(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)
Premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année, le Dutch Masters s’est conclu cette après-midi par le Rolex Grand Prix, épreuve phare du concours. Le Masters était la dernière occasion parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam de souffler les dix bougies de l’initiative, et une cérémonie digne de l’occasion s’est tenue le samedi soir, lors de laquelle on a pu revivre certains des moments forts des dix dernières années.
Dans l’atmosphère électrique qui régnait ce soir sous le toit du Brabanthallen, le public a retenu son souffle dans l’attente de savoir si Richard Vogel, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, serait en mesure de réaliser le doublé : un défi dès le départ semé de difficultés, en présence de nombreux cavaliers sensationnels dont le champion d’Europe, le champion du monde et le champion olympique en titre.
Deuxième au départ, Martin Fuchs (Témoignage Rolex et gagnant du Grand Prix CPKC ‘International’ présenté par Rolex du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’) est le premier à dompter l’extraordinaire parcours de Louis Konickx. N’oublions pas que sa monture, Leone Jei, a réalisé huit sans faute dans les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping, plus que n’importe quel cheval de l’épreuve.
Le couple suivant, le numéro un mondial Henrik von Eckermann et son cheval King Edward, garantit le barrage avec un sans faute parfaitement dosé, tandis que Julien Épaillard, surnommé le « Flying Frenchman », signe lui aussi un parcours sans faute sur les 14 obstacles et s’adjuge une nouvelle chance de devenir le premier Français à remporter un Majeur. À mi-course, sept cavaliers issus de sept pays différents se sont qualifiés pour le barrage. Parmi eux, Harrie Smolders, « meilleur cavalier hollandais de l’année » acclamé par la foule, et l’Allemand Marcus Ehning. Dans les cavaliers restants, seuls deux réussissent à se qualifier, après que plusieurs favoris du concours dont Steve Guerdat et Richard Vogel, Prétendant actuel au Grand Slam, aient échoué dans leur tentative.
À leur retour sur la piste dans le même ordre qu’à la première manche, c’est Fuchs qui donne le rythme avec un sans faute en 35,11 secondes. Mais il se fait vite surpasser par von Eckermann et King Edward qui passent la ligne d’arrivée en 33,74 secondes et démontrent du même coup pourquoi beaucoup les voient comme le meilleur couple au monde. Le public se déchaîne lorsque Smolders produit une performance ultra fluide, mais malheureusement pour lui, son chrono dépasse le précédent de 0,92 seconde. Une victoire suédoise semble inévitable, jusqu’à ce que le Hollandais Willem Greve, dernier à partir, signe un sans faute parfaitement dosé aux rênes de son étalon bai, Highway TN N.O.P. Ils battent le chrono du meilleur cavalier au monde de 0,04 secondes seulement, et Greve remporte ainsi son premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping. C’est aussi le premier Majeur à revenir à un cavalier néerlandais, qui devient par la même occasion le nouveau Prétendant au Grand Slam et le restera au moins jusqu’au CHIO d’Aix-la-Chapelle en juillet.
Ravi, Greve nous confie : « J’ai l’impression de rêver, c’est incroyable. Je n’ai pas les mots pour décrire comment je me sens. Je suis très reconnaissant à mon cheval pour son courage et son tempérament. C’est extraordinaire pour moi de gagner devant les miens. Je suis très fier de pouvoir inscrire mon nom dans la liste des vainqueurs de cet extraordinaire concours. Je me rends au Dutch Masters depuis que je suis tout petit. Ma victoire d’aujourd’hui est un rêve devenu réalité. »
Nous sommes ici au Dutch Masters, sur votre sol natal. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je suis très heureux de participer au Dutch Masters. Je suis venu pour la première fois l’an passé, et j’avais fait une bonne performance dans le Rolex Grand Prix. Mon cheval avait très bien sauté. J’espère faire de même cette année.
