Rolex Grand Slam of Show Jumping

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Dans les coulisses du CHI de Genève 2021: dimanche 12 décembre

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Martin Fuchs remporte le Rolex Grand Prix et devient le nouveau prétendant au Rolex Grand Slam

 

La planète cheval a retenu son souffle ce dimanche lors du Grand Prix Rolex, Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, organisé dans le cadre du CHI de Genève. Seize des 20 meilleurs cavaliers au monde étaient en effet présents pour tenter de s’adjuger une place au panthéon de l’histoire équestre. Après quatre jours de féroce compétition, le Grand Prix Rolex les faisait s’affronter lors d’une manche suivie d’un barrage dans le cas où elle serait le théâtre de plusieurs sans faute.

Représentant 15 pays différents, les 40 couples cavalier-cheval en lice comprenaient notamment les vainqueurs des trois derniers Majeurs de l’année 2021 : l’Autrichien Max Kühner (Grand Prix Rolex au Dutch Masters), le Suisse Steve Guerdat (CP ‘International’ présenté par Rolex au CSIO des Spruce Meadows ‘Masters’), et l’Allemand Daniel Deusser (Grand Prix Rolex du CHIO d’Aix-la-Chapelle). Dernier prétendant au titre, Deusser avait l’œil rivé sur la victoire qui lui permettrait de garder son avantage dans le Rolex Grand Slam. Kühner et Guerdat, eux, briguaient l’alléchant bonus « deux sur quatre ».

En dehors de Duesser et Guerdat, six autres des meilleurs cavaliers au monde ayant représenté la marque d’horlogerie suisse ont également répondu à l’appel cette après-midi : Harry Charles (GBR), Bertram Allen (IRL), Martin Fuchs (SUI), Kent Farrington (USA), Kevin Staut (FRA), Scott Brash (GBR), champion du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et le Témoignage Rolex comptant le plus d’ancienneté, Rodrigo Pessoa (BRA).

Mais une heure après que la cloche de départ ait retenti, aucun des 23 premiers couples en lice n’était arrivé à surmonter les 14 obstacles pour 18 efforts du parcours, ses combinaisons pleines de complexités intéressantes, en particulier l’oxer au 13a, s’avérant en effet être plus difficiles que prévu. C’est l’irlandais Darragh Kenny qui finira par en venir à bout pour nous offrir un sans faute sous les applaudissements d’un public averti. Tout de suite après, le Suisse Martin Fuchs, finit lui aussi sans encombre et est ovationné. Conçu par le Suisse Gérard Lachat et le Hollandais Louis Konickx, le parcours aura raison de trois cavaliers de renom : Daniel Deusser, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam, Ben Maher, champion olympique individuel en titre, et Steve Guerdat, triple vainqueur du Grand Prix Rolex du CHI de Genève. Ayant déjà remporté le Trophée de Genève le premier jour, l’Américain Kent Farrington, une fois de plus en pleine forme, s’est joué des difficultés du parcours aux rênes de Gazelle pour se qualifier pour le barrage. Après que plusieurs autres concurrents se retrouvent dans l’incapacité de signer le sans faute, c’est Max Kühner, gagnant du Dutch Masters cette année, accompagné d’Elektric Blue P, son brillant hongre de 10 ans, qui fait des étincelles pour s’adjuger une chance de remporter le bonus « deux sur quatre ». Le nombre de couples provenant des États-Unis double bientôt avec la performance réussie de Laura Kraut et Baloutinue. Peu après elle, Harrie Smolders devient le dernier cavalier à faire le sans faute. Six couples de talent se retrouveront donc lors du barrage pour se disputer le trophée.

