Rolex Grand Slam of Show Jumping

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Dans les coulisses du Rolex Grand Slam: compte à rebours pour The Dutch Masters

The Rolex Grand Prix Podium at CHI Geneva  From left to right: Harrie Smolders (NED), Martin Fuchs (SUI) and Max Kühner (AUT).  Photo: www.scoopdyga.com The Rolex Grand Prix Podium at CHI Geneva From left to right: Harrie Smolders (NED), Martin Fuchs (SUI) and Max Kühner (AUT). Photo: www.scoopdyga.com

Interview du prétendant au Rolex Grand Slam:

Martin Fuchs

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

Cette année, mon objectif principal est de faire de bons résultats aux Majeurs et autres Rolex Grands Prix. Je vise également les Jeux Equestres Mondiaux FEI et la finale de la Coupe du monde FEI. J’ai plusieurs montures de talent que j’emmènerai aux Grands Prix et Championnats d’envergure, ainsi que des jeunes chevaux de qualité prêts à gravir les échelons vers le haut niveau cette année.

Vous avez remporté deux éditions consécutives du Rolex Grand Prix au CHI de Genève, devant le public suisse. Des souvenirs mémorables, j’imagine ?

Gagner un Rolex Grand Prix , c’est toujours incroyable, alors deux victoires consécutives, le tout devant mon propre public, c’était bien sûr inoubliable. De plus, Leone Jei est encore très jeune, ça a été une grande victoire pour nous deux !

À votre avis, Leone Jei pourrait-il avoir le même succès que Clooney 51?

Je ne souhaite pas faire de comparaison. Clooney 51 est le cheval le plus titré de l’histoire du saut d’obstacles suisse. Je ne peux pas m’attendre à avoir le prochain Clooney immédiatement. Ceci dit, Leone Jei a démontré toutes les qualités nécessaires à ce niveau de la compétition. C’est l’un des meilleurs chevaux sur le circuit actuel.

Quels chevaux avez-vous décidé d’emmener avec vous au Dutch Masters, et lequel monterez-vous lors du Rolex Grand Prix ?

J’ai choisi de monter Chaplin dans le Rolex Grand Prix. Il est en très bonne forme, et le Dutch Masters devrait bien lui convenir. J’ai prévu d’emmener Leone Jei sur les grandes pistes en extérieur, comme celles du CHIO d’Aix-la-Chapelle, car ce type de surface lui convient mieux.

Quel couple cheval-cavalier a selon vous une chance de remporter le Rolex Grand Prix du Dutch Masters ?

Difficile à dire. Chaque Majeur du Rolex Grand Slam rassemble les meilleurs couples au monde, ils ont tous une chance de gagner. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui fait le côté unique du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Notre sport n’est pas comme beaucoup d’autres, où il est plus facile de remporter des victoires successives ou régulières. Le travail avec les animaux qu’implique l’équitation rend le saut d’obstacles beaucoup plus imprévisible. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, comme l’ont fait Scott Brash et Hello Sanctos, est un exploit incroyable.

Comment en êtes-vous arrivé à travailler avec le propriétaire de chevaux Adolfo Juri ?

Adolfo Juri était le propriétaire de chevaux montés par mon oncle Markus [Fuchs] pendant plus de 20 ans. Lorsque Markus a mis fin à sa carrière de cavalier, Adolfo s’est associé à un autre cavalier pendant quelques années. Plus tard, il m’a transféré ses chevaux, un très beau geste de sa part. Nous travaillons en bonne entente tous les deux. Il m’a soutenu tout au long de ma carrière, et j’ai une chance inouïe de l’avoir dans mon équipe. Lui et l’autre propriétaire qui me confie ses chevaux [Luigi Baleri] s’entendent aussi à merveille et se soutiennent l’un l’autre.

Parlez-nous un peu de votre piquet actuel et des personnalités de vos montures... D'après vous, quel jeune cheval offre des perspectives les plus intéressantes ?

