(Photo: Rolex Grand Slam / Tom Lovelock)
Pourriez-vous nous expliquer plus en détail qui vous êtes et ce que vous faites ?
Je m’appelle Tommy Wheeldon Jr. et je suis entraîneur et directeur général de Cavalry FC, une équipe de foot avec laquelle je travaille depuis sa naissance en 2018. En septembre 2017, quand j’ai rencontré Linda [Southern-Heathcott] au CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, j’ai profité d’une reconnaissance de parcours pour lui suggérer l’idée d’accueillir des rencontres de football professionnel sur la piste de l’International Arena.
Avant de travailler pour Cavalry FC, que saviez-vous du saut d’obstacles ?
Avant la naissance de l’équipe, je m’étais déjà rendu plusieurs fois à Spruce Meadows pour voir ma belle-fille Tatum concourir. Ma femme et elle sont passionnées d’équitation. Quand j’ai rencontré ma femme, ma belle-fille participait régulièrement à des concours. C’est ainsi que j’ai découvert ce sport. Bizarrement, nous nous étions rendus à un concours organisé par l’association caritative Calgary Flames Family Foundation, durant lequel ma belle-fille a été invitée à concourir sur ce qui est maintenant le Stade ATCO. Je me souviens que ce moment avait été très important pour elle. Bref, cela fait un petit moment que j’évolue autour des chevaux. Et la chance a voulu que je reçoive une invitation d’un ami pour le Masters de 2017.
Existe-t-il des similitudes entre les deux sports à vos yeux ?
Oui, absolument. Ce sont deux sports axés sur le détail, sur les relations interpersonnelles. Le cheval et le cavalier doivent se faire confiance l’un l’autre, et les joueurs de football doivent avoir confiance en ceux qui décident de l’entraînement, de la stratégie et de la tactique à adopter.
Dans les sports équestres, tout est dans le détail. Une seule erreur dans un parcours de 60 secondes peut vous coûter la victoire, tout comme au football, où une seule bévue dans un match de 90 minutes peut affecter le résultat final. Ce sont deux sports qui se jouent à quelques fractions de seconde ou à quelques millimètres près.
Le plus grand professionnalisme est exigé. Dans le saut d’obstacles, le niveau d’entraînement et de soins donnés aux chevaux est impressionnant. Et dans le foot, c’est pareil : on prend très grand soin des joueurs, en matière d’alimentation comme à l’entraînement. Il existe beaucoup de points communs entre les deux.
Les sports équestres ont des Majeurs, tout comme le tennis et le golf. À votre avis, où se joueraient les quatre majeurs du football ?
S’il fallait choisir quatre Majeurs pour le foot, le stade de Wembley serait sans aucun doute en haut de la liste. Je dirais Camp Nou aussi, même si je n’y suis jamais allé. Il est en cours de rénovation, mais ça va être un endroit très spécial, je pense. Après, je dirais l’Estadio Azteca à Mexico, où je suis allé pour la Coupe du monde en 1986. J’ai le souvenir d’un stade bondé. Et enfin, le stade de San Siro à Milan. C’est à cet endroit précis que j’ai fini de tomber amoureux du football, durant la Coupe du monde 1990. J’ai eu le privilège de visiter ce stade, c’est un endroit merveilleux.
Vous qui avez l’expérience du foot et du sport équestre, que pensez-vous qu’ils pourraient-ils apprendre l’un de l’autre ?
Les sports équestres, par exemple dans la tenue et la posture des cavaliers, ont une élégance innée. C’est la raison pour laquelle Rolex y est associé, tout comme au tennis, avec Wimbledon.
Le public qui vient regarder le football à Spruce Meadows bénéficie tout autant de l’élégance du lieu, mais dans un cadre différent. Un lieu unique, des expériences très différentes : c’est ce qui fait de Spruce Meadows un endroit à part. D’un côté, on a l’International Arena, où les cavaliers s’affrontent pour gagner le Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, et où le public est relativement calme. De l’autre, on a le Stade ATCO, où la foule est beaucoup plus bruyante du premier coup de sifflet au dernier.
L’autre différence, c’est que nos joueurs portent aujourd’hui des capteurs GPS. Cela permet aux entraîneurs de recueillir des données pour visualiser les efforts des joueurs ou la vitesse à laquelle ils courent. Je parle toujours de ça à Ian Allison. Je me demande s’il serait possible de surveiller les chevaux pour voir s’ils risquent le surentraînement, ou si leur entraînement est au contraire insuffisant. Une fois encore, tout est dans le détail. L’utilisation des différentes technologies pourrait être un point de discussion intéressant. Je sais qu’il existe des chronomètres en début et fin de parcours, mais il serait intéressant de surveiller également la santé des chevaux grâce à ces technologies.