Premier à partir, Darragh Kenny est le premier à signer le double sans faute. Après lui s’élancent Martin Fuchs et Leone Jei, qui anéantissent le temps à battre de presque deux secondes, avec un chrono de 41,54 secondes. Kent Farrington a tout d’abord eu l’air de les rejoindre, mais à la fin d’un parcours effectué comme à son habitude à une vitesse foudroyante, le dernier oxer aura raison de ses espoirs. En dépit d’un magnifique double sans faute, l’Autrichien Max Kühner n’arrivera pas à détrôner Martin Fuchs, qui finit 68 centièmes de seconde plus vite que lui. Laura Kraut ayant encouru deux pénalités, Fuchs n’a plus qu’à espérer que Harrie Smolders, le Hollandais de 41 ans, ne le batte pas. Mais celui-ci passe à 23 centièmes de seconde à peine de la victoire, et c’est bien Martin Fuchs qui devient aujourd’hui vainqueur du Grand Prix Rolex 2021 et nouveau Prétendant en titre au Rolex Grand Slam of Show Jumping.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Interview de cavalier avec:

Martin Fuchs

 

En dehors du fait que le CHI de Genève se passe chez vous en Suisse, pourquoi est-il spécial à vos yeux ?

Le CHI de Genève est spécial aux yeux de tous les cavaliers, car on s’y sent bien, mais en tant que cavalier suisse, j’ai évidemment le plaisir et l’avantage de bénéficier du soutien de la foule.

Pour vous, qu’est-ce qu’une bonne équipe ?

En saut d’obstacles, et dans l’équitation en général, il faut avoir une grosse équipe autour de soi, qui vous aide à tous les niveaux. S’occuper d’un cheval demande beaucoup de temps, de travail et de passion. J’ai également beaucoup de gens compétents autour de moi, qui s’occupent très bien de nos chevaux aux écuries afin qu’ils soient au sommet de leur forme. Cela me permet de me concentrer sur l’aspect sportif et sur ma performance en concours. Je n’ai donc pas à m’inquiéter sur ce qui se passe chez moi.

Qu’avez-vous prévu de faire cet hiver ?

Cet hiver, nous allons nous rendre à divers concours de la Coupe du monde, dont j’adore le côté classique et exaltant. Je voudrais développer certains de mes jeunes chevaux et les préparer à affronter des épreuves plus importantes, en vue de les faire passer au niveau Grand Prix à l’avenir.

Avez-vous un jeune cheval qui, d’après vous, pourrait finir par vous accompagner un jour à un Grand Prix Rolex ?

C’est toujours difficile à dire, mais j’ai quelques chevaux de cinq, six et sept ans très prometteurs. J’espère qu’au moins un ou deux d’entre eux atteindront le niveau Grand Prix et viendront poser le sabot sur la piste du CHI de Genève.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quels événements de haut niveau aimez-vous regarder ?

J’aime bien regarder le tennis, d’autant plus que Roger Federer, mon compatriote suisse, est l’une de mes idoles. Les quatre épreuves du Grand Chelem de tennis sont toutes exaltantes, mais Wimbledon est mon tournoi préféré.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping est le plus spécial et unique des concours internationaux, car il rassemble les quatre plus grandes épreuves au monde, convoité par les meilleurs cavaliers du monde. Chacun d’entre nous rêve de remporter un jour l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam.

Si vous vous retrouviez seul sur une île déserte, quels seraient les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Un livre, de l’eau et mon téléphone portable.

Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Dans le lounge des proriétaires avec:

Luigi Baleri

 

D’où vous vient votre passion pour les chevaux et le saut d’obstacles ?

C’est une longue histoire d’amour... J’adore les chevaux depuis mon enfance. Il y avait un centre équestre près de notre appartement. Je demandais toujours à mes parents si on pouvait y aller, mais nous n’avions pas assez d’argent. Ensuite, j’ai oublié tout ça pendant longtemps. J’ai commencé à travailler, et à l’âge de 20 ans, je suis parti une semaine en vacances dans le Tessin. Il a plu sans discontinuer et je ne savais pas trop quoi faire. Non loin de moi se trouvait un centre équestre, et j’ai décidé de m’inscrire à un cours d’équitation pour la semaine. Je voulais tout savoir, mais le moniteur m’a dit qu’une semaine ne suffisait pas pour tout apprendre. J’ai donc décidé de m’entraîner très dur. Malheureusement, j’étais déjà trop âgé pour devenir un cavalier suffisamment polyvalent. Je voulais vraiment faire de la compétition, et pour finir j’ai concouru au niveau régional.

