Rolex Grand Slam of Show Jumping

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Dans les coulisses du Rolex Grand Slam: jeudi 1er septembre 2022

(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof) (Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)

 

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping revient au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ du 7 au 11 septembre 2022, avec le CP International, présenté par Rolex, le dimanche, qui sera la finale palpitante de cinq jours de compétition équestre au plus haut niveau. Au pied des Montagnes Rocheuses de l’Alberta, le concours accueillera les meilleurs couples de chevaux et cavaliers du monde dans l’un des sites équestres les plus réputés d’Amérique du Nord.

Rolex Grand Slam of Show Jumping : les couples à battre

Après sa victoire spectaculaire au CHIO d’Aix-la-Chapelle sur Ben 431, Gerrit Nieberg arrive au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ en tant que prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est la première fois que le couple traversera l’Atlantique pour concourir dans cette enceinte emblématique, et les deux complices chercheront sans aucun doute à continuer sur leur élan après leur victoire au CHIO d’Aix-la-Chapelle et dans leur quête pour devenir les prochains vainqueurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. 

Gerrit Nieberg sera entouré de l’élite mondiale de l’équitation. Trois cavaliers de l’équipe suédoise médaille d’or aux Championnats du monde de la FEI viennent à Calgary avec leurs chevaux médaillés. Jens Fredricson, Peder Fredricso et Henrik von Eckermann viennent avec l’objectif de remporter leur première victoire au CP International, présenté par Rolex dans cette enceinte magnifique. Von Eckermann et King Edward seront sans aucun doute les grands favoris de ce troisième Majeur du Rolex Grand Slam, après avoir décroché la médaille d’or en individuel à Herning. On attend également Peder Fredricson en tête des favoris après avoir gagné deux Rolex Grands Prix au cours des deux derniers mois au Knokke Hippique et aux Brussels Stephex Masters. Ces couples se présenteront en position de confiance et chercheront à confirmer leur parcours dans cette compétition.

Des six Témoignages Rolex qui participent au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, l’actuel numéro deux mondial, Martin Fuchs, mènera la marche. Le Suisse, qui est entré dans l’histoire en gagnant consécutivement les Rolex Grands Prix au CHI de Genève en 2019 et en 2021, espérera s’arroger le Rolex Grand Slam of Show Jumping bonus pour avoir gagné deux des quatre Majeurs. Fuchs a fait jusqu’à présent une saison 2022 phénoménale, remportant la finale de la FEI World Cup™et le Rolex Grand Prix au Jumping International de Dinard.

Son compatriote et vainqueur du CP International, présenté par Rolex, l’année dernière, Steve Guerdat revient défendre son titre sur la piste impressionnante de l’International Ring au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ . Guerdat, toujours à la pointe de la compétition, est l’archétype du cavalier et toujours capable de tirer le meilleur parti de ses chevaux dans les grands moments. Sachant ce qu’il en coûte de gagner, il amène deux de ses meilleurs chevaux (Venard de Cerisy et Taina M&m) à ce troisième Majeur de l’année du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Avec Fuchs et Guerdat se présente Edouard Schmitz, le nouveau jeune talent suisse et leur coéquipier aux Championnats du monde de la FEI. Le jeune cavalier est en phase de devenir l’un des grands espoirs de la discipline, ayant récemment gagné le Grand Prix international d’Irlande au Dublin Horse Show.

Un habitué de Calgary, Kent Farrington et ses chevaux auront l’avantage de bien connaître la piste, d’autant plus que l’Américain sait déjà comment y gagner. En juillet, il a ajouté à son palmarès avec Orafina la Jayman BUILT Cup du tournoi 'North American' CSI 5* qui s’est tenu à Spruce Meadows. L’an dernier, Farrington est arrivé second au CP International, présenté par Rolex, et il aura sans doute l’ambition de faire mieux cette année.

Le cavalier britannique Scott Brash garde un excellent souvenir des lieux, puisque c’est là qu’il a gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping en 2015. Brash est à ce jour le seul cavalier à avoir emporté ce titre tant convoité et il a déjà gagné deux fois le CP International, présenté par Rolex. Il se présentera à Calgary avec une bonne dose de confiance après son excellente performance au Rolex Grand Prix du CHIO d’Aix-la-Chapelle où il a fini deuxième, et après avoir gagné le bronze par équipe à Herning.

