Dans les coulisses du Rolex Grand Slam : Mardi 11 Mars 2025

LES TEMPS FORTS À VENIR DU DUTCH MASTERS 2025

The Dutch Masters Photo Credits - Rolex Grand Slam / Remco Veurink

Du 13 au 16 mars, le Rolex Grand Slam of Show Jumping reviendra dans la jolie ville médiévale de Bois-le-Duc à l’occasion du premier Majeur de l’année 2025. L’atmosphère promet d’être électrique, d’autant plus que Harrie Smolders, pour le plus grand plaisir du public néerlandais, est désormais le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam. En plus d’admirer les prouesses sportives des chevaux et cavaliers, les amateurs avertis pourront flâner dans le village des exposants, où les attendent stands de vêtements, animations automobiles et autres.

Pour la première fois de l’histoire, la première journée d’inauguration comprendra une épreuve hippique internationale, le HeadFirst Group Prize – Best of Champions. Celle-ci s’inspire de l’ancienne « tournante » des Jeux équestres mondiaux, lors de laquelle les meilleurs cavaliers au monde échangeaient leurs chevaux. Cette épreuve à ne pas rater fera participer Henrik von Eckermann (champion du monde FEI et actuel numéro 1 mondial) , le médaillé d'argent en individuel aux Championnats d'Europe FEI, Philipp Weishaupt, le médaillé de bronze individuel aux Jeux Olympiques, Maikel van der Vleuten et Willem Greve, champion des Pays-Bas et dernier vainqueur du Rolex Grand Prix du Dutch Masters, qui échangeront leurs montures sur un parcours de 1,45 m/1,50 mm pas forcément facile, qui mettra à l’épreuve leur adaptabilité et leurs compétences de cavalier. Jeroen Dubbeldam, le nouveau directeur sportif de l’événement, sera aux commandes : il se chargera d’expliquer le concept aux spectateurs tout au long de l’épreuve et parlera aux cavaliers de leurs prestations et de leurs chevaux.

Également au programme : du dressage haut de gamme, grâce aux cavaliers présents (parmi les meilleurs au monde), dont Isabell Werth, gagnante l’an dernier. Personne n’est plus titré en dressage qu’Isabell Werth, Témoignage Rolex, qui lors des Jeux olympiques de Paris 2024 a encore récolté une médaille d’or par équipes et une médaille d’argent en individuel. Ceci étant, elle devra en découdre avec des cavaliers émérites, comme la Britannique Charlotte Fry, déjà gagnante de deux épreuves qualificatives pour la Coupe du monde FEI World Cup™ cette saison, ou Patrik Kittel, vainqueur de la finale de la FEI World Cup™ l’an passé. Le Dutch Masters représente pour les cavaliers une dernière chance de marquer des points en vue de la finale de la Coupe du monde de dressage FEI qui aura lieu en avril à Bâle (en Suisse). La lutte promet donc d’être féroce.

The Dutch Masters sera aussi l’occasion de (re)découvrir le Slam Show, un programme TV inauguré à Aix-la-Chapelle en 2024, qui lève le rideau sur les coulisses des Majeurs et propose des interviews exclusives avec cavaliers, grooms et organisateurs. S’articulant chacune sur un aspect différent du Rolex Grand Slam of Show Jumping, ses quatre sections permettent aux fans d’en savoir plus sur chaque Majeur et d’entendre s’exprimer les acteurs du plus grand challenge du monde du saut d’obstacles. Cette édition du Slam Show sera présentée par Jeroen Dubbeldam qui portera un regard inédit sur l’événement.

Le Rolex Grand Prix aura lieu le dernier jour. C’est cette épreuve phare du concours, prenant la mesure des compétences techniques, de la forme physique et de la force mentale des participants, que tous les cavaliers rêvent de gagner. Le Néerlandais Willem Greve, athlète olympique et champion l’an passé, tentera de défendre son titre contre les assauts de cavaliers de premier rang. Harrie Smolders, Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping, tentera lui de décrocher pour la première fois ce Majeur devant son public. Son objectif ultime : remporter, comme Scott Brash l’a fait avant lui, trois Majeurs consécutifs pour mettre la main sur le très convoité trophée.