The Dutch Masters est l’un des meilleurs concours indoor au monde. À vrai dire, tous les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping représentent le top du top dans notre discipline. En tant que cavalier néerlandais, concourir ici est évidemment une chance unique.
Parlez-nous des chevaux qui vous accompagnent. Quelles qualités font d’eux des montures à part ?
J’ai un très bon piquet de chevaux avec moi cette semaine. Hallilea, ma jument grise, est en très bonne forme. Elle a remporté l’épreuve qualificative pour la FEI World Cup™ à Göteborg il y a deux ou trois semaines. Elle a fait une bonne performance à l’épreuve à 1,45 m vendredi, et je pense la monter dimanche au Rolex Grand Prix.
J’ai aussi un étalon appelé Funky Fred Marienshof Z, qui a fait un double sans faute et s’est classé cinquième au Prix VDL Groep de vendredi, et je l’ai monté hier soir dans le Prix Audi. Enfin, j’ai un hongre de neuf ans, Chuck Marienshof Z, qui a lui aussi beaucoup de talent.
Quelle préparation suivez-vous pour un concours comme The Dutch Masters ?
J’essaie de ne rien changer à la routine de mes chevaux. Ils ont été en très bonne forme ces dernières semaines, alors nous essayons de maintenir ce rythme. Ils étaient bien à Amsterdam et à Göteborg, j’espère donc obtenir de bons résultats ici aussi.
Vous faisiez partie de la Rolex Young Riders Academy. Qu’est-ce cela a représenté pour vous, et qu’avez-vous appris de cette expérience ?
La Rolex Young Riders Academy représente une opportunité incroyable pour tout jeune cavalier. Ce programme vous donne un aperçu privilégié de la discipline, en particulier des endroits auxquels nous n’aurions pas forcément accès autrement, comme le siège de Rolex ou celui de la FEI. Il donne également accès à de nombreux experts dans différents domaines, ce qui est une chance inouïe.
Pendant le temps passé à l’académie, j’ai pu parler à des hommes et femmes de cheval renommés, ce qui m’a permis de beaucoup me développer en tant que cavalier. Le programme a pour autre avantage de vous aider à participer aux meilleurs concours au monde, comme le Dutch Masters. Cela a eu un impact énorme sur ma carrière, et je suis très heureux d’avoir pu participer à ce programme.
Y a-t-il un cavalier qui vous entraîne ou vous parraine, et si oui, quel conseil vous a-t-il donné pour ce week-end ?
La personne ayant eu le plus d’influence sur mon parcours est mon père. Je me suis entraîné à domicile pendant la plus grande partie de ma carrière, et mon père m’a servi d’entraîneur ma vie entière. Il m’a appris toutes les bases et m’a soutenu à chaque étape.
En dehors de mon père, j’admire aussi beaucoup Marcus Ehning. Il a toujours été mon idole, c’est un homme de cheval extraordinaire. J’ai passé une semaine avec lui, et même durant ce laps de temps relativement court, j’ai énormément appris. J’ai aussi reçu l’enseignement de Jos Lansink dans le passé.
The Dutch Masters est le dernier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping à fêter les dix bougies de l’initiative. Quelle importance, selon vous, a revêtu celle-ci pour la discipline ?
Pour moi, les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping sont les meilleurs concours au monde. The Dutch Masters et le CHI de Genève, par exemple, sont le nec plus ultra du saut d’obstacles. Je suis allé au CHI de Genève l’an passé pour la première fois, en tant que spectateur uniquement. C’est un endroit incroyable. Ces concours sont un niveau au-dessus des autres. Pour tout cavalier, remporter un Majeur est l’objectif ultime.
Pourriez-vous d’abord vous présenter et nous dire quel est votre rôle ?
Je m’appelle Alin, et je travaille pour Maikel van der Vleuten depuis presque un an. J’ai commencé ma carrière de groom en Allemagne il y a dix ans, au Holsteiner Verband.