Le public local sera également ravi d’accueillir quelques cavaliers canadiens. Tiffany Foster, la meilleure cavalière canadienne arrivée placée aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagnée d’Erynn Ballard et d’Amy Millar. La dernière victoire canadienne dans ce concours est celle de Ian Millar avec Dixson en 2014, et ces talentueuses cavalières chercheront donc à ramener le titre tant convoité sur le sol canadien. Les Canadiennes ont également une carte maîtresse à jouer avec leur nouveau chef d’équipe Eric Lamaze, qui sera là pour leur dispenser ses conseils et son expérience, ayant lui-même gagné la compétition en 2007.

Les Pays-Bas seront représentés par Harrie Smolders, qui montera Darry Lou. L’étalon bai de 14 ans a auparavant été monté par la cavalière américaine Beezie Madden, qui a remporté le fameux concours en 2019. Le public passionné de Calgary sera sans doute curieux de voir si le Néerlandais sera capable de réitérer l’exploit avec cette talentueuse monture. Pour renforcer encore la présence européenne au concours, Max Kühner vient avec son partenaire de longue date Elektric Blue P et avec le talentueux Eic Coriolis Des Isles. Le Français Kevin Staut fera aussi le déplacement au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’. Staut, qui a déjà remporté de nombreuses victoires en Grands Prix 5* au cours des dernières années, n’a encore jamais gagné cette compétition. Témoignage Rolex comme le cavalier français et précédemment vainqueur du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle et de The Dutch Masters, Daniel Deusser sera également présent.

Jérôme Guery sera à la tête du solide contingent belge au Canada. Guery, qui a notamment gagné la médaille d’argent en individuel aux Championnats du monde de la FEI, sera accompagné par rien moins que quatre membres de la famille Philippaerts. Ludo Philippaerts arrive accompagné par trois de ses fils, dont Olivier, vainqueur du CP International, présenté par Rolex il y a dix ans, Nicola qui montera la talentueuse jument Katanga V/H Dingeshof, avec laquelle il a fini troisième du Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle un peu plus tôt cette saison, et Thibault qui a récemment gagné la médaille d’argent en individuel et l’or par équipe aux Championnats d’Europe des jeunes cavaliers de la FEI.

Le chef de piste Leopoldo Palacios souhaitera sans doute concocter un parcours juste mais difficile pour les chevaux et les cavaliers qui se présenteront au CP International, présenté par Rolex. Dans la quête permanente pour le prochain vainqueur du Rolex Grand Slam of Show Jumping qui se poursuit dans cette arène emblématique, la palette de compétiteurs semble plus talentueuse que jamais et chaque cavalier fera l’impossible pour être le gagnant et brandir le célèbre trophée à l’issue du tournoi.

(Photo: Jacques Toffi) (Photo: Jacques Toffi)

Interview prétendant avec:

Gerrit Nieberg

 

Qu’est-ce qu’on ressent quand on est prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?

C’est un privilège d’être le prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping. J’en ai toujours rêvé et j’ai toujours admiré les autres cavaliers qui ont gagné ce titre. Après ma victoire au Rolex Grand Prix, je pense qu’il m’a fallu une semaine environ pour me rendre compte que j’étais le prétendant au titre !

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’aimerais continuer mon parcours avec les concours du Rolex Grand Slam à Spruce Meadows et puis à Genève. C’est quelque chose que je n’avais pas prévu au départ, en raison de mon précédent classement mondial, je n’aurais pas pu participer à ces concours. Mais maintenant que j’ai une chance d’y participer, je veux faire de mon mieux et tout donner pour continuer sur mon élan.

Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et qui vous a le plus inspiré ?

Je n’ai commencé à monter qu’à 13 ans. Auparavant, quand j’étais plus petit, je m’intéressais plus à d’autres sports, comme le football. Néanmoins, j’ai grandi avec des chevaux grâce à mes parents, j’ai donc toujours eu des chevaux autour de moi et un jour j’ai décidé de tenter ma chance.

Ma passion pour le saut d’obstacles a vite grandi et une semaine après avoir commencé à monter, j’ai décider que je voulais devenir un cavalier professionnel de concours hippique. À partir de ce moment, j’ai travaillé et je me suis entraîné dur chaque jour pour réaliser ce rêve.

