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Rolex Grand Slam magazine - Number 4

71 LES PIONNIÈRES L es montres Rolex sont réputées d’une précision sans faille. Il peut donc paraître contradictoire que le fondateur de l’entreprise, Hans Wilsdorf, ait justement toujours un temps d’avance. Pourtant, c’est là que réside la clé de sa réussite. Au début du XXe siècle, les montres sont communément logées dans une poche et rarement portées au poignet, considérées comme des accessoires de mode chics mais peu fiables. Toutefois, Hans Wilsdorf perçoit rapidement le potentiel de ce nouveau type de montre. Personne ne croit en son projet de faire de la montre-bracelet un objet de tous les jours solide et fiable. Mais son esprit pionnier prend le dessus  : en 1910 – Hans Wilsdorf est alors âgé de 29 ans –, une montre-bracelet Rolex obtient le premier certificat de Chronomètre officiel au monde. Son courage, opposé aux sceptiques peu enclins à la nouveauté, sa quête inlassable de perfection et sa persévérance finissent par payer. Sa personnalité n’est pas sans rappeler celles de Mercedes Gleitze, de Pat Smythe et de Meredith Michaels Beerbaum. Trois athlètes qui ont écrit l’histoire de leur sport, trois combattantes déterminées à atteindre leurs objectifs, trois pionnières devenues des modèles pour des millions de femmes. Née en 1900 à Brighton, Mercedes Gleitze déménage plus tard à Londres. Secrétaire de profession, sa réelle vocation est de devenir nageuse, et c’est cette vocation qui lui vaudra, et qui vaudra par la même occasion à Rolex, une renommée mondiale en 1927. En effet, Mercedes Gleitze est la première femme britannique à traverser la Manche à la nage, et lorsqu’elle réalise cet exploit, elle porte la première montre étanche au monde. Après plus de dix heures en immersion, sa Rolex Oyster est toujours en parfait état de fonctionnement. La nageuse et la montre ont toutes deux bravé les éléments. Pour célébrer cet exploit, Hans Wilsdorf place en couverture du Daily Mail une publicité, faisant de Mercedes Gleitze le premier Témoignage Rolex. Pour la marque, c’est le triomphe de la montre-bracelet  ; pour Mercedes Gleitze, le début d’une carrière d’exception. Elle réussit en effet l’exploit inédit de traverser à la nage le détroit de Gibraltar, puis à effectuer l’aller-retour entre Le Cap et Robben Island. Elle traverse également les Dardanelles et s’adjuge de nombreux records. En 1932, elle termine sa carrière en établissant un dernier record du monde, après avoir nagé plus de 46 heures sans interruption. Lors de ces événements, les femmes ne sont pas encore véritablement actives dans le sport équestre. La pionnière appelée à bouleverser cet état de fait joue à cette époque encore dans les bacs à sable, non loin de Mercedes Gleitze. Il s’agit de Patricia « Pat » Smythe, née en 1928 à Londres. Pat Smythe doit également rapidement apprendre à nager à contrecourant. Frôlant la mort à l’âge de cinq ans suite à une diphtérie, elle doit réapprendre à marcher et découvre presque en même temps l’équitation, sur le poney de son frère. Son talent éclate rapidement au grand jour, mais sa famille n’est pas assez riche pour lui permettre d’acquérir de bons chevaux de concours. Ainsi, elle décroche ses succès en montant des chevaux difficiles, que d’autres cavaliers ne parviendraient pas à maîtriser. Et sa persévérance finit par payer à ses 18 ans  : en 1947, elle intègre l’équipe nationale britannique et remporte la même année le Grand Prix de Bruxelles. L’année suivante, aux Jeux olympiques de Londres, elle n’est pas autorisée à prendre part à la compétition, interdite aux femmes. Elle doit en outre prêter son meilleur cheval à l’équipe britannique, tout comme en 1952 aux Jeux olympiques d’Helsinki. En 1956 à Stockholm, les femmes sont enfin autorisées à participer aux Jeux olympiques et, Pat Smythe est la première cavalière à remporter une médaille de championnat  : le bronze avec l’équipe britannique. Elle décroche également le dixième rang en individuel, bien que Pierre Jonquères d’Oriola, cavalier français médaillé d’or individuel des Jeux olympiques de 1952, ait déclaré avant son départ que « de tels sauts ne sont pas faits pour les femmes  ». Grâce à ses succès, elle reçoit «  l’Ordre de l’Empire britannique  », devient une des premières superstars du sport équestre et, en 1957, tout premier Témoignage Rolex en sports équestres. « A cette époque, il suffisait d’écrire ‹  Pat Smythe, Angleterre › sur un courrier pour le lui faire parvenir  »,


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