Leone Jei est bien sûr un cheval spectaculaire. Il a un mental ultra solide et il est très ambitieux, il fait toujours tout ce qu’il peut. Cela cause parfois des difficultés, car il a beaucoup de sang et il est très vif ; il faut essayer de le calmer et le détendre au maximum. Chaplin a déjà remporté de nombreux Grands Prix, et j’adore sa personnalité. Il n’a pas son pareil. Conner Jei a beaucoup de talent, mais il peut se montrer un peu plus difficile pour son cavalier. Il a empoché le Rolex Grand Prix de Dinard l’an passé, et je voudrais l’emmener à la finale de la Coupe du monde FEI cette année. À eux trois, ces chevaux ont déjà gagné de nombreux Grands Prix 5*. J’ai une chance extraordinaire de pouvoir les monter.

J’ai aussi quatre jeune chevaux très prometteurs, dont Commissar Pezi, un hongre de neuf ans, que j’ai engagé sur le Sunshine Tour pour la première fois. Il fait preuve de résultats encourageants, a de bons moyens et un super tempérament, mais il est encore assez inexpérimenté pour son âge. Ceci dit, j’ai hâte de le voir concourir ces prochains mois. Tous deux âgés de 8 ans, Viper Z et Diva Van Het Cauterhof Z m’accompagneront également sur le Sunshine Tour. Ils ont très bien sauté jusqu’ici, Diva [Van Het Cauterhof Z] a fait 15 parcours sans laisser une seule barre au sol. À sept ans, Pina Van De Moerhoeve a déjà participé à beaucoup d’épreuves pour jeunes chevaux. Je m’amuse énormément sur le Tour. Je ne m’engage pas forcément sur les épreuves les plus hautes, j’aime faire gravir progressivement les échelons à mes jeunes chevaux.

J'ai beaucoup de plaisir à les monter tous les deux, mais il est toujours difficile de savoir s’ils sont destinés à devenir des champions de niveau 5*. Ceci étant, ils ont beaucoup de classe et ont fait de nombreux sans-fautes. Pour le moment, l’avenir leur sourit !

Comment choisissez-vous les concours auxquels vous vous engagez ?

Je planifie mon calendrier en fonction des Majeurs, qui sont ma priorité. Ensuite, je choisis le cheval selon ses qualités et sa forme du moment. Et lorsqu’il n’y a pas de gros concours à l’horizon, je sors mes jeunes chevaux pour qu’ils acquièrent de l’expérience sur des épreuves plus modestes.

Comment va Clooney 51 ?

Très bien. Il est monté tous les jours car c’est bon pour son épaule de rester actif. Il fait des balades et passe du temps au pré. Je crois que la retraite lui plaît bien ! Nous sommes ravis de l’avoir chez nous et qu’il soit en si bonne santé.

Au CHI de Genève, nous avons remarqué un petit « stand crêperie » devant les box de vos chevaux. Qui s’en occupait ?

C’est un ami français, qui aime venir aux concours et nous chouchouter, moi et mes grooms. Tous les autres cavaliers s’y arrêtent goûter entre deux épreuves !

Qu’est-ce qui vous donne envie de réussir et de gagner ?

Sans aucun doute, le partenariat très spécial qui existe entre le cheval et le cavalier. Chaque jour, chaque cheval est différent. J’aime tenter d’en tirer la meilleure performance possible. Lorsqu’un cheval avec lequel vous travaillez tous les jours fait un bon résultat en concours, c’est toujours un plaisir incroyable.

Spencer Smith riding at the Palexpo for the CHI Geneva 2019 (Photo: Jenny Abrahamsson / WoSJ) Spencer Smith riding at the Palexpo for the CHI Geneva 2019 (Photo: Jenny Abrahamsson / WoSJ)

La nouvelle génération

Spencer Smith

 

Quels sont vos projets et ambitions pour 2022 ?

J’espère que 2022 va être ma meilleure année au point de vue professionnel. Je vise une place dans l’équipe américaine pour certaines épreuves de la Coupe des nations de la FEI, et avec un peu de chance les Jeux Equestres Mondiaux FEI de cet été. J’adorerais également participer aux Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est là l’un de mes principaux objectifs cette année.

Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?

Probablement mon premier Rolex Grand Prix au CHI de Genève en 2018. J’ai réitéré mon engagement à ce concours en 2019, et ça a été un moment charnière dans ma carrière. Et l’an passé, j’ai remporté mon premier Grand Prix 5*, un moment inoubliable.

Quand vous êtes-vous pris de passion pour le saut d’obstacles, et quel cavalier vous a le plus inspiré ?