Mon père est la personne qui m’a le plus inspiré quand j’étais plus jeune, à cause de son expérience et de tous ses succès. Mon rêve a toujours été d’être aussi bon que lui, et peut-être même meilleur que lui un jour ! Je l’admire toujours beaucoup pour ce qu’il est et pour tout le travail qu’il accomplit, tous les jours sans exception. Bien qu’il ne monte plus en compétition, il monte encore tous les jours à la maison. Sa motivation et son soutien pour tout ce que je fais est incroyable et une vraie source d’inspiration.

Parlez-nous un peu de Ben 431... Quel genre de personnalité a-t-il ? Comment était-il après le CHIO d’Aix-la-Chapelle ?

Je dois reconnaître que Ben 431 est vraiment hyper motivé. À l’occasion, il peut être difficile de le gérer et de lui faire garder son calme, mais c’est aussi un point vraiment positif car il se bat toujours à fond et il essaie de faire de son mieux à chaque fois. Il est infatigable. Par exemple, après trois parcours au CHIO d’Aix-la-Chapelle, il n’était pas fatigué et il aurait pu faire encore un ou deux parcours. Après sa victoire à Aix-la-Chapelle, il a aussi compris qu’il avait accompli quelque chose de spécial. Il y a eu beaucoup de communications avec les médias, il a donc fait l’objet de beaucoup d’attention, encore plus qu’avant. Maintenant il regarde toujours par sa fenêtre en quête de plus d’attention, j’ai l’impression qu’il se prend un peu pour une star !

Quelle est la friandise préférée de Ben 431 quand il gagne ?

Les pommes des arbres de nos écuries !

Pour le Spruce Meadows ‘Masters’ du mois prochain, avec quels chevaux allez-vous concourir et lequel avez-vous choisi pour le CP International, présenté par Rolex ?

Je vais concourir avec Ben 431 et Blues d’Avelines, qui était aussi en compétition au CHIO d’Aix-la-Chapelle et qui a fini placé à Hambourg. Je monterai sans aucun doute Ben pour le CP International, présenté par Rolex.

Ben 431 supporte-t-il bien les longs voyages ?

Jusqu’à maintenant, il a pris l’avion une fois par an pour allez à Doha, et ça s’est bien passé. Tout s’est passé sans accroc ni complication, il ne devrait donc pas y avoir de problème pour l’emmener à Calgary.

Parlez-nous un peu de votre piquet actuel et des personnalités de vos montures... D’après-vous, quel jeune cheval offre les perspectives les plus intéressantes ?

Il y a beaucoup de jeunes chevaux prometteurs mais il est toujours difficile de prédire lequel fera effectivement la transition vers le plus haut niveau. Je dirais que je suis particulièrement enthousiaste concernant Amigo 1841, qui a maintenant neuf ans. J’espère vraiment qu’il va passer au niveau supérieur.

Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?

Mon équipe a une importance capitale. Ce n’est pas que Ben et moi. Nous sommes sur la piste pendant 80 secondes mais il y a énormément de travail qui se passe dans les coulisses. Tout l’équipe a un rôle clé dans le processus qui nous permet de réussir pendant ces 80 secondes sur la piste. Bien souvent, tout le monde ne parle que du cavalier et du cheval, mais il y a tellement plus en jeu. Tous les autres sont au moins aussi importants, si ce n’est plus. Ce sont de véritables héros méconnus.

Parlez-nous un peu de Gut Berl, qui semble être un vrai projet familial ?

Gut Berl est monté par l’Allemand Hendrik Snoek, ancien cavalier de saut d’obstacle, et nous travaillons tous avec lui. Même si nous sommes chez Hendrik, cela reste un vrai projet familial. Nous formons une très bonne équipe et nous avons une excellente relation, ce dont je suis ravi. Et être assez chanceux pour avoir des chevaux de cette qualité et pouvoir participer à ce genre de concours, c’est incroyable.

Hendrik est le propriétaire des écuries et de la plupart de mes chevaux. Mais certains chevaux comme Ben appartiennent 50/50 à Hendrik et à mon père. Quelques autres chevaux des écuries appartiennent à différents propriétaires.