Le fait d’être à Spruce Meadows, où l’on ne cesse d’innover pour s’améliorer, vous motive-t-il, vous et votre équipe, à vous dépasser ?
Comme le dit Mme. Southern-Heathcott, Spruce Meadows est un lieu d’excellence qui vise toujours à dépasser les attentes. C’est la définition parfaite. Dès votre entrée sur le site de Spruce Meadows, vous constatez l’attention portée à tous les détails. J’ai toujours été d’avis que ce sont ceux qui se trouvent tout en haut qui ont la possibilité de changer la donne. Chaque semaine de chaque année, la famille Southern et la direction de Spruce Meadows fait tout pour dépasser le niveau d’excellent déjà atteint. C’est une opportunité exceptionnelle que de pouvoir faire partie de ces efforts.
L’objectif dans le football, c’est toujours d’être le meilleur. Notre équipe est actuellement en tête du classement. Je crois que nous avons gagné le plus de points pendant la saison que toute autre équipe. Nos résultats à domicile sur les cinq dernières années sont les meilleurs de l’histoire. Et l’environnement dans lequel évolue l’équipe est primordial pour de bonnes performances. C’est là qu’intervient Spruce Meadows.
Avez-vous déjà regardé le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex, et si oui, qu’avez-vous pensé de l’atmosphère et du niveau sportif ? Est-ce la même expérience que dans votre sport ?
Absolument ! J’avais reçu une invitation d’un ami, vice-président de Telus, qui m’a présenté Ian Allison et Linda Southern-Heathcott. La première chose que j’ai dite à Linda était que le gazon était de très grande qualité ! Le football s’est toujours joué sur une belle pelouse. Malheureusement, dans ce pays, beaucoup d’équipes jouent sur des surfaces artificielles. Spruce Meadows a des pelouses naturelles, comme à Wimbledon. Nous en sommes fiers.
La deuxième question que j’ai posée à Linda était la suivante : « Avez-vous déjà pensé à organiser des matchs sponsorisés ? » J’ai remarqué les horloges Rolex, la signalétique WestJet, des marques connues et respectées. On aurait dit un stade de foot. Linda m’a demandé quel poids faisaient mes joueurs, à quoi j’ai répondu 50 à 90 kg chacun, et elle m’a dit que si les chevaux faisaient de 500 à 600 kg, il ne devrait pas y avoir de problèmes pour recevoir 22 joueurs.
Il ne s’agissait à ce moment-là que d’une remarque en passant, mais mon ami l’a de nouveau rencontrée la semaine suivante et lui a expliqué qu’une ligue professionnelle était en cours de création au Canada. Linda a souhaité savoir pourquoi. Sa famille a toujours eu un objectif principal, celui d’aider le peuple canadien. L’idée a donc continué de germer dans son esprit, car c’est exactement comme cela que les sports équestres ont acquis leur renommée dans la région, grâce à M. et Mme Southern, qui ont construit une passerelle vers le haut niveau auparavant inexistante pour les cavaliers de saut d’obstacles au Canada. Aujourd’hui, l’équipe canadienne participe aux Jeux olympiques grâce à l’existence de lieux de concours comme Spruce Meadows, qui insistent sur la recherche de la perfection. L’idée d’aider une fois de plus les Canadiens a donc parlé à la famille Southern.
Quant à l’atmosphère, la première chose que j’ai remarqué, c’était le côté glamour et le sentiment de qualité que donnait le lieu. J’ai été surpris par le côté passionné du public, que j’imaginais très réservé. J’ai aussi été surpris par le sentiment d’anticipation qui étreint le public : tout le monde retient son souffle pendant tout le parcours, et lorsqu’un couple fait le sans faute, on entend ce soupir de soulagement collectif. J’ai trouvé ça incroyable, et différent de tout ce que j’avais pu voir dans les sports que je connaissais déjà.
L’été, Spruce Meadows accueille le football et les sports équestres. Y a-t-il des gens qui vont voir les deux ? Avez-vous remarqué un recoupement chez les fans des deux sports ?
Je suis sûr qu’il existe, oui. On peut très bien venir au même endroit pour assister à quelque chose de tout à fait différent. Bien sûr, certaines personnes se sont rendues au marché international de Noël à Spruce Meadows mais ne sont pas allées à ‘The Masters’. Il y a aussi des gens qui viennent voir jouer Cavalry FC et qui n’ont jamais vu de sports équestres. Mais je pense que Spruce Meadows devient une destination à part entière. Et le public qui vient voir le site pour la journée finit par assister à des épreuves de saut d’obstacles de haut niveau avant le match de foot. Les disciplines commencent donc à fusionner.