Dans ma famille, tout le monde travaille avec les chevaux. Mes parents, qui sont propriétaires d’un complexe équestre aux États-Unis, sont pour moi une immense source d’inspiration. Depuis la première heure, j’ai grandi entouré de chevaux. Quand j’ai eu 15 ans, je suis parti m’entraîner et travailler auprès d’Éric Lamaze. Je suis resté cinq ans chez lui, et il est devenu mon mentor. Nous avons voyagé partout ensemble, c’est lui qui m’a emmené concourir en Europe pour la première fois. J’ai énormément appris à ses côtés et je lui suis très reconnaissant des chances qu’il m’a offertes. J’admire aussi beaucoup Daniel Deusser et sa façon de monter à cheval, que j’essaie de reproduire.

À votre avis, quelles qualités doit avoir un bon cavalier de saut d’obstacles ?

Il faut avoir l’esprit de compétition, mais aussi savoir accepter la défaite. Et en saut d’obstacles, on connaît beaucoup plus de défaites que de victoires ! Lorsque tout ne va pas comme on le voudrait, on est souvent tenté de tout changer. Mais il faut savoir prendre le recul nécessaire et se fier aux bases établies. Dans ce sport, pour être le meilleur et remporter les épreuves de haut niveau, il est essentiel de trouver le bon équilibre entre enthousiasme et patience.

Parlez-nous un peu de votre piquet de chevaux... Lesquels avez-vous le plus hâte de nous montrer ?

J’ai beaucoup de chance : j’ai non seulement à ma disposition des chevaux de talent, mais je bénéficie aussi du soutien de Georgina Bloomberg. Je monte Theodore Manciais, mon cheval de tête, depuis un moment déjà. Il a déjà participé deux fois au Grand Prix Rolex du CHI de Genève et a remporté un 5* l’an passé. J’ai aussi Quibelle, qui appartient à Georgina Bloomberg également. Cette jument a offert un sans-faute à l’équipe des États-Unis lors du CSIO5* de la finale de la Coupe des nations FEI à Barcelone. Elle fait de très bons résultats. Je pense qu’elle sera mon cheval de tête pour les gros événements par équipe, que j’attends avec impatience. J’ai beaucoup de chance d’avoir le soutien de Georgina et de son équipe, et Jimmy Doyle, son entraîneur, m’apporte désormais son aide. Nous entretenons de très bonnes relations, nous allons aux mêmes concours et Georgina et Jimmy me font part de leurs conseils avisés.

Quelle importance revêt votre équipe (groom, maréchal-ferrant, entraîneur, vétérinaire, propriétaire...) ?

Une importance cruciale. Ce sont eux qui font tourner la machine. Je suis entouré de grooms et d'un responsable d'écurie hors pair, et d’un vétérinaire et maréchal-ferrant d’exception. Chaque membre de l’équipe est vitale à son bon fonctionnement. Je suis toujours heureux de remporter une épreuve difficile ou un Grand Prix, mais c’est une victoire commune à toute l’équipe. Comme dans beaucoup d’autres sports, tels que la Formule 1, le travail de toute l’équipe est vital à la réussite finale du compétiteur. Mais lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu, c’est dur car nous avons l’impression de laisser tomber notre équipe.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le saut d’obstacles : la compétition, les amitiés avec les autres cavaliers, les déplacements partout dans le monde ?

J’aime simplement le travail avec les chevaux : créer une vraie complicité avec le cheval, repousser les limites de cette relation, réaliser des choses que nous pensions impossibles... Après, c’est vrai qu’il existe une franche camaraderie entre les cavaliers pendant les concours. Après tout, on est tous là pour les mêmes raisons. Et puis c’est très gratifiant de rivaliser avec tant de cavaliers de renom. On essaie de s’entraider autant que possible, de sorte que même si on ne gagne pas, on est heureux pour l’autre.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ?

Denis Lynch m’a donné cette année un conseil très utile : celui de continuer à avancer sans tout remettre en cause lorsque les choses ne vont pas comme on le voudrait. Bref, de s’en tenir à la stratégie établie. Ce conseil m’a été utile dans le passé, et le sera sûrement de nouveau à l’avenir.

Daniel Deusser, Témoignage Rolex, parle de vous comme l’une des étoiles montantes du sport. Quelle influence a-t-il eu jusqu’ici sur votre carrière, et quels autres cavaliers admirez-vous ?