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

C’est tout simplement la victoire qui me donne envie de gagner ! Il est important d’avoir un objectif. J’adore monter mais je ne sais pas si pourrais le faire s’il n’y avait pas la compétition, les concours et un but pour lequel travailler. Les compétitions comme celle d’Aix-la-Chapelle sont l’objectif pour lequel je travaille tous les jours et c’est la possibilité d’y concourir qui nourrit ma motivation. Si je travaille plus dur que jamais, c’est pour vivre d’autres moments comme celui-ci.

Les initiatives comme le Rolex Grand Slam vous apportent-elles une motivation encore plus forte?

Bien-sûr Le Rolex Grand Slam est une institution, un événement unique. Les compétitions sont très nombreuses chaque année dans notre sport et le Rolex Grand Slam est vraiment particulier car il est constitué de quatre des meilleurs événements de l’année. Tout le monde veut gagner un des concours du Rolex Grand Slam. Il est considéré comme un événement majeur parmi les cavaliers et dans le monde de l’équitation.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles a son propre Grand Chelem. Quelles autres compétitions de haut niveau aimez-vous regarder ? Laquelle préférez-vous et pourquoi ?

Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de temps pour regarder beaucoup d’autres sports, mais quand je peux, j’aime beaucoup regarder le tennis. Roger Federer est mon joueur préféré.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

De toujours croire en soi. C’est un conseil extrêmement important pour votre mental, et plus précisément pour votre état d’esprit et votre manière de penser en général. Et aussi de toujours croire en son cheval. Il est aussi très important de monter autant de chevaux que possible. C’est le meilleur moyen d’apprendre à monter, d’acquérir de l’expérience et d’avoir une meilleure compréhension des chevaux.

(Photo: Spruce Meadows Media) (Photo: Spruce Meadows Media)

 

Quel est votre rôle au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?

J’y ai participé pour la première fois en 1988 après mon doctorat et j’y suis resté depuis comme vétérinaire officiel. Je travaille pour les différents tournois qui ont lieu ici, y compris le ‘Masters’, et pendant toute la saison d’été qui est très chargée, avec les 900 chevaux présents dont il faut s’occuper sur une durée de six semaines. Quant à mon emploi actuel, la FEI définit mon rôle à Spruce Meadows comme Responsable du service vétérinaire. C’est un rôle de supervision pour lequel je travaille avec le comité organisateur afin de coordonner les délégations que nous recevons avec la commission vétérinaire, pour veiller à ce que les installations, l’unité de chirurgie et les espaces de soins soient tous prêts pour les compétitions. Globalement, je travaille en tant que responsable vétérinaire pour l’aspect soins des choses, plutôt que pour la commission.

Avez-vous déjà travaillé sur d’autres événements équestres internationaux ?

Plus tôt dans ma carrière, j’ai été invité à la finale de la Coupe du monde de jumping à Las Vegas, comme membre de l’équipe vétérinaire. C’était à l’époque où la Coupe du monde était à son apogée et qu’elle avait lieu une année sur deux, et j’y suis allé à deux ou trois occasions. En dehors de cela, je n’ai travaillé comme vétérinaire officiel dans aucune autre compétition internationale, je me consacre principalement à Spruce Meadows.

Quelle est l’importance de la nutrition pour le bien-être du cheval ?

L’alimentation n’est qu’une donnée de l’équation. Le métabolisme des chevaux est incroyable, et tant qu’on leur maintient un régime alimentaire bien équilibré, ils sont en forme. Plutôt qu’une alimentation complexe, je pense que le plus difficile pour les chevaux des compétitions internationales, c’est le changement de régime quand ils voyagent de concours en concours. Quand ils se déplacent d’un concours à l’autre, le maintien d’une alimentation équilibrée peut s’avérer difficile. Quand vous prenez nos chevaux de niveau international qui arrivent par avion, avec de longues durées de transport, vous pouvez voir qu’une période d’adaptation est nécessaire et certains de nos cas les plus difficiles ont été des difficultés d’adaptation à de nouvelles sources d’alimentation. Par exemple, l’Alberta est un État connu pour la qualité de son grain et de son fourrage, en comparaison à l’Europe qui a du très bon foin, et les chevaux ont parfois du mal à s’adapter au changement. Les exigences gouvernementales actuelles impliquent que nous devons abandonner le grain des chevaux européens et les amener à un régime totalement différent quand ils arrivent sous notre responsabilité. Tout cela se passe sur une très courte période, de peut-être dix jours au plus, c’est donc un gros travail d’adaptation pour eux et nous devons le gérer avec prudence. Notre objectif principal est toujours de les habituer sans créer de perturbations digestives. Nous croisons toujours les doigts pendant les premiers jours car s’il y a une gêne abdominale, nous n’avons que très peu de solutions en termes de traitements. Le FEI a des exigences très strictes et bien qu’ils ne refusent jamais de soigner les chevaux, nous devons veiller à ne pas interférer avec leur performance plus tard dans la compétition.