Plus tard, j’ai rencontré Thomas Fuchs, qui était mon banquier. En tant que concessionnaire automobile, j’avais beaucoup d’entrées et de sorties sur mon compte en banque. Et au fil des discussions, nous sommes devenus amis. Nous nous sommes perdus de vue un moment, quand je suis allé à Fribourg pour m’entraîner aux écuries de Beat Grandjean. J’y suis resté 15 ans avant de revenir à Zurich, et c’est là que Thomas Fuchs m’a vendu une monture. J’ai continué à monter à cheval en dehors du travail. Thomas a dû m’expliquer que lorsque quelqu’un lui achète un cheval, il s’entraîne chez lui !

Et c’est là que vous avez rencontré Martin Fuchs ?

Voilà ! Je m’entraînais un jour avec Thomas, qui ma demandé de faire cinq foulées entre deux obstacles, mais je n’y arrivais pas. Il m’a alors dit que même un enfant y arriverait. Voyant mon incrédulité, il m’a emmené un enfant. Évidemment, ce gamin a réussi immédiatement. J’invoquais le coup de chance quand il repart et l’exécute de nouveau parfaitement. Il me dit alors, « je peux le faire 10 fois si vous voulez ». Ce gamin, c’était Martin Fuchs. C’est à ce moment exact que je me suis dit que j’allais acheter un cheval, non pas pour moi, mais pour lui.

Quelques jours plus tard, Martin partait en Grèce pour participer aux Jeux olympiques de la jeunesse sur l’un de mes chevaux. Une fois revenu, il m’a expliqué que tout s’était très bien passé, mais que si je voulais que l’on ait une chance à haut niveau, il faudra que j’achète un cheval plus performant. À partir de là, on a commencé à faire beaucoup de concours ensemble. Il a gravi les échelons, et qui disait niveau supérieur disait nouveau cheval. J’en ai acheté un autre, puis un autre. C’était le début de ma collaboration avec Martin.

Comment fonctionne votre relation avec la famille Fuchs ?

Je laisse les Fuchs prendre toutes les décisions en relation avec les chevaux. Martin vient parfois me voir pour me demander s’il devrait aller à ce concours ou cet autre. Mais je lui fais confiance pour prendre ce type de décision par lui-même, car il connaît ses chevaux mieux que personne. J’aime cette façon de fonctionner, je sais que je peux me reposer sur les Fuchs car ils sont mieux placés que quiconque.

Quel est votre plus grand moment de fierté en tant que propriétaire ?

Je n’ai pas de moment particulier en tête. J’ai eu la chance d’avoir gagné une médaille dans presque tous les Championnats et Majeurs. Ce serait trop dur de choisir. Pour moi, la dernière victoire en date est toujours la meilleure, car elle vous pousse à en chasser une autre. Je suis toujours très fier de voir Martin gagner, que ce soit au niveau régional comme au plus haut niveau international. Si j’étais vraiment forcé à choisir une victoire, je dirais évidemment celle au Rolex Grand Prix du CHI de Genève en 2019, en raison des circonstances qui l’entourent : le suspens, la victoire de justesse, et le fait de surpasser les meilleurs cavaliers au monde chez nous en Suisse.

Que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping pour vous ?

Pour moi, le Rolex Grand Slam of Show Jumping n’a pas sa pareille : c’est l’ultime défi pour un cheval. L’ambiance électrique me fait penser à celle qui règne en Formule 1. Le Rolex Grand Slam exige une préparation minutieuse et une grande concentration. Il faut savoir faire attention à chaque petit détail, comme dans l’horlogerie d’ailleurs !

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