Spruce Meadows est synonyme de cheval depuis de longues années. Maintenant que Cavalry FC à cinq ans, avez-vous vu le sport évoluer, et comment espérez-vous qu’il évolue dans les cinq prochaines années ?
Je pense que nous sommes restés fidèles à notre objectif d’origine, celui de créer une passerelle pour les Canadiens souhaitant atteindre le plus haut niveau dans le football. En cinq ans d’existence, nous avons vu quatre de nos joueurs qualifiés pour l’équipe nationale canadienne. Cette opportunité ne serait pas survenue si le club n’avait pas existé. Notre prochain objectif est de créer une expérience unique et digne des plus grandes équipes pour nos spectateurs. Les dix prochaines années, alors que se dessinent à l’horizon des matchs de la Coupe du monde 2026 aux États-Unis, au Mexique et au Canada, le sport continuera d’évoluer en matière de participation mais aussi d’intérêt de la part du grand public.
Comme avec les sports équestres, où seuls le cheval et le cavalier entrent en piste, les fans de football ne voient que les joueurs, mais il y a dans les deux cas des équipes entières qui jouent un rôle primordial en coulisses. Pouvez-vous nous parler un peu de la vôtre ?
J’ai récemment reçu une nomination dans la catégorie « Sélectionneur du mois » de la ligue. Mais à mon avis, cette récompense revient à tout le personnel et aux joueurs qui travaillent sans relâche pour atteindre nos objectifs, par exemple en arrivant tôt le matin pour prendre le petit-déjeuner ensemble afin de développer le sentiment de camaraderie, en travaillant sur leur technique, en veillant (pour les kinés) à la santé de nos athlètes ou en développant des tactiques (pour nos spécialistes en sciences du sport). Beaucoup d’intervenants participent à notre réussite. Et n’oublions pas nos supporters : si le début de saison a été mou avec cinq matchs nuls de suite, ils ont continué de nous offrir leur soutien indéfectible. Cette étrange série de matchs nuls était la première fois où nous n’avons pas gagné pendant si longtemps, mais nous n’avons pas non plus effacé de défaites.
Quand l’équipe fait de bons résultats, les joueurs reçoivent les accolades du public, et à juste titre, mais dans le cas contraire, c’est l’entraîneur qui se retrouve sous les feux des projecteurs. C’est le seul travail où le travail que vous faites toute la semaine durant est jugé sur le résultat d’un match de 90 minutes. Tous les efforts faits en coulisses visent à préparer le bref moment que voient les fans le week-end venu.
(Photo: Spruce Meadows Media)
Souvent considéré comme l’une des épreuves de saut d’obstacles les plus difficiles et prestigieuses au monde, le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ a une fois encore été l’occasion d’admirer les meilleurs talents de l’univers équestre. Au total, ce sont trente-quatre couples issus de douze pays différents, dont cinq des meilleurs au monde, qui se sont présentés sur la ligne de départ du parcours aux monstrueux obstacles de Leopoldo Palacios.
Le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est bien sûr le troisième Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année, et le deuxième à fêter ses dix bougies dans la compétition.
Avec ses dix-sept obstacles/douze combinaisons, la première manche prend la véritable mesure des chevaux et cavaliers en termes d’endurance, d’aptitude et de courage. Troisième en lice, Angelie Von Essen produit le premier sans faute sur son selle français Alcapone des Carmille. Et à mi-chemin, seuls quatre cavaliers ont fini le parcours sans pénalité, dont la Canadienne Tiffany Foster, qui ravit le public de la piste internationale avec un sans faute fluide.
Mais c’est la déception pour Steve Guerdat, nouveau Champion d’Europe FEI et gagnant de l’épreuve en 2021. Comme neuf autres cavaliers, il fait la faute au douzième obstacle. Et ce n’est pas la fin des mauvaises surprises : plusieurs autres favoris ne se qualifient pas pour la deuxième manche, dont Ben Maher, quatrième au classement mondial, Scott Brash, gagnant du Rolex Grand Slam of Show Jumping et le Néerlandais Harrie Smolders.
