagement collectif. J’ai trouvé ça incroyable, et différent de tout ce que j’avais pu voir dans les sports que je connaissais déjà.
L’été, Spruce Meadows accueille le football et les sports équestres. Y a-t-il des gens qui vont voir les deux ? Avez-vous remarqué un recoupement chez les fans des deux sports ?
Je suis sûr qu’il existe, oui. On peut très bien venir au même endroit pour assister à quelque chose de tout à fait différent. Bien sûr, certaines personnes se sont rendues au marché international de Noël à Spruce Meadows mais ne sont pas allées à ‘The Masters’. Il y a aussi des gens qui viennent voir jouer Cavalry FC et qui n’ont jamais vu de sports équestres. Mais je pense que Spruce Meadows devient une destination à part entière. Et le public qui vient voir le site pour la journée finit par assister à des épreuves de saut d’obstacles de haut niveau avant le match de foot. Les disciplines commencent donc à fusionner.
Spruce Meadows est synonyme de cheval depuis de longues années. Maintenant que Cavalry FC à cinq ans, avez-vous vu le sport évoluer, et comment espérez-vous qu’il évolue dans les cinq prochaines années ?
Je pense que nous sommes restés fidèles à notre objectif d’origine, celui de créer une passerelle pour les Canadiens souhaitant atteindre le plus haut niveau dans le football. En cinq ans d’existence, nous avons vu quatre de nos joueurs qualifiés pour l’équipe nationale canadienne. Cette opportunité ne serait pas survenue si le club n’avait pas existé. Notre prochain objectif est de créer une expérience unique et digne des plus grandes équipes pour nos spectateurs. Les dix prochaines années, alors que se dessinent à l’horizon des matchs de la Coupe du monde 2026 aux États-Unis, au Mexique et au Canada, le sport continuera d’évoluer en matière de participation mais aussi d’intérêt de la part du grand public.
Comme avec les sports équestres, où seuls le cheval et le cavalier entrent en piste, les fans de football ne voient que les joueurs, mais il y a dans les deux cas des équipes entières qui jouent un rôle primordial en coulisses. Pouvez-vous nous parler un peu de la vôtre ?
J’ai récemment reçu une nomination dans la catégorie « Sélectionneur du mois » de la ligue. Mais à mon avis, cette récompense revient à tout le personnel et aux joueurs qui travaillent sans relâche pour atteindre nos objectifs, par exemple en arrivant tôt le matin pour prendre le petit-déjeuner ensemble afin de développer le sentiment de camaraderie, en travaillant sur leur technique, en veillant (pour les kinés) à la santé de nos athlètes ou en développant des tactiques (pour nos spécialistes en sciences du sport). Beaucoup d’intervenants participent à notre réussite. Et n’oublions pas nos supporters : si le début de saison a été mou avec cinq matchs nuls de suite, ils ont continué de nous offrir leur soutien indéfectible. Cette étrange série de matchs nuls était la première fois où nous n’avons pas gagné pendant si longtemps, mais nous n’avons pas non plus effacé de défaites.
Quand l’équipe fait de bons résultats, les joueurs reçoivent les accolades du public, et à juste titre, mais dans le cas contraire, c’est l’entraîneur qui se retrouve sous les feux des projecteurs. C’est le seul travail où le travail que vous faites toute la semaine durant est jugé sur le résultat d’un match de 90 minutes. Tous les efforts faits en coulisses visent à préparer le bref moment que voient les fans le week-end venu.
Pouvez-vous nous expliquer qui vous êtes et en quoi consiste le métier de chef de piste ?
Bien sûr. Je suis chef de piste à Spruce Meadows et je travaille ici depuis plus de 25 ans. Pour réussir comme chef de piste, il faut d’abord beaucoup d’expérience dans le saut d’obstacles et être en mesure de produire une compétition intéressante grâce à des parcours intéressants. Je suis très bien entouré. Mon équipe m’aide à proposer le meilleur parcours possible.
Pour que le niveau continue de progresser dans notre sport, il est essentiel de prendre soin de la santé des chevaux. Il faut donc être capable de jauger à la fois ce qui est possible pour les montures et ce qui permettrait de faire avancer le niveau.
Qu’est-ce qui fait la particularité du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Je me sens chez moi à Spruce Meadows, et je considère la famille Southern comme la mienne. Je travaille ici depuis plus de 25 ans, et à mon avis, rien ne vaut cet endroit. Mon équipe est très spéciale à mes yeux. Le niveau de préparation et de précision nécessaire pour planifier un événement de ce type est impressionnant.
La pression est grande sur les chefs de piste pour bâtir un parcours répondant aux critères de qualité de Spruce Meadows. Heureusement, l’équipe me fait entièrement confiance.
Le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est souvent vu comme l’un des parcours les plus difficiles au monde. Qu’est-ce qui en fait la particularité ?
Le chef de piste doit prendre de nombreuses décisions, dont la hauteur et la largeur des obstacles, le temps alloué, la configuration du parcours, le type d’obstacle et le degré d’inclinaison de la piste. Nous avons à cœur de respecter tous les aspects pour un bon équilibre, car c’est là que réside le succès éventuel d’un Grand Prix. Je pense que nous avons atteint cet équilibre ici, à Spruce Meadows.
Le chef de piste est un peu comme un chorégraphe. Il veut donner à voir un beau spectacle au public. Mais il doit trouver l’équilibre afin de faire le bonheur des spectateurs comme des cavaliers et des chevaux.
Dans le passé, j’ai créé des parcours pour les Jeux olympiques de Sydney en 2000 et ceux de Pékin en 2008. Je pense sincèrement que le parcours du CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex à Spruce Meadows est plus dur et impressionnant que ces parcours olympiques.
Pouvez-vous nous parler du parcours de cette année ?
C’est un parcours aux nombreuses difficultés. La première manche comprend 13 obstacles dont un triple et un double, et la seconde manche 12 obstacles dont un triple et un double également. Bref, de gros efforts à fournir, en particulier au vu de la hauteur et largeur des éléments ! Spruce Meadows dispose d’obstacles venus de chaque édition des Jeux Olympiques et grands championnats depuis 1974. Le parcours est donc toujours superbe.
Pour le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, j’utilise des obstacles qui n’ont pas été utilisés durant les autres épreuves, par exemple le double Liverpool, le fossé sec et la rivière.
Le parcours du Grand Prix est tout différent de celui de la Coupe des Nations Cup qui est plus classique. À mon avis, le CPKC ‘International’ est plus exigeant pour les chevaux comme les cavaliers. L’objectif de l’épreuve est de mettre en valeur les superbes compétences de ces couples et d’offrir au public un spectacle mémorable.
Pour vous, quelle est l’importance de recevoir à Spruce Meadows les meilleurs cavaliers au monde ?
Cette édition du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ accueille six des dix meilleurs cavaliers au monde. L’événement attirant la crème de la crème, cela me permet en tant que chef de piste de laisser libre cours à mon imagination tout en testant le niveau des couples en lice. Le parcours et la seconde manche en particulier doivent présenter suffisamment de difficultés. Les douze meilleurs cavaliers de la première manche se qualifient pour la seconde. C’est le nec plus ultra en matière de saut d’obstacles, et à ce niveau, je peux me permettre de leur mettre des bâtons dans les roues.
La ligne comprenant le double Liverpool sera difficile. Ce sera une caractéristique du CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex, ici à Spruce Meadows. J’aime utiliser ce double tous les ans, mais je le modifie légèrement à chaque fois. C’est mon travail de penser à de nouvelles choses chaque année, mais ce n’est pas toujours facile !
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping souffle cette année ses dix bougies. A-t-il apporté un changement positif ?
Absolument, j’ai remarqué un changement certain ces dix dernières années. Rolex a énormément aidé le sport à se développer. Tous les meilleurs cavaliers au monde souhaitent participer aux Majeurs. Et voir ceux-ci se mesurer les uns aux autres de cette manière est extraordinaire.
Spruce Meadows a eu le privilège de voir Scott Brash concrétiser son succès en 2015 pour devenir le premier et seul cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Je n’oublierai jamais cette journée mémorable.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a ajouté une autre dimension à notre sport. Rien ne vaut à mes yeux le Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Quel est le meilleur souvenir de votre carrière professionnelle ?
J’ai vécu nombre de moments inoubliables, mais celui qui ressort est la victoire de Scott Brash au Rolex Grand Slam of Show Jumping, ici à Spruce Meadows en 2015. À ce moment incroyable, le public comme les autres cavaliers ont fait le souhait commun de le voir gagner. Je n’avais jamais vu une atmosphère pareille !
Quels conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait se lancer dans le métier de chef de piste ?
De véritablement aimer les chevaux et d’être passionné par le métier. De continuer d’apprendre davantage sur les chevaux et l’équitation, car cela permet de passer au niveau toujours supérieur. Je surveille les émotions des chevaux, j’analyse les statistiques à ma disposition, j’observe ce qui se passe durant le concours. Il ne faut pas choisir ce métier dans le but de devenir riche, mais pour l’amour du saut d’obstacles. C’est ma passion pour ce sport qui m’a amené où je suis aujourd’hui.
En cette deuxième journée du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ 2023, quarante-deux des meilleurs couples cheval-cavalier au monde se sont présentés sur la ligne de départ du remarquable parcours pensé par Leopoldo Palacios dans l’espoir de décrocher une place à l’épreuve-reine, le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex.
Baignée dans le doux soleil de septembre, l’emblématique International Ring nous rappelait qu’elle avait déjà été le théâtre de nombreux moments historiques, comme la victoire de Scott Brash au Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015. Mais revenons à aujourd’hui : premier en lice, l’Irlandais Conor Swail, gagnant de cette même épreuve l’an passé, place la barre haut pour les autres concurrents avec un sans faute parfaitement maîtrisé. Cinq couples plus tard, Steve Guerdat, tout nouveau champion d’Europe FEI et Témoignage Rolex, promet un barrage au public en dominant le parcours technique aux rênes de l’impressionnant Albfuehren’s Maddox.
La qualité des compétiteurs n’a cessé toute la journée d’impressionner un public canadien très connaisseur, et c’est 15 cavaliers au total qui finissent sans pénalité le parcours à 1,55 m. Parmi la liste de cavaliers d’élite présents aujourd’hui, Martin Fuchs, déjà gagnant de l’ATCO Cup plus tôt dans la journée, et le Britannique Matthew Sampson qui a lui aussi connu son lot de victoires ici à Calgary. Pour le plus grand plaisir de la foule, Mario Deslauriers et Erynn Ballard, tous deux Canadiens, font également un sans faute.
Et avec trois couples ne souhaitant pas revenir au barrage, c’est douze couples qui passent à l’étape suivante. Le barrage suivant le même ordre que la manche précédente, Steve Guerdat, deuxième à partir, fait le premier sans faute en 44,27 secondes, temps à battre pour ceux qui le suivent. Mais le jeune cavalier allemand Richard Vogel, quatrième en lice, s’envole sur son étalon United Touch S pour éclipser Guerdat en 43,07 secondes, mettant ainsi sous pression les autres concurrents. Natalie Dean des États-Unis passe tout près de la victoire, mais son temps de 43,63 secondes ne lui garantit pour finir que la deuxième place.
Heureux, Vogel nous confie : « Quelle joie ! Mon cheval a très bien sauté. Je crois que la piste lui plaît ! Il a fait un excellent parcours initial et m’a donné un très bon feeling au barrage. Avec sa puissance de saut et sa longue foulée, la taille de la piste lui convient parfaitement. Je peux même réduire le nombre de foulées sans jamais devoir le pousser ensuite. Nous avons fait de notre mieux, et c’était suffisant pour décrocher la victoire. »
Comment l’Allemand compte-t-il procéder lors du CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex ? « J’avais l’intention de le monter demain dans une épreuve pour l’habituer à la piste, car c’est sa première fois à Spruce Meadows, et la piste ne ressemble à aucune autre. On n’a pas souvent l’opportunité de monter dans un tel lieu ! Il était très confiant et a tellement bien sauté qu’il va maintenant falloir que je décide s’il vaudrait mieux le reposer jusqu’à dimanche ou si je m’en tiens à mon plan de départ ! »
Comment s’est passée l’organisation cette année ?
L’organisation du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ de cette année s’est extrêmement bien passée. Nous avions plusieurs projets importants, que nous avons tous menés à bien. Notre merveilleux site est prêt à ravir les visiteurs du monde entier.
Y a-t-il des nouveautés au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ cette année ? Et y aura-t-il des événements spéciaux pour fêter le dixième anniversaire du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Nous avons crée de nouvelles places pour le public du côté Est de la piste cette année. Un restaurant est actuellement en cours de construction, mais il ne sera pas prêt avant 2025. Nous avons aménagé la grande tribune du côté Ouest avec des tables et des chaises, et le carré d’échauffement propose désormais aux chevaux et cavaliers internationaux une toute nouvelle surface. Un nouveau tunnel a été mis en place, et la surface du carré d’échauffement dispose maintenant d’un système d’écoulement. Bref, beaucoup de choses changent et évoluent !
Spruce Meadows est avant tout synonyme de sports équestres et de saut d’obstacles, mais nos sites sont conçus pour être modulables. Nous accueillons réunions d’affaires et conseils d’entreprise, de nombreux touristes et un grand marché de Noël. Celui-ci a d’ailleurs reçu le titre prestigieux de quatrième meilleur marché de Noël au monde ! Divers tournois sportifs en intérieur y sont organisés, ainsi qu’une grande exposition canine rassemblant 3 000 chiens en été. Pour les fêtes de fin d’année, nous organisons un spectacle son et lumières durant lequel les visiteurs peuvent admirer les belles lumières de Noël depuis leur voiture.
Le dimanche du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, nous rendrons hommage au cheval et au Rolex Grand Slam of Show Jumping, et nous inaugurerons le CPKC ‘International’ présenté par Rolex.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping souffle ses dix bougies. Selon vous, a-t-il eu un effet positif sur Spruce Meadows en général ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a eu un impact incommensurable, par le biais de notre collaboration avec Rolex, un partenaire merveilleux, mais aussi avec les autres lieux de concours. Cette initiative nous pousse à donner le meilleur de nous-même et à continuer de créer des opportunités. En tant qu’organisateurs des quatre Majeurs, nous respectons les mêmes protocoles de sécurité et une même philosophie en matière de bien-être des chevaux. Nous suivons tous des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) précis et produisons des rapports dans ce cadre. Si nous étions tous déjà à la pointe du sport, nous sommes encore renforcés par ce partenariat et ce travail commun.
Quel a été pour vous le moment le plus marquant de ces dix premières années du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Pour moi, c’est le moment où Scott Brash a remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, parce que cela s’est passé à Spruce Meadows. En particulier l’instant où il a amorcé la dernière ligne avec le double Liverpool vers la porte de sortie, et tous les autres cavaliers le regardaient et l’encourageaient à pleine voix. En compétition, les cavaliers concurrents ne s’applaudissent pas forcément toujours. Mais à ce moment très spécial de l’histoire, ils souhaitaient sincèrement sa victoire.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Le meilleur conseil que je peux donner, c’est que la patience vient à bout de tout. Rien ne se construit en un an ou deux, tout est question de résilience. Il faut bien sûr faire preuve de patience lorsqu’on veut atteindre l’excellence, mais cela ne se fait pas comme ça. Il faut de nombreuses années pour continuer d’apprendre et d’évoluer avant de goûter à la réussite. Patience est donc le mot d’ordre.
Pour vous et l’équipe du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, quels sont les éléments primordiaux d’un événement ou d’un tournoi réussi ?
Le travail d’équipe, à coup sûr. Il faut avoir une équipe solide autour de soi. Il faut être capable de bien communiquer la vision que l’on a, mais derrière, c’est le travail de toute une équipe.
Spruce Meadows emploie 95 personnes à plein temps. Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons perdu tout notre personnel administratif, mais nous avons pu recruter de nouveau toutes les personnes nécessaires, qui font un super boulot.
Les légendes du tennis telles que Nadal, Federer ou Djokovic, gagnent des titres de Majeurs de tennis à répétition. Pour vous, est-ce important de voir les meilleurs cavaliers mondiaux concourir au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Absolument, c’est de la première importance de voir les meilleurs chevaux et cavaliers y participer. Le défi, pour Spruce Meadows, c’est toujours les dates. Par exemple cette année, la date de transport des chevaux d’Europe par avion tombait pendant les Championnats d’Europe FEI. Malheureusement, cela a fait que certains chevaux n’ont pas pu se déplacer. Mais six des dix meilleurs au monde seront quand même là. Si nous continuons à proposer un événement de la plus haute qualité, nous verrons les meilleurs compétiteurs se présenter.
Le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est considéré par beaucoup comme le meilleur endroit où voir des sports équestres en Amérique du Nord. Comment continuez-vous d’innover et de vous adapter pour maintenir cette réputation ?
Nous prenons en compte quatre parties prenantes, et nous essayons d’améliorer l’expérience de l’une d’entre elles au moins chaque année. Nos parties prenantes sont les suivantes : sponsors, presse, sportifs, public. Ces améliorations sont diverses : réaménager les loges skybox pour les sponsors, modifier la surface pour les chevaux et cavaliers, proposer des expériences uniques au public... Si nous continuons d’attirer les meilleurs cavaliers au monde, les médias continueront de s’intéresser à l’événement.
Les organisateurs du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ s’inspirent-ils de grandes compétitions dans d’autres sports, comme le tennis ou le golf ?
Oui, absolument ! Ici en Amérique du Nord, et contrairement à l’Europe et à l’Angleterre, le rêve est de faire la une des journaux. Il nous faut donc savoir qui est à la une, le football américain, l’US Open ? Pour atteindre cet objectif, il nous faut créer un contenu attrayant pour les médias.
Nous voyageons également beaucoup, pour assister aux concours de saut d’obstacles, mais aussi à des compétitions dans d’autres sports, comme le tennis, le golf ou la Formule Un. Nous observons comment ils procèdent pour toujours et encore plaire aux fans. Nous choisissons donc un groupe et nous essayons de leur offrir une expérience supérieure à celle de l’année précédente.
INTERVIEW AVEC KERRY FINCH, GROOM DE CONCOURS DE JOHN WHITAKER
Pourriez-vous vous présenter ? Dites-nous par exemple pour qui vous travaillez et en quoi consiste votre métier.
Je m’appelle Kerry Finch et je travaille avec John Whitaker depuis cinq ans comme groom de voyage.
Dites-nous comment s’est passé le voyage pour arriver au CSIO de Spruce Meadows ‘Masters’
Nous avons pris l’avion pour Calgary après le concours du Brussels Stephex Masters, en Belgique. Nous avons séjourné chez Helena Stormann à Eschweiler pendant cinq jours avant de repartir pour le Canada. Le trajet vers l’aéroport n’a pris qu’une heure, ce qui était très bien. J’y suis arrivée à 3 h du matin pour aller voir les chevaux avant le départ du vol. Ensuite, je suis allée de Bruxelles à Paris pour prendre notre vol pour Calgary, et nous sommes arrivés deux heures et demi avant l’atterrissage des chevaux pour vérifier que tout allait bien.
Quelle est l’importance de toute l’équipe (vétérinaires, maréchaux-ferrants, etc.) pour assurer le succès de l’équipe ?
C’est extrêmement important, l’esprit d’équipe a un rôle essentiel, et si tout le monde ne faisait pas son travail et des efforts dans le même sens, nous ne pourrions pas réussir. Il est vital pour chaque membre de l’équipe de travailler en constante coordination avec les autres pour que tout le monde soit au courant de tout ce qui se passe. Chacun a un rôle crucial pour garantir la santé et le bien-être de ces chevaux ; non seulement les gens qui viennent aux concours mais aussi tous ceux qui sont restés chez nous.
Parlez-nous des chevaux que vous avez emmenés avec vous et de leur personnalité…
Nous avons amené avec nous trois chevaux au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ : Equine America Unick du Francport, Sharid et Green Grass.
Unick du Francport est très spécial à sa façon et très calme. Vous ne devez pas être brusque autour de lui, vous devez rester calme car c’est un cheval plutôt sensible à cet égard. D’un autre côté, il sait ce qu’il veut, et il fait ce qu’il veut. Si vous le faites brouter à la main et qu’il voit une touffe d’herbe qui l’intéresse, c’est là qu’il ira et non là où vous voulez jusqu’à ce qu’il ait ce qu’il veut. En dehors de ça, c’est un cheval très facile à vivre.
Ensuite nous avons Sharid, qui voyage avec lui [Equine America Unick du Francport]. Ils voyagent ensemble depuis bientôt trois ans et demi. Ils se connaissent vraiment très bien et ils ont l’habitude de se hennir dessus l’un l’autre mais ils ne s’angoissent pas quand l’un des deux quitte l’écurie. Sharid est aussi un cheval tout à fait charmant ; il adore dormir. Vous pouvez être sûr que quelque chose ne va pas s’il ne retourne pas dormir sur le sol après son petit-déjeuner ! C’est vraiment un champion de la sieste. Il peut être un peu brusque quand John le monte, je garde donc quelques sucreries pour aider à l’amadouer. Il s’est tellement habitué à cette routine que maintenant il reste là à me regarder et à attendre sa sucrerie. Les chevaux apprennent très vite.
Enfin, il y a Green Grass, il aime manger et se rouler ! Tous les chevaux ont leur charme ; ils ont tous des personnalités différentes. Ils sont vraiment gâtés !
Comment trouvez-vous les installations destinés aux chevaux et aux grooms au CHIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Aucun concours au monde n’est comparable au tournoi du CHIO Spruce Meadows ‘Masters’. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est un concours incroyable et c’est absolument génial d’y participer, mais Spruce Meadows arrive à un tout autre niveau. Les écuries sont tellement vastes, et les paddocks où nous faisons tourner les chevaux, tout est incroyablement propre et ordonné. Ils fournissent également un service de navette pour les grooms qui nous facilite bien la vie. Les organisateurs fournissent des zones où nous pouvons faire marcher les chevaux, et nous ne sommes pas limités à certaines zones. Les installations sont vraiment de première classe ici à Spruce Meadows.
Il n’existe aucun autre concours au monde qui arrive au niveau de ce qu’ils font. J’ai assisté au concours par le passé quand il a neigé, et ils ont commencé immédiatement à balayer la neige à la main. J’étais là aussi en 2005, quand il avait plu pendant deux semaines sans arrêt, je n’avais jamais rien vu de pareil. Ils ont été très réactifs en pompant l’eau des terrains principaux. Le terrain est resté en tellement bon état que nous avons pu sauter ce jour-là. Quand vous avez un problème, ils le résolvent, c’est vraiment un de mes concours préférés !
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (The Dutch Masters, CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows ‘Masters’, CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions selon vous ?
Je fais ce travail depuis près de 30 ans, et je n’ai jamais assisté au Dutch Masters, mais le CHI de Genève est un merveilleux concours intérieur, et le CHIO d’Aix-la-Chapelle est tout simplement incroyable ! Tous les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont des concours exceptionnels. Ils installent des espaces où les grooms peuvent prendre du café et d’autres choses, et en cas de problème, ils font tout ce qu’ils peuvent pour le résoudre.
Quelle est la particularité de travailler dans l’équipe de John Whitaker ?
J’ai d’abord rejoint l’équipe de John Whitaker en freelance, et je ne devais rester que pour un mois, mais je ne suis jamais partie. Avant de travailler avec John, j’ai travaillé pour Michael [Whitaker] pendant 13 ans. J’ai aussi travaillé avec Billy Twomey pendant six ans. C’est vraiment facile de travailler pour John, tout se fait à l’ancienne et très simplement. Si vous trouvez une bride qui convient à un cheval, vous ne la changez pas. Mon cheval a la même bride depuis trois ans et demi, et c’est comme ça que nous fonctionnons. Nous gardons les choses simples, et s’il y a un problème, on s’en occupe. Tout se fait vraiment à l’ancienne. Nous n’avons pas l’habitude de traiter les chevaux toutes les six semaines, mais s’ils ont besoin d’un traitement, ils le reçoivent.
John a 68 ans maintenant, et il ne s’arrête pas quand il rentre chez lui. Il est debout dès le matin à s’occuper de ses chevaux et à les monter. Ensuite, il s’occupe des vaches et du foin ou de toute chose qui a besoin d’être réparée à la ferme.
Il est vraiment très humble ; il n’a pas attrapé la grosse tête. Si quelqu’un vient le voir pour un autographe, il s’arrête toujours pour bavarder cinq minutes. Ça ne le dérange jamais.
Quelles sont les qualités de John qui selon vous lui ont permis d’avoir une si longue carrière au sommet ?
John n’abandonne jamais, il continue, tout simplement. Il n’est pas particulièrement déterminé à prouver quoi que ce soit, c’est juste sa manière d’être. C’est quelqu’un qui s’adapte à tout, et qui continue d’avancer. Je pense que le jour où il s’arrêtera sera le jour où le monde n’aura plus de John Whitaker. L’âge n’est pas une limite pour lui !
Il y a cinq ans, John a acheté Equine America Unick Du Francport, qui était un sacré personnage. Il était difficile et il s’arrêtait et ruait quand quelque chose le contrariait. John n’avait pas de cheval de Grand Prix à l’époque, Argento était en fin de carrière et nous ne participions pas aux grandes compétitions. Ensuite, ça a été deux ans d’efforts, à faire toutes les tournées et les concours régionaux pour que Equine America Unick Du Francport se stabilise. John était déterminé et n’a pas abandonné, jusqu’au déclic. Quand vous les regardez aujourd’hui, rien ne les arrête. Ces dernières années, ils ont formé un couple vraiment remarquable.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait se lancer dans cette discipline ?
Bon nombre de gens entrent dans ce secteur pour l’argent, mais il est important d être passionné du métier et de ne pas regarder aux heures. C’est aussi difficile que ça en a l’air, vous êtes là pour les chevaux. C’est une manière de vivre, pas seulement un métier. Vous devez y mettre tout votre cœur et toute votre âme pour le faire correctement. Ce n’est pas facile !
Vous ne pouvez pas penser que vous êtes meilleur qu’un autre. La devise devrait être : si vous ne savez pas, demandez de l’aide. Beaucoup de jeunes grooms qui débutent aujourd’hui ne veulent pas des conseils des anciens, alors qu’ils devraient être comme des éponges, à apprendre de tous ceux qui les entourent. C’est exactement ainsi que j’ai appris. La première fois que j’ai pris l’avion vers Spruce Meadows, je n’avais jamais pris l’avion avec des chevaux. Je n’avais que 20 ans et j’ai appris de tous les autres grooms qui étaient là.
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Globalement, c’est un milieu très solidaire. Cette année à Spruce Meadows, nous sommes 16 à être venus d’Europe et nous avons organisé ensemble les horaires pour prendre la navette pour les veilles de nuit. Certains n’ont qu’un seul cheval présent, mais ils sont toujours prêts à aider ceux qui en ont plusieurs ! Ce sont les choses simples qui sont importantes. Par exemple, j’ai demandé à quelqu’un de m’aider pendant la parade de la Coupe des nations . Tout le monde est vraiment serviable, et c’est très important dans le milieu des grooms.
LES POINTS CULMINANTS DU CONCOURS SPRUCE MEADOWS 'MASTERS'
Du 6 au 10 septembre 2023, le concours CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ organisé à Calgary, au Canada, verra une nouvelle fois concourir les meilleurs cavaliers et chevaux de saut d’obstacles de la planète au cours de cinq jours riches en compétition. Situé au pied des Rocheuses, Spruce Meadows est considéré comme l’un des principaux événements équestres d’Amérique du Nord. En plus d’admirer la beauté du site, les spectateurs pourront suivre un concours palpitant, s’adonner à des séances de shopping et prendre part à un programme de divertissement des plus exaltants. Le concours CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ sera le deuxième Majeur à célébrer la dixième édition du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Les célébrations ont commencé au mois de juin dans le cadre du CHIO d’Aix-la-Chapelle, dix ans après la tenue du premier Majeur. Le CPKC 'International', présenté par Rolex, qui n’est autre que le principal événement de la troisième étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping de 2023, viendra conclure en beauté cinq jours de prouesses équestres.
Outre les épreuves de saut d’obstacles, le concours Spruce Meadows ‘Masters’ réserve différentes activités aux spectateurs. Ainsi, le très populaire marché MARKT fera son grand retour pour permettre au public d’acheter aussi bien des œuvres d’art que des produits équins. Quoi de plus plaisant que de flâner entre les stands des 150 vendeurs présents sur place ?
Tout au long de la semaine se tiendront également les championnats du monde de maréchalerie à la Behind Equi-Plex Arena. Les épreuves quotidiennes sont l’occasion rêvée de découvrir les compétences, la précision et la justesse nécessaires pour ferrer les chevaux. En outre, des démonstrations équines et des activités auront lieu chaque jour, comme un tutoriel en direct présenté par Jonathan Field sur le thème de l’équitation, des démonstrations de dressage de niveau Grand Prix proposées par la canadienne Pia Formuller, ou encore un spectacle de voltige réalisé par le Diamond Willow Vaulting Club. Préparez-vous donc à en prendre plein les yeux et à apprendre tout un tas de nouvelles choses !
Le public pourra également voir les membres de la Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians) Mounted Troop, le Household Cavalry Mounted Regiment Musical Ride et les troupes de la King’s Troop Royal Horse Artillery, toutes présentes dans les zones de East et West Meadows.
C’est mercredi que commenceront les concours de saut d’obstacles 5* avec la Cardel Homes Cup et la TELUS Cup qui se dérouleront dans l’enceinte du spectaculaire International Ring. Cette dernière offrira aux cavaliers une première chance de se qualifier pour le CPKC 'International', présenté par Rolex, le dimanche.
Vendredi marque le retour du très apprécié WESTJEST Evening of the Horse. Cette performance spectaculaire saura ravir les spectateurs qui pourront admirer les membres de la Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians) et le Household Cavalry Mounted Regiment Musical Ride. En outre, les épreuves de la Tourmaline Oil Cup et de l’ATCO Electric Six Bar verront s’affronter certains des meilleurs cavaliers de saut de la planète. Pour couronner le tout, le ciel de Calgary brillera de mille feux, avec au programme de la soirée de clôture un grand feu d’artifice et de la musique live.
Samedi 9 septembre sonne le début de la BMO Nations Cup où passion et travail d’équipe ne font plus qu’un. Cette compétition en équipe voit concourir les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles du monde sous leur propre drapeau. Un total de huit nations s’affronteront donc au cours d’un maximum de deux manches.
Le CPKC 'International', présenté par Rolex, se déroulera le dimanche 10 septembre au sein de l’International Ring. Considéré comme l’une des épreuves les plus rudes de ce sport équestre, ce concours exige une précision, une harmonie et un courage extrêmes de la part des cavaliers comme des chevaux. Il ne fait aucun doute que le parcours imaginé par Leopoldo Palacios sera une nouvelle fois synonyme de challenge pour les couples, pour le plus grand bonheur des spectateurs. La concurrence sera féroce : de nombreux vainqueurs de Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont inscrits, dont Daniel Deusser, couronné l’année passée et Témoignage Rolex.
INTERVIEW AVEC DANIEL DEUSSER
Félicitations pour ce nouvel exploit au Concours Hippique International Officiel d’Aix-la-Chapelle. Êtes-vous satisfait de la performance de Killer Queen VDM ?
Oui, je suis très satisfait des performances de Killer Queen VDM. Le Grand Prix Rolex au CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus grands concours du monde. Depuis de nombreuses années, Killer Queen montre qu’elle peut réellement s’imposer à tous les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et notamment à Aix-la-Chapelle. Il y a deux ans (2021), elle y a remporté la victoire. Elle est arrivée quatrième l’année dernière (2022) et deuxième encore cette année – je ne pourrais rien demander de plus ! Bien sûr, j’aurais pu aller un peu plus vite cette année et tenter de la mener à la victoire, mais je pense avoir tout de même mis pas mal de pression sur les autres cavaliers dans le barrage, et Killer Queen a vraiment donné tout ce qu’elle avait.
Quel effet cela vous fait-il de revenir au CSIO Spruce Meadows 'Masters' en tant que champion de l’an passé ?
J’ai vraiment hâte d’y être. Avant 2022, cela faisait quelques années que je n’avais pas participé au CSIO Spruce Meadows 'Masters' parce que je ne pensais pas vraiment avoir le bon cheval. Bien entendu, je voulais bien défendre ma place l’année dernière, mais je ne suis pas allé à Spruce Meadows en pensant remporter le CPKC 'International', présenté par Rolex. Cela dit, je sentais que Killer Queen était très performante – elle adore les grandes pistes en herbe – et qu’elle sautait suffisamment bien pour gagner. Alors, cette année, je vais à Spruce Meadows plein d’espoir et de confiance, étant donné qu’elle a bien sauté à Aix-la-Chapelle cette année.
Évidemment, ce n’est pas parce que nous avons réalisé de bonnes performances ces quelques dernières années que je m’attends à en faire autant, mais au moins je sais que Killer Queen connaît la piste de l’hippodrome de Calgary et qu’elle s’y sent à l’aise. Je pense qu’elle est en bonne forme en ce moment et j’ai vraiment hâte de revenir à Spruce Meadows.
Pourriez-vous nous expliquer un peu comment on transporte les chevaux aux concours internationaux tels que Spruce Meadows ? Comment faites-vous pour vous assurer qu’ils arrivent dans une condition optimale prêts à concourir ?
La plupart des chevaux prennent l’avion pour se rendre à des concours hippiques comme celui-là. En fait, ils sont installés dans des conteneurs. Il s’agit essentiellement d’écuries à box double. Les chevaux se trouvent donc dans un environnement semblable à celui dans lequel ils ont l’habitude de voyager lorsqu’on les transporte en camion d’un concours à l’autre à travers l’Europe. Même si le voyage est un peu plus long que pour les autres concours, on n’a jamais vraiment rencontré de problèmes lors des voyages en avion. C’est plus calme et les chevaux peuvent mieux se détendre dans un box plus grand. Soit ils restent debout soit ils se couchent. Pour eux, ce n’est pas un problème. Et puis, les voyages en avion sont un peu plus stables pour eux que les voyages en camion.
Indépendamment de cela, mon groom Sean Lynch* voyage toujours avec eux. Sean connaît bien les chevaux. Il passe plus de temps avec eux que moi, donc je ne me fais pas de soucis pour le voyage à Spruce. Je sais que Sean est parfaitement maître de la situation et la compagnie aérienne s’occupe vraiment bien des chevaux.
Le parcours là-bas est souvent considéré comme l’un des plus exigeants dans notre discipline. Que faites-vous pour vous préparer vous et votre cheval à cette compétition ?
Honnêtement, on ne peut pas être prêt à 100 %. La différence avec Spruce Meadows, c’est que les obstacles sont légèrement désuets dans la mesure où en Europe il y a beaucoup d’obstacles très étroits, de trois mètres tout au plus, alors qu’à Spruce Meadows, la plupart des barres sont de cinq voire six mètres de large. Le cheval qui aborde un obstacle a donc une impression totalement différente selon la hauteur des barrières mais également selon la largeur de l’aile.
La plupart des concours européens se déroulent sur des pistes de sable plus petites, alors qu’à Spruce Meadows, il s’agit d’une grande piste en herbe, ce qui crée une situation totalement différente pour le cheval. Bien que Spruce Meadows se soit doté de un ou deux nouveaux obstacles ces quelques dernières années, les obstacles là-bas sont relativement anciens et certains sont d’ailleurs les mêmes depuis 20 ans. Ce sont des obstacles très impressionnants. Le chef de piste de Spruce Meadows, Leopoldo Palacios, qui conçoit principalement les parcours du complexe, sait exactement ce qui peut distraire les chevaux et les obstacles qui sont difficiles à sauter. Il intègre également quelques obstacles naturels qui ne se voient plus dans de nombreux concours, tels que les rivières doubles. Tout cela fait de Spruce Meadows un environnement vraiment très spécial que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.
Les autres membres de votre équipe, tels que les grooms, les vétérinaires, etc, jouent-ils un rôle important dans votre réussite ?
Lorsqu’il est question de réussite, je pense que toutes les personnes qui font partie intégrante de l’équipe jouent un rôle tout aussi important que celui du cavalier ou du cheval. Bien sûr, il faut être très bon cavalier et avoir un excellent rapport avec un cheval de qualité, mais il est tout aussi important d’avoir une équipe compétente à ses côtés, qui prend soin des chevaux à la maison. Un groom qui connaît bien les chevaux saura interpréter les moindres signes d’un comportement inhabituel pour anticiper ce qui pourrait mal tourner. Je crois que si l’on regarde tout dans son ensemble, il est très difficile de dire ce qui est le plus important, mais il est indispensable d’avoir une équipe solide composée de grooms, de vétos, de kinés, et même de personnes qui montent les chevaux et les entraînent pendant mes absences lorsque je participe à d’autres concours. Donc pour être victorieux, il faut avoir tout cela. Moi, j’ai de la chance parce que j’ai une très bonne équipe.
Selon vous, quelles qualités un cheval et son cavalier devraient-ils posséder pour pouvoir remporter un Majeur ?
Tout d’abord, un cheval doit être capable de sauter les gros obstacles. On a beaucoup de compétitions pendant l’année et pour la plupart, les épreuves de puissance avec des obstacles de 1,60 m se déroulent le dimanche en fin de journée. Cela dit, les quatre Majeurs sont les compétitions les plus exigeantes au monde, donc parfois elles comprennent une fosse plus grande et des obstacles de 1,65 m, ou même des obstacles un peu plus larges que dans toutes les autres compétitions. Pour remporter un Majeur, un cavalier et son cheval doivent vraiment avoir acquis une certaine expérience. Je pense qu’il est assez rare qu’un cavalier puisse remporter l’un des Majeurs avec un nouveau cheval ou un cheval très jeune. En plus de cette expérience, il faut un cheval d’une grande puissance parce que les Majeurs consistent toujours en deux ou trois passages, et il faut être capable d’aller plus vite dans les barrages. La communication entre le cheval et le cavalier doit être très bien réglée, mais cela s’acquiert avec l’expérience.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping célèbre ses 10 ans, dans quelle mesure cette initiative a-t-elle influencé le milieu équestre au cours des dix dernières années ?
Je pense que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a complètement révolutionné ce sport. C’est une compétition que tout le monde attend avec impatience et autour de laquelle les cavaliers organisent leur année pour se préparer à concourir aux quatre Majeurs. La prime exceptionnelle que l’on peut remporter en fait le concours le plus prestigieux de l’année. Le fait qu’un seul cavalier ait gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping au cours des dix dernières années en remportant trois Majeurs à la suite témoigne de la difficulté de ce concours, mais encourage les autres cavaliers à persévérer et à tenter leur chance de gagner.
Le calendrier équestre est très chargé ! Comment décidez-vous à quels concours vous allez participer et avec quels chevaux ?
Tout cela dépend de l’expérience et de ses objectifs. Par exemple, cette année les championnats européens se déroulent une semaine avant Spruce Meadows. J’ai décidé d’aller à Spruce Meadows parce que remporter une autre victoire à Calgary fait partie de mes grands objectifs, en plus de remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. J’ai frôlé la victoire à quelques reprises en remportant deux Majeurs à la suite, mais il manquait quelques petites choses. Par exemple, j’ai appréhendé le barrage trop tôt ou peut-être ai-je été trop lent. Donc pour moi, la motivation est là et je suis réellement déterminé à tenter ma chance de gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, en particulier avec des chevaux tels que Killer Queen VDM ou Scuderia 1918 Tobago Z. Dès le début de l’année, je savais parfaitement que je voulais me préparer pour Spruce Meadows cette année.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping permet à deux jeunes cavaliers de concourir dans chaque Majeur. Est-ce important pour inspirer la nouvelle génération de cavaliers ?
Oui, c’est très important. Les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping représentent le summum de notre sport. Même si vous ne remportez pas un Majeur tout de suite, vous acquérez énormément d’expérience et pouvez également apprendre beaucoup auprès des autres concurrents. Je n’ai pas pu participer à ces épreuves en tant que junior ou jeune cavalier, donc selon mon expérience personnelle, plus on grandit, plus on apprend de choses sur les chevaux, sur ce sport et sur la façon d’entraîner un cheval et d’améliorer ses propres performances en tant qu’athlète. Je pense qu’il est important de participer à ces concours le plus possible – ils m’ont permis d’apprendre beaucoup.
Le saut d’obstacles est l’un des seuls sports au monde où des hommes et des femmes s’affrontent les uns les autres, n’est-ce pas extraordinaire ?
Je pense que ça rend cette discipline sportive encore plus intéressante, parce qu’en saut d’obstacles, le fait d’être un homme ou une femme n’apporte aucun avantage ni aucun inconvénient. Tout athlète de saut d’obstacles peut établir un lien fort avec son cheval et l’entraîner. Seule l’expérience peut permettre d’obtenir un avantage, mais cela n’a rien à voir avec le fait que le cavalier soit un homme ou une femme. La partie se joue sur un même pied d’égalité, et le fait que l’on puisse tous participer ensemble est quelque chose de vraiment spécial. C’est un sport très agréable.
Spruce Meadows est une compétition majeure au même titre que les championnats, le tournoi de Wimbledon au tennis et les Majeurs de golf. Qu’est-ce qui rend les compétitions sportives majeures si spéciales et pourquoi sont-elles si importantes ? Quelles sont les similitudes entre les Majeurs de tennis ou de golf et les Majeurs de saut d’obstacles selon vous ?
Je n’ai jamais assisté à un Majeur de golf, mais ça fait deux ans que je vais à Roland-Garros. Si vous n’avez jamais été à Roland-Garros, il est très difficile d’en décrire l’atmosphère, mais cela vous fait réfléchir aux différences et aux points communs entre le saut d’obstacles et le tennis. Bien entendu, le saut d’obstacle est un peu différent d’un match de tennis qui se joue à deux et où le public soutient l’un ou l’autre des adversaires. A contrario, dans le saut d’obstacles, on a beaucoup d’adversaires, généralement 40 dans un seul Majeur. On ne passe que très peu de temps sur la piste , peut-être deux minutes et demie ou trois minutes contrairement à un joueur de tennis qui dispose de deux ou trois heures pour remporter un match. Dans le saut d’obstacles, si vous perdez les pédales dans les 20 premières secondes, c’est terminé, la victoire vous passe sous le nez.
Je pense que ce qui fait des Grands chelems et des Majeurs des épreuves spéciales, que ce soit en tennis, en golf ou en saut d’obstacles, c’est l’histoire qui s’y rattache. Je suis fier d’appartenir à la génération qui a connu les Grands chelems. Ce qui motive et vous encourage à tenter votre chance, c’est l’histoire de ces compétitions et des athlètes que vous admirez – une personne qui a remporté le Grand chelem il y a 20 ans, par exemple – car maintenant, c’est vous qui êtes capable de participer et de gagner.
Plus jeune, j’ai toujours été fan des compétitions de saut d’obstacles, notamment celles d’Aix-la-Chapelle et de Spruce Meadows. Je les regardais à la télé avec beaucoup d’admiration pour les vainqueurs de l’époque. Aujourd’hui, le fait de pouvoir prendre la relève et remporter l’un des Majeurs est quelque chose de grandiose et de très très important pour moi.
*découvrez tout ce que vous souhaitez savoir à propos de Sean Lynch dans notre dernier Podcast : « Rolex Grand Slam Talks. Through the Groom Eyes »
LES CAVALIERS A SUIVRE
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est de retour au concours du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ du 6 au 10 septembre 2023, avec le CPKC ‘International’, présenté par Rolex, le dimanche et qui constituera une finale palpitante après cinq jours passionnants de compétition équestre au plus haut niveau. Le concours accueillera les meilleurs couples de chevaux et cavaliers du monde dans l’un des sites équestres les plus réputés d’Amérique du Nord, à Calgary, au pied des Montagnes Rocheuses.
Cette année, le tournoi du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ accueillera une affiche de première classe, avec des candidats qui ont tous en point de mire le CPKC ‘International’, présenté par Rolex, le troisième Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping 2023.
Parmi les favoris de cette année figure le champion en titre, Daniel Deusser, qui a fini second au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle plus tôt cet été, avec un avantage de seulement 0,61 secondes, sur la superbe Killer Queen VDM. Deusser a déjà connu la victoire sur le circuit nord-américain cette année, avec des épreuves réussies dans plusieurs concours CSI5* dans le cadre du Winter Equestrian Festival à Wellington International, en Floride.
Deusser est l’un des six Témoignages Rolex qui participent au tournoi du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, avec le numéro 4 mondial, Martin Fuchs, qui mènera la marche. Le Suisse a fait preuve de sa grande classe depuis de nombreuses années et compte parmi ses succès des victoires consécutives au Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2019 et en 2021, à la finale de la FEI World Cup™ en 2022, et plus récemment avec un double sans-fautes qui a assuré la victoire de l’équipe suisse dans la Coupe des Nations Mercedes-Benz au CHIO d’Aix-la-Chapelle plus tôt cette année.
Coéquipier du Suisse et également Témoignage Rolex, Steve Guerdat fera aussi le voyage jusqu’au Canada, dans le but de reproduire sa performance de 2021 lors de laquelle il avait emporté le titre prestigieux du CPKC ‘International’, présenté par Rolex. En 10 ans de carrière, Guerdat a participé chaque année aux quatre Majeurs. Kent Farrington est arrivé second derrière Guerdat lors du CPKC ‘International’ présenté par Rolex en 2021 et cherchera sans doute à monter une marche plus haut, deux ans après. Familier du site de Calgary, Farrington et son équipe de chevaux ont l’avantage de bien connaître le terrain, et surtout de savoir comment y gagner, ayant déjà emporté trois concours CSI5* à Spruce Meadows cet été.
Le cavalier britannique Scott Brash aura sans aucun doute d’excellents souvenirs de ce site où il a marqué l’histoire en devenant le premier cavalier (et le seul à ce jour) à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping, en 2015, après avoir triomphé dans son troisième Majeur consécutif avec le CPKC ‘International’, présenté par Rolex, un concours qu’il a de nouveau gagné en 2016. Brash sera également rejoint par son coéquipier olympique des jeux de Londres 2012 et Tokyo 2020, Ben Maher. Maher, qui a obtenu l’or en individuel à Tokyo, a souffert d’une blessure à l’épaule en début d’année, mais il a récupéré remarquablement vite et a assuré une arrivée à la deuxième place dès son retour lors du Rolex Grand Prix au Royal Windsor Horse Show. Maher a enchaîné avec une brillante saison 2023, sa plus récente victoire étant celle de son équipe lors de la FEI Nations’ Cup™ à Hickstead au mois de juillet. Un autre membre de cette équipe rejoindra Brash et Maher à Calgary : John Whitaker, l’un des cavaliers britanniques les plus titrés après avoir participé à 39 championnats d’Europe et du monde ainsi qu’à six olympiades au cours de sa longue et remarquable carrière.
Le public local sera ravi d’accueillir plusieurs cavaliers canadiens sur ses terres, et de grands espoirs de remporter le titre du CPKC ‘International’ Grand Prix, présenté par Rolex reposeront sur les épaules de la cavalière canadienne la plus titrée, Tiffany Foster. Foster a déjà à son actif deux victoires de CSI5* à Spruce Meadows cet été, prouvant ainsi qu’elle maîtrise le terrain de la grande arène. Parmi les autres prétendants au titre canadiens figurent Amy Millar, dont le père Ian a été le dernier Canadien à remporter le Majeur de Spruce Meadows sur Dixson en 2014, sans oublier Erynn Ballard et Mario Deslauriers.
L’Europe sera représentée au concours par le numéro 3 mondial Harrie Smolders, qui est monté sur le podium dans de nombreux concours prestigieux cette année, après avoir commencé en force en remportant le prix du CSI5* Nab Bliksembeveiliging lors du Majeur du The Dutch Masters, qui s’est tenu dans sa ville natale au mois de mars. Smolders a terminé deuxième à la finale de la FEI World CupTM en 2022 et 2023, confirmant ainsi sa place parmi les cavaliers les plus talentueux du moment. Un autre cavalier à suivre est Pieter Devos, gagnant du Majeur du Spruce Meadows ‘Masters’ en 2013. Devos, nommé Cavalier de l’année en Belgique en 2020, faisait partie de l’équipe qui a gagné la médaille de bronze aux jeux olympiques de Tokyo, c’est donc un cavalier qui sait monter sous pression.
Le drapeau irlandais sera défendu par Darragh Kenny et Connor Swail, ainsi que par le Témoignage Rolex Bertram Allen. Cavalier du Top 10, Swail a récemment connu le succès au Jumping International de Dinard où il a remporté le Prix du Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine et le Prix L’Eperon – Charles de Cazanove. Allen poursuit également une bonne saison après avoir gagné deux concours CSI5* au Dublin Horse Show ce mois-ci. Il peut arriver confiant à Calgary .
Le chef de piste Leopoldo Palacios concoctera sans aucun doute un parcours difficile pour les couples de chevaux et cavaliers en compétition cette année pour le CPKC ‘International’ Grand Prix, présenté par Rolex. L’ensemble des cavaliers en lice s’annonce d’un niveau remarquable, promettant un spectacle passionnant pour ceux qui les verront s'affronter dans la quête ultime pour devenir le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Outre le prestigieux Rolex Grand Slam of Show Jumping, Rolex est le partenaire de nombreux Grands Prix d’été convoités. Au cours d’une période de quatre mois débutant en mai et prenant fin en août, les meilleurs couples cheval-cavalier au monde se réunissent dans le cadre de certains des concours les plus emblématiques d’Europe et d’Amérique du Nord afin de disputer ces compétitions d’élite.
Le Royal Windsor Horse Show a accueilli le premier Grand Prix Rolex de la saison estivale. Baigné par le glorieux soleil de l'après-midi, le château de Windsor a fourni la toile de fond idéale pour cette prestigieuse catégorie. Au total, neuf couples se sont qualifiés pour le départ, offrant un divertissement de premier ordre aux tribunes bondées. Toutefois, c'est le combat entre le témoignage Rolex Martin Fuchs et le champion olympique individuel de 2020 Ben Maher qui a véritablement enflammé les foules. Le virage spectaculaire du cavalier suisse avec Conner Jei vers l’avant-dernier obstacle a assuré sa victoire avec 0,40 secondes d’avance. Ben Maher et Explosion W ont obtenu la deuxième place, les Irlandais Bertram Allen et Pacino Amiro complétant le podium en troisième position.
Du 25 au 28 mai, la ville éternelle a accueilli la 90e édition du CSIO Roma Piazza di Siena, mis en scène dans les magnifiques jardins de la Villa Borghèse. Le parcours a été magistralement conçu par le concepteur de parcours italien Uliano Vezzani, et a vu 11 couples des 50 compétiteurs procéder au départ. Le Rolex Gran Premio Roma 5* a été remporté par certains des meilleurs athlètes du sport, le prix étant attribué cette année à André Thieme, médaillé d’or en individuel et médaillé d’argent par équipe des Championnats d’Europe FEI. Le Suédois Jens Fredricson s’est classé deuxième avec Markan Cosmopolit, devant les Brésiliens Stephen de Freitas Barcha et Primavera Imperio Egipcio.
Organisé sur les superbes rives de l'océan Atlantique dans l'ouest de la France, le Jumping International de La Baule accueille le saut d'obstacles de niveau élite depuis plus de 60 ans. Souvent considéré comme l'un des concours les plus pittoresques du calendrier équestre, les meilleurs chevaux et cavaliers peuvent souvent être repérés à cheval sur les belles plages le matin. Le paysage exquis a fourni un endroit idéal pour la compétition féroce, qui s’est déroulée le dernier jour du concours. Le Belge Nicola Philippaerts et la jument toujours compétitive Katanga v/h Dingeshof ont réalisé deux épreuves sans faute et rapides, et remporté leur première victoire 5* ensemble. Dernier à avoir franchi la ligne de départ, le Suédois Jens Fredricson a été plus lent d’à peine 0,32 secondes et a pris la deuxième place une fois de plus, tandis que le nº 1 mondial Henrik von Eckermann a pris la troisième place.
De l'autre côté de l'océan Atlantique, Spruce Meadows a tenu sa « Summer Series » présentée par Rolex. Le site a organisé quatre tournois de juin à juillet, offrant une chance aux couples visant à concourir au tournoi CSIO Spruce Meadows Masters (qui fait partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping) une occasion de participer dans cet impressionnant lieu. Trois Grands Prix présentés par Rolex ont eu lieu au cours de la période de cinq semaines, dont le Grand Prix Continental présenté par Rolex, remporté par le canadien Mario Deslauriers, le Grand Prix RBC du Canada présenté par Rolex, remporté par le brésilien Santiago Lambre, et la coupe panaméricaine présentée par Rolex, remportée par l’Irlandais David Blake.
Le Grand Prix Rolex - Ville de Dinard, qui s’est tenu le dimanche 30 juillet au Jumping International de Dinard, a vu 40 des meilleurs couples cheval-cavalier (dont le vainqueur de l’an dernier Martin Fuchs) s’affronter dans la célèbre arène. Avec 15 couples passant le premier tour de la compétition, la ligne de départ promettait d’être électrique, et c’est à juste titre que Max Kühner et Elektric Blue P, son fidèle partenaire de 12 ans, ont remporté la victoire dans cette prestigieuse catégorie. Fuchs n’a pas tout à fait pu répéter sa victoire de 2022, mais a terminé troisième avec le hongre gris Leone Jei, tandis que l’Irlandais Shane Sweetnam a terminé deuxième avec James Kann Cruz.
Le Brussels Stephex Masters clôturera la saison estivale du 23 au 27 août. Se tenant près de l’Atomium, l’un des célèbres monuments, les fans peuvent s’attendre à découvrir le sport équestre à son plus haut niveau. Le concours de 2022 a vu Peder Fredricson remporter une victoire impressionnante le dernier jour du Rolex Grand Prix, et cette catégorie est une fois de plus sûre de fournir une finale appropriée à la saison estivale Rolex.
Entretien avec Mel Obst
Mel Obst, groom to Marcus Ehning (Photo: Jenny Abrahamsson / World of Show Jumping )
Pourriez-vous vous présenter ? Dites-nous par exemple pour qui vous travaillez et en quoi consiste votre métier.
Je m’appelle Melina, mais tout le monde m’appelle Mel. Je travaille en tant que groom pour Marcus Ehning depuis sept ans, pendant les concours à l’extérieur et à domicile, je fais tout !
Quel genre de patron est-il ?
Il est génial ! Il est très facile à vivre et il m’accorde toute sa confiance. Toute l’équipe de nos écuries est comme une famille. La sœur de Marcus gère les écuries maintenant, après avoir travaillé comme groom pour lui auparavant. J’adore travailler avec Marcus, il est serviable, jamais en retard - en fait, il est souvent en avance ! Quand vous avez besoin d’aide, il n’est pas avare de son temps. Il est, à juste titre, strict pendant l'échauffement, mais dans l'ensemble, il est amical avec tout le monde, y compris avec les grooms.
Pouvez-vous expliquer votre rôle en tant que groom pour coordonner le travail de l’équipe au sens large, avec les vétérinaires, les kinés, etc.
Nous avons un programme pour les six prochains mois, avec les concours que nous voulons faire. Entre quatre et six semaines avant les concours, nous décidons avec toute l’équipe quels chevaux nous allons envoyer à tel ou tel endroit, et nous gérons ensemble l’organisation de leur physiothérapie, des contrôles vétérinaires et tout le reste. Nous laissons généralement Marcus en dehors de ça, pour qu’il puisse se concentrer sur la monte. Avec l'aide de l'équipe de direction à domicile, nous préparons tous les certificats vétérinaires, la stabulation, le camion, etc. Marcus a seulement besoin de savoir quels chevaux nous emmenons à quel concours !