Comment avez-vous décidé de devenir vétérinaire équin ? Avez-vous été inspiré par quelqu’un en particulier ?

J’ai commencé comme compétiteur dans les rangs des juniors à Spruce Meadows au tout début, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles je suis devenu vétérinaire. Voir le développement du site et de la qualité des chevaux m’a vraiment aidé à cibler ma carrière. Mon ambition était de veiller à la qualité des chevaux qui commençaient à arriver à Spruce Meadows et de voir le site se développer pour passer d’un « parc d’engraissement de bétail », comme disait Ron [Southern], à son niveau actuel de niveau international. Ce parcours a été une période exceptionnelle de ma carrière.  En ce qui concerne les mentors, j’ai eu d’excellents professeurs, y compris de merveilleux cavaliers et entraîneurs ici à Spruce Meadows. J’ai aussi pu travailler avec quelques vétérinaires de la région qui s’occupaient des chevaux à Spruce Meadows dans les débuts et qui ont été une vraie source d’inspiration. J’ai également rencontré de nombreux mentors et collègues pendant toute la durée de mes études à Colorado et à Fort Collins.

Qu’est-ce qui vous a apporté le plus de fierté au cours de votre carrière ?

Je pense que mes deux diplômes de spécialisation en chirurgie et en médecine du sport sont les plus grandes réussites de ma carrière académique. J’ai beaucoup apprécié la préparation de ces deux diplômes. Le cheval athlétique moderne a énormément progressé et il est traité aujourd’hui comme le serait une Ferrari réglée avec la plus grande précision. Pouvoir travailler avec eux au plus haut niveau de compétition, un niveau extrêmement exigeant, c’est passionnant et je le dois en grande partie à ces deux spécialisations.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de vétérinaire équin ?

Certains pourraient dire que ce qu’ils préfèrent c’est de voir les chevaux concourir au meilleur de leur forme, ce que j’ai le plus apprécié au cours de ma carrière, c’est d’avoir pu cultiver la relation entre les clients et leurs chevaux. Le fait de soigner les chevaux malades, boiteux, etc. et de permettre au client de rétablir sa relation avec son cheval est ce qui me fait le plus plaisir.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir vétérinaire équin ?

D’avoir un mentor. Je pense que la chose la plus importante est de passer du temps avec des praticiens expérimentés pour bien comprendre le métier. Bien-sûr, l’amour du cheval est la fondation du métier de vétérinaire équin, mais je pense qu’il faut passer du temps avec des passionnés du milieu pour véritablement le comprendre. Il est très important de bien comprendre les exigences du métier. Les chevaux sont de vrais compagnons, et quand nous avons des blessures très graves sur la piste, l’émotion est tellement forte qu’elle est difficile à comprendre à moins de la ressentir soi-même. Au bout du compte, ce ne sont pas des voitures que vous pouvez ramener chez le concessionnaire, ce sont des animaux de grande valeur qui nous sont confiés et qui ont un impact énorme sur la vie de leur propriétaire. Je pense que c’est quelque chose qu’on ne peut vraiment comprendre qu’avec de bon mentors.

À quoi ressemble une journée de votre quotidien ?