J’ai rencontré Daniel lorsque j’avais 15 ans, et je lui voue une admiration sans bornes. J’ai toujours été impressioné par sa manière de monter et de faire les choses. Nous avons le même type de physique, ce qui fait que j’ai toujours voulu observer sa manière de faire. Avec les années, nous sommes devenus très proches. C’est aujourd’hui l’un de mes meilleurs amis dans le sport. L’été venu, je m’entraîne aux Stephex Stables, et j’ai vraiment l’impression de faire partie de la famille. Je profite de toutes les occasions pour monter aux côtés de Daniel, afin d’observer ce qu’il fait et d’absorber le plus possible de connaissances.

Mais j’admire aussi de nombreux autres cavaliers extraordinaires, comme McLain [Ward], Jessica [Springsteen], Beezie [Madden], Kent [Farrington] ou Laura [Kraut] aux États-Unis. Ceux-ci ont énormément de talent et m’aident volontiers lorsque je leur demande des conseils.

En tant que jeune cavalier, pensez-vous que suffisamment d’opportunités sont offertes aux talents en herbe ?

Je pense qu’il y a de nombreuses manières différentes de grimper les échelons dans notre sport. Il est important de s’entourer des bonnes personnes et de saisir chaque opportunité qui s'offre à vous.

J’ai la chance d’avoir eu des parents connus dans le saut d’obstacles, qui m’ont aidé dans ma carrière. J’ai pu m’entraîner avec certains des meilleurs cavaliers au monde, ce qui est aussi une aubaine extraordinaire. Et j’ai aujourd’hui la chance d’avoir le soutien de personnes avisées, qui m’ont permis d’atteindre certains de mes objectifs.

Selon vous, le Rolex Grand Slam est-il une bonne chose pour le saut d’obstacles ?

C’est le summum de notre sport. Gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping, c’est l’exploit ultime dont on parlera encore dans plusieurs générations. La/le prochain(e) cavalier(ère) qui le remportera ne sera pas oublié(e) de sitôt. Je me réveille chaque matin avec cet objectif en tête. À mon avis, Daniel Deusser n’est pas loin de pouvoir réussir cet exploit. Il a de supers chevaux et une équipe de talent, et il sait garder la tête froide dans les grands moments.

Tout comme le tennis et le golf, le saut d’obstacles à son propre Grand Chelem. Quels autres tournois majeurs sportifs aimez-vous regarder ? Lequel est votre préféré et pourquoi ?

J’aime regarder le tennis et le golf. Je ne joue pas beaucoup au golf, mais au tennis si. Pourtant, je ne m’améliore guère ! En général, j’ai de l’admiration pour tout sportif qui fait preuve d’abnégation pour arriver au top niveau.

Stephan Conter (right) at the retirement ceremony for Cornet D'Amour (Photo: Stephex Masters / Jeroen Willems) Stephan Conter (right) at the retirement ceremony for Cornet D'Amour (Photo: Stephex Masters / Jeroen Willems)

Le Club des propriétaires:

Stephan Conter

 

Quel a été l’élément déclencheur pour devenir propriétaire dans ce sport ?

J’ai décidé d’acheter des chevaux pour Daniel Deusser il y a 10 ans. Avant ça, j’avais acheté des chevaux pour d’autres cavaliers pendant plus de 20 ans, mais j’ai décidé que je voulais vraiment atteindre le meilleur niveau dans ce sport. À partir de là, j’ai pris la décision de trouver un cavalier de haut niveau, et c’était Daniel. Ensuite, j’ai tout donné pour que cette décision soit une réussite. Une fois qu’on commence à gagner des Grands Prix et à devenir un concurrent sérieux, ça devient très addictif, et on veut continuer à réussir en ayant les meilleurs chevaux et cavaliers.

J’ai désormais plusieurs cavaliers, y compris mes deux filles [Emilie et Zoé], et c’est très motivant pour moi de les voir réussir sur mes chevaux. Je suis aussi très fier quand je vois réussir des chevaux que j’ai élevés ou vendus. Récemment, nous avons vendu un cheval à CIan O’Connor, et ils forment une super équipe. C’est vraiment réjouissant de voir ça. Nous vendons beaucoup de chevaux. Lors du Grand Prix de Wellington la semaine dernière, nous avions deux chevaux que je possède encore dans le barrage, ainsi que quelques autres que nous possédions auparavant. Voir ses chevaux réussir est incroyablement motivant.

Dans votre programme d’élevage, comment décidez-vous quels chevaux garder ou vendre ?

Normalement, je dis que tous les chevaux sont à vendre. Si un cheval a obtenu de très bons résultats, alors le prix du cheval augmentera, bien sûr. Je ne garde pas tous mes meilleurs chevaux car quand on voit tous les chevaux qu’on a vendus, beaucoup d’entre eux ont obtenu d’incroyables résultats. Par exemple, aux Jeux Olympiques, nous avions sept chevaux en saut d’obstacles et un seul m’appartenait. Ça prouve la qualité des chevaux qu’on vend.

Si un cheval correspond parfaitement à l’un de mes cavaliers, alors je laisse passer une saison avant d’envisager de vendre ce cheval. Davidoff De Lassus est parfaitement adapté pour Zoé, nous le garderons donc un an de plus à moins de recevoir une offre exceptionnelle.

Si l’une de vos filles développe un lien particulier avec un cheval, cela change-t-il votre opinion quant à la vente de ce cheval ?

Oui, évidemment ! Emilie a plus la fibre commerciale que sa sœur ; elle est encline à vendre si nous avons bonne offre. Zoé aimerait garder tous les chevaux, mais je crois qu’elle commence à comprendre que nous sommes comme tout le monde, et que nous avons besoin de gagner notre vie grâce à ce sport si l’on veut poursuivre notre beau parcours.

Vous avez une équipe de cavaliers impressionnante dans l’écurie Stephex, y compris le témoignage Rolex Daniel Deusser et vos deux filles, Zoé et Emilie. Comment sélectionnez-vous les chevaux qu’ils vont monter ?

Je suis avant tout un homme d’affaires et j’aime que les choses aillent vite. C’est pour cette raison que j’achète principalement des chevaux qui ont entre 6 et 8 ans, mais j’ai également un programme d’élevage. Je peux vendre ces chevaux dans les 24 mois, et j’aime cette façon de travailler. J’accepte de vendre n’importe quel cheval, sinon, j’en posséderais des milliers. Pour moi, avoir beaucoup de chevaux n’est pas un problème. La difficulté, c’est que c’est trop compliqué d’entraîner beaucoup de chevaux en même temps. Pour préparer un cheval à un niveau où il peut être capable de gagner un Grand Prix, nous devons leur fournir une éducation de qualité et les meilleurs soins. C’est pourquoi nous vendons beaucoup de chevaux qui ne sont pas débourrés.

Le niveau d’élevage en Belgique est extrêmement élevé. Je pense que c’est le meilleur au monde. Cela signifie que les chevaux ne sont pas bon marché, mais cela signifie également que vous avez l’opportunité de choisir le meilleur cheval pour votre cavalier. Je me fie à mon intuition pour acheter le cheval adéquat pour chaque cavalier. Parfois, je suis incapable d’expliquer pourquoi je choisis un cheval, mais je fais confiance à mon intuition. Jusqu’ici, mon intuition a toujours été très bonne. 

Quelle est l’importance d’avoir un équilibre entre des cavaliers confirmés et des cavaliers jeunes et prometteurs dans votre équipe ?

C’est très important. Il y a quelques mois, nous avions deux cavaliers dans le Top 10. Nous avons donc besoin de beaucoup de chevaux pour s’assurer qu’ils peuvent conserver leur place dans le classement. C’est différent d’il y a 20 ans, quand les cavaliers pouvaient se reposer pendant la saison d’hiver. Maintenant, il y a des compétitions tous les week-ends. Je pense que le système de classement est une addiction pour les cavaliers, et c’est un problème. Pour conserver sa place parmi les meilleurs, les cavaliers doivent concourir presque tous les week-ends afin de continuer à accumuler des points de classement. C’est pourquoi nous avons besoin de cavaliers plus jeunes pour entraîner les chevaux à l’écurie quand nos meilleurs cavaliers sont en compétition.

Il y a de nombreux jeunes cavaliers talentueux dans notre sport. Je ne pense pas que nous puissions découvrir son prochain cavalier vedette du jour au lendemain. Il faut travailler avec eux pendant quelques années pour s’assurer qu’ils sont correctement entraînés. Certains des meilleurs cavaliers du monde aujourd’hui n’étaient pas les meilleurs quand ils avaient 18 ans, mais ils avaient une grande conscience professionnelle et se sont dévoués corps et âme au sport. C’est satisfaisant de voir qu’on obtient les résultats qu’on mérite grâce à un travail acharné.

Combien de chevaux possédez-vous actuellement et lesquels choisiriez-vous pour obtenir les meilleurs résultats cette année ?

Avec Daniel, nous sommes dans une position confortable : nous avons une équipe de chevaux très solide. Ce n’est pas toujours le cas, alors on se sent vraiment privilégiés en ce moment. Par exemple, Scuderia 1918 Tobago Z a sauté incroyablement bien le week-end dernier, lors du Grand Prix 5* au Winter Equestrian Festival de Wellington (USA). Il avait l’air d’avoir huit ans et de sauter 1,30 m. Killer Queen VDM saute également très bien, donc cette année est très prometteuse.

Pouvez-vous nous donner un aperçu rapide du programme de relation entre le cheval et le cavalier ?

Je parle de tout avec mes cavaliers. Nous choisissons à quelles compétitions les chevaux vont assister, mais j’ai une opinion tranchée sur les compétitions où concourir en priorité, qui sont les Majeurs Rolex Grand Slam et les autres compétitions Rolex. Tous les cavaliers sont d’accord avec moi, puisque ces compétitions sont les meilleures au monde. J’espère qu’un jour, les gens diront la même chose à propos des Masters Stephex de Bruxelles. C’est exaltant que CSIO Rome, et maintenant La Baule, soient sponsorisés par Rolex. D’après moi, les compétitions sponsorisées par Rolex sont d’un niveau différent de toutes les autres compétitions, et tous mes cavaliers adorent y participer.

Toutes années confondues, de quels chevaux de l’écurie Stephex êtes-vous le plus fier ?

Je suis fier de beaucoup d’entre eux. Nous avons vendu plein d’incroyables chevaux mais, si j’en nomme certains, je vais vexer les autres propriétaires. Mais je dirais que, dans tous les Grands Prix, il y a au moins cinq chevaux que nous avons vendus et qui nous rendent très fiers.

Killer Queen VDM a été pressenti comme un cheval qui pourrait gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Qu’est-ce qui vous a attiré quand vous l’avez vu pour la première fois ?  

Elle a beaucoup de caractère. C’est une magnifique jument, mais elle a un fort caractère et ça peut être parfois compliqué pour Daniel. Elle a tout ce qu’on peut espérer chez un cheval de compétition de haut niveau, et elle veut devenir la meilleure au monde. 

Elle doit concourir contre les meilleurs chevaux du monde dans l’arène, mais elle doit aussi concourir contre son voisin dans l’écurie, Scuderia 1918 Tobago Z. Elle doit prouver à l’écurie Stephex qu’elle est meilleure que lui. Nous les plaçons côte à côte dans l’écurie, comme ça ils savent qu’ils doivent concourir l’un contre l’autre pour être le meilleur. 

Peut-être qu’ensemble, Killer Queen VDM et Scuderia 1918 Tobago Z peuvent gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Nous avons failli gagner le Rolex Grand Prix au CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2019, mais Scuderia 1918 Tobago Z a été battu par Kent Farrington et Gazelle. Nous avons vendu Gazelle à Kent, donc nous avons été battus par l’un de nos propres chevaux. Mais je pense que Scuderia 1918 Tobago Z pourrait gagner le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Il est en très grande forme en ce moment.   

Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et pourquoi ? 

C’est très facile de répondre pour moi : le CHIO d’Aix-la-Chapelle. C’était mon rêve de gagner à Aix-la-Chapelle, donc c’était incroyable. Selon moi, c’est la meilleure compétition au monde.  

Vous accueillez plusieurs événements exceptionnels, comme le Knokke Hippique et les Masters Stephex de Bruxelles. Comment continuez-vous à innover dans ces compétitions ?  

Nous nous efforçons toujours d’être les meilleurs et de nous améliorer constamment. Nous construisons un nouveau stade pour les Masters Stephex de Bruxelles, et il y aura également un nouveau lieu pour le Knokke Hippique l’année prochaine. Nous organisons une nouvelle compétition à Marbella. C’est  une période très motivante pour nous.  

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