LES COUPLES A BATTRE

Richard Vogel (GER) in competition with Crack Hv during the UBS Challenge Photo Credits : Rolex Grand Slam / Thomas Lovelock

Pour cette nouvelle édition du Dutch Masters, premier Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping de l’année, ce sont les meilleurs duos de l’univers hippique qui viendront encore une fois se produire sous les feux des Brabanthallen. La concurrence sera féroce : en effet, sept des dix premiers cavaliers mondiaux seront présents, et tous auront pour ambition de remporter le dimanche l’épreuve phare du concours, le Rolex Grand Prix.

À peine remis de sa victoire au Rolex Grand Prix du CHI de Genève, l’athlète olympique néerlandais Harrie Smolders sera le nouveau Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Ayant atteint le podium d’un Majeur à cinq reprises, Smolders bénéficie déjà d’un palmarès impressionnant dans cette compétition. Grâce au sensationnel Monaco, il aura bon espoir de continuer sur sa lancée et de décrocher le Rolex Grand Prix devant les siens.

Il aura cependant du fil à retordre, car plusieurs gagnants précédents de l’épreuve seront présents : Willem Greve et Highway TN N.O.P. par exemple, qui avaient fait vibrer la foule l’an passé en soufflant la victoire à Henrik von Eckermann, numéro un mondial, grâce à un chrono de 0,04 seconde plus rapide. En super forme cette année, et ayant récemment remporté l’épreuve qualificative pour la Coupe du Monde à Leipzig, ce couple fera tout pour signer le doublé. Mais Harrie Smolders et Willem Greve ne seront pas les seuls dans le contingent hollandais : Maikel van der Vleuten, Kim Emmen et Leopold van Asten seront notamment au rendez-vous.

Une autre menace pèse aussi avec le Suisse Martin Fuchs, un cavalier ayant déjà quatre Majeurs à son palmarès. Celui-ci connaît parfaitement la marche à suivre pour décrocher la première place lors d’un Majeur, et en l’absence de compatriote, il aura hâte d’en découdre en tant que seul représentant helvétique. En remportant un cinquième titre, il deviendrait de plus le cavalier le plus titré de l’histoire du Rolex Grand Slam of Show Jumping sur ces 11 dernières années.

Daniel Deusser, autre Témoignage Rolex, caresse sans aucun doute l’espoir de briguer une fois encore la plus grande récompense qui soit. Ayant gagné le Rolex Grand Prix au Dutch Masters en 2022, il aspirera à ajouter un quatrième Majeur à son impressionnant palmarès. À l’approche du Dutch Masters, les Allemands sont eux aussi en bonne posture : Marcus Ehning, gagnant de Majeur à trois reprises et Richard Vogel, dernier Témoignage Rolex en date, seront les deux présents. Avec plusieurs victoires au Wellington International en Floride, Richard Vogel a très bien commencé la saison. Il ne sera cependant pas le seul à traverser l’Atlantique pour venir concourir aux Pays-Bas.

Le Suédois Henrik von Eckermann bat tous les records : il tient la tête du classement mondial depuis 32 mois. Mais en dépit de cette suprématie, von Eckermann n’a jusqu’à présent remporté qu’un seul Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping, le Dutch Masters en 2019. Le Champion du monde FEI retrouvera à Bois-le-Duc son compatriote Peder Fredricson. Connu pour sa précision et la régularité de ses résultats, ce dernier pourrait faire des étincelles.

Seul participant à avoir gagné le Rolex Grand Slam of Show Jumping jusqu’à présent, Scott Brash fêtera cette année le dixième anniversaire de cette mémorable victoire. Double médaillé d’or olympique, Brash viendra accompagné de deux montures prometteuses, Hello Valentino et Hello Chadora Lady. Sous le drapeau britannique, nous retrouverons également Ben Maher, numéro 5 mondial. Ce dernier revient lui aussi de Floride avec un seul cheval, Point Break, un étalon de onze ans couronné l’an passé du titre de meilleur cheval au monde dans la catégorie des dix ans par Equiratings, selon son système de classement Elo Rating. Le cavalier britannique s’est d’ailleurs dit certain que sa monture avait le talent et la forme physique nécessaire pour lui permettre de décrocher son premier Majeur.