La deuxième manche ne laissant la porte ouverte qu’aux douze cavaliers ayant fait preuve des meilleurs résultats à la première, ceux capables de produire un parcours rapide pénalisé de quatre points seulement auraient encore une chance de remporter l’un des prix les plus convoités du saut d’obstacles. La Canadienne Erynn Ballard et l’Égyptien Nayel Nassar en feront partie. Au total, cinq cavaliers réussissent le sans faute sur ce parcours technique, dont Martin Fuchs, Témoignage Rolex, qui fait une partie du parcours sur un seul étrier après un énorme saut de Leone Jei au-dessus des palanques ornées du drapeau canadien.
Un court intervalle plus tard, les gradins bondés attendent, le souffle suspendu, le retour de ces incroyables couples sur la piste ensoleillée. Pour cette deuxième manche, les participants entrent en piste dans le sens opposé à celui de la première manche. En cas d’ex-æquo, un barrage les attendra. Un seul cavalier ayant essuyé quatre points à la manche précédente réussit à mettre la pression sur les détenteurs des sans faute : c’est le Mexicain Andres Azcarraga, qui fait une brillante performance en bouclant le parcours en un tourne-main dans les 77 secondes imparties. Sous les acclamations de son public, Tiffany Foster est la première à faire le double sans faute et monte ainsi la barre pour les trois cavaliers restants. Martin Fuchs, Témoignage Rolex et double vainqueur d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, promet un barrage au public. Pendant ce temps, c’est la catastrophe pour Bertram Allen, autre Témoignage Rolex, qui fait la faute sur le triple. Seuls deux cavaliers restent donc en lice pour le barrage.
Pleine d’anticipation, la foule canadienne espère assister à la première victoire du pays depuis celle de Ian Millar sur Captin Canada en 2014. Et Foster produit un parcours très respectable avec quatre points seulement et un chrono de 44,45 secondes. Au moment où Leone Jei passe sous l’horloge, on peut entendre tomber une aiguille. Et le superbe hongre aux très gros moyens nous montre tout son talent en survolant les obstacles de l’arène internationale pour passer la ligne d’arrivée sans faute en 43,58 secondes et offrir la victoire dans cette épreuve très disputée au cavalier suisse.
Après sa victoire, Fuchs nous a confié : « J’ai toujours voulu gagner cette épreuve dans ce concours prestigieux, et quel plaisir d’y arriver ! Mon père a concouru ici à plusieurs reprises mais n’a jamais gagné. Il m’a donc fait promettre de gagner pour nous deux aujourd’hui, et je suis ravi d’avoir pu le faire. »
Le nouveau prétendant au titre du Rolex Grand Slam of Show Jumping a ensuite continué : « Leone Jei est un cheval incroyable, doté d’un talent extraordinaire. Il a très bien sauté dans la première manche. Si bien même que je suis sorti de selle au-dessus des palanques avec les drapeaux canadiens et que j’ai perdu ma rêne et mon étrier gauches ! J’ai essayé de récupérer mon étrier mais je n’y suis arrivé que trois obstacles plus tard. À l’intervalle, on avait discuté de la possibilité de changer de mors, mais mon père m’a déconseillé de le faire et m’a dit qu’il me suffisait de mieux monter ! »
(Photo: Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof)
Pouvez-vous nous expliquer qui vous êtes et en quoi consiste le métier de chef de piste ?
Bien sûr. Je suis chef de piste à Spruce Meadows et je travaille ici depuis plus de 25 ans. Pour réussir comme chef de piste, il faut d’abord beaucoup d’expérience dans le saut d’obstacles et être en mesure de produire une compétition intéressante grâce à des parcours intéressants. Je suis très bien entouré. Mon équipe m’aide à proposer le meilleur parcours possible.
Pour que le niveau continue de progresser dans notre sport, il est essentiel de prendre soin de la santé des chevaux. Il faut donc être capable de jauger à la fois ce qui est possible pour les montures et ce qui permettrait de faire avancer le niveau.
Qu’est-ce qui fait la particularité du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ ?
Je me sens chez moi à Spruce Meadows, et je considère la famille Southern comme la mienne. Je travaille ici depuis plus de 25 ans, et à mon avis, rien ne vaut cet endroit. Mon équipe est très spéciale à mes yeux. Le niveau de préparation et de précision nécessaire pour planifier un événement de ce type est impressionnant.
La pression est grande sur les chefs de piste pour bâtir un parcours répondant aux critères de qualité de Spruce Meadows. Heureusement, l’équipe me fait entièrement confiance.
Le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ est souvent vu comme l’un des parcours les plus difficiles au monde. Qu’est-ce qui en fait la particularité ?
Le chef de piste doit prendre de nombreuses décisions, dont la hauteur et la largeur des obstacles, le temps alloué, la configuration du parcours, le type d’obstacle et le degré d’inclinaison de la piste. Nous avons à cœur de respecter tous les aspects pour un bon équilibre, car c’est là que réside le succès éventuel d’un Grand Prix. Je pense que nous avons atteint cet équilibre ici, à Spruce Meadows.
Le chef de piste est un peu comme un chorégraphe. Il veut donner à voir un beau spectacle au public. Mais il doit trouver l’équilibre afin de faire le bonheur des spectateurs comme des cavaliers et des chevaux.
Dans le passé, j’ai créé des parcours pour les Jeux olympiques de Sydney en 2000 et ceux de Pékin en 2008. Je pense sincèrement que le parcours du CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex à Spruce Meadows est plus dur et impressionnant que ces parcours olympiques.
Pouvez-vous nous parler du parcours de cette année ?
C’est un parcours aux nombreuses difficultés. La première manche comprend 13 obstacles dont un triple et un double, et la seconde manche 12 obstacles dont un triple et un double également. Bref, de gros efforts à fournir, en particulier au vu de la hauteur et largeur des éléments ! Spruce Meadows dispose d’obstacles venus de chaque édition des Jeux Olympiques et grands championnats depuis 1974. Le parcours est donc toujours superbe.
Pour le CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’, j’utilise des obstacles qui n’ont pas été utilisés durant les autres épreuves, par exemple le double Liverpool, le fossé sec et la rivière.
Le parcours du Grand Prix est tout différent de celui de la Coupe des Nations Cup qui est plus classique. À mon avis, le CPKC ‘International’ est plus exigeant pour les chevaux comme les cavaliers. L’objectif de l’épreuve est de mettre en valeur les superbes compétences de ces couples et d’offrir au public un spectacle mémorable.
Pour vous, quelle est l’importance de recevoir à Spruce Meadows les meilleurs cavaliers au monde ?
Cette édition du CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ accueille six des dix meilleurs cavaliers au monde. L’événement attirant la crème de la crème, cela me permet en tant que chef de piste de laisser libre cours à mon imagination tout en testant le niveau des couples en lice. Le parcours et la seconde manche en particulier doivent présenter suffisamment de difficultés. Les douze meilleurs cavaliers de la première manche se qualifient pour la seconde. C’est le nec plus ultra en matière de saut d’obstacles, et à ce niveau, je peux me permettre de leur mettre des bâtons dans les roues.
La ligne comprenant le double Liverpool sera difficile. Ce sera une caractéristique du CPKC ‘International’ Grand Prix présenté par Rolex, ici à Spruce Meadows. J’aime utiliser ce double tous les ans, mais je le modifie légèrement à chaque fois. C’est mon travail de penser à de nouvelles choses chaque année, mais ce n’est pas toujours facile !
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping souffle cette année ses dix bougies. A-t-il apporté un changement positif ?
Absolument, j’ai remarqué un changement certain ces dix dernières années. Rolex a énormément aidé le sport à se développer. Tous les meilleurs cavaliers au monde souhaitent participer aux Majeurs. Et voir ceux-ci se mesurer les uns aux autres de cette manière est extraordinaire.
Spruce Meadows a eu le privilège de voir Scott Brash concrétiser son succès en 2015 pour devenir le premier et seul cavalier de l’histoire à remporter le Rolex Grand Slam of Show Jumping. Je n’oublierai jamais cette journée mémorable.
Le Rolex Grand Slam of Show Jumping a ajouté une autre dimension à notre sport. Rien ne vaut à mes yeux le Rolex Grand Slam of Show Jumping.
Quel est le meilleur souvenir de votre carrière professionnelle ?
J’ai vécu nombre de moments inoubliables, mais celui qui ressort est la victoire de Scott Brash au Rolex Grand Slam of Show Jumping, ici à Spruce Meadows en 2015. À ce moment incroyable, le public comme les autres cavaliers ont fait le souhait commun de le voir gagner. Je n’avais jamais vu une atmosphère pareille !
Quels conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait se lancer dans le métier de chef de piste ?
De véritablement aimer les chevaux et d’être passionné par le métier. De continuer d’apprendre davantage sur les chevaux et l’équitation, car cela permet de passer au niveau toujours supérieur. Je surveille les émotions des chevaux, j’analyse les statistiques à ma disposition, j’observe ce qui se passe durant le concours. Il ne faut pas choisir ce métier dans le but de devenir riche, mais pour l’amour du saut d’obstacles. C’est ma passion pour ce sport qui m’a amené où je suis aujourd’hui.
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