Comment était-ce de faire partie de l’équipe de Marcus lorsqu’il a remporté le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
C’est encore un peu difficile à croire, personne ne s’y attendait. Stargold est vraiment formidable d’avoir réalisé cette performance à Aix-la-Chapelle ! Il avait déjà obtenu de bons résultats plus tôt dans l’année, mais c’était la première fois qu’il sautait au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Il est arrivé à son apogée cette année, et c’était tout simplement génial. C’est la deuxième fois depuis que je travaille comme groom pour Marcus qu’il remporte le Rolex Grand Prix à Aix-la-Chapelle, c’était une journée incroyable !
Qu’est-ce que Stargold a de spécial, et qu’est-ce qui fait son succès ?
Il est vraiment facile. C’est un étalon, mais il se comporte comme s’il n’en était pas un ! Il n’est pas du tout difficile à faire travailler, et il est très facile à comprendre. Il adore manger et être au pré, mais il n’aime pas les promenades à la longe, il préfère les trucs un peu dingues ! Quand je suis avec lui aux concours, souvent le matin, je lui mets une selle et je le sors pour faire un tour, parfois avec d’autres chevaux.
En tant que groom, vous voyagez beaucoup avec vos chevaux, comment veillez-vous à ce que le voyage se passe bien ?
Vous connaissez très bien vos chevaux quand vous travaillez avec eux tous les jours. Vous voyez s’ils ne boivent pas assez ou s’ils ne sont pas bien, donc vous savez quand il faut essayer de changer les choses. Par exemple, s’il faut leur donner du mash ou de l’eau, et quand il faut surveiller s’ils mangent assez et s’ils sont heureux.
Chaque cheval est différent. Certains sont très à l’aise pour manger et boire, et d’autres ne touchent à rien. Si certains adorent avoir leur seau de nourriture posé par terre, d’autres adorent les avoir accrochés plus haut. Certains adorent le foin, d’autres ne le mangent pas, ils sont tous différents. Cependant, comme je les connais très bien, je sais ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas.
On peut entraîner un cheval à voyager, ou, si c’est un nouveau cheval, on demande à son ancien groom comment il se comporte en voyage pour faciliter les choses.
Certains chevaux sont très agités quand ils descendent du van, d’autres sont prêts à aller dormir ! Ils ont tous leur caractère unique, ce qui rend le travail tellement intéressant !
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (Dutch Masters, CHIO d’Aix-la-Chapelle, CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions selon vous ?
Les quatre Majeurs sont tous différents. Je suis allée à chacun d’entre eux et j’ai déjà eu la chance de gagner deux d’entre eux, le CHI de Genève et le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Les terrains sont différents, mais l’atmosphère y est toujours formidable. Les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont différents des autres concours, il y a quelque chose de vraiment unique dans les quatre Majeurs réunis. Pendant les Majeurs, on assiste toujours à la meilleure compétition et aux plus grands cavaliers qui se disputent la victoire.
Cette atmosphère est particulièrement unique pour Marcus à Aix-la-Chapelle. Il adore y participer, étant allemand et Aix-la-Chapelle étant son concours à domicile, il adore y concourir. Il n’y a jamais aucune discussion pour savoir si nous allons à Aix-la-Chapelle ou non !
Il en est de même pour les autres cavaliers. Pour Martin Fuchs, c’est Genève car il y a son public. Pour les cavaliers néerlandais comme Harry Smolders, c’est le Dutch Masters, et pour d’autres cavaliers comme Eric Lamaze, c’est à Spruce Meadows.
Pour les cavaliers, le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’est pas seulement une opportunité de gagner beaucoup d’argent, mais aussi de remporter un titre qui reste avec vous pour toujours. Par exemple, la victoire de Scott Brash au Rolex Grand Slam of Show Jumping est quelque chose dont tout le monde se rappellera. Ses trois victoires sur trois Majeurs différents qui sont tous uniques sont vraiment remarquables.
C’est le dixième anniversaire du Rolex Grand Slam of Show Jumping, comment cette initiative a-t-elle changé la discipline au cous des dix dernières années ?
Le Rolex Grand Slam a permis que de plus en plus d’argent soit investi dans le sport, ce qui encourage et motive les cavaliers. Pour tout le monde, même pour les non-initiés, remporter le Rolex Grand Slam est quelque chose de reconnu comme phénoménal. J’ai des amis qui ne connaissent rien aux chevaux, mais qui connaissent le Rolex Grand Slam.
Quel est le moment dont vous êtes la plus fière dans votre carrière ?
Il y en a eu quelques-uns ! J’ai été extrêmement fière de Misanto Pret A Tout l’année où il a gagné la FEI Jumping World CupTM à Madrid en 2019, après un retour de blessure. Les championnats d’Allemagne ont aussi été incroyable cette année, avec Marcus qui avait gagné le titre il y a 21 ans, quand il a gagné cette année, je me suis dit « Waou, j’ai réussi avec lui ! »
J’ai aussi eu la chance de gagner quelques-uns des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping avec Marcus. Nous avons remporté Aix-la-Chapelle et Genève ensemble, et j’en suis très fière.
Il a d’autres choses, comme les nominations pour les championnats de la FEI, pour lesquels nous travaillons très dur et je suis très fière quand nous sommes sélectionnés. Je me sens aussi extrêmement fière quand je vois les chevaux partir à la retraite, bien-sûr, on est à la fois heureux et tristes, mais fiers de tous leurs accomplissements et heureux de voir la nouvelle génération qui arrive.
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail ?
J’adore voyager, je suis sûrement parmi les rares grooms qui vous diront cela ! Dans le camion, en avion, partout, ça ne me dérange pas ! J’adore voyager autour du monde et affronter de nouveaux défis. Je n’ai pas l’impression d’aller travailler, j’ai l’impression de faire de ma passion un métier, que j’aime toujours autant, même au bout de 20 ans. Je ne peux pas imaginer d’arrêter. Quand vous voyagez, vous rencontrez vos amis, de nouvelles connaissances, vous voyez de nouveaux concours et tout ce qu’il y a autour.
Que conseilleriez-vous à quelqu’un qui s’intéresse à ce métier ?
Le métier de groom n’est pas facile, c’est beaucoup de travail. Si vous aimez vraiment les chevaux, et voyager avec eux pour les concours, alors vous allez adorer. Parfois, il faut s’oublier soi-même, parce que ce n’est pas un job de huit heures par jour, mais parfois plutôt jusqu’à 24 heures par jour ! Mais être un groom est un métier qui peut vous apporter beaucoup, et vous aurez des moments vraiment incroyables dans votre carrière.
Tous les métiers ont des bons et des mauvais côtés, certaines personnes peuvent rentrer chez elles à 17 h, mais pour un groom, ça n’arrête jamais ! Vous pensez tout le temps aux chevaux ! Vous avez la chance de rencontrer beaucoup de gens, de chevaux et des propriétaires, ce qui est fascinant.
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Je me suis fait quelques amis incroyables, et nous essayons de nous retrouver au moment des concours, pour un barbecue et pour prendre un verre. Mes amis viennent du monde entier. Nous faisons aussi parfois d’autres choses en dehors des chevaux, comme aller à un festival ou un concert, ce qui renforce vraiment les amitiés.
Il y a aussi les moments où vous avez besoin d’aide, et c’est génial de savoir que vous avez des amis auxquels vous pouvez vous adresser pendant un concours. Par exemple, il m’est arrivé une fois d’être bloquée à l’aéroport pour un problème de visa. Je suis arrivée au concours avec deux jours de retard et mes amis se sont occupés de mes chevaux, sans même que je leur demande. Si quelque chose se passe mal, mes amis m’aideront car ils savent que je ferais la même chose pour eux !
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est heureux d’annoncer le développement d’un nouveau jeu vidéo passionnant. Le jeu de style rétro a été révélé plus tôt cette année au CHIO Aachen – le premier Rolex Grand Slam of Show Jumping pour célébrer le 10e anniversaire de l’initiative.
Attirant les fans de saut d'obstacles et les cavaliers de classe internationale, y compris Gerrit Nieberg, le vainqueur du Grand Prix Rolex de CHIO Aachen l'an dernier, le jeu s'est avéré être une attraction populaire dans le cadre du stand Rolex Grand Slam of Show Jumping Experience. Sur ce stand, les spectateurs peuvent également se rapprocher du trophée du Rolex Grand Slam ainsi que de produits de marque exclusifs et propres à chacun des Majeurs. Le stand abrite également une nouvelle expérience de réalité virtuelle spectaculaire, vous permettant d'être transporté virtuellement vers la cour de Harry Charles au FEI World Under-25 No.1 pour une visite unique des coulisses de ses installations et de ses chevaux.
Le jeu vidéo sera de nouveau disponible au CSIO Spruce Meadows Masters en septembre. Le jeu multijoueurs permet aux fans de s’affronter sur des parcours de saut d’obstacles à chacun des sites emblématiques du Rolex Grand Slam of Show Jumping Majors. Les joueurs peuvent choisir parmi une variété de chevaux différents et doivent veiller à soigneusement sauter chacun des obstacles et à recueillir toutes les pommes pour accélérer, accumuler le plus de points et franchir la ligne d'arrivée le premier.
Le jeu est pour l’instant disponible uniquement pour les personnes qui assistent aux Majeurs. Les fans seront toutefois ravis d'apprendre que le jeu sera disponible en ligne dans le monde entier à l'automne. Chaque étape du jeu sera disponible en fonction du calendrier du Rolex Grand Slam. Consultez donc les réseaux sociaux du Rolex Grand Slam of Show Jumping pour en savoir plus sur les dates de sortie !
MARCUS EHNING DÉCROCHE LE ROLEX GRAND PRIX DU CHIO D’AIX-LA-CHAPELLE
Dès dimanche matin, l’excitation se faisait sentir dans les tribunes et coulisses du parc sportif Soers à Aix-la-Chapelle, avec plus de 40 000 spectateurs attendant avec impatience d’assister à l’épreuve phare du World Equestrian Festival, le Rolex Grand Prix. Ajoutez à cela le fait que l’Américain McLain Ward, ayant déjà remporté les Grand Prix du CHI de Genève en décembre et du Dutch Masters en mars, briguait aujourd’hui le Rolex Grand Slam of Show Jumping (un exploit réalisé une seule fois dans l’histoire).
Après s’être qualifiés pour le Rolex Grand Prix ces derniers jours, ce sont quarante des meilleurs couples cheval-cavalier au monde qui se sont présentés au départ du parcours pensé par Frank Rothenberger cette après-midi. Et tous espéraient bien sûr ajouter leur nom à l’illustre liste de ces cavaliers ayant réussi à décrocher le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, « Wimbledon du monde équestre ».
Avec ses deux manches et son barrage éventuel en cas d’égalité de pénalités, le Rolex Grand Prix met à l’épreuve l’endurance, les moyens et le talent des participants, ainsi que le lien unissant cheval et cavalier.
Pour décrocher l’une des 18 places de la seconde manche, les cavaliers devaient soit faire le sans faute, soit réaliser quatre points à une allure relevée. Premier à entrer en piste, Olivier Perreau montre la voie aux autres cavaliers avec un sans faute plein d’élégance. Le cavalier français est ensuite rejoint par 11 autres cavaliers aux parcours irréprochables, dont les Témoignages Rolex Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat et Daniel Deusser, ainsi que le gagnant de l’édition 2022 du Rolex Grand Prix, Gerrit Nieberg. Et c’est dans un silence absolu que McLain Ward, actuel prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping, et sa monture HH Azur entrent en piste. Mais ce sera la déception : après la chute de deux obstacles, le cavalier américain se retire de la compétition et met fin aux espoirs de voir couronner un nouveau champion.
Les départs suivant l’ordre inverse des résultats de la première manche, le septième à s’élancer, le Mexicain Eugenio Garza Perez fera le premier sans faute aux rênes de son bel hongre gris Contago. Le parcours pose toutes sortes de difficultés aux participants, mais Rodrigo Pessoa, vainqueur de huit Majeurs, montre son talent et nous offre la perspective d’un barrage. Trois autres couples sous la bannière allemande rejoignent ensuite ceux pouvant briguer l’un des prix les plus prestigieux du monde du saut d’obstacles. Malheureusement pour le contingent belge, Nicola Philippaerts passe la ligne d’arrivée avec une simple faute de temps.
Au total, c’est donc cinq couples qui se présentent au barrage, dont quatre anciens vainqueurs d’un Rolex Grand Prix. Sous les applaudissements du public allemand, Philipp Weishaupt, troisième en lice, est le plus rapide des trois participants à finir avec quatre points de pénalité, garantissant déjà une victoire allemande. Avant-dernier à partir, Daniel Deusser, vainqueur de l’édition 2021, sait très bien ce qu’il faut faire pour remporter ce type d’épreuve. Et c’est bien lui qui fait le premier sans faute sur ce barrage très technique. Marcus Ehning, son compatriote, est donc le dernier à pouvoir lui arracher la première place. Et ce gagnant de l’édition 2018 n’hésite pas une seconde à le faire, avec une prestation fluide et efficace qui lui ressemble. Le cavalier allemand passe la ligne d’arrivée 61 centièmes de seconde plus tôt que Deusser et devient du même coup le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Il tentera de conserver ce titre dès septembre lors du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’.
Après sa victoire, Ehning a déclaré : « C’est absolument incroyable. Mon cheval est une superstar, je n’ai jamais douté de ses capacités. J’étais le dernier à passer, et il a tout donné. Je n’ai pas pu regarder les autres performances, mais je savais que ma monture est super rapide. Je n’ai pas pris de risques exagérés, et tout est bien qui finit bien ! »
Le Champion olympique des Jeux de 2000 continue alors : « J’ai senti la foule derrière moi, son énergie. Je voulais lui donner quelque chose en retour. Tant que je lui faisais honneur en tant que cavalier, je savais que mon cheval ferait le nécessaire. J’ai eu un peu de chance à la seconde manche, mais il en faut parfois pour gagner ! Le sort m’a souri aujourd’hui. »
Le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam a annoncé : « Je souhaite d’abord profiter du moment présent, avant de réfléchir à Spruce Meadows dans quelques jours. Stargold est un cheval extraordinaire. Peu de gens croyaient en son talent, mais les Championnats du monde de la FEI de l’an passé ont montré de quoi il est capable. Je suis très fier de ce cheval généreux et intelligent, et je remercie vivement ses propriétaires de me laisser le monter. »
Entretien avec Laura Kraut
Qu’est-ce qui fait la particularité du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
C’est le Wimbledon du saut d’obstacles ! Chaque cavalier de la discipline rêve de gagner une épreuve ici. Les spectateurs, la beauté du cadre... le CHIO d’Aix-la-Chapelle a vraiment quelque chose de spécial.
Parlez-nous des chevaux qui vous accompagnent cette semaine et de leurs caractères respectifs.
En premier lieu, on a Baloutinue, qui a participé à la Mercedes-Benz Nations´ Cup cette semaine. J’ai aussi amené un autre cheval, appelé Dorado 212, qui s’est récemment hissé au plus haut niveau de la compétition et qui a pris part au Turkish Airlines-Prize of Europe mercredi et au RWE Prize of North Rhine-Westphalia vendredi. Et puis on a Una Mariposa, qui a sept ans, et Haley, une jument merveilleusement rapide qui est arrivée deuxième dans sa première épreuve mercredi.
De quelles qualités doivent disposer un cheval et son cavalier pour gagner un Majeur ?
Impossible de remporter un Majeur comme celui d’Aix-la-Chapelle sur un cheval ordinaire. Pour réussir, il faut une monture exceptionnelle : soigneuse, courageuse, et rapide pour le barrage, mais aussi maîtrisable. Seuls les meilleurs chevaux au monde sont capables de gagner cette épreuve. À mon avis, 95 % des participants sont capables de remporter le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle s’ils sont en forme le jour J. Ceux-ci sont bien décidés à faire de bonnes performances, et si les chevaux sont eux aussi prêts à faire de leur mieux, l’épreuve devrait être mémorable.
Vous et votre compagnon, Nick Skelton, avez des liens de longue date avec le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Comment décririez-vous cette épreuve ?
Je suis bien décidée à faire mon possible pour la remporter un jour. Nick Skelton, mon compagnon, a effectivement été une grande source d’inspiration. Il l’a quand même remportée quatre fois, notamment en 2013 pour le première Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping ! J’ai monté Baloutinue ici il y a deux ans, et il a fait le sans faute dans les deux manches du Rolex Grand Prix. Malheureusement, il a ensuite essuyé quatre pénalités lors du barrage. J’aimerais beaucoup tenter ma chance un jour.
Qu’est-ce qui fait la particularité des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Ce sont tous les quatre des concours équestres absolument uniques. Il reste quelques concours davantage axés sur le sport et les prestations que sur l’accueil ou le profit qu’ils peuvent générer, et les Majeurs en font partie. Ils rassemblent les meilleurs cavaliers au monde, et à mon avis, mettent sous les projecteurs le nec plus ultra du saut d’obstacles.
Le saut d’obstacles est l’un des seuls sports au monde dans lequel les hommes et les femmes disputent les mêmes compétitions. Cela vous donne quel sentiment ?
On me pose souvent cette question. Personnellement, je n’y pense pas car j’ai concouru contre des garçons puis des hommes toute ma vie. Mais je sais que c’est très spécial pour le public. Quand à nous cavaliers, nous avons de la chance, car les hommes et les femmes apportent des forces et qualités différentes.
Selon vous, quel impact a eu le Rolex Grand Slam of Show Jumping sur le sport du saut d’obstacles ?
Je pense que cela a donné aux cavaliers un objectif vers lequel tendre au plus haut niveau. Il y a quelques années, on avait le Pulsar Triple Crown of Show Jumping, un titre très convoité. Le Rolex Grand Slam est nouvelle version revisitée et améliorée pour le 21e siècle ! Et la très généreuse somme à gagner pour le gagnant du Rolex Grand Slam et les primes proposées pour avoir remporté plusieurs compétitions motivent énormément les cavaliers.
Quelle importance revêt le travail de votre équipe en coulisses de l’événement dans votre réussite ?
C’est très simple : sans eux, je n’aurais jamais eu un tel succès. Les grooms qui s’occupent des chevaux comme s’il s’agissait de leurs propres enfants, les maréchaux-ferrants, les vétérinaires, les kinés, les personnes qui nous aident à l’organisation quotidienne... c’est le travail de toute une équipe. Et c’est cette équipe qui permet au cavalier de faire la meilleure performance possible. Sans mon équipe, je ne serais pas ici.
Entretien avec Frank Rothenberger
Directeur du CHIO d'Aix-La-Chapelle
Qu’est-ce qui fait selon vous la particularité du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
C’est tout simplement le concours le plus important de l’année. Cela fait déjà vingt ans que j’ai été invité à concevoir le parcours du CHIO d’Aix-la-Chapelle, et pourtant j’ai toujours aussi hâte aujourd’hui de voir se dérouler le Rolex Grand Prix, la plus prestigieuse des épreuves de cet événement. L’an dernier, nous avons assisté à des prestations extraordinaires, dont un barrage aux chronos impressionnants.
Quels sentiments ressentez-vous en tant que chef de piste du CHIO d’Aix-la-Chapelle, et qui plus est chez vous en Allemagne ?
C’est une joie sans nom. Les épreuves se préparent des mois à l’avance, et sur une piste aussi grande que celle-ci, il faut beaucoup de temps et une planification considérable. Ces derniers jours, nous avons pu assister à plusieurs épreuves tout à la fois difficiles et exaltantes et à des barrages très rapides. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle offre un cadre idéal, des pistes aux écuries en passant par les parcours et l’organisation en général. C’est d’ailleurs pour cela que les meilleurs cavaliers au monde se retrouvent ici.
Parlez-nous un peu du parcours que vous avez créé pour le Rolex Grand Prix ce dimanche...
Oui, bien sûr. Le Rolex Grand Prix se déroulera en deux manches, avec un barrage final. Il y aura bien sûr une rivière, et plusieurs combinaisons doubles et triples. La grande taille de la piste fait qu’il est parfois difficile de créer un parcours intéressant. Il ne faut pas oublier d’ajouter des tracés et combinaisons un peu techniques en plus de penser aux distances entre les obstacles. Les meilleurs parcours utilisent divers éléments de parcours modernes inspirés de différentes sources.
Comment êtes-vous devenu chef de piste ?
C’est très simple : il y a quarante ans, quand j’étais jeune cavalier, je n’avais pas d’obstacles à la maison. J’ai donc décidé de m’en construire. Peu après, d’autres cavaliers ont commencé à venir monter sur mon terrain, car j’étais le seul à proposer différents types d’obstacles, dont des rivières, des talus et des haies. J’ai alors commencé à créer des parcours pour ces cavaliers qui venaient s’entraîner régulièrement chez moi. J’ai arrêté de monter en compétition à l’âge de 22 ans et j’ai lancé une entreprise spécialisée dans la fabrication d’obstacles. Peu à peu, cela a fini par me mener au métier de chef de piste.
Quel a été votre premier parcours de compétition en tant que chef de piste ?
J’avais 21 ans quand j’ai conçu mon premier parcours pour un concours, c’est-à-dire il y a 44 ans. Je travaille toujours aujourd’hui, mais j’ai arrêté de me rendre en compétition tous les week-ends. Je concentre mon énergie sur 12 à 14 concours de renom par an, dont le CHIO d’Aix-la-Chapelle.
En dehors de votre métier, quelles sont vos passions ?
Ma famille avant tout, et en deuxième place, la voile. Je suis skippeur, et je reviens cette semaine seulement d’affréter un catamaran en Italie. Je dois repartir en septembre puis en novembre. Je suis aussi fan de ski depuis mon enfance.
Si vous deviez prédire le vainqueur du Rolex Grand Prix de dimanche, qui choisiriez-vous ?
C’est une question très difficile ! Le niveau des couples en lice est tellement élevé et la marge entre chacun d’entre eux tellement fine qu’il serait trop difficile de n’en choisir qu’un.
Le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping a eu lieu au CHIO d’Aix-la-Chapelle il y a dix ans de cela. Qu’est-ce qui a changé pendant cette période, et quel impact le Grand Slam a-t-il eu à vos yeux ?
Le saut d’obstacles est de plus en plus connu. On parle de plus en plus du Rolex Grand Slam et de ses quatre concours annuels : Calgary, Bois-le-Duc, Genève et Aix-la-Chapelle. Et l’événement promet d’être plein de suspens cette année, avec la présence à Aix-la-Chapelle de McLain Ward, vainqueur de deux Grand Prix Rolex consécutifs, Genève et le Dutch Masters. Il viendra dans l’espoir de gagner le Rolex Grand Prix de dimanche afin de décrocher la plus grande récompense qui existe dans le monde du saut d’obstacles : le Rolex Grand Slam.
Quel est votre souvenir préféré des dix dernières années du Rolex Grand Slam ?
Je regarde tous les Rolex Grands Prix, y compris ceux des trois autres Majeurs du Rolex Grand Slam. Le dernier en date, à Bois-le-Duc, nous a fait frissonné. Les nombreux sans faute ont donné lieu à un barrage inoubliable. Je suis très fier d’avoir été choisi comme chef de piste du Rolex Grand Prix de l’un des plus grands concours au monde.
Gagnant du Turkish Airlines-Prize of Europe: Yuri Mansur
C’est sous les feux éblouissants du Haupstadion d’Aix-la-Chapelle que les meilleurs couples du monde du saut d’obstacles se sont livré bataille, à l’occasion du Turkish Airlines-Prize of Europe, la première épreuve 5* du CHIO 2023. Dans cette compétition en deux manches à 1,55 m, seuls les parcours sans faute donnaient droit à participer au barrage. Et une concurrence féroce s’annonçait, avec 53 cavaliers en lice dont Ben Maher, médaillé d’or olympique, et Martin Fuchs, numéro 5 mondial.
Le parcours pensé par Frank Rothenberger comprenait 14 obstacles lors de la première manche et huit à la seconde : un défi à la hauteur des participants de renom visant tous une qualification anticipée pour le prestigieux Rolex Grand Prix de dimanche.
Et c’est au Néerlandais Marc Houtzager de faire le premier sans faute. Mais la joie laisse place à la déception lorsque sont annoncées deux pénalités de temps. Et c’est le jeune suisse Edouard Schmitz, huitième au départ, qui finit par dompter le parcours technique sur l’impressionnant Gamin Van’t Naastveldhof, son hongre de 11 ans. L’emblématique piste verra tomber bien d’autres barres, mais pour le plus grand bonheur du public, trois cavaliers allemands signent le sans faute sous les applaudissements nourris du public. Parmi ces cavaliers se trouve notamment Gerrit Nieberg, vainqueur du Rolex Grand Prix l’année dernière.
Pour finir, seuls sept cavaliers sur 53 se qualifient pour le barrage. Et c’est dans le même ordre qu’ils se présenteront à la phase finale : Schmitz prend les devants et signe un parcours exemplaire en 42,43 secondes, le temps à battre. Mais le Brésilien Yuri Mansur lui vole sa place en passant la ligne d’arrivée moins de deux dixièmes de secondes plus tôt. Et si la foule retient son souffle pour voir passer ses trois représentants, Richard Vogel, Philipp Weishaupt et Gerrit Nieberg, aucun d’entre eux n’est finalement en mesure de faire la performance souhaitée, tous trois laissant des barres au sol. Il ne reste donc plus qu’un seul couple encore capable de battre le temps de Mansur : Martin Fuchs et Conner Jei. Et un léger dérapage en amont du deuxième obstacle fera que le gagnant de la finale de la Coupe du monde FEI de saut d’obstacles ne pourra pas battre le chrono du Brésilien qui décroche ainsi sa première victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle.
Rempli d’émotions, Mansur a déclaré : « C’est une victoire très spéciale à mes yeux. Je suis venu à Aix-la-Chapelle pour la première fois en 2018, mais après avoir fait un sans faute à la première manche, les choses m’avaient échappé à la deuxième. J’ai redoublé d’efforts, je voulais être le meilleur. Je suis revenu à Aix chaque année, j’ai amélioré ma performance chaque année. Et aujourd’hui, j’ai remporté une épreuve. C’est indéniablement la plus grande victoire de ma carrière. »
Mansur a aussi félicité sa monture : « [Miss Blue-Saint Blue Farm] est une jument hors pair. Elle n’a que neuf ans et concourait encore dans des épreuves à 1,30 m il y a seulement un an. Mais en dépit de son manque d’expérience, elle a réussi à gagner ce soir. Au début de ma carrière, j’étais l’un des premiers cavaliers à importer des chevaux d’Europe au Brésil. Et aujourd’hui, je vante la qualité des chevaux élevés au Brésil. Ma jument en est l’exemple parfait ! »
Entretien avec David Honnet
Pourriez-vous s’il vous plaît vous présenter à nos lecteurs ? Dites-nous par exemple pour qui vous travaillez et en quoi consiste votre métier.
Je m’appelle David Honnet, j’ai 35 ans, et je travaille pour Scott Brash depuis sept ans maintenant. Avant cela, j’étais le groom de Cameron Hanley. Je suis arrivé ici dimanche avec les chevaux de Scott. Je vais m’en occuper toute la semaine, j’espère que la chance nous sourira !
Parlez-nous un peu de votre trajet jusqu’au CHIO d’Aix-la-Chapelle...
Je suis arrivé dimanche matin avec les chevaux. Après avoir quitté les écuries, nous avons pris le bateau. Le trajet a duré dix heures au total. Tout s’est bien passé, mais c’est vrai que depuis le Brexit, le passage en douane prend un peu plus de temps. Je suis donc arrivé assez tard dans la journée, et les vétérinaires présents sur place ont été d’une grande aide. Tous les chevaux ont fait bon voyage, ils sont habitués à voyager : Hello Jefferson en particulier est déjà allé aux quatre coins du monde. Les trajets n’ont plus de secrets pour lui. Hello Mango n’est pas du tout affectée par le trajet non plus. Elle était en Espagne au début de l’année, elle a donc dû faire plusieurs longs trajets. Et Hello Valentino ne pose pas non plus de problème particulier.
Que faites-vous lorsque vous accompagnez un cheval sensible au transport ?
J’évite de les faire voyager trop longtemps, je fais des étapes plus courtes et plus d’arrêts. En gros, je ne fais jamais plus de 600 km avec un cheval sensible. Si possible, c’est bien aussi de voyager la nuit : la circulation est beaucoup plus fluide et le transport plus agréable. Nous risquons moins d’être coincé dans les embouteillages ou d’avancer par à-coups. Conduire la nuit, c’est la solution idéale si on s’y sent prêt et que ça colle avec le planning.
Parlez-nous des chevaux que vous avez emmenés avec vous et de leurs personnalités…
Hello Jefferson, qui est en top forme actuellement, participera au Rolex Grand Prix. Il a déjà décroché la deuxième place l’an dernier. Avec un peu de chance, il fera encore mieux cette année ! Gagner le Rolex Grand Prix n’est pas une mince affaire. Rien que d’y participer est une expérience extraordinaire.
À neuf ans, Hello Valentino est là pour gagner en expérience. Il a beaucoup de potentiel et de qualités, mais il est encore trop jeune à mon sens pour faire une performance éblouissante. En participant à ce stade de sa carrière, il acquerra une précieuse expérience et dans quelques années, qui sait, il sera peut-être capable de gagner le Rolex Grand Prix !
Hello Mano a huit ans et c’est une future super star ! Elle a fait des débuts remarqués en Espagne, puis a eu droit à un repos bien mérité durant lequel nous avons essayé de prélever un embryon, mais cela n’a pas marché. Elle est donc revenue à la compétition et fait de bonnes performances. Elle n’a que huit ans, mais elle est pleine de promesses.
Comment trouvez-vous les installations destinés aux chevaux et aux grooms au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
C’est idéal ! Ma principale préoccupation en concours est la sécurité des chevaux, et ici, tout est parfaitement sécurisé et confortable pour les chevaux. Je suis déjà venu à Aix-la-Chapelle plusieurs fois, et à chaque fois, je découvre une amélioration. Je suis époustouflé par l’attention qui est portée aux chevaux. Par exemple, ce matin, j’ai remarqué la présence d’une nouvelle aire de douche. C’est ce genre de petit détail qui fait le caractère de ce concours.
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (The Dutch Masters, CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows ‘Masters’, CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions ?
Je dois avouer que les plus vives émotions me viennent le dimanche après-midi, à Calgary comme à Aix-la-Chapelle. Là, tout sans faute de votre cavalier produit des sensations inouïes. J’ai l’impression que ces quelques heures durent une éternité. Il n’existe rien de pareil ! Les Grands Prix de Spruce Meadows et d’Aix-la- Chapelle comprennent deux manches et un barrage chacun, et donnent pour cette raison des sensations uniques.
Les Grand Prix de Bois-le-Duc et de Genève sont eux aussi formidables. Et au CHI de Genève, dernier grand événement de l’année, tous les cavaliers veulent finir sur une bonne performance. La finale du TOP 10 Rolex IJRC rend ce concours encore plus prestigieux.
Scott ayant remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015, qu’avez-vous ressenti à votre arrivée dans ses écuries ?
Je me souviens parfaitement du jour où Scott a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping : je regardais le concours à la télé avec ma copine, assis sur le canapé, croisant les doigts pour qu’il gagne. À l’époque, je ne me doutais pas que je travaillerai un jour pour lui. Mais l’année suivant sa victoire à Spruce Meadows, c’est bien ce qui est arrivé. En 2016, quand il a remporté le CP ‘International’ présenté par Rolex à Calgary pour la seconde fois, sa mère et moi avons explosé de joie devant la télévision. Scott et moi avons tous deux un tempérament calme, et il n’y a presque jamais de tension entre nous. Nos chevaux sont extrêmement réactifs, et il vaut mieux être imperturbable pour ne pas les stresser davantage.
À votre avis, quelles sont les qualités de l’équipe qui aident vraiment Scott à réussir ?
La confiance, avant tout. Nous nous faisons mutuellement confiance, c’est la force de notre équipe. Tous les membres de l’équipe, que ce soit moi, Scott ou le personnel d’écurie, ont des qualités et compétences différentes. Mais nous nous faisons tous entièrement confiance, et c’est peut-être là ce qui fait notre différence.
Quel est l’objet ou équipement qui vous est indispensable en compétition ?
Facile ! Tous les grooms que je connais ont des friandises dans la poche au moment où les chevaux sortent de piste. Personnellement, j’en ai toujours dans mon sac. Ce n’est pas une superstition, les chevaux ont vraiment besoin d’une friandise à leur sortie !
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Absolument. C’est une petite communauté très unie. C’est évidemment impossible de s’entendre avec tout le monde. Les grooms ont tendance à avoir beaucoup de caractère, et ces fortes personnalités ne sont pas toujours compatibles. Mais une fois que vous avez trouvé des amis, ceux-ci seront prêts à tout pour vous aider. Si vous avez un doute sur quelque chose ou que rencontrez des difficultés, vous pouvez leur demander comment résoudre tel ou tel problème. Cela fait des années que je fais ce métier, mais aujourd’hui encore il m’arrive d’avoir besoin d’aide : au début de l’année par exemple, j’ai demandé conseil à un autre groom au sujet d’un cheval difficile.
Entretien avec Michael Mronz
Directeur du CHIO d'Aix-La-Chapelle
Comment s’est passée l’organisation de l’édition de cette année ?
Nous avons hâte que ça commence ! Cette édition va être formidable. Et puis nous avons un fantastique pays partenaire, la Grande-Bretagne. Dans ce contexte, nous sommes ravis d’accueillir la Princesse royale, qui se joindra à nous pour la cérémonie d’ouverture. Ce partenariat est important pour le saut d’obstacles et pour les fans d’Aix-la-Chapelle, d’Europe et du reste du monde. Nous avons hâte de voir ce que nous réservent les prochains jours.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle a établi un partenariat avec la Grande-Bretagne. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce que cela signifie pour les spectateurs ?
Nous avions toujours rêvé de créer un partenariat avec la Grande-Bretagne, un pays de férus d’équitation, famille royale inclue. Lors de la cérémonie d’inauguration, nous avons pu assister à la reprise en musique de la Household Cavalry, et nous avons demandé aux spectateurs de s’habiller « à l’anglaise ». Nous avons également fait participer à cette cérémonie tout un groupe de cavaliers britanniques de talent, dont Nick Skelton, premier vainqueur d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, à Aix-la-Chapelle il y a dix ans. Un talentueux contingent de cavaliers de dressage viendront également du Royaume-Uni, comme Charlotte Dujardin ou Lottie Fry, championne du monde FEI actuelle. La semaine s’annonce bien.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle nous réserve-t-il des surprises cette année ? Y aura-t-il des événements spéciaux pour fêter le dixième anniversaire du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
C’est vrai que 2023 marque le dixième anniversaire du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et McLain Ward aura une chance d’être la deuxième personne de l’histoire, après Scott Brash en 2015, à gagner ce prix légendaire. Et quelle merveilleuse surprise ce serait de le voir gagner le Grand Slam l’année du dixième anniversaire du concours ! Pour cela, Mclain Ward va devoir affronter un groupe d’adversaires redoutables, qui feront tout pour remporter le trophée - mais s’ils n’y arrivent pas, ils seront heureux de voir McLain Ward gagner. Toutes les épreuves seront vivement disputées, en particulier le Rolex Grand Prix de dimanche.
En dehors des épreuves elles-mêmes, nous avons focalisé nos efforts sur l’innovation numérique et les nouveaux produits. Cette année, nous avons lancé une application proposant de nombreux nouveaux services aux spectateurs. Ces derniers pourront planifier leur journée au CHIO d’Aix-la-Chapelle selon leurs envies, sélectionner les épreuves à ne pas manquer, accéder aux listes des couples en lice et suivre les cavaliers tout au long du parcours, par exemple lors de la SAP Cup du samedi. La communication avec le public est l’un des points de mire de l’équipe pour cette édition. L’application en particulier enrichira l’expérience des spectateurs.
Le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping a eu lieu au CHIO d’Aix-la-Chapelle il y a dix ans de cela. Cette initiative a-t-elle eu un effet positif sur le concours en général ?
Bien sûr ! Nous sommes très fiers et heureux d’avoir établi une relation aussi solide avec Rolex. Et le saut d’obstacles a le privilège de recevoir un soutien indéfectible de la marque. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle a également la chance de bénéficier du soutien d’autres grandes entreprises, comme Allianz ou Turkish Airlines. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a offert au CHIO d’Aix-la-Chapelle l’opportunité formidable de faire partie d’un groupe d’élite rassemblant quatre des plus grandes épreuves au monde, les autres étant Spruce Meadows, Genève et Bois-le-Duc : le nec plus ultra du saut d’obstacles.
Il existe désormais plus d’une centaine de concours 5* dans le calendrier. Et les spectateurs qui ne sont pas habitués ne comprennent pas toujours quelles sont les meilleures épreuves. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping permet d’identifier les quatre meilleurs événements de l’année, semblables aux tournois du Grand Chelem au tennis ou au golf, un concept facile à comprendre pour les néophytes. De plus, il permet aux meilleurs cavaliers au monde de planifier leur calendrier pour se retrouver à l’occasion de ces quatre Majeurs. Par conséquent, le Rolex Grand Slam a eu un impact très important sur le monde du saut d’obstacles.
Quel a été pour vous le moment le plus marquant de ces 10 premières années du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Nous avons profité de la conférence de presse tenue à Göteborg en 2013 pour présenter le Rolex Grand Slam of Show Jumping, du concept initial au lancement. Cela a été une vraie surprise pour le monde de l’équitation et un moment historique.
Lorsque Scott Brash a remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping à Spruce Meadows, la foule était survoltée. Autre moment mémorable : la victoire de Nick Skelton sur Big Star lors du premier Majeur en 2013. Mais chacun des Majeurs offre des surprises incroyables. Par exemple, à Aix-la-Chapelle l’an dernier, Gerrit Nieberg a fait une performance inoubliable au barrage, et tout le monde a été surpris quand il a gagné. Personne n’avait décelé son vrai talent auparavant. Il a ensuite pris la cinquième place à Spruce Meadows, sur un parcours ultra difficile. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping permet de découvrir de nouveaux talents et nouvelles stars du saut d’obstacles.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Cela dépend, mais notre équipe à Aix-la-Chapelle est un bon mélange entre les passionnés d’équitation et les spécialistes en marketing et communication. Il faut avant tout décider dans quelle direction aller avant de se lancer dans le secteur. Voulez-vous travailler dans le côté sportif ou marketing ? En effet, il serait trop difficile de se focaliser sur les deux domaines à la fois. Il faut donc décider en début de carrière quel aspect est plus important à vos yeux. Si je devais donner un conseil, ce serait de décider ce qu’on veut faire et d’être soi-même. Le reste coulera tout seul.
Pour vous et l’équipe du CHIO d’Aix-la-Chapelle, quels sont les éléments primordiaux d’un événement ou d’une épreuve réussi(e) ?
En premier lieu, les cavaliers et les chevaux. En deuxième lieu, l’infrastructure, qui doit être impeccable pour permettre aux meilleurs couples cavalier-cheval du monde de produire une performance optimale. Ensuite, l’atmosphère : il faut s’assurer que les spectateurs aient tout ce dont ils ont besoin et que les installations soient de qualité. Pour accueillir un sport au niveau professionnel, l’infrastructure se doit d’être professionnelle. Pour cela, il faut avant tout une présentation multimédia impeccable, mais aussi un cadre de qualité et une foule importante. Enfin, il faut proposer au public des attractions en dehors des épreuves sportives, comme des boutiques et des lieux de restauration.
Les légendes du tennis telles que Nadal, Federer ou Djokovic, gagnent des titres de Majeurs de tennis à répétition. Pour vous, est-ce important de voir les meilleurs cavaliers mondiaux concourir à Aix-la-Chapelle ?
Évidemment, il est très important de voir participer les meilleurs chevaux et cavaliers, mais il faut aussi savoir que les meilleurs athlètes sont parfois blessés. Aix-la-Chapelle a la chance de voir concourir des couples de renom dans les cinq disciplines.
Ceci dit, le saut d’obstacles est différent des autres sports comme le tennis ou la Formule 1, où certains participants règnent en maîtres pendant plusieurs années, avant d’être remplacés par la génération suivante. Aux plus hauts rangs de l’équitation, on trouve des cavaliers d’une soixantaine d’années. Nos compétiteurs passent plus d’années à concourir, et on a donc une liste de participants de renom plus longue que dans d’autres sports.
Aix-la-Chapelle est parfois appelée le Wimbledon du monde équestre. Comment continuez-vous à innover et à vous adapter pour entretenir cette renommée ?
C’est un vrai privilège de travailler pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Nous sommes fiers de poursuivre le travail entamé par nos prédécesseurs et de faire partie de l’histoire de cet événement historique. Le club a été fondé il y a 125 ans, et nous fêterons l’an prochain le centenaire des épreuves de saut d’obstacles.
Nous sommes chargés de développer l’événement, et nous cherchons toujours à améliorer ou à innover. Par exemple, lors des Championnats du monde de la FEI de 2006, nous avons installé des mâts d’éclairage. En effet, quatre jours sur six proposent actuellement des épreuves nocturnes, qui sont davantage regardées à la télévision que les épreuves de l’après-midi. Nous avons également élargi notre infrastructure, augmenté le nombre d’installation, fait croître le nombre de spectateurs, etc.
Nous avons beaucoup investi par le passé et nous avons de nombreuses idées en tête pour le futur. Nous avons lancé le Aachen CAMPUS pendant la crise sanitaire du Covid-19, pour enseigner et former les personnes du secteur équestre ou qui souhaite y travailler par le biais de cours et de plus de cent journées de formation dans l’année.
Nous aimerions à l’avenir inclure des épreuves de para-équestre et autres à Aix-la-Chapelle. Nous avons de nombreuses idées que nous espérons concrétiser pour passer encore au niveau suivant. Nous devons continuer de faire en sorte qu’Aix-la-Chapelle reste au top, c’est une grande responsabilité. Heureusement, le concours bénéficie de conseillers et d’un personnel technique très ouverts d’esprit.
Les organisateurs du CHI d’Aix-la-Chapelle et vous-même vous inspirez-vous de grandes compétitions d’autres sports, comme le tennis ou le golf ?
Personnellement, je pense que tout événement sportif, quelle que soit sa taille et quel que soit le sport, peut nous apprendre quelque chose. Ce serait très arrogant de penser tout savoir sur le fonctionnement d’un événement. J’assiste régulièrement à des manifestations de taille modeste où je me dis, « Tiens quelle bonne idée ! ». Je ne copie pas directement ces idées, mais elles viennent en rejoindre d’autres dans mon esprit pour développer un concept que nous pouvons mettre en œuvre à Aix-la-Chapelle. J’aime beaucoup assister à d’autres manifestations sportives, comme celles du Grand Chelem de tennis ou les grands tournois de golf, mais aussi à des concours équestres plus modestes. On n’arrête jamais d’apprendre !
CHIO D’AIX-LA-CHAPELLE 2023
Les cavaliers à suivre...
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est de retour du 23 juin au 2 juillet, et il accueillera le deuxième Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année. Notez que 2023 marque le dixième anniversaire du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le titre le plus prestigieux du saut d’obstacles, et qu’Aix-la-Chapelle avait déjà été en 2013 le théâtre du premier Majeur de cet événement. Concluant dix jours de compétition, le Rolex Grand Prix est le point d’orgue de l’événement. Venus de 16 pays différents, les meilleurs couples cheval-cavalier au monde comprendront cette année sept Témoignages Rolex pour un combat acharné sur la formidable piste dessinée par Frank Rothenberger.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les cavaliers à battre
Tous les regards se tourneront d’abord vers l’Américain McLain Ward, qui tentera de devenir la deuxième personne de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Actuellement classé troisième mondial, ce cavalier a déjà empoché les Rolex Grands Prix du CHI de Genève et du Dutch Masters aux rênes de sa jument de 17 ans, HH Azur. Et il fera tout à Aix-la-Chapelle pour inscrire son nom dans les annales du Grand Slam. Ward a déjà goûté à la réussite à cet endroit. L’an passé, il y avait déjà remporté non seulement le Turkish Airlines-Prize of Europe, mais aussi le Prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie, et avait décroché la cinquième place au Rolex Grand Prix. Ce redoutable concurrent sait comme personne comment s’adjuger la victoire sur la piste principale. Quatre de ses compatriotes traverseront l’océan Atlantique pour venir le rejoindre lors de l’événement, dont Laura Kraut, sa co-équipière aux Jeux olympiques de Tokyo 2020.
Ward aura affaire à une concurrence féroce de la part des meilleurs cavaliers de la planète, comme Gerrit Neiberg, vainqueur de l’épreuve en 2022. S’étant adjugé la première place au CSI5* Grand Prix de Hamburg, l’Allemand cherchera à continuer sur sa lancée et à devenir le premier cavalier à gagner cette prestigieuse épreuve deux années de suite. Au total, 18 cavaliers allemands participeront aux épreuves de saut d’obstacles du World Equestrian Festival 2023, dont Daniel Deusser et Marcus Ehning, qui ont tous deux remporté le Rolex Grand Prix par le passé.
À l’approche de l’édition 2023, Nieberg s’est déclaré « impatient de venir défendre [son] titre au CHIO d’Aix-la-Chapelle. En gagnant le Rolex Grand Prix l’an passé devant les miens, j’ai réalisé un de mes rêves de cavalier. Je n’oublierai jamais les émotions que j’ai ressenties ce jour-là. »
Le Suisse Martin Fuchs, double vainqueur du Majeur au CHI de Genève, arrivera au CHIO d’Aix-la-Chapelle fort de son impressionnante victoire au Rolex Grand Prix du CHI du Royal Windsor Horse Show sur Conner Jei. Il tentera de décrocher sa première victoire au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Son compatriote Steve Guerdat fera également partie des talentueux cavaliers à briguer une première victoire à cette épreuve. Homme de cheval et cavalier talentueux, Guerdat viendra accompagné de quatre chevaux, dont la prometteuse Dynamix de Belheme et Venard de Cerisy qui l’avait emmené vers la victoire au CP ‘International’ présenté par Rolex en 2021.
Le Belge Nicola Philippaerts reviendra également fouler les célèbres pistes d’Aix-la-Chapelle. Il affiche une forme spectaculaire, ayant gagné le Rolex Grand Prix au CSIO du Jumping international de la Baule ce mois-ci sur Katanga V/h Dingeshof. Il reprendra les rênes de cette fabuleuse jument pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Olivier, son frère jumeau, sera lui aussi parfaitement en confiance après sa victoire au CSI 5* de Stockholm sur H&M Miro la semaine dernière. Grégory Wathelet, Wilm Vermeir et Vereecke Koen viendront compléter le contingent belge.
Le Britannique Scott Brash tentera de faire encore mieux que sa deuxième place de l’an passé pour reconquérir le titre de vainqueur du Rolex Grand Prix, qu’il avait remporté en 2015 pour ensuite décrocher le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Son compatriote Ben Maher, champion olympique en individuel, participera à son premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping depuis sa blessure en février. Il viendra accompagné de Faltic HB, sa monture au Championnat du monde FEI, ainsi que deux autres chevaux moins chevronnés, Dallas Vegas Batilly et Enjeu de Grisien. Harry Charles, le plus jeune des Témoignages équestres Rolex, amènera son étalon Balou du Reventon, un étalon confirmé mais qui ne perd rien de sa fougue, qui pourrait lui aussi faire un bon résultat lors de l’ultime journée de compétition du World Equestrian Festival.
Parmi les autres participants de renom, on trouvera Rodrigo Pessoa, figure légendaire du saut d’obstacles, récemment revenu en haut du classement mondial grâce à un nouveau piquet de chevaux, ainsi que l’irlandais Shane Sweetnam, numéro douze mondial, ou le Français Simon Delestre, numéro sept, qui représente toujours un danger pour ses concurrents.
Interview avec le prétendant au Rolex Grand Slam
McLain Ward
Félicitations ! Vous êtes toujours Prétendant au Rolex Grand Slam. Comment vous sentez-vous à l’approche du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Bien, mais je fais toujours preuve d’un optimisme prudent. Nous avons tout fait pour que nos chevaux soient en meilleure forme possible. HH Azur ne participe plus à autant de concours qu’avant, en raison de son âge, et je privilégie les concours les plus prestigieux. Il faut avoir foi en sa préparation et espérer ne pas avoir mis un pied de travers, en particulier lorsque les compétitions sont plus espacées dans le temps. Mais elle a l’air en forme. Nous visons expressément le CHIO d’Aix-la-Chapelle chaque année, comme si c’était un championnat du monde. Pour nous, c’est la compétition la plus prestigieuse de toutes. J’essaie de garder les pieds sur terre et de ne pas me laisser distraire par d’autres possibilités.
Qu’avez-vous ressenti lors de votre victoire au Dutch Masters ?
Une émotion incroyable. Il y avait eu de nombreux sans-faute, et je pensais ne pas être très bien parti. Le Dutch Masters se déroule sur une piste intérieure de taille modeste, et avec la grande amplitude de foulée de HH Azur, je doutais de pouvoir remporter le chrono. J’avais décidé de faire tout mon possible pour gagner, mais je ne pensais pas y arriver. Lorsque tout s’est mis en place naturellement et à notre avantage, j’étais ravi. Je suis par la même occasion devenu la deuxième personne seulement, à l’exception de Scott Brash, à remporter deux Majeurs de suite, un tour de force dont je suis très fier.
Quelle ont été vos préparatifs, et sur quelle monture espérez-vous participer au Rolex Grand Prix ?
J’ai la chance d’avoir un formidable piquet de chevaux à ma disposition, dont certains sont très prometteurs et grimpent graduellement les échelons de la discipline. Je viendrai à Aix-la-Chapelle accompagné de Callas, Contagious et HH Azur, qui ont tous fait de bons résultats ce printemps et début d’été. HH Azur n’a fait qu’un seul petit concours national cette année, pour qu’elle soit en forme tout en ayant un peu d’expérience récente à son actif. Sa préparation est restée la même que pour tous les Majeurs. Nous avons essayé de ne pas la fatiguer avant l’événement.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’une des dates les plus importantes du calendrier équestre. Qu’est-ce que ça fait de concourir ici ?
Pour moi, c’est même la plus importante. Aix est le bastion-même du saut d’obstacles, l’endroit où tous les cavaliers rêvent de gagner. Le Rolex Grand Prix m’a toujours échappé jusqu’ici, mais je ne suis pas passé loin à plusieurs occasions. C’est le seul Grand Prix au monde que je convoite désespérément, et le fait qu’il fasse partie du Rolex Grand Slam of Show Jumping ne le rend que plus désirable. À Aix-la-Chapelle, tout est plus grand : l’ambiance, la foule, le site, l’histoire, le niveau des participants, tout est sans pareil. Dans ce lieu très spécial, tout le monde a tendance à se surpasser.
Les deux derniers Majeurs étaient en intérieur. Votre stratégie change-t-elle avant d’arriver dans la carrière du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Les grandes pistes en extérieur exigent un conditionnement physique particulier, car le parcours est plus long avec davantage de portions au grand galop. En théorie, la carrière correspond davantage à HH Azur, qui a une très grande amplitude de foulée. Ceci dit, elle a fait de très bons résultats en intérieur. Sa capacité à faire des résultats exceptionnels dans différents contextes témoigne de son talent.
Elle a toujours très bien réussi à Aix-la-Chapelle. Elle a participé au barrage du Rolex Grand Prix deux ou trois fois, et elle a fait le double sans-faute dans la Coupe des nations de la FEI deux ou trois fois également. De mon côté, je dois rester concentré et lucide pour que nous puissions faire ce dont nous sommes capables.
Pour remporter un Majeur, quelles caractéristiques doit avoir le couple cheval-cavalier ?
Il faut déjà un cheval doté du talent et des capacités physiques nécessaires pour ce genre de parcours, mais aussi de l’intellect requis pour comprendre ce que l’on attend de lui. Il faut plusieurs années de travail pour perfectionner ces qualités, et pour que tout soit au point le jour J. Il n’y a que quatre Majeurs et souvent encore moins de gagnants par an. Peu de couples sont capables de réussir un pareil exploit.
Que cela signifierait pour vous et votre équipe de gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
J’ai du mal à mettre les mots. J’ai un long passif avec Aix-la-Chapelle, des bons comme des mauvais souvenirs. C’est le concours que j’espère le plus gagner depuis que je suis tout petit. J’ai toujours dit qu’Aix était un peu comme une fille qu’on convoite mais qui refuse de sortir avec vous. Ce sera aussi la dernière fois que HH Azur viendra à Aix-la-Chapelle. Une victoire à ses côtés au Rolex Grand Prix, et donc au Rolex Grand Slam of Show Jumping, serait une source d’émotions que j’aurais du mal à décrire aujourd’hui.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping fête cette année son dixième anniversaire. Quel impact a-t-il eu sur la discipline, selon vous ?
Il a avant tout placé la barre plus haut que jamais pour les cavaliers. Et le monde du saut d’obstacles en avait bien besoin. Il est bien que les Majeurs du Rolex Grand Slam soient séparés des autres épreuves 5*, car cela encourage les cavaliers à être toujours et encore plus ambitieux. Ceux-ci ont compris que ces événements sont les meilleurs au monde et planifient leur préparation en fonction, comme le faisaient déjà les joueurs de tennis pour l’US Open ou Roland Garros, ou les golfeurs pour le Masters d’Augusta.
Le calendrier équestre est bien rempli. Comment faites-vous votre choix parmi les concours proposés et les chevaux à votre disposition ?
Effectivement, nous avons un planning chargé. Comme dans beaucoup de sports, un concours est proposé chaque semaine, et ce serai facile d’être toujours parti. J’ai la chance d’avoir une super équipe autour de moi, ainsi que des supporters et des propriétaires formidables. J’ai accès à un piquet de chevaux de tous âges et de tous niveaux. Mon équipe fait en sorte que tout roule comme sur des roulettes, et que les chevaux soient en bonne forme physique et mentale. Je n’ai pas tendance à trop pousser mes chevaux. Parmi les cavaliers du classement mondial de la FEI, je suis sûrement celui qui participe au plus petit nombre d’événements ! J’aime passer du temps chez moi de temps en temps pour préparer un événement spécifique.
Nous planifions de six mois à un an à l’avance les gros événements, par exemple les Jeux olympiques ou les Grands Prix importants. Nous calculons les échéances de préparation en fonction de ces dates. La stratégie sur le long terme est un peu plus floue, et la stratégie à court terme un peu plus précise. J’aime bien concourir en Europe pour jauger de mes compétences face aux meilleurs cavaliers au monde. Mais le niveau aux États-Unis s’est aussi beaucoup amélioré ces dernières années, et le pays accueille désormais plein de très bons concours de haut niveau. Nous planifions donc sur l’année, en fonction des chevaux que nous avons et de nos objectifs principaux, puis nous décidons des échéances plus précises au fur et à mesure.
Novak Djokovic domine le monde du tennis avec 23 titres de Grand Chelem. Pensez-vous qu’un cavalier pourrait avoir la même suprématie dans le saut d’obstacles ?
On pourrait le penser. Après tout, on voit évoluer un petit groupe au plus haut niveau, une poignée de cavaliers qui ont passé la plus grande partie des dix dernières années en haut du classement mondial de la FEI. Mais le grand point d’interrogation dans notre sport, c’est le cheval. En saut d’obstacles, on peut être au top de sa forme pendant assez longtemps, mais votre cheval peut se blesser ou ne pas se sentir au mieux, un paramètre supplémentaire qui fait la particularité de notre sport.
Je ne pense pas qu’il soit possible de voir le même cavalier dominer le classement mondial de la FEI pendant dix ans. Par exemple, Henrik [von Eckermann] est numéro un mondial depuis bientôt un an. C’est un cavalier exceptionnel, avec un cheval exceptionnel [King Edward]. Lorsque ce cheval dira au revoir à la compétition, Henrik restera sans aucun doute parmi les meilleurs cavaliers au monde, mais il n’est pas dit qu’il puisse dominer le classement de la même façon.