Quand j’ai commencé ma carrière, mon emploi du temps était très différent, principalement des consultations ordinaires et des chirurgies programmées, et puis les compétitions. Aujourd’hui il est un peu plus structuré, avec la priorité au mentorat et à la direction de l’équipe. Je suis un lève-tôt, je commence ma journée à 4 h 30, et j’aime m’occuper des tâches administratives et de mon entraînement au début de la journée. En général, j’ai fini ma séance de sport et mon travail administratif quand je sors de chez moi vers 7 h 30 ou 8 h 00. En tant que responsable de notre cabinet vétérinaire, mon premier souci est de rencontrer les équipes, de faire la tournée des différents cas et de voir comment la journée se présente. En ce moment, nous avons tout le monde mobilisé pour la saison, les équipes de coordination, de soins, nos responsabilités sur la piste, et le travail avec les vétérinaires délégués des différents tournois. Chaque année quand la saison bat son plein nous devons passer en pilotage automatique car les journées sont tellement chargées pour tout le monde, je dois pouvoir jongler entre les différentes situations et rester totalement concentré sur le travail.

Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors du travail ?

J’ai des petits problèmes de dos maintenant mais je joue encore au golf, au tennis, au hockey, au badminton et je fais du ski en hiver. J’aime avoir différentes activités de loisirs car je pense que c’est important pour être en forme et pour ma santé. Par exemple, jouer au golf pendant quatre heure permet vraiment de faire une pause au niveau mental, si je peux éteindre mon téléphone ! Si je trouve du temps pour jouer quelques trous pendant un tournoi, j’ai l’impression d’avoir eu tout un weekend de repos et d’être ressourcé. Ce changement dans mon état de concentration est très important pour moi et j’ai de la chance de pouvoir pratiquer autant d’activités différentes.

Parlez-nous un peu de votre équipe...

Le ‘Masters’ représente une baisse du nombre de chevaux, mais une hausse du niveau en termes de qualité, nous avons donc du personnel permanent et temporaire qui intervient chaque année. Chaque année il nous faut trois vétérinaires et au moins trois personnes en soutien pour assurer les responsabilités sur la piste, et une autre équipe qui s’occupe du cabinet. Ce qui se passe généralement pendant le ‘Masters’, c’est que nous avons moins de cas médicaux, mais ceux-ci sont plus importants, il est donc vital que nous ayons une équipe compétente capable de prendre des décisions difficiles.

Quand vous partirez, quel héritage aimeriez laisser au sport équestre ?

Je pense que mon héritage est conforme à l’héritage de Spruce Meadows, dans le sens où, à sa création, le but de Spruce Meadows était de former notre effectif local de cavaliers pour les amener à un niveau international. Quand vous voyez le succès obtenu aux Jeux olympiques de Pékin, il est clair que nous avons atteint l’objectif de départ, et c’est un privilège d’avoir pu faire partie de ce processus. Ron Southern dirait « c’est un sport très improbable dans une partie du monde très improbable », et c’est un sentiment très gratifiant d’avoir joué un petit rôle dans le succès de Spruce Meadows.

Le bien-être du cheval est à la base de ce que représente le Rolex Grand Slam of Show Jumping ; comment veillez-vous au respect de ce principe et à un progrès constant des normes vétérinaires ?

Fondamentalement, nous devons toujours nous rappeler que ce sont des animaux très précieux dont nous avons la charge. Et si nous pouvons les pousser jusqu’à un certain point, nous ne devons pas oublier qu’ils ne sont pas des machines. On ne peut pas leur demander, « Comment tu te sens aujourd’hui ? Est-ce que tu voudrais un jour de congé ? », il nous faut donc faire preuve d’empathie. On ne peut demander à aucun athlète de travailler toute l’année, il est donc important de ne pas ajouter toujours plus de compétitions qui feraient concourir les chevaux sans arrêt. Ils ont besoin de repos. Ces chevaux sont sous notre responsabilité, et nous ne devons surtout pas l’oublier.

À votre avis, que pourrait-on faire et que devrait-on faire pour améliorer le bien-être du cheval ?

Comme je vous l’ai dit, nous devons juste faire attention à ce que nous exigeons d’eux et veiller à ce qu’ils ne soient pas traités comme des produits jetables. Un cheval ne peut supporter qu’un certain nombre de sauts et un certain niveau de pression, mais il est impossible de réglementer cet aspect. Tant que nous avons du personnel de qualité qui comprend les chevaux , et des propriétaires qui respectent les avis des entraîneurs, leur bien-être devrait être entre de bonnes mains. Il est essentiel d’avoir une bonne communication à tous les niveaux, et que les cavaliers, les entraîneurs et même les grooms n’aient pas peur de manifester leurs inquiétudes.

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