Trois représentants des États-Unis participeront également au concours : Kent Farrington, Témoignage Rolex, Lillie Keenan, étoile montante du sport, et Laura Kraut, meilleure femme au classement mondial actuel.

Parmi les autres cavaliers de renom qui brigueront eux aussi la victoire, on trouvera le Belge Gilles Thomas, troisième au Rolex Grand Prix de Genève, Max Kühner, numéro 8 mondial (et gagnant du Rolex Grand Prix au Dutch Masters de 2021), et l’Italien Lorenzo de Luca, qu’affectionne le public.

Une sensationnelle affiche donc pour le Dutch Masters, un concours hippique de renommée mondiale qui inaugure cette nouvelle édition du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Verra-t-on Harrie Smolders faire un pas de plus vers le titre le plus convoité du saut d’obstacles, ou bien un autre cavalier saisira-t-il sa chance ?

INTERVIEW AVEC HARRIE SMOLDERS

CHI Geneva 2024 Photo Credits : Rolex Grand Slam / Ashley Neuhof

Félicitations, vous êtes le Prétendant actuel au Rolex Grand Slam of Show Jumping au moment-même où va se dérouler le Dutch Masters, chez vous aux Pays-Bas ! Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Le Dutch Masters est toujours un concours très particulier aux yeux des Néerlandais, car c’est l’un des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping mais il a également une signification personnelle pour moi puisque lorsque j’étais enfant, je venais voir les cavaliers internationaux se produire ici. C’est cette expérience qui m’a donné envie de devenir cavalier de saut d’obstacles. Et aujourd’hui, c’est à notre tour d’inspirer la nouvelle génération.

C’est la première fois que je suis Prétendant au Rolex Grand Slam of Show Jumping. Le Rolex Grand Prix du CHI de Genève en décembre a marqué ma première victoire dans un Majeur. Après ça, il y a forcément plus d’attention braquée sur soi, et donc plus de pression. Tout le monde sait à quel point il est difficile de gagner un Majeur, alors deux de suite... quand au triplé, ce serait un exploit extraordinaire d’y parvenir : ce n’est pas pour rien que cela n’est arrivé qu’une seule fois dans le passé.

Je suis très fier d’avoir le Rolex Grand Prix du CHI de Genève à mon palmarès, et j’ai hâte de concourir au Dutch Masters.

 

En parlant de votre victoire au Rolex Grand Prix du CHI de Genève, pouvez-vous nous parler de votre entrée sur la piste, lors du barrage que vous étiez le premier à affronter ?

D’habitude, ce n’est pas idéal de s’élancer en premier au barrage. Il vaut mieux attendre un peu pour savoir exactement le score à faire et le chrono à battre. Pour le Rolex Grand Prix du CHI de Genève, nous affrontions les meilleurs couples au monde. Je savais donc dès le départ que j’avais intérêt à faire une prestation rythmée et sans faille.

J’ai eu la chance que cette stratégie ait fonctionné ! Ensuite, il a été éprouvant de regarder les autres passer. Il est rare de s’élancer en premier au barrage pour finir par gagner un Grand Prix de cette envergure. On ne peut jamais savoir ce qu’il va se passer quand on a des cavaliers et chevaux de cette trempe derrière soi.

 

Pour concourir à un tel niveau, il faut une relation très spéciale avec son cheval. Comment faites-vous pour construire et entretenir ce type de lien ?

Je monte Monaco depuis qu’il a sept ans, alors nous nous connaissons par cœur. Nous sommes très liés et avons régulièrement fait preuve de bons résultats ensemble. Il a joué un énorme rôle au sein de l’équipe néerlandaise lors des Championnats et de la finale de la coupe du monde FEI : quand on a besoin de lui, il est toujours au rendez-vous.

Tout au long de sa carrière, il a fait preuve d’une forme constante et il est vraiment fiable. En plus, il sait reconnaître les moments où il faut faire une grosse performance.

 

Est-ce que vous essayez de développer ces qualités chez vos jeunes chevaux ?