Dans l’histoire du saut d’obstacles, les chevaux tels que Baloubet du Rouet, Milton, Shutterfly ou Hello Sanctos et leurs cavaliers se sont trouvés lorsqu’ils en étaient au meilleur moment de leur carrières respectives, et cela leur a permis de dominer la discipline. N’importe quel cavalier aurait du mal à garder la tête du classement pendant plus de deux ou trois ans. Mais dans les dix ou quinze dernières années, on a vu les mêmes noms continuer d’y figurer.
LES TEMPS FORTS À NE PAS MANQUER DU CHIO D’AIX-LA-CHAPELLE 2023
Du 23 juin au 2 juillet prochains, le CHIO d’Aix-la-Chapelle sera une fois encore le théâtre de prestations exceptionnelles par les meilleurs couples cheval-cavalier au monde sur les formidables pistes du parc sportif Soers. Souvent qualifié de « Wimbledon du saut d’obstacles », le CHIO d’Aix-la-Chapelle est un événement prestigieux et ancré dans l’histoire. Le World Equestrian Festival, comme on l’appelle aussi parfois, verra s’affronter des concurrents de cinq disciplines équestres différentes et accueillera au total plus de 360 000 spectateurs, tous impatients de découvrir ou de retrouver l’ambiance électrique du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Le concours hippique sera également le théâtre du lancement des festivités marquant le 10e anniversaire du Rolex Grand Slam of Show Jumping, défi le plus difficile de l’univers du saut d’obstacles.
Le concours entend cette année fêter ses liens avec le Royaume-Uni, et mardi 27 juin, le public aura l’opportunité d’assister à la cérémonie d’inauguration en même temps que la Princesse Anne, membre de la famille royale britannique. La princesse royale garde sans doute de bons souvenirs d’Aix-la-Chapelle, sa fille Zara Tindall ayant remporté la médaille d’or en individuel aux Jeux équestres mondiaux de la FEI qui s’étaient tenus ici-même en 2006. La soirée se déroulera sous le thème de l’amour, tiré de la célèbre chanson des Beatles « All You Need is Love », et proposera diverses représentations, dont la reprise en musique de la Household Cavalry et l’exaltant Grand National des poneys Shetland.
Les épreuves de saut d’obstacles 5* débuteront mercredi 28 juin par le Turkish Airlines-Prize of Europe. Cette épreuve se déroulant sous les feux de la plus grande piste représente pour les cavaliers une première opportunité de se qualifier pour l’épreuve-phare du concours, le Rolex Grand Prix. Le lendemain soir, ce sera au tour de la Mercedes-Benz Nations’ Cup, une épreuve par équipes en deux manches identiques dans laquelle seules les huit meilleures équipes se qualifient pour la deuxième phase. Les cavaliers ayant l’œil sur les Championnats d’Europe de la FEI de cet été seront avisés de profiter de cette opportunité pour entrer dans le viseur des sélectionneurs. L’apogée de l’événement sera le Rolex Grand Prix, qui aura lieu le dimanche après-midi devant 40 000 passionnés. Tout comme le Masters au golf, c’est là l’épreuve que tous les cavaliers rêvent de gagner. Ayant déjà décroché la victoire au CHI de Genève en 2022 et au Dutch Masters de cette année, l’Américain McLain Ward pourrait cette année briguer le titre de second cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Durant toute la durée de l’événement, le public pourra aussi assister aux reprises de dressage dans l’arène du Deutsche Bank Stadium. Les meilleurs cavaliers de la discipline marieront précision et cohésion avec leur monture lors du Deutsche Bank Prize. Et les fans de dressage seront ravis d’apprendre que Lottie Fry, Championne du monde en individuel de la FEI, se produira dans le cadre du spectacle « Horse & Symphony » les 23 et 24 juin. L’Orchestre symphonique d’Aix-la-Chapelle se chargera de la musique et jouera notamment divers titres britanniques modernes connus.
La Sap-Cup accueillera le dernier vendredi et samedi certains des meilleurs cavaliers de concours complet au monde. Sorte de triathlon équestre, ce sport est constitué de trois tests visant à jauger du courage, de la forme physique et de la précision des chevaux en lice. Et le samedi 1er juillet sera l’occasion pour SAP Hale Bob OLD, le champion d’Ingrid Klimke, de dire adieu à la compétition et à son public.
Autour des lieux de compétition, le public pourra se promener, faire des emplettes et se restaurer parmi les nombreux stands et boutiques proposés.
Interview special 10 ans:
Nick Skelton
Qu’avez-vous ressenti lors de votre victoire au tout premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le CHIO d’Aix-la-Chapelle 2013 ?
Quelle joie de remporter cette épreuve historique à Aix-la-Chapelle en 2013 ! J’avais déjà eu la chance de décrocher ce Grand Prix à trois reprises par le passé, mais le fait d’être le premier gagnant d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping a certainement provoqué chez moi une émotion particulière. J’étais en top forme à l’approche du Majeur suivant, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Malheureusement, Big Star a été arrêté pour blessure et nous avons dû annuler.
Vous souvenez-vous de votre ressenti à ce moment-là ?
Ma victoire à Aix-la-Chapelle, le plus grand concours au monde, a été un moment merveilleux. Pour les non-initiés, ce concours est pour moi l’équivalent du Masters au golf ou du tournoi de Wimbledon au tennis. Big Star est un étalon phénoménal, et cette victoire était déjà merveilleuse. Mais l’événement me reste aussi en mémoire plus que tout autre concours ou Grand Prix, car les propriétaires de Big Star et ma famille étaient également présents ce jour-là.
Parlez-nous de Big Star et de ce qui fait la particularité de ce cheval...
Big Star était un incroyable cheval, qui avait toutes les qualités. Je lui donnerai 11 sur 10 dans toutes les catégories. Il avait des moyens énormes, un grand respect des barres, un intellect impressionnant. Il était toujours très excité à l’idée de sauter, il adorait ça.
J’ai acheté Big Star quand il avait cinq ans. Laura [Kraut] l’avait découvert en 2008 à un concours aux Pays-Bas, où l’équipe américaine était en stage de préparation pour les Jeux olympiques de Pékin 2008. Laura était arrivée un jour plus tôt et l’avait vu sauter. Elle a su tout de suite qu’il était pour moi.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping va fêter son dixième anniversaire cette année. Quel impact a-t-il eu sur la discipline selon vous ?
Le Rolex Grand Slam a eu un impact phénoménal sur le saut d’obstacles. C’est un prix incroyablement prestigieux. Pour remporter le Rolex Grand Slam, les cavaliers doivent gagner trois des quatre Majeurs. Alors que c’est déjà terriblement difficile d’en remporter un seul ! Associer ces différentes épreuves en fait l’un des plus grands défis de notre sport, et donc l’un des titres les plus convoités. Au total, en comptant l’époque précédant le Rolex Grand Slam of Show Jumping, j’ai remporté la victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle et au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ quatre fois chacun, le Dutch Masters deux fois, et le CHI de Genève une fois. J’aurais donc bien aimé que l’initiative soit née plus tôt !
Dans les dix dernières années, quel a été pour vous le moment le plus mémorable ?
Le moment le plus mémorable des dix dernières années est sans doute celui où Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Tout le monde était derrière lui et souhaitait qu’il gagne son troisième Majeur, celui du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, pour décrocher le titre qui avait jusque-là échappé à tous. Un souvenir impérissable pour tous les participants du monde du saut d’obstacles ! J’espère que quelqu’un répétera bientôt cet exploit : McLain Ward peut-être, cette année à Aix-la-Chapelle. Sa jument est en super forme et ils vont tous donner ensemble, j’en suis sûr.
Vous êtes passé par des hauts et des bas pendant votre carrière de cavalier. Comment avez-vous fait pour continuer d’avancer ?
J’ai toujours essayé d’acheter de jeunes chevaux et de les former. C’est très important de toujours avoir de jeunes chevaux qui gravissent peu à peu les échelons. Cela permet de rester constamment au plus haut niveau, car lorsqu’il est temps pour le meilleur cheval d’un cavalier d’arrêter la compétition, un autre est prêt à prendre sa place. À l’exception de Dollar Girl, j’ai acheté toutes mes montures quand elles étaient jeunes, y compris Arko III et Big Star. C’est très gratifiant de développer un cheval jusqu’au Grand Prix, et encore plus de le voir gagner à ce niveau.
Que faites-vous maintenant que vous avez arrêté la compétition ? Est-ce que celle-ci vous manque ?
Non, cela ne me manque pas. J’ai concouru à haut niveau pendant de très nombreuses années, et j’ai terminé ma carrière sur une note positive en 2016. En ce moment, nous formons de nombreux étudiants. Et puis je m’efforce de trouver de jeunes chevaux, dans le but de les développer et de les vendre à des propriétaires ou cavaliers.
Pendant l’hiver, nous passons beaucoup de temps en Floride pour le Winter Equestrian Festival de Wellington, trois mois de travail ardu. Ensuite, nous revenons en Europe pour suivre le tour européen. Nous serons à Aix-la-Chapelle cette année, et nous visons la victoire.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Je ne suis pas certain de la réponse. Mais celui que je donne toujours à mes étudiants est de rester patient et cohérent avec les chevaux et ne pas laisser tomber. Dans ce sport, la patience est clé, en particulier avec les jeunes chevaux.
Pourriez-vous s’il vous plaît vous présenter à nos lecteurs ? Dites-nous par exemple pour qui vous travaillez et en quoi consiste votre métier.
Je m’appelle Denise Moriarty et je suis depuis 11 ans la groom de Kent Farrington, avec qui j’entretiens une excellente relation. Nous nous connaissons très bien l’un l’autre. Ken fait participer ses grooms à chaque étape du parcours de ses chevaux, car il souhaite que nous comprenions mieux les raisons de ses choix. Par exemple, s’il essaie un nouveau filet ou un nouveau mors, il nous fait part de ses sentiments. Nos liens sont basés sur la communication et la confiance mutuelle.
Pour venir en Europe, vous devez effectuer le long voyage depuis les États-Unis. Que faites-vous pour que vos chevaux arrivent en bonne forme ?
Nous faisons d’abord en sorte que les chevaux soient en très bonne forme physique, pour qu’ils supportent mieux le voyage et se remettent plus facilement à l’arrivée. Par exemple, pour le CHI de Genève, nous atterrissons en Europe le lundi qui précède la compétition. Le mardi, c’est la présentation en main. Et le jeudi, la première épreuve. Le plus important durant le transport, c’est de s’assurer que les chevaux restent calmes et qu’ils continuent de boire et de manger comme à leur habitude. Nous essayons autant que possible de rendre l’expérience agréable.
Je reste avec eux pendant le vol, et à vrai dire, je préfère nettement voyager avec eux qu’être en cabine. Avec les chevaux, on n’a pas besoin de faire la queue ni d’attendre que les stewards vous apportent à boire et à manger. Il suffit de se servir ! Avec la permission du pilote, on peut se lever et marcher, aller voir les chevaux, c’est quand même plus agréable. Tous les avions sont différents. Par exemple, Qatar Airways offre un énorme espace détente au niveau supérieur, tandis que sur certains vols intérieurs, les avions sont beaucoup plus petits et on est assis sur des strapontins. Mais en général, ces vols sont assez courts, d’une ou deux heures seulement.
Que faites-vous lorsque vous accompagnez un cheval sensible au transport ?
Si j’ai un cheval sensible ou encore peu rompu aux transports, j’essaie de le faire voyager en compagnie d’un autre plus habitué, car les équidés ont tendance à s’en remettre à un individu plus calme et expérimenté. Lorsqu’un cheval anxieux voit un autre cheval qui ne réagit pas, ça le calme et lui fait comprendre qu’il n’y a rien à craindre.
J’aime tout préparer à l’avance pour leur arrivée : je vérifie qu’il n’y a pas d’obstacles sur le pont et que le bat-flanc est ouvert pour leur élargir l’horizon. Il est important de faire en sorte que leur première expérience des trajets soit positive. On utilise parfois des bouchons d’oreille équins pour éliminer les bruits les plus perçants et faire du voyage une expérience agréable. J’ai découvert que si leurs deux premiers transports se passent bien, ils ont tendance à bien voyager par la suite.
Parlez-nous des chevaux dont vous vous occupez actuellement et de leur caractéristiques…
Il y a pas mal de personnages en ce moment à l’écurie ! Mais cela ne nous dérange pas, nous les laissons exprimer chacun leur personnalité individuelle.
Par exemple, Creedance est heureux de vivre et montre le même enthousiasme délirant tous les jours, même lorsque son quotidien ne change pas beaucoup. Toujours impatient de sortir en extérieur ou d’aller sauter quelques obstacles, il accepte volontiers le licol. Landon est pareil. Lui aussi aime aller travailler, mais il est un peu coquin et se prend pour un étalon lors des concours. C’est pourtant bien un hongre ! En général, ce sont des chevaux très sympas, même si comme nous les hommes, ils ont tous leurs petites particularités !
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (The Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows 'Masters', le CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions ?
Les Majeurs confèrent un énorme prestige et inspirent le respect. On y trouve tous les meilleurs chevaux et cavaliers, et les installations offertes à tous, y compris les grooms, sont formidables. C’est le nec plus ultra des concours équestres.
Les épreuves se tiennent dans des lieux où le public a une grande connaissance des chevaux et leur voue une passion dévorante. La foule enthousiaste et l’atmosphère électrique en font des événements à part.
J’ai toujours adoré le CHI de Genève : c’est l’un des grands moments de l’année pour nous. L’ambiance du CHIO d’Aix-la-Chapelle n’a pas sa pareille. Quant à Spruce Meadows, la taille des obstacles fait la particularité de cet événement incroyable. Enfin, le Dutch Masters accueille une foule qui s’y connaît vraiment et un personnel formidable. Chacun de ces quatre concours est unique et spécial de sa façon.
Comment était-ce de faire partie de l’équipe de Kent lorsqu’il a remporté le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CHI de Genève ?
Ce sont effectivement deux moments très spéciaux. Gazelle a tout donné, elle n’a jamais arrêté de se battre, elle voulait gagner. Comme je l’ai dit, ces concours sont les meilleurs au monde. Voir le cheval dont on s’occupe au quotidien et son cavalier gagner est source d’une émotion indescriptible.
Avez-vous fait les choses différemment cette fois ?
Pour être honnête, non. Avec Gazelle, on a tout gardé à l’identique. C’est elle qui fera savoir à Kent, une fois qu’il sera en selle, si elle est d’humeur gagnante. Il le sentira tout de suite. Et tant que tout roule, la journée devrait bien se passer.
Quel est le moment dont vous êtes la plus fière dans votre carrière ?
Difficile de n’en choisir qu’un ! Gazelle est avec nous depuis qu’elle a sept ans. Nous l’avons développée jusqu’à ce qu’elle devienne la championne d’aujourd’hui. Nous l’avons vu grandir et évoluer, nous l’avons suivie dans ses hauts et ses bas. Alors de la voir gagner au CHIO d’Aix-la-Chapelle, et participer à trois des plus grosses et difficiles épreuves de saut d’obstacles au monde, de la voir se battre jusqu’au dernier effort et galoper jusqu’à la ligne d’arrivée, était une expérience inoubliable. Ce que ces chevaux sont capables de faire pour nous paraît parfois invraisemblable. Et cette victoire était très importante à nos yeux.
Même si bien sûr, la médaille d’argent de Kent et Voyeur au Jeux olympiques de Rio 2016 représente aussi un moment mémorable.
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail ?
Ce que j'aime le plus, c'est de passer du temps avec les chevaux. En tant que groom, on a la chance de passer toutes nos journées à l’extérieur, à bouger. On est de ce fait en très bonne forme physique. On a aussi l’opportunité de nous rendre dans des endroits magnifiques, et on a toujours un moment pour souffler et en profiter. Pour moi, le plus dur ce sont les trajets. Au quotidien, les journées peuvent être longues et fatigantes, mais ça fait partie du travail.
Que conseilleriez-vous à quelqu’un qui s’intéresse à ce métier ?
De rester ouvert et à l’écoute pour apprendre continuellement des choses, et d’avoir une véritable passion pour le travail auprès des chevaux. Si vous n’adorez pas cet aspect, ne choisissez pas ce métier. Encore aujourd’hui, je regarde faire les autres grooms pour voir ce qu’ils font différemment de moi, ou comment ils réagissent face à un cheval difficile, car je continue toujours et encore d’apprendre de nouvelles choses.
J’adore travailler dans ce secteur où j’ai noué des amitiés durables dans tous les coins du monde. Il faut simplement savoir s’ouvrir aux autres et profiter de toutes les opportunités qui s’offrent à vous.
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Nous faisons tous ce métier pour la même raison : notre amour des chevaux. Nous avons tous en commun la même passion et la capacité à ne pas rechigner à la tâche. Beaucoup de mes amis grooms accompagnent le même cavalier depuis longtemps. Nous formons ensemble une sorte de petite famille qui se retrouve régulièrement sur la route. Il y a toujours quelqu’un à qui demander conseil. L’autre jour seulement, j’ai dû appeler Sean car je n’arrivais pas à rétablir le courant électrique dans le camion ! On trouve toujours quelqu’un pour prêter main-forte dans cette merveilleuse communauté.
The Rolex Grand Slam of Show Jumping is delighted to announce that it is launching a new Podcast series to celebrate one of the most important groups – and often unsung heroes of the sport – the grooms. Much like a caddy in golf, or a mechanic in Formula One, the grooms play a vital role in the success of their horses and riders. Launching on in June the podcast will be released on Spotify and Apple Podcasts quarterly ahead of each of the four Majors that make up equestrianism’s ultimate challenge.
Each episode will vary slightly, depending on each participant and their individual stories, but will mainly focus on and highlight the important role that grooms and the whole team behind the scenes have on the success of a top show jumper. In addition, it will explore their careers so far and the relationship that they have with the horses that compete in the Rolex Grand Slam of Show Jumping.
First to feature in this exciting new series are the grooms of World No.3 and current Rolex Grand Slam of Show Jumping Live Contender McLain Ward – Virginie Casterman and Lee McKeever. The knowledgeable duo have worked in the industry for numerous years and have experienced both the highs and the lows of the sport. Whilst Casterman has been part of the team since the end of 2016, her seven years with Ward is eclipsed by McKeever, who has been with the American rider for over thirty years.
Speaking during the Podcast Casterman stated: “XX”
Together as a team, they travel the world with Ward – who refers to them as ‘the best in the game’ – and his horses. They know what it takes to take care of horses at the very top of the sport, including keeping the extraordinary HH Azur, also known as Annie – who is now 17-years-old – fit, healthy, and able to keep winning that the highest level of the sport.
McKeever followed: “XX”
McLain Ward et HH Azur continuent leur rêve de Rolex Grand Slam
Le Dutch Masters s’est conclu aujourd’hui avec son épreuve phare, le Rolex Grand Prix du dimanche, étape du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Connaisseur et plein d’impatience à la perspective d’assister à un spectacle plein de précision, de courage et d’agilité, le public du Brabanthallen a accueilli à grands renforts d’applaudissements les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde. Au total, c’est 35 couples cavalier-cheval, dont huit des dix meilleurs mondiaux, qui se sont présentés pour se disputer l’une des plus prestigieuses récompenses de ce sport : le Rolex Grand Prix.
Premier au départ était Henrik von Eckermann, numéro un mondial. Et c’est accompagné de King Edward, sur lequel il avait déjà remporté la médaille d’or aux Championnats du monde FEI, qu’il a dominé les 17 obstacles du superbe parcours conçu par Louis Koninckx. Après lui, le Français Julien Épaillard a lui aussi fait le sans faute, direction le barrage. Martin Fuchs, Témoignage Rolex, McLain Ward, actuel prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping, et Gerrit Nieberg, gagnant du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle 2022, ont fait preuve de leurs talents pour rejoindre le groupe de cavaliers d’élite qualifiés pour la deuxième manche. Le public néerlandais, pendant ce temps, exultait devant le parcours impeccable de Willem Greve, déjà gagnant du VDL Groep Prize de vendredi soir.
C’est donc 16 cavaliers au total, dont les quatre meilleurs au classement mondial, qui se sont retrouvés en deuxième partie du spectacle. Et le public n’a pas été déçu, tant la vitesse et l’agilité étaient au rendez-vous. Le Suédois Henrik van Eckermann a frappé un grand coup avec un prodigieux sans faute de 38,52 secondes, avant d’être très vite éclipsé par Julien Épaillard qui lui rabote 46 centièmes de seconde. Ainsi, McLain Ward, Prétendant actuel au Grand Slam, a encore dû accélérer le rythme pour pouvoir continuer de rêver au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Pendant un bref instant, le Français Simon Delestre, avec 9 centièmes de seconde d’avance, a cru pouvoir arracher la victoire à Ward. Et il l’aurait fait, si ce n’était pour le dernier oxer tombé à son passage. C’est donc Ward qui a remporté la victoire et conserve ainsi son titre de Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Après sa spectaculaire performance, McLain Ward nous a parlé : « Je ne réalise pas encore, je crois. C’était très stressant de regarder les 12 derniers cavaliers passer le barrage après moi. Le niveau est tellement élevé ! Je pense que je réaliserai mieux plus tard, à tête reposée. Le Rolex Grand Slam of Show Jumping place la barre plus haut que jamais. Gagner un Majeur est l’un des plus grands moments de la carrière d’un cavalier de saut d’obstacles. Je suis extrêmement fier de mon équipe et de mon cheval, et un peu fier de moi aussi. »
Le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam a ajouté à propos de sa monture : « Elle est d’une intelligence hors du commun, c’est une jument à part. Je pense qu’elle comprend ce qui se passe et veut se montrer à la hauteur. Elle aime son travail, ça se voit. Nous avons construit une relation très spéciale. Notre prochain objectif : le CHIO d’Aix-la-Chapelle, pour tenter de gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. »
Dans les coulisses des écuries avec:
La groom de Joseph Stockdale, Charlotte Attwell
Parlez-nous un peu de votre trajet jusqu’au Dutch Masters...
Cela fait déjà quelques semaines que nous sommes aux Pays-Bas. Nous étions en compétition à Kronenberg, puis nous avons suivi un entraînement pas loin d’ici. Il m'a donc fallu une heure à peine de route tranquille pour me rendre au Dutch Masters. C’était beaucoup plus simple que si j’étais venue du Royaume-Uni !
C'est la première fois que vous venez au Dutch Masters. Comment trouvez-vous les écuries ?
Très bien ! C'est la première fois que je viens ici, je suis très impressionnée. Dans les écuries et autour des pistes, on voit tout de suite que les organisateurs ont à cœur de garantir le bien-être des chevaux.
Est-ce que vous conduisez beaucoup, et comment trompez-vous l’ennui durant les longs trajets ?
Quand j'ai un long trajet à faire, j'aime bien chanter au volant. Je ne chante pas très bien cela me permet de rester éveillée. J'ai aussi toujours avec moi un assortiment de friandises !
Parlez-nous des chevaux que vous avez emmenés avec vous et de leur personnalité…
Nous avons déjà Equine American Cacharel, notre meilleure jument. Elle a participé aux championnats du monde de la FEI à Herning ainsi qu’à nombre de concours de la FEI Nations Cup™. Elle est absolument adorable. Elle adore les friandises et tout le monde la gâte.
Ensuite, on a Equine America Bingo de Chateau. Il est coquin comme tout. Lui aussi est pourri-gâté, mais c’est peut-être de ma faute ! C’est un vrai personnage. Il est parfois un peu chaud à l’échauffement mais il a un talent fou.
On a aussi cette année un nouveau cheval, Ebanking, un étalon de neuf ans. Le Dutch Masters sera son premier concours 5*. Nous avons hâte de voir comment il se comporte dans cette atmosphère et s’il peut faire une bonne performance. En tout cas, il est au top de sa forme en ce moment.
Que faites-vous lorsque vous accompagnez un cheval sensible au transport ?
Nous avons de la chance : tous nos chevaux sont tellement habitués à voyager qu'ils sont toujours sages comme des images. Ils ont leur eau, leur foin, ça les occupe.
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (le Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows, le CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions ?
Je suis déjà venue au CHI de Genève et au Dutch Masters, et il faut bien dire que les Majeurs sont d’un tout autre niveau par rapport au reste. Je suis toujours émerveillée de voir la piste et le reste des installations. J’ai hâte de découvrir un jour le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’.
Quel est le moment dont vous êtes la plus fière dans votre carrière ?
Mon souvenir préféré est notre médaille de bronze par équipes aux Championnats du monde de la FEI. Toute la semaine, j'étais très anxieuse. J'attendais en coulisses au moment où ils ont annoncé que notre équipe avait remporté la médaille de bronze. Un moment incroyable ! J'aurais du mal à expliquer ce que j'ai ressenti à ce moment-là. C'était l'aboutissement d'un travail collectif dont nous sommes tous très fiers.
Vous montez beaucoup à cheval ?
Avant oui, mais je n'ai plus beaucoup le temps. Ceci dit, je suis très heureuse de m'occuper des chevaux au sol, et de les chouchouter sans les monter.
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail ?
Ce que j'aime le moins, c'est de charger et de décharger le camion, car cela prend beaucoup de temps. Ce que j'aime le plus, c'est de créer un lien fort avec les chevaux. Je passe beaucoup de temps avec Cash et Bingo, car c’est eux qui m'accompagnent le plus souvent où je vais. Ce lien incroyable fait que l’on connaît les chevaux jusqu'au bout des sabots. Ceux-ci aiment vous voir et passer du temps avec vous, ce qui est pour moi une source de satisfaction immense. Je ne vois pas ce que je fais comme un travail, mais plutôt comme un mode de vie que j’adore.
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Bien sûr. Les grooms se connaissent tous car ils se voient constamment lors des différents concours. Entre amis grooms, on se demande toujours à quel concours on va ou bien où on se rend ensuite. C’est sympa de se suivre ainsi les uns les autres. Notre équipe vient seulement de commencer les concours 5*, mais tout le monde est très accueillant. On mange ensemble le soir, on se donne des conseils : c'est très agréable comme ambiance.
De quelles qualités doit faire preuve un groom de haut niveau ?
Il faut s'engager à fond : dans le cas contraire, on n'avance pas. Il faut aussi avoir très envie de gagner ! Tout le monde peut devenir groom, car on apprend sur le tas, mais il faut absolument avoir le cœur à l’ouvrage et une vraie volonté d'apprendre. Au début, personne n'est parfait. On grimpe les échelons un à un. On apprend énormément au contact des autres grooms. Chacun a sa méthode ; il faut juste trouver la sienne.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
De ne pas paniquer. Il faut savoir prendre son temps avec chaque tâche et s'assurer de bien faire les choses.
Imaginez que vous ne pouviez prendre que trois choses avec vous pour aller sur une île déserte. Que seraient-elles ?
Mon téléphone, mon chien Otis, et plein de chips car j'en raffole !
Interview cavalier:
Leopold Van Asten
Qu’est-ce qui fait du Dutch Masters une compétition à part ?
C’est vrai que le Dutch Masters est un concours extraordinaire. Et mes écuries se trouvent à trente-cinq minutes de route seulement, ce qui permet à mes proches et mes sponsors de venir me voir, pour une expérience encore plus spéciale.
Vous avez remporté le Rolex Grand Prix du Dutch Masters en 2017. Qu’avez-vous ressenti à cette occasion ?
Ma victoire au Rolex Grand Prix du Dutch Masters de 2017 est l’un de mes souvenirs préférés. Malheureusement, celui-ci ne faisait pas encore partie du Rolex Grand Prix of Show Jumping : ce n’est que l’année suivante que le Dutch Masters a fait son entrée dans le Grand Slam. Mais comme tous les Rolex Grand Prix, c’était une épreuve très disputée, et c’est toujours un plaisir fou de gagner devant son public.
Parlez-nous un peu du cheval qui vous avait permis de gagner à cette occasion…
Il s’agissait de VDL Groep Zidane N.O.P. qui profite aujourd’hui d’une retraite bien méritée dans un pré pas loin de chez moi. Il est toujours en très bonne santé. Lui et moi avons fait un superbe parcours ensemble, avec plusieurs victoires en Grand Prix, mais le Dutch Masters est le plus mémorable de tous.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 ?
Pour le moment, je me concentre sur les Championnats d’Europe FEI, et j’axe mes efforts sur mes jeunes montures. J’ai deux chevaux de dix ans ici au Dutch Masters. Ils ont tous les deux énormément de talent. J’ai hâte de voir ce qu’on peut faire ensemble cette saison.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Ma victoire au Rolex Grand Prix du Dutch Masters en 2017, bien sûr. J’ai aussi eu la fierté de remporter le championnat de Valkenswaard chez moi au Pays-Bas par trois fois.
Quelle importance revêt l’équipe qui vous entoure ?
Il serait impossible de faire ce métier sans l’aide de son équipe. Les grooms en particulier font de très longues journées pour garantir que les chevaux soient en forme et décontractés. J’ai aussi une incroyable équipe qui reste avec les chevaux à l’écurie quand je suis en déplacement, et qui fait un travail très important de préparation et d’entraînement des jeunes chevaux.
Dans votre carrière, qui vous a le plus inspiré ?
Quand j’étais petit, j’admirais les cavaliers comme John Whitaker ou Jos Lansink, qui ont tous deux fait des carrières exceptionnelles. Nous avons beaucoup à apprendre de leur parcours.
Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un cavalier tel que vous ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping représente une opportunité incroyable dans le monde du saut d’obstacles. Il a véritablement révolutionné notre sport. Les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont les meilleurs concours au monde, et c’est un honneur de pouvoir y participer.
Quel cheval participera au Rolex Grand Prix de dimanche avec vous ?
Je pense monter VDL Groep Nino Du Ruton, qui est encore un peu inexpérimenté en 5*. Il a déjà participé à des épreuves à 1,55 m, et il est capable de faire une bonne performance dimanche, je pense, même si cela représente un pas en avant dans sa carrière. Il a fait de bons résultats au concours de la semaine dernière, alors je ne le monterai que dans l’épreuve à 1,40 m avant le Rolex Grand Prix. Croisons les doigts pour dimanche !
Willem Greve et Grandorado TN N.O.P. remportent le VDL Groep
Sous les projecteurs du Brabanthallen, 39 cavaliers représentant 13 nations se sont affrontés lors du concours de ce vendredi, le prix VDL Groep , en cette deuxième journée du Dutch Masters 2023. Une affiche impressionnante qui ne comptait pas moins de huit cavaliers parmi les dix premiers mondiaux, notamment le prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping McLain Ward, le numéro un mondial Henrik von Eckermann et le champion en titre du Rolex Grand Prix Daniel Deusser. Ce sont en outre sept Témoignages Rolex et 12 cavaliers du pays d’accueil qui se sont mesurés au parcours conçu de main de maître par Louis Konickx.
Le premier à entrer dans l’arène fut le Britannique Scott Brash, le seul et unique gagnant du Rolex Grand Slam of Show Jumping, avec un étalon de neuf ans, Hello Valentine, qui a placé la barre très haut avec un impeccable sans-faute. Derrière lui, Simon Delestre et le fougueux Cayman Jolly Jumper ont fait de même et assuré le barrage. Pour le plus grand plaisir du public néerlandais, trois cavaliers du pays d’accueil ont assuré une place au deuxième tour, notamment Loewie Joppen, 60 ans, grâce à une performance impressionnante réalisée avec Havel van de Wolfsakker Z.
12 couples de chevaux et cavaliers ont réussi à se qualifier pour le barrage sur un parcours écourté à huit obstacles. Le premier à partir, Brash a donné le rythme avec un sans-faute réalisé dans un temps de 42,10 secondes. Sa première position a semblé en danger quand Delestre a démarré, prêt à en découdre et passant la ligne dans un temps exceptionnel de 37,54 secondes, mais en accumulant quatre fautes sur le parcours. Janne Friederike Meyer-Zimmermann, la seule femme qualifiée pour le barrage, a pris momentanément la tête du classement, étant la troisième à passer, mais après le parcours prestement réalisé par Delestre, les cavaliers suivants savaient qu’il était possible de faire un meilleur temps.
La première place a changé plusieurs fois de mains avant que le Néerlandais Willem Greve, monté sur Grandorado TN N.O.P., ne mette le public en liesse en réalisant un sans-faute dans un temps record de 36,62 secondes. Il revenait au Témoignage Rolex Harry Charles, dernier à partir, de tenter de subtiliser la première place de Greve, mais malgré une impressionnante démonstration de vitesse et d’agilité, son temps de 37,93 secondes n’a pu lui obtenir que la seconde place.
Après la compétition, Greve a déclaré : « Je suis extrêmement heureux d’avoir gagné devant mon public. Le premier parcours était difficile, mais il était équitable pour les chevaux, c’est le deuxième plus gros concours de la compétition, il fallait donc un vrai test et je pense qu’il a été l’occasion d’une excellente compétition. J’ai ce cheval depuis qu’il a trois ans, je l’ai donc monté à tous les niveaux, ce qui rend cette victoire encore plus spéciale. C’est un cheval vraiment fantastique, et j’ai beaucoup travaillé cet hiver pour améliorer sa maniabilité et sa condition physique. il est en pleine forme aujourd’hui et j’ai hâte de le monter dimanche. »
Interrogé sur sa stratégie lors du barrage, le Néerlandais a répondu : « J’étais dans les derniers à passer, j’ai donc pu observer plusieurs couples avant d’entrer dans l’arène. J’ai pensé que si je faisais un bon saut au deuxième obstacle je pourrais faire sept foulées jusqu’au suivant et profiter de la longue foulée de ma monture jusqu’au dernier obstacle, et ça a très bien fonctionné ! »
Reconnaissance de parcours avec:
Louis Konickx
D’après vous, qu’est-ce qui fait du Dutch Masters une compétition à part ?
The Dutch Masters a ceci de particulier qu’il attire les meilleurs cavaliers de concours hippique du monde qui viennent s’affronter à Bois-le-Duc, et le spectacle est fantastique. En 1994, quand nous avons accueilli la première finale de Coupe du monde, ce fut une journée tout à fait extraordinaire, qui restera dans les livres d’histoire. Le public qui vient assister à ce concours est enthousiaste, passionné et connaisseur, ce qui rend la compétition encore plus unique. En tant que chef de piste, la période qui précède un concours peut être difficile car vous vous demandez si les parcours sont adaptés, mais vous devez avoir confiance en vous.
Parlez-nous un peu du parcours que vous avez créé pour le Rolex Grand Prix ce dimanche...
J’ai conçu le parcours du Rolex Grand Prix de cette année avec mon assistant Quintin Maertens qui a beaucoup de talent. Nous sommes ravis de la surface de l’arène cette année car elle nous permet d’installer de nombreux obstacles avec différentes distances. Nous avons des lignes difficiles qui exigent une grande précision de la part des cavaliers dans le rythme, la vitesse et la puissance.
Combien de sans-faute pensez-vous voir ?
Parfois, le nombre de sans-fautes peut être vu comme un dilemme pour les chefs de piste. En Hollande, comme dans beaucoup d’autres pays, le public aime voir beaucoup de sans-fautes au premier tour car le barrage est plus intéressant, surtout si quelqu’un de leur pays est qualifié. Je crois que je serai heureux si une douzaine de cavaliers sont présents au barrage de dimanche.
Selon vous quel cavalier gagnera le Rolex Grand Prix de dimanche ?
Le premier tour du Rolex Grand Prix peut tourner à l’avantage de certains cavaliers comme Harrie Smolders, qui est d’une régularité incroyable. Mais dans un barrage, la pression monte instantanément et l’ambiance est différente, donc certains cavaliers comme le Français Julien Epaillard, qui est très rapide et excellent quand la pression est forte, pourraient se retrouver au sommet et l’emporter ici. J’espère que le gagnant sera un Hollandais ou un Belge, ou encore une légende du sport comme Marcus Ehning.
Comment êtes-vous devenu chef de piste ?
Dans la région où j’ai grandi, il y avait un chef de piste qui n’était pas très apprécié des cavaliers, il faisait beaucoup d’efforts mais, malheureusement, il n’était pas très doué. Pour réussir dans la conception de parcours, vous devez comprendre l’espace et comment l’utiliser au mieux dans chaque arène. Quand j’étais encore étudiant, à l’âge de 25 ans, je me souviens d’être allé le voir avec une suggestion de changement possible dans une arène en particulier. Il m’a alors encouragé à poursuivre mon intérêt pour la conception de parcours.
J’ai continué à monter tout en étudiant pour être chef de piste, ce qui a rendu le processus plus long, mais cela m’a permis également de mieux comprendre la perspective des cavaliers. Avec l’expérience, on a commencé à me faire confiance, ce qui m’a permis de travailler sur des compétitions de plus haut niveau et plus réputées. Je me souviens d’Arno Gego, du CHIO d’Aix-la-Chapelle qui m’avait contacté pour me dire qu’il y avait un concours près de chez moi et pour me demander si cela m’intéressait d’y travailler comme son assistant. Ce fut pour moi un tremplin qui m’a permis de devenir assistant du principal chef de piste dans certains des plus grands concours dans le monde, ce qui m’a apporté une expérience inestimable.
Quel a été le premier parcours que vous avez créé, en tant que premier chef de piste ?
Le premier grand parcours international que j’ai conçu en tant que premier chef de piste est le CHIO de Rotterdam. Emile Hendrix, le directeur du concours, et Frank Kemperman m’ont donné l’opportunité de tracer le parcours et ils ont insisté sur le fait qu’ils me faisaient confiance et soutiendraient mes choix. Ce fut un moment important de ma carrière, et c’est assez incroyable de penser que c’était déjà pour Rolex. Frank Rothenberger a également participé à la conception du parcours pour cette compétition.
En dehors de la création de parcours, quelles sont vos passions ?
Je monte encore, et il est important pour moi de continuer à suivre cette passion. Ma famille et moi-même ne sommes pas particulièrement doués en musique, mais quand j’étais étudiant à l’université, j’ai monté un groupe avec des amis et j’ai beaucoup apprécié cette période, bien qu’elle n’ait duré que quelques années. Quand mes filles étaient petites, j’ai repris la guitare, et je fais partie d’un autre groupe aujourd’hui. Nous étions en train de répéter juste hier soir, et je suis bien-sûr le plus vieux du groupe, mais c’est un passe-temps passionnant.
Enfin, je faisais beaucoup de voile avec mon frère, c’est donc aussi un loisir que j’aime beaucoup. J’étais un jour à Lausanne, en Suisse, devant le lac Léman et j’ai immédiatement appelé mon frère pour lui faire part de mon envie d’acquérir un bateau à voile. Et aujourd’hui, j’ai un voilier de taille raisonnable sur lequel je m’amuse beaucoup avec mes filles !
Quel chef de piste vous a inspiré le plus dans votre carrière ?
Le chef de piste qui m’a le plus inspiré est Arno Gego. Il a énormément contribué à notre profession et l’a influencée de manière significative. Il a beaucoup travaillé pour créer une base sur laquelle peuvent s’appuyer tous les chefs de piste et il est une inspiration qui a fait progresser beaucoup de gens.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre relation avec Gérard Lachat ?
Quand je me penche sur mon passé, je remarque que ma vie a souvent été liée aux compétitions Rolex, et c’est formidable. J’ai rencontré Gérard à San Patrignano dans un concours 5* où j’étais invité pour aider à la conception du parcours. Nous avons conçu ensemble quelques-uns des meilleurs parcours au monde, comme celui du Rolex Grand Prix du CHI de Genève, ici à Bois-le-Duc, au CHIO de Rotterdam, aux Championnats du monde de la FEI à Herning et bien d’autres. L’amitié entre nous va bien au-delà de notre profession et nous montons encore ensemble.
Le Rolex Grand Slam a été créé en 2013 et il fêtera cette année son dixième anniversaire ; dans quelle mesure cette initiative a-t-elle été positive pour le saut d’obstacle ?
Le Rolex Grand Slam a sans aucun doute bénéficié à la discipline car il apporte une grande variété avec les différents Majeurs qui le composent, chacun ayant sa propre atmosphère, unique et captivante. En tant que chef de piste, c’est génial de constater que chaque Majeur a sa propre signature qui rend la compétition si spéciale. Avec seulement quatre Majeurs chaque année, l’importance et le prestige des concours s’en trouvent accrus. C’est pourquoi le Rolex Grand Slam of Show Jumping attire les meilleurs cavaliers du monde. Il a beaucoup d’influence dans la discipline et c’est aujourd’hui le rêve de nombreux cavaliers de concourir aux Majeurs. En outre, il encourage les cavaliers à avoir une tactique d’utilisation de leurs chevaux afin qu’ils soient frais pour chaque Majeur, ce qui s’est avéré être un bien pour les chevaux puisque les cavaliers ne les surmènent pas en vue de les garder à leur meilleur niveau de performance pour ces concours.
Le mot de l'organisateur:
Marcel Hunze
Vous devez être ravi de voir The Dutch Masters de cette année se dérouler à guichets fermés ?
Après plusieurs années difficiles dues à la pandémie, c’est formidable d’avoir une édition complète du Dutch Masters avec le public, l’accueil et le village exposant qui sont tous de retour. Les soirées après la compétition s’annoncent également prometteuses cette année !
Comment s’est passée l’organisation de l’édition de cette année ?
L’organisation s’est très bien passée ! Nous avons pu constater un immense intérêt de la part des fans qui souhaitent revenir assister au concours. En conséquence, les ventes de billets ont bien marché ; nous attendons un public important et de nombreux exposants au concours, tout se passe donc très bien jusqu’à présent.
Y a-t-il des nouveautés au Dutch Masters cette année ?
En 2020, de nombreux changements avaient été apportés mais, malheureusement, la compétition avait dû être annulée seulement une heure avant le début du concours en raison de la pandémie de Covid-19. Cette année, nous avons mis en place ces changements, c’est donc l’occasion pour le public de voir les différences dans nos installations. Nous avons ajouté de nouveaux restaurants, amélioré les installations pour le public, et nous avons agrandi la zone d’échauffement pour les cavaliers. Nous espérons que tout le monde appréciera les changements que nous avons faits.
Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre ?
Nous avons une équipe considérable qui travaille sur le concours chaque année, environ 1 500 personnes participent à l’événement. Nous nous efforçons toujours de créer un bon environnement entre la direction, le personnel et les volontaires afin de travailler efficacement ensemble. Nous essayons de garder le même personnel sur le concours d’une année sur l’autre, et c’est un grand avantage du Dutch Masters car nous nous faisons confiance mutuellement et nous savons comment travailler en équipe. C’est ce qui permet une gestion efficace de l’événement.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Mon premier conseil serait pour eux d’acquérir un maximum d’expérience dans le milieu du sport et de ne pas se concentrer uniquement sur les aspects qui les intéressent. C’est ce qui permet d’acquérir différentes compétences et connaissances qui serviront plus tard dans le sport choisi et permettront de comprendre le fonctionnement de ce secteur en général. Enfin, il est essentiel d’être attentif aux détails car c’est un avantage qui permet le bon déroulement d’un événement.
Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès d’un événement sportif d’importance ?
Le succès d’un grand événement sportif est permis par un équilibre entre le public et les médias. Je pense que, pour les sponsors, il est essentiel que les installations soient de premier ordre, mais si le public est restreint, l’ambiance en sera affectée et l’événement ne sera pas aussi réussi. De la même façon, si un événement n’a pas les sponsors qui le soutiennent et investissent dans sa gestion et dans son organisation, il ne peut pas non plus être un succès. À mon avis, pour réussir un grand événement sportif, il faut une combinaison de sponsors, cavaliers, médias et public présent car, au bout du compte, ils ont tous leur rôle à jouer.
Cette année marquera les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping, quel succès a-t-il obtenu et quels changements positifs a-t-il apportés à la discipline ?
Nous sommes extrêmement fiers de l’association qui s’est faite entre The Dutch Masters et le Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2018. C’est une initiative extraordinaire, et elle est extrêmement importante pour le secteur du concours hippique. Elle a permis au sport de gagner en prestige, mais aussi d’élever le niveau des cavaliers qui veulent y participer. Au concours de cette année, huit cavaliers parmi les dix premiers mondiaux participent au concours. C’est aussi une garantie pour nous en tant qu’organisateurs d’atteindre le meilleur niveau de compétition et de ne pas nous écarter de cet objectif. Le concept est idéal pour les cavaliers, le public et les sponsors, et il s’est avéré être un succès absolu.
Les organisateurs du Dutch Masters et vous-même vous inspirez-vous de grandes compétitions d’autres sports, comme le tennis ou le golf ?
Il est tout à fait intéressant d’observer les organisateurs de grandes compétitions sportives. Outre The Dutch Masters, nous participons également à l’organisation d’un tournoi de tennis de l’ATP aux Pays-Bas. Il s’agit d’une compétition sur herbe qui réunit WTA et ATP avant le tournoi de Wimbledon. Nous appliquons et utilisons diverses compétences et méthodes interchangeables pour l’organisation d’événements dans les deux disciplines, tennis et concours hippique, car chacune peut bénéficier de l’autre et c’est ce qui a permis le succès de ces événements.
The Dutch Masters 2023
Les cavaliers à suivre...
The Dutch Masters est de retour du 9 au 12 mars 2023 et il accueillera le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de cette année. Pendant quatre jours, le concours présentera quelques-uns des couples de chevaux et cavaliers parmi les plus brillants et son point culminant sera le Rolex Grand Prix de dimanche. Parmi les cavaliers présents à cet événement prestigieux et désireux de gagner ce concours de haut niveau figurent huit des dix premiers cavaliers du classement mondial, ainsi que sept Témoignages Rolex.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les cavaliers à suivre
Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, McLain Ward fera le voyage depuis les États-Unis avec ses meilleurs chevaux, HH Azur et Contagious. L’Américain, qui a subjugué les foules au CHI de Genève avec sa performance exceptionnelle lors du barrage du Rolex Grand Prix, a poursuivi son parcours triomphant à l’occasion du Winter Equestrian Festival de cette année, remportant récemment un Grand Prix CSI5*. Ward arrivera très confiant au Dutch Masters, avec l’espoir de faire impression en Europe.
Cette année, la compétition devrait être des plus ardues avec plusieurs anciens gagnants de Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping présents au concours. En tête de liste figure le Témoignage Rolex Daniel Deusser, tenant du titre du Rolex Grand Prix qui s’est tenu sous les projecteurs du Brabanthallen. L’Allemand sera un rude concurrent, sachant parfaitement opérer sous forte pression lors des Majeurs, et en ayant remporté deux l’an dernier. Le triple gagnant du Dutch Masters Grand Prix souhaitera renouveler sa quête pour devenir le deuxième cavalier à gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Deusser sera accompagné de son compatriote et gagnant du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle, Gerrit Nieberg, qui cherchera à arracher sa première victoire dans ce concours emblématique.
Le numéro un mondial Henrik von Eckermann ajoutera son nom à l’impressionnante liste de concurrents de cette année, toujours prêt à s’imposer en tête des classements. Le cavalier suédois a terminé 2022 avec une superbe victoire lors de la Finale du Top 10 Rolex IJRC organisée au CHI de Genève avec son incroyable hongre, King Edward. Von Eckermann est le cavalier par excellence et il occupe la place de numéro un mondial depuis maintenant sept mois. Ayant déjà gagné le Rolex Grand Prix du Dutch Masters en 2019 avec la superbe Toveks Mary Lou, le numéro un mondial est certain d’attirer tous les regards quand il pénétrera sur l’arène principale. Son compatriote Peder Fredricson, avec qui Von Eckermann a remporté la médaille d’or par équipe aux Championnats du monde de la FEI l’été dernier, est aussi sur les rangs du concours de Bois-le-Duc.
Deux des cavaliers de concours hippique les plus titrés de la Suisse, le numéro deux mondial Martin Fuchs et Steve Guerdat, seront également présents. Les Suisses, qui ont déjà six Majeurs du Rolex Grand Slam à leur actif, n’ont jamais gagné le trophée tant convoité. Cependant, les deux cavaliers sont conscients de la précision, de l’audace et de la condition physique exigées du cheval et de son cavalier pour l’emporter et ils font partie des favoris pour le concours de dimanche.
Les trois représentants de la France au concours seront Julien Epaillard, Simon Delestre et Kevin Staut. Epaillard, le numéro trois mondial, a gagné plus de 75 concours internationaux l’an dernier et sera difficile à battre s’il parvient à passer le barrage ce dimanche. Delestre et Staut ont pour eux la force et l’endurance de leur talent et de leurs chevaux, et viseront sans aucun doute la première place de ce prestigieux concours.
Le public local sera ravi d’accueillir 14 cavaliers néerlandais au Brabanthallen. À la tête du contingent néerlandais figure le second du Rolex Grand Prix de l’an dernier, Harrie Smolders. Smolders, qui a mené l’équipe néerlandaise à la victoire lors de la finale de la FEI Nations Cup™ à Barcelone en 2022, voudra faire mieux cette année et remporter chez lui le fameux trophée. Parmi les autres cavaliers néerlandais à surveiller figurent le numéro huit mondial Maikel Van Der Vleuten, et Willem Greve, qui a fini troisième de cette épreuve phare l’an dernier.
L’unique gagnant du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le Britannique Scott Brash, est un concurrent à ne surtout pas négliger pour un Majeur du Rolex Grand Slam. Brash sera accompagné par deux des membres de son équipe médaillée de bronze lors des Championnats du monde de la FEI, les cavaliers de moins de 25 ans Harry Charles et Joseph Stockdale. Charles, qui a fait son entrée parmi les 15 premiers mondiaux, est l’un des talents les plus prometteurs de la discipline et cherchera sans doute à arracher sa première victoire dans un Rolex Grand Prix.
Les autres cavaliers à suivre dans ce premier Majeur de l’année sont l’Autrichien Max Kühner, qui a déjà emporté le trophée tant convoité en 2021, le médaillé d’argent en individuel des Championnats du monde de la FEI Jérôme Guery, et le Brésilien et numéro sept mondial, Marlon Modolo Zanotelli.
Interview avec le prétendant au Rolex Grand Slam
McLain Ward
Félicitations ! Vous êtes le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam. Le Dutch Masters approche : comment vous sentez-vous ? Quel cheval pensez-vous monter pour le Rolex Grand Prix ?
J’attends le Dutch Masters avec énormément d’impatience. Les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam Majors font partie des événements les plus prestigieux de l’année. Ils ont permis de faire connaître notre sport et sont l’occasion de montrer le meilleur du saut d’obstacles mondial.
Je compte y emmener deux de mes chevaux, HH Azur et Contagious. Ils ont tous deux déjà participé au CHI de Genève et ils ont fait de bons résultats cet hiver. J’ai composé le planning de HH Azur de sorte à ce qu’elle soit en pleine forme pour le Dutch Masters. On sera préparés, je l’espère, pour faire un bon parcours.
Qu’avez-vous fait depuis votre victoire au Rolex Grand Prix du CHI de Genève ? Et quelle préparation suivez-vous, vous et vos chevaux, pour le Dutch Masters ?
C’est important de prendre un peu de temps pour soi, entre chaque saison, pour se rafraîchir et se sentir prêt. En ce moment, je fais le circuit d’hiver à Wellington en Floride, car celui-ci propose diverses épreuves différentes auxquelles mes chevaux peuvent participer. En ce qui concerne la préparation de HH Azur et de Contagious pour le Dutch Masters, j’aime les faire concourir dans les mois qui précèdent l’événement. Maintenant que HH Azur a 17 ans, elle ne fait pas autant de concours qu’avant. On a tendance à se focaliser sur les plus importants. Contagious, lui, participe à davantage de compétitions. Je compte participer à des épreuves 5* avec lui cette semaine en Floride. Ce sera son dernier concours avant notre départ.
Vous avez eu le vent en poupe au Winter Equestrian Festival ces dernières semaines, avec plusieurs victoires. Cela vous donne-t-il confiance à l’approche du Dutch Masters ?
J’ai beaucoup de superbes chevaux à ma disposition, grâce à des propriétaires très enthousiastes qui me soutiennent dans mes objectifs. J’aimerais aussi remercier mes grooms et palefreniers, qui font que mes chevaux sont en bonne santé et toujours prêts à concourir. Mais à l’approche de chaque Majeur, je me demande toujours si nous sommes suffisamment préparés et si nous avons pris les bonnes décisions. Impossible de répondre à ces questions avant que le concours débute, mais on doit se fier à ses méthodes et au travail qu’on a fait en amont.
Pour le Dutch Masters, vous devez effectuer le voyage depuis les États-Unis. Que faites-vous pour que vos chevaux arrivent en bonne forme ?
Mon équipe a l’habitude, car nous sommes allés ensemble à de nombreux concours à l’étranger au fil des ans. Cette expérience nous a appris à gérer le côté logistique de ce type de déplacement. J’ai vraiment de la chance d’avoir autour de moi une telle équipe. Mes grooms et palefreniers s’occupent très bien de mes chevaux. Ce sont de vrais passionnés qui aiment les animaux et le sport lui-même.
Les cavaliers basés aux États-Unis comme moi-même et leurs équipes ont l’habitude de se rendre à l’étranger pour concourir, car les meilleurs événements ont lieu sur le continent européen. J’ai toujours voulu aller me frotter aux meilleurs cavaliers mondiaux de saut d’obstacles. Et pour cela, il faut se rendre aux Majeurs comme le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CHI de Genève ou le Dutch Masters. Les chevaux sélectionnés pour ces épreuves ont l’habitude des déplacements et ont désormais une bonne capacité d’adaptation. Ceci dit, faire voyager des chevaux exige une préparation minutieuse, mais mon équipe est parfaitement rompue à cet exercice.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 ?
Mon objectif principal cette saison est d’aider les États-Unis à se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Et une fois cet objectif atteint, il nous faudra travailler pour devenir la meilleure équipe parmi tous les pays présents aux Jeux. Rien ne me donne autant de fierté que de représenter mon pays.
Sur le plan individuel, mon objectif est de rester en lice pour les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Chaque année, je concentre mes efforts sur ces épreuves, car ce sont toutes des Grand Prix emblématiques. Nous passons donc une bonne partie de l’année à nous entraîner en vue de ces concours, pour y faire de bonnes performances. Évidemment, arrivé le jour J, il faut aussi que la fortune vous sourie un peu pour décrocher la victoire. Remporter plusieurs Majeurs pour gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping est extrêmement difficile. C’est pour cela que Scott Brash est le seul cavalier à avoir réussi cet exploit !
Vous avez remporté énormément d’épreuves sur HH Azur. Quelles sont les qualités qui font d’elle une telle championne ?
HH Azur a des capacités physiques indéniables, mais c’est son tempérament qui la rend unique. C’est une vraie battante. Je l’appelle « Sa Majesté » tellement elle est majestueuse. Il y a deux ans, elle s’était blessée à plusieurs reprises et j’ai bien cru que sa carrière était finie. Mais elle s’est entièrement remise et au début de la saison 2022, elle tenait la meilleure forme de sa vie. Nous avons donc décidé de continuer à la faire concourir et de réévaluer son état plus tard dans l’année. Elle a fini par faire les meilleurs résultats de sa carrière. On voit tout de suite qu’elle aime ce qu’elle fait et qu’elle adore la compétition. Et tant qu’elle est bien et qu’elle a ça, nous continuerons à la faire concourir. Elle est aussi à l’aise en intérieur qu’en extérieur. Rien ne la déstabilise. Elle est très intelligente, elle comprend ce qu’on veut d’elle. J’adore passer du temps avec elle, en compétition comme en balade ou à l’entraînement. C’est vraiment une jument extraordinaire.
Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?
J’ai très envie de gagner, même maintenant. J’en suis à un stade positif de ma carrière. Entre ma famille et les propriétaires de mes chevaux, je suis très bien entouré. J’aime échanger et discuter de choses personnelles et professionnelles avec les propriétaires, car nous avons les mêmes valeurs et objectifs et partageons la même passion. Je continue de prendre du plaisir à découvrir de nouvelles façons de m’améliorer et de rendre les chevaux plus performants, et à élaborer des stratégies pour gagner. J’ai l’impression d’être en très bonne forme physique. Le fait de me confronter à une nouvelle génération de cavaliers me garde jeune et me pousse à donner le meilleur de moi.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping va fêter son dixième anniversaire cette année. Quel impact a-t-il eu sur la discipline selon vous ?
Le parrainage de Rolex et la création du Rolex Grand Slam of Show Jumping a fait passer notre sport au niveau supérieur et fait connaître en particulier ses quatre Majeurs. Une fois qu’on a représenté son pays à l’échelle mondiale, comme par exemple aux Jeux olympiques, le prochain objectif est de gagner l’un des célèbres Majeurs. C’est l’équivalent du Masters de golf ou de Wimbledon au tennis : des événements qui réunissent les plus grandes pointures mondiales de la discipline.
Mais le Rolex Grand Slam of Show Jumping comprend une difficulté particulière : pour le remporter, il faut gagner trois Majeurs d’affilée. Et dans notre discipline, il faut aussi compter sur une variable supplémentaire : le cheval. En plus de se préparer physiquement et mentalement, il faut aussi s’assurer que sa monture est en pleine forme. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’est pas impossible : après tout, cela a déjà été fait. Et avec un peu de chance, cet exploit se répétera à l’avenir. HH Azur, ma monture, a fait un sans faute dans les trois derniers Majeurs du Grand Slam, mais nous n’avons gagné qu’un seul barrage.
Le défi que représente le Rolex Grand Slam fait que tout le monde tente de se dépasser et s’entraîne dans le but de gagner. Au dernier CHI de Genève, nous avons assisté au plus beau barrage de l’histoire du saut d’obstacles, qui a placé la barre plus haut que jamais.
En dehors du saut d’obstacles, comment vous détendez-vous ? Qu’aimez-vous faire ?
J’ai la chance de pouvoir me vider la tête sans quitter le sport que j’aime. J’ai la chance de partager mon temps entre deux propriétés avec des écuries, l’une en Floride et l’autre dans l’état de New York. Ma famille partage ma passion du saut d’obstacle de compétition, ce qui fait que c’est devenu notre mode de vie à tous. Bien sûr, il est aussi important de trouver le juste équilibre et de passer du temps loin des chevaux pour se laver la tête, mais j’oublie souvent de le faire.
Si vous n’étiez pas cavalier de saut d’obstacles, quel métier auriez-vous fait ?
Je pense que j’aurais construit des résidences et lotissements haut de gamme. J’ai d’ailleurs fait construire plusieurs maisons, et j’ai beaucoup aimé cela. Construire ou rénover une habitation est un vrai défi, durant lequel je peux me montrer inventif et innovant dans les espaces intérieurs et extérieurs. C’est finalement assez semblable au saut d’obstacles, car il faut faire preuve d’imagination et d’un esprit innovant dans les deux domaines.
En dehors du saut d’obstacle, suivez-vous d’autres sports ?
Je suis la plupart des disciplines sportives. Mon aînée est fana de sport, et nous aimons regarder ça ensemble. Nous aimons tous deux l’esprit de compétition des sportifs de différentes disciplines. Je trouve cela important de regarder d’autres sports que le sien, pour en décortiquer les tenants et aboutissants économiques et politiques et en tirer des leçons.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?
Mes trois amours : ma femme Lauren et mes filles Lily et Maddox.
Les temps forts de The Dutch Masters 2023
Le moment très attendu du Dutch Masters est enfin arrivé ! L’événement aura lieu du 9 au 12 mars et proposera un spectaculaire défilé de compétitions et de spectacles équestres. Comprenant notamment le premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année, cet événement emblématique verra s’affronter certains des meilleurs couples cheval-cavalier au monde. Leur but ultime ? S’adjuger l’un des prix les plus prestigieux de l’univers du saut d’obstacles : le Rolex Grand Prix. Cette année encore, le Dutch Masters proposera une deuxième piste ainsi que des concours nationaux. Cette seconde piste accueillera comme à son habitude la majorité des concours nationaux.
Sur la piste principale, le Grand Prix de la coupe du monde de dressage (FEI Dressage World Cup™), parrainé par RS2 Dressage, signalera jeudi 9 mars le coup d’envoi de l’événement. Élégance, précision et harmonie seront au rendez-vous de cette épreuve inoubliable. Entre danse et équitation, le merveilleux spectacle offert par ces couples en symbiose sera sûr de ravir le public. La cavalière britannique Charlotte Fry et son superbe étalon noir Glamourdale attireront à coup sûr les applaudissements les plus nourris à leur entrée en piste. En effet, depuis leur médaille d’or en dressage individuel aux Championnats du monde FEI 2022 d’Herning, ils n’ont cessé de s’améliorer et d’impressionner le jury comme le public. L’allemande Isabell Werth, Témoignage Rolex, et la Hollandaise Dinja van Liere tenteront elles aussi de décrocher la première place. Les fans de dressage pourront assister à une véritable démonstration de force, délivrée par plusieurs cadors mondiaux du dressage, dont Charlotte Fry, Britt Dekker, Samantha Steenwijk ou Anky van Grunsven. Pendant ce temps, sur la deuxième piste, deux épreuves de saut d’obstacles lanceront la compétition nationale.
Le vendredi, le programme proposé sous le toit du Brabanthallen sera bien chargé, avec sept épreuves sur les deux pistes. La deuxième piste verra tout d’abord se dérouler le KNHS Para Dressuur Trophy, dans lequel les cavaliers de para-dressage devront effectuer une reprise libre en musique. L’épreuve phare de la journée, le VDL Groep Prize, aura lieu plus tard sur la piste principale et rassemblera les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde. Au-delà des épreuves de dressage et de saut d’obstacles, le public pourra également découvrir dans le centre des congrès de nombreuses boutiques, bars et restaurants de qualité.
Samedi aura lieu la deuxième partie de la FEI Dressage World Cup™, dont la reprise libre en musique en début d’après-midi. Cette épreuve représente l’une des dernières chances pour les cavaliers de gagner les points nécessaires pour se qualifier pour la finale de la FEI Dressage World Cup™ qui aura lieu à Ocala en Floride début avril. Samedi soir marque le retour du très populaire Van Schijndel Indoor Derby, ainsi que l’épreuve phare de saut d’obstacles de la journée, l’Audi Prize. Sur la deuxième piste, plusieurs épreuves nationales de saut d’obstacles et de dressage auront lieu toute la journée.
Enfin, dimanche, tous les regards se tourneront vers le prestigieux Rolex Grand Prix. Quarante couples cavalier-cheval parmi les meilleurs au monde s’attaqueront au magnifique parcours de Louis Konickx dans l’espoir de devenir le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping. La concurrence sera féroce : de nombreux vainqueurs de Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont inscrits, dont Daniel Deusser, vainqueur l’année passée et Témoignage Rolex, et McLain Ward, actuel Prétendant au Grand Slam.
McLain Ward remporte le Rolex Grand Prix au CHI de Genève et deviens le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam
Avant que soit lancé le Rolex Grand Prix, épreuve-phare de la 61e édition du CHI de Genève, 8 000 fans ont pris le temps de faire leurs adieux à Clooney 51, la légendaire monture de Martin Fuchs, qui a dit au revoir à la compétition en août 2021. Ayant décroché ce Major du Rolex Grand Slam en 2019 sur le hongre gris aujourd’hui âgé de 16 ans, Martin Fuchs, très ému, a fait défiler Clooney à tous les coins de la piste du Geneva Arena, sous les tonitruantes acclamations du public, avant de finir par un court discours écrit en hommage à son fidèle compagnon.
Il a ensuite été l’heure de monter le décor du Rolex Grand Prix, qui rassemblait cette année 40 couples cheval-cavalier représentant 16 pays et comprenait 16 des 20 meilleurs cavaliers du classement mondial, tous prétendant à l’un des prix les plus convoités au monde, qui pourrait les rapprocher un peu du Rolex Grand Slam. Gérard Lachat et Louis Konickx, les chefs de piste, ont dessiné une première manche technique de 14 obstacles, suivi d’un barrage de neuf efforts réservé à ceux capables de produire un premier parcours sans faute.
Le Britannique Ben Maher (Dallas Vegas Batilly) enregistre le premier sans faute dans l’épreuve à 1,60 m, bientôt suivi de l’Allemand Daniel Deusser sur Scuderia 1918 Tobago Z. À la moitié de la première manche, sept autres cavaliers avaient réussi la même chose : Gilles Thomas (Calleryama), les Français Kevin Staut (Scuderia 1918 Viking d'la Rousserie) et Simon Delestre (Cayman Jolly Jumper), les Allemands André Thieme (DSP Chakaria) et Christian Ahlmann (Dominator 2000 Z), le Danois Andreas Schou (Darc de Lux) et l’Irlandais Shane Sweetnam (James Kann Cruz). La deuxième partie voit ensuite quatre autres cavaliers se qualifier pour le barrage, l’oxer Liverpool (6a) éliminant le plus grand nombre de concurrents. Treize couples ont donc fini par accéder à la phase fine, dont Martin Fuchs (Leone Jei) et Elian Baumann (Little Lumpi E), au plus grand plaisir du public suisse, ainsi que McLain Ward (HH Azur) des États-Unis et Daniel Bluman d’Israël (Ladriano Z).
Le Prétendant au Rolex Grand Slam, Daniel Deusser, donne tout de suite le ton et met les autres concurrents sous pression avec un deuxième sans-faute et un chrono de 42,58 secondes. Mais Deusser ne signera pas sa deuxième victoire consécutive à un Major, après le passage de Simon Delestre, 0,12 secondes plus rapide, lui-même vite éclipsé par Gilles Thomas, le jeune talent belge, qui le bat de 1,58 secondes (40,88 secondes). Après le passage de Christian Ahlmann et du témoignage Rolex Kevin Staut, qui laissent tous deux des barres au sol, Shane Sweetnam, gagnant du Credit Suisse Challenge samedi, signe un sans-faute survolté et détrône Gilles Thomas en 40,48 secondes, un chrono apparemment imbattable. Mais la foule se déchaîne lorsque le prochain cavalier en lice, Martin Fuchs, signe un chrono en-dessous de 40 secondes (39.77 seconds). Daniel Bluman, avant-dernier à partir, fait tomber une barre et l’avenir de Fuchs repose alors entièrement entre les mains de McLain Ward des États-Unis et sa jument baie de 16 ans, HH Azur. Bien connus pour leur rapidité et leur précision, le cavalier et sa monture signent un parcours tout en fluidité, qui prennent de l'avance sur Fuchs dans les deux premières sections, pour passer le dernier obstacle avec une seconde d’avance sur le Suisse, les propulsant ainsi dans l’histoire du Rolex Grand Slam. Ward devient du même coup le nouveau Prétendant au titre.
Après sa première victoire dans un Major du Rolex Grand Slam of Show Jumping, McLain Ward explique ce que celle-ci représente à ses yeux : « Gagner le Rolex Grand Prix de Genève fait partie des plus beaux moments de ma carrière, avec ma Médaille olympique ou le Grand Prix de Calgary. »
Et qu’est-ce qui fait du CHI de Genève une compétition aussi spéciale ? Pour McLain Ward, ce sont « les personnes impliquées ! Le cadre et l’atmosphère sont spectaculaires, et les organisateurs et les sponsors nous offrent un événement tellement spécial que les cavaliers ne peuvent que vouloir se surpasser. »
Rencontrez la Next Gen:
Alexandra Amar
Pourquoi le CHI de Genève est-il aussi spécial ?
Pour commencer, c’est déjà très spécial de se produire devant le public de son pays. Pour ma part, c’est ma troisième sélection au CHI de Genève, ce qui me fait chaud au cœur. Michel Sorg, le sélectionneur [de l’équipe suisse] croit en moi et m’offre toujours une chance de lui donner raison. Et puis le CHI de Genève est le plus beau concours en intérieur du monde. C’est toujours merveilleux d’avoir l’occasion d’y participer.
En quoi vos compatriotes, Martin Fuchs et Steve Guerdat, sont-ils source d’inspiration ?
Quand j’étais petite, je faisais à chaque fois la queue pour leur demander leur autographe. Concourir à leurs côtés était mon rêve. Et après des années de labeur, je suis là, sous le même toit. Mon rêve est presque devenu réalité ! Cette année, je pense qu’il faut aussi mentionner Edouard [Schmitz], qui évolue en 5*. Il a fait une année formidable et a fait l’admiration des foules. Il est donc lui aussi une grande source d’inspiration.
Quels chevaux montez-vous cette semaine ?
J’ai été un peu déçue cette semaine, car j’ai amené avec moi un cheval encore très inexpérimenté à ce niveau, pour lui donner sa chance. Après réflexion, il était peut-être un peu trop vert. Il s’agit de Lyon Van De Plataan, un cheval de 10 ans super rapide, à l’esprit combatif, en particulier à ce niveau. Mais la piste comprenait plein de choses qui font peur à un cheval encore novice. C’était peut-être un peu trop tôt pour lui, mais c’est un cheval à surveiller à l’avenir.
Parmi vos jeunes chevaux, lesquels vous semblent les plus prometteurs ?
Facile : en ce moment, j’ai une jument de sept ans, Fedora Val Henry, que monte mon entraîneur, Constant Van Paesschen. Elle est formidable. À mon avis, on la verra évoluer l’an prochain dans les épreuves de classement. Je reprends les rênes cet hiver, j’ai très hâte. Je l’adore. C’est moi qui l’ai élevée, j’ai grandi avec elle. Dans deux ans, on la verra dans les plus grands concours au monde. Elle est incroyable.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 ?
J’ai été une fois de plus sélectionnée pour l’équipe suisse, j’aimerais donc solidifier ma place et participer à quelques concours de la Coupe des nations, puis progresser vers le niveau supérieur, un objectif pour lequel je travaille dur actuellement. Je pourrai peut-être participer à mon premier 5* à Saint Gall, ou être sélectionnée pour un très gros événement, ce qui serait le rêve l’an prochain.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
J’ai vécu beaucoup de beaux moments. L’an dernier par exemple, quand j’ai été couronnée Championne nationale de Suisse avec Vincy [Du Gué] : un moment très spécial, pour lequel je m’étais beaucoup entraînée. Le sans-faute était la cerise sur le gâteau ! Je suis très fière de la manière dont j’ai géré mes championnats et du comportement de mon cheval, qui s’est battu pour moi. C’était sûrement le plus beau moment de ma carrière.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Mon père, sans hésitation. Constant Van Paesschen, mon entraîneur, a été super : il m’a fait découvrir le monde de la compétition et m’a accompagnée dans les bons comme les mauvais moments. Mais mon père m’a donné beaucoup de conseils importants dans ma carrière sportive, mais aussi des leçons de vie applicables à la fois dans la vie et dans le monde du saut d’obstacles. Il m’a appris à me battre, à ne pas abandonner, à tracer mon propre chemin dans la vie, à ne pas hésiter. Ce sont les meilleurs conseils que l’on peut recevoir.
Quel conseil donneriez-vous à une personne envisageant une carrière dans le saut d’obstacles ?
Il faut croire en ses rêves. J’ai commencé dans les gradins, à attendre que les cavaliers me donnent un autographe, avec des étoiles dans les yeux. Il ne faut pas croire que c’est facile, c’est un choix de vie dur, où il faut savoir s’accrocher et oser.
À votre avis, le Rolex Grand Slam a-t-il eu un impact positif sur le saut d’obstacles de compétition ?
Oui. Rolex a toujours été un merveilleux sponsor qui aide beaucoup notre sport. C’est grâce à Rolex si le circuit du Rolex Grand Slam est devenu légendaire. Scott Brash a apporté sa pierre à l’édifice en remportant le Rolex Grand Slam, ce que je pensais impossible. Pour moi, le concept est intemporel : rassembler quatre des plus grands concours au monde, que chaque cavalier rêve de remporter, est une idée de génie. Le Grand Slam of Show Jumping sera toujours un circuit très spécial dans les cœurs de tous les cavaliers de saut d’obstacles.
Quels sont vos intérêts, en dehors du saut d’obstacles ?
Je suis étudiante en droit, je m’intéresse donc à ce sujet. C’est même devenu une passion, une condition sine qua non pour tout étudiant en droit qui souhaite réussir. Je joue au tennis, ce qui m’aide à me détendre entre deux séances d’équitation, en particulier quand l’entraînement se fait trop intense. Tout le monde devrait avoir une occupation qui leur permet de s’échapper et de respirer. Tous mes centres d’intérêt ont tendance à être liés au sport et à mes études.
Le Vet-Check avec:
Dr. Marco Hermann
Quel est votre rôle au CHI de Genève ?
Je suis le vétérinaire délégué de la FEI au CHI de Genève. Je dois observer le règlement vétérinaire établi par la FEI et veiller à ce qu’il soit appliqué correctement. Cela commence avec l’organisation de l’équipe vétérinaire et l’examen des chevaux à leur arrivée, pour m’assurer qu’ils sont en bonne santé, qu’ils ne présentent aucun signe du virus EHV et qu’ils sont aptes à la compétition. Une autre tâche importante est d’effectuer les tests de dopage et de traiter sur place tous les chevaux qui sont malades ou qui boitent.
Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?
J’ai eu la chance de pouvoir travailler sur plusieurs événements internationaux de la FEI. J’ai été le vétérinaire délégué au CSI de Zurich pendant 30 ans, et au CSIO de Saint-Gall pendant près de 40 ans. J’ai aussi été responsable de l’équipe vétérinaire du CHI de Bâle et des championnats du monde de la FEI.
C’est la deuxième année où je suis le vétérinaire délégué au CHI de Genève. Autrefois, on pouvait travailler pour un événement en continu, mais aujourd’hui, l’équipe vétérinaire doit changer tous les trois ans, l’année prochaine sera donc pour moi la dernière au CHI de Genève. C’est pourquoi j’ai pu travailler pour ces autres événements aussi longtemps.
Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?
Le bien-être du cheval est très important, à mon avis, il est aussi important que pour des athlètes. Mais il ne fait pas l’objet d’autant de recherches que pour les athlètes de haut niveau. Le système digestif du cheval nécessite beaucoup de fibres, mais aujourd’hui, on tend à traiter la nutrition du cheval comme s’il s’agissait d’un sportif humain. On donne maintenant aux chevaux des aliments avec de nombreux ingrédients à forte concentration et les chevaux ne peuvent pas assimiler ces types d’aliments car leur système digestif est le même qu’il y a cent ans, ou même mille ans. À mon avis, l’ancienne façon de nourrir les chevaux est la meilleure et les compléments qui sont vendus aujourd’hui ne sont pas adaptés à la physiologie du cheval.
Comment avez-vous décidé de devenir vétérinaire équin ? Avez-vous été inspiré par quelqu’un en particulier ?
C’était un choix facile pour moi, déjà quand j’allais à l’école, j’ai toujours voulu devenir un vétérinaire équin. Je ne pense pas avoir été inspiré par quelqu’un, mais j’ai toujours su que c’était ce que je voulais faire. Je n’ai même pas grandi dans une famille liée au cheval, ma famille était plutôt passionnée de voitures.
Qu’est-ce qui vous a apporté le plus de fierté au cours de votre carrière ?
Quand vous vieillissez, vous réalisez que vous avez fait beaucoup de choses. Je crois que ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir une bonne réputation en Suisse et d’être un membre respecté de la communauté vétérinaire, réputé pour ses connaissances. J’ai fait beaucoup de chirurgie de colique quand j’étais praticien, et j’ai pu ouvrir une clinique privée que j’ai vendue il y a cinq ans. Elle a encore une excellente réputation et c’est ce dont je suis le plus fier.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de vétérinaire équin ?
Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c’est de pouvoir travailler avec les chevaux, qui sont l’amour de ma vie. Pouvoir passer autant de temps avec eux est un privilège, même si parfois j’aimerais ne pas avoir à traiter avec leurs propriétaires, mais ça n’est pas possible ! J’adore pouvoir soigner les chevaux et trouver comment les aider afin qu’ils ne soient plus malades ou boiteux.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?
Je pense qu’aujourd’hui, la jeune génération montre plus d’intérêt pour l’aspect « vie privée » de l’équilibre entre « travail et vie privée », mais pour être vétérinaire équin, il faut un engagement total. Vous devez vous consacrer complètement à cette carrière, et ce sera plus « travail » que « vie privée ». Une autre qualité essentielle que je crois nécessaire est la patience, c’est une des choses les plus importantes pour travailler avec des chevaux.
À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?
C’est difficile à dire aujourd’hui car je suis à la retraite, je peux donc profiter un peu plus de mon temps. Je n’ai plus besoin de conduire toute la journée pour aller chez des clients comme je l’ai fait de nombreuses années, parfois de 6 h du matin à 10 h du soir. Autrefois j’aidais aussi les étudiants à la clinique. De nos jours, les cliniques vétérinaires sont ouvertes 7 jours par semaine, 24 heures sur 24, ce qui implique que j’opérais parfois toute la nuit.
J’ai encore quelques clients comme Steve Guerdat et Martin Fuchs qui sont parmi les meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde. Je travaille en privé depuis ma voiture, et je n’ai plus besoin de clinique ou d’employés.
Parlez-nous un peu de votre équipe au CHI de Genève.
Au CHI de Genève, il y a quatre vétérinaires en permanence, y compris le président de la commission vétérinaire, un membre associé et les vétérinaires traitants. Cela dépend des événements mais, en général, plus il y a de chevaux, plus vous devez avoir de vétérinaires sur place. Par exemple, au CSIO de Saint-Gall, nous avons cinq ou six vétérinaires sur place en permanence.
Après avoir pris votre retraite, quel héritage pensez-vous avoir laissé au sport équestre ?
Maintenant que j’ai pris ma retraite, je passe beaucoup de temps à faire des discours et des séminaires, surtout pour les amateurs et les gens qui ne concourent pas à un haut niveau. Souvent, ils ont un travail à plein temps en plus d’avoir un cheval, et je crois que parfois ils ne comprennent pas la complexité des chevaux car ils ne passent pas tout leur temps à s’en occuper. J’essaie de leur inculquer ce dont les chevaux ont besoin pour être à leur meilleur niveau, comment les nourrir correctement et comment être un meilleur cavalier.
Le bien-être du cheval est à la base de ce que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping ; comment veillez-vous au respect de ce principe et à un progrès constant des normes vétérinaires ?
Pour moi, la communication est essentielle, et nous devons inclure toutes les parties prenantes du secteur dans la conversation, y compris les cavaliers, les grooms, les propriétaires et les officiels. Nous devons tenir compte de tous les aspects du sport, mais le plus important, ce que nous ne devons pas oublier, c’est que le cheval doit toujours être au centre de ces conversations.
Cela peut parfois être difficile car il y a beaucoup d’argent en jeu et chacun a ses propres objectifs et ses ambitions dans ce sport. Cependant, il est extrêmement important de reconnaître que les chevaux sont des êtres vivants et qu’ils ne sont pas des machines, on ne peut pas juste les démarrer et les arrêter comme on le ferait avec une voiture.
Henrik von Eckermann et King Edward remportent la finale du Top 10 Rolex IJRC
Dix des meilleurs cavaliers de saut d’obstacles au monde et leurs montures se sont produits aujourd’hui devant une salle comble à Palexpo, dans le but de décrocher le titre de champion de la Finale du Top 10 Rolex IJRC 2022. Seuls les meilleurs cavaliers au monde selon le classement de la FEI, publié en novembre, peuvent se qualifier pour cette épreuve de renom. Venus cette année de France, de Suède, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de Suisse, des États-Unis et du Brésil, les participants étaient donc sûrs d’offrir un spectacle inégalé.
À la première manche, seuls quatre cavaliers ont réussi à boucler le parcours dessiné par Gérard Lachat sans encourir de pénalité : Marlon Modolo Zanotelli, gagnant jeudi soir du Trophée de Genève, Henrik von Eckermann, actuel numéro un mondial, et Simon Delestre et McLain Ward, tous deux très en forme actuellement. Le Français décroche pour finir le meilleur chrono sans faute avec un parcours bouclé en 65,90 secondes. Certains, comme le suédois Peder Fredricson avec une simple pénalité de temps ou le néerlandais Harrie Smolders avec un seul obstacle au sol, gardent bon espoir de remporter l’épreuve à la seconde manche. D’autres, comme Ben Maher sur Exit Remo qui finira avec 31 points de pénalité, tenteront d’oublier leur passage au plus vite.
Pour beaucoup, tout restait donc à jouer à la deuxième manche. Premier au départ, Ben Maher se console un peu avec un sans-faute sur son hongre bai. Le chouchou du public, Martin Fuchs, sera dans l’incapacité de faire pression après avoir encouru 12 points de pénalité sur Connor Jei, tandis que Julien Epaillard et McLain Ward font tomber un obstacle chacun. Avec un sans-faute uniquement amoindri d’une pénalité de temps, le Suédois Peder Fredricson donne vite le ton. Mais son compatriote, l’inimitable Henrik von Eckermann, fait encore mieux avec un premier double sans-faute aux rênes du spectaculaire King Edward. Marlon Modolo Zanotelli et Simon Delestre, les deux derniers à concourir, sont bien décidés à le surpasser. Mais ils n’en auront pas l’occasion, après que la jument du Brésilien hésite et fasse tomber le dernier obstacle, et un chrono pas suffisamment rapide pour le Français, qui signe pourtant un double sans-faute avec neuf dixième de seconde de retard seulement sur von Eckermann. Ce dernier se voit donc couronner, à son plus grand plaisir, champion de la 21e édition de cette épreuve mythique.
Placé second l’an passé, réalise là une aspiration de longue date. « C’était bien sûr là l’un de mes objectifs, déclare-t-il, après les Championnats du monde où j’ai laissé King Edward se reposer avant de reprendre doucement. Je vise la victoire à cette épreuve depuis de nombreuses années. Lorsque la Finale du Top 10 du Rolex IJRC s’est tenue à Stockholm, l’année où Daniel Deusser a gagné, j’ai effectué la reconnaissance du parcours avec Eleonora [Ottaviani], à qui j’ai dit que je voulais gagner cette épreuve un jour. Mon rêve s’est donc réalisé aujourd’hui. »
Reconnaissance de Parcours:
Gérard Lachat
A votre avis, en quoi le CHI de Genève est-il un concours si particulier ?
Il est particulier par sa situation, les espaces sont grands et tout est situé au même endroit, on a tout sous le même toit. Pas besoin d’aller à l’extérieur, et les hôtels sont à proximité. Ensuite le concours est particulièrement apprecié des cavaliers, car les épreuves sont intéressantes et importante, faisant partie du Rolex Grand Slam. Tout ceci rend le concours très attractif pour les cavaliers.
Parlons le dimanche. Quel type de parcours avez-vous préparé ?
C’est un parcours assez long, un peu comme l'année passée avec quatorze obstacles avec deux double et un triple. Donc, en tout 18 efforts ; c’est un vrai parcours de Grand Prix. Nous l’avons conçu ainsi pour garder l’esprit du Grand Slam, étant donné que le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ont deux manches et un barrage, ce qui n’est pas le cas à Genève. On se permet de faire une manche un peu plus longue et technique, avec un beau barrage.
Combien de sans-faute attendez-vous ?
On essaie d’avoir toujours entre huit et dix sans fautes. Je pense que douze serait la limite, s’il y en a plus cela devient trop. Honnêtement, huit sans-faute me semble être le chiffre idéal, même si je me contenterai de six, voir dix s’ils sont en grande forme.
Selon vous, quel type de combinaison aura la meilleure chance de gagner le Rolex Grand Prix de dimanche ?
Alors certes, il y a des cavaliers qui ont une routine solide. Mais c’est presque tous les cavaliers qui participent à l‘évènement. Il faut aussi des chevaux qui ont des bonnes capacités et qui sont en forme. Ensuite, une grosse partie c’est la forme du cavalier le jour J. C'est un peu comme pour tout le monde, il y a des cavaliers qui sont dans un grand jour de forme et en conséquence tout fonctionne pour eux. On a vu cela, par exemple avec Julien Epaillard qui remporte un grand nombre d’épreuves en ce moment. J'ai discuté avec lui hier et puis il me dit « j’espère que ça dure encore ce week-end ». Il est tout à fait réaliste et il voit très bien la situation. À ce stade, on ne peut pas déjà dire quel sera l’état de forme dimanche. En ce moment, il est en top forme, et il a des chevaux qui sont très affutés, mais impossible de prédire le jour J si l’état de forme sera le même.
Souvent, les cavaliers en haut de classement restent dans une période de grande forme et enchainent une série de belles performances. Il y a eu Steve Guerdat qui est resté au sommet il y a quelque temps, puis Martin Fuchs et Henrik Von Eckermann sont montés en puissance et semble être là pour rester. Puis Julien Epaillard fait une année extraordinaire et il se retrouve à côtoyer les sommets Mondiaux. Il semble est bien positionné mais difficile à dire dans quelles conditions il arrivera dimanche au Rolex Grand Prix.
Quand et où s’est déroulé le premier parcours que vous avez conçu, en tant que chef de piste ?
Malheureusement, je ne me souviens pas bien du tout premier parcours, mais c’était un petit parcours.
C'était certainement une épreuve de 100cm à 110cm. Ce dont je me rappelle mieux, c’est le premier grand parcours que j’ai dessiné, où toute la pression était sur moi. C’était à Saint-Gall, et en raison d’une météo épouvantable, nous n’avions pas pu faire deux épreuves. Ensuite j’ai eu la chance de participer au CHI de Genève en tant que chef de piste et les premières éditions se sont très bien passées.
Est-ce que vous avez des passions en dehors de l'équitation ou du monde équestre ? Qu'est-ce que vous faites quand vous êtes en congé ?
Je m’occupe principalement mon centre d'élevage, qui me prend beaucoup de temps On a des poulains à l'élevage, on monte beaucoup de jeunes chevaux qui exigent beaucoup d’attention et de patience. Je dois aussi m’occuper des jeunes chevaux. Quand j’ai du temps libre, j’en profite pour me reposer.
Est ce qu'il y a un parcours qui vous a marqué plus que d'autres ? Est ce qu'il y a un événement sur lequel il y a eu un parcours très particulier qui vous a vraiment plu ?
Il y a toujours des parcours que l’on a appreciés plus que d’autres. Je porte énormément d’affection pour mon parcours du Rolex Grand Prix de l’an dernier, probablement un de mes meilleurs.
Pour ce qui est des autres chefs de piste,il y en a plusieurs qui m’ont marqué. Je n’ai pas un parcours préféré mais j’ai beaucoup apprécié le parcours des Championnats du Monde d’Herning, j’y suis allé avec Louis Konickx, et j’étais son assistant.
Dans les autres parcours que j’ai apprécié récemment, il y a le parcours des Jeux Olympiques de Tokyo. Un parcours très professionnel, avec une difficulté élevée et des lignes délicates. J’ai eu la chance de recevoir les plans et c’était très technique, très intéressant à regarder. J’ai trouvé cela superbe.
Est ce qu'il y a un chef de piste qui vous a inspiré plus que plus que d'autres ?
Il n’y en a pas un en particulier, mais les personnes avec qui j’ai commencé ma carrière resterons ceux qui m’ont inspiré le plus. Il y a eu Rolf Lüdi, puis Aeschlimann et von Siebenthal. Puis j’ai eu la chance de travailler avec Louis Konickx, que j’adore car on est sur la même ligne d’onde au niveau professionnel. On se soutient vraiment, on vérifie les lignes de l’autre. On a une manière très décontractée de travailler ensemble, le but est toujours de faire des critiques constructives pour améliorer le prochain parcours. J’ai aussi travaillé avec Uliano Vezzani que j’apprécie beaucoup, c’est intéressant car il a un style très différent de Louis. J’ai eu la chance de cotoyer aussi Frank Rothenberger, un grand nom dans la discipline. Toutes ces expériences ont été très intéressantes.
Le mot de l'organisateur
Alban Poudret
En quoi consiste votre rôle de directeur sportif au CHI de Genève ?
J’occupe la fonction de directeur sportif depuis 30 ans. Avant cela, je faisais partie de l’équipe des commentateurs et je faisais des choses et d’autres pendant le concours. Dans mes fonctions actuelles, je suis à la fois responsable du côté sportif et de l’aspect divertissement mise en scène, attractions, etc.. J’ai la chance de travailler au sein d’une équipe formidable : Sophie [Mottu Morel], Michel [Sorg] et moi formons un trio de choc, qui discute toutes ses idées en concertation. Je soumets des idées et des propositions, et si nous en sommes tous contents, je les présente au comité.
Ce dernier est composé de 25 personnes, et comprend un sous-comité de 10 personnes ciblant les questions directement liées au côté équestre. Les 15 personnes restantes, qui s’occupent des autres questions, sont des architectes ou des spécialistes des questions financières, de sécurité etc, qui garantissent le bon déroulement de l’événement.
Le sous-comité se réunit régulièrement pour partager ses avis et réflexions sur les différents concepts avancés. Ce processus démocratique fait que toutes les idées sont validées par la majorité avant leur mise en place.
Pendant le concours lui-même, d’autres personnes nous apportent leur aide, comme Philippe Guerdat, le père de Steve. Philippe a raccroché ses étriers en 1996, et m’aide dans les coulisses du CHI de Genève depuis cette date. Il parle aux cavaliers de la piste, de leurs souhaits éventuels et des améliorations possibles que nous pourrions apporter. Énormément de gens nous aident à faire de ce concours ce qu’il est aujourd’hui.
Nous savons que vous aimez les statistiques. Quelles sont vos préférées des 30 dernières années ?
C’est vrai, j’aime les données et les statistiques. Je passe beaucoup de temps à les compiler, en particulier les données historiques couvrant plusieurs générations de cavaliers. Pour mon magazine [Le Cavalier Romand], j’ai compilé les médaillés des différents championnats depuis 1912, ainsi que les gagnants de tous les principaux Grands Prix du siècle écoulé. Ludger Beerbaum en a remporté le plus grand nombre, suivi de John Whitaker, Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat et Hans-Günter Winkler. C’est très intéressant de mettre en lumière les différences entre les générations.
Au CHI de Genève, nous n’avions pas de liste des champions pour les plus grandes épreuves. J’ai donc créé un palmarès des différents gagnants. Steve Guerdat a remporté 12 grandes épreuves au CHI de Genève, dont trois Rolex Grands Prix et deux Finales du Top 10 Rolex IJRC. Rodrigo Pessoa, lui, a gagné 10 de ces grandes épreuves, et Kent Farrington neuf.
Cette année, nous avons invité Francisco (« Paco ») Goyoaga Mollet, un cavalier espagnol issu de la catégorie de moins de 25 ans, à participer au CHI de Genève. Il est venu me parler au CHIO d’Aix-la-Chapelle, et m’a dit que son grand-père avait remporté le Grand Prix du CHI de Genève à deux reprises. Il avait de plus gagné le Trophée de Genève et la Coupe des Nations ici-même. Jusqu’en 1983, la Coupe des Nations pouvait se tenir en intérieur, mais depuis elle doit avoir lieu en extérieur en Europe.
Comment selon vous le saut d’obstacles s’est développé, en termes de qualité, depuis que vous travaillez au CHI de Genève ?
Nous avons assisté à un changement extraordinaire. Il y a trente ans de cela, huit ou dix cavaliers pouvaient raisonnablement gagner le Grand Prix du dimanche. Aujourd’hui, 30 des 40 couples en lice ont une chance. Les meilleurs cavaliers ne sont même pas sûrs de se qualifier pour le Rolex Grand Prix. La compétition est incroyablement serrée de nos jours. Je me demande si cette évolution se poursuivra indéfiniment. Les chevaux présentés sont d’une qualité exceptionnelle. Cela signifie qu’il vous faut un cheval presque parfait pour avoir une chance de gagner. La technique des cavaliers a aussi beaucoup progressé, les équipes autour des cavaliers sont plus importantes, et dans l’ensemble tout est plus professionnel. Je me demande parfois comment nous allons évoluer. Pour finir, je crois que la situation actuelle est convenable, grâce notamment à l’intelligence des chefs de piste qui comprennent qu’ils doivent tester toujours plus les cavaliers et leurs montures, mais seulement de manière lente et graduelle.
En tant qu’organisateurs, nous nous devons également de faire évoluer notre sport, par exemple en laissant la porte ouverte aux jeunes talents pour qu’ils puissent grandir et concourir. Nous sommes heureux d’avoir invité Victor Bettendorf du Luxembourg, qui a remporté de nombreux Grands Prix 4* mais n’avait pas encore eu l’opportunité de concourir en 5*. Jeudi, il s’est placé deuxième au Trophée de Genève !
Nous recevons beaucoup de demandes de la part de cavaliers prêts à payer pour participer au CHI de Genève, mais nous sommes résolus à toujours refuser, afin de rester fidèles à nos valeurs et notre philosophie, qui visent à ce que les couples les plus doués puissent concourir ici, et non pas seulement ceux qui peuvent se le permettre financièrement. En tant qu’organisateurs, nous sommes responsables de protéger l’évolution du saut d’obstacles.
Pour vous, quel a été le moment le plus marquant de l’histoire du CHI de Genève ?
Il y a eu tant de points forts ! La première victoire de Steve [Guerdat] dans le Grand Prix de 2006 était très spéciale. Il a gagné sur Jalisca Solier, qu’il ne connaissait que depuis septembre 2006 et qu’il n’avait jamais montée dans un Grand Prix 5* auparavant. Le jour où il a reçu cette jument, il m’a appelé pour me dire qu’il la pensait capable de remporter le Grand Prix au CHI de Genève et de l’accompagner au Jeux olympiques de Pékin 2008 (Hong Kong). Et il avait raison sur les deux plans ! Depuis cette date, Steve a remporté le Rolex Grand Prix du CHI de Genève à deux autre reprises et la Finale du Top 10 Rolex IJRC deux fois également, mais c’est sa première victoire qui m’a le plus marqué.
Un autre temps fort a été la victoire de Martin Fuchs au Rolex Grand Prix l’an passé, alors qu’il était déjà le champion sortant. Cette année, j’ai terriblement hâte d’assister dimanche à la cérémonie d’adieu de l’incroyable Clooney [51].
Autre fait marquant, nous accueillons une épreuve de cross en intérieur, que le Suisse Robin Godel a brillement remportée en 2021. Ce cavalier avait eu la malchance cette année-là de perdre son cheval durant l’épreuve de cross des jeux Olympiques de Tokyo. Nous étions donc heureux qu’il finisse l’année sur une victoire et qu’il puisse aborder 2022 dans un meilleur état d’esprit.
Nous fêterons l’an prochain les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Quel en est votre meilleur souvenir ?
Deux me viennent en tête. Tout d’abord, la victoire de Nick Skelton et Big Star au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’est l’un de ces couples cheval-cavalier de légende. Leur victoire au premier Rolex Grand Prix, dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping au CHIO d’Aix-la-Chapelle a été un événement mémorable. Ensuite, la victoire phénoménale de Scott Brash et Hello Sanctos à trois Majeurs d’affilée, d’autant plus que nous pensions devoir attendre 20 ou 30 ans au moins pour voir quelqu’un accomplir un pareil exploit. Avec ce triplé, ce triomphe, Scott nous a démontré que notre concept était lui aussi une réussite !
Marlon Modolo Zanotelli et Edgar VDM remportent le Trophée de Genève
En cette deuxième journée du CHI de Genève, 50 cavaliers issus de 15 pays différents se sont disputé l’épreuve phare du vendredi, le Trophée de Genève, sous le toit de l’emblématique Palexpo. À l’affiche, pas moins de 17 des 20 meilleurs cavaliers de la discipline, dont le Suédois Henrik von Eckermann, numéro un mondial, son compatriote Peder Fredricson, ainsi que Daniel Deusser, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, Martin Fuchs, chouchou de la foule genevoise, et Max Kühner, ancien gagnant de Majeur. Ceux-ci espérant bien évidemment accomplir une performance spectaculaire lors de cette épreuve à 1,60 m de 13 obstacles qui leur permettrait de se qualifier pour le Rolex Grand Prix de dimanche.
Au milieu d’un premier parcours dessiné par Gérard Lachat, dénué d’obstacles particulièrement difficiles, 12 des 25 cavaliers au départ s’étaient déjà qualifiés avec un sans-faute pour le barrage. Parmi ceux-ci, le champion olympique individuel Ben Maher, l’Américain McLain Ward, très en forme en ce moment, et le gagnant de la Coupe de Genève l’an passé, Harry Charles, sur sa monture Borsato. Après l’intervalle, la foule a pu assister à six autres sans-faute et admirer le talent et la virtuosité de plusieurs autres cavaliers, dont Gilles Thomas, plein de promesse du haut de ses 24 ans, et membre clé de l’équipe belge ayant remporté la Coupe des nations 2022. Le Britannique Joseph Stockdale, qui à 23 ans participait à son premier CHI de Genève, n’aura pas la même chance : après un parcours ultra fluide, il encoure une malheureuse faute de temps.
L’heure du barrage ayant sonné, il est vite devenu évident que le parcours raccourci allait mettre davantage de bâtons dans les roues des participants que la première version. Les Britanniques Maher et Charles, les suédois von Eckermann et Fredricson, et Kraut et Ward des États-Unis marquent tous des points de pénalité. Martin Fuchs, dernier gagnant en date du Rolex Grand Prix, et Shane Sweetnam renversent la tendance avec deux sans-faute. Mais c’est l’Irlandais qui éclipse le champion suisse avec un chrono 12,06 secondes plus court, a priori intouchable. Mais Victor Bettendorf, seul luxembourgeois en lice, ne tarde pas à recaler Sweetnam en seconde position avec 0,28 secondes d’avance. Avec une poignée de cavaliers encore en lice, la partie semblait jouée. Mais le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli n’avait pas dit son dernier mot, et en a mis plein les yeux au public en bouclant le barrage de sept obstacles avec plus d’une seconde d’avance sur Bettendorf, pour s’adjuger la victoire sur son cheval à l’extraordinaire talent, VDL Edgar M.
Ravi par la performance de son hongre alezan de 13 ans sur les deux parcours, Modolo Zanotelli nous a offert le commentaire suivant : « Il a été super. Il a déjà fait une saison incroyable, et il finit par une victoire au dernier concours de l’année. Remporter une épreuve aussi tôt dans la compétition est très spécial.
J’ai eu la chance de partir vers la fin, ce qui m’a permis de regarder concourir les autres cavaliers pour décider comment procéder. Comme je connais très très bien mon cheval et ses qualités, j’ai pu prendre des risques en début de parcours, et par bonheur cela m’a suffi pour gagner. »
Interrogé s’il comptait monter Edgar en vue du Rolex Grand Prix de dimanche, Modolo Zanotelli nous a affirmé que « c’est prévu, mais comme je monte Like A Diamond dans la finale du Top 10 de l’IJRC Rolex demain, je prendrai une décision en fonction de ses performances. »
Confidences de groom:
Louise Persson
Parlez-nous un peu de votre trajet jusqu’au CHI de Genève...
Je suis venue en avion de Miami jusqu’en Belgique il y a cinq jours avec Coronado et Igor Van De Wittemoere, les montures de Nayel Nassar. Nous y sommes restés jusqu’à mardi soir, puis nous sommes arrivés à Genève hier matin. Ils sont tous deux en pleine forme physique et mentale. Ils ont bien mangé et bu pendant le voyage, tout s’est bien passé. En plus d’avoir du talent, ils ont les deux un très bon caractère. Coronado et Igor ont voyagé dans un camion deux places. Il existe des camions dits « triples » qui peuvent accueillir trois chevaux, mais les places sont plus serrées. Pour être sûrs qu’ils bénéficient du plus grand confort possible pendant le transport, nous les faisons toujours voyager dans un camion deux places.
L’avion qui nous transportait était rempli de fleurs, dont beaucoup de tulipes, à destination d’Amsterdam. L’air était délicieusement parfumé ! Il faisait un peu froid pour moi, mais c’est mieux pour les chevaux d’être au frais pendant le transport, et pareil pour les fleurs. L’avion transportait également un moteur de bateau. En plus des chevaux, les avions-cargo transportent toutes sortes de choses : des voitures, des machines à laver, bref n’importe quoi. Les grooms sont assis derrière le cockpit, et ont accès aux chevaux derrière eux. Ils vont les voir toutes les deux heures, ou toutes les heures si c’est nécessaire.
J’imagine qu’il est très important de vérifier s’ils sont bien hydratés et s’ils s’alimentent bien pendant le vol ?
Absolument. Certains chevaux ne boivent pas assez dans l’avion. On essaie alors de leur donner un mash, parfois agrémenté de jus de pomme, pour tenter de les hydrater. Le foin qu’on leur donne dans l’avion comprend beaucoup d’électrolytes qui les aident à rester hydratés. Il faut aussi s’assurer que les chevaux sont prêts et ont bien mangé et bu avant le vol.
Est-ce que vous conduisez beaucoup, et comment combattez-vous l’ennui durant les longs trajets ?
Je conduis moins qu’avant heureusement, car nous utilisons désormais une société de transport qui fournit des conducteurs. J’aime bien écouter de la musique, et maintenant qu’on voyage entre amis, il y a une bonne ambiance. Et puis les longs trajets sont l’occasion idéale de réfléchir.
Que faites-vous lorsque vous accompagnez un cheval sensible au transport ?
Il faut déjà bien connaître son cheval pour s’apercevoir rapidement s’il n’est pas comme à son habitude ou qu’il est stressé, afin de pouvoir l’aider immédiatement. Les petits détails comptent, comme de savoir si un cheval préfère être au frais ou non pendant le transport.
Comment s’est passée la phase de préparation au CHI de Genève pour Coronado et Igor ?
Ils ont d’abord concouru chez nous aux États-Unis. Il y a quelques semaines de cela, ils ont participé à de grosses épreuves en Amérique et au Canada, puis ils ont levé le pied un moment avant ce Majeur. Ils reconnaissent un gros concours comme le CHI de Genève par l’atmosphère qui y règne, et sont aussi sujets aux poussées d’adrénaline !
Est-ce que vous aimez venir aux Majeurs (The Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, Spruce Meadows ‘Masters’ et maintenant le CHI de Genève) ? En quoi diffèrent-ils des autres compétitions ?
J’adore assister à ces concours, ils font partie des meilleurs au monde ! Tout est au top : les installations, les performances, les écuries... Tout est fait pour que les chevaux, les cavaliers et les grooms n’aient besoin de rien.
Se rendre à l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam, c’est plus de stress ?
Les facteurs de stress dans le saut d’obstacles sont nombreux, mais la tension est à son comble lors des Majeurs, en particulier entre le Top 10 IJRC Rolex et le Rolex Grand Prix, deux épreuves prestigieuses et très bien dotées. Le dimanche venu, tout le monde veut remporter le Rolex Grand Prix, et avec les concurrents de talent inscrits cette année, il va être difficile de prédire le gagnant.
Vous montez beaucoup à cheval ?
Non, plus beaucoup. Je crois que je préfère m’occuper des chevaux et leur donner des friandises !
Qu’est-ce que vous aimez le plus et le moins dans votre travail ?
J’adore passer du temps avec les chevaux. Je suis toujours très fière lorsque nos chevaux font un bon résultat, car c’est le fruit d’un labeur commun. J’aime aussi les liens qui se créent lors des compétitions. Le moins amusant ? Faire les écuries !
Les grooms forment-ils une vraie communauté où ils se soutiennent mutuellement ?
Oui, nous formons une communauté soudée. Nous nous aidons les uns les autres, et c’est important, car c’est un métier parfois difficile. Et nous bénéficions désormais de l’aide d’associations spécialement créées dans ce but. C’est agréable de voir notre métier ainsi reconnu.
De quelles qualités doit faire preuve un groom de haut niveau ?
Il faut travailler dur, être passionné par son travail, et vouloir gagner !
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
On apprend souvent en imitant, et on absorbe beaucoup de connaissances en ouvrant bien les yeux et les oreilles.
Le mot des organisateurs:
Sophie Mottu Morel
Vous devez être ravie de voir le CHI de Genève de cette année se dérouler à guichets fermés ?
C’est vraiment exceptionnel ! Les ventes de billets sont fantastiques pour l’édition de cette année. Nous jouons à guichets fermés dimanche et je pense que nous le serons aussi vendredi et samedi. Je ne saurais dire pourquoi les ventes de cette année ont été aussi bonnes, peut-être est-ce la cérémonie de départ à la retraite de Clooney [Clooney 51] ou l’éventualité d’une troisième victoire successive, et historique, de Martin Fuchs au Rolex Grand Prix. Nous sommes très heureux, car beaucoup de gens veulent assister au concours cette année. Je pense que le public veut être là pour partager des souvenirs communs et pour encourager une victoire suisse. Et puis, l’année dernière, le CHI de Genève a été le seul événement sportif à Genève en décembre, donc peut-être que les gens ont découvert le concours l’an dernier et ont décidé de revenir cette année.
Cette année nous avons ajouté une journée de compétition le mercredi et nous avons ouvert le concours à tout le monde, avec une entrée gratuite. Cela fait partie de notre philosophie de rendre le CHI de Genève accessible à tous et d’attirer un nouveau public pour notre discipline.
Le CHI de Genève nous réserve-t-il des surprises cette année ?
Oui, nous avons introduit le Prix du Crédit Suisse, qui comprend trois épreuves de saut d’obstacles, le premier jour de la compétition. Ces épreuves étaient habituellement le jeudi, vendredi et samedi matin, mais nous avons vu qu’il était difficile pour les cavaliers de s’y présenter en raison des problèmes de circulation à Genève le matin, et il est également plus facile pour les cavaliers nationaux de venir pour une journée. Cela implique également que nous pouvons donner une pause à nos bénévoles pendant ces matinées et qu’ils n’auront pas besoin d’être présents au Palexpo aussi tôt, et c’est aussi bien pour nous, les organisateurs, qui aurons des matins plus calmes !
Quelle importance ont les bénévoles dans le bon déroulement de la compétition ?
Ils sont essentiels. Nous avons 700 bénévoles cette année et ils sont le clou du spectacle. Ils s’investissent avec tellement de passion dans la compétition, ils veulent être là et sont heureux de participer, et pour moi ils sont extrêmement importants. Le concours ne serait pas le même sans eux, ils sont l’âme du concours.
Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre ?
Nous travaillons comme une famille, nous voulons nous aider les uns les autres. Nous avons beaucoup de responsabilités et nous devons pouvoir être sûrs que chaque membre de l’équipe fasse son travail correctement. Nous devons avoir confiance en nos collègues, il y a beaucoup de gens qui ont différentes responsabilités mais nous avons tous le même objectif.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Vous devez vraiment aimer le sport dans lequel vous souhaitez travailler mais vous devez aussi suivre d’autres sports importants comme le tennis, le golf ou le ski et les événements qui y sont liés. Si vous voulez être bon, vous devez regarder ce que les autres font de bien et essayer de toujours faire mieux.
Vous devez aller aux événements sportifs et parler avec les personnes qui y travaillent, pour ensuite utiliser ces idées et les adapter pour votre événement. Enfin, je dirais de ne pas compter vos heures parce que vous allez travailler beaucoup, mais c’est aussi très intéressant car vous rencontrez beaucoup de gens, et si vous êtes un passionné de votre sport, vous pouvez même parfois rencontrer votre idole. En conclusion, n’ayez pas peur, parlez avec beaucoup de gens et observez bien tout ce qui se fait de façon à vous améliorer continuellement.
Les organisateurs du CHI de Genève et vous-même vous inspirez-vous de grandes compétitions d’autres sports, comme le tennis ou le golf ?
Oui, bien-sûr. Il est toujours utile d’observer ce qui se fait dans les autres sports. Je suis allée à Wimbledon une fois, et c’était vraiment incroyable. Je crois que nous devrions assister plus souvent aux grands événements d’autres sports pour apprendre comment ils font les choses.
Pourquoi le CHI de Genève tient-il autant à donner l’occasion aux plus jeunes cavaliers de concourir dans une grande compétition ?
Parce qu’ils sont les champions de demain. Il est vraiment important pour eux d’affronter les meilleurs cavaliers, sur les meilleurs terrains, et c’est un excellent moyen d’apprendre. Soutenir les jeunes cavaliers fait partie de l’histoire du CHI de Genève ; avant même que j’arrive sur le CHI, Alban Poudret et beaucoup d’autres ont veillé à ce que ce soit une priorité. Aujourd’hui, nous avons les concours pour les U25, mais avant qu’ils existent, la jeune génération était accueillie dans les concours internationaux. Je pense que ces concours ont permis à des cavaliers d’évoluer, comme par exemple Edouard Schmitz, qui n’a que 23 ans. Il a commencé à monter dans les concours de U25 quand nous les avons introduits il y a trois ans, et aujourd’hui il fait partie des meilleurs du monde.
L’année prochaine marquera les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping, quel succès a-t-il obtenu et quels changements positifs a-t-il apportés à la discipline ?
Je pense que c’est un énorme succès. Cela fait dix ans que nous avons démarré ce projet, et aujourd’hui, nous avons l’occasion de prendre un temps de réflexion. Nous avons rencontré des personnes extraordinaires d’autres Majeurs et nous avons énormément appris les uns des autres. La victoire de Scott Brash au Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015 a été un grand événement car elle a donné de la crédibilité à notre concept, elle a prouvé qu’il est possible de gagner, même si c’est difficile.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a établi une référence et un standard pour les autres concours, le niveau des cavaliers qui viennent concourir est phénoménal et le montant du prix est aussi exceptionnel. Le CHI de Genève a tiré énormément d’enseignements du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et nous sommes très fiers de faire partie de cette famille. Les autres Majeurs sont une inspiration pour nous et nous motivent à nous améliorer. Nous sommes vraiment reconnaissants envers Rolex qui est bien plus qu’un fidèle partenaire.
Quel a été pour vous le moment le plus marquant de ces 10 premières années du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Il y en a eu tellement. Un grand moment pour moi a été de voir Scott Brash remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping à Calgary, il a été époustouflant. Et puis voir Steve Guerdat et Nino [Des Buissonnets] gagner le premier Rolex Grand Prix au CHI de Genève, dans le cadre du Rolex Grand Slam of Show Jumping de 2013, c’est quelque chose que je n’oublierai jamais.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping revient au CHI de Genève du 7 au 11 décembre 2022 avec un programme intense, avec notamment la 21ème édition de la Finale du Top 10 Rolex IJRC le vendredi soir et le concours vedette, le Rolex Grand Prix du dimanche après-midi.
Organisé dans l’impressionnant Palexpo de Genève, en Suisse, il verra l’élite des couples de cavaliers et chevaux affronter des parcours parmi les plus difficiles de l’année lors de ce qui est souvent considéré comme le plus important concours indoor de concours hippique. Cette année, les participants du concours constituent une affiche spectaculaire, dont 17 des 20 meilleurs cavaliers, six témoignages Rolex et 17 cavaliers représentant le pays d’accueil.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre
Après sa victoire sensationnelle au tournoi CP ‘International’, Présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, l’Allemand Daniel Deusser cherchera à renouveler son impressionnante performance au Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, ayant déjà gagné deux des trois derniers Grands Prix. Deusser cherchera à poursuivre sa quête pour devenir le deuxième cavalier à avoir gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping après le triomphe du Témoignage Rolex, Scott Brash, en 2015. Deusser retrouvera également son compatriote Gerrit Nieberg, gagnant du Rolex Grand Prix organisé à Aix-la-Chapelle un peu plus tôt cette année.
Favori local et défendeur du titre, Martin Fuchs sera l’objet de tous les regards. Ayant gagné les deux dernières éditions du Rolex Grand Prix au CHI de Genève, le numéro 2 mondial comprend la précision, le courage et les qualités athlétiques nécessaires au cheval comme au cavalier pour emporter cette prestigieuse compétition. Fuchs retrouvera à Genève son compatriote et trois fois vainqueur du Rolex Grand Prix dans ce lieu emblématique, Steve Guerdat, ainsi que ses coéquipiers du championnat du monde de la FEI, Edouard Schmitz et Pius Schwizer.
Le numéro 1 mondial Henrik von Eckermann vient ajouter son nom à l’impressionnante liste des concurrents de cette année. Le cavalier suédois se présentera à la compétition rayonnant de confiance, tenant la place de numéro 1 mondial depuis quatre mois et après une récente victoire dans les qualifications de la FEI Jumping World CupTM à Vérone. Le double champion du monde et médaillé d’or par équipe sera cependant en lice pour sa première victoire au Rolex Grand Prix de Genève. La Suède sera également représentée par Peder Fredricson. Le très compétitif Peder, qui avait rejoint Henrik sur le podium à Tokyo et à Herning, cherchera lui aussi à saisir le prestigieux trophée pour la première fois.
Harrie Smolders, arrivé second l’an dernier, essaiera sans doute de faire mieux cette année pour devenir le premier Néerlandais à remporter le concours. Un solide contingent de cavaliers venus de France se rendra aussi au CHI de Genève cette année, dont le numéro 3 mondial, Julien Epaillard, le très en forme Simon Delestre et le Témoignage Rolex Kevin Staut. Staut, ancien vainqueur de la Finale du Top 10 Rolex IJRC et du Rolex Grand Prix, cherchera à se servir de son expérience de vainqueur et de sa connaissance des lieux pour ajouter le dernier Rolex Grand Prix de l’année à son impressionnant palmarès de 2022.
La Grande-Bretagne sera représentée par tous les membres de son équipe médaillée d’or aux championnats du monde de la FEI. Ben Maher a remporté la Finale du Top 10 Rolex IJRC l’année dernière avec son partenaire médaillé d’or olympique, Explosion W, et a poursuivi son impressionnant parcours tout au long de l’année avec de nouveaux chevaux au plus haut niveau de la compétition. Scott Brash est un concurrent à ne surtout pas négliger dans ce prestigieux concours, ayant gagné ici en 2014, sur le chemin de sa victoire au Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015. Le numéro 1 mondial des moins de 25 ans, Harry Charles, sera également en lice. Arrivé dans le Top 15 cette année, le jeune cavalier britannique s’est affirmé comme l’un des meilleurs cavaliers au monde et retrouvera une autre étoile montante de la discipline, Joseph Stockdale, qui fera ses débuts au CHI de Genève.
Le Belge Gilles Thomas, arrivé troisième au tournoi CP ‘International’, présenté par Rolex au The CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, sera rejoint par ses compatriotes Gregory Wathelet, qui a gagné le Rolex Grand Prix au CHI Royal Windsor Horse Show plus tôt cette année, et Jérôme Guery, médaille d’argent en individuel aux championnats du monde de la FEI.
Parmi d’autres redoutables concurrents, nous retrouvons l’Irlandais Conor Swail, qui a récemment gagné les qualifications de la FEI Jumping World CupTM à Washington et à Sacramento, l’Autrichien Max Kühner, arrivé troisième au Rolex Grand Prix au CHI de Genève l’an dernier, et l’Américain McLain Ward.
Interview du Prétendant:
Daniel Deusser
Félicitations ! Vous êtes une nouvelle fois le Prétendant au Rolex Grand Slam. Comment vous sentez-vous à l’approche du CHI de Genève ? Quel cheval pensez-vous monter pour le Rolex Grand Prix ?
Je me sens confiant à l’approche du CHI de Genève. Mes chevaux sont en bonne forme ces dernières semaines. Je suis vraiment impatient d’aller à Genève car c’est un concours fantastique, et j’en ai gardé de merveilleux souvenirs des précédentes compétitions. Je suis conscient qu’il sera difficile de gagner ce Grand Prix une nouvelle fois, mais je suis sûr d’avoir une chance cette année. Donc j’y vais doucement dans la période de préparation.
Qu’avez-vous fait depuis que vous avez gagné le CP ‘International’, présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows en septembre, et comment vous êtes-vous préparé avec vos chevaux pour le CHI de Genève ?
Avec les meilleurs chevaux, on essaie toujours de préparer le meilleur programme. Pour le CHI de Genève, j’ai deux chevaux que j’envisage d’emmener, Killer Queen [VDM] et Tobago [Scuderia 1918 Tobago Z]. Killer Queen a eu quelques semaines de repos après le Spruce Meadows ‘Masters’, où elle a sauté magnifiquement. Je pense qu’elle a retrouvé la forme et qu’elle se sent bien maintenant. Je n’ai pas de concours prévu pour les deux semaines à venir donc les deux chevaux devraient arriver très frais à Genève.
Je n’ai pas encore vraiment de plan, je dois encore décider qui je vais monter pour le Rolex Grand Prix et quel cheval je monterai pour les qualifications du Grand Prix. Cette décision dépendra beaucoup de mon ressenti pendant la dernière semaine d’entraînement avant de partir pour Genève. Cette semaine me permettra d’observer et d’évaluer comment se sentent les chevaux. Peut-être que l’un des deux sera encore un peu trop frais et qu’il aura besoin de commencer avec un petit concours, et que l’autre sera prêt pour commencer directement au plus haut niveau. Jusqu’à présent, les deux chevaux me font une très bonne impression, ils sont tous les deux très heureux et concentrés, je suis donc vraiment impatient d’aller à Genève.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping va fêter son dixième anniversaire l’an prochain. Quel impact a-t-il eu sur la discipline selon vous ?
Avec le Rolex Grand Slam, les quatre compétitions ont créé une importante source de motivation dans notre sport. Elles ont créé quelque chose de très particulier, avec un format exclusif, qui à ce jour ne peut être égalé. Le sport se trouve propulsé à un tout autre niveau, puisque auparavant, il n’y avait qu’un championnat à la fin de la saison. Mais aujourd’hui, tous les cavaliers de saut d’obstacles attendent le Rolex Grand Slam, et considèrent les quatre compétitions comme quatre championnats tout au long de l’année. C’est un format de compétition fantastique. Tout le monde sait combien il est difficile de gagner le Rolex Grand Slam. En 2015, Scott Brash a réussi, mais cela fait déjà sept ans. Depuis, personne n’a pu s’en approcher, mais chaque saison, tous les cavaliers espèrent y arriver. Je pense que ça montre la place incroyable du Rolex Grand Slam.
À quel point est-il important pour un cavalier de saut d’obstacle de continuer à apprendre ?
J’ai travaillé pour Franke Sloothaak sur une période de quatre ans et demi. Il a été un excellent cavalier pendant un certain temps, et il m’a beaucoup appris. Jusqu’à ce jour, je suis encore en contact avec lui. J’apprends encore avec lui, car il me rend visite de temps en temps. Je dois dire que les programmes de mentorat sont peut-être légèrement différents maintenant, mais je guette activement sur le terrain les cavaliers qui réussissent, même les plus jeunes, pendant les compétitions de saut d’obstacles. Dans la carrière d’un cavalier, peu importe depuis combien de temps on monte, il y a toujours à apprendre, car chaque cheval est différent. Leurs caractères sont différents, et les cavaliers doivent toujours s’adapter et apprendre à manier et à communiquer avec des chevaux différents. Et même avec mon expérience, chaque année j’intègre de nouveaux entraînements avec mes chevaux, les nouveaux comme les anciens, pour toujours apprendre et progresser. Il est important de toujours apprendre dans ce sport, et d’observer et d’étudier les autres cavaliers.
À quoi ressemblent votre régime et votre programme nutritionnel ? Quelle est l’importance de la diététique et de la nutrition dans votre programme d’entraînement global ?
Pour être honnête, je n’ai pas besoin de surveiller mon poids, car je suis très grand et mince. Je pense que le plus important en termes de nutrition, c’est qu’il faut être conscient que l’objectif est d’être à l’aise et en forme physiquement. Bien-sûr, chacun doit adapter sa nutrition à son cas et à son type de morphologie. Comme je vous disais, je suis très grand, ce qui n’est pas toujours un avantage sur la selle. En termes de poids, j’ai beaucoup de chance de pouvoir encore manger tout ce qui me plaît car mon poids est facile à gérer.
J’essaie vraiment de prendre le temps de faire beaucoup d’étirements afin que mon corps reste souple. Être un cavalier de grande taille a ses désavantages et la souplesse peut parfois être un problème pour moi comparé à d’autres cavaliers plus petits. Il est important de toujours travailler la souplesse. Dans notre sport, on passe des heures sur la selle, et c’est une position ou certains muscles gagnent en force, surtout dans les jambes.
En dehors du saut d’obstacles, comment vous détendez-vous ? Qu’aimez-vous faire ?
Ces derniers temps, si je n’entraîne pas mes chevaux et si je ne suis pas en compétition, j’essaie de passer autant de temps que possible avec ma famille et ma petite fille. Avant son arrivée, je me détendais en regardant un film ou en allant faire du vélo le soir, mais les choses ont changé depuis qu’elle est là. Nous l’emmenons à son entraînement de hockey une fois par semaine et j’aime beaucoup ça. Donc oui, j’essaie de passer du temps en famille.
Ma femme et ma fille jouent un grand rôle dans ma vie, et dans ma réussite en général dans ce sport. Les compétitions impliquent beaucoup de voyages, ce qui veut dire que je ne suis pas à la maison pendant de longues périodes, mon entourage doit donc soutenir et comprendre mon sport et mon style de vie. Et c’est exactement ce qu’elles font. J’ai beaucoup de chance en ce qui concerne ma famille, car Caroline vient aussi d’une famille de cavaliers, et elle me soutient énormément.
Si vous n’étiez pas cavalier professionnel, quel métier exerceriez-vous ? Admirez-vous particulièrement certains sportifs professionnels ?
Je ne sais vraiment pas ce que je ferais si je n’étais pas cavalier de saut d’obstacles. Je suis sûr en tout cas que ça serait quelque chose en plein air et que ça impliquerait beaucoup d’activité physique. Je ne peut pas m’imaginer assis dans un bureau toute la journée. Je pratiquerais presque certainement un autre sport. Quand j’étais plus jeune, j’ai pratiqué beaucoup de sports, comme le tennis, j’ai même fait du BMX.
Qu’est-ce que serait pour vous la journée idéale ? À quoi ressemblerait-elle depuis votre réveil jusqu’à votre coucher ?
Ma journée idéale serait de me réveiller le dimanche matin du CHI de Genève, de voir que mes chevaux sont en pleine forme, et ensuite d’aller gagner le Rolex Grand Prix !
Quelles ont été vos vacances préférées jusqu’à ce jour ? Arrivez-vous à vous détendre facilement ou devez-vous rester actif ?
C’est vraiment difficile de choisir car j’ai passé de merveilleuses vacances aussi bien en été qu’en hiver. Quand je pars en vacances, je dois rester actif. Quand nous sommes allés à l’île Maurice, j’ai dû pratiquer divers sports nautiques pour garder une activité physique. Je ne peux pas passer plusieurs jours allongé à la plage. C’est pourquoi j’adore partir en vacances aux sports d’hiver, pour rester en plein air et faire du ski toute la journée.
Le représentant des athlètes:
Rodrigo Pessoa
Vous avez eu une excellente année 2022. Quel en a été le meilleur moment pour vous et de quoi êtes-vous le plus fier ?
2022 a été une très bonne année. C’est la première année où les choses sont revenues à la normale après la pandémie de Covid-19 et c’était fantastique de revenir aux concours avec les spectateurs présents également. Malheureusement, en raison de la pandémie, nous avons perdu quelques concours mais au final l’année a été positive.
J’ai aussi quelques nouveaux chevaux qui sont arrivés chez moi et qui sont très prometteurs. J’ai un cheval de neuf ans, Major Tom, qui cette année a commencé à sauter dans des concours plus importants. Je suis très content de la manière dont il a passé cette étape, et il va maintenant avoir un peu de repos d’ici l’an prochain. J’ai de grands espoirs pour lui l’année prochaine.
Quels sont vos projets, rêves et ambitions pour 2023 ?
L’année prochaine est extrêmement importante pour l’équipe du Brésil car nous allons devoir gagner notre qualification pour les Jeux olympiques, ce sera donc mon objectif principal. Nous allons nous entraîner pour la finale de la FEI Nations Cup™ en septembre et pour les Jeux panaméricains qui auront lieu au Chili en octobre. 2023 sera donc une année riche en événements où nous devrons avoir de bons résultats pour gagner notre place à Paris.
Parlez-nous un peu de vos chevaux… Lesquels avez-vous le plus hâte de nous montrer ?
Major Tom, un cheval belge de neuf ans, est mon cheval principal. Nous l’avons depuis deux ans, depuis qu’il a sept ans, et il appartient à l’Artemis Equestrian Farm. Il a énormément de capacités et de qualités et nous avons essayé de le faire travailler le mieux possible de façon à ce qu’il puisse se présenter aux grandes compétitions.
J’ai aussi d’autres très bons chevaux qui appartiennent à l’Artemis Equestrian Farm dont Chili, Quality FZ et Venice Beach qui sont tous des chevaux de niveau 5* qui ont beaucoup d’expérience et qui sont compétitifs au meilleur niveau. Je suis ravi des chevaux que j’ai actuellement, et je suis très optimiste pour 2023.
Cette année est celle de la 21ème Finale du Top 10 Rolex IJRC. Quel est le rôle de l’IJRC et, selon vous, quelle est son importance dans le monde du saut d’obstacles ?
La Finale du Top 10 Rolex IJRC est organisée par l’IJRC. Nous avons créé ce concours après mon retour du Master de tennis du Portugal, et je pensais que c’était quelque chose qui manquait dans notre sport. C’est une compétition très exclusive, où le prix est très intéressant, et maintenant les cavaliers se battent vraiment pour arriver dans le Top 10. Les cavaliers viennent toujours avec leurs meilleurs chevaux pour essayer de gagner ce prestigieux concours. Je suis très fier d’en faire partie et l’IJRC veille à ce que la compétition soit impeccablement organisée.
Je pense que le club est vraiment très important. Nous essayons de faire progresser le sport et nous nous efforçons d’introduire des idées innovantes dans la discipline de façon à ce qu’elle évolue dans la bonne direction. L’IJRC accomplit un travail incroyable pour veiller à ce que le comité représente tous les cavaliers et les autres acteurs comme les propriétaires et les éleveurs. C’est une pièce importante du puzzle qui constitue notre sport.
À votre avis, sur quoi les décideurs et les détenteurs de droits doivent-ils se concentrer pour continuer à faire évoluer et progresser le sport ?
Je pense que nous devons vraiment nous efforcer de promouvoir notre sport à travers le monde pour obtenir plus d’attention de la part des principaux médias. Des sports comme le tennis ou le football concentrent une grande part de l’attention des médias et des sponsors. Il faut donc vraiment se battre pour être dans les médias autant que possible pour pouvoir garder les sponsors, assurer le développement de la discipline et faire progresser le montant des prix.
Vous avez été récemment élu représentant des athlètes FEI pour le saut d’obstacles, quel sera votre rôle et que souhaitez-vous accomplir pendant les quatre prochaines années ?
Je suis la voix des cavaliers, ma voix représente ce que décide le comité de l’IJRC. J’essaie de défendre nos intérêts autant que possible et de conseiller et suggérer des changements que j’estime positifs pour notre sport. Mon rôle est donc de représenter les opinions de tous les cavaliers à travers le monde, et de parler avec les cavaliers qui ont des problèmes, surtout ceux qui ne sont pas vraiment connus et qui passent inaperçus. Je fais le relais auprès de la FEI et je les aide à résoudre leurs problèmes de façon à ce que le sport puisse se développer.
Vous avez eu une carrière exceptionnelle en tant que cavalier et en tant que manager de haut niveau, qu’aimeriez-vous accomplir maintenant ?
En ce moment, je me concentre sur la compétition, surtout avec les excellents chevaux que j’ai, concourir au plus haut niveau est mon objectif numéro un. De par mon rôle à l’IJRC, je m’efforce d’aller de l’avant pour développer le sport, c’est dans mon intérêt mais aussi dans l’intérêt de tous.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense qu’il est très important d’avoir une marque aussi importante au niveau mondial que Rolex pour soutenir ce sport. Nous avons énormément de chance d’avoir une telle marque derrière nous. Ils investissent beaucoup d’argent, non seulement dans les événements, mais aussi dans les médias et ils font leur possible pour faire la promotion du sport équestre. Rolex est une marque tellement célèbre et prestigieuse que son implication avec notre sport est pour nous un énorme avantage. Je dirais que le bénéfice est plus important pour nous que pour eux, et nous avons beaucoup de chance d’avoir leur soutien.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est une chance incroyable pour notre discipline. Les Majeurs sont des compétitions que les cavaliers comme les propriétaires attendent avec impatience et pour lesquelles ils se préparent. Tous les Majeurs, en intérieur comme en extérieur, sont phénoménaux, des dates très spéciales dans notre agenda. Le Rolex Grand Slam est quelque chose de très difficile à réussir, et seul Scott Brash l’a emporté en 2015 et je ne sais pas si quelqu’un le gagnera encore un jour, mais j’espère que quelqu’un d’autre y arrivera. Je pense que si une personne est capable de reproduire cet exploit, ce serait Daniel Deusser dans les douze prochains mois, il sait être à la hauteur des grandes occasions.
Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Slam. Quels autres grands tournois sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?
Je suis fan de sport en général, j’aime le sport de haut niveau. J’adore regarder la Formule 1, le football, le golf et le tennis. Je crois que la Formule 1 est le sport que je préfère regarder, mais j’ai eu la chance de pouvoir assister à quelques-uns des grands tournois de tennis et de golf grâce à mon partenariat avec Rolex, et j’ai adoré.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?
Je pense que c’est le fait que la patience avec les chevaux est la qualité la plus importante à avoir. Je crois également que même si les choses ne vont pas comme vous voulez, il faut continuer à insister et à essayer, et finalement votre jour viendra.
Rencontrez la Next Gen:
Thibaut Keller
Quels sont vos projets, rêves et ambitions pour 2023 ?
Mon ambition et mon projet pour 2023 sont de réaliser un podium pendant les championnats d’Europe qui auront lieu en septembre à Riesenbeck International.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Mon plus grand moment de fierté professionnelle à ce jour est le moment où j’ai reçu la médaille d’or aux championnats de Suisse Junior 2020 au Chalet-à-Gobet. Mon cheval s’appelait Cosby, et j’ai vraiment été très fier de notre performance, car nous n’avons pas touché une seule barre pendant tout le tournoi.
Avez-vous hâte d’être au CHI de Genève, et quel est votre niveau de confiance ?
J’espère gagner le prestigieux Grand Prix U25 au CHI de Genève. Mais l’élite mondiale sera présente, alors je serais très heureux d’être dans le top 3. Un podium dans ma catégorie d’âge serait donc formidable.
Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?
J’ai commencé l’équitation et le saut d’obstacles à 10 ans. Ma grande source d’inspiration était le cavalier de saut d’obstacles néerlandais Jeroen Dubbeldam.
À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?
Pour moi, pour être un bon cavalier de saut d’obstacles et un bon cavalier tout court, il faut être volontaire, être motivé pour s’entraîner, travailler, comprendre les chevaux, toujours faire preuve de compréhension et leur offrir ce dont ils ont besoin, mais aussi des opportunités. Je pense aussi que pour exceller dans ce sport, il faut avoir derrière soi une équipe qui vous soutient.
Parlez-nous un peu de de vos chevaux… Lesquels avez-vous le plus hâte de nous montrer ?
Mes écuries sont avant tout une entreprise. Nous entraînons et préparons en permanence des chevaux pour la vente, mais je possède et j’entraîne personnellement 18 chevaux, avec lesquels j’ai pour la plupart déjà concouru. Je possède actuellement une jeune jument appelée Filomène du Sart, qui m’aidera à réaliser de grandes choses quand je commencerai à concourir avec elle. Au CHI de Genève, c’est mon meilleur cheval qui m’accompagnera, un étalon appelé Arley de Vayrie.
Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire…) ?
Mon équipe, qui est composée de grooms, de maréchaux-ferrants, d’un coach et de plusieurs vétérinaires, est très importante. Tous ses membres nous accompagnent sur les compétitions. C’est avant tout une précaution, mais nous voulons être sûrs de pouvoir répondre aux besoins des chevaux, et qu’ils soient traités de la meilleur manière qui soit. Toutes les décisions, et par conséquent les actions de l’équipe, sont basées sur les besoins et la santé des chevaux. Ce qui à terme nous permet d’exceller et de réussir tout en réalisant de bons classements. Nous amenons avec nous quelques vétérinaires, car ils savent comment soigner les chevaux, ainsi que les spécificités de chacun d’entre eux. Toutes nos décisions et actions ont un but : faire ce qu’il y a de mieux pour les chevaux.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?
Ce que j’aime le plus, c’est de pratiquer le saut d’obstacles avec mes compatriotes et coéquipiers. Je suis toujours en train d’observer et d’apprendre de mes coéquipiers, notamment de leurs améliorations, et cela me profite à moi-même en tant que cavalier de compétition.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Le meilleur conseil que j’aie jamais reçu est d’être réellement passionné par notre métier, le saut d’obstacles. Il ne faut pas seulement être motivé par son propre entraînement, mais aussi établir un lien avec les chevaux, pour se développer en tant qu’équipe. Un autre bon conseil que l’on m’a donné est que dans ce sport, il y a certes beaucoup de risques, mais ce qu’on en retire les surpasse de loin.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Rolex est une marque extrêmement connue, avec énormément de prestige. C’est le rêve de tout cavalier de participer au Rolex Grand Slam.
Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Slam. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?
Je regarde parfois les Grand Slams du tennis, comme j’admirais beaucoup Roger Federer, qui fait partie des Rolex Testimonees. Étant moi-même suisse, je le soutenais tout naturellement. En regardant les différents tournois, j’ai remarqué le prestige, le côté glamour et l’influence des autres Grand Slams, auxquels Rolex est étroitement lié.
Que faites-vous de votre temps libre en dehors du saut d’obstacles ?
Comme je passe la majeure partie de mon temps à m’entraîner et à m’occuper de mes chevaux, j’ai peu de temps à moi. Mais quand cela m’arrive, je joue beaucoup au football. Pour me détendre, j’aime aussi faire du kart avec mes amis, mais cela n’arrive pas souvent.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?
J’emporterais un bateau, pour pouvoir rejoindre l’île la plus proche, mais je n’oublierais pas le nécessaire pour survivre, comme certains aliments et une bouteille d’eau.
Dans le lounge des propriétaires:
Arturo Fasana
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Je suis suisse-italien, et je peux donc associer mes premiers souvenirs équestres à l'époque où je vivais dans la partie italienne de la Suisse, près de Lugano. Je me souviens notamment de grands sauteurs d'obstacles, comme Graziano Mancinelli, Piero D'Inzeo et Raimondo D'Inzeo, non parce que j'aimais les chevaux, mais parce que, lorsque je regardais la télévision italienne à l'époque, c’était de grands champions. Ce sont les trois champions qui me viennent encore à l'esprit, et les premiers qui m'ont fait découvrir le monde équestre.
Comment êtes-vous devenu un des plus grands propriétaires du milieu équestre ?
Tout d'abord, je ne viens pas d'une famille dans laquelle on élevait des chevaux, je suis donc devenu propriétaire de chevaux de saut d'obstacles un peu par hasard. Lorsque ma fille a décidé de faire de l'équitation pour son plaisir, je lui ai acheté en Irlande un cheval de six ans appelé Castlefield Eclipse, qui a été mon premier cheval de haut niveau. C'est grâce à Eclipse que j'ai découvert mon intérêt et ma passion pour le saut d'obstacles. J'ai aussi découvert que j'aime être entouré des meilleurs cavaliers et que je fais tout pour obtenir de bons résultats. Eclipse a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012, puis a gagné à Saint-Gall, avant de recevoir une médaille de bronze avec l'équipe suisse aux Championnats d'Europe d'Aix-la-Chapelle en 2015. Je suis donc devenu propriétaire, d'abord par hasard, puis mon amour pour le métier de propriétaire a été alimenté par les résultats obtenus par mon premier cheval, Eclipse.
En tant que propriétaire, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
Le premier souvenir qui me vient à l'esprit est la victoire d'Edouard [Schmitz] et de Gamin [Van't Naastveldhof] à Dublin - c'était quelque chose de très spécial mais aussi de très inattendu. On pourrait comparer avec la victoire d'un joueur de tennis à Wimbledon, en raison de la tradition et de l'atmosphère palpitante du spectacle qui rend la compétition si unique. Bien sûr, il y a d'autres moments inoubliables, par exemple quand Eclipse a réussi six sans fautes à Rome, Rotterdam et Aix-la-Chapelle. Ce sont des souvenirs très différents, mais qui restent très importants pour moi.
Quelles sont les qualités que vous recherchez quand vous achetez un cheval de saut d’obstacles de classe 5* (ou 5* potentiel) ?
J'achète des chevaux assez jeunes, généralement âgés de six ou sept ans. Lorsque vous achetez ce type de chevaux, il y a du potentiel dans leurs jambes, pour qu'ils puissent sauter dans les plus grandes compétitions, mais ce n'est pas tout, ce n'est qu'un aspect de ce que vous recherchez lorsque vous achetez un cheval. La physiologie, la mentalité et l'agilité sont également très importantes lorsque vous sélectionnez des chevaux. À mon avis, il est très important de former les chevaux de manière approfondie ; il faut être attentif dès leur plus jeune âge, veiller à ce que les choses ne soient pas faites trop rapidement, prendre le temps et être patient avec eux. Le bon dressage des chevaux est incontournable pour qu'ils réussissent à un haut niveau, car il y a de la pression et du stress. Comme j'ai adopté cette profession assez tard, j'ai dû observer les autres et acquérir de l'expérience en apprenant et en achetant. Je cherchais des chevaux qui auraient le mental leur permettant de concourir continuellement, et de rester au sommet. À ce niveau élevé, vous n'avez que trois ou quatre pour cent des chevaux qui peuvent rester au plus haut niveau et gagner des compétitions.
Quel est le degré d'implication d'un cavalier lorsque vous cherchez à acheter un nouveau cheval ?
Lors de l’achat de nouveaux chevaux, je veux toujours qu'Edouard donne son avis, ce qui est important, car au bout du compte, c'est lui qui va monter le cheval. J'aime recevoir des conseils non seulement du cavalier mais aussi d'autres personnes lors de l'achat de chevaux, car cela me permet de prendre une décision éclairée.
Parlez-nous un peu de votre relation avec Edouard Schmitz.
Je connais Edouard depuis son jeune âge, et tout le monde reconnaissait que c’était un cavalier très talentueux. Lorsque j'ai dû décider à qui je voulais prêter mes chevaux, Edouard m'est venu à l'esprit. Après en avoir discuté avec ma fille, nous sommes arrivés à la conclusion qu'il serait un bon choix, car nous voulions donner à un cavalier la possibilité de réussir dans ce sport. Edouard a toujours été beaucoup soutenu par sa famille et c'est un réel plaisir de l'avoir comme cavalier. Notre relation est basée à la fois sur le sérieux et l'humour, avec une pointe de légèreté, cela nous permet de ne pas nous mettre trop sous pression, ce qui est difficile dans ce milieu. Je ne suis pas du genre à provoquer du stress ou de la pression, car je crois que cela peut conduire à des problèmes. Il est donc important pour moi d'avoir une bonne relation avec la personne qui monte mes chevaux. C'est pourquoi je laisse Edouard décider de la manière de s'entraîner et de s'occuper des chevaux, car ce n'est pas mon domaine d'expertise.
Combien de chevaux possédez-vous actuellement, et quel est votre cheval le plus prometteur ? Edouard parle de Gamin Van't Naastveldhof comme étant « l’affaire du siècle ».
J'ai deux chevaux avec Edouard, un de sept ans appelé Karel [Doorman], qui a le potentiel pour réussir à un très haut niveau, et un de onze ans appelé Babylone Des Erables, qui est bon mais n'a peut-être pas la capacité d'atteindre le niveau de Karel. Et puis j'ai Gamin, que j'ai acheté quand il avait six ans - c'est mon meilleur cheval. C'est un cheval que tout cavalier aimerait avoir, car il a toutes les qualités que l'on recherche : la puissance, l’agilité, un galop fantastique et un mental à toute épreuve.
Lequel de vos jeunes chevaux a, selon vous, le potentiel pour être le meilleur ?
Karel est un cheval dont nous espérons qu'il réussira à un haut niveau - c'est un cheval très rapide et prudent avec un mental solide. Mais comme il n'a que sept ans, il ne peut pas encore participer à des compétitions de classe 5*, c'est donc le seul problème que nous avons avec lui pour le moment. Une solution est de l'inscrire dans des classes inférieures, ce qui est un bon moyen de le former et de le faire progresser. D'une certaine manière, Karel a des qualités similaires à celles que Gamin avait à cet âge, mais il n'a pas le même physique, car Gamin a toujours été un grand cheval. Malgré cela, il y a de très bonnes chances que nous réussissions et que nous puissions faire sauter Karel à un niveau élevé, mais il est un peu trop tôt pour en être sûrs.
Pourquoi faites-vous ça ? Quelle est votre ambition en tant que propriétaire ?
Ma seule ambition, c’est de garder la passion. Je veux dire, je n'ai pas du tout d'intérêt particulier pour les chevaux. Au cours des 15 dernières années, j’ai peut-être vendu deux chevaux seulement, non pas parce que je le voulais, mais pour d'autres raisons. Je suis vraiment fier qu'avec la famille d'Edouard, nous l'ayons aidé à accomplir tant de choses, surtout au cours de cette dernière année. C’est grâce à ses compétences et à ses qualités personnelles, mais aussi grâce aux chevaux qu'il a.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam est absolument essentiel à ce niveau et pour le saut d’obstacle. Une compétition soutenue par Rolex est naturellement prestigieuse. Tous les cavaliers rêvent donc de participer à des compétitions comme le CHI de Genève et les trois autres Majors à un moment donné de leur carrière. Des compétitions comme le Rolex Grand Slam motivent les jeunes, les inspirent pour commencer à monter à cheval et découvrir ce sport, ce qui à mon avis est d’une grande importance.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam, conçu exclusivement pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping, permet aux fans de suivre leurs équipes cheval-cavalier préférées grâce à la technologie du second écran. Lancée avant le Dutch Masters 2021, le premier Majeur équestre de l’année, la technologie Second Écran Rolex Grand Slam propose aux passionnés d’équitation les statistiques les plus récentes depuis plus d’un an. Les spectateurs de plus de 50 pays apprécient cette expérience et utilisent désormais la technologie avant, pendant et après les Majors pour mieux comprendre les performances de leurs équipes équestres favorites.
La technologie Second Écran de Rolex Grand Slam a été développée par une équipe d’experts de la société suisse Alogo. La société est réputée pour sa création d’outils d’analyse pour l’industrie équestre, notamment une gamme de produits de pointe qui quantifient les performances des athlètes.
Grâce à l’appli web, les passionnés d’équitation du monde entier peuvent consulter une multitude de données en temps réel, notamment les chronos en direct, les pénalités acquises, ainsi que l’ordre de départ. Ce service fonctionne sans heurts avec la plateforme de streaming en ligne du Rolex Grand Slam. De plus, le Second Écran de Rolex Grand Slam conserve toutes les statistiques créées pour chaque Major et permet aux utilisateurs de revenir sur chacune de ces compétitions emblématiques avec plus de détails que jamais.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam permet également aux fans d’accéder à des statistiques supplémentaires, telles que les obstacles les plus renversés, le nombre de cavaliers ayant dépassé le temps autorisé et les temps en direct pendant le barrage, ainsi que des informations sur le Rolex Grand Slam Live Contender. Le Second Écran du Rolex Grand Slam est le prolongement parfait du streaming en direct pour les fans d’équitation qui souhaitent en savoir plus sur les quatre Majors qui composent le Rolex Grand Slam of Show Jumping : le Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et le CHI de Genève.
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Rencontrez la Next Gen:
Gilles Thomas
Vous avez eu une excellente année, quel en a été le point culminant ?
J’ai vraiment eu une année exceptionnelle, j’aurais du mal à choisir un seul grand moment ! J’ai obtenu ma première victoire en 5* lors de la King George V Gold Cup à Hickstead en juillet, ce qui était génial. Puis, j’ai fait troisième au CP ‘International’, présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, un résultat fantastique. Tout récemment, j’ai eu la chance incroyable de gagner la finale de la FEI Jumping Nations Cup™ avec l’équipe de Belgique. Il me serait très difficile de choisir un seul de ces grands moments !
Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?
J’espère pouvoir monter au CHI de Genève, ça serait fantastique. Ensuite, en Belgique, nous avons un concours 5* où se déroule une FEI Jumping World Cup™, à Mechelen, entre Noël et le jour de l’An. Ce concours est toujours très important pour les cavaliers belges, et ma famille participe à son organisation, donc j’espère vraiment avoir de bons résultats à la FEI Jumping World Cup™.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 et au-delà ?
Mon plus grand rêve est de concourir au CHIO d’Aix-la-Chapelle, qui est à mon avis le meilleur concours au monde et le Rolex Grand Prix à Aix est l’une des compétitions les plus prestigieuses du calendrier. J’ai aussi comme objectif de concourir dans l’équipe senior de Belgique dans un grand championnat. J’ai concouru dans les équipes junior et jeunes cavaliers, mais mon rêve serait de faire partie de l’équipe nationale aux Championnats du monde de la FEI ou aux Jeux olympiques et d’y gagner une médaille.
Après votre excellente performance au CP ‘International’, présenté par Rolex au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, comment allez-vous vous préparer le CHI de Genève ?
Je ne suis pas encore tout à fait sûr d’y participer, mais j’espère y aller. Ce sont deux concours très différents, mais je prendrais quand même Aretino 13, car même si le concours de Genève se déroule en intérieur, l’arène est malgré tout très grande. Si je vais au CHI de Genève, il s’agira du premier concours indoor pour Aretino 13, car c’est un grand cheval qui a besoin de beaucoup d’espace et qui est plus à l’aise en extérieur. Le CHI de Genève est un concours fantastique et je prévoirai d’y emmener mes trois meilleurs chevaux si j’y vais.
Parlez-nous un peu de vos chevaux et de leurs personnalités...
J’ai beaucoup de chance en ce moment car j’ai une écurie pleine d’excellents chevaux, et c’est ce qui m’a permis de faire une saison exceptionnelle. J’ai environ 12 chevaux au total et quatre d’entre eux peuvent participer à un grand prix 5*. J’ai également quelques jeunes chevaux de 7 et 8 ans pour qui j’ai de grands espoirs.
Parmi vos jeunes chevaux, lesquels vous semblent les plus prometteurs ?
J’ai un étalon de 8 ans qui s’appelle Ermitage Kalone by Catoki. Il a fait beaucoup de reproduction cette année et il est très apprécié en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. C’est un très bon cheval de saut, lui-même de très bonne race et je pense que c’est la raison de sa grande popularité.
Il aura 9 ans l’an prochain, nous allons donc le faire sauter davantage. Pour le moment, il saute à 1,45 m dans des concours 2*, avec beaucoup de facilité. J’ai prévu d’en faire mon deuxième cheval pour les concours 5* l’année prochaine et j’espère pouvoir l’emmener dans une FEI Nations Cup™ 3*. Nous allons doucement le former au cours de l’année. Je pense qu’il sera au top en 2024.
Qu’est-ce qui vous garde motivé ?
J’adore la sensation de la victoire et d’arriver à obtenir les meilleurs résultats, et j’ai pu réellement savourer ces sensations cette année. Cette année a été exceptionnelle, j’ai pu me rendre à plusieurs des meilleurs concours dans le monde, avec une organisation fantastique et où je suis en compétition avec mes idoles. Bien sûr, il y a beaucoup de concours au calendrier, et vous devez participer à la plupart pour maintenir votre classement, mais j’ai beaucoup de chance d’avoir assez de chevaux du meilleur niveau pour pouvoir les interchanger pendant la saison pour qu’ils restent en forme.
L’équipe de Belgique a connu un grand succès cette année, que ressentez-vous de monter dans la même équipe que des grands cavaliers comme Wathelet, Philippaerts, Guéry, etc ?
Au début de l’année, j’ai été troisième dans une grande compétition à Miami. Jérôme Guery et Gregory Wathelet m’ont tous les deux envoyé un message pour me dire qu’ils espéraient que nous pourrions concourir dans la même équipe cette année, mais j’étais loin d’imaginer que ça arriverait.
Ma sélection dans l’équipe de Belgique est arrivée plus vite que je ne le pensais, et j’ai été sélectionné dans l’équipe pour la Nations Cup™ à Falsterbo, où nous avons gagné. J’ai ensuite été sélectionné pour la finale de la FEI Jumping Nations Cup™ à Barcelone pour faire équipe avec Jérôme, Gregory et Olivier [Philippaerts], et nous avons encore gagné et obtenu la qualification olympique. Cette année tout s’est passé très rapidement, mais c’était vraiment incroyable de faire partie d’une telle équipe de gagnants. C’était génial de concourir dans la même équipe car ce sont tous des cavaliers fantastiques et qui ont des carrières exceptionnelles.
Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour un jeune cavalier comme vous ? Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense que c’est une excellente chose pour notre discipline. Les quatre Majeurs sont les meilleurs concours du monde, tout y est parfaitement organisé pour les chevaux, et bien-sûr le montant du prix est aussi exceptionnel. Les concours 5* sont très nombreux mais les Majeurs se démarquent vraiment comme des objectifs pour lesquels se préparer, c’est le top du top. Je pense que pour les cavaliers, ces Majeurs sont très motivants et nous voulons y donner le meilleur de nous-même.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Même si j’ai obtenu des résultats fantastiques au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, je pense que je préfère le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Je vis en Belgique, mais Aix-la-Chapelle n’est qu’à une heure de route de chez moi. J’y suis déjà allé en tant que spectateur quelques fois et je pense que c’est le meilleur concours du monde. J’espère vraiment y participer un jour en tant que compétiteur.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Mon oncle, Marc van Dijck. Il est aussi mon entraîneur et il a également concouru au plus haut niveau de la discipline, avec l’équipe de Belgique. Il y a 10 ou 15 ans, il a concouru au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et au CHIO d’Aix-la-Chapelle et il est même arrivé troisième à Aix. Il me donne de très bons conseils, mais je suis aussi très motivé pour arriver à faire encore mieux que lui !
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ?
Je suis quelqu’un de très compétitif, donc je crois que le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est qu’il vaut mieux concourir pour la deuxième place que pour la première, et au final on gagne plus. Je pense que c’est vrai car vous montez un peu plus lentement, et ça vous donne le temps de prendre confiance et d’être plus efficace.
Décrivez-nous une journée typique de votre quotidien.
Quand je suis chez moi, je monte entre huit et neuf chevaux. En ce moment, mon oncle dirige les écuries, ce qui me permet de me consacrer uniquement à monter les chevaux, ce que j’apprécie beaucoup. J’essaie de monter tous les chevaux le matin. Nous avons beaucoup de jeunes chevaux dans le cadre de notre programme d’élevage, donc l’après-midi je passe du temps avec les poulains et à faire du saut en liberté avec les jeunes chevaux. C’est vraiment passionnant de voir la prochaine génération de chevaux que nous avons dans nos écuries.
Que faites-vous de votre temps libre en dehors du saut d’obstacles ?
Je n’ai pas beaucoup de temps libre car les concours ont généralement lieu le week-end, mais quand cela m’arrive, j’aime retrouver mes amis pour aller prendre un verre ou manger dans un restaurant. Je ne les vois pas beaucoup, donc j’apprécie vraiment le temps que je peux passer avec eux. J’aime aussi beaucoup le sport et je fais du squash avec un ami une fois par semaine.
Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?
Tout d’abord mon oreiller, je dois l’emmener partout avec moi, pour éviter des douleurs dans la nuque. Ensuite, je pense que je prendrais un canif pour m’aider à survivre, c’est toujours utile. Enfin, un hors-bord, pour pouvoir rentrer !
Dans le Lounge des propriétaires:
Conor Swail
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Mon frère et moi allions beaucoup à la chasse quand nous étions plus jeunes. Je pense donc que mes premiers souvenirs liés à l’équitation remontent à mes cinq ans, et nous avions l’habitude de parier entre nous qui tomberait le moins de cheval pendant la journée.
En tant que cavalier, quel est le moment dont vous êtes le plus fier cette année ?
C’est une question facile pour moi. C’est ma victoire dans l’Aga Khan Nations Cup™ au Dublin Horse Show avec Count Me In. Ce fut vraiment un moment incroyable dans ma carrière et gagner devant mon public, chez moi, a été exceptionnel.
Quelles sont les qualités que vous recherchez quand vous achetez un cheval de saut d’obstacles 5* (ou potentiellement 5*) ?
C’est difficile à dire, je pense que tout le monde recherche la même chose. Ils doivent avoir de bons résultats et la volonté de gagner, et puis en termes de qualités, je pense que la prudence et la capacité de faire ce qu’il faut au bon moment sont très importantes.
Comment êtes-vous devenu un des plus grands propriétaires du milieu équestre ?
Cela s’est fait car je n’avais pas de grands sponsors ou de propriétaires pour me soutenir, j’ai donc été obligé de tout faire par moi-même. Maintenant j’ai beaucoup de chance car un très bon ami à moi, Conall Murray, de Mannon Farm, a commencé à acheter des chevaux avec moi. Ensemble, nous possédons Count Me In, Vital Chance De La Roque et Nadal Hero & DB qui sont mes trois meilleurs chevaux. Avoir son soutien est vraiment fantastique et ça me facilite énormément un achat si je peux partager le coût du cheval.
En tant que propriétaire, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
Je suis très fier de ce que j’ai pu accomplir sans l’aide de multiples propriétaires. Bien-sûr, j’aurais préféré plus d’aide financière pour pouvoir acheter plus de chevaux et pour me donner plus de chances de gagner. Mais je suis très fier de ce que j’ai fait avec un budget limité, et j’ai adoré ces dernières années de ma carrière.
Comment équilibrez-vous votre double carrière de cavalier de classe internationale et de propriétaire de haut niveau ?
Ça ne me pose pas de problèmes. Je pense qu’il s’agit surtout d’avoir un bon programme pour les chevaux. En tant que cavalier, je voyage beaucoup, mais je veille toujours à ce qu’aucun des chevaux n’ait un programme trop chargé à un moment donné. J’essaie de leur préserver un bon équilibre entre travail et repos, et de les maintenir en forme, sinon ils ne sont pas à leur meilleur niveau en compétition.
Comment préparez-vous le CHI de Genève ?
J’y emmène mes meilleurs chevaux, Count Me In et Vital Chance De La Roque. J’ai monté Count Me In en salle au Washington International Horse Show le week-end dernier où il a gagné les qualifications pour la FEI Jumping World Cup™. Il va à Toronto la semaine prochaine et il aura ensuite quelques semaines de repos avant le CHI de Genève.
Vital Chance De La Roque a concouru à Sacramento il y a quelques semaines, et il y a aussi gagné la FEI Jumping World Cup™ Sacramento présentée par GV23 Wines. Il ira ensuite à Las Vegas, environ un mois avant le CHI de Genève. Tous les deux ont très bien sauté en salle et ils auront eu quelques semaines de repos avant le CHI de Genève, j’espère donc qu’ils seront toujours en forme à la fin de l’année.
Combien de chevaux avez-vous pour le moment ? Avez-vous de jeunes chevaux particulièrement prometteurs ?
Pour le moment, je n’en ai que cinq ou six. Je n’ai pas beaucoup de jeunes chevaux en ce moment. Habituellement, j’en ai quelques-uns en Irlande que je fais se développer là-bas et, si je crois qu’ils ont un potentiel pour concourir en 5*, je les fais venir en Amérique du Nord quand ils ont 8 ans.
Vous devez être très fier de Count Me In ; parlez-nous un peu de lui, et de quand vous vous êtes rendu compte de son potentiel. Qu’est-ce qui le démarque des autres chevaux de niveau 5* ?
Je connaissais déjà bien ce cheval avant même de l’acheter. Il était dans le circuit avec Beth Underhill et il avait déjà du succès, c’était un cheval très prudent qui faisait beaucoup de sans-fautes, mais pas au niveau où il saute aujourd’hui.
Quand il a été disponible, j’ai donc décidé de tenter ma chance avec lui, même s’il avait déjà 14 ans. J’ai vraiment réussi mon pari et je crois qu’il a surpris beaucoup de gens, moi y compris. C’est selon moi un cheval incroyable, et nous avons une excellente relation. Il continue à s’améliorer, il a changé ma carrière et je ne l’ai que depuis un peu plus d’un an.
Quels sont vos projets et ambitions pour 2023 et au-delà ?
Je pense que le classement est un reflet de la constance des résultats obtenus. Je suis très fier du fait que, la plupart du temps, mes chevaux sont capables de gagner et de se placer dans de nombreuses compétitions de très haut niveau. Mais une de mes plus grandes ambitions serait de gagner une médaille dans un grand championnat.
J’ai préféré ne pas participer aux Championnats du Monde de la FEI cet été avec Count Me In. Je pense que pour un cheval de cet âge, c’était trop lui demander de sauter plusieurs jours de suite. Je ne voulais pas l’épuiser ni l’amener à se blesser. Je crois que, si nous avions concouru, nous aurions obtenu un bon résultat ou peut-être même gagné une médaille grâce à ses qualités. Mais c’était la meilleure chose à faire pour mon cheval et pour sa longévité dans le sport de ne pas y aller. Il est extrêmement important de prendre la bonne décision pour vos chevaux et d’avoir leur intérêt à cœur.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est la compétition la plus prestigieuse de notre sport. Le montant du prix est exceptionnel et il rassemble les meilleurs concours dans le monde. C’est un privilège de participer aux Majeurs quand vous avez un cheval qui a le niveau suffisant pour le faire.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est bien-sûr un événement très spécial. Je passe aussi beaucoup de temps à Spruce Meadows et j’y participe à des compétitions tout l’été, le site est vraiment exceptionnel. Le CHI de Genève est également un des meilleurs concours en salle. Mais je crois que le CHIO d’Aix-la-Chapelle est mon préféré. On n’y va qu’une fois par an, ce qui le rend encore plus spécial, et le public est incroyable.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
J’admire beaucoup de grands cavaliers et j’essaie de les observer et d’apprendre d’eux autant que possible. Si je devais en choisir un, ce serait John Whitaker. Je pense que c’est l’un des cavaliers les plus naturellement talentueux, il a monté beaucoup de chevaux différents et il les monte tous incroyablement bien. Sa longévité est exemplaire et il a toujours été une grande inspiration pour moi.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Vous devez toujours croire en vos propres capacités. Tout au long de votre carrière, vous aurez de bons et de mauvais résultats, vous devez donc croire en vous-même et en votre capacité à progresser.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
J’adore le sport et j’aime beaucoup jouer au golf ou regarder différents sports quand j’en ai l’occasion.
Le CHI de Genève ajoute une journée à son programme!
Le très attendu CHI de Genève revient cette année du 7 au 11 décembre avec une journée supplémentaire de compétition qui s’ajoute à son programme déjà impressionnant d’événements sportifs et de grand spectacle.
Prévue le mercredi 7 décembre, la journée supplémentaire sera l’occasion de trois concours consacrés uniquement à des compétitions nationales. À partir de 1,15 m et jusqu’à 1,35 m de hauteur, ces compétitions seront une occasion unique pour les cavaliers amateurs de concourir dans l’une des plus prestigieuses arènes de saut d’obstacles dans le monde. En outre, les compétiteurs auront l’occasion de se qualifier pour un tout nouveau concours qui aura lieu le samedi soir de la compétition de cette année, la Coupe du Jockey Club du Crédit Suisse. Ce concours est une compétition par équipe en un seul tour, avec un barrage si nécessaire pour désigner le vainqueur final. Les équipes seront composées de deux gagnants des concours amateur du mercredi, d’un cavalier international et d’un cavalier de concours complet, rassemblant ainsi un éventail de différents athlètes participant à la compétition.
Les concours de haut niveau international commencent le jeudi 8 décembre avec le Trophée de Genève, en soirée, qui sera la première occasion de se qualifier pour le prestigieux Rolex Grand Prix du dimanche. Avant ce prestigieux concours se tiendra le premier de trois concours réservés aux cavaliers de moins de 25 ans, mettant ainsi sous les projecteurs le meilleur de la prochaine génération de cavaliers de saut d’obstacles.
Le vendredi 9 décembre, les spectateurs auront la chance d’assister au cross-country indoor présenté par la Tribune de Genève, avec quelques unes des grandes figures du concours complet venues concourir pendant leur « basse saison ». Le point culminant de vendredi sera pour beaucoup la 21e édition du Top 10 Rolex IJRC, qui voit l’élite des cavaliers de saut d’obstacles s’affronter pour le titre de meilleur des meilleurs dans ce qui est souvent comparé aux Nitto ATP Finals en tennis.
La compétition recommence samedi avec le Land Rover Grand Prix qui sera la dernière compétition pour les moins de 25 ans. Le CHI de Genève a toujours été fier d’apporter son soutien à la nouvelle génération et ce dernier concours mettra sous les projecteurs les talents en devenir du saut d’obstacles sur la plus grande piste indoor dédiée au sport équestre. Après ce concours du début de matinée, l’action ne manquera pas pour les fans de sport équestre qui se passionneront pour la Coupe de Genève, la Grande Chasse et le Crédit Suisse Challenge, ainsi que pour le premier des concours d’attelage, la FEI Driving World Cup™ présentée par l’Institut international de Lancy, qui déterminera l’ordre de départ des six conducteurs qui participeront dimanche matin à l’épreuve genevoise de la FEI Driving World Cup™, présentée par la Radio Télévision Suisse.
Le dernier jour de la compétition devrait être spectaculaire avec, à son apogée, le Rolex Grand Prix, le dernier Majeur de l’année 2022. Le Suisse Martin Fuchs cherchera sans doute à entrer dans l’histoire une fois encore devant son public en gagnant ce titre prestigieux pour la troisième fois de suite. Il devra cependant affronter une rude compétition face à 39 des meilleurs couples de cavaliers et chevaux du monde entier, dont l’Allemand Daniel Deusser, qui a déjà gagné deux des trois Majeurs Rolex Grand Slam of Show Jumping cette année.
Daniel Deusser et Killer Queen VDM gagnent CP 'International', presented by Rolex à Spruce Meadows
Le cavalier allemand devient le prétendant au Rolex Grand Slam
Un parcours impressionnant et difficile comme tous ceux conçus par Leopoldo Palacios attendait 40 des meilleurs couples cheval cavalier du monde qui se sont affrontés pour le concours ultime des ‘Masters’ de cette semaine, le CP ‘International’, présenté par Rolex, dans le cadre du Rolex Grand Slam, sur l’emblématique International Ring de Spruce Meadows.
Lors de la première manche, aucun sans faute après 20 candidats et une série d’abandons témoignent de la sévérité de l’épreuve affrontée par les couples, le triple après la rivière n’étant qu’un des obstacles qui ont éliminé beaucoup de concurrents. Cependant, le jeune Belge de 24 ans Gilles Thomas et son hongre de 14 ans Aretino 13 ont bientôt démontré que le parcours du Vénézuélien Palacios était faisable, après avoir passé les 14 obstacles sans faute, très confiants, en un temps de 84,72 secondes. Bien qu’ayant accumulé quatre fautes, l’actuel prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Gerrit Nieberg, et son partenaire du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en juillet, Ben 431, ont sauté avec aisance et sont restés plus que jamais en compétition. Peu après, McLain Ward et sa jument superstar HH Azur ont fait une démonstration de classe et d’harmonie en décrochant un deuxième sans faute en 83,73 secondes.
Le Suisse Steve Guerdat et son hongre de 13 ans, Venard de Cerisy, ont semblé inspirés par le parcours, avec le troisième sans faute de la journée effectué en 85,53 secondes. Avec un dépassement de la limite de 86 secondes, une faute de temps pour le Néerlandais Harrie Smolders et son cheval gagnant du CP International, présenté par Rolex en 2019 a terni un parcours autrement impeccable. Le duo vainqueur du Majeur CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021, mené par l’Allemand Daniel Deusser, a inscrit le quatrième sans faute de la journée et le dernier de cette première manche. Six autres couples se sont qualifiés pour la deuxième manche, dont les Mexicains Eugenio Garza Perez et Manuel Gonzalez Dufrane, le Suédois Peder Fredricson, le Témoignage Rolex Martin Fuchs de Suisse, l’Irlandais Paul O’Shea, et le Brésilien Francisco Jose Mesquita Musa.
Les 12 premiers cavaliers de la première manche ont dû affronter une deuxième manche avec des obstacles encore plus hauts, sur une distance légèrement plus courte, avec une limite de temps de 72 secondes. Les cinquièmes sur la ligne de départ, Martin Fuchs et son hongre gris de 10 ans ont donné une image de pure classe, survolant le parcours sans faute en 69,80 secondes, le premier de trois sans fautes consécutifs après quatre fautes dans la première manche, suivi de l’actuel prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping, Gerrit Nieberg et du Brésilien Eugenio Garza Perez avec son étalon de 11 ans, Contago. Mais leurs espoirs ont été de courte durée quand le duo vainqueur du CP International, présenté par Rolex de 2021, Steve Guerdat et Venard de Cerisy a été le premier couple à faire un double sans faute. L’actuel numéro 39 mondial Gilles Thomas est passé ensuite et, à la grande joie du public de Calgary, a également réussi un deuxième sans faute, déclenchant ainsi une épreuve de barrage. Le Témoignage Rolex Daniel « Double D » Deusser et sa jument de 12 ans Killer Queen VDM ont été les troisièmes qualifiés pour le barrage. Et c’est le vainqueur de la coupe Tourmaline Oil, McLain Ward, qui a été le quatrième qualifié, non sans suspense, après avoir fait trembler le premier obstacle du double Liverpool. Une troisième manche de barrage très ouverte a donc été installée devant un public connaisseur et impatient.
Premier à partir, Steve Guerdat a fait tomber le premier obstacle du double, passant la ligne d’arrivé avec quatre fautes, en 41,70 secondes. Derrière lui, Gilles Thomas a bousculé l’obstacle CP et renversé le dernier obstacle, passant la ligne avec huit fautes en 42,31 secondes. Daniel Deusser a pénétré calmement sur l’International Ring et méticuleusement suivi le parcours de barrage de huit obstacles, passant la ligne sans faute et dans le temps imparti et remportant ainsi le CP International, présenté par Rolex de 2022, ce qui fait de lui le prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Après sa victoire dans le CP ‘International’, présenté par Rolex, Deusser a déclaré : « C’est un Grand Prix historique, c’est une épreuve que je suis depuis que je suis très, très jeune. Je la regardais à la télévision, et j’ai encore des cassettes VHS à la maison de ce Grand Prix. Je les regardais en boucle, et je n’aurais jamais imaginé de me retrouver ici, donc gagner le CP ‘International’, présenté par Rolex ici à Spruce Meadows, c’est vraiment fantastique. »
Ravi de la performance de sa jument Killer Queen VDM, Deusser a ajouté : « Je dois reconnaître qu’elle a fait une semaine fantastique. J’ai commencé le premier jour avec une petite épreuve et j’avais des doutes quant à la faire sauter dans une grande compétition, mais finalement je l’ai montée dans la grosse épreuve de vendredi, juste parce qu’elle n’avait jamais sauté dans l’International Ring. Je pense que c’était une bonne décision aujourd’hui, elle a fait trois superbes manches sans faute et elle aura sans aucun doute un très gros dîner ce soir, avec quelques carottes et des friandises ! »
Meet the Next Gen:
Dylan Munro
Quels sont vos projets d’ici la fin de l’année ?
Pour le moment, les chevaux les plus âgés que j’ai ici à Spruce Meadows vont avoir un peu de repos, et puis nous reviendrons ici en octobre pour l’Oktoberfest avec quelques chevaux plus jeunes. Ensuite, nous prendrons un peu de repos avant de nous rendre à Thermal pour le circuit d’hiver, pendant les quatre premiers mois de l’année prochaine.
Qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows un lieu de compétition si spécial ?
J’ai grandi dans la région, et quand j’étais enfant, je venais ici et je rêvais de concourir ici dans l’International Ring avec les meilleurs cavaliers du monde. L’historique du lieu, est tellement emblématique, et c’est vraiment un rêve qui se réalise pour moi de pouvoir concourir ici.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Mon plus grand moment de fierté jusqu’ici, c’est certainement d’avoir gagné le droit de concourir dans l’International Ring pendant les Summer Series. Je venais de passer en catégorie 1,40 m pendant les Summer Series, donc me qualifier pour monter là-bas, c’était fantastique.
Qui a été votre plus grande source d’inspiration jusqu’à présent ?
Dernièrement, je dirais mes deux entraîneurs, Kelly Koss-Brix et Ben Asselin. J’ai vraiment apprécié qu’ils me prennent sous leur aile et qu’ils m’apprennent le métier du saut d’obstacles et me donnent l’occasion de monter des chevaux vraiment incroyables.
Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?
Ce qui me motive, c’est qu’il y a toujours plus, vous voulez réussir le plus grand et le meilleur de la discipline, l’objectif est de pouvoir sauter ici dimanche et de pouvoir monter dans les meilleurs Grands Prix. C’est ça qui me motive à continuer et à travailler aussi dur.
Parlez-nous un peu des chevaux que vous montez cette semaine...
Ici j’ai Face to Face, ou « Frankie », comme on l’appelle à l’écurie. J’adore ce cheval, il a fait énormément pour moi et pour ma carrière équestre. Nous avons vraiment établi une relation incroyable, et je suis ravi de ce que nous avons réussi à faire ensemble cet été. C’est vraiment un excellent cheval pour moi et je ne dirai jamais assez de bien de lui.
L’autre jument que je monte ici est Castelle [Van Het Beeckhof Z], elle appartient à Telsec Farm. J’ai eu la chance qu’ils me donnent l’occasion de la monter. Elle a tout de la jument typique, elle a son caractère et veut toujours faire les choses à son idée. Mais elle a un talent incroyable pour sauter l’obstacle et je pense qu’elle a un avenir brillant.
Avez-vous de jeunes chevaux qui selon vous ont un avenir de champion ?
Je ne possède pas de chevaux personnellement, mais celui que je monte chez nous pour Ben et Kelly, Macgyver, est le propre frère de Makavoy, un excellent cheval de Ben qui profite aujourd’hui d’une retraite bien méritée au pré. Macgyver évolue doucement et il suit une bonne progression, je pense qu’il a un grand potentiel.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait jamais donné ?
Juste la semaine dernière, Ben m’a dit que j’avais fait tout le plus dur du travail en dehors de l’arène et que finalement, je n’avais plus qu’à aller sur le terrain et concourir. Il a dit que je devais avoir confiance dans le travail et les processus que j’ai accomplis et dans toutes les heures que j’ai passées à m’entraîner et qui s’avéreront utiles sur le terrain. Je dois juste me présenter sur la piste en étant motivé et en croyant que je peux gagner chacune des épreuves.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Tout à fait, c’est une excellente initiative. Il a vraiment ramené l’intérêt du public envers le saut d’obstacles rendu la discipline véritablement attrayante. Je n’ai pas pu aller en Europe pour assister aux grands concours qui y ont eu lieu. Mais être présent ici et voir l’intérêt du public et comment les gens s’impliquent dans le sport, c’est génial et c’est excellent pour notre discipline.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
J’essaie de me rendre utile à l’exploitation agricole de mes parents, autant que possible. J’aime aussi beaucoup le hockey et je vais assister aux matchs des Calgary Flames en hiver, chaque fois que je peux. De manière générale, j’apprécie beaucoup tous les sports.
Word from the organiser:
Linda Southern-Heathcott
Vous devez être ravie de voir le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ se dérouler sans restriction de capacité ?
Absolument, c’est fantastique d’être de retour. Et quelqu’un doit veiller sur nous car nous avons un soleil magnifique, nous avons vu des performances exceptionnelles et c’est vraiment merveilleux de voir tous les éléments tourner en notre faveur.
Y a-t-il des nouveautés au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ cette année ?
La plus grande nouveauté de cette année, ce sont les démonstrations car nous voulions vraiment mettre le dressage en valeur. Je pense qu’au Canada il y a un réel besoin de promouvoir le dressage. C’est une discipline qui se développe rapidement, qui est pleine d’élégance et j’ai l’impression que le public a beaucoup apprécié. Nous avons eu deux superbes compétiteurs, des Canadiens et gagnants de CDI. L’un d’eux nous arrive des Championnats du Monde et l’autre est une étoile montante dans la discipline. C’était assez amusant d’ailleurs, les chevaux étaient bien assortis et ils ont présenté une excellente performance vendredi soir. Ils vont aussi lancer le CP International, présenté par Rolex.
Quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ? Et quels sont les ingrédients de la réussite pour une équipe comme la vôtre ?
La qualité la plus importante, c’est la capacité à travailler ensemble, dans les bons moments et dans les périodes plus difficiles. L’équipe doit s’atteler à la tâche et s’efforcer de trouver des solutions à tous les problèmes qui se présentent. Et toutes ces difficultés doivent être des occasions de nous améliorer. Pour moi, c’est ça le plus important.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le secteur des événements sportifs ?
Le conseil le plus important que je donnerais, et ce n’est pas mon point fort, c’est de faire preuve de patience. J’encouragerais aussi ces personnes à se fixer des objectifs, à bien les identifier et à toujours travailler pour les atteindre. Je crois que l’une des valeurs communes partagées par les quatre compétitions du Grand Slam, c’est que nous misons tous sur le long terme. Il ne s’agit pas de rechercher un succès rapide ou des résultats immédiats, il s’agit de développer ce sport et de s’engager pour lui, de construire avec toutes les parties prenantes, que ce soit avec les athlètes, le public, les sponsors ou les médias. Il s’agit de maintenir une cohérence entre tous ces éléments et de faire progresser le sport.
Selon vous, qu’est-ce qui fait le succès d’un événement sportif d’importance ?
Il doit être passionnant. Chacun des événements du Rolex Grand Slam est unique et ils ont tous leur propre atmosphère. Dans notre sport aujourd’hui, je crois qu’il y a une certaine uniformité engourdissante. Pour le golf, le Masters est différent de l’Open des États-Unis, et en Formule 1, le Grand Prix de Monaco est différent du Grand Prix des Pays-Bas. Un des ingrédients du succès, c’est d’être unique et d’être fidèle à votre culture et à votre caractère. Un autre ingrédient est d’avoir les meilleurs athlètes. Ensuite il faut laisser le sport et la compétition prendre le dessus pour, en tant que spectateur, regarder et vraiment apprécier l’intensité du spectacle et y prendre plaisir. Si vous avez tous ces ingrédients, je pense que votre événement sera un succès.
McLain Ward et HH Azur remportent la Tourmaline Oil Cup
Pas moins de 49 couples cavalier-cheval, dont quatre des dix meilleurs cavaliers au monde, se sont affrontés dans l'épreuve phare de la deuxième journée des Masters CSIO5* de Spruce Meadows, la Tourmaline Oil Cup de 1,60 m. Le chef de piste vénézuélien Leopoldo Palacios semble avoir mis en place une tâche difficile, car plusieurs des meilleurs cavaliers du monde n’ont pas pu négocier le parcours de 12 obstacles sans faute et passer au barrage. Cependant, à la grande joie du public du site international, une petite série de partenariats a renversé la tendance vers la fin de l'épreuve, donnant lieu à un barrage de six chevaux, réduit ensuite à quatre après que l'israélien Daniel Bluman et Ladriano Z, et le troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d'Aix-la-Chapelle, Nicola Philippaerts et Katanga v/h Dingeshof, aient décidé de ne pas participer.
Les quatre duos en lice pour la confrontation finale comprenaient l'américain McLain Ward et HH Azur, le champion du Rolex Grand Slam de saut d'obstacles et Témoignage Rolex, Scott Brash et Hello Jefferson, un autre Témoignage Rolex, l'allemand Daniel Deusser et son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle, et Harrie Smolders et son étalon superstar Darry Lou, qui connaît cette arène mieux que quiconque, puisqu'il a triomphé ici dans le CP 'International', présenté par Rolex en 2019 avec son ancienne partenaire Beezie Madden.
Un barrage de huit efforts attendait les quatre paires, Scott Brash étant le premier à partir, avec un double sans faute en 45,92 secondes. Il était suivi par McLain Ward, qui a fait le tour du parcours sans faute, battant le temps de Scott Brash de plus de 5 secondes. Il ne restait plus que Daniel Deusser et Harrie Smolders, qui ont tous deux réussi un sans faute, mais aucun d'entre eux n'a été capable d'améliorer l'avance inattaquable de l'américain. L'allemand a pris la deuxième place et le néerlandais la troisième.
Ravi de sa victoire et de sa jument de 16 ans, McLain Ward a commenté : « Les chevaux comprennent l'importance et l'énergie d’une manière différente de la notre. Je pense que ces grands champions sentent l'atmosphère et veulent bien faire, nous faire plaisir et se montrer à la hauteur. Elle s'est approchée de la barrière aujourd'hui et elle a levé la tête, ses yeux étaient dirigés vers l'arène, ses oreilles étaient dressées, ce cheval me poussait à y aller et faire le job. D'une certaine manière, elle le comprenait, c'est sûr. »
En ce qui concerne le CP 'International', presenté par Rolex de dimanche, et la façon dont il va se préparer, McLain Ward a déclaré : « J'ai suffisamment d'expérience maintenant. J'essaie juste de me concentrer sur mon parcours, d’avoir confiance en notre préparation et de croire en mon cheval. Il faut aussi un peu de chance. »
Interview cavalier:
Matthew Sampson
Vous avez connu de magnifiques succès à Spruce Meadows, qu’est-ce qui rend la compétition si spéciale ici ?
Je suis venu ici pour la première fois l’année dernière et de nouveau cette année pour les Summer Series, qui ont été fantastiques. J’ai eu la chance de gagner deux Grands Prix 5* avec deux chevaux différents. Les chevaux donnent le meilleur d’eux mêmes ici et les installations sont les meilleures qui existent, je suis donc très reconnaissant de pouvoir monter dans cette compétition.
Quels chevaux montez-vous cette semaine aux Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Pour le 5*, j’ai deux chevaux, dont Ebolensky, qui a gagné le 5* ici la semaine dernière, et puis j’ai Fabrice DN qui va concourir dans le Grand Prix [CP International, présenté par Rolex], donc voilà, c’est ce qui est prévu. Ce sont deux excellents chevaux, très différents. L’un des deux appartient au mexicain Luis Alejandro Plascencia, et l’autre m’appartient ainsi qu’à la famille anglaise, Evison. Tous les deux sont très bons et je suis sûr que nous allons passer une bonne semaine.
Avec Fabrice DN, vous avez gagné le Grand Prix 5* RBC du Canada en juin et vous avez rendu hommage à votre équipe. Parlez-nous de l’importance de votre équipe dans vos succès...
Je ne pourrais rien faire sans eux, Kate, Brad, mon amie Kara et tous les autres, chez nous. Et avec tous ces gens, je ne peux pas oublier mes propriétaires, et mes parents qui m’ont permis d’arriver jusqu’ici. Bien souvent on n’en parle pas assez mais il y a une grande équipe derrière moi qui s’occupe des chevaux pour qu’ils soient dans la meilleure forme possible pour la journée.
Avez-vous de jeunes chevaux qui ont selon vous le potentiel pour devenir des gagnants de Grands Prix 5* ?
J’ai un cheval qui s’appelle King Lepatino, qui a déjà sauté ici et qui appartient à Cumberland Acres, une écurie américaine. Il a 7 ans et il a fait ses débuts internationaux ici sur l’International Ring avec un joli sans-faute, ce qui me donne de grands espoirs pour lui.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Tout d’abord mes parents, qui m’ont toujours encouragé et qui ont toujours eu confiance en moi. En ce qui concerne les cavaliers, je dirais John et Michael Whitaker, parce que j’ai grandi en les admirant. Mon ami Scott Brash, qui a bien-sûr connu un succès fantastique ici. Nous avons beaucoup travaillé ensemble quand nous étions plus jeunes et il est toujours là pour me conseiller. Il y en a beaucoup d’autres, comme Duncan Ingles pour qui j’ai travaillé étant plus jeune et qui m’a beaucoup aidé.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques, qu’est-ce qui vous passionne ?
N’importe quel type de compétition. La plupart du temps, nous n’avons pas beaucoup d’occasions de faire autre chose, donc juste profiter de ma famille, c’est la chose la plus importante quand je ne suis pas en compétition.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Je pense que c’est quand j’ai gagné mon premier Grand Prix 5* ici à Spruce Meadows, c’était pour moi l’ambition de toute une vie, c’est ce que tout cavalier souhaite accomplir, c’était donc vraiment spécial.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
C’est tout simplement incroyable. Ce sont les meilleurs événements de notre discipline. Il y a tellement de Grands Prix, mais ceux-là sont sans aucun doute les meilleurs. Pouvoir concourir dans ces lieux exceptionnels pour ces Grands Prix, c’est vraiment fantastique pour notre sport, donc merci à Rolex pour ça.
Reconnaissance de parcours avec:
Leopoldo Palacios
À quoi ressemble une journée typique pour vous aux Spruce Meadows ‘Masters’ ?
En général je me lève à 6 h, et j’arrive sur le terrain à 7 h. Je vais finir la journée assez tard ce soir, vers minuit, car je dois attendre la fin de l’épreuve ATCO Six Barres pour aller ensuite installer le parcours de demain matin. Je viendrai ensuite demain matin de bonne heure pour mettre la touche finale au parcours, ce qui fait partie de mon travail.
En dehors de la création de parcours, quelles sont vos passions ?
Les chevaux sont ma grande passion. J’adore les chevaux. J’aime aussi la pêche au marlin et au thon en haute mer, une passion que je partageais avec mon père. Mais juste pour les pêcher, pas pour nager avec eux ! Ma famille possédait un bateau de pêche spécial que mon père utilisait pour les compétitions au Venezuela. Vers la fin de sa vie, après avoir arrêté l’agriculture, mon père allait à la pêche et je l’accompagnais, c’est ainsi qu’est né mon amour de la pêche. Mon pays d’origine, le Venezuela, est un vrai paradis de la pêche au marlin, et les Caraïbes également. Cet aspect de ma vie se déroule en parallèle de ma carrière de chef de piste.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait devenir chef de piste professionnel ?
Le premier conseil que je donnerais serait que vous devez adorer les chevaux. Je leur dirais aussi que vous devez être animé par la passion et non par l’argent, ce n’est pas un métier qu’on fait pour l’argent. Vous pouvez en vivre, bien-sûr, et je vis bien, mais ce métier est fondé sur l’amour des chevaux et sur la passion du sport équestre. Pour l’aspect technique, je recommanderais à un jeune chef de piste d’apprendre la géométrie et d’avoir des compétences en dessin, de façon à être bien conscient de l’échelle et pour élaborer des plans de qualité. Il est aussi essentiel de bien comprendre les chevaux et de les connaître, et plus particulièrement d’être capable de lire leurs expressions pour savoir s’ils sont heureux ou tristes. Quelqu’un qui veut devenir chef de piste doit donc avoir un bon équilibre entre les compétences techniques et le ressenti. Enfin, vous devez créer les meilleurs parcours possibles, de façon à faire concourir les cavaliers les uns contre les autres et non contre vous et votre parcours.
Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière de chef de piste ?
C’est une question très difficile, mais un jour j’ai vraiment été heureux et mon cœur a battu la chamade, quand Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping ici même. Ce jour-là, le stade était plein et le silence était total sur l’International Ring, on n’entendait que Hello Sanctos. À mon avis, ce que fait Rolex pour ce sport est fantastique. Un autre moment très émouvant pour moi a été les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Jamais dans l’histoire des Jeux Olympiques le barrage individuel n’a eu que trois chevaux qualifiés pour déterminer les trois médailles. C’était un rêve pour moi, quelque chose que j’avais toujours voulu. Et c’est arrivé. Sur le moment j’ai perdu la tête et j’ai commencé à sauter dans tous les sens. Et ça n’est pas arrivé avec des doubles sans-fautes, c’est arrivé avec des fautes dans les deux passages.
En tant que chef de piste principal, où et quand avez-vous créé votre premier parcours ?
J’ai conçu mon premier parcours en tant que chef de piste principal au Venezuela en 1976. Ensuite, j’ai conçu mon premier parcours international pour la North and South American League en 1977.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Mes principales sources d’inspiration ont été Arno Gego et Pamela Carruthers, qui ont tous deux été mes mentors. J’ai travaillé avec eux pendant de très nombreuses années. Pendant trois ans, j’ai été l’assistant de Arno Gego et j’ai énormément appris avec lui, il est devenu comme un second père pour moi après ça.
Et maintenant parlez-nous du parcours que vous avez conçu pour l’épreuve du CP International, présenté par Rolex qui aura lieu dimanche, et de qui selon vous remportera la compétition...
Je n’ai jamais aimé construire des parcours qui manquent d’équilibre, je veillerai donc pour dimanche à inclure une longue distance, une distance courte et une distance moyenne. De cette manière, le parcours conviendra à tous les chevaux et à tous les cavaliers.
Cette année je pense que nous avons une superbe palette de chevaux et le niveau est très élevé, les meilleurs des meilleurs. D’habitude, quand je regarde la liste des concurrents pour le CP International, présenté par Rolex et que je vois comment les chevaux ont sauté pendant la semaine, je peux voir entre 15 et 20 chevaux capables de l’emporter. Mais cette année, je pense que nous avons près de 30 couples qui ont une bonne chance de gagner. Je crois que les cavaliers ont commencé à comprendre la signification du Rolex Grand Slam et qu’ils réservent leurs chevaux pour qu’ils soient prêts pour cette formidable opportunité.
Conor Swail remporte la CANA Cup
Sur l’emblématique International Ring de Calgary, par une journée ensoleillée mais déjà fraîche, 37 couples de 17 nations, tous bien décidés à se qualifier pour le CP International, présenté par Rolex, se sont affrontés pour la CANA Cup à 1,60 m, au premier jour de l’édition 2022 du CSIO5* Spruce Meadows ‘Masters’. Parmi les cavaliers les plus remarquables figuraient l’actuel numéro un mondial, le Suédois Henrik von Eckermann, le champion britannique du Rolex Grand Slam of Show Jumping Scott Brash, l’Américain McLain Ward et un ancien gagnant du Majeur, l’Autrichien Max Kühner.
Conçu par le Vénézuélien Leopoldo Palacios, le premier parcours de 12 obstacles a été terminé sans faute par six couples. Parmi ces six cavaliers, le Français Kevin Staut et l’Israélien Daniel Bluman ont décidé de ne pas revenir, ne laissant donc que quatre cavaliers pour le barrage. Ces cavaliers étaient le Belge Olivier Philippaerts, Marc Dilasser pour la France, l’Irlandais Conor Swail, et l’actuel 18e du classement mondial et Témoignage Rolex, le cavalier allemand Daniel Deusser.
Les premiers dans l’arène, Olivier Philippaerts et son étalon de 11 ans Le Blue Diamond V't Ruytershof ont commis quatre fautes, tout comme Daniel Deusser et son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle, qui sont passés derrière eux. Très en forme, Conor Swail (actuellement 5e au classement mondial) et son hongre de 15 ans, Count Me In, n’ont fait aucune erreur et se sont montrés très confiants sur le parcours écourté, avec un sans-faute réalisé en 43,46 secondes. Le dernier à passer, le Français Marc Dilasser a commencé très fort avec son hongre de 10 ans Chamann Has, avant de faire tomber l’avant-dernier obstacle, terminant à la troisième place du classement général.
Aux anges après sa victoire et louant le soutien de son équipe, Swail a commenté : « Je suis là tous les jours et je monte une heure ou deux, mais ils sont tous là à travailler dur pour veiller à ce qu’il [Count Me In] soit en forme et à ce qu’il voyage de tel à tel endroit dans de bonnes conditions. Bien-sûr, nous sommes très bons dans ce que nous faisons, mais c’est l’équipe qui est derrière vous qui permet que tout se passe bien et que le succès soit au rendez-vous. »
Et sur sa qualification pour le Majeur Rolex de dimanche, Swail a ajouté : « Je suis très optimiste car mon cheval est en grande forme. Il a déjà sauté ici cet été et il est aussi arrivé deuxième ici au Grand Prix [CP ‘International’, présenté par Rolex]. Il me donne toujours de bonnes opportunités, donc si j’ai un peu de chance dimanche, nous pourrons peut-être frapper à la porte de la victoire ou du podium. »
Interview Cavalière:
Amy Millar
Quels chevaux montez-vous cette semaine ?
J’ai deux chevaux ici, Christiano et Truman. Ce sont tous les deux des hongres bai que je monte depuis un moment. Ce sont des chevaux fantastiques, ils sont robustes, courageux, gentils et performants, je suis donc très optimiste concernant nos chances cette semaine !
Pourquoi les cavaliers aiment-ils tant venir à Spruce Meadows et y concourir ?
C’est un lieu particulièrement magnifique. Quand on passe sous la tour de l’horloge et que l’on adresse le salut officiel au sponsor, sans parler des parcours qui sont toujours vraiment difficiles, on ne s’ennuie jamais ici. Ce qui est vraiment spécial avec le ‘Masters’, c’est le public et le niveau de qualité des chevaux présents. C’est une excellente chose pour le Canada d’avoir des animaux et des cavaliers de ce niveau qui viennent ici. Depuis le Covid, la situation a été vraiment difficile au Canada, donc avoir aujourd’hui le meilleur de l’Europe et les meilleurs du monde, c’est vraiment génial.
Quels sont vos plans pour cette semaine, et particulièrement en ce qui concerne le CP International, présenté par Rolex de dimanche ?
Se qualifier est de première importance. Mon meilleur cheval est Truman, qui va concourir pour la Coupe des Nations de samedi, et qui sautera encore dimanche. C’est un cheval robuste et il est sans aucun doute en forme pour tout faire. Tout se jouera sur la récupération, surtout si nous faisons deux parcours difficiles samedi. Il lui faudra se sentir au mieux de sa forme et avoir beaucoup d’énergie pour dimanche, et nous verrons comment ça se passera.
Parlez-nous des Championnats du monde et de l’équipe canadienne de show jumping exclusivement féminine...
Les Championnats du monde ont été une expérience formidable. Être entourée de cavaliers et de chevaux de cette qualité, de ce professionnalisme, c’était vraiment incroyable. Les parcours étaient difficiles mais fantastiques, et la marge d’erreur était inexistante. Le fait d’être dans cet environnement, ça ne peut que vous pousser à faire mieux. Oui, il y a toujours une marge de progression, mais me trouver entourée de ce niveau me motive pour être meilleure.
En ce qui concerne l’équipe exclusivement féminine, j’ai passé un moment formidable. Avec les filles, Tiffany, Beth et Erryn, nous avons passé des moments exceptionnels et nous nous entendons vraiment bien. Nous sommes toutes des femmes fortes, nous sommes toutes différentes mais au final nous sommes des battantes. J’ai vraiment apprécié le temps que nous avons passé ensemble et les batailles que nous avons livrées ensemble.
Avez-vous de jeunes chevaux pour lesquels vous nourrissez de grands espoirs ?
Je monte deux très bons chevaux de huit ans en ce moment. L’un d’eux s’appelle Jagger Hx et j’ai de grands espoirs pour lui. Il excelle au saut, il est prudent, et avec un peu d’entraînement, j’espère qu’il arrivera au meilleur niveau. L’autre est une petite jument irlandaise qui s’appelle Athena. Elle est rapide, prudente et très motivée. Si ces deux-là évoluent comme je l’espère, j’aurai un autre duo de choc prêt à prendre la relève de Christiano et Truman. C’est mon objectif en termes de longévité et de durabilité.
Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam a fait pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam est un événement très spécial pour le saut d’obstacles. J’ai eu une petite conversation avec l’équipe Rolex quand je suis allée en Europe et ils m’ont parlé de leur marque et comment ils essaient de ne l’associer qu’avec l’excellence parce que c’est ce qui caractérise leur marque. Je regarde ensuite les concours hippiques et les cavaliers qu’ils sponsorisent. Puis je vois la qualité de leurs montres et je comprends vraiment que Rolex, c’est avant tout une affaire d’excellence. Et à chaque fois que vous allez à l’un de ces Majeurs Rolex, vous savez que tout sera exceptionnel et au meilleur niveau de compétition. Comme je le disais, c’est une véritable inspiration.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
Eh bien, j’ai deux enfants, de 4 et 12 ans. J’ai aussi un époux merveilleux, qui ne monte pas à cheval. Quand je ne monte pas, je passe autant de temps que possible avec eux. Être entourée de ma famille, c’est ce que je veux quand je ne m
Mot de l'organisateur:
Ian Allison
Vous devez être ravi que le public soit de retour au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ pour donner cette ambiance si particulière à l’International Ring, sans oublier les téléspectateurs du monde entier ?
Ces deux dernières années ont été pour le moins inhabituelles, et difficiles sous certains aspect. Bien-sûr, il y a eu l’impossibilité d’organiser des tournois au Canada en 2020, puis le concours a eu lieu l’année dernière avec une dérogation pour intérêt national, avec beaucoup de restrictions, mais cela nous a au moins permis de nous remettre en jambes pour la compétition. Revenir aujourd’hui, c’est comme tirer un bateau hors de la cale sèche, nous avons rencontré des difficultés de personnel, le sport a changé et de nouveaux acteurs sont là, c’est donc une grande aventure pour Spruce Meadows, pour nos concitoyens, et pour les cavaliers, les médias, le public et aussi pour les sponsors de l’événement. Nos sponsors ont été fantastiques, nous avons un excellent soutien médiatique et la meilleure affiche qu’on ait jamais eue aux Spruce Meadows ‘Masters’, c’est merveilleux !
Pouvez-vous nous parler du nouveau partenariat avec Sportsnet ?
Nous avons travaillé avec Sportsnet à plusieurs occasions. Pendant la pandémie, nous avons commencé à penser à faire plus de choses par nous-mêmes, car nous ne pouvions pas faire entrer beaucoup de gens sur le site, la diffusion en streaming est donc devenue beaucoup plus répandue et acceptable. Nous avons entamé les discussions et nous avons été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme. Nous avons pu étendre notre diffusion sur 13 semaines consécutives sur Sportsnet, en heure de grande écoute, en direct et en rediffusion.
L’un des aspects intéressants de ce sport est qu’il a un public fidèle, il a aussi un public de fans qui sont des passionnés du cheval, et qui sont généralement occupés avec leurs chevaux pendant le weekend. Nous avons pensé que s’il était possible d’avoir une offre en direct pour chaque événement, qui vous permettrait de ne jamais manquer un parcours sur l’International Ring, plus quelque chose qui permettrait aux gens de regarder les moments forts, alors il fallait le faire. Nous avons décider d’élaborer un projet et nous en avons discuté avec Sportsnet et, pour être honnête, les discussions n’ont pas duré longtemps, car ils connaissaient Spruce Meadows et notre façon de travailler, et ils savaient que nous avons un public d’un bout à l’autre du Canada grâce à l’intérêt que nous avons pu susciter et cultiver avec les années.
La collaboration a commencé cette année et elle fonctionne à merveille depuis le début. Ce dimanche, nous aurons trois heures diffusées sur Sportsnet dans tout le pays et, grâce à la flexibilité de leur programme et au nombre de plateformes qu’ils possèdent, le public pourra regarder les épreuves tout au long de la semaine, car il se peut que les gens soient plus intéressés par le début de saison de la NFL ou par la finale de l’US Open ce weekend. Le programme est vraiment très dense.
Vous travaillez à Spruce Meadows depuis 47 ans, quel est votre souvenir le plus marquant ?
Aujourd’hui, tout particulièrement, il est difficile de ne pas évoquer la visite de Sa Majesté la Reine à Spruce Meadows. En juin 1990, le soleil s’est levé sur une matinée sans nuages, et le public a commencé à arriver pour une journée de juin inhabituellement ensoleillée. Je me souvient très bien d’une femme dans la grande tribune sud à 6 h du matin avec un drapeau du Pays de Galles, et elle avait conduit plusieurs heures pour venir. Ce fut une journée magique et nous avions la grande responsabilité de mener à bien ce projet avec Mme Southern, qui voyageait avec Sa Majesté, et nous savions qu’elle voulait pouvoir être fière à l’ouverture des portes de la propriété.
Il y a eu ensuite d’autres journées plus patriotiques avec les victoires emblématiques de Ian Millar avec Big Ben et d’Éric Lamaze avec Hickstead. Et bien-sûr, quand Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam, cette victoire restera à jamais associée à Spruce Meadows.
L’année prochaine marquera les 10 ans du Rolex Grand Slam of Show Jumping, quel succès a-t-il obtenu et quels changements positifs a-t-il apportés à la discipline ?
Il a obtenu un succès fabuleux. Il s’est fait connaître au-delà du monde équestre et les gens ont compris qu’il s’agit d’un événement de concept et de difficulté incroyables. Je pense qu’il a permis de réunir quatre des plus grands événements de saut d’obstacles au monde, chacun gardant ses particularités propres, sous l’égide d’une marque distinctive, avec un objectif commun. Il ne s’agissait pas d’une simple stratégie commerciale, et les quatre concours ont pu conserver leur individualité, que ce soit la magnificence de Genève ou les Dutch Masters, ou Aix-la-Chapelle.
La crédibilité du Rolex Grand Slam of Show Jumping est ce qui le distingue des autres concepts qui ont été lancés. Rien n’a été ajouté au calendrier et il s’est construit sur les fondations d’organisations déjà bien établies et qui ont une certaine réputation d’excellence. Les athlètes connaissaient les sites et ils savaient ce qu’il en coûterait pour pouvoir y gagner. Si vous regardez la liste de tous les champions présents à chacun des événements, c’est impressionnant. Ce qui est aussi impressionnant, c’est le nombre de révélations, comme Sameh El Dahan ou Gerrit Nieberg, leur vie s’en est trouvée bouleversée. Pour toutes ces raisons, je pense que c’est un succès incontestable.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping revient au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ du 7 au 11 septembre 2022, avec le CP International, présenté par Rolex, le dimanche, qui sera la finale palpitante de cinq jours de compétition équestre au plus haut niveau. Au pied des Montagnes Rocheuses de l’Alberta, le concours accueillera les meilleurs couples de chevaux et cavaliers du monde dans l’un des sites équestres les plus réputés d’Amérique du Nord.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre
Après sa victoire spectaculaire au CHIO d’Aix-la-Chapelle sur Ben 431, Gerrit Nieberg arrive au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ en tant que prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est la première fois que le couple traversera l’Atlantique pour concourir dans cette enceinte emblématique, et les deux complices chercheront sans aucun doute à continuer sur leur élan après leur victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle et dans leur quête pour devenir les prochains vainqueurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Gerrit Nieberg sera entouré de l’élite mondiale de l’équitation. Trois cavaliers de l’équipe suédoise médaille d’or aux Championnats du monde de la FEI viennent à Calgary avec leurs chevaux médaillés. Jens Fredricson, Peder Fredricso et Henrik von Eckermann viennent avec l’objectif de remporter leur première victoire au CP International, présenté par Rolex dans cette enceinte magnifique. Von Eckermann et King Edward seront sans aucun doute les grands favoris de ce troisième Majeur du Rolex Grand Slam, après avoir décroché la médaille d’or en individuel à Herning. On attend également Peder Fredricson en tête des favoris après avoir gagné deux Rolex Grands Prix au cours des deux derniers mois au Knokke Hippique et aux Brussels Stephex Masters. Ces couples se présenteront en position de confiance et chercheront à confirmer leur parcours dans cette compétition.
Des six Témoignages Rolex qui participent au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, l’actuel numéro deux mondial, Martin Fuchs, mènera la marche. Le Suisse, qui est entré dans l’histoire en gagnant consécutivement les Rolex Grands Prix au CHI de Genève en 2019 et en 2021, espérera s’arroger le Rolex Grand Slam of Show Jumping bonus pour avoir gagné deux des quatre Majeurs. Fuchs a fait jusqu’à présent une saison 2022 phénoménale, remportant la finale de la FEI World Cup™et le Rolex Grand Prix au Jumping International de Dinard.
Son compatriote et vainqueur du CP International, présenté par Rolex, l’année dernière, Steve Guerdat revient défendre son titre sur la piste impressionnante de l’International Ring au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ . Guerdat, toujours à la pointe de la compétition, est l’archétype du cavalier et toujours capable de tirer le meilleur parti de ses chevaux dans les grands moments. Sachant ce qu’il en coûte de gagner, il amène deux de ses meilleurs chevaux (Venard de Cerisy et Taina M&m) à ce troisième Majeur de l’année du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Avec Fuchs et Guerdat se présente Edouard Schmitz, le nouveau jeune talent suisse et leur coéquipier aux Championnats du monde de la FEI. Le jeune cavalier est en phase de devenir l’un des grands espoirs de la discipline, ayant récemment gagné le Grand Prix international d’Irlande au Dublin Horse Show.
Un habitué de Calgary, Kent Farrington et ses chevaux auront l’avantage de bien connaître la piste, d’autant plus que l’Américain sait déjà comment y gagner. En juillet, il a ajouté à son palmarès avec Orafina la Jayman BUILT Cup du tournoi 'North American' CSI 5* qui s’est tenu à Spruce Meadows. L’an dernier, Farrington est arrivé second au CP International, présenté par Rolex, et il aura sans doute l’ambition de faire mieux cette année.
Le cavalier britannique Scott Brash garde un excellent souvenir des lieux, puisque c’est là qu’il a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015. Brash est à ce jour le seul cavalier à avoir emporté ce titre tant convoité et il a déjà gagné deux fois le CP International, présenté par Rolex. Il se présentera à Calgary avec une bonne dose de confiance après son excellente performance au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle où il a fini deuxième, et après avoir gagné le bronze par équipe à Herning.
Le public local sera également ravi d’accueillir quelques cavaliers canadiens. Tiffany Foster, la meilleure cavalière canadienne arrivée placée aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagnée d’Erynn Ballard et d’Amy Millar. La dernière victoire canadienne dans ce concours est celle de Ian Millar avec Dixson en 2014, et ces talentueuses cavalières chercheront donc à ramener le titre tant convoité sur le sol canadien. Les Canadiennes ont également une carte maîtresse à jouer avec leur nouveau chef d’équipe Eric Lamaze, qui sera là pour leur dispenser ses conseils et son expérience, ayant lui-même gagné la compétition en 2007.
Les Pays-Bas seront représentés par Harrie Smolders, qui montera Darry Lou. L’étalon bai de 14 ans a auparavant été monté par la cavalière américaine Beezie Madden, qui a remporté le fameux concours en 2019. Le public passionné de Calgary sera sans doute curieux de voir si le Néerlandais sera capable de réitérer l’exploit avec cette talentueuse monture. Pour renforcer encore la présence européenne au concours, Max Kühner vient avec son partenaire de longue date Elektric Blue P et avec le talentueux Eic Coriolis Des Isles. Le Français Kevin Staut fera aussi le déplacement au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Staut, qui a déjà remporté de nombreuses victoires en Grands Prix 5* au cours des dernières années, n’a encore jamais gagné cette compétition. Témoignage Rolex comme le cavalier français et précédemment vainqueur du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle et de The Dutch Masters, Daniel Deusser sera également présent.
Jérôme Guery sera à la tête du solide contingent belge au Canada. Guery, qui a notamment gagné la médaille d’argent en individuel aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagné par rien moins que quatre membres de la famille Philippaerts. Ludo Philippaerts arrive accompagné par trois de ses fils, dont Olivier, vainqueur du CP International, présenté par Rolex il y a dix ans, Nicola qui montera la talentueuse jument Katanga V/H Dingeshof, avec laquelle il a fini troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle un peu plus tôt cette saison, et Thibault qui a récemment gagné la médaille d’argent en individuel et l’or par équipe aux Championnats d’Europe des jeunes cavaliers de la FEI.
Le chef de piste Leopoldo Palacios souhaitera sans doute concocter un parcours juste mais difficile pour les chevaux et les cavaliers qui se présenteront au CP International, présenté par Rolex. Dans la quête permanente pour le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping qui se poursuit dans cette arène emblématique, la palette de compétiteurs semble plus talentueuse que jamais et chaque cavalier fera l’impossible pour être le gagnant et brandir le célèbre trophée à l’issue du tournoi.
Interview prétendant avec:
Gerrit Nieberg
Qu’est-ce qu’on ressent quand on est prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
C’est un privilège d’être le prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. J’en ai toujours rêvé et j’ai toujours admiré les autres cavaliers qui ont gagné ce titre. Après ma victoire au Rolex Grand Prix, je pense qu’il m’a fallu une semaine environ pour me rendre compte que j’étais le prétendant au titre !
Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?
J’aimerais continuer mon parcours avec les concours du Rolex Grand Slam à Spruce Meadows et puis à Genève. C’est quelque chose que je n’avais pas prévu au départ, en raison de mon précédent classement mondial, je n’aurais pas pu participer à ces concours. Mais maintenant que j’ai une chance d’y participer, je veux faire de mon mieux et tout donner pour continuer sur mon élan.
Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?
Je n’ai commencé à monter qu’à 13 ans. Auparavant, quand j’étais plus petit, je m’intéressais plus à d’autres sports, comme le football. Néanmoins, j’ai grandi avec des chevaux grâce à mes parents, j’ai donc toujours eu des chevaux autour de moi et un jour j’ai décidé de tenter ma chance.
Ma passion pour le saut d’obstacles a vite grandi et une semaine après avoir commencé à monter, j’ai décider que je voulais devenir un cavalier professionnel de concours hippique. À partir de ce moment, j’ai travaillé et je me suis entraîné dur chaque jour pour réaliser ce rêve.
Mon père est la personne qui m’a le plus inspiré quand j’étais plus jeune, à cause de son expérience et de tous ses succès. Mon rêve a toujours été d’être aussi bon que lui, et peut-être même meilleur que lui un jour ! Je l’admire toujours beaucoup pour ce qu’il est et pour tout le travail qu’il accomplit, tous les jours sans exception. Bien qu’il ne monte plus en compétition, il monte encore tous les jours à la maison. Sa motivation et son soutien pour tout ce que je fais est incroyable et une vraie source d’inspiration.
Parlez-nous un peu de Ben 431... Quel genre de personnalité a-t-il ? Comment était-il après le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je dois reconnaître que Ben 431 est vraiment hyper motivé. À l’occasion, il peut être difficile de le gérer et de lui faire garder son calme, mais c’est aussi un point vraiment positif car il se bat toujours à fond et il essaie de faire de son mieux à chaque fois. Il est infatigable. Par exemple, après trois parcours au CHIO d’Aix-la-Chapelle, il n’était pas fatigué et il aurait pu faire encore un ou deux parcours. Après sa victoire à Aix-la-Chapelle, il a aussi compris qu’il avait accompli quelque chose de spécial. Il y a eu beaucoup de communications avec les médias, il a donc fait l’objet de beaucoup d’attention, encore plus qu’avant. Maintenant il regarde toujours par sa fenêtre en quête de plus d’attention, j’ai l’impression qu’il se prend un peu pour une star !
Quelle est la friandise préférée de Ben 431 quand il gagne ?
Les pommes des arbres de nos écuries !
Pour le Spruce Meadows ‘Masters’ du mois prochain, avec quels chevaux allez-vous concourir et lequel avez-vous choisi pour le CP International, présenté par Rolex ?
Je vais concourir avec Ben 431 et Blues d’Avelines, qui était aussi en compétition au CHIO d’Aix-la-Chapelle et qui a fini placé à Hambourg. Je monterai sans aucun doute Ben pour le CP International, présenté par Rolex.
Ben 431 supporte-t-il bien les longs voyages ?
Jusqu’à maintenant, il a pris l’avion une fois par an pour allez à Doha, et ça s’est bien passé. Tout s’est passé sans accroc ni complication, il ne devrait donc pas y avoir de problème pour l’emmener à Calgary.
Parlez-nous un peu de votre piquet actuel et des personnalités de vos montures... D’après-vous, quel jeune cheval offre les perspectives les plus intéressantes ?
Il y a beaucoup de jeunes chevaux prometteurs mais il est toujours difficile de prédire lequel fera effectivement la transition vers le plus haut niveau. Je dirais que je suis particulièrement enthousiaste concernant Amigo 1841, qui a maintenant neuf ans. J’espère vraiment qu’il va passer au niveau supérieur.
Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?
Mon équipe a une importance capitale. Ce n’est pas que Ben et moi. Nous sommes sur la piste pendant 80 secondes mais il y a énormément de travail qui se passe dans les coulisses. Tout l’équipe a un rôle clé dans le processus qui nous permet de réussir pendant ces 80 secondes sur la piste. Bien souvent, tout le monde ne parle que du cavalier et du cheval, mais il y a tellement plus en jeu. Tous les autres sont au moins aussi importants, si ce n’est plus. Ce sont de véritables héros méconnus.
Parlez-nous un peu de Gut Berl, qui semble être un vrai projet familial ?
Gut Berl est monté par l’Allemand Hendrik Snoek, ancien cavalier de saut d’obstacle, et nous travaillons tous avec lui. Même si nous sommes chez Hendrik, cela reste un vrai projet familial. Nous formons une très bonne équipe et nous avons une excellente relation, ce dont je suis ravi. Et être assez chanceux pour avoir des chevaux de cette qualité et pouvoir participer à ce genre de concours, c’est incroyable.
Hendrik est le propriétaire des écuries et de la plupart de mes chevaux. Mais certains chevaux comme Ben appartiennent 50/50 à Hendrik et à mon père. Quelques autres chevaux des écuries appartiennent à différents propriétaires.
Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?
C’est tout simplement la victoire qui me donne envie de gagner ! Il est important d’avoir un objectif. J’adore monter mais je ne sais pas si pourrais le faire s’il n’y avait pas la compétition, les concours et un but pour lequel travailler. Les compétitions comme celle d’Aix-la-Chapelle sont l’objectif pour lequel je travaille tous les jours et c’est la possibilité d’y concourir qui nourrit ma motivation. Si je travaille plus dur que jamais, c’est pour vivre d’autres moments comme celui-ci.
Les initiatives comme le Rolex Grand Slam vous apportent-elles une motivation encore plus forte?
Bien-sûr Le Rolex Grand Slam est une institution, un événement unique. Les compétitions sont très nombreuses chaque année dans notre sport et le Rolex Grand Slam est vraiment particulier car il est constitué de quatre des meilleurs événements de l’année. Tout le monde veut gagner un des concours du Rolex Grand Slam. Il est considéré comme un événement majeur parmi les cavaliers et dans le monde de l’équitation.
Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quelles autres compétitions de haut niveau aimez-vous regarder ? Laquelle préférez-vous et pourquoi ?
Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de temps pour regarder beaucoup d’autres sports, mais quand je peux, j’aime beaucoup regarder le tennis. Roger Federer est mon joueur préféré.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
De toujours croire en soi. C’est un conseil extrêmement important pour votre mental, et plus précisément pour votre état d’esprit et votre manière de penser en général. Et aussi de toujours croire en son cheval. Il est aussi très important de monter autant de chevaux que possible. C’est le meilleur moyen d’apprendre à monter, d’acquérir de l’expérience et d’avoir une meilleure compréhension des chevaux.
Quel est votre rôle au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
J’y ai participé pour la première fois en 1988 après mon doctorat et j’y suis resté depuis comme vétérinaire officiel. Je travaille pour les différents tournois qui ont lieu ici, y compris le ‘Masters’, et pendant toute la saison d’été qui est très chargée, avec les 900 chevaux présents dont il faut s’occuper sur une durée de six semaines. Quant à mon emploi actuel, la FEI définit mon rôle à Spruce Meadows comme Responsable du service vétérinaire. C’est un rôle de supervision pour lequel je travaille avec le comité organisateur afin de coordonner les délégations que nous recevons avec la commission vétérinaire, pour veiller à ce que les installations, l’unité de chirurgie et les espaces de soins soient tous prêts pour les compétitions. Globalement, je travaille en tant que responsable vétérinaire pour l’aspect soins des choses, plutôt que pour la commission.
Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?
Plus tôt dans ma carrière, j’ai été invité à la finale de la Coupe du monde de jumping à Las Vegas, comme membre de l’équipe vétérinaire. C’était à l’époque où la Coupe du monde était à son apogée et qu’elle avait lieu une année sur deux, et j’y suis allé à deux ou trois occasions. En dehors de cela, je n’ai travaillé comme vétérinaire officiel dans aucune autre compétition internationale, je me consacre principalement à Spruce Meadows.
Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?
L’alimentation n’est qu’une donnée de l’équation. Le métabolisme des chevaux est incroyable, et tant qu’on leur maintient un régime alimentaire bien équilibré, ils sont en forme. Plutôt qu’une alimentation complexe, je pense que le plus difficile pour les chevaux des compétitions internationales, c’est le changement de régime quand ils voyagent de concours en concours. Quand ils se déplacent d’un concours à l’autre, le maintien d’une alimentation équilibrée peut s’avérer difficile. Quand vous prenez nos chevaux de niveau international qui arrivent par avion, avec de longues durées de transport, vous pouvez voir qu’une période d’adaptation est nécessaire et certains de nos cas les plus difficiles ont été des difficultés d’adaptation à de nouvelles sources d’alimentation. Par exemple, l’Alberta est un État connu pour la qualité de son grain et de son fourrage, en comparaison à l’Europe qui a du très bon foin, et les chevaux ont parfois du mal à s’adapter au changement. Les exigences gouvernementales actuelles impliquent que nous devons abandonner le grain des chevaux européens et les amener à un régime totalement différent quand ils arrivent sous notre responsabilité. Tout cela se passe sur une très courte période, de peut-être dix jours au plus, c’est donc un gros travail d’adaptation pour eux et nous devons le gérer avec prudence. Notre objectif principal est toujours de les habituer sans créer de perturbations digestives. Nous croisons toujours les doigts pendant les premiers jours car s’il y a une gêne abdominale, nous n’avons que très peu de solutions en termes de traitements. Le FEI a des exigences très strictes et bien qu’ils ne refusent jamais de soigner les chevaux, nous devons veiller à ne pas interférer avec leur performance plus tard dans la compétition.
Comment avez-vous décidé de devenir vétérinaire équin ? Avez-vous été inspiré par quelqu’un en particulier ?
J’ai commencé comme compétiteur dans les rangs des juniors à Spruce Meadows au tout début, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles je suis devenu vétérinaire. Voir le développement du site et de la qualité des chevaux m’a vraiment aidé à cibler ma carrière. Mon ambition était de veiller à la qualité des chevaux qui commençaient à arriver à Spruce Meadows et de voir le site se développer pour passer d’un « parc d’engraissement de bétail », comme disait Ron [Southern], à son niveau actuel de niveau international. Ce parcours a été une période exceptionnelle de ma carrière. En ce qui concerne les mentors, j’ai eu d’excellents professeurs, y compris de merveilleux cavaliers et entraîneurs ici à Spruce Meadows. J’ai aussi pu travailler avec quelques vétérinaires de la région qui s’occupaient des chevaux à Spruce Meadows dans les débuts et qui ont été une vraie source d’inspiration. J’ai également rencontré de nombreux mentors et collègues pendant toute la durée de mes études à Colorado et à Fort Collins.
Qu’est-ce qui vous a apporté le plus de fierté au cours de votre carrière ?
Je pense que mes deux diplômes de spécialisation en chirurgie et en médecine du sport sont les plus grandes réussites de ma carrière académique. J’ai beaucoup apprécié la préparation de ces deux diplômes. Le cheval athlétique moderne a énormément progressé et il est traité aujourd’hui comme le serait une Ferrari réglée avec la plus grande précision. Pouvoir travailler avec eux au plus haut niveau de compétition, un niveau extrêmement exigeant, c’est passionnant et je le dois en grande partie à ces deux spécialisations.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de vétérinaire équin ?
Certains pourraient dire que ce qu’ils préfèrent c’est de voir les chevaux concourir au meilleur de leur forme, ce que j’ai le plus apprécié au cours de ma carrière, c’est d’avoir pu cultiver la relation entre les clients et leurs chevaux. Le fait de soigner les chevaux malades, boiteux, etc. et de permettre au client de rétablir sa relation avec son cheval est ce qui me fait le plus plaisir.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?
D’avoir un mentor. Je pense que la chose la plus importante est de passer du temps avec des praticiens expérimentés pour bien comprendre le métier. Bien-sûr, l’amour du cheval est la fondation du métier de vétérinaire équin, mais je pense qu’il faut passer du temps avec des passionnés du milieu pour véritablement le comprendre. Il est très important de bien comprendre les exigences du métier. Les chevaux sont de vrais compagnons, et quand nous avons des blessures très graves sur la piste, l’émotion est tellement forte qu’elle est difficile à comprendre à moins de la ressentir soi-même. Au bout du compte, ce ne sont pas des voitures que vous pouvez ramener chez le concessionnaire, ce sont des animaux de grande valeur qui nous sont confiés et qui ont un impact énorme sur la vie de leur propriétaire. Je pense que c’est quelque chose qu’on ne peut vraiment comprendre qu’avec de bon mentors.
À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?
Quand j’ai commencé ma carrière, mon emploi du temps était très différent, principalement des consultations ordinaires et des chirurgies programmées, et puis les compétitions. Aujourd’hui il est un peu plus structuré, avec la priorité au mentorat et à la direction de l’équipe. Je suis un lève-tôt, je commence ma journée à 4 h 30, et j’aime m’occuper des tâches administratives et de mon entraînement au début de la journée. En général, j’ai fini ma séance de sport et mon travail administratif quand je sors de chez moi vers 7 h 30 ou 8 h 00. En tant que responsable de notre cabinet vétérinaire, mon premier souci est de rencontrer les équipes, de faire la tournée des différents cas et de voir comment la journée se présente. En ce moment, nous avons tout le monde mobilisé pour la saison, les équipes de coordination, de soins, nos responsabilités sur la piste, et le travail avec les vétérinaires délégués des différents tournois. Chaque année quand la saison bat son plein nous devons passer en pilotage automatique car les journées sont tellement chargées pour tout le monde, je dois pouvoir jongler entre les différentes situations et rester totalement concentré sur le travail.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors du travail ?
J’ai des petits problèmes de dos maintenant mais je joue encore au golf, au tennis, au hockey, au badminton et je fais du ski en hiver. J’aime avoir différentes activités de loisirs car je pense que c’est important pour être en forme et pour ma santé. Par exemple, jouer au golf pendant quatre heure permet vraiment de faire une pause au niveau mental, si je peux éteindre mon téléphone ! Si je trouve du temps pour jouer quelques trous pendant un tournoi, j’ai l’impression d’avoir eu tout un weekend de repos et d’être ressourcé. Ce changement dans mon état de concentration est très important pour moi et j’ai de la chance de pouvoir pratiquer autant d’activités différentes.
Parlez-nous un peu de votre équipe...
Le ‘Masters’ représente une baisse du nombre de chevaux, mais une hausse du niveau en termes de qualité, nous avons donc du personnel permanent et temporaire qui intervient chaque année. Chaque année il nous faut trois vétérinaires et au moins trois personnes en soutien pour assurer les responsabilités sur la piste, et une autre équipe qui s’occupe du cabinet. Ce qui se passe généralement pendant le ‘Masters’, c’est que nous avons moins de cas médicaux, mais ceux-ci sont plus importants, il est donc vital que nous ayons une équipe compétente capable de prendre des décisions difficiles.
Quand vous partirez, quel héritage aimeriez laisser au sport équestre ?
Je pense que mon héritage est conforme à l’héritage de Spruce Meadows, dans le sens où, à sa création, le but de Spruce Meadows était de former notre effectif local de cavaliers pour les amener à un niveau international. Quand vous voyez le succès obtenu aux Jeux olympiques de Pékin, il est clair que nous avons atteint l’objectif de départ, et c’est un privilège d’avoir pu faire partie de ce processus. Ron Southern dirait « c’est un sport très improbable dans une partie du monde très improbable », et c’est un sentiment très gratifiant d’avoir joué un petit rôle dans le succès de Spruce Meadows.
Le bien-être du cheval est à la base de ce que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping ; comment veillez-vous au respect de ce principe et à un progrès constant des normes vétérinaires ?
Fondamentalement, nous devons toujours nous rappeler que ce sont des animaux très précieux dont nous avons la charge. Et si nous pouvons les pousser jusqu’à un certain point, nous ne devons pas oublier qu’ils ne sont pas des machines. On ne peut pas leur demander, « Comment tu te sens aujourd’hui ? Est-ce que tu voudrais un jour de congé ? », il nous faut donc faire preuve d’empathie. On ne peut demander à aucun athlète de travailler toute l’année, il est donc important de ne pas ajouter toujours plus de compétitions qui feraient concourir les chevaux sans arrêt. Ils ont besoin de repos. Ces chevaux sont sous notre responsabilité, et nous ne devons surtout pas l’oublier.
À votre avis, que pourrait-on faire et que devrait-on faire pour améliorer le bien-être du cheval ?
Comme je vous l’ai dit, nous devons juste faire attention à ce que nous exigeons d’eux et veiller à ce qu’ils ne soient pas traités comme des produits jetables. Un cheval ne peut supporter qu’un certain nombre de sauts et un certain niveau de pression, mais il est impossible de réglementer cet aspect. Tant que nous avons du personnel de qualité qui comprend les chevaux , et des propriétaires qui respectent les avis des entraîneurs, leur bien-être devrait être entre de bonnes mains. Il est essentiel d’avoir une bonne communication à tous les niveaux, et que les cavaliers, les entraîneurs et même les grooms n’aient pas peur de manifester leurs inquiétudes.
Secrets d'éleveurs – Lars Nieberg
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Mes parents possédaient un centre équestre de vacances à Hanovre, j’ai donc grandi au milieu des chevaux. J’ai commencé en touchant un peu à tout, avec quelques concours, du saut d’obstacles et du dressage. Les chevaux ont toujours fait partie de ma vie et de celle de ma famille.
Comment vous-êtes vous intéressé à l’élevage de chevaux ? Cet aspect vous a-t-il toujours intéressé ?
J’avais 14 ans quand j’ai commencé l’élevage. J’avais une jument pleine de talent nommée Pistazie qui avait un très bon pedigree mais qui s’est blessée sur le terrain. J’ai donc décidé de commencer l’élevage avec elle. Bon nombre des chevaux que j’élève aujourd’hui sont issus de Pistazie.
En tant qu’éleveur, quelle est votre principale ambition ?
Je pense qu’avec l’élevage, la qualité du cheval doit s’améliorer et s’adapter au sport. Mais à mon avis, il est tout aussi important d’élever un cheval en bonne santé. Ce sont là les aspects les plus importants de l’élevage. Si vous avez un cheval qui possède de nombreuses qualités mais qui n’est pas en bonne santé, c’est vraiment regrettable. Mais si vous avez un cheval qui n’a pas énormément de qualités mais qui est en bonne santé, ça n’est pas si grave car il y a toujours des gens qui veulent concourir mais à un niveau moins élevé. L’élevage de nos jours est très compétitif et nous élevons rarement un cheval qui ne peut pas sauter dans des concours à 1,30 - 1,45 m. J’essaie toujours de trouver la meilleure combinaison entre la jument et l’étalon. Aujourd’hui, il y a tellement d’étalons disponibles pour les saillies que le choix est difficile. Mais c’est l’un des aspects les plus importants pour obtenir un bon cheval.
En tant qu’éleveur, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
J’ai élevé tellement de chevaux qu’il est difficile d’en choisir un seul. C’est toujours une expérience passionnante d’élever un étalon accompli, mais nous avons aussi eu beaucoup de chevaux qui ont réussi au niveau international et qui ont concouru dans le monde entier. Mon plus grand rêve serait d’élever un champion et pour parfaire encore ce rêve, que Gerrit le monte.
Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?
Je pense que l’hérédité de la mère est très importante et, pour être franc, je ne ferai pas de reproduction avec une jument que je ne trouve pas assez bonne. Je suis dans le domaine de l’élevage depuis plus de 40 ans et j’ai eu la chance de pouvoir monter beaucoup des juments et des étalons que j’ai utilisés pour la reproduction, je reconnais donc les chevaux qui sont bien assortis. Et c’est pour cette raison que je n’ai jamais eu de résultats inattendus.
Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ?
En fait, nous ne vendons aucun des poulains, les plus jeunes chevaux que nous vendons sont à la fin de leur deuxième année ou quand ils ont trois ans. Quand ils arrivent à cet âge, nous leur faisons faire un peu de saut afin de voir leur potentiel et nous leur faisons passer un contrôle vétérinaire complet avec radiographie. C’est à ce moment que nous décidons quelles juments iront au haras pour avoir un poulain avant d’être complètement débourrées. Néanmoins, nous travaillons un peu avec ces juments avant le poulinage de façon à leur donner une éducation de base. Lorsque ces juments ont eu leur poulain, vers quatre ans, elles retournent à l’écurie de compétition.
Combien assurez-vous de poulinages par an ?
Au cours des cinq dernières années, nous avons eu entre 20 et 30 poulains par an.
Parlez-nous un peu de Gut Berl, qui semble être un projet familial ?
Gut Berl est une grande propriété. Nous avons deux écuries sur la propriété, une pour les chevaux de compétition et l’autre destinée à l’élevage. Les écuries où nous gardons les chevaux qui travaillent ont 60 stalles et les écuries d’élevage ont deux grands blocs couverts où nous gardons les yearlings, les poulinières et les poulains. Nous avons environ 80 hectares de terres, ce qui laisse beaucoup d’espace aux chevaux pour paître et évoluer à l’extérieur.
Nous avons un excellent vétérinaire pour l’aspect reproduction de notre entreprise. Il travaille à Gut Berl depuis plus de 20 ans et il est originaire de la région. Il doit probablement connaître la mère, la grand-mère et même l’arrière grand-mère des poulains que nous avons en ce moment. Nous avons en lui une confiance absolue et il est un ami proche de la famille. Nous travaillons en étroite collaboration avec lui sur tous les aspects du programme d’élevage.
Nous avons aussi deux employés qui prennent soin des juments et des poulains dans les écuries d’élevage. Dans les écuries de compétition, où nous avons 60 chevaux, il y a plus de personnel. Je pense que nous avons quatre ou cinq cavaliers d’entraînement, quelques cavaliers de concours, les grooms, un chef d’écurie, et la famille, qui est très impliquée. Cela représente une grande équipe, et une véritable famille.
Parmi vos jeunes chevaux, lesquels vous semblent les plus prometteurs ?
Nous avons quelques très jeunes chevaux qui pourraient, je pense, être très intéressants quand ils auront entre cinq et huit ans, mais ils doivent maintenant faire preuve de leur talent et il nous faut voir quel est leur véritable potentiel. Nous avons un très bon cheval de neuf ans, Amigo 1841. Gerrit le monte en ce moment et il l’a aussi monté pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Nous avons beaucoup de foi et d’espoir en ce cheval. Il est difficile de choisir un seul cheval à l’heure actuelle, mais les voir grandir et se développer est vraiment passionnant. Malheureusement, nous devons aussi vendre certains chevaux, et il est toujours plus facile de vendre les meilleurs chevaux, ceux que nous aimerions bien garder !
Vous devez être très fier de Gerrit et Ben 431 qui ont gagné le Rolex Grand Prix cette année au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je suis extrêmement fier d’eux. C’est vraiment là un rêve qui se réalise. La saison avait déjà bien commencé, mais gagner un Rolex Grand Prix lors d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est toujours quelque chose de très spécial et que très peu de cavaliers réussissent. Je pense que le souvenir de cette journée nous donnera toujours la chair de poule.
Au début, le plus gros problème avec Ben 431 était d’arriver à le maîtriser et de le faire se concentrer sur son cavalier. Nous voulions encourager son ardeur et son amour pour son travail, mais nous devions aussi nous assurer qu’il puisse travailler avec Gerrit. Gerrit et Ben 431 ont ainsi créé une relation solide à partir de laquelle ils ont construit leur succès.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est véritablement unique car il cumule quatre concours qui ont chacun une tradition très forte. Ces quatre concours ont toujours été de grands événements avant même que le Rolex Grand Slam of Show Jumping ne soit créé. Le montant du prix est phénoménal et c’est quelque chose de très important pour la discipline du saut d’obstacles. Tout le monde se souvient toujours de qui a gagné le CHIO d’Aix-la-Chapelle chaque année et à mon avis, les Majeurs se rapprochent de plus en plus d’un championnat.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Je suis allemand, donc je dirai que c’est le CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’est pour moi le plus grand et le meilleur des quatre Majeurs et bien-sûr, il est encore plus spécial depuis que Gerrit y a remporté la victoire. Mais bien-sûr, je suppose que si vous demandez à un Canadien, il vous dira qu’il préfère le Masters du CSIO de Spruce Meadows.
Le prochain objectif de Gerrit et de Ben 431, c’est justement le Masters du CSIO de Spruce Meadows. Ils ont eu une très bonne saison jusqu’à présent et ça serait fantastique s’ils pouvaient maintenir cette forme à Calgary. Ben 431 a eu quelques semaines au calme depuis le CHIO d’Aix-la-Chapelle, il a pu se promener à travers bois et passer du temps au paddock. Les chevaux ne sont pas des robots et il est très important qu’ils soient heureux et qu’ils aiment leur travail. Il a participé à des concours plus modestes la semaine dernière et il se prépare maintenant pour le prochain Majeur.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Herbert Meyer, il était Chef d’équipe pour l’Allemagne de 1985 jusqu’aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney. Pour mon premier emploi, je montais pour lui, dans ses écuries. Je devais avoir 16 ou 17 ans. C’est là que j’ai appris toutes les bases, et tellement d’autres choses ! C’est la personne vers qui j’allais toujours pour demander conseil, quelqu’un que j’ai toujours admiré. J’ai aussi été inspiré par d’autres grands cavaliers. J’essaye de toujours garder l’œil ouvert et de regarder les meilleurs, vous pouvez toujours apprendre et faire des progrès.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est que si vous croyez en quelque chose, surtout en un cheval, vous devez continuer à y croire et à y travailler même si vous rencontrez des difficultés. Si vous croyez vraiment en ce cheval, vous finirez par connaître le succès et par obtenir les résultats que vous recherchez.
Entretien avec Eric Krawitt
Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?
Nous allons participer à quelques concours jusqu’à la fin de 2022 et faire travailler un peu les chevaux à l’entraînement chez nous et les préparer pour la saison d’hiver à Wellington. Nous n’avons donc pas trop de grands projets prévus pour la fin de l’année. Nous allons juste continuer d’aller là où nous avons prévu d’aller, et continuer à nous entraîner et à nous perfectionner.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Je pense que mon plus grand moment de fierté, c’est probablement d’avoir participé à mon premier Grand Prix l’été dernier. C’était un Grand Prix 2*, j’ai donc apprécié de pouvoir concourir sur la scène internationale et de sauter dans les catégories de la FEI.
L’expérience m’a vraiment ouvert les yeux et m’a permis de voir qu’il y avait là une possibilité pour moi de continuer dans cette voie et de sauter à l’avenir dans des concours encore plus importants.
Vous venez de recevoir le Trophée Gillian Wilson après avoir été nommé Cavalier junior de l’année, qu’avez-vous ressenti ?
J’étais ravi, c’était un grand accomplissement. C’est toujours un sentiment agréable d’être reconnu de manière positive, mais le plus important c’est de continuer à avancer et à faire ce que nous faisons de façon à obtenir des résultats positifs quand nous progressons.
Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?
Ma famille a toujours été très impliquée dans les chevaux, j’ai donc grandi entouré de chevaux depuis tout petit. Mais j’ai vraiment commencé à m’y intéresser quand j’ai eu 11 ou 12 ans. J’ai commencé à vraiment, vraiment beaucoup apprécier les chevaux et tous les aspects de l’équitation. Sauter, c’était quelque chose que je voulais vraiment essayer, pour y tenter ma chance, j’ai donc commencé et je n’ai plus arrêté depuis !
Et pour les personnes qui m’ont inspiré, ma mère en a toujours fait partie. Elle s’est impliquée depuis le tout début et elle a toujours montré un soutien indéfectible pour ma carrière. Même si je ne suis pas dans un bon jour ou si je ne fais pas un bon parcours, elle reste positive et elle me donne des conseils précieux. Je dirais donc que ma mère est ma plus grande inspiration depuis le début de ma carrière.
À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?
Je pense qu’un bon cavalier de saut d’obstacles doit avoir de très grandes ambitions ainsi qu’un amour indéfectible, une passion pour ce sport.
L’équitation n’est pas un sport facile, il faut donc une très forte motivation pour continuer à travailler et à persévérer.
Il faut s’attendre à avoir beaucoup plus de mauvais jours que de bons jours dans ce sport, il faut donc savoir apprécier les bons jours quand ils se présentent. Et il faut continuer à avancer et à travailler même si tout ne va pas comme vous voulez car, au bout du compte, vous aurez de bons jours. Et c’est sur ces jours-là que vous devez vous focaliser.
Parlez-nous un peu de vos chevaux. Lesquels avez-vous le plus hâte de monter ?
Nous avons un jeune cheval très sympa en ce moment, il s’appelle Chicago. Nous l’avons depuis six mois maintenant et il est encore un peu inexpérimenté, mais il montre un excellent potentiel. Il a de très bonnes capacités pour le saut, je pense donc qu’il pourrait être un cheval d’avenir. Et c’est l’avenir qui nous le dira.
Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?
L’équipe est très importante, elle tient la première place. Si vous n’avez pas une bonne équipe, vous n’irez pas très loin dans ce sport. Pour les activités quotidiennes avec les chevaux, notre groom, Jo Watson, est absolument incroyable. Elle s’occupe de tous les chevaux et elle prend soin d’eux.
C’est aussi important d’avoir un bon vétérinaire, un bon maréchal-ferrant, un bon entraîneur, toutes ces personnes qui font partie intégrante de l’équipe. Si vous n’avez pas la bonne équipe, c’est compliqué d’arriver à un résultat, mais une fois que vous avez les bonnes personnes qui occupent ces postes et travaillent ensemble, vous pouvez accomplir des choses fantastiques.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?
Je suis quelqu’un de très compétitif, c’est donc un aspect du sport que j’aime beaucoup, mais avoir cette relation avec les chevaux et pouvoir travailler avec eux, c’est quelque chose que vous ne trouverez dans aucun autre sport.
Il n’y a aucun autre sport où vous devez travailler avec un animal qui est différent, dont le cerveau est différent, et je trouve cet aspect de l’équitation très intéressant. Il y a tellement de différentes manières d’aborder ce sport que vous n’arrêtez jamais d’apprendre. Il y a toujours quelque chose à apprendre.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Je dirais que le meilleur conseil dans cette discipline est de penser sur le long terme. J’ai le sentiment que parfois les gens restent bloqués sur ce qui se passe au quotidien et ils commencent à oublier ce qui pourrait se présenter tant qu’ils y restent confinés. Si vous faites un programme et que vous y travaillez tous les jours, au bout de quelques mois vous verrez les résultats.
En tant que jeune cavalier, pensez-vous que suffisamment d’opportunités sont offertes aux talents en herbe ?
Je pense que nous avons beaucoup de très bonnes compétitions et que de nouveaux concours apparaissent tout le temps. Par exemple, le circuit U25 à Wellington est excellent. Et il y a encore des nouvelles coupes des nations pour les juniors et les jeunes cavaliers qui démarrent en Amérique du Nord, ce qui est très bien. C’est une bonne occasion de monter en équipes et d’acquérir cette expérience.
La seule difficulté que je vois pour les jeunes cavaliers de nos jours, c’est le coût de tout ce qui touche à l’équitation. Il est difficile de saisir cet aspect des choses.
Vous devez être vraiment satisfait de votre performance avec Cactus de Cosnière à Spruce Meadows en juin. J’étais aux anges et ravi du cheval, c’était une expérience irréelle. C’était fantastique de pouvoir simplement sauter dans cette arène, alors obtenir en plus un résultat... C’est un très bon cheval qui s’est développé doucement sur les deux dernières années, et maintenant il commence à devenir une vraie star du saut d’obstacles.
À votre avis, qu’est-ce qui fait de Spruce Meadows ‘Masters’ un endroit si spécial ?
Le cadre est fantastique, c’est un lieu extraordinaire. Le soin qu’ils prennent dans l’entretien des terrains de la compétition est incroyable. En outre, les parcours en eux-mêmes, les obstacles, tout est de première classe. Et l’atmosphère ! Quand vous entrez dans cette arène internationale, c’est une expérience complètement irréelle.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense qu’il a eu un impact très fort sur le concours hippique, il amène de nombreux spectateurs à notre discipline. Il donne aux meilleurs cavaliers un objectif à atteindre et quelque chose qui alimente leur ambition.
En dehors de l’équitation, qu’est-ce que vous aimez faire ?
J’aime les activités de plein air et faire un peu de sport.
À quoi ressemble une journée typique pour vous ?
J’essaie de me lever aussi tôt que possible chaque matin, mais chaque journée peut être légèrement différente et l’emploi du temps n’est pas forcément rigide. Je consacre un peu de temps à mes études l’après-midi, mais je monte tous les jours du mardi au dimanche.
Grands moments du CSIO - Spruce Meadows ‘Masters’
Les meilleurs couples de cavaliers et chevaux du monde vont à nouveau prendre le chemin de ce qui est souvent considéré comme le tout premier des rendez-vous équestres d’Amérique du Nord. Situé au pied des Montagnes Rocheuses de l’Alberta, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, qui a lieu du 7 au 11 septembre 2022, offre au public non seulement un cadre spectaculaire, mais aussi une compétition équestre de première classe, des opportunités de faire du shopping, et du divertissement. Le grand moment et principal attrait de l’événement pour de nombreux passionnés d’équitation sera le CP International, présenté par Rolex, qui aura lieu le dimanche 11 septembre.
En marge du concours hippique de classe internationale, le Spruce Meadows ‘Masters’ propose aux spectateurs toute un éventail d’activités qui raviront toute la famille. Pendant la durée du tournoi, le MARKT permettra aux amateurs de shopping de dénicher des pépites dans ses 70 stands, qu’il s’agisse d’œuvres d’art originales ou de produits du terroir. En outre, des démonstrations inspirées du monde équestre et des animations auront lieu chaque jour. Pendant la semaine, le public pourra voir les membres de la Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians) Mounted Troop, le Household Cavalry Mounted Regiment et les troupes de la King’s Troop Royal Horse Artillery, toutes présentes dans les zones de East et West Meadows.
C’est jeudi que commenceront les concours de saut d’obstacles 5* avec la ATCO Cup et la CANA Cup qui se dérouleront dans l’enceinte du spectaculaire International Ring. Ces deux concours fourniront aux cavaliers une première chance de se qualifier pour le CP International, présenté par Rolex, le dimanche.
Vendredi sera le jour du Westjet Evening of the Horse. Les spectateurs peuvent s’attendre à une excellente soirée avec un concours hippique de classe internationale, de la musique et des feux d’artifice. La soirée commencera avec la Tourmaline Oil Cup à 1,60 m au cours de laquelle les meilleurs couples de cavaliers et chevaux batailleront pour ce titre très convoité. Viendra ensuite le concours ATCO Electric Six Bar qui fait sauter aux cavaliers six obstacles en ligne droite, chaque obstacle plus haut que le précédent. Les spectateurs seront aussi impatients de découvrir les noms sélectionnés pour les poulains de l’édition 2022 de Name the Foal, présentée par TELUS. La soirée se terminera en musique avec un concert de l’orchestre Musical Band of the Household Cavalry et avec des démonstrations équestres.
Samedi, Spruce Meadows accueillera à nouveau une journée spéciale « British Day » avec une participation exceptionnelle de membres du Household Cavalry Mounted Regiment et de la King’s Troop Royal Horse Artillery qui seront en grand uniforme pour l’occasion. Le Suncor Winning Round est la première des compétitions 5* à avoir lieu dans l’International Ring, suivie de la Parade des Nations et de l’ouverture officielle du British Day. Des équipes constituées de quatre chevaux et cavaliers représenteront différents pays dans la Coupes des nations BMO, le dernier concours de la soirée.
Dimanche, tous les regards se tourneront vers un événement, le CP International, présenté par Rolex. L’élite mondiale des cavaliers et de leurs chevaux sera en lice pour remporter ce titre prestigieux et inscrire le nom du gagnant au livre d’or du Spruce Meadows ‘Masters’. L’Allemand Gerrit Nieberg se rend au Canada dans l’espoir de poursuivre sa quête pour le titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Les gagnants des Rolex Grand Prix de l’été
Avec la saison d’été européenne qui tire à sa fin, il en est de même pour la saison d’été des Grands Prix Rolex qui commence en mai et se termine le dernier weekend du mois d’août. Sur cette période de quatre mois, Rolex est le partenaire en titre de six Grands Prix de concours prestigieux, tous organisés en marge du célèbre Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Le CSIO Jumping International de la Baule a accueilli le premier Rolex Grand Prix de l’été, marquant également la première fois où le concours est sponsorisé par Rolex, partenaire très prisé parmi les cavaliers. Un public ravi a pu assister à la victoire de la Canadienne Beth Underhill, 59 ans, et de Dieu Merci Van T&L qui ont remporté ce premier trophée. L'étalon avait été précédemment monté par le légendaire Témoignage Rolex Eric Lamaze, qui s’est aujourd’hui retiré de la compétition suite à des problèmes de santé. Lamaze apporte désormais son expérience à l’équipe canadienne dans son nouveau rôle de Chef d’Équipe et il était présent avec Beth Underhill au concours. La seconde place a été obtenue par Yuri Mansur, Brésil, avec son hongre Vitiki, et c’est le Français Pierre Marie Friant qui a emporté la troisième place avec Urdy d’Astrée.
Tout juste une semaine plus tard, les meilleurs couples cheval-cavalier du monde ont traversé la Manche pour participer au spectaculaire CHI Royal Windsor Horse Show, sur les terres du château de Windsor qui a accueilli cette année un spectacle équestre et musical exceptionnel à l’occasion des 70 années de règne de Sa Majesté la Reine Elizabeth. L’aristocratie du monde équestre s’est réunie pour se disputer le Rolex Grand Prix, qui, dans un style on ne peut plus anglais, s’est tenu sous des nuages gris et un ciel pluvieux. Le parcours de Bernardo Costa Cabral s’est avéré difficile, avec seulement trois couples finalement sélectionnés pour le barrage. Le premier à partir était le Belge Gregory Wathelet, avec son fidèle partenaire Nevados S, et sa performance n’a pu être égalée ni par l’Autrichien Max Kühner ni par L’Israélien Daniel Bluman. Wathelet et son étalon visent maintenant les Championnats du monde de la FEI, avec l’espoir de reproduire leur performance.
Puis est arrivé le CSIO Roma Piazza di Siena, souvent décrit comme l’événement de concours hippique le plus pittoresque. Sur l’impeccable arène ovale où 49 des meilleurs couples du monde se sont affrontés, 13 sont parvenus au barrage. À sa grande joie, l’Irlandais Denis Lynch a remporté son deuxième Rolex Grand Prix à Rome, après avoir obtenu le premier en 2008 avec le fameux Lantinus. Lynch ne travaillait que depuis peu avec sa monture Brooklyn Heights, mais le duo fonctionnait avec harmonie et a été le plus rapide, remportant ainsi le titre. L’Allemande Jana Wargers et son étalon bai Limbridge ont suivi à la deuxième place et l’enfant du pays Piergiorgio Bucci a pris la troisième.
Knokke Hippique a été remporté par le Suédois Peder Fredricson, troisième mondial, avec son partenaire de longue date H&M All In, maintenant âgé de 16 ans. Avec six couples réussissant un sans-faute au premier tour, le barrage a été très disputé. Fredricson, qui se prépare maintenant pour les Championnats du monde à Herning, au Danemark, avec H&M All In, a commenté ainsi sa victoire : « H&M All In a peut-être 16 ans mais c’est toujours un gagnant. Il a pu se reposer quelques semaines et il a participé à une petite compétition la semaine dernière pour se préparer. Aujourd’hui, c’était notre jour. Je suis incroyablement heureux. »
Le Rolex Grand Prix qui s’est tenu le week-end dernier au Jumping International de Dinard, a vu l’actuel numéro un mondial Martin Fuchs remporter deux victoires consécutives dans la prestigieuse compétition, après sa victoire avec Conner Jei l’an dernier. Cette année, le Suisse était accompagné de son superbe hongre gris Leone Jei, avec lequel il a remporté le Rolex Grand Prix au CHI de Genève l’année dernière. Le duo a été sélectionné pour représenter l’équipe suisse aux Championnats du monde de la semaine prochaine et déborde de confiance avant la compétition. Le favori du public local, Julien Epaillard et Gracieux du Pachis, ont réalisé le seul autre double sans faute, mais ils n’étaient qu’à 0,52 seconde derrière la combinaison gagnante, tandis que Bertram Allen et Pacino Amiro, autre testimoniale Rolex de Fuchs, ont pris la troisième place de cette classe prestigieuse avec un rapide quatre pénalités au barrage.
Les regards se tournent maintenant vers les Brussels Stephex Masters, qui pour la première fois cette année se dérouleront sur herbe, et qui accueilleront le dernier Rolex Grand Prix de la saison. Ensuite se déroulera le troisième Majeur de l’année, lors des Masters de Spruce Meadows, où Gerrit Nieberg cherchera à poursuivre sa quête de prétendant au titre après sa victoire spectaculaire au Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-la-Chapelle.
Le Owners' Lounge avec
Frans Lens
Quel est votre plus ancien souvenir lié à l’équitation ?
Il y a plus de 30 ans, un centre équestre a ouvert près de chez nous à côté de Liège, et c’était à l’époque le plus grand centre équestre construit en Belgique. J’y ai emmené ma fille, Elke, et elle a eu le coup de foudre. À partir de ce jour, j’ai pu voir à quel point elle aimait les chevaux, je lui ai donc acheté une petite jument nommée So Brave. Elles ont gagné de nombreuses compétitions ensemble, et nous avons ensuite rencontré Eric Wauters, c’est là que tout a commencé. À cette époque, le saut d’obstacles ne passait pas beaucoup à la télévision et, si c’était le cas, on ne passait que cinq ou dix minutes à l’écran. Mais je me souviens qu’en 1992, le concours de saut d’obstacles des Jeux olympiques de Barcelone a été diffusé en entier et ce fut un événement marquant pour le secteur de l’équitation en Belgique.
Comment êtes-vous devenu un des plus grands propriétaires du milieu équestre ?
Il y a à cela deux raisons principales ; la première est ma rencontre avec Eric Wauters et la seconde est que je cherchais toujours de meilleurs chevaux pour ma fille. À l’époque, il était plus facile de trouver de bon chevaux, car ils étaient moins nombreux. Aujourd’hui, vous trouvez plus de cent chevaux dans un élevage, âgés de 6 à 8 ans, et qui pourraient tous devenir des champions, il faut donc avoir de la chance pour trouver l’un des meilleurs. Au début, j’avais des chevaux qui concouraient au niveau national, mais qui ont ensuite progressé jusqu’au niveau international. Mon ambition d’acheter des chevaux toujours meilleurs n’a jamais été dans le but de les revendre, mais de les garder et de les entraîner pour les rendre meilleurs. J’en tire une immense satisfaction et c’est ce qui a toujours été mon objectif.
En tant que propriétaire, quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
Il y a deux moments particulièrement remarquables pour moi. Le premier est le succès connu par Olivier Philippaerts avec Carlito C. J’ai élevé ce cheval moi-même et j’en ai été d’autant plus fier. Il a gagné les concours du Derby aux Masters de Spruce Meadows et au CHIO d’Aix-la-Chapelle, deux moments incroyablement forts pour moi.
Le second, c’est toutes les victoires remportées par Nicola ; il a gagné des Grands Prix 5* et les Championnats de Belgique. Aujourd’hui, il connaît un énorme succès avec Katanga v/h Dingeshof, qui a été incroyable au Rolex Grand Prix cette année à Aix-la-Chapelle, ainsi qu’aux Championnats d’Europe de la FEI. Le couple se prépare maintenant pour les Championnats du monde de la FEI à Herning et je pense qu’ils ont une chance, non seulement en compétition individuelle, mais aussi en équipe. Je suis donc très optimiste. C’est un véritable championnat et la concurrence sera rude.
Quelles sont les qualités que vous recherchez quand vous achetez un cheval de saut d’obstacles 5* (ou potentiellement 5*) ?
Aujourd’hui, il leur faut toutes les qualités, il leur faut tout : la vitesse, l’intelligence, l’envergure, la vivacité, la lignée, etc. Quand j’ai commencé, il y a 30 ans, les cavaliers étaient plus importants, car dans un groupe de 40 cavaliers, seulement cinq d’entre eux pouvaient peut-être gagner. Aujourd’hui, 38 cavaliers sur les 40 en compétition ont le potentiel pour gagner, le cheval doit donc avoir toutes les qualités pour pouvoir l’emporter.
En Belgique, nous avons beaucoup de bons chevaux, il est donc difficile de choisir les meilleurs. Ludo Philippaerts a aujourd’hui 12 à 15 chevaux de huit ans extrêmement talentueux. Ludo a un don pour repérer le potentiel d’un cheval et, généralement, quand il me dit qu’un cheval est bon, il s’avère être excellent.
Pour vous, quelle est l’importance d’avoir la bonne combinaison cheval/cavalier ? Comment savez-vous qu’un cheval sera un bon partenaire pour le cavalier et vice-versa ?
La première chose, il faut que le cavalier voie le talent et le potentiel du cheval. Il faut ensuite que le cavalier aime le cheval, dans le cas contraire, je ne l’achète pas. Si le cavalier n’a pas une bonne impression, c’est terminé pour moi. À mon avis, monter le cheval au moins une ou deux fois est extrêmement important ; pourtant, Ludo n’a jamais monté Katanga v/h Dingeshof avant de l’acheter ! Je ne pense pas qu’on puisse prédire que tel ou tel cheval de huit ans deviendra un gagnant de Grand Prix 5*. Vous pouvez avoir une bonne impression sur un cheval, mais le chemin est long avant qu’il ne devienne un champion.
Parlez-nous un peu de votre relation avec la famille Philippaerts. Pouvez-vous nous donner un aperçu de la relation entre propriétaire et cavalier ?
Je suis en relation avec la famille Philippaerts depuis 10 ou 12 ans maintenant et notre relation est excellente. J’ai connu Ludo avant la naissance de ses enfants, il y a près de 30 ans. Ludo a aujourd’hui un bon nombre de très bons chevaux de huit ans qui sont prêts à passer au niveau supérieur. Nous travaillons très bien ensemble et il en a toujours été ainsi ; j’ai confiance en lui. Il excelle à découvrir les meilleurs chevaux pour moi, et aujourd’hui, il a quatre fils dans le milieu pour qui il doit aussi trouver les meilleurs chevaux, ce qu’il continue à faire. Il a un talent et ce don de pouvoir repérer un bon cheval !
Combien de chevaux possédez-vous actuellement ? Lequel de vos jeunes chevaux a selon vous le potentiel pour être le meilleur ?
Je possède actuellement six chevaux, et j'ai toujours possédé entre six et huit chevaux à la fois. J'aime avoir un plus petit nombre de chevaux car cela permet de mieux connaître chacun d'entre eux et d'apprendre leurs différents traits de personnalité et leurs bizarreries. Je ne fais plus d'élevage et les plus jeunes des chevaux que je possède actuellement ont sept et huit ans. De nos jours, il est très difficile de savoir si un cheval de huit ans deviendra un jour un cheval de top 5*. Il faut être patient et espérer que la combinaison cheval-cavalier sera parfaite.
Quelle est votre ambition principale en tant que propriétaire de premier plan ?
De prendre du plaisir, mais aussi d’avoir de la réussite et d’essayer de gagner. Avec mon équipe, nous avons gagné de nombreux Grands Prix 5* et les Championnats de Belgique. Aujourd’hui, l’objectif est de remporter un Rolex Grand Prix ou les Jeux olympiques. Nous avons manqué le rendez-vous des Jeux olympiques deux fois en raison de blessures. Ils représentent un grand rêve, mais il faut rêver en grand car parfois les rêves se réalisent.
Le sentiment qui vous envahit en tant que propriétaire quand votre cheval gagne est indescriptible. La joie que j’ai ressentie quand Olivier a gagné les concours du Derby au CHIO d’Aix-la-Chapelle et aux Spruce Meadows Masters était vraiment incroyable. J’étais extrêmement nerveux avant le CHIO d’Aix-la-Chapelle cette année, mais le classement de Nicola à la troisième place est un résultat exceptionnel. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle et les Masters de Spruce Meadows sont à l’équitation ce que le Tour de France est au cyclisme, tout le monde veut y aller et obtenir un bon classement.
Parmi les chevaux que vous avez possédés, duquel ou desquels êtes-vous le plus fier, et pourquoi ?
C’est une question très difficile car j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de chevaux très talentueux. J’ai eu huit chevaux qui ont concouru dans des équipes de la Coupe des nations et H&M Miro portera ce nombre à neuf. Les très bons chevaux sont nombreux en Belgique et avoir autant de chevaux concourir pour mon pays est incroyable, c’est un grand honneur pour moi.
H&M Chilli Willi était un cheval exceptionnel, et aujourd’hui, Katanga v/h Dingeshof montre un grand talent. Elle a déjà beaucoup obtenu dans sa carrière, y compris le bronze en individuel et par équipe aux Championnats d’Europe de la FEI l’année dernière, une quatrième place au Rolex Grand Prix du CSIO Roma Piazza di Siena, et troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ce ne sont là que quelques-uns de ses succès de l’année dernière. Elle est le cheval d’une vie, mais Ludo me dit toujours qu’il peut m’en trouver d’autres.
Le Rolex Grand Slam est-il selon vous une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
C’est exceptionnel, le Rolex Grand Slam est le plus grand événement qui soit jamais arrivé dans le domaine du concours hippique. Tous les cavaliers veulent participer aux Majeurs. On m’a offert Hello Sanctos, le cheval avec lequel Scott Brash a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping, et le regarder remporter la victoire, c’était véritablement magique. Il n’y a rien dans le milieu de l’équitation qui puisse se comparer au Rolex Grand Slam.
Quelle est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ?
Sans doute le CHIO d’Aix-la-Chapelle et les Masters de Spruce Meadows. Nous avons eu de nombreux succès dans ces deux concours, ce qui leur donne une valeur encore plus particulière. La joie que j’ai pu tirer de ces compétitions est vraiment incroyable, et le public y est phénoménal. Nicola veut aller aux Masters de Spruce Meadows cette année, mais nous devons être très prudents avec Katanga v/h Dingeshof. Elle a eu un emploi du temps extrêmement chargé avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle et d’autres compétitions plus tôt dans la saison, et elle est maintenant sélectionnée dans l’équipe de Belgique pour les Championnats du monde, j’ai donc peur que cela soit trop pour elle. Mais c’est le rêve de Nicola, nous baserons donc notre décision sur la performance de Katanga lors des Championnats du monde. Olivier pourrait aller aux Masters de Spruce Meadows, mais cela reste à confirmer.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
J’ai rencontré tellement de grands cavaliers et de grandes personnalités qu’il m’est difficile d’en nommer une seule, Mais Eric Wauters a été une grande source d’inspiration. Il a été un grand ami et il m’a beaucoup appris. Aujourd’hui, Ludo est une grande source d’inspiration. Et il faut dire qu’ils sont tous deux des maîtres dans leur domaine, des puits de science en matière de chevaux et d’équitation.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?
Eric Wauters, aujourd’hui disparu, me disait souvent : « Ne te fatigue pas trop à chercher un cheval, un jour le bon cheval viendra jusque dans tes écuries. » Je pense qu’il avait tout à fait raison.
Ludo me dit toujours : « Je vais te trouver un autre très bon cheval », et c’est toujours le cas. C’est vraiment un incroyable talent qu’il possède, c’est tellement difficile de trouver un cheval de niveau 5* et pourtant, il continue à en trouver.
Soyez toujours informés grâce au « Second Écran » du Rolex Grand Slam
Le Second Écran du Rolex Grand Slam, conçu exclusivement pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping, permet aux fans de suivre leurs équipes cheval-cavalier préférées grâce à la technologie du second écran. Lancée avant le Dutch Masters 2021, le premier Majeur équestre de l’année, la technologie Second Écran Rolex Grand Slam propose aux passionnés d’équitation les statistiques les plus récentes depuis plus d’un an. Les spectateurs de plus de 50 pays apprécient cette expérience et utilisent désormais la technologie avant, pendant et après les Majors pour mieux comprendre les performances de leurs équipes équestres favorites.
La technologie Second Écran de Rolex Grand Slam a été développée par une équipe d’experts de la société suisse Alogo. La société est réputée pour sa création d’outils d’analyse pour l’industrie équestre, notamment une gamme de produits de pointe qui quantifient les performances des athlètes.
Grâce à l’appli web, les passionnés d’équitation du monde entier peuvent consulter une multitude de données en temps réel, notamment les chronos en direct, les pénalités acquises, ainsi que l’ordre de départ. Ce service fonctionne sans heurts avec la plateforme de streaming en ligne du Rolex Grand Slam. De plus, le Second Écran de Rolex Grand Slam conserve toutes les statistiques créées pour chaque Major et permet aux utilisateurs de revenir sur chacune de ces compétitions emblématiques avec plus de détails que jamais.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam permet également aux fans d’accéder à des statistiques supplémentaires, telles que les obstacles les plus renversés, le nombre de cavaliers ayant dépassé le temps autorisé et les temps en direct pendant le barrage, ainsi que des informations sur le Rolex Grand Slam Live Contender. Le Second Écran du Rolex Grand Slam est le prolongement parfait du streaming en direct pour les fans d’équitation qui souhaitent en savoir plus sur les quatre Majors qui composent le Rolex Grand Slam of Show Jumping : le Dutch Masters, le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ et le CHI de Genève.
Le Second Écran du Rolex Grand Slam est gratuit et accessible en cliquant sur le lien suivant : https://rolexgrandslam.alogo.io/
Gerrit Nieberg remporte le Rolex Grand Prix et devient le Prétendant au Rolex Grand Slam
C’est sous un soleil radieux et devant 40 000 avides spectateurs que s’est déroulé le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, partie intégrante de l’incontournable Rolex Grand Slam of Show Jumping. Le magnifique Hauptstadion accueillait à cette occasion des concurrents issus de 14 pays différents, dont vingt des trente meilleurs cavaliers au monde, et la foule du célèbre Festival équestre mondial était pleine d’impatience d’assister aux prouesses inégalées des couples qualifiés pour l’épreuve mythique.
Avec seulement 18 duos retenus à la deuxième manche, la marge d’erreur était mince sur ce parcours dessiné par Frank Rothenberger et composé de 14 obstacles pour 17 efforts. Une performance éblouissante était donc de rigueur. Pour finir, treize cavaliers réussissent à éviter la faute, dont McLain Ward, très en forme en ce moment et bien résolu à se voir consacrer après ses deux victoires aux épreuves phares de mercredi et vendredi. Les Britanniques Harry Charles, Scott Brash et Ben Maher rejoignent ensuite l’Américain, puis cinq Allemands (Gerrit Nieberg, Christian Ahlmann, Daniel Deusser, Mario Stevens et Philipp Weishaupt), pour le plus grand plaisir de la foule. Par contre, tout reste à faire pour les cinq cavaliers qualifiés ayant écopé de pénalités lors de la première manche, dont Steve Guerdat, déjà vainqueur de trois Majeurs, et le Néerlandais Harrie Smolders.
Après un court interlude, durant lequel les 12 obstacles de la deuxième manche sont installés, l’Allemand Philipp Weishaupt lance la reprise des hostilités. Mais il en restera aux deux Majeurs déjà à son actif après un refus d’Asathir, sa monture, au début du parcours. En huitième position, McLain Ward et son cheval HH Azur s’accordent le premier double sans faute sous les applaudissements de leur équipe présente sur l’estrade « Kiss and Cry ». Il est suivi de Daniel Deusser, actuel Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping, sur son extraordinaire jument Killer Queen Vdm. Le couple fait une fois de plus preuve de son talent avec le deuxième double sans faute, annonçant ainsi le barrage à venir. Scott Brash (seul cavalier à avoir jamais remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping), accompagné de Hello Jefferson, les rejoindront rapidement. - Mais ce ne sera malheureusement pas le jour de chance des Irlandais Conor Swail et Darragh Kenny, de l’Égyptien Nayal Nasser, ni du Témoignage Rolex Kevin Staut ou encore du Britannique Ben Maher, tous pénalisés. Avant-dernier sur la ligne de départ, Nicola Philippaerts sera le quatrième à se qualifier pour le barrage, suivi de l’Allemand Gerrit Nieberg, dernier cavalier en lice.
La phase finale est inaugurée par McLain Ward, qui par malchance écope encourt d’une pénalité sur le dernier obstacle. En deuxième position, Daniel Deusser ne fera pas la même erreur : il passe la ligne d’arrivée sans aucune pénalité en 41,60 secondes, un chrono dur à battre pour les trois derniers cavaliers. Mais s’il existe une personne capable de lui faire de l’ombre, c’est Scott Brash. Et le Britannique de 36 ans finit avec deux bonnes secondes de moins que l’autre Témoignage Rolex. En dépit d’un sans-faute, Nicola Philippaerts boucle le parcours en un temps légèrement inférieur à ses deux prédécesseurs. Dernier en lice, Gerrit Nieberg, 106e mondial, fait la performance de sa vie en selle sur son hongre bai de 11 ans, Ben 431. Il franchit la ligne d’arrivée une demi-seconde plus tôt que Scott Brash, remportant ainsi l’édition 2022 du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle, et devient du même coup le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Après sa victoire, Gerrit Nieberg s’étonne : « C’est complètement surréaliste, je ne m’y attendais pas du tout. L’un de mes rêves s’est exaucé aujourd’hui. »
Et Scott Brash, deuxième sur le podium, de le féliciter : « Gerrit a été spectaculaire. Je savais qu’il était possible de tourner court avant le double, et j’y ai pensé une seconde, mais personne ne l’avait fait et sur le coup, je ne l’ai pas senti. [Gerrit] était obligé de jouer le coup pour gagner, et il a très bien réussi - tout le mérite lui revient. Il a très, très bien monté et son cheval a très bien sauté. »
Scott Brash ajoute à propos de sa monture, Hello Jefferson : « Je suis très fier de Jefferson aujourd’hui, il a été super. Il a fait tout ce que je lui demandais. Mais Gerrit nous a battus avec une performance extraordinaire. »
Et Nicola Philippaerts de déclarer sa fierté à propos de sa jument Katanga V/H Dingeshof : « C’est une jument pas comme les autres, vous n’avez pas idée. Elle a tout donné et a incroyablement bien sauté. »
Interview cavalière:
Meredith Michaels-Beerbaum
Vous avez vécu des moments incroyables ici, au CHIO d’Aix-la-Chapelle, ressentez-vous toujours la même émotion quand vous arrivez ici ?
Oui, je dois dire que quand je suis arrivée au concours jeudi, j’ai essuyé une petite larme car j’ai tellement de magnifiques souvenirs ici, c’est très émouvant. J’ai pu vivre le point culminant de ma carrière de cavalière ici. Il y a eu aussi des périodes plus difficiles, où j’ai dû me motiver pour revenir après une déception ou une défaite, c’est vraiment beaucoup d’émotions. Cet endroit est merveilleux et il fait toujours battre mon cœur un peu plus vite.
Vous avez remporté des victoires formidables dans ce sport, ressentez-vous une responsabilité vis-à-vis de la prochaine génération, pour contribuer à la formation des jeunes talents du concours hippique ?
Oui. Je suis arrivée à un nouveau stade de ma vie aujourd’hui, avec moins de compétitions et plus de formation, et j’en suis très heureuse car j’ai ainsi le sentiment d’apporter ma contribution à la discipline, particulièrement pour les jeunes cavaliers et surtout pour les femmes. Je pense avoir été une pionnière pour les femmes dans ce sport, en démontrant que tout était possible, y compris qu’une femme pouvait être numéro un mondial. Et aussi le fait de faire partie de l’équipe d’Allemagne, en tant que femme, alors qu’elle était largement dominée par les hommes avant mon arrivée. C’est très gratifiant pour moi d’être à cette nouvelle étape de ma vie et de pouvoir rendre à ce sport de ce qu’il m’a apporté.
On entend souvent que le public d’Aix-la-Chapelle soutient les cavaliers, qu’ils gagnent ou non. Qu’est-ce que ce public a de tellement spécial ?
C’est un sentiment très particulier quand vous entrez dans une arène et que 40 000 personnes vous applaudissent, croisent les doigts pour vous et vous souhaitent de réussir. C’est une excellente motivation pour tous les cavaliers. C’est une expérience incroyable de monter ici, mais gagner ici dans cette ambiance et devant ces spectateurs, c’est absolument indescriptible, ça vous donne la chair de poule.
En dehors du saut d’obstacle, pour quels autres sports vous passionnez-vous ? Avez-vous participé à d’autres grandes compétitions ?
Je suis une grande fan de tennis, mais pas une très bonne joueuse ! Je ne suis pas une très bonne golfeuse non plus, mais j’y suis meilleure qu’au tennis. J’aime regarder ces sports au plus haut niveau, et j’ai même eu le plaisir d’aller à Wimbledon, en tant que Témoignage Rolex, et j’ai pu y rencontrer d’autres Témoignages Rolex. Mais quand j’en ai l’occasion, j’essaie d’améliorer mon jeu de golf.
Pensez-vous que parmi vos jeunes chevaux, certains ont le potentiel de devenir des stars de Grand Prix ?
Nous avons en ce moment quelques très bons jeunes chevaux. J’ai actuellement un cheval que je monte et que j’ai amené ici, qui s’appelle I’m Blue, et qui a certainement l’étoffe d’un champion de Grand Prix.
Et qu’en est-il de vos élèves ? Certains ont-ils le potentiel de futures superstars ?
Oh oui, j’ai d’excellents élèves en ce moment. J’ai quelques élèves américains qui sont très motivés, comme je l’étais à leur âge. J’ai aussi quelques élèves chinois. Mais ma meilleure élève est ma fille, bien sûr, qui est très motivée et a de grandes ambitions, bien qu’elle n’ait que 12 ans, et ça me fait plaisir de voir qu’elle rêve de faire des grandes choses dans ce sport.
Comme vous venez de le dire, votre fille, Brianne, est une cavalière de saut d’obstacle pleine de talent. Pensez-vous que le Rolex Grand Slam of Show Jumping inspire d’autres jeunes talents à poursuivre une carrière dans cette discipline ?
Je pense que le Rolex Grand Slam of Show Jumping représente un tournant majeur pour le sport équestre. Soudain, Rolex est arrivé et a apporté de nouvelles aspirations, une nouvelle apogée, même, pour notre sport, comme c’est le cas pour d’autres sports comme le tennis ou le golf. Nous sommes finalement arrivés à un stade où nous sommes au même niveau que d’autres grands sports. C’est là un accomplissement majeur et une inspiration pour beaucoup de gens qui ont pour ambition de réaliser le rêve incarné par Rolex.
Le Vet-check avec:
Dr. Wilfried Hanbücken
Quel est votre rôle au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je suis le président de la commission vétérinaire, je suis donc responsable de toutes les questions vétérinaires. Nous devons examiner les chevaux à leur arrivée pour vérifier qu’ils ont fait un bon voyage, qu’ils arrivent sans avoir de maladies infectieuses et qu’ils n’ont pas de fièvre. Pour chaque cheval, nous devons ensuite effectuer une inspection vétérinaire qui consiste à les faire trotter pour vérifier s’ils boitent ou non, si les tendons sont en bon état et pour nous assurer que l’attitude générale du cheval est bonne. Pour certaines disciplines, comme pour le concours complet, nous devons parfois faire cet examen deux fois, avant et après le cross-country, par exemple. Nous devons aussi contrôler les médicaments pris par les chevaux.
Ma responsabilité est de veiller à ce qu’un bon service vétérinaire soit fourni, un vétérinaire sur chaque terrain et un vétérinaire dans les écuries. Ici, à Aix-la-Chapelle, nous avons toute une équipe de vétérinaires, dont des spécialistes en diagnostic et des spécialistes en médecine interne. Nous sommes très bien équipés, nous pouvons faire des échographies, des endoscopies, et nous avons un laboratoire complet ici sur le site du concours de façon à fournir une prestation de première classe aux chevaux, tout particulièrement si un cheval se blesse ou tombe malade. Cela nous permet de tout gérer sur place et d’arriver à un diagnostic précoce. C’est seulement dans les cas les plus graves, si une intervention chirurgicale est nécessaire, que nous envoyons un cheval à l’hôpital.
Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?
J’ai été le vétérinaire délégué aux Championnats d’Europe et aux Championnats du Monde, ainsi qu’aux Jeux olympiques. J’ai acquis mon expérience particulière quand j’ai participé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, un événement absolument fantastique. Ces Jeux ont été une incroyable opération de relations publiques pour tous les sports équestres. J’ai aussi passé d’excellents moments à La Baule, qui est une très belle compétition. Mon évènement préféré est reste de loin le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Je suis né à Aix-la-Chapelle et j’y ai grandi. J’ai travaillé sur le concours pendant 40 ans. J’ai commencé étudiant à assister les vétérinaires, puis j’ai travaillé en tant que vétérinaire avant d’être membre de la commission vétérinaire, et depuis 1998, je suis le chef de cette commission.
Au cours de ces 20 dernières années, le CHIO d’Aix-la-Chapelle a énormément progressé. Je crois que ce sont les Jeux Équestres Mondiaux de 2006 qui nous ont vraiment donné un coup de pouce. Selon moi, l’événement a été un énorme succès et, autant que je sache, jamais un événement équestre n’a attiré autant d’attention positive de la part du public. Depuis les Jeux mondiaux, le concours s’est développé, nous avons aujourd’hui de nouvelles disciplines. Autrefois, nous n’avions que le saut d’obstacle, le dressage et l’attelage, aujourd’hui nous avons le concours complet et la voltige.
Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?
Le cheval requiert une alimentation adaptée. Il a besoin d’une grande quantité de fourrage et de fibres, qui sont très importantes pour son appareil digestif. Si les chevaux sont soumis à un régime comportant trop de grains et pas assez de fibres, le risque de coliques est beaucoup plus élevé. Il faut donner au cheval une bonne alimentation de base, il n’y a pas de super-aliments. Un cheval doit aussi avoir un bon entraînement de base. De temps à autre, il faut faire une analyse de sang pour voir si le cheval a des carences. À mon avis, les compléments alimentaires sont à la fois surévalués et trop utilisés.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?
Il faut avoir une connexion avec le cheval, faire preuve d’empathie pour lui et être motivé pour apprendre. Si votre priorité est de gagner de l’argent, il y a beaucoup d’autres voies possibles que celle de vétérinaire équin. Notre profession a des difficultés à motiver les jeunes vétérinaires. Nombreux sont les jeunes vétérinaires qui arrivent dans la profession à cause de leur amour du cheval mais qui, pendant leurs études, réalisent que cela représente beaucoup de travail, avec de longues heures, y compris le soir et le weekend. Certains décident de choisir une vie plus confortable avec des horaires normaux, sans avoir à travailler la nuit ou le weekend, et c’est un problème pour notre discipline dans toute l’Europe. Peut-être est-ce juste un problème de génération.
À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?
Je me lève à 7 h et j’arrive au concours à 8 h 30, pour y passer toute la journée. En général, je ne rentre pas chez moi avant 21 h et parfois même pas avant 23 h ou minuit. Et ce n’est pas que moi, c’est le cas pour presque toute l’équipe vétérinaire. Je ne pourrais pas faire ce travail seul. Par exemple, aujourd’hui nous avons environ 20 vétérinaires qui travaillent ici. Nous commençons avec quatre vétérinaires et à mesure que le CHIO avance, le nombre de vétérinaires augmente, les trois derniers jours du concours étant les plus intenses.
Parlez-nous un peu de votre équipe...
En 2006, les Jeux Mondiaux nous ont appris qu’il nous fallait une équipe vétérinaire plus nombreuse, et ensuite nous avons ajouté les épreuves d’endurance et de reining. En 2002, quand nous avons obtenu l’organisation des Jeux mondiaux, Frank Kemperman est rentré de Jerez et m’a dit qu’il fallait nous réunir pour nous organiser. Notre premier plan a été d’agrandir nos installations au niveau des écuries et du centre vétérinaire, et le deuxième a été d’étoffer l’équipe vétérinaire. Il nous restait alors trois ans pour constituer l’équipe, j’ai donc demandé à certains vétérinaires que je connaissais s’ils étaient intéressés et d’autres nous ont rejoint spontanément. L’équipe finale de 2006 était vraiment soudée, et le noyau de cette équipe existe encore ici aujourd’hui, et j’en suis très heureux. Les membres de notre équipe sont très solidaires, ils ferment leurs propres cabinets pour venir de toute l’Europe, pas seulement de la région, mais aussi de Belgique, des Pays-Bas, d’Autriche et de toute l’Allemagne. Chaque jour, je suis impatient de venir travailler ici, mais c’est toujours beaucoup de travail.
Quand vous partirez, quel héritage aimeriez laisser au sport équestre ?
Ce que nous avons essayé d’accomplir, et que nous avons en partie réussi, c’est d’améliorer la relation entre les vétérinaires officiels et les vétérinaires soignants. Les vétérinaires officiels ne se voient plus seulement comme une police, mais comme de véritables conseillers, et les vétérinaires soignants acceptent ces conseils. La coopération entre les deux groupes a permis non seulement de meilleures relations mais aussi une meilleure compréhension du sport et au bout du compte une meilleure situation pour le cheval.
À votre avis, que pourrait-on faire et que devrait-on faire pour améliorer le bien-être du cheval ?
Il y a de nombreuses choses qui peuvent être faites. Mais pour moi, le plus important est que les principaux décideurs veillent à ce que leurs chevaux aient des périodes de repos adaptées, des périodes d’entraînement réduites et, pour certains événements, des entraînements spécifiques. Un cheval ne peut pas passer toute l’année au même niveau de performance, aucun cheval ne peut soutenir un tel rythme. La plupart des bons cavaliers que vous voyez ici au CHIO d’Aix-la-Chapelle le comprennent. Il faut mettre en place de meilleurs contrôles, en améliorant les inspections vétérinaires et les contrôles anti-dopage, et plus de cohérence dans le système de notation des juges. Je crois toujours qu’il est encore possible de faire progresser ce sport à un niveau encore plus haut, en pratiquant une équitation de qualité et en veillant à ce que tout soit fait pour le bien-être du cheval.
Mclain Ward remporte le Prix RWE de Rhénanie Nord-Westphalie
Cinquante cavaliers de saut d’obstacle parmi les meilleurs du monde et leurs partenaires ont participé au concours de saut d’obstacles de ce vendredi, le prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie, devant un public ravi et enthousiaste. Cette épreuve est la dernière chance pour les cavaliers de se qualifier pour le Rolex Grand Prix de dimanche, l’un des quatre majeurs qui constituent le Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Une compétition à 1m60 avec barrage, le parcours conçu par Frank Rothenberger comprenait 14 obstacles, une tâche ardue pour une affiche internationale qui inclut le champion olympique en individuel de 1992, l’Allemand Ludger Beerbaum, son compatriote et actuel tenant du titre du Rolex Grand Slam Daniel Deusser, et le maestro suisse et Témoignage Rolex, Steve Guerdat.
Seize couples ont finalement réussi à passer la première manche avec un sans-faute, accédant ainsi au barrage, qui devrait se dérouler sur parcours plus court, mais non moins exigeant, de seulement huit obstacles. Les cinq premiers cavaliers à concourir, dont l’Irlandais Conor Swail et l’Allemande Jana Wargers, ont chacun commis une faute, mais le sixième cavalier, le Français Nicolas Delmotte a rompu cette série avec un double sans-faute en 42,95 secondes. Le sans-faute de Delmotte a vite été reproduit par l’Allemand Christian Kukuk et par le Néerlandais Jur Vrieling, ce dernier ayant même passé la ligne à 42,79 secondes obtenant ainsi une première place temporaire. En effet, la première place du Néerlandais n’a pas duré, avec Steve Guerdat, actuellement à la 29ème place mondiale, qui a battu son temps de quatre dixièmes de seconde.
Avec deux cavaliers à passer après lui, dont le Hollandais Harrie Smolders et l’Américain McLain, Guerdat a dû faire face à l’angoisse de l’attente, dans l’espoir que son temps reste le meilleur. Mais le vainqueur du prix Turkish Airlines de l’Europe de mercredi, McLain Ward, et son partenaire Contagious, toujours aussi en forme, ont rapidement fait démonstration d’une harmonie et d’une classe qui ont détrôné Guerdat de sa première place, passant la ligne en 41,70 secondes et s’arrogeant ainsi la victoire.
Ravi de ses deux victoires en autant de jours passés sur le dos de son hongre alezan de 13 ans, Ward a commenté : « Je pense qu’il (Contagious) est en excellente forme et nous avons pour objectif de le mener aux Championnats du monde, et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avions préparé cette semaine avec lui. Nous allons donc poursuivre notre plan en espérant faire partie de la sélection. »
Sur sa partenaire du Rolex Grand Prix de dimanche, Ward se montre optimiste : « C’est toujours agréable d’avoir une bonne semaine, ça vous met en confiance. Cela permet de reprendre son souffle et de se concentrer. Azur [HH Azur] est plus âgée maintenant, et je la connais très bien, nous sommes de vieux amis. Nous ferons simplement ce que nous savons faire, je ne pense pas que ce qui s’est passé aujourd’hui ou mercredi ait une influence quelconque sur ce qui va se passer dimanche. Nous allons juste nous concentrer et faire de notre mieux le jour J. »
Reconaissance de parcours avec:
Frank Rotherberger
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors des concours hippiques ?
J’aime beaucoup la voile, j’en fais trois ou quatre fois par an. Il y a six semaines, j’ai navigué jusqu’en Croatie, et j’y retournerai plus tard dans l’année, ainsi qu’à Majorque et dans la Méditerranée, en Thaïlande et dans les Caraïbes. Je fais du ski avec des amis cavaliers, comme Lars Nieberg et Otto Becker, avec qui j’ai monté en tant que jeune cavalier lors des championnats d’Allemagne quand nous avions 16, 17 et 18 ans. Nous avons prévu d’aller faire du ski en Amérique, mais nous avons deux personnes de l’équipe un peu plus âgées et un peu réticentes, mais je leur ai dit « si on ne part pas maintenant, on ne partira jamais ».
À quoi ressemble une journée typique pour vous lors d’un concours ?
Je me lève chaque matin vers 5 h 30 ou 6 h 00. J’arrive sur le terrain vers 7 h 00, en fonction de l’heure de début du premier concours. En général, nous nous préparons pour le lendemain, donc si je viens le mercredi matin, c’est pour préparer pour le jeudi. Tout le travail de la journée est fait, tous les plans sont organisés et fournis. Les mesures, les distances et les obstacles des sponsors font partie de tous les petits détails à organiser. Nous fournissons les plans du concours la veille au soir pour que chacun sache ce qu’il a à faire pendant la journée. Nous avons près de 50 personnes dans l’arène, réparties en cinq groupes et qui sont pour la plupart des constructeurs de parcours. L’ambiance y est très bonne et tout le monde travaille dur. Nous avons quatre jours où nous devons construire les parcours pendant la nuit. Hier, le concours s’est terminé à 22 heures et nous avons ensuite travaillé jusqu’à 1 h 30 du matin. Nous ferons la même chose demain soir.
Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune constructeur de parcours ?
Quelqu’un qui veut devenir constructeur doit d’abord être un cavalier, pour connaître la sensation de monter dans un concours. Ensuite, il faut être passionné, vous devez adorer ça. Si vous vous engagez dans cette voie pour gagner de l’argent, ça ne marchera pas. Ma fille se forme aujourd’hui au métier, elle participe au séminaire de niveau deux de la FEI et elle travaille sur quelques petits concours internationaux avec moi. Elle participe aussi à de grands événements, comme aux Championnats d’Europe. Elle était à Aix-la-Chapelle l’année dernière et elle prépare un concours la semaine prochaine où elle travaille seule. Mon conseil est de travailler sur la création de parcours en permanence, pas juste une ou deux fois par an.
Comment envisagez-vous l’avenir de la création de parcours ?
La création de parcours est en perpétuelle évolution, elle évolue parallèlement à nos apprentissages autour du cheval. Avec l’évolution de l’équitation, les foulées deviennent plus courtes, nous devons donc adapter les combinaisons de distances entre les obstacles. Je fais ce travail depuis 40 ans et, quand j’ai commencé, nous avions des gros obstacles volumineux mais aujourd’hui ils sont devenus rares. Maintenant nous avons des obstacles plus petits, plus ouverts, avec des barres plus légères. La longueur des barres a été réduite à 3,5 m ici à Aix-la-Chapelle, alors qu’autrefois c’était toujours quatre mètres. C’est quelque chose que nous avons changé il y a six ou sept ans, et les obstacles sont beaucoup plus légers aujourd’hui. Il est très difficile de nos jours d’avoir le bon nombre de sans-fautes. Il y a quelques années, sur 40 cavaliers, 10 pouvaient remporter une manche mais aujourd’hui, on peut en avoir 30 en lice.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que constructeur ?
Je me souviens qu’ici, à Aix-la-Chapelle, nous avons eu un jours 25 chevaux pour une manche et tous les obstacles du parcours que nous avions construit sauf un ont été renversés. Sur 25 chevaux ! C’était vraiment un très beau parcours et je m’en souviens encore. J’ai un autre souvenir de Calgary, quand on m’a demandé de fournir les plans du parcours avant le concours. J’ai refusé car je n’y étais jamais allé et je voulais d’abord voir le terrain, l’arène et la position des caméras. Mais ils m’ont forcé à faire le plan du parcours. Finalement nous avons dû tout changer car il avait beaucoup plu pendant la nuit et le plan ne fonctionnait plus et nous avons dû tout recommencer depuis le début.
Quel a été le premier parcours que vous avez créé, en tant que chef de piste ?
Je crois que c’était pour un concours national, et j’avais créé un parcours de 20 obstacles, mais c’était il y a peut-être 40 ans. Je me souviens quand j’ai construit mon premier parcours de la Coupe des Nations en 1992, en Pologne. Je n’étais pas vraiment autorisé à le construire car mon nom n’était pas sur la liste, et un créateur de parcours polonais a mis son nom sur le papier, mais c’est moi qui l’ai fait. C’était vraiment passionnant. J’ai travaillé sur 97 Coupes des Nations jusqu’à présent, et j’espère bien arriver jusqu’à 100.
Quel chef de piste vous inspiré le plus dans votre carrière ?
J’ai travaillé pendant 10 ans avec Olaf Petersen et à cette époque il était le constructeur le plus remarquable dans le monde entier. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de bons constructeurs de parcours, ce qui veut dire que nous avons d’excellents parcours à travers le monde. Je pense que nous avons neuf ou dix excellents chefs de piste sur le circuit international, il est donc difficile d’en choisir un seul.
Parlez-nous du parcours de ce dimanche et de votre pronostic pour le gagnant du Rolex Grand Prix.
Les cavaliers sont vraiment bien préparés et je pense voir ce dimanche des chevaux qui n’ont pas encore concouru cette semaine. J’espère juste que nous n’aurons pas trop de surprises, comme trop de sans-fautes, ou pas assez ! Le parcours du Rolex Grand Prix est vraiment énorme et très technique mais, comme toujours, il y aura deux manches, avec 18 couples sélectionnés pour la deuxième manche. Pour moi, un bon résultat serait d’avoir entre 10 et 13 sans-fautes au premier tour, puis trois ou quatre doubles sans-fautes. C’est ce que je souhaite. C’est ce qui rend notre sport si intéressant, on ne peut pas savoir le résultat d’avance, et ça pourrait très bien se passer. Parfois il n’y a pas de barrage, mais le concours peut malgré tout être absolument passionnant !
Mot de l'organisateur avec:
Michael Mronz
Vous devez être ravi de voir le CHIO d’Aix-la-Chapelle se dérouler normalement et qui plus est, à guichets fermés.
Effectivement, nous en sommes très heureux. C’est la première fois en trois ans [depuis 2019] que le CHIO d’Aix-la-Chapelle a lieu à guichets fermés. C’est un vrai plaisir de voir s’affronter les meilleurs cavaliers au monde, en particulier lors du Rolex Grand Prix de dimanche.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle nous réserve-t-il des surprises cette année ?
Parmi nos axes stratégiques et innovants, nous avons misé sur la vague du numérique afin d’améliorer notre communication. Ainsi, le public peut désormais regarder certaines épreuves qui n’étaient pas télédiffusées jusqu’à présent. Notre événement propose 109 heures de sport équestre et cinq disciplines différentes, mais seules 30 heures sont diffusées à la télévision. Les téléspectateurs n’ont donc pu accéder jusqu’à maintenant qu’à un contenu limité. Par conséquent, nous avons décidé de cerner les groupes que nous pouvions cibler par le biais des réseaux sociaux. TikTok, par exemple, nous permet d’attirer un auditoire plus jeune. Sur cette application, ce dernier peut suivre en direct les épreuves non diffusées à la télévision. Nous avons beaucoup réfléchi à ce que nous pourrions faire de tout ce précieux contenu et aux moyens possibles de le partager.
Nous suivons également les toutes nouvelles tendances et nous nous sommes aventurés dans l’univers du métavers et des NFT. Dans le métavers du CHIO d’Aix-la-Chapelle, le NFT est un « cheval du CHIO » qu’il faut choisir parmi mille options possibles. Les détenteurs d’un NFT deviennent automatiquement membres d’une communauté exclusive, le « CHIO Horse Club ». Le premier a été présenté à McLain Ward hier soir [mercredi 29 juin]. Comme avec toutes les nouvelles technologies, il nous faudra un certain temps pour développer notre offre métavers, mais c’est une option ludique et amusante que souhaite offrir le CHIO.
Vous tournez-vous vers les autres grands évènements internationaux, équestres ou autres, pour trouver des idées ?
Oui, absolument. Mais on peut trouver des idées intéressantes et tirer des leçons utiles des événements sportifs plus modestes également. En se montrant trop arrogant, on peut manquer de voir les initiatives intéressantes à plus petit niveau. Les organisateurs de nombreux événements de taille modeste font preuve d’imagination et d’un esprit innovant car ils doivent surmonter nombre de problèmes propres à cette taille, par exemple comment susciter l’intérêt des médias. C’est très intéressant de voir ces innovations constantes, en équitation mais aussi dans d’autres sports.
À l’avenir, nous souhaitons axer davantage nos efforts sur la participation de jeunes cavaliers au concours d’Aix-la-Chapelle. Cette année déjà, les Jeux olympiques de la jeunesse auront lieu ici, et nous souhaitons développer des liens étroits avec les jeunes cavaliers, tôt dans leur carrière, avant qu’ils ne fassent partie du classement général. Nous souhaitons aussi faire participer d’une manière ou d’une autre les jeunes cavaliers aux grands moments du concours. Par exemple, nous aimerions que de jeunes cavaliers participent à la cérémonie d’adieu le dernier soir, après le Rolex Grand Slam, pour leur donner l’occasion de sortir sur la piste à cheval devant 40 000 spectateurs. Ainsi, nous leur donnerons un avant-goût de ce qui fait la particularité d’Aix-la-Chapelle. L’objectif est de faire rêver les cavaliers et de leur donner envie de revenir concourir à Aix-la-Chapelle. Nous souhaitons également construire une deuxième grande piste, intérieure cette fois. Pour accélérer le processus, nous sommes actuellement en pourparlers avec les autorités.
McLain Ward remporte le Turkish Airlines - Prix de l'Europe
Cinquante-six couples cheval-cavalier visant une qualification pour le Rolex Grand Prix de dimanche, épreuve phare de la compétition, ont participé à l’édition 2022 du Prix de l’Europe Turkish Airlines du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ayant démarré dans la lueur du soleil couchant de la belle région de Rhénanie du Nord-Westphalie, cette épreuve à 1,60 m en deux manches s’est terminée sous les puissants projecteurs du Hauptstadion.
À cette occasion, Frank Rothenberger nous a offert une piste de 14 obstacles à la première manche et de huit à la seconde, sur laquelle se sont affrontés 12 des 20 meilleurs cavaliers au monde, dont le Suisse Martin Fuchs, actuel numéro un, et le Britannique Harry Charles, actuellement en tête du classement des moins de 25 ans.
À l’issue de la première manche, 14 cavaliers s’étaient qualifiés pour la deuxième. Une performance sans faille accompagnée d’un bon chrono était donc vitale. L’Allemand Daniel Deusser, Témoignage Rolex, gagnant du Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2021 et actuel Prétendant au Rolex Grand Slam, est venu accompagné de son étalon de 11 ans, Bingo Ste Hermelle. Et c’est ce duo qui a pris la tête du classement à l’issue de la première manche. Parmi les autres cavaliers de renom qualifiés pour la seconde partie des festivités se trouvaient Spencer Smith, un talentueux Américain de 26 ans seulement, Mégane Moissonnier, une cavalière pleine de promesse évoluant habituellement chez les moins de 25 ans, et l’Irlandais Conor Swail qui affiche actuellement une superbe forme.
Et en dépit de doubles sans faute par Conor Swail et son compatriote Darragh Kenny, la Française Mégane Moissonnier, l’Autrichien Max Kühner (déjà gagnant de plusieurs Majeurs) et le Mexicain Nicolas Pizarro, c’est Martin Fuchs et son hongre star Conner Jei qui ont semblé un instant sur le point d’empocher la victoire avec une performance phénoménale et un chrono de 41,48 secondes seulement. Mais McLain Ward des États-Unis et son hongre Contagious n’étaient pas sur le point de laisser le Suisse célébrer une autre victoire, et sont venus décrocher une victoire à l’arrachée avec sept centièmes de seconde d’avance. Ayant fait tomber une barre, Daniel Deusser, dernier cavalier en lice, ne sera pas en position de le détrôner.
Ravi de sa monture, Ward a déclaré : « [Contagious] est un cheval un peu craintif et excentrique, qui est un peu trop vif à l’échauffement aux côtés des autres chevaux - il faut gérer tout ça. Mais quand il entre en piste, il prend confiance en lui, il me fait confiance aussi, et se donne corps et âme. Il a fait des choses remarquables, auxquelles je ne me serais pas attendu au départ, et qui m’ont beaucoup surpris. C’est un cheval intelligent qui met du cœur à l’ouvrage. »
Quant au Rolex Grand Prix de dimanche, Ward déclare qu’« Aix-la-Chapelle, c’est un peu comme la fille qu’on convoite et qui ne veux pas de vous ! J’ai eu la chance de pouvoir concourir dans de prestigieux Grands Prix de par le monde, mais cette victoire-là continue de m’échapper. J’en ai été tout proche par moments, j’ai fait tomber une barre au dernier obstacle du barrage... C’est l’épreuve qui me fait rêver depuis que je suis petit. Je vais essayer de ne pas trop y penser, de faire au mieux chaque jour, et de tenter de tirer mon épingle du jeu le jour J. »
Rencontrez la Next Gen:
Chloe Reid
Quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?
J’espère passer une semaine extraordinaire ici au CHIO d’Aix-la-Chapelle, puis je passerai le reste de l’été en Europe avant de rentrer en Floride pour l’hiver.
Quels chevaux avez-vous amenés au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
J’ai amené mon incroyable jument, Super Shuttle, qui sautera à la Coupe des nations Mercedes-Benz, et mon cheval le plus jeune, Charlotta, qui sautera avec les les épreuves jeunes chevaux Shuttle est sans aucun doute mon cheval te tête. Elle a beaucoup de caractère, beaucoup de courage. Les gens se moquent toujours parce que j’ajoute très régulièrement beaucoup de foulées avec elle sur le parcours, mais c’est un style que j’aime et elle a tout le cœur du monde. Les gens pensent qu’elle ne peut pas y arriver, mais elle fait tout son possible chaque jour pour moi. Charlotta a tellement de potentiel, j’ai l'impression que je pourrais sauter par dessus une maison avec elle ! J’ai adoré l’apprivoiser et apprendre avec elle.
Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
Est-ce que je peux dire « être ici » ?! C’est une expérience incroyable pour moi. J’en ai rêvé toute ma vie, alors pouvoir être ici, choisie par l’équipe américaine, pour venir représenter mon pays, c’est le rêve suprême.
Qui est votre plus grande source d’inspiration ?
Je dirais que ma famille m’inspire énormément. Aucun de mes parents ne fait de cheval, mais ils m’ont toujours soutenue depuis le début et sans eux, cela n’aurait pas été possible.
My oncle, Chester Edward, est également présent et participe à la compétition de dressage. Il a eu une grande influence sur ma carrière équestre, tout comme ma grand-mère. Son amour des chevaux est dans son sang et c’est comme ça que je l’ai eu. Sans ma famille, je ne serais pas ici.
Qu’est-ce qui vous garde motivée ?
Je pense que les chevaux sont une grande motivation. J’adore les chevaux et je me sens très privilégiée d’avoir cette connexion avec eux.
Je pense que la compétition me motive aussi. Je suis très compétitive, alors me réveiller chaque jour pour essayer d’être meilleure et d’améliorer mes compétences est quelque chose qui me motive vraiment.
Quel cavalier de saut d’obstacles senior admirez-vous le plus ?
C’est difficile à dire. Mais étant ici en Allemagne, je dois dire que Marcus Ehning est une énorme source d’inspiration. Son style est incroyable.
Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?
Je pense que le Rolex Grand Slam est fantastique pour notre sport. Il passe à la télé, il est disponible sur Internet, c’est génial. Il est partout. Les gens connaissent ces tournois majeurs et ils comprennent le prestige et l’histoire qui les accompagnent. C’est incroyable d’être ici et je pense que le Rolex Grand Slam est un concept fantastique pour notre sport.
Dans les coulisses de l'écurie avec:
Phoebe Leger, groom de Daniel Bluman
Combien de temps cela vous a-t-il fallu pour venir au CHIO d’Aix-la-Chapelle ? Et que faites-vous pour passer le temps dans le camion ?
Pour aller de nos écuries de Bruxelles à Aix-la-Chapelle, il faut environ deux heures de route. J’ai conduit un petit camion toute seule, et le camion des chevaux suivait derrière. Mais d’habitude, pour ne pas m’ennuyer quand je ne conduit pas, je regarde des vidéos Instagram ou TikTok, ce genre de choses. Je regarde aussi beaucoup la chaîne Instagram du Rolex Grand Slam !
Se rendre à l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est plus de stress ?
Absolument ! Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus grands événements de l’année pour Daniel [Bluman]. Nous allons à chacun des Majeurs, et à chaque fois nous nous sentons obligés de réaliser de bonnes performances. Parmi les quatre Majeurs, je dois dire qu’Aix-la-Chapelle est mon préféré. J’adore l’atmosphère qui y règne, et le complexe est magnifique. C’est un véritable microcosme où il se passe énormément de choses. Je retrouve souvent mes amis. Je m’entends très bien avec les grooms de mon allée, qui font tous preuve de beaucoup de solidarité entre eux.
Quels chevaux vous accompagnent cette semaine ?
Ladriano [Ladriano Z], Gemma [Gemma W] et Cachemire De Braize. Du haut de ses 14 ans, Ladriano a l’expérience requise. Nous espérons faire un bon résultat cette semaine lors du Grand Prix. Gemma a onze ans et elle n’a commencé les grosses épreuves que l’an passé, mais elle est pleine de promesse. À 10 ans, Cashmere est le plus jeune du lot. Comme Gemma, Cashmere commence tout juste les grosses épreuves. Il a un effet apaisant sur les autres chevaux lors des gros événements.
Comment les avez-vous préparés pour le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
J’ai passé toute la semaine dernière à les tondre et les doucher et à vérifier que tout l’harnachement était prêt et que les chevaux étaient en bonne forme physique. Pendant que Daniel allait concourir à l’extérieur, je les ai montés pour les garder en forme. Bref, la préparation pour ce genre d’événement est intense !
À votre avis, les chevaux saisissent-ils l’importance d’un concours comme celui d’Aix-la-Chapelle ?
Ladriano, oui ! Les deux autres, Gemma et Cashmere, sont de nature docile et conciliante et vous suivent tranquillement partout. Mais Ladriano sent quand un grand concours l’attend. Il piaffe d’impatience dans sa stalle. Il se met à ruer, à se cabrer. Dès qu’on se met en route, il est tout excité. Il adore concourir et se dépasser. Il est plein de personnalité !
Vous montez beaucoup à cheval ?
Oui, je monte un ou deux chevaux presque chaque jour, en particulier quand nous ne sommes pas en déplacement. Je fais beaucoup de marche montée pendant les absences de Daniel, et j’échauffe ses chevaux quand il est là.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Être au contact des chevaux tous les jours. Cela fait presque trois ans que je travaille avec eux. Et dans le cas de ces trois chevaux, je m’occupe d’eux depuis le début. C’est merveilleux de les voir évoluer et se surpasser chaque année.
Et qu’aimez-vous le moins dans votre métier ?
Les grosses journées : il arrive qu’on commence à 5 ou 6 h du matin pour ne finir qu’à 19 ou 20 h. C’est rude physiquement, mais ça vaut toujours le coup !
Quel conseil donneriez-vous à une personne envisageant de devenir groom dans le monde du saut d’obstacles de haut niveau ?
Il faut suivre son intuition et aller là où on se sent bien et comme en famille. Beaucoup de gens travaillent pour l’argent et trouvent que ce boulot n’est pas assez bien payé. Mais quand vous êtes vraiment heureux de faire ce que vous faites, vous attachez moins d’importance au salaire. Une fois que vous trouvez un métier que vous aimez, faites tout pour le garder. C’est pour ça que je suis avec Daniel depuis trois ans. Je suis heureuse d’aller travailler chaque matin, et dans la vie en général.
CHIO d'Aix-la-Chapelle
Rolex Grand Slam Rider Watch
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est de retour lors du prochain CHIO d’Aix-la-Chapelle du 24 juin au 3 juillet 2022 : deux semaines exceptionnelles qui s’achèveront le dernier dimanche par le clou du spectacle, le Rolex Grand Prix. Ayant désormais repris son créneau habituel dans le calendrier sportif, entre The Dutch Masters et le Spruce Meadows ‘Masters’, cet événement souvent appelé le « Wimbledon du saut d’obstacles » accueillera cette année 40 000 passionnés de sports équestres au superbe parc sportif Soers.
Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre
Daniel Deusser, gagnant l’an passé à Aix-la-Chapelle et Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping (suite à sa victoire aux Dutch Masters de mars), tentera de défendre son titre sur la célèbre piste principale. Actuel numéro 9 au classement mondial, l’Allemand aspire à devenir la deuxième personne de l’histoire à gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, et viendra dans ce but accompagné de sa magnifique jument Killer Queen VDM. En plus de Daniel Deusser, l’événement accueillera également six des autres Témoignages Rolex, ainsi que de nombreux cavaliers allemands de talent, comme Christian Ahlmann, André Thieme ou Marcus Ehning.
Gagnant du Rolex Grand Prix 2021 du CHI de Genève et actuel n°1 mondial, Martin Fuchs cherchera par tous les moyens à décrocher le bonus accordé à tout cavalier obtenant deux victoires non-consécutives à un Rolex Grand Prix dans la même année. Ayant remporté la finale de la Coupe du monde FEI en avril et le Grand Prix 5* suisse plus récemment, le Suisse a déjà bien démarré l’année. Bénéficiant d’un piquet de chevaux varié et talentueux, il voudra sans aucun doute continuer sur sa lancée à son arrivée sur la piste principale du parc sportif Soers d’Aix-la-Chapelle. Steve Guerdat, son compatriote et autre Témoignage Rolex, sera lui aussi désireux d’utiliser sa longue expérience acquise lors d’une illustre carrière pour remporter sa première victoire dans cette épreuve de renom.
L’Anglais Ben Maher, médaillé d’or en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, cherchera à étoffer encore son impressionnant palmarès avec une victoire au Rolex Grand Prix. Il avait fini quatrième de l’épreuve l’an passé sur Explosion W, son spectaculaire hongre alezan. Son coéquipier de longue date, Scott Brash, seul cavalier à avoir jusqu’à présent remporté le Rolex Grand Slam of Show Jumping, connaît tous les ingrédients nécessaires pour gagner sur la belle piste en herbe, et fera tout pour devenir le nouveau Prétendant au Grand Slam. Harry Charles, No 1 mondial dans la catégorie moins de 25 ans, vient compléter ce solide contingent britannique. Ayant fait une ascension fulgurante durant les 12 derniers mois, le jeune cavalier se retrouve aujourd’hui en 17e position du classement général. Présent pour la première fois à Aix-la-Chapelle en 2018, il donnera tout pour inscrire son nom au panthéon des meilleurs cavaliers au monde.
Ashlee Bond et Gregory Wathelet, gagnants de Rolex Grand Prix en 2022 (WEF et CHI Royal Windsor Horse Show respectivement), savent ce qu’il faut faire pour avoir une chance de décrocher un Rolex Grand Prix. Cette expérience aidera ces sérieux candidats visant à remporter l’une des récompenses les plus prestigieuses de l’univers du saut d’obstacles.
Rodrigo Pessoa, véritable légende vivante du sport, se rendra à Aix-la-Chapelle 50 ans exactement après la seconde victoire de son père, Nelson Pessoa, au Grand Prix de ce CHIO. Parmi les cavaliers rivalisant d’adresse, le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli tentera lui aussi de grimper les marches du podium. Suite à plusieurs récentes victoires à Paris et lors de la Coupe des nations du CSIO di Roma Piazza di Siena, le Français Kevin Staut aura pleine confiance en ses chevaux à son arrivée au CHIO d’Aix-la-Chapelle.
Enfin, on trouvera dans la liste de duos de renommée mondiale Peder Fredricson, no 3 mondial, un concurrent toujours redoutable, et Conor Swail, no 5 mondial, en tête du contingent irlandais, qui viendra accompagné de ses deux meilleurs chevaux, Count on Me et Nadal Hero & DB.
Interview de l'organisateur
Frank Kemperman
Frank Kemperman, le directeur sportif du CHIO d’Aix-la-Chapelle, quittera ses fonctions après une carrière incroyable de 29 ans au service du concours. L’équipe du Rolex Grand Slam l’a interrogé sur l’évolution du concours et sur ce qui lui manquera le plus.
Vous avez un parcours incroyable de 29 années avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle, quels en ont été pour vous les trois moments les plus marquants ?
Le moment plus important pour moi fut sans doute celui des Jeux équestres mondiaux de la FEI en 2006. J’avais déjà travaillé sur d’autres championnats auparavant, mais rien de comparable à ceux organisés au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Ce fut un énorme travail de la part de notre équipe et je crois que j’y ai attrapé mes premiers cheveux blancs, mais ce fut un immense succès. Encore aujourd’hui, on me parle de ces Jeux et je pense que nous avons écrit une importante page d’histoire à cette occasion. Il m’est difficile de choisir deux autres moments marquants tellement nous avons eu de concours et de compétitions incroyable !
Comment a évolué votre carrière au fil des années ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est ancré dans l’histoire. En 2024, il fêtera son 100e anniversaire et le club aura presque atteint 125 ans d’existence. J’avais coutume d’aller au concours quand j’étais enfant et il a toujours eu ce quelque chose de magique. C’est pour moi le meilleur concours du monde. Il est extrêmement important de maintenir les traditions que nous avons dans le concours, mais il est aussi vital d’innover et d’évoluer avec le monde. La qualité est également un élément essentiel et, en tant que concours, nous visons l’excellence en toute chose, ce qui, avec nos traditions et notre innovation, fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle le meilleur du monde !
Quand j’ai commencé, je m’occupais de concours un peu partout dans le monde, puis les responsables du CHIO d’Aix-la-Chapelle m’ont contacté. J’ai d’abord trouvé un peu étrange que des Allemands s’adressent à un Néerlandais, mais j’avais déjà une participation importante dans le centre média du concours. Je pense qu’ils voulaient devenir un événement plus professionnel et plus moderne. Avec les responsables, j’ai contribué à l’amélioration des installations et beaucoup de choses ont été changées et modernisées, tout en maintenant les traditions et l’histoire du concours.
Le concours est aujourd’hui tourné vers l’avenir en essayant d’innover et je pense que c’est quelque chose que tous les concours et autres événements devraient essayer de faire. Je me rappelle quand j’ai commencé à travailler au CHIO d’Aix-la-Chapelle, il y avait cinq ou six personnes dans le bureau, aujourd’hui il y en a près de 35. À l’époque nous n’avions pas un seul professionnel des médias, juste une dame du journal local qui passait une fois par mois pour voir si nous avions des informations à communiquer. Aujourd’hui, nous avons un service dédié aux médias qui compte dix personnes.
Pour les Jeux équestres mondiaux de la FEI en 2006, nous avions l’internet mais les réseaux sociaux étaient inexistants. Le monde a tellement changé, et nous nous sommes toujours efforcés de suivre et de nous adapter à ces changements. Les réseaux sociaux, par exemple, représentent aujourd’hui une part énorme du concours. Je me souviens quand je suis arrivé au bureau pour la première fois, nous avions une machine à écrire électrique et pas un seul ordinateur. Aujourd’hui, on ne pourrait pas travailler sans ordinateurs. Je crois que cela montre à quel point les choses ont changé pendant la période où j’ai été directeur. Mais ce qui est fantastique avec le CHIO d’Aix-la-Chapelle, c’est la manière dont nous avons toujours été tournés vers l’avenir et en quête d’innovation.
Qu’est-ce qui vous manquera le plus ?
Bien-sûr, le CHIO d’Aix-la-Chapelle me manquera, mais je ferai partie du Comité de supervision, je serai donc toujours impliqué. Je pense que le changement de rythme sera difficile. Chaque matin depuis 29 ans, je me suis levé pour aller au bureau, mais il est vrai que le Covid-19 a rendu cette transition plus facile. Je pense qu’il est temps que la prochaine génération prenne le relais. Je suis maintenant plus âgé, il est donc normal de laisser les plus jeunes prendre ces fonctions. C’était le jour de la Fête des pères en Hollande ce dimanche [dimanche 12 juin], et j’ai reçu un livre très drôle sur la retraite. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle existait avant que j’en sois le directeur et il existera toujours après, mon nom n’est pas vraiment important, le plus important c’est le concours et son succès dans l’avenir.
Que pensez-vous faire de votre temps libre ?
Je participe toujours aux Dutch Masters et au Jumping Indoor de Maastricht aux Pays-Bas, et je fais également partie du Comité olympique équestre hollandais en tant que président des palefreniers. Les palefreniers sont les personnes les plus importantes dans ce sport.
Ma femme essaie de faire de moi un jardinier, mais je n’arrive pas à faire la différence entre les mauvaises herbes et les fleurs. Mais mon travail le plus important aujourd’hui est celui de grand-père. J’ai une petite fille de deux ans qui vit dans le même village que moi et j’adore passer du temps avec elle.
Qui est la personne qui vous a le plus influencé dans votre travail au cours des années ?
Je pense que les chevaux ont eu le plus d’influence, nous travaillons dans un sport tellement unique. Nous devons écouter les chevaux et faire ce qui est le mieux pour eux. Le monde extérieur est aujourd’hui bien plus critique envers notre sport, nous devons donc veiller à ce que le bien-être des chevaux soit notre première priorité. Nous devons faire le nécessaire pour pouvoir continuer à pratiquer ce sport que nous aimons tant.
Il est difficile de nommer une seule personne mais, pour être honnête, je pense que la personne qui a eu le plus d’influence doit être ma femme, car sans avoir de soutien à la maison, on ne peut pas faire ce travail.
Que faut-il à un événement pour qu’il devienne un Majeur ?
Il y a tellement de superbes concours hippiques organisés à travers le monde et, bien-sûr, vous voulez toujours avoir le meilleur concours dans la discipline. Il est difficile d’intéresser à ce sport les personnes qui ne sont pas des amoureux des chevaux. La particularité du CHIO d’Aix-la-Chapelle tient dans ses spectateurs et dans leur nombre, ils créent une atmosphère des plus fantastiques. À de nombreux autres concours, même si les meilleurs cavaliers sont présents, l’ambiance n’est pas la même, et c’est ce qui rend le CHIO d’Aix-la-Chapelle si particulier. Nous avons deux grandes catégories de personnes qui viennent au concours. Tout d’abord, les amoureux des chevaux qui vont aux concours toutes les semaines, et ensuite les fans qui n’ont pas de chevaux mais qui viennent chaque année parce qu’ils aiment l’atmosphère et qu’ils apprécient le spectacle.
Vous n’avez pas besoin d’être un amoureux des chevaux pour passer une magnifique journée au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Des milliers de personnes apprécient l’événement, y font du shopping, y mangent et y boivent. C’est son atmosphère globale qui fait du CHIO d’Aix-la-Chapelle un événement remarquable, et c’est là ce que nous avons à partager. Nous ne nous contentons pas d’écouter les souhaits et les besoins des gens du milieu du cheval. Il nous faut également avoir de bonnes relations avec les cavaliers et comprendre leurs besoins.
Je me suis rendu à de nombreux concours, je crois que j’ai à peu près tout vu mais pour être honnête, les événements où j’ai le plus appris ne sont pas ceux du sport équestre. Nous sommes allés à Roland-Garros, au tournoi de Wimbledon et à d’autres grands événements pour voir ce qui s’y fait et apprendre comment ces événements deviennent inoubliables pour les spectateurs. Dans notre sport, nous devons nous adapter à différentes classes d’âge et, contrairement au football où 80 % du public serait masculin, la majorité de notre public est constitué de familles, nous devons donc faire plaisir à tout le monde.
Tout ce qui entoure le sport devrait être spectaculaire pour en faire un événement inoubliable et je pense que c’est ce qui fait qu’un concours devient un « Majeur ». Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est l’un des plus grands événements équestres dans le monde, mais notre objectif est de faire la première page de tous les journaux du monde entier et de montrer que nous ne sommes pas qu’un événement équestre.
Quel couple cheval/cavalier avez-vous préféré voir en compétition au CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Il y en a eu tellement ! Bien-sûr il y a certains cavaliers qu’on connaît mieux dans la vie privée, et c’est toujours un plaisir de les voir réussir. L’année dernière, j’ai adoré voir la jeune équipe américaine emporter la Coupe des Nations, ils étaient tellement heureux de gagner un événement aussi important. Ce fut un moment extraordinaire pour notre sport et tellement inspirant de voir la prochaine génération de cavaliers de saut d’obstacle apprécier autant cette discipline. C’est également impressionnant de voir Isabell Werth dominer autant le dressage ; et bien-sûr, un autre grand moment a été de voir la combinaison père et fils de Rodrigo et Nelson Pessoa arriver premier et troisième du Rolex Grand Prix de 1994. Des moments comme ceux-là sont absolument incroyables, et j’espère qu’à l’avenir j’aurai plus de temps pour les regarder !
Selon vous, comment le concours peut-il évoluer sur les dix prochaines années ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle est tellement particulier, il offre le meilleur spectacle au monde et possède cet incroyable terrain sur gazon. Ils ont des traditions qui selon moi ne devraient pas changer, mais ils doivent aussi innover et chercher ce qui peut être amélioré. Le concours est axé avant tout sur la qualité, et l’objectif est que le bien-être des chevaux, l’expérience des spectateurs et la réaction des médias atteignent le meilleur niveau envisageable. C’est un peu comme pour faire un gâteau, vous avez besoin de tous les bons ingrédients pour qu’il soit délicieux, et dans le cas du CHIO d’Aix-la-Chapelle, cela inclut les sponsors, les cavaliers, les médias, les chevaux, etc. Il faut donc veiller à ce que tous les acteurs clés soient satisfaits si nous voulons avoir le meilleur concours qui soit. Tant de choses ont changé depuis ces 30 dernières années, mais la qualité est toujours là, comme par exemple avec le Rolex Grand Prix du dernier dimanche. Globalement, je pense que s’ils maintiennent les traditions de la discipline mais cherchent aussi à innover, le CHIO d’Aix-la-Chapelle restera le meilleur du monde.
Interview du Prétendant:
Daniel Deusser
Vous êtes une nouvelle fois le Prétendant au Rolex Grand Slam. Comment vous sentez-vous à l’approche du CHIO d’Aix-la-Chapelle ?
Je déborde d’excitation ! C’est toujours très difficile de remporter le Rolex Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, alors ce serait vraiment formidable de gagner deux années de suite. Mon statut de Prétendant au Rolex Grand Slam ne rend le défi que plus intéressant, même si le Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle est de toute façon inscrit chaque année à mon calendrier.
Et en plus d’être l’un des principaux rendez-vous du monde équestre, le CHIO d’Aix-la-Chapelle a lieu dans votre pays natal. L’enthousiasme et le soutien du public vous aident-il dans votre tâche le jour J ?
Bien sûr, ce concours est formidable. C’est l’un des plus grands événements équestres au monde, et le dimanche du Rolex Grand Prix, 40 000 personnes viennent assister au spectacle depuis les gradins, ce qui crée une atmosphère inégalable. La foule nous pousse, moi et mes chevaux, à nous dépasser. Sans compter la présence d’adversaires très motivés, parmi lesquels on trouve les meilleurs cavaliers au monde.
Quelle ont été vos préparatifs, et sur quelle monture espérez-vous participer au Rolex Grand Prix ?
J’aimerais monter Killer Queen VDM, qui a déjà participé au CHIO d’Aix-la-Chapelle, sur la piste principale, plusieurs années de suite, et qui s’y sent bien. C’est là qu’elle a déjà remporté la Sparkassen Youngster Cup en 2018, le prix RWE de Rhénanie du Nord-Westphalie en 2019, et bien sûr le Rolex Grand Prix l’an passé. Comme elle a une longue foulée et qu’elle avale facilement du terrain, elle aime bien évoluer sur cette spacieuse piste.
Elle a fait un ou deux concours en extérieur très tôt dans la saison, puis quelques autres à notre retour de Floride. Je l’ai ensuite laissée se reposer pendant quatre semaines. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle marquera son retour à la compétition. Ceci dit, je la monte et l’entraîne toujours régulièrement. Pour le CHIO, nous ferons une petite épreuve pour nous échauffer en début de semaine, puis une autre plus importante pour la préparer au Rolex Grand Prix de dimanche.
Pensez-vous déjà au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Absolument, j’adorerais pouvoir emmener Killer Queen VDM à ce CSIO. Mais il a lieu la semaine qui suit le Brussels Stephex Masters, tout près de chez nous. Si j’ai suffisamment de chevaux d’un niveau suffisant, j’essaierai de me rendre au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, mais cette décision devra encore attendre.
Vous vous déplacez beaucoup en compétition. Quel pays aimez-vous visiter et pourquoi ?
J’aime beaucoup l’Espagne. C’est un pays très accueillant, au climat agréable et à la gastronomie renommée. J’y ai passé beaucoup de bons moments, en vacances comme en compétition. J’adore ce pays.
Le calendrier équestre est bien rempli. Comment faites-vous votre choix parmi les concours proposés et les chevaux à votre disposition ?
Cela dépend du niveau d’expérience et des préférences de chaque cheval. Par exemple, Killer Queen VDM préfère les grandes pistes en herbe, c’est là qu’elle fait ses meilleurs résultats. Je commence donc toujours par me demander quel concours correspondrait bien à quel cheval. Ceci étant, certains événements font invariablement partie de mon planning, comme le CHIO d’Aix-la-Chapelle. Dans ce cas, je fais tout mon possible pour que mes chevaux soient prêts à cette date. Je repense souvent aux performances du cheval l’année précédente pour décider auxquels les inscrire selon leurs préférences (petites pistes intérieures, grandes pistes extérieures...)
Êtes-vous amateur d’autres sports ou fan d’autres athlètes ? Si oui, quelle influence ont-ils sur votre carrière professionnelle ?
Il y a quelques semaines, Rolex m’a invité à Roland Garros, où j’ai assisté à la finale entre Nadal et Djokovic. Leur extraordinaire forme physique, et la manière dont ils jouent devant un fervent public, m’ont certainement donné de quoi réfléchir. En tant que sportif professionnel, ce genre d’atmosphère me pousse à me dépasser. Mais le cheval est lui aussi un athlète. Il me faut non seulement veiller à ma propre forme, mais aussi à la sienne, et le préparer à faire de bonnes performances devant un large public. C’est là ce qui fait la spécificité de notre sport.
Interview d'influenceuse avec:
This Esme
Esme Higgs est l'une des plus grandes influenceuses du monde équestre, avec 730 000 adeptes et plus de 100 millions de vues sur sa chaîne YouTube, ainsi que plus de 260 000 adeptes sur Instagram et 412 000 adeptes sur TikTok.
Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ?
J’ai eu la chance de grandir à la campagne, dans une petite exploitation fermière. Mon premier souvenir d’équidés est donc sûrement celui des ânes avec lesquels j’ai passé mon enfance. Les cavaliers du club équestre du coin passaient toujours devant chez moi, et aussi loin que je me souvienne, je harcelais mes parents pour qu’ils m’offrent des cours d’équitation. Ils me disaient invariablement non : j’étais toujours trop petite, trop jeune. La première fois que j’ai monté, c’était à la fête organisée pour le 5e anniversaire d’une amie. Après cela, mes parents ont été à court d’excuses, et m’ont autorisée à prendre des cours.
Mon premier poney s’appelait Mickey. Il est toujours avec moi aujourd’hui, il apparaît beaucoup dans mes vidéos. Il était en pension chez nous pour commencer. Je ne pensais pas qu’on allait l’acheter, mais on est tombés amoureux de lui ! J’ai eu beaucoup de chance de l’avoir eu à l’âge de huit ans. J’ai été chanceuse en général avec les chevaux que j’ai eus.
Comment êtes-vous devenue influenceuse ?
Par accident ! Casper, mon deuxième cheval, était très inexpérimenté quand on l’a acheté. Au départ, je postais mes vidéos sur YouTube pour voir comment il progressait. Mes proches me filmaient en train de le monter, à domicile et en concours d’obstacles, puis je m’occupais du montage des vidéos et je postais le résultat sur YouTube. Le fait de pouvoir visualiser les progrès que nous faisions ensemble m’a donné confiance en moi et en nous. Au début, je mettais les vidéos sur YouTube parce que mon smartphone n’avait pas assez de mémoire, et YouTube était un site de bonne réputation où les conserver.
Un été, j’ai décidé de faire une vidéo sur « Comment seller son cheval ». Comme je viens d’une famille qui ne connaissais pas bien les chevaux, je savais que les clubs équestres apprennent souvent à monter mais pas tellement à s’occuper des chevaux. Je me suis dit que cette vidéo pourrait donc être utile à certains. C’était la première vidéo que j’ai faite qui a été visionnée par des personnes en dehors de mon cercle d’amis et des membres de ma famille. Je crois qu’elle a été regardée mille fois, j’ai trouvé ça complètement fou ! C’est à ce moment-là que j’ai trouvé ma passion, et j’ai commencé à faire des vlogs. Pas parce que je pensais qu’ils allaient être regardés par des tonnes de gens, mais parce que je voulais faire une sorte de journal vidéo pour moi-même.
J’ai filmé beaucoup de vidéos que je n’ai pas postées, parce que j’étais trop timide ou que j’avais peur de ce que les gens allaient dire. L’été après mon GCSE [diplôme sanctionnant la fin de l'enseignement général au Royaume-Uni, ndlr], j’ai vraiment commencé à faire des vidéos YouTube tout le temps. Et j’adore toujours autant ça aujourd’hui. J’avais 16 ans, un âge intermédiaire où on ne peut pas encore conduire une voiture. Je vivais au milieu de nulle part. J’ai donc fait beaucoup de vidéos de mes poneys pour me distraire. Avec l’aide de mon smartphone, j’ai ainsi acquis 10 000 abonnés. Mais jamais je n’aurais imaginé avoir ce succès, ni que cela deviendrait ma seule occupation. À l’époque, je savais que de rares youtubeurs gagnaient leur vie de cette façon, mais ils traitaient de sujets très larges comme les produits de beauté. Je n’aurais jamais cru qu’il serait possible de faire de même avec un sport aussi méconnu que l’équitation.
Comment avez-vous progressivement bâti et développé un profil renommé dans le monde équestre ?
Le plus important, c’est de faire preuve de regularité. J’ai passé trois ans à charger une vidéo par semaine sur YouTube sans gagner un centime, et sans penser à en faire une carrière. J’étais simplement passionnée, et j’avais toujours envie de rentrer chez mes parents le week-end pour faire des vidéos. Beaucoup de gens essaient de se lancer sur YouTube mais se rendent compte après quelques mois que c’est plus difficile qu’il n’y paraît, et ils abandonnent. Les autres clés du succès : un contenu de qualité, le fait de rester soi-même et une certaine originalité.
Quels cavaliers suivez-vous sur les réseaux, et qui a le plus gros impact sur sa plateforme ?
J’aime bien regarder les vidéos de Caroline Breen. On y découvre toute sa vie. Beaucoup de cavaliers célèbres publient du contenu sur les concours, mais Caroline nous montre ses chiens, son jardin potager, tout ce que les autres cavaliers ne partagent pas normalement.
Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle. J’y vais cette année pour la première fois et j’ai hâte ! Je suis sûre que ça va être super.
Quelle importance revêt une bonne stratégie marketing sur les réseaux sociaux, lorsqu’on tente de faire connaître un grand concours équestre ?
De nos jours, il est crucial pour ce type d’événement d’avoir une présence sur les réseaux sociaux. Les deux dernières années, l’univers équestre s’est retrouvé brutalement parachuté dans le 21e siècle et a commencé à réaliser l’importance des réseaux sociaux. Ces derniers font plus que jamais connaître le sport, et cela est primordial pour attirer la prochaine génération de cavaliers. Ils rendent aussi l’équitation plus accessible et compréhensible que jamais. C’est là l’un de mes chevaux de bataille, un sujet que j’ai déjà abordé sur mes réseaux. Je travaille en collaboration avec des club équestres et associations qui visent à rendre notre sport plus accessible. Beaucoup de gens sont arrivés vers moi parce qu’ils étaient amoureux des animaux en général, mais ils s’intéressent désormais aux sports équestres, et certains ont même commencé à monter à cheval !
Racontez-nous une journée typique dans la vie de This Esme.
Chaque jour est différent, il est peut-être plus facile de parler d’une semaine typique. Quand je suis chez moi, je suis normalement occupée à filmer et à monter mes vidéos. Je monte à cheval, je m’occupe de mes montures. J’essaie de m’arrêter le soir à une heure donnée, mais comme je travaille de chez moi et que je suis très déterminée et ambitieuse, j’ai du mal à ne rien faire. Je travaille probablement 80 heures par semaine sur la chaîne. Ceci couvre les heures de tournage, de montage, les interviews et les appels sur Zoom. Il y a toujours quelque chose à faire, mais j’adore ça !
Qu’est-ce que le Rolex Grand Slam of Show Jumping a apporté à ce sport ?
Le saut d’obstacles est à mon avis la discipline la plus facile à comprendre pour les gens qui ne connaissent rien aux chevaux. Et le Rolex Grand Slam of Show Jumping permet à un public plus large de regarder les meilleurs couples cheval-cavalier au monde concourir au plus haut niveau. Il y a aussi dans ce sport un côté très stratégique, et c’est bien que ce ne soit pas toujours la même personne qui gagne. Le saut d’obstacles est un sport passionnant à regarder. J’ai eu la chance de pouvoir me rendre à certains des plus grands concours au monde. C’est incroyable comme le public est près des chevaux, des cavaliers et de la piste elle-même.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Les personnes incroyables que je rencontre et qui me racontent des histoires inoubliables. Je travaille également aux côtés d’associations merveilleuses telles que Brookes ou World Horse Welfare. Et puis le fait de passer du temps avec mes chevaux et de travailler avec eux, c’est le rêve.
Quelles sont vos ambitions pour votre marque, votre chaîne, votre plateforme ?
Le rêve absolu, ce serait d’avoir une série sur une plateforme comme Netflix ou Amazon Prime. Ce serait hallucinant.
Qui est votre cavalier favori ?
Je vais avoir du mal à choisir... Trevor Breen est l’un d’entre eux. C’est mon moniteur d’équitation, et il m’a beaucoup aidé avec mon cheval, Joey. C’est un homme formidable. J’admire aussi énormément Holly Smith, que j’ai eu le bonheur d’interviewer plusieurs fois à Hickstead.
Qui est votre cheval de saut d’obstacles préféré ?
Je dirais Explosion W, le cheval de Ben Maher. J’ai eu la chance de le voir concourir lors de différents événements.
Cela fait presque un an que vous avez remporté une spectaculaire deuxième place au CHIO d’Aix-la-Chapelle. Qu’avez-vous fait depuis cette date ?
Énormément de choses ! Ce concours a été très important pour moi, une expérience mémorable. Après cela, j’ai reposé mes chevaux et j’ai passé l’hiver à concourir à Wellington en Floride. Je suis de retour en Europe cet été, je vais participer à de nombreuses épreuves pour l’équipe nationale des États-Unis, un honneur dont je suis toujours très fier. J’ai plusieurs autres chevaux par rapport à l’an passé, je fais donc davantage de concours. J’essaie toujours d’avancer et de progresser.
Comment va Balou du Reventon ? Allez-vous le monter au CHIO d’Aix-la-Chapelle cette année ?
Il va super bien. Nous avons divers objectifs pour lui cette année, en vue desquels nous travaillons dur. Je l’ai monté à la Coupe des nations du CSIO de Rome - Piazza di Siena, et il a très bien sauté. Il a fait un sans faute à la deuxième manche de la Coupe des nations, mais a malheureusement encouru quatre points de pénalité sur le dernier obstacle du Grand Prix. Il est en parfaite condition. C’est vraiment un super étalon. Nous faisons attention à lui, car il va quand même avoir seize ans cette année, mais à chaque fois qu’on lui demande de faire des étincelles, il est au rendez-vous.
Comment faites-vous pour garder un cheval de cet âge en pleine forme ?
Il est très important de bien connaître son cheval et d’écouter ce qu’il vous dit. Il a beaucoup de caractère. Quand c’est trop pour lui ou qu’il a la flemme, il n’hésite pas à vous le faire savoir. J’ai la chance d’avoir une super équipe autour de moi, en particulier Lesley Leeman qui s’en occupe le plus souvent. On prend chaque jour comme il vient, et on vérifie sans cesse qu’il est en forme et en bonne santé, pour qu’il puisse sortir le grand jeu quand il le faut.
Présentez-nous vos chevaux de tête. Certaines de vos jeunes montures laissent-elles entrevoir un potentiel hors de l’ordinaire ?
Absolument. J’ai actuellement un autre cheval évoluant en 5 étoiles, qui m’appartient. Il s’appelle MTM Vivre Le Rêve, je l’ai acquis il y a sept ans environ. L’an passé, il était aux États-Unis et a été arrêté un moment, mais il est de nouveau en top forme. Il a treize ans, mais il a encore deux bonnes années devant lui. J’ai aussi un cheval de neuf ans très prometteur, qui appartient à Anne Thompson [la propriétaire de Balou du Reventon]. Et puis j’ai deux ou trois jeunes montures pleines de promesse, dont une de sept ans qui m’appartient et qui monte progressivement au classement. C’est vital d’avoir de quoi prendre la relève des chevaux de tête, lorsque ceux-ci commencent à vieillir.
Comment faites-vous votre choix parmi la multitude d’épreuves au calendrier et dans votre piquet de chevaux ?
Il faut en début d’année se faire un programme en fonction des chevaux qu’on a à disposition et de ses objectifs. Pour moi, monter pour l’équipe nationale est très important, j’ai donc préparé Balou du Reventon pour ces épreuves-là. Je vais faire en sorte qu’il soit bien reposé à ces dates, pour qu’il soit en mesure de faire son maximum le jour J.
Vos concurrents sont-ils différents en Europe par rapport au circuit américain ?
Oui ! L’an passé, quand je suis arrivé en Europe, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je savais évidemment que les meilleurs cavaliers au monde, des gens que j’ai admiré toute ma vie, évoluaient principalement en Europe. Mais ce n’est que lors de mon premier 5*, la première semaine où j’étais ici, que je me suis dit « oh mon dieu ». Je n’arrive pas à croire qu’il m’arrive de disputer des épreuves contre sept des dix meilleurs cavaliers au monde. En ce qui me concerne, cela me motive et me pousse à les imiter, pour pouvoir concourir au plus haut niveau, ça avive mon esprit de compétition. Quel plaisir d’affronter les personnes que je me contentais d’admirer par le passé, et qui sont maintenant mes rivaux !
Quelle est votre préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle, sans hésiter. J’adore le CSIO du Spruce Meadows ‘Masters’, mais j’aurais toujours une affection particulière pour Aix-la-Chapelle. Les quatre Majeurs sont tous des événements formidables auxquels j’ai toujours hâte de participer, mais celui-ci me tient particulièrement à cœur.
À quel autre sport (non équestre) compareriez-vous le saut d’obstacles ?
Je suis sûr que beaucoup de cavaliers seraient d’accord avec moi pour dire que le saut d’obstacles a pas mal de points communs avec la Formule 1, mais c’est un sport tellement unique et particulier qu’il est presque impossible de le comparer à une autre discipline.
Au lieu de Pilotes de leur destin sur Netflix, on pourrait avoir une version « Cavaliers de leur destin » ?
J’aime bien ce nom en tout cas, ce serait extra !
Quelles sont les pierres angulaires de la réussite pour un cavalier de saut d’obstacles ?
En premier lieu, il faut être connecté à sa monture. J’ai commencé ma carrière par amour des chevaux. Plus on consacre de temps et d’efforts aux chevaux, plus cela porte ses fruits, il ne faut jamais l’oublier. Que l’on ait un seul cheval ou une quinzaine, il faut les traiter comme des athlètes de haut niveau, qui ont leurs propres besoins physiques et émotionnels. Leur offrir les meilleurs soins, leur exprimer votre gratitude, les écouter : tout cela est important. Il faut comprendre son cheval et ne pas oublier les raisons qui nous ont poussés à choisir cette carrière. J’ai commencé par être un gamin fou de chevaux, et ça n’a pas changé.
En dehors des entraînements et concours, que faites-vous de votre temps libre ?
Mon temps libre ? Bonne question ! J’en profite pour me détendre, à la fois du point de vue physique et mental, et me réorganiser. J’adore cuisiner, même si je ne suis pas tellement doué ! Je vois beaucoup mes proches pendant les concours, car ils viennent me voir là-bas. Du coup, en dehors, j’aime bien prendre du temps pour moi et me préparer aux semaines qui vont suivre.
Quel est votre plat de prédilection ?
J’en ai plusieurs, mais je fais de très bon tacos aux crevettes !
Si vous pouviez monter n’importe quel cheval, passé ou présent, lequel choisiriez-vous ?
J’aurais adoré monter Hickstead, un cheval intelligent, puissant et rapide malgré sa taille modeste. J’ai toujours eu un faible pour les petits chevaux, c’est peut-être pour ça. Et puis même si je ne l’ai pas connu, il avait l’air de déborder de personnalité, et ça m’aurait sûrement beaucoup plu.
Du 24 juin au 3 juillet de cette année, le CHIO d’Aix-la-Chapelle verra revenir les meilleurs couples cheval-cavalier au monde sur les superbes pistes du parc sportif de Soers. Cette belle compétition à l’atmosphère inégalée vous présentera des événements de cinq disciplines équestres différentes. Et avec 40 000 billets vendus, il se déroulera pour la première fois depuis 2019 à guichets fermés.
Il ouvrira officiellement ses portes le 28 juin et inaugurera les festivités par un magnifique spectacle faisant participer 200 chevaux, 500 figurants et d’extraordinaires artistes, dont le célèbre chanteur Wincent Weiss. Pour beaucoup, le principal temps fort sera la prestation du groupe Höhner, qui a enregistré une nouvelle chanson spécialement pour l’inauguration du Festival mondial des sports équestres.
Cette année, l’événement sera particulièrement axé sur la jeunesse et les jeunes talents, notamment par le biais d’une exposition de street art. Le premier week-end verra se dérouler de nombreuses épreuves pour jeunes cavaliers, ainsi qu’un concours de voltige sur la piste Driving Arena. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle accueillera également pour la première fois les Jeux équestres de la jeunesse de la FEI. Ceux-ci verront la participation de 30 jeunes cavaliers de saut d’obstacles, âgés de 14 à 18 ans, issus de 30 pays différents, de l’Égypte au Guatemala en passant par la Nouvelle Zélande ou l’Ouzbékistan. De talentueux cavaliers s’affronteront dans le stade principal lors d’épreuves individuelles et intercontinentales.
Souvent comparé à Wimbledon pour le tennis, le CHIO d’Aix-la-Chapelle fait participer les meilleurs chevaux et cavaliers de saut d’obstacles au monde. Le mercredi 29 juin au soir aura lieu le Turkish Airlines-Prize of Europe, l’un des concours de saut d’obstacles les plus côtés au monde. Première épreuve de qualification pour le prestigieux Rolex Grand Prix du dimanche, elle rassemblera les meilleurs cavaliers qui feront tout pour décrocher ce célèbre trophée. La Mercedes-Benz Nations Cup se déroulera le lendemain soir, et réunira les huit meilleurs équipes au monde. Les Jeux équestres mondiaux de la FEI approchant, les concurrents auront comme objectif de faire impression sur leur chef d’équipe national. Et bien sûr, le clou du festival sera le Rolex Grand Prix le dimanche. Daniel Deusser, gagnant l’an passé et chouchou de la foule, reviendra au célèbre parc sportif de Soers en tant que Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Suite à sa victoire aux Dutch Masters de mars, il cherchera par tous les moyens à conserver son titre de champion.
Le CHIO d’Aix-la-Chapelle comprendra également un CDIO 5* dont une reprise libre, le Grand Prix Freestyle, qui aura lieu le dimanche 3 juillet. Isabell Werth et DSP Quantaz, les gagnants l’an passé, feront le bonheur de la foule en tentant d’ajouter un autre trophée à leur palmarès. Les organisateurs ont aussi organisé une cérémonie d’hommage qui sonnera la fin de carrière de Bella Rose, une autre monture d’Isabell Werth, le vendredi 1er juillet au soir sur la piste du Deutsche Bank Stadium, où le duo avait remporté le Deutsche Bank Prize en 2019.
Les 1er et 2 juillet aura lieu un concours complet de très haut niveau, la SAP Cup. Le samedi matin, les participants prendront le départ du parcours de cross qui mettra à l’épreuve leur endurance, vitesse et précision. Et enfin, les attelages se disputeront le prestigieux prix du groupe Schwartz.
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