Qu’est-ce qui vous a poussée à faire carrière dans le milieu équestre ?
J’ai commencé à monter à cheval avec mon père quand j’étais enfant. C’était notre moment à nous. J’avais un cheval de compétition, mais en Allemagne les très bons cavaliers abondent. Je ne pensais pas avoir les qualités nécessaires pour atteindre le top niveau. En réfléchissant, je me suis dit que pour voyager de par le monde avec les chevaux, je pourrais peut-être être groom. Ce métier me permettrait de passer mon temps avec les chevaux, de continuer à monter et de voir le monde : la solution idéale !
Selon vous, qu’est-ce qui fait du Dutch Masters une compétition à part ?
L’atmosphère qui y règne. L’ambiance autour de la piste principale est folle, le public toujours derrière nous.
C’est aussi l’un des meilleurs concours où aller, tout est là pour votre confort. Les stands de nourriture sont excellents, et tout est à portée de main, ce qui fait qu’il ne faut jamais marcher très loin. C’est un lieu très accueillant pour les chevaux également. Et si les chevaux sont heureux, nous le sommes aussi !
Parlez-nous des chevaux qui vous accompagnent.
Nous avons Beauville Z N.O.P., que j’appelle le « patron ». Il a une personnalité bien à lui, c’est le type de cheval qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie. Ensuite, nous avons Elwikke, une jument de douze ans, et notre jeune étalon Kentucky TMS Z, qui est très sympa mais qui a encore besoin d’un peu de temps pour se développer.
En tant que groom de concours international, vous voyagez tout autour du monde. Comment veillez-vous à ce que vos chevaux soient à leur aise et prêts à l’action ?
J’essaie de faire en sorte que tout soit comme à la maison, où que l’on soit. Nous veillons à ce qu’ils ne soient pas stressés, nous prenons notre temps. Même si on risque d’avoir trois heures de retard, on n’agit jamais dans la précipitation. L’important, c’est le bien-être des chevaux. Je fais tout mon possible pour qu’ils soient à l’aise. Si un cheval a besoin de plus d’espace, ou s’il faut que le cheval d’à côté soit un hongre, on s’adapte. Il faut bien connaître ses chevaux et comprendre ce qui les rend heureux.
Quelles sont les qualités de Maikel qui font de lui un si bon cavalier ?
C’est un véritable homme de cheval. Il comprend instinctivement sa monture. Il sent lorsque quelque chose ne va pas, et nous discutons ensemble pour trouver des solutions. Il suffit parfois de changer d’alimentation, ou de parler au vétérinaire ou au kiné. Mais il est toujours important de planifier une solution pour remédier au problème le plus vite possible.
Parlez-nous de l’équipe qui vous entoure...
L’équipe à domicile fait un boulot formidable. Nous n’en serions pas là sans son aide. Notre réussite commence à la maison. Les déplacements et concours sont ma responsabilité, mais si les chevaux sont bien chez nous, on peut faire en sorte qu’ils soient bien en concours. En veillant à ce qu’ils restent en bonne santé et en bonne forme physique lorsque nous sommes absents, l’équipe fait un travail essentiel.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping fête cette année son dixième anniversaire. Quelle importance revêt cette initiative pour la discipline, selon vous ?
À part le CSIO Spruce Meadows‘Masters’, je suis allée à tous les Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Cette initiative a joué un rôle primordial pour la discipline. Elle réunit les meilleurs cavaliers au monde qui à leur tour amènent leurs meilleurs chevaux. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut assister à un tel niveau de compétition. C’est une chance inouïe pour les amateurs de saut d’obstacles, qui peuvent ainsi voir concourir le nec plus ultra de ce sport.
Si vous etiez à novueau un enfant, quel serait le meilleur conseil que vous vous donneriez à vous-même ?
Je lui dirais de tout refaire pareil. Je lui dirais de faire ce qu’elle aime pour réaliser ses rêves.
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