Chaque cheval est unique et nécessite une approche adaptée. Leur préparation diffère donc selon les cas. Personnellement, j’essaie de prendre avec chaque cheval des scénarios qu’il puisse reconnaître, pour pouvoir les recréer à souhait.

 

Pouvez-vous nous décrire Monaco ? Qu’est-ce qui fait de lui un cheval à part ?

Monaco est très intelligent et a toujours beaucoup d’énergie. Avec l’âge, il a continué de se bonifier et a toujours autant l’air de vouloir s’améliorer, une qualité que j’ai rarement rencontrée parmi tous les chevaux que j’ai pu monter dans ma carrière. C’est cette volonté de travailler qui fait de lui un cheval à part.

Il a naturellement un physique athlétique accompagné d’un esprit espiègle. À l’écurie, il sait parfaitement où se trouve la boîte à friandises et quel groom se laissera soudoyer. Il a souvent fini en deuxième place pendant sa carrière, ce qui fait qu’au CHI de Genève, mes collègues, mes grooms et toute mon équipe tenaient vraiment à le voir gagner. Nous voulions vraiment que ce cheval très spécial, que nous affectionnons tout particulièrement remporte cette victoire méritée.

 

Chacun des Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping présente des difficultés différentes et a sa propre ambiance. Quel est votre Majeur préféré, et pourquoi ?

Ces quatre concours sont incroyablement prestigieux et jouissent d’une longue tradition. C’était déjà une énorme réussite pour moi d’en gagner un seul !

Comme pour tout cavalier néerlandais, le Dutch Masters de Bois-le-Duc est le Rolex Grand Prix que je rêve de gagner. Ceci étant, j’aimerais aussi remporter le Grand Prix à n’importe quel Majeur. Le CHIO d’Aix-la-Chapelle et le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ sont toujours sur la liste !

 

On vous a souvent vu sur les podiums au plus haut niveau, et à cinq occasions sur celui d’un Majeur du Rolex Grand Slam of Show Jumping. Comment faites-vous pour parvenir à des résultats aussi réguliers ?

Il est d’abord essentiel d’être bien entouré. La régularité des résultats ne provient pas seulement de votre façon de préparer les chevaux, mais des actions et décisions des propriétaires et de tous les membres de l’équipe. Les écuries Evergate et Copernicus me soutiennent depuis de nombreuses années et me permettent ainsi de me focaliser entièrement sur mon travail de cavalier.

Il faut aussi savoir être à l’écoute de son cheval et se montrer patient ; lorsqu’on sait patienter jusqu’à ce qu’il soit prêt, c’est là qu’il vous montrera vraiment de quoi il est capable.

 

À ce niveau, les séances d’entraînement sont primordiales. À quoi ressemble une journée typique pour vous et vos montures en phase de préparation pour un Majeur ?

J’ai participé au Gothenburg Horse Show en février, deux semaines environ avant le Dutch Masters. Après Göteborg, les chevaux ont eu droit à quelques jours de repos.

Nous les montons tout de même un petit peu chaque jour, sans forcer, et dans la semaine en amont de l’événement, nous augmentons progressivement le rythme avec de petits obstacles et des séances de gymnastique. Le but est qu’ils arrivent au Dutch Masters frais et reposés, tant du côté physique que mental.

 

Vous évoluez au plus haut niveau depuis des années. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes cavaliers rêvant d’atteindre ce niveau ?

Je leur déconseillerai de choisir une spécialité trop tôt, par exemple en se limitant au saut d’obstacles. Il est très important d’imbiber autant d’informations que possible sur les différents aspects du monde équestre. J’ai toujours tenu à cela.

Un autre conseil serait d’apprendre en enseignant : en aidant les autres à renforcer leurs compétences, on s’améliore soi-même en tant que cavalier.

 

Si vous deviez gagner le Rolex Grand Prix du Dutch Masters, que cela représenterait-il pour vous, votre équipe et votre parcours professionnel?

Remporter deux Majeurs de suite, c’est bien sûr entrer dans les annales du sport. Rares sont ceux qui y sont parvenus - Scott Brash et McLain Ward sont deux exceptions. J’aimerais beaucoup faire